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L'amour parfait chasse la crainte,
car la crainte apporte avec elle du tourment.
(1 Jean 4 : 18)

 
 

    Souvent, hélas, par manque de foi, on s'agite alors que l'on devrait rester calmes et confiants. Une telle attitude déshonore le Seigneur et entraîne une perte immense. Ce manque de confiance en Lui, dans les difficultés et les épreuves, doit nous humilier profondément.

    A leur retour en Egypte, après l'ensevelissement de leur père Jacob, les frères de Joseph sont remplis des plus vives craintes ! Malgré les soins dont ils sont les objets depuis dix sept ans, ils doutent de la réalité du pardon de Joseph. Ils n'ont pas réalisé l'étendue de ses affections. Avons-nous vraiment appris à connaître un peu celles du Seigneur ?

    Ils ont pourtant entendu les paroles de Joseph, vu ses larmes, reçu ses baisers. Ne les a-t-il pas comblés de ses dons, choisissant pour eux la meilleure partie du pays d'Egypte, ce pays de Goshen, où ils sont séparés des Egyptiens ? (Gen. 45 :1-15). Poussés par leur incrédulité, ils laissent leur imagination fantasmer. Ils en viennent à dire : « Peut-être Joseph nous haïra-t-il, et ne manquera-t-il pas de nous rendre tout le mal que nous lui avons fait » ? (Gen. 50 : 15).

    Ils se persuadent que Joseph les a entourés de soins, à cause de leur père, tant qu'il vivait encore, c'est-à-dire pendant ces dix-sept ans ! Ils n'ont pas compris que tous ces bienfaits dont Joseph les a comblés découlaient de l'amour ardent qu'il avait pour eux ! Au demeurant, ils ont vraiment reconnu, pour la première fois, leur péché. Jusqu'ici ils s'étaient contentés d'en parler entre eux quand ils s'étaient vus « serrés de près » en Egypte (Gen. 42 : 21) ou d'y faire allusion en s'adressant à Joseph (44 : 16). Les paroles de Juda laissaient présager un changement heureux dans leurs pensées, un amour retrouvé pour leur père et pour leur frère Benjamin (Gen. 44 : 18-34). Mais peut-être la crainte, l'orgueil certainement, les ont empêchés de reconnaître franchement leurs fautes. De plus ils prêtent à leur frère Joseph les mêmes mauvaises intentions qu'ils avaient eux-mêmes nourries dans le passé. Jugeant par eux-mêmes (2 Cor. 10 : 12), ils n'arrivent pas à croire que Joseph, qui les a pourtant tellement aimés malgré leur misère morale, et a pris grandement soin d'eux, ne garde aucun ressentiment à leur égard, et qu'ils sont entièrement pardonnés !

    Ils se servent donc d'un moyen habile et détourné, et font dire à Joseph : « Ton père a commandé avant sa mort, disant : Vous direz ainsi à Joseph : Pardonne, je te prie, la transgression de tes frères et leur péché ; car ils t'ont fait du mal ». Ils ajoutent, venant de leur propre cru : « Et maintenant, pardonne, nous te prions, la transgression des serviteurs du Dieu de ton père » (Gen. 50 : 16-17). Jacob a-t-il vraiment parlé ainsi ? S'il avait eu quelque chose à dire à Joseph au sujet de la conduite passée de ses frères, ne l'aurait-il pas fait directement, lors des entretiens émouvants qu'ils ont eu ensemble avant sa mort (Gen. 48) ?

    En tout cas « Joseph pleura quand ils lui parlèrent » (Gen. 50 : 17). Il était fort attristé; ses larmes une fois encore, témoignent de son coeur si sensible. C'est la première réponse à tous leurs calculs, à leurs craintes, à leurs suspicions ! Joseph est animé du même esprit que Christ. Ce dernier, cloué à la Croix par la haine des hommes, dira : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font » (Luc 23 : 34 ; Jér. 29 : 11). « Et ses frères aussi allèrent, et tombèrent sur leurs faces devant lui et dirent : Nous voici, nous sommes tes serviteurs » (Gen. 50 : 18). Ils ressemblent au fils prodigue quand il retourne vers son père (Luc 15 : 19). Comme lui, ils se déclarent prêts à être les serviteurs de Joseph, pour obtenir une faveur, dont ils étaient depuis toujours les objets !

