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Au sujet du service de la sacrificature

Eli, un souverain sacrificateur défaillant, en contraste avec Christ, souverain sacrificateur pour l'éternité.  

 
Le service de la sacrificature confié à la famille d'Aaron
La faillite de la sacrificature avec Eli et ses fils (1 Samuel 1-4)
Christ, assis à perpétuité à la droite de Dieu, sacrificateur pour l'éternité (Hébreux 2 ; 4 ; 7 ; 10)
 
 
            « Et il arriva que, lorsqu'il mentionna l'arche de Dieu, Eli tomba à la renverse de dessus son siège à la porte du temple, et se brisa la nuque et mourut . . . Il avait jugé Israël quarante ans » (1 Sam. 4 : 18). 
            « Mais celui-ci (Christ), ayant offert un seul sacrifice pour les péchés, s'est assis à perpétuité à la droite de Dieu, attendant désormais jusqu'à ce que ses ennemis soient mis pour marchepied de ses pieds » (Héb. 10 : 12-13). 
 
            N'est-il pas frappant que le premier sacrificateur dont il question dans l'Ecriture soit Melchisédec ? Bien qu'il soit appelé « sacrificateur du Dieu Très-haut », il n'est pas question de sacrifices qu'il aurait offerts ; il fait apporter du pain et du vin et il dit : «  Béni soit Abram de par le Dieu Très-haut, possesseur des cieux et de la terre » (Gen. 14 : 18-19) ! C'est un magnifique type de Christ qui a été établi sacrificateur selon l'ordre de Melchisédec, « roi de justice et roi de paix ». Christ n'a désormais plus rien à faire avec le péché. Son ministère durant le Millénium sera de bénir son peuple.
            Avant que la sacrificature lévitique soit instaurée, Israël avait été racheté, tiré d'Egypte. Le but de la sacrificature n'était donc pas de les amener à la rédemption, mais de les maintenir dans cette position acquise par l'oeuvre de Dieu.

 
Le service de la sacrificature confié à la famille d'Aaron
 
            Au début de ses relations avec Israël, Dieu avait dit qu'ils seraient tous des sacrificateurs (Ex. 19 : 6). Mais une fois la loi instituée, le service de la sacrificature fut confié en exclusivité à la famille d'Aaron.
            Les noms des douze tribus d'Israël étaient gravés sur les épaules et sur la poitrine du Souverain sacrificateur. Chaque fois qu'il entrait dans la présence de Dieu, le peuple lui était ainsi associé. Ce souverain sacrificateur « pris entre les hommes » était « établi pour les hommes dans les choses qui concernaient Dieu » (Héb. 5 : 1). Il offrait des dons et des sacrifices pour les péchés. Il était censé avoir de l'indulgence pour les ignorants et les errants. Il devait offrir, à cause de sa propre infirmité, outre des sacrifices pour les péchés du peuple, des sacrifices pour ses propres péchés !
            A ce poste d'honneur, Dieu avait appelé Aaron (Héb. 5 : 4). La première pensée dans la sacrificature était que ceux auxquels ce précieux service envers le Seigneur était confié, restent près de Lui, en communion avec Lui. En outre, il leur appartenait d'enseigner aux enfants d'Israël les statuts de l'Eternel (Lév. 10 : 1). Le sacrificateur était le « messager de l'Eternel » (Mal. 2 : 7).
            Or justement les paroles solennelles de ce prophète Malachie montrent bien ce qu'étaient alors devenus, hélas, ces fils de Lévi. Il y avait eu pourtant au commencement un bel élan vers le Seigneur (Ex. 32 : 26-28) : « Il me craignit et trembla devant mon nom » (Mal. 2 : 5). Mais maintenant leur conduite était telle qu'ils étaient méprisables et vils. Le prophète leur dit, de la part de l'Eternel : « Vous vous êtes écartés du chemin, vous avez fait broncher beaucoup de gens à l'égard de la loi, vous avez corrompu l'alliance de Lévi » (Mal. 2 : 8). Cette alliance était « vie et paix », mais comme elle était bafouée, il n'y avait plus de crainte de Dieu ; Il a dû intervenir en jugement (Mal. 2 : 2-3) !
 
