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Méditation sur l'épître de Jude
 
 
 
            Cette épître, écrite par Jude, le frère du Seigneur Jésus, décrit l'état le plus triste qui soit ; le verset 4 en donne deux caractères :
                        - des impies s'étaient glissés parmi les fidèles
                        - on changeait la grâce en dissolution (ou débauche), « reniant notre seul maître et seigneur, Jésus Christ ».
           
            On dit facilement : nous ne sommes pas sous la loi, alors nous pouvons faire ce que nous voulons. N'est-ce pas ce que nous voyons aujourd'hui parmi les chrétiens ? Il est bien vrai que le Seigneur Jésus est venu nous apporter la grâce et la vérité, et cette grâce est en contraste avec la loi qui, elle, n'a jamais pu sauver personne ! Mais, pour autant, cela ne veut pas dire que Dieu ait changé. Dieu ne change pas ; Il est le même : sa sainteté reste immuable. Nous avons été approchés de Dieu et déclarés « saints » (Eph. 1 : 4 ; Col. 1 :22), mais nous manifesterions un bien triste état si nous prétextions que nous ne sommes plus sous la loi pour nous conduire à notre guise!
            Si nous laissons agir librement la chair en nous, elle nous conduira à la débauche. Ce n'est pas encore renier le Père et le Fils ou Jésus comme le Christ, comme nous le lisons dans la deuxième épître de Jean (v. 7, 9), mais c'est déjà renier Jésus comme le maître et le seigneur de notre vie !
            Ces choses tristes se manifestaient déjà du temps de Jude, vers la fin du premier siècle de notre ère, et maintenant nous constatons un état de ruine qui va conduire à l'apostasie totale, après l'enlèvement de l'Eglise.
 
            La Parole de Dieu nous met en garde contre deux dangers :
                        - d'abord celui de ne pas être satisfait de la place que Dieu nous a donnée et de chercher à nous élever. « Vous serez comme Dieu » (Gen. 3 : 5), a soufflé le diable à Eve, ce qui a amené la chute de l'humanité ! L'apôtre Paul parle de la faute du diable : « de peur qu'étant enflé d'orgueil il ne tombe dans la faute du diable » (1 Tim. 3 : 6) ; elle est décrite aussi sous une forme symbolique en Esaïe 14 : 12 (l'astre brillant) et Ezéchiel 28 : 2 (le prince de Tyr).
                        - l'autre danger, très actuel, et relevé ici par Jude, c'est de retourner vers le monde comme les Israélites incrédules qui regrettaient l'Egypte et voulaient y revenir. On peut aussi s'abaisser à prendre une position dégradante comme ces anges qui n'ont pas gardé leur origine (v. 6 ; Gen. 6 : 1-4), ou comme les hommes de Sodome et Gomorrhe, « grands pécheurs devant l'Eternel » (v. 7 ; Gen. 13 : 13).
 
            S'élever dans son coeur ou s'abaisser à vivre dans la débauche, c'est au fond le même péché, car Satan cherche toujours à amener l'homme à se dégrader moralement.
            Alors le risque pour le chrétien qui désire rester fidèle au Seigneur au milieu de cette ruine morale, c'est d'être attristé, déçu au point d'en être découragé et de baisser les bras ; il perd sa joie et même en pratique sa foi. Ce n'était pas le cas de Paul à la fin de sa vie ; bien que tous l'aient abandonné, il pouvait dire : « J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi… » (2 Tim. 4 : 7).
 
            Au début de son épître, nous voyons que l'intention de Jude était d'écrire à ses bien-aimés pour les entretenir « de notre commun salut », mais il est contraint par l'Esprit à les « exhorter à combattre pour la foi… » (v. 3). Il est toujours nécessaire d'être dépendant du Seigneur pour faire ce qu'Il veut et pour parler comme Il désire que nous parlions. Jude écrit donc de « combattre pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints » ; la foi est un tout : il n'y a pas à attendre de complément ou des choses nouvelles concernant la foi. Ce qu'il faut c'est garder ce « bon dépôt » (2 Tim. 1 : 14), c'est garder la foi.
 
