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LE MINISTERE DU PARFAIT SERVITEUR 
DANS L'EVANGILE DE MARC (10)
 
 
 
 
 
9 – Les leçons d'humilité et d'abnégation : Marc 9 : 33-51 ; 10 : 1-31 
 
 
                        9.1 : Jésus se sert de l'exemple d'un petit enfant pour enseigner ses disciples  (9 : 33-37)
 
            Sur le chemin qui les conduit à Capernaüm, toujours absorbés par la pensée de leur propre gloire, les disciples ont « disputé entre eux » pour savoir « qui serait le plus grand » (v. 34) ; ils s'attendaient en effet à avoir une place d'honneur dans le royaume de Christ. Mais, alors que le Seigneur venait de les entretenir de ses souffrances et de sa mort (v. 31), une telle préoccupation n'était-elle pas tout à fait déplacée ?
            Sans doute, s'ils avaient réellement appris de leur Maître (Matt. 11 : 29), ils auraient compris en quoi consistait la vraie grandeur. Au lieu de penser aux avantages qu'ils pouvaient retirer de la venue de Christ dans le monde, leurs affections auraient été concentrées sur sa Personne.
 
            Gênés, les disciples gardent le silence lorsque Jésus les interroge ; ils sont repris dans leur conscience, la tendance de leur coeur naturel est dévoilée par Celui qui « sonde le coeur » (Jér. 17 : 10) et aux yeux duquel « toutes choses sont nues et découvertes » (Héb. 4 : 13).
            Alors le Seigneur se met à les enseigner patiemment, en leur disant : « Si quelqu'un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous » (v. 35). Lui-même, dans son humanité, avait pris la place la plus humble et était devenu le serviteur, mais d'une manière infiniment plus grande que quiconque pouvait le faire !
            La vraie grandeur selon Dieu ne peut se trouver qu'en suivant un tel exemple, en marchant à la suite de Celui qui est « venu pour donner sa vie en rançon pour un grand nombre » (10 : 45).
 
            Pour illustrer son enseignement, Jésus prend alors un petit enfant, le place au milieu des disciples, puis le prend entre ses bras (v. 36). Combien une telle scène était propre à parler aux coeurs de ses auditeurs !
            Le petit enfant simple et sans prétention, tout disposé à croire et à obéir au Seigneur, est un bel exemple d'humilité. Cet enfant acceptant Jésus dans sa simplicité enfantine montre ce qui a du prix pour Dieu chez ceux qu'Il appelle ; c'est qu'ils reçoivent son Fils, objet de ses délices, Celui qu'Il a envoyé pour leur faire connaître son amour.
             Jésus s'identifie ensuite lui-même à cet enfant : « Quiconque recevra l'un de tels petits enfants en mon nom, me reçoit » ; de plus, accueillir ce petit enfant au nom de Jésus a la même valeur que recevoir Dieu lui-même : « et quiconque me recevra, ce n'est pas moi qu'il reçoit, mais c'est celui qui m'a envoyé (v. 37).
 
            Combien de telles pensées contrastent avec celles du coeur naturel de l'homme qui a toujours lui-même pour objet !
 
            Les disciples vont devoir apprendre encore une autre leçon.
 
 
                        9.2 : Le danger de manifester un esprit sectaire (v. 38-41)
 
            Les disciples avaient cru bon d'empêcher un homme d'accomplir des miracles au nom de Jésus. Jean en fait part au Seigneur en lui donnant la raison de cette interdiction : « nous le lui avons défendu, parce qu'il ne nous suit pas » (v. 38).
            Prétendant défendre la gloire de leur Maître, les disciples étaient en réalité plutôt occupés d'eux-mêmes, et non de Lui. Ils manifestent même un esprit sectaire : « il ne te suit pas avec nous », précise le récit de Luc (9 : 49). Ils estiment qu'eux seuls ont le privilège de suivre Jésus.
 
            Aussitôt, le Seigneur rectifie leur jugement : Il leur demande de reconnaître ce que cet homme accomplissait en son nom (v. 39). Comment pouvait-on lui interdire d'accomplir ce que les disciples eux-mêmes ne pouvaient faire, malgré la place de choix qu'ils occupaient à la suite du Seigneur ?
            Jésus ne se montre pourtant nullement indifférent à ce qu'on le suive ou non. Toutefois, Le suivre est une question d'obéissance et d'attachement à sa Personne. Or, si nous sommes occupés de nous-mêmes, notre étroitesse d'esprit nous fera oublier qu'il y a beaucoup d'autres croyants qui, bien que ne marchant pas « avec nous », aiment le Seigneur et ont accepté de suivre un chemin de renoncement (8 : 34).
 