            Au temps de Josué, le déclin est encore peu accentué. Dans les Juges, le désordre s'intensifie : par désobéissance et par lâcheté, le peuple d'Israël a laissé subsister ces nations que Dieu, après beaucoup de patience, avait vouées à la destruction (Gen. 15 : 16). Il ne faut pas s'étonner que se produise alors ce que l'Eternel avait annoncé ; en se mêlant au peuple de Dieu, ces nations apportent avec elles toute leur iniquité (Jug. 3 : 5-7). Les dernières pages de ce livre donnent une idée de la corruption spirituelle et morale qui s'était déjà développée au milieu d'Israël. C'est la décadence qui résulte de cette constatation : « Chacun faisait ce qui était bon à ses yeux » (Jug. 17 : 6 ; 21 : 25 ; Deut. 12 : 8). 
            C'est dans la même atmosphère délétère que s'ouvre le livre de Samuel. Jusqu'ici, Dieu a suscité des hommes pour juger son peuple, c'est-à-dire le diriger de Sa part avec justice. Ces juges ont souvent délivré Israël de la domination des ennemis ; ceux-ci envahissaient périodiquement le territoire d'Israël. Dieu avait dû d'abord les envoyer pour exercer un jugement mérité contre son peuple égaré et produire en eux une véritable humiliation.
 
 
La faillite de la sacrificature avec Eli et ses fils (1 Samuel 1-4)
 