            Jude s'adresse aux bien-aimés en les interpellant : « Mais vous bien-aimés… » (v. 20). C'est à « vous » que je m'adresse, mes « bien-aimés »,  affirme-t-il ; ne vous laissez pas influencer par ce qui se passe autour de vous, par ces choses si tristes... Lecteurs croyants, nous sommes maintenant des bien-aimés de Dieu. Il nous a aimés et Il a donné pour nous son Fils, pour être la propitiation pour nos péchés (1 Jean 4 : 10). Voilà en quoi consiste l'amour de Dieu. Ne confondons pas l'amour divin avec la sympathie humaine. Dieu n'a pas choisi les choses nobles, fortes ou élevées dans ce monde, mais les choses faibles, folles et viles. Sinon nous aurions pu dire : Dieu a trouvé quelque chose de bon dans l'homme ! Mais il était absolument impossible que l'homme soit amélioré, sinon il n'aurait pas été nécessaire que le Seigneur Jésus meure sur la croix. C'est pourquoi il est important aussi de savoir que notre chair est irrémédiablement mauvaise, qu'il n'y a rien de bon à attendre d'elle. Le vieil homme ne peut pas être amélioré, c'est pourquoi il a été condamné et mis à mort à la croix.
 
 
            Jude va maintenant donner sept exhortations (v20-23) :
 
                        - « vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi… » : ce n'est pas seulement votre foi, mais votre très sainte foi ! Ce qui est contenu dans la Parole de Dieu est quelque chose de très saint. Dans l'Ancien Testament il est dit que Dieu habitait dans le lieu très saint. Dans cet endroit, seul le souverain sacrificateur pouvait entrer une fois l'an ! Mais maintenant que le Seigneur Jésus est mort, le voile qui protégeait l'accès au lieu très saint a été déchiré et nous avons une libre entrée, jusque dans la sainte présence de Dieu. Nous pouvons appeler Dieu notre Père et nous sommes ses enfants bien-aimés.
            Cette très sainte foi est le fondement sur lequel notre vie spirituelle peut être édifiée. Parce qu'elle est très sainte, elle nous sépare absolument du monde. Chacun est appelé à construire sa vie comme chrétien, et pour cela il faut être dépendant du Seigneur et de son Esprit. Le Seigneur est aussi le Rocher sur lequel notre maison est construite. Combien de tempêtes se succèdent dans notre vie ! C'est ainsi que nous verrons si l'édifice est solide.
 
                        - « priant par le Saint Esprit… » : la Parole et la prière sont les deux dernières armes mentionnées dans l'armure complète que Dieu nous invite à revêtir (Eph. 6 : 13-18). Dans l'épître aux Philippiens, nous sommes exhortés à prier : « en toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâces… » (Phil. 4 : 6). Quand nous avons tout remis entre les mains de Dieu, nous pouvons être en paix. Le Seigneur Jésus lui-même nous invite à prier, à demander « en son nom » : « toutes les choses que vous demanderez au Père en mon nom, il vous les donnera »  (Jean 16 : 23). Demander au nom  du Seigneur, ce n'est pas une simple formule que l'on utilise à la fin d'une prière, cela va beaucoup plus loin ! C'est demander ce qui est en accord avec le Seigneur Jésus, avec sa volonté, avec son désir. Pour cela, la première chose c'est de connaître la volonté de Dieu telle qu'elle est exprimée dans la Parole ; puis c'est aussi connaître la volonté de Dieu relativement à soi-même. Enfin, c'est se laisser guider par le Saint Esprit, c'est-à-dire être dépendant.
            Alors comment prier selon sa volonté ? Pensons à la prière de Jésus à Gethsémané : « Non pas ma volonté, mais la tienne qui soit faite  » (Luc 22 : 42). Apprenons du Seigneur l'exemple qu'il nous laisse et sachons nous soumettre à la volonté de notre Père !
 