            « Celui qui n'est pas contre nous est pour nous » (v. 40), déclare Jésus. Cet homme qui chassait les démons au nom de Jésus avait confiance en son pouvoir et reconnaissait l'efficacité de ce nom ; les disciples auraient donc dû se réjouir de ce que Dieu utilisait cet instrument pour manifester sa puissance et sa grâce.
            C'est ainsi que Paul emprisonné, se réjouissait en apprenant que Christ était annoncé, même si c'était par esprit de parti (Phil. 1 : 15-18). Moïse aussi avait dû reprendre Josué qui voulait empêcher un homme du peuple de prophétiser (Nom. 11 : 27-29).
 
            Le principe posé par le Seigneur dans le verset 40 ne contredit pas ce qu'Il affirme ailleurs : « Celui qui n'est pas avec moi est contre moi » (Matt. 12 : 30). Il n'est pas question dans ce passage de Matthieu, comme c'est le cas ici, d'un service accompli en son nom par d'autres, au sujet desquels le Seigneur dit : ils sont « pour nous » ; il s'agit d'attaques dirigées contre la personne de Christ (« contre moi »).
 
 
 
                        9.3 : Une mise en garde contre les occasions de chute  (v. 41-48).
 
            Le plus petit don fait au nom de Christ a de la valeur aux yeux de Dieu et recevra sa récompense (v. 41). En revanche, être en piège au plus faible de ceux qui appartiennent à Christ, mérite un jugement sévère (v. 42).
 
            Tout service, aussi humble qu'il soit (une « coupe d'eau » donnée à boire) est apprécié par le Seigneur ; en réalité, ce qui lui donne de la valeur, c'est qu'il est fait par amour pour son nom, à l'égard de ceux qui sont « de Christ ».
            Si la gloire de Dieu renfermée dans ce nom est appréciée par un coeur attaché à sa Personne, « il ne perdra point sa récompense » (v. 41).
 
            Le Seigneur qui a pris dans ses bras un petit enfant (v. 36) pense ici à l'influence que peuvent avoir les adultes sur de tels êtres faibles et influençables. Un petit enfant qui croit en Jésus a une telle valeur pour Lui, que si quelqu'un est une « occasion de chute » pour cet enfant, il sera châtié (v. 42).
            Cet avertissement doit nous rendre attentifs à notre comportement et à nos paroles, afin qu'ils ne contredisent pas ce que nous pouvons enseigner à nos enfants. N'oublions pas qu'ils nous observent et que notre manière de vivre aura une influence sur leur propre conduite.
 
            La suite des paroles du Seigneur montre qu'il peut y avoir également en nous des « occasions de chute » qui ont un effet personnel. Ce sont ces « membres » (main, pied, oeil) qu'il faut « couper » afin d'être gardés des sentiers dangereux dans lesquels ils pourraient nous entraîner (v. 43, 45, 47) : cela correspond à ce que l'apôtre Paul enseigne aux Colossiens : « Mortifiez dans vos membres qui sont sur la terre » (Col. 3 : 5). Selon l'enseignement de Romains 6, le croyant est « mort avec Christ » ; afin de vivre pratiquement « en nouveauté de vie », sa vieille nature a reçu sa condamnation et doit être tenue pour morte.
            Chrétiens, n'oublions jamais que nous sommes exposés à l'influence funeste de la chair en nous ; elle reste particulièrement dangereuse lorsqu'elle se manifeste dans le service de Christ. Soyons gardés de nourrir dans le fond de notre coeur un mal secret, qui offense et contriste le Saint Esprit. Sans le jugement constant de nous-mêmes devant Dieu, nous ne pourrons connaître le secret de la puissance spirituelle.
 
            A trois reprises, le Seigneur parle du « feu qui ne s'éteint pas » (v. 43, 45, 48), terrible destinée de ceux qui n'auront pas tenu compte des solennels avertissements qu'Il donne ici. Ils connaîtront alors éternellement le rongement du remords, « là où leur ver ne meurt pas » (v. 46).
            Pour la jouissance éphémère de ce que leur monde leur offrait, ils auront négligé de venir à Jésus pour avoir la vie (Jean 5 : 40).
 
            Ne vaut-il pas la peine de renoncer sans hésiter à toute occasion de chute sur la terre, afin d'être épargnés du jugement de Dieu et de connaître la félicité éternelle ?
 
 
 
                        9.4 : L'allégorie du sel (v. 49-51)
 
            « Chacun sera salé de feu » (v. 49) : cette pensée découle de ce que vient de dire le Seigneur. Alors que le feu consume et purifie, le sel conserve ; l'association du sel et du feu parle du jugement du mal, aussi bien dans le coeur du croyant, que pour tout homme lors du jugement final.
 