            Dès le début du livre de Samuel, la complète déchéance de la sacrificature est décrite. Dans sa grâce Dieu va préparer un homme, Samuel, pour faire connaître sa pensée en Israël.
            A ce moment-là, le souverain sacrificateur s'appelle Eli. C'est un descendant d'Ithamar, le plus jeune des fils d'Aaron, qui a reçu la consécration en même temps que son père (Ex. 28 : 1). Dans la tribu d'Ephraïm se trouve alors Elkana, un lévite descendant de Kéhath. Il a pris deux épouses : Anne et Peninna. La seconde a des enfants et se montre orgueilleuse et méchante vis-à-vis d'Anne qui est stérile.
            Chaque année, Anne monte avec son mari à Silo, où se trouve alors l'arche de l'alliance. Ils y offrent des sacrifices, en obéissance aux instructions de la loi de Moïse (Ex. 24 : 23 ; Deut. 16 : 16). Anne a de l'amertume dans l'âme ; elle prie et pleure en abondance devant Dieu (1 Sam. 1 : 10). Cette femme pieuse fait un voeu : « Eternel des armées ! Si tu veux regarder à l'affliction de ta servante, et que tu donnes à ta servante un enfant mâle, je le donnerai à l'Eternel pour tous les jours de sa vie, et le rasoir ne passera pas sur sa tête » (1 Sam. 1 : 11).
            Eli, le souverain sacrificateur, « était assis, sur un siège (d'apparat), près de l'un des deux poteaux du temple » (v. 9). Ce jour-là, il ne semble pas se préoccuper de l'activité sacerdotale qui est normalement la sienne. En revanche, Anne, animée d'un esprit de fervente prière, se tient devant Dieu. Or, comme elle prie longuement devant l'Eternel, Eli observe sa bouche ; « Anne parlait dans son coeur ; ses lèvres seulement remuaient » (v. 13). Ayant l'autorité spirituelle et morale, le sacrificateur aurait dû être capable, du fait de sa relation privilégiée avec Dieu, de la comprendre et de la consoler (Héb. 2 : 5). Mais il manque de discernement ; pensant qu'elle est ivre, il lui dit : « Jusques à quand seras-tu ivre ? Ote ton vin d'avec toi » (1 Sam. 1 : 14). Sa répréhension est sévère et injuste. En la reprenant ainsi, il ajoute involontairement à sa grande peine.
            Comment va-t-elle réagir ? Qu'aurions-nous fait à sa place ? Elle répond avec calme, douceur et respect : « Non, mon seigneur, je suis une femme qui a l'esprit accablé ; je n'ai bu ni vin ni boisson forte, mais je répandais mon âme devant l'Eternel. Ne mets pas ta servante au rang d'une fille de Bélial, car c'est dans la grandeur de ma plainte et de mon chagrin que j'ai parlé jusqu'à présent » (v. 15-16). Simplement et sans amertume, elle déclare ce qu'elle a dans son coeur.
            Malgré ses infirmités, Eli est pourtant un vrai serviteur de Dieu. Le langage de la vérité s'impose à lui et le fait revenir de son impression première. Il comprend son erreur, regrette ses paroles et dit simplement : « Va en paix ; et que le Dieu d'Israël t'accorde la demande que tu lui as faite » ! Anne répond : « Que ta servante trouve grâce à tes yeux ! ». Sa foi s'empare immédiatement de la grâce, avant même d'en avoir goûté les effets. Auparavant, elle jeûnait, maintenant elle mange et elle n'a plus le même visage.
            Dieu a entendu le cri de sa servante. Anne reçoit un fils, selon son désir. Elle l'appelle Samuel, qui signifie : « je l'ai demandé à l'Eternel » ou « Dieu a exaucé ». Obéir au voeu de sa mère suppose pour Samuel servir l'Eternel dans le sanctuaire dès son enfance. Anne déclare : « Qu'il paraisse devant l'Eternel et qu'il habite là pour toujours » (1 Sam. 1 : 22) !
            A peine Samuel est-il sevré que sa mère l'amène à la maison de l'Eternel, à Silo, avec un sacrifice coûteux. Les trois taureaux, offerts en holocauste, évoquent le dévouement complet de Christ jusqu'à la mort de la croix. L'épha de farine parle de son humanité parfaite et l'outre de vin, de la joie que Dieu éprouve dans son fils. C'était peu, à côté du don de Samuel ! Anne se sépare de son fils unique. Elle montre ainsi que Dieu a plus de prix encore pour son coeur.
            Elle amène le jeune garçon vers Eli et elle lui rappelle : « Ah, mon Seigneur, ton âme est vivante, mon seigneur, je suis la femme qui se tenait ici près de toi pour prier. J'ai prié pour cet enfant et l'Eternel m'a accordé la demande que je lui ai faite... je l'ai prêté à l'Eternel pour tous les jours de sa vie, il est prêté à l'Eternel ». Et Samuel se prosterna là, devant l'Eternel (1 Sam. 1 : 26-28).
            On ne trouve pas dans l'Ecriture une réponse de la part d'Eli. Peut-être est-il dépassé par une foi si remarquable, manifestée par le dévouement et la joie des donateurs ? Tout cela se voit dans le cantique d'Anne qui met l'accent sur la grâce et la puissance de Dieu (1 Sam. 2 : 1-10). C'est d'autant plus frappant, qu'au même moment, il est dit : « La parole de Dieu était rare en ces jours-là ; la vision n'était pas répandue » (1 Sam. 3 : 1).
            Du triste état de langueur général, Elie connaissait bien les motifs. L'état du peuple laissait beaucoup à désirer et, de plus, s'accompagnait d'une grande prétention. Mais il savait en partie au moins, l'état de sa propre maison. Pourtant n'était-il pas, lui, le souverain sacrificateur, appelé à être le modèle du troupeau ?
            Quel contraste entre Samuel, ce petit enfant qui grandit, agréable à l'Eternel et aux hommes, servant dans le temple - et les fils d'Eli, déjà des hommes, dont la mauvaise conduite était un scandale. Quel triste exemple ces sacrificateurs offraient à tout le peuple et en particulier au petit Samuel qui les voyait agir tous les jours ! En effet, « les fils d'Eli étaient des fils de Bélial (pervers : Deut. 13 : 13), ils ne connaissaient pas l'Eternel » (1 Sam. 2 : 12). Hophni et Phinées (ce dernier portait le même nom qu'un sacrificateur fidèle : Nom. 25 : 10) avaient une conduite scandaleuse. Elevés dans la proximité du sanctuaire, au contact des vérités divines, sans être devenus des croyants, leur conscience s'était endurcie. N'est-ce pas, hélas, une chose fréquente ? Si la responsabilité des fils d'Eli était grande, la nôtre l'est aussi si nous avons été élevés dans une famille chrétienne.
            Les fils d'Eli méconnaissaient les droits de ceux qui venaient adorer l'Eternel et ils s'emparaient de leur portion (v. 13-14). Ils oubliaient volontairement ceux de l'Eternel, en portant une main profane sur sa portion à Lui (v. 15-16). En outre l'immoralité accompagnait leur incrédulité. Hélas, au cours des siècles, une telle attitude a souvent été imitée.
            Pendant ce temps, Samuel, ceint d'un éphod de lin, servait Eli, et grandissait auprès de l'Eternel. Sa mère lui apportait chaque année une petite robe, quand elle montait avec son mari, pour offrir le sacrifice annuel. A cette occasion, Eli bénira Elkana et sa femme, en disant : « Que l'Eternel te donne des enfants de cette femme, à la place du prêt qui a été fait à l'Eternel ! » (1 Sam. 2 : 20).  Dieu visitera ensuite Anne ; celle-ci aura trois fils et deux filles !        ,
           