    Avec patience, sans leur faire de reproches, Joseph les rassure. Une fois encore il dit : « Ne craignez point ; car suis-je à la place de Dieu ? ». C'est-à-dire, suis-je votre juge ? « Vous, vous aviez pensé du mal contre moi : Dieu l'a pensé en bien, pour faire comme il en est aujourd'hui, afin de conserver la vie à un grand peuple » (Gen. 50 : 19-20).

    Joseph est animé des pensées de Dieu en grâce. Il ne pense pas à lui-même, aux torts qui lui ont été faits. Il voit le but divin dans tout ce qui s'est passé. Il comprend, comme le dira plus tard le psalmiste, que l'Eternel avait envoyé « un homme devant eux ». Pourtant Joseph avait beaucoup souffert : « On lui serra les pieds dans les ceps, son âme entra dans les fers » (Ps. 105 : 18). Notre grand modèle, le Seigneur, homme parfait ici-bas, a aussi grandement souffert « pour la justice » (Matt. 17 : 15).

    Tout serait tellement plus heureux, si nous savions considérer, dans les circonstances pénibles que nous traversons, le but de Dieu, l'accomplissement de sa volonté, au lieu de chérir notre douleur (Ps. 38 : 17). C'est toujours l'occupation de nous-mêmes qui nous conduit à douter de l'amour du Seigneur. C'est Lui seul qui doit être l'objet de la méditation de son racheté.

    Joseph rassure ses frères : « Et maintenant, ne craignez point ; moi, je vous entretiendrai, vous, et vos petits enfants. Il les consola, et parla à leurs coeurs » (Gen. 50 : 21). Bel exemple de l'amour parfait qui chasse la crainte (1 Jean 4 : 18). C'est cet amour qui fait dire au Dieu que nous avons offensé : « Je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités » (Héb. 10. 17). Au lieu de mettre l'accent sur leurs fautes passées, Joseph insiste, comme il l'avait déjà fait auparavant, sur les desseins de l'amour divin, qui avaient changé le mal en bien ! Il montre à l'évidence qu'il a tout pardonné et que son coeur est plutôt occupé avec adoration des plans d'amour de Dieu. Ce sera un des thèmes du cantique nouveau pendant l'éternité ! Il nous arrive de ressembler aux frères de Joseph. Les doutes nous envahissent, au point peut-être de ne plus être sûrs que Dieu nous a réellement pardonné et qu'Il fait travailler toutes choses « ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son propos » (Rom. 8 : 28).

    Imitons plutôt l'apôtre Paul : il était rempli d'assurance et affirmait au milieu des épreuves qui ont marqué la fin de sa course : « Je sais qui j'ai cru, et je suis persuadé qu'Il a la puissance de garder ce que je Lui ai confié, jusqu'à ce jour-là » (2 Tim. 1 : 12). Sommes-nous prêts à nous appuyer avec simplicité sur les promesses de la Parole ? Quelle tristesse, si des rachetés du Seigneur se montrent « sans intelligence et lents de coeur à croire » (Luc 24 : 25) !

    Elevé plus haut que les Cieux, le Seigneur est notre Souverain Sacrificateur. Il peut sauver entièrement (jusqu'à l'achèvement) ceux qui s'approchent de Dieu par Lui (Héb. 7 : 25). Bien mieux que Joseph, Il sait nous entretenir et prendre soin de nos petits enfants ! Il nous a gravés sur les paumes de Ses mains. Désormais nous sommes les objets constants de Son amour ! (Es. 49 : 16). Il nous attire parfois et nous amène au désert pour parler à notre coeur(Osée 2 : 14). C'est ainsi que nous réalisons ce qu'Il a fait pour nous à la Croix, et aussi quelles sont Ses pensées à notre égard, toutes empreintes de grâce. Quel encouragement pendant notre voyage ici-bas, un voyage qui va bientôt prendre fin, dans la Maison du Père !                               

 

                                                                           Ph. L        Le 20. 09. 2005
 

    Ta sagesse, ta grâce et ton pouvoir s'unissent
    Pour nous conduire au séjour bienheureux
    O Dieu, jamais pour nous Tes soins ne s'affaiblissent :

    La nuit, le jour, Tu nous suis de tes yeux.