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La voix de mon Bien-aimé !
 
 
            « La voix de mon Bien-aimé ! », s'écrie l'épouse du Cantique des cantiques. « Le voici qui vient, sautant sur les montagnes, bondissant sur les collines » (Cant. 2 : 8). Oui, il vient promptement comme la gazelle qui a le pied léger et la marche rapide.
            Un cantique nous parle en général de délivrance. Le Cantique des cantiques est le cantique suprême, car il nous délivre de nous-mêmes en nous occupant de l'excellence de Celui dont le nom est « un parfum répandu » (1 : 3) ; Il est comme un porte-bannière entre dix mille et toute sa personne est désirable (5 : 10, 16).
            Nous avons besoin que le Saint Esprit éclaire les yeux de nos coeurs (Eph. 1 : 18), pour que nous soyons rendus capables de voir la beauté et l'excellence de Celui avec lequel sont les richesses et les honneurs, les biens éclatants et la justice. Il fait hériter des biens réels ceux qui l'aiment. Puissions-nous, au milieu de ce monde agité et troublé, goûter un doux repos près de son coeur, en attendant le moment où nous entendrons sa voix bien connue.
 
 
            Nous proposons de considérer trois versets du premier chapitre du Cantique des cantiques :
 
 
            « Pendant que le roi est à table, mon nard exhale son odeur » (Cant. 1 : 12).
 
            Ce verset nous parle prophétiquement d'une scène qui s'est déroulée à Béthanie, lorsque le Roi rejeté, deux jours avant sa mort, était à table avec les quelques personnes qui l'ont aimé et honoré (Jean 12 : 1-3).
            Quelle scène bénie ! Un vase d'albâtre brisé, un parfum de nard pur et de grand prix répandu sur sa Personne, toute la maison remplie de l'odeur du parfum ! A cette heure suprême, une humble femme a estimé que rien n'était trop grand et trop précieux pour honorer son Bien-aimé. Elle a tout sacrifié pour lui dans son amour, plus rien ne comptait que Lui.
            Où sont nos coeurs ? Nous n'avons plus qu'un instant pour Lui témoigner notre amour au milieu d'une chrétienté qui méconnaît sa gloire. Que faisons-nous pour Lui ? Marie avait fait une bonne oeuvre envers Lui. Mille ans à l'avance, le Saint Esprit annonçait ce que cette femme ferait, et en quelque lieu que l'évangile ait été prêché depuis bientôt deux mille ans, on parle de ce qu'elle a fait en mémoire d'elle (Marc 14 : 9). Quelle grande leçon pour chacun d'entre nous !
 
 
 
            « Mon bien-aimé est pour moi un bouquet de myrrhe ; il passera la nuit entre mes seins » (Cant. 1 : 13).
 
            Ce n'est plus le parfum pénétrant du nard, mais c'est celui qui s'exhale de la plante amère de la myrrhe. Ce parfum nous parle des souffrances de l'homme de douleurs : de ses blessures, des larmes qu'il a versées... Aujourd'hui encore, la myrrhe la plus pure est celle des larmes.
            Sans nul doute, nous avons dans ce verset une allusion à la coutume qui consistait à mettre dans le vêtement un bouquet de fleurs ou de plantes aromatiques dont le parfum se répandait sur celui qui le portait et sur tout son entourage. Un bouquet de myrrhe placé sur le coeur ! Image bénie de ce que doit être pour nous le souvenir des souffrances, passées maintenant, mais dont nous conserverons le souvenir dans l'éternité.
            La nuit est pour nous la longue et sombre période de l'absence de Celui qui est maintenant caché dans les cieux. Cette nuit est fort avancée, le jour s'est approché (Rom. 13 : 12) ; bientôt à l'horizon apparaîtra l'Etoile brillante du matin (Apoc. 22 : 16).
            Puissions-nous ne jamais oublier notre bouquet de myrrhe. Qu'il soit sans cesse sur nos coeurs jusqu'à ce que l'aube se lève et que les ombres fuient (Cant. 4 : 6). Lorsque son parfum s'exhale, nous pleurons quelquefois, mais nous adorons toujours. Lorsque nous monterons du désert, au milieu de la louange et de l'adoration de tous les rachetés, le parfum suave de la myrrhe montera encore vers les cieux.
 
           
 
            « Mon bien-aimé est pour moi une grappe de henné dans les vignes d'En-Guédi » (Cant. 1 : 14).
 
            Ici, c'est encore un parfum qui se répand, le parfum de la grappe de henné dans les vignes d'En-Guédi.
             En-Guédi est une ville remarquable : elle se trouve dans un désert. Lors du partage du pays de la promesse elle a été donnée en héritage à la tribu royale, la tribu de Juda (Jos. 45 : 62). C'est dans cette ville que David, le roi rejeté, a trouvé des lieux forts où il s'est réfugié lorsqu'il était poursuivi par Saül (1 Sam. 24 : 1-2). C'est aussi à En-Guédi que se réunirent les rois qui s'étaient ligués contre le roi Josaphat (2 Chr. 22 : 2).
            Maintenant il n'est plus question de roi rejeté, de dangers, d'ennemis, de luttes et de combats : c'est la joie partout. Les vignes d'En-Guédi donnent leur bon vin et apportent joie et communion à tous ceux qui ont aimé le Roi. La fleur blanche et très fortement parfumée du henné s'épanouit au matin du printemps éternel. Elle est une belle image de Christ dans la splendeur de son règne lorsque sur sa tête fleurira sa couronne. Dans ce jour-là, en tout lieu, sera répandu le parfum de son nom. C'est la scène à venir qu'attendent tous ceux qui aiment son apparition (2 Tim. 4 : 8). L'instant est proche où le divin Salomon sera admiré par tous lorsqu'il portera la couronne dont sa mère (Israël, qui longtemps l'a rejeté), le couronnera au jour de ses fiançailles, et au jour de la joie de son coeur (Cant. 3 : 11).
 
                                              
                                   Seigneur ! quand sera-ce
                                   Que ces temps heureux
                                   Où luira ta face
                                   Combleront nos voeux ?
                                   Ton épouse crie :
                                   « Viens, Prince de paix !
                                   Viens, Prince de vie,
                                   Régner à jamais ! »
 
 
 
              A. Gibert   - extrait d'un article paru dans le « Messager Evangélique » (1932 p. 3)