            Il y avait longtemps, sans doute, qu'Eli, malgré sa piété personnelle, manquait de fermeté, comme David, à l'égard de ses fils (1 Rois 1 : 6). Chacun autour de lui espérait sans doute de sa part une répréhension solennelle. N'était-il pas la plus haute dignité en Israël ? Mais on peut être clairvoyant pour juger le mal, et ne pas avoir d'énergie pour l'ôter. « Ses fils se sont avilis », et « il ne les a pas retenus », dira l'Eternel à Samuel (1 Sam. 3 : 13). Certains enfants estiment que leurs parents sont trop sévères. Qu'ils considèrent avec le fâcheux exemple des fils de David ou d'Eli, les conséquences d'une éducation trop permissive. Parents, écoutons les avertissements de l'Ecriture (Prov. 29 : 17). Eli avait perdu de vue qu'en ne séparant pas du mal, il en restait solidaire.
            Il est maintenant devenu « fort âgé » mais il reste responsable. Il a appris tout le mal que ses fils ont fait à l'égard de tout Israël et quelle était leur mauvaise conduite personnelle. Il se décide à leur faire quelques remontrances : « Non mes fils, ce que j'entends n'est pas bon, vous entraînez à la transgression le peuple de l'Eternel…  Si un homme pèche contre l'Eternel, qui priera pour lui ? ». C'est vraiment trop tard ! « Ils n'écoutèrent pas la voix de leur père, car c'était le bon plaisir de l'Eternel de les faire mourir ». Ils avaient lassé Sa patience (1 Sam. 2 : 22-25 ; Es. 7 : 13).
            Un homme de Dieu est envoyé vers Eli avec un message terrible. Il rappelle d'abord la parfaite grâce de Dieu à l'égard de la tribu de Lévi et de la famille d'Aaron (v. 27-28). Puis il reproche à Eli son ingratitude : Dieu avait pourtant donné à la maison de son père (Aaron) tous les sacrifices des fils d'Israël. Une question solennelle est posée : « Pourquoi foulez-vous aux pieds mon sacrifice et mon offrande » ? Elle reste sans réponse. L'Eternel lui fait dire encore : « Tu honores tes fils plus que moi » (v. 29).
            Pour Eli, les conséquences de ce laisser-aller, si fréquent aujourd'hui dans de nombreuses familles chrétiennes, vont être dramatiques : sa maison, déchue de la sacrificature, ses fils incrédules, retranchés. Le Nouveau Testament confirme, pour notre instruction personnelle, que si les enfants d'un serviteur de Dieu se montrent insoumis et indisciplinés, la puissance du ministère de leur père en souffre forcément. Il faut qu'un surveillant dans l'Assemblée tienne d'abord sa propre famille sous la discipline du Seigneur (1 Tim. 3 : 4-5).
            Dieu annonce encore ici qu'il va susciter un serviteur fidèle. Il fera tout ce qui est dans Son coeur… Aussi, Il lui bâtira une maison stable et il marchera toujours devant son Oint (v. 35).
 