            Le sel représente l'action de la grâce qui sépare du mal : ayant le coeur purifié par l'effet de la Parole, la vie du croyant devient comme une offrande pour Dieu (Rom. 12 : 1). Par l'action du feu, tout ce qui est bon sera conservé lors de la manifestation devant le tribunal de Christ (1 Cor. 3 : 13).
 
            Le sel a encore un autre effet : celui de relever la saveur des aliments. S'il a perdu sa saveur, rien ne peut la lui rendre (v. 50) : ainsi, la présence du croyant sur la terre devient inutile s'il n'a plus l'énergie pour se séparer du mal et être un témoin pour Dieu. D'où l'exhortation donnée par le Seigneur dans le dernier verset du chapitre : « Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix entre vous » (v. 51).
             La paix et l'harmonie parmi les croyants résulteront de cette présence du sel en eux, c'est-à-dire du fait qu'ils se laissent purifier par l'action de la Parole. La paix que les croyants ont à poursuivre (Héb. 12 : 14) ne se réalise pas aux dépens de la sainteté ; ils ont à veiller chaque jour afin de juger tout ce qui pourrait venir ternir la pureté de leur témoignage.
            Etre en paix entre chrétiens, ce n'est pas seulement ne pas se quereller ; c'est avoir des relations fraternelles empreintes de douceur, de sympathie et de considération les uns pour les autres.
 
 
 
                        9.5 : Des enseignements à propos du mariage (10 : 1-12)
 
            Le début du chapitre 10 montre le Seigneur au-delà du Jourdain, près des limites de la Judée. Il quitte la Galilée pour la dernière fois avant sa mort.
            Parmi les foules qui se rassemblent encore auprès de Lui, il y a ceux qui, remplis de leur propre justice, cherchent à l'accuser plutôt que d'apprendre de Celui qui daigne encore les enseigner. Les pharisiens essayent de mettre Jésus en contradiction avec Moïse sur la question du divorce (v. 2). Le Seigneur reconnaît que Moïse avait permis le divorce, mais il rappelle que c'était à cause de leur « dureté de coeur » que cette prescription avait été donnée (v. 5). Il remonte alors avant la loi et indique l'ordre voulu par Dieu dès le commencement : « l'homme quittera son père et sa mère et sera uni à sa femme... Ce que Dieu a uni que l'homme ne le sépare pas » (Gen. 2 : 24 ; v. 7-9). 
            L'homme a souillé ce que Dieu avait établi dans sa belle création : par sa dureté de coeur et son égoïsme, il a méprisé et dénaturé en particulier ce qui touche au mariage.                                                           
            Malgré le désordre amené par le péché dans ce que Dieu a institué, il convient pour nous, croyants, de rechercher la pensée de Dieu et de nous y conformer ; il faut revenir à ce qui « était dès le commencement (1 Jean 1 : 1 ; 2 : 24 ; Jér. 6 : 16). La Parole de Dieu doit être le seul guide du jeune croyant qui veut se marier, afin que cet acte qui engage sa vie tout entière soit accompli « dans le Seigneur » (1 Cor. 7 : 39).
 
            De retour à la maison, les disciples veulent encore être enseignés au sujet du mariage. Le Seigneur ne pouvait qu'approuver un tel désir. Il donne une réponse claire et sans équivoque. Si parmi les Juifs, le droit était reconnu à une femme d'abandonner son mari (comme l'avait fait la femme d'Hérode), le Seigneur rappelle ici le principe fondamental de l'Ecriture qui est sans appel : celui qui répudie sa femme ou celle qui répudie son mari commettent adultère (v. 11-12).
 
 
 
                        9.6 : La bénédiction des petits enfants (13-16)
 
            Des personnes qui, dans la foule, reconnaissaient en Jésus une source de bénédiction lui apportaient des petits enfants afin qu'Il les touche (v. 13a). Combien cela était agréable à Celui qui était l'objet du mépris de la part des « sages » et des « intelligents » que sa grâce n'avait pas touchés (Matt. 11 : 25).
 
            Les disciples manifestent encore l'incompréhension des pensées de Dieu. Ils reprennent ceux qui apportent les petits enfants à Jésus ; n'ayant pas eux-mêmes beaucoup de considération pour ces petits, ils pensent qu'ils ne méritent pas de retenir l'attention de leur Maître.
            Une telle attitude provoque l'indignation du Seigneur : « Laissez venir à moi les petits enfants, ne les en empêchez pas, car à de tels est le royaume de Dieu » (v. 14), leur dit-Il.
 