                        - « conservez-vous dans l'amour de Dieu… » : ce n'est pas notre amour, mais celui de Dieu ! Nous avons besoin de demeurer dans cet amour chaque jour, continuellement. L'amour de Dieu ne nous laisse jamais, mais nous pouvons en perdre la jouissance, d'où l'importance de nous appliquer à nous laisser pénétrer par les rayons de l'amour divin.
 
                        - « attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle… » : lorsque le Seigneur viendra, ce sera l'expression de sa miséricorde envers nous. Il nous enlèvera de cette terre remplie de tant de misères ! L'apôtre Jean dit bien que lorsque nous avons cru, nous avons la vie éternelle. Ce que nous dit Jude, ici, comme le dit aussi Paul, c'est que nous goûterons la vie éternelle en plénitude lorsque nous serons au ciel. La vie éternelle ce n'est pas seulement une vie sans fin, mais c'est la Personne même du Seigneur Jésus. Ceux qui sont perdus auront aussi une vie sans fin mais ce sera pour eux des tourments éternels.
 
 
            Si les quatre premières exhortations nous concernent personnellement, les trois dernières nous sont données en relation avec nos frères et soeurs dans la vie de l'assemblée. En effet nous risquerions dans un temps de ruine de nous replier sur nous-mêmes, mais Dieu ne veut pas de cela !
 
                        - « et les uns qui contestent, reprenez les … » : si quelqu'un trouble la paix de Dieu il faut le reprendre, et il faut le faire parce que c'est un bien-aimé. 
 
                        - « les autres sauvez les avec crainte, les arrachant hors du feu… » :   il est beau de voir que si Dieu nous demande de reprendre le contestataire qui trouble et sème la discorde, il n'oublie pas les autres qui en sont les victimes et qu'il faut « sauver » du feu. Le feu ce n'est pas ici le feu du jugement, mais le danger créé par les fausses doctrines, les disputes ; il faut donc délivrer ceux-là de ce piège.
 
                        - « haïssant même le vêtement souillé par la chair » : le vêtement c'est une image de notre comportement, de ce que nous montrons extérieurement. Quand nous voulons aider les autres, sachons rester dans la dépendance et dans la proximité du Seigneur ; en effet, nous pouvons être tentés par notre propre chair. C'est ce que nous lisons dans l'épître aux Galates : « … prenant garde à toi-même de peur que toi aussi tu ne sois tenté » (Gal. 6 : 1).
 
 
            Les deux derniers versets de l'épître sont une magnifique doxologie : « Or à celui qui a le pouvoir de vous garder… ». Oui, Dieu peut et veut nous garder quand nous restons dans la dépendance du Seigneur. Mais combien de fois nous lâchons sa main, et nous nous mettons alors en danger ! Son propos c'est de nous placer « irréprochables devant sa gloire avec abondance de joie » (v. 24). Dans l'épître aux Ephésiens, nous est présentée l'oeuvre de Christ qui nous rend « saints et irréprochable devant Dieu » (1 : 4) ; mais cette épître évoque également le moment où le Seigneur nous prendra au ciel avec lui : alors, Il nous verra comme son épouse qu'il se présentera glorieuse, sainte et irréprochable (5 : 27).
 
            Le dernier verset de l'épître de Jude nous conduit à nous prosterner et à adorer Celui qui est le « seul Dieu, notre Sauveur, par notre Seigneur Jésus Christ ». C'est notre part, amis chrétiens, de pouvoir déjà sur la terre, dans notre vie personnelle et dans l'assemblée, adorer notre Sauveur et Seigneur Jésus Christ, en attendant le moment où dans le ciel nous pourrons le faire d'une manière parfaite.
            Oui, à Lui, « gloire, majesté, force, et pouvoir dès avant tout siècle, et maintenant et pour tous les siècles ! Amen » (v. 25).
 
 
                                                                       A. R.         18.10. 07