            Toutefois au milieu de cette situation désolante, Samuel grandit toujours harmonieusement auprès de Dieu. Or il ne connaissait pas encore l'Eternel car « la parole de l'Eternel était rare en ces jours-là » ; elle ne lui avait pas encore été révélée (1 Sam. 3 : 1-2) !
            Il dormait dans le Temple, non loin de l'Arche de Dieu ; « Elie était couché en son lieu (or ses yeux commençaient à être troubles, il ne pouvait voir » (1 Sam. 3 : 2). Cette cécité physique se doublait, hélas, d'une cécité spirituelle. Comme tant d'autres, il avait laissé passer le temps ! La lampe de Dieu n'était pas encore éteinte. L'ensemble de la scène rappelle dans quelles ténèbres morales Israël se trouvait.
            Si le service d'un serviteur n'est plus en accord avec la pensée de Dieu, Il peut le confier à un autre, plus jeune sans doute : ce qu'Il désire trouver chez lui,  c'est de la ferveur, de la pureté de coeur, un véritable attachement au Seigneur. Ces choses se trouvaient chez Samuel et il deviendra bientôt un prophète de l'Eternel, reconnu par tout Israël (1 Sam. 3 : 19-21). 
            C'est pendant la nuit que l'Eternel appelle : Samuel ! A trois reprises, le jeune garçon s'empresse de courir auprès d'Eli. Et finalement ce dernier s'aperçoit - l'emploi de ce verbe est triste et humiliant - que l'Eternel appelle Samuel (à sa place !). Il explique alors au jeune garçon comment il doit répondre.
            Toujours docile, Samuel est désormais prêt à dire : « Parle, ton serviteur écoute » (v. 10). Il devient le dépositaire des secrets de l'Eternel (Ps. 25 : 14). Combien  est difficile à porter la première confidence que Dieu lui fait ! La maison d'Elie va être jugée pour toujours, il n'y a plus de remède. L'Eternel déclare : « Je commencerai et j'achèverai » (1 Sam. 3 : 12).
            Samuel craint à bon droit de rapporter une telle vision à Eli. Mais ce dernier l'appelle : « Samuel, mon fils ! ».  Et il dit une fois encore : « Me voici » (v. 16). Eli le met en demeure de lui rapporter sans détours la parole entendue de l'Eternel. Alors, Samuel ne lui cache rien et Eli conclut l'entretien en disant : « C'est l'Eternel, qu'il fasse ce qui est bon à ses yeux » (v. 18). Il accepte la volonté divine avec toutes ses conséquences. Il est consolant de voir l'humble soumission de ce vieillard à ce jugement qu'Il a mérité.
 