            A nouveau, comme Il l'avait fait pour leur enseigner l'humilité (9 : 36), le Seigneur présente à ses disciples l'exemple du « petit entant » pour illustrer la simplicité de la foi (v. 15).
 
            Puis Jésus prend tendrement dans ses bras ces petits enfants et, posant les mains sur eux, Il les bénit. La foi de leurs parents est ainsi récompensée.
            Notre privilège, parents chrétiens, est aussi de Lui apporter sans hésitation les enfants que Dieu nous a confiés ; soyons assurés qu'Il veut les bénir et les garder dans ce monde.
 
 
                        9.7 : Le jeune homme riche (v. 17-31)
 
            Cette scène est rapportée également par Matthieu (19 : 16-26) et Luc (18 : 18-27). Cependant, Marc seul mentionne l'amour du Seigneur pour le jeune homme riche venu le rencontrer. Celui-ci, hélas, reste insensible à un tel amour, préférant ses vaines richesses à la compagnie de Jésus.
 
            Croyant probablement que ses biens lui valaient quelque considération, cet homme demande à Jésus ce qu'il devait faire afin d'hériter de la vie éternelle. Après avoir rappelé quelques commandements de la loi, le Seigneur Jésus lui montre que personne ne peut obtenir la vie éternelle sur la base de ses propres efforts.
            Autrefois, en Israël, les richesses étaient considérées comme une preuve de la faveur de Dieu (Deut. 8 : 18), car les bénédictions étaient terrestres. Les disciples sont étonnés de voir que cet homme comblé de richesses, béni de Dieu en apparence et disposé à faire du bien ne puisse avoir accès au royaume de Dieu.
            Jésus doit lui dire : « Une chose te manque » (v. 21), car Il discerne dans l'être intérieur de ce jeune homme ce qui empêche de Le suivre : la confiance en ses biens (v. 23).
            Le jeune homme ne peut se résoudre à abandonner ses biens et à se décider pour Christ. Affligé par la parole du Maître, il s'en va « tout triste » (v. 22) : il conserve ses biens, mais sans joie, et sans avoir obtenu la vie éternelle à laquelle pourtant il soupirait ! Quelle différence avec l'eunuque venu de loin pour adorer à Jérusalem : ayant entendu Philippe lui annoncer Jésus, cet homme avait saisi la grâce de Dieu, puis il avait continué son chemin « tout joyeux » (Act. 8 : 39).
 
            « Qui peut être sauvé ? » (v. 26), demandent les disciples. Si le salut est impossible pour les hommes, Dieu seul a pu l'offrir à tous, par la foi en Christ (Eph. 2 : 8). Jésus a tout accompli sur la croix, Il s'est livré pour porter les péchés de tous ceux qui croient (Héb. 9 : 28 ; 1 Pier. 2 : 24).
 
            Pierre déclare alors à Jésus : « Voici, nous avons tout quitté et nous t'avons suivi » (v. 28). Il pense qu'une bonne récompense leur sera réservée. Le Seigneur ne le contredit pas, mais Il montre qu'il faut que ce que l'on quitte soit abandonné à cause de Lui et à cause de l'évangile (v. 29), c'est-à-dire par amour pour sa Personne et afin d'accomplir fidèlement le service qu'Il nous confie. La pensée du service reste le sujet capital de cet évangile.
 
            Il y aura sans doute de l'opposition, des persécutions, mais ce qui aura été abandonné pour le Seigneur sera rendu au centuple (v. 30), dès maintenant (« en ce temps-ci ») et d'une façon définitive lors de l'établissement du règne de Christ (« dans le siècle qui vient »).
 
            Ceux qui pensent être les premiers seront peut-être devancés par ceux qui paraissaient moins favorisés, car l'appréciation divine diffère de celle de l'homme !
 
 
 
 
 
            Le début de cet évangile de Marc a placé devant nos coeurs la personne du Seigneur Jésus accomplissant fidèlement son service à la gloire de Dieu.
            Nous pouvons continuer, par la lecture des chapitres suivants, à Le contempler marchant vers Jérusalem, dans son chemin douloureux qui le conduit jusqu'à la croix du Calvaire ; c'est là que la gloire du parfait Serviteur arrive à son apogée. « Les choses qui devaient lui arriver » s'accomplissent (10 : 32-34) et le récit de Marc s'achève par son exaltation à la droite de Dieu.
 
            Laissons-nous conduire sur le chemin qu'Il nous a frayé (1 Pier. 2 : 21), afin de vivre ici-bas pour Lui (2 Cor. 5 : 15), en attendant d'être pour toujours avec Lui.