            Le triste état du peuple nécessite une nouvelle discipline. Les Philistins sont des instruments dans la main de Dieu. Israël monte contre eux, sans interroger l'Eternel. Ils sont battus et leurs anciens reconnaissent que leur défaite vient de l'Eternel. Au lieu d'en tirer les conséquences et sans consulter Eli, mis de côté, ils se permettent de prendre avec eux l'arche, pour obliger Dieu à les soutenir. Peut-être croyaient-ils pouvoir parler comme Moïse (Nom. 10 : 35-36). Les Philistins sont soudain remplis de crainte. Dieu, disent-ils, est venu dans le camp ! Ils s'encouragent l'un l'autre : « Soyez hommes et combattez » ( v.9). Alors l'Eternel permet l'inimaginable : l'arche de Dieu est prise par ces incirconcis ! La chose est répétée quatre fois dans ce chapitre. Les deux fils indignes d'Eli, Hophni et Phinées qui l'accompagnaient, meurent, comme cela était annoncé (1 Sam. 4 : 10-11).
            La piété du pauvre et coupable Eli se montre au moment de ce désastre. A la fin de sa carrière, il n'a enfin de pensée que pour l'arche de Dieu. Un messager vient lui annoncer cette terrible défaite et la mort de ses fils. Mais quand il mentionne que l'arche de Dieu est prise, Eli tombe à la renverse de dessus son siège et meurt. Ce n'est pas à cause du jugement sur sa famille, mais du déshonneur jeté sur le nom de l'Eternel dont il a ressenti toute l'acuité. Icabod : « Où est la gloire ? », dit aussi sa belle-fille au moment de mourir. 
 
 
Christ, assis à perpétuité à la droite de Dieu, sacrificateur pour l'éternité (Hébreux 2 ; 4 ; 7 ; 10)
 
            A travers l'exemple d'Eli, dont nous venons de parcourir l'humiliante carrière, nous comprenons qu'au milieu des ruines accumulées par l'homme, la sacrificature non plus ne s'est pas maintenue. Elle a failli, comme tout ce que Dieu avait confié à l'homme. Aaron et ses fils étaient, comme nous-mêmes, dans l'infirmité ; cédant à la volonté du peuple, le sacrificateur désigné par Dieu, Aaron avait lui-même ciselé le veau d'or.
            Cette sacrificature a subsisté jusqu'au moment où un autre sacrificateur s'est levé, qui n'est pas nommé selon l'ordre d'Aaron, mais selon l'ordre de Melchisédec (Héb. 7 : 11). Christ exerce maintenant la sacrificature dans le ciel (et non sur la terre) en faveur de ceux qui croient et lui appartiennent. Il l'a acquise par son obéissance : elle l'a conduit à la croix, où il a été « consommé » (rendu propre à remplir son office) par des souffrances : l'offrande de son corps une fois pour toutes (Héb. 2 : 10 ; 5 : 9).
            Elevé dans la gloire, assis à perpétuité à la droite de Dieu, il est sacrificateur pour l'éternité. Il exerce présentement en perfection les offices d'Aaron, en faveur des siens, encore sur la terre, tout en ayant les caractères prêtés à Melchisédec.
            « Il peut sauver entièrement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder pour eux » (Héb. 7 : 25). Il nous présente devant Dieu et nous garde continuellement en mémoire devant Lui. On peut compter sur sa grâce patiente. Elle se déploiera jusqu'au bout et ne fera jamais défaut. Nous approchons de Dieu par ce « grand sacrificateur établi sur la maison de Dieu » (Héb. 10 : 21). D'une part, « pour avoir du secours au moment opportun » (Héb. 4 : 16), d'autre part, pour présenter par lui à Dieu un sacrifice de louanges (Héb. 13 : 15). Tous les enfants de Dieu sont des sacrificateurs pour Dieu et au milieu de l'Assemblée, Il chante les louanges de Dieu (Héb. 2 : 12). Il remplit constamment ses offices en perfection ! 
 
            « Un tel souverain sacrificateur nous convenait, saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs, et élevé plus haut que les cieux, qui n'est pas journellement dans la nécessité comme les souverains sacrificateurs, d'offrir des sacrifices d'abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, car cela il l'a fait une fois pour toutes, s'étant offert lui-même » (Héb. 7 : 27).
 
 Ph. L. le 05.11.07  
 
 
        Tes saints dans la lutte, et de tous côtés ici-bas en butte aux infirmités
        Sont dans le ciel même, portés sur ton coeur, ô notre suprême Sacrificateur.