bible-notes.org

« AUJOURD’HUI » DANS L’ÉVANGILE SELON LUC


1 - « Aujourd’hui, dans la cité de David, vous est né un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur » (Luc 2 : 11)
2 - « Aujourd’hui, cette Écriture, telle que vous l’entendez, est accomplie » (Luc 4 : 21)
3 - « Nous avons vu aujourd’hui des choses extraordinaires » (Luc 5 : 26)
4 - « Voici, je chasse des démons, j’opère des guérisons aujourd’hui… il faut que je continue à marcher aujourd’hui et demain et le jour suivant » (Luc 13 : 31-32)
5 - « Zachée, descends vite, car il faut que je demeure aujourd’hui dans ta maison… Aujourd’hui le salut est venu pour cette maison » (Luc 19 : 5, 9)
6 - « En vérité, je te dis?: Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23 : 43)
7 - « C’est aujourd’hui le troisième jour depuis que c’est arrivé » (Luc 24 : 21)
 

            Si nous regardons au monde dans lequel nous vivons, nous constatons que l’avenir est plutôt sombre et inquiétant. De nombreuses personnes « n’ayant pas d’espérance, et étant sans Dieu (athées) dans le monde » (Éph. 2 : 12) cherchent anxieusement à savoir ce que le lendemain leur réserve. Même si certains essayent de se persuader que « demain sera comme aujourd’hui, et bien meilleur encore ! » (És. 56 : 12), beaucoup voient que l’état du monde se dégrade toujours plus, avec le changement climatique, la pollution de la planète, l’instabilité politique, l’insécurité, les guerres, etc.
         Mais les croyants connaissent par la Parole de Dieu « les choses qui vont arriver » (Apoc. 1 : 19). Quiconque appartient au Seigneur Jésus, ayant entendu et reçu dans son cœur la bonne nouvelle du salut par la foi en Lui, a l’espérance certaine d’un avenir brillant et glorieux. Il sait que son Sauveur, le Seigneur Jésus, vient chercher tous les siens pour les faire entrer dans les demeures de la maison de son Père (Jean 14 : 3). Là ils goûteront éternellement le bonheur, le repos et la paix, auprès de Celui qui les a aimés et les aime d’un amour sans fin ; ils Lui appartiennent, corps et âme, parce qu’Il les a achetés au prix de son précieux sang (1 Pi. 1 : 19).

Un salut offert aujourd’hui

            Le temps présent est très important pour tout homme, car c’est le moment de notre vie qui conditionne un avenir qui ne s’arrête pas à la mort du corps, mais qui est éternel. C’est dans la brève période de notre vie sur la terre (voir Jac. 4 : 14) qu’il faut que chacun saisisse l’occasion d’assurer son avenir éternel. L’heure qui vient, le plus proche moment à venir, ne nous appartient pas ; nous ne savons pas si demain nous serons encore « de ce monde ». Et la question qui se pose est de toute importance : Où serons-nous pour l’éternité à venir ? Car l’âme de tout homme est donnée par Dieu, Lui appartient, et retourne à Lui lorsque le corps meurt (voir Gen. 2 : 7 ; Job 12 : 10 ; Ecc. 12 : 7).
           La Bible, la Parole de Dieu, nous apporte ce message de bonne nouvelle : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3 : 16). Si, par la grâce de Dieu et par la foi (Éph. 2 : 8), nous avons accepté le salut gratuit offert par Dieu et avons cru en Jésus Christ, alors nous avons d’ores et déjà la vie éternelle et notre avenir sera d’être « toujours avec le Seigneur » (1 Thes. 4 : 17) dans la gloire du ciel.
            Mais soyons bien attentifs à ceci : si, pendant le temps de notre vie, nous avons refusé le salut offert par le Dieu d’amour, notre avenir éternel sera « la seconde mort » après le jugement du « grand trône blanc » (Apoc. 20 : 11-15). Il n’y a que dans l’un de ces deux endroits que nous passerons l’éternité : soit dans le ciel, si nous avons cru au Seigneur Jésus, soit en enfer si nous refusons de croire. C’est maintenant qu’il faut faire le bon choix ! Dieu dit encore à cette heure à tout homme : « J’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives » (Deut. 30 : 19). Alors la question est encore aujourd’hui adressée à chacun : « Et maintenant, pourquoi tardes-tu ? » (Act. 22 : 16).
            Le jour présent - aujourd’hui - est donc important pour tous les hommes. Dans le temps actuel de la faveur et de la patience du Dieu qui ne veut pas « qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance » (2 Pi. 3 : 9), la Parole de Dieu avertit et exhorte solennellement ceux qui ne croient pas : « En un jour de salut je t’ai secouru. Voici, c’est maintenant le temps favorable ; voici, c’est maintenant le jour du salut » (2 Cor. 6 : 1) ; « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs » (Héb. 4 : 7 – cette parole commençant par « aujourd’hui » est dite trois fois déjà au chapitre 3 (v. 7, 13, 15), ce qui en souligne l’importance. Repousser à demain la décision vitale de venir à Christ est un terrible danger. Lorsque la porte de la grâce se refermera – au moment, connu de Dieu seul, où le Seigneur Jésus viendra ôter de cette terre tous ceux qui auront cru en Lui –, il sera trop tard pour se repentir et venir au Sauveur.

Aujourd’hui est le jour de vivre pour le Seigneur

            Pour celui qui a accepté personnellement le Seigneur Jésus comme Sauveur, chaque jour qui se lève - chaque « aujourd’hui » - est important : Il nous a donné la vie parce que nous avons cru en son nom (1 Jean 5 : 13), une nouvelle vie à vivre pour Lui jusqu’à ce qu’Il vienne. C’est alors aujourd’hui le jour pour nous d’honorer notre Seigneur par une conduite pure, une marche sainte, dans un humble service et une louange continuelle (És. 38 : 19 ; Héb. 13 : 15). Chaque matin ouvre un nouveau jour d’espérance pour le croyant qui peut se dire lorsqu’il se réveille : Aujourd’hui, peut-être, le Seigneur vient… Celui qui nous aime l’a promis, notre amour pour Lui répondra-t-il : « Amen ; viens, Seigneur Jésus ! » (Apoc. 22 : 7, 12, 20) ?

Les « aujourd’hui » de l’évangile selon Luc

        Á sept occasions, dans cet évangile, nous trouvons l’adverbe « aujourd’hui ». Chacun d’entre eux nous présente un événement particulier en relation avec la personne du Seigneur Jésus. Le Saint Esprit, qui glorifie toujours le Seigneur Jésus (Jean 16 : 14), veut certainement attirer notre attention sur ces passages :
               - Le premier nous montre le Fils de Dieu « venu dans le monde pour sauver les pécheurs » (1 Tim. 1 : 15), « le Christ Jésus, lui qui, étant en forme de Dieu », s’est « fait (ou : est devenu) à la ressemblance des hommes » (Phil. 2 : 6-7).
                - Les « aujourd’hui » qui suivent nous présentent le Seigneur Jésus accomplissant dans sa vie sur la terre l’œuvre que son Père Lui avait « donnée à faire » (Jean 17 : 4), parachevée par sa mort sur la croix pour le salut éternel de tous ceux qui croient en Lui.
               - Enfin, le dernier « aujourd’hui » nous ouvre une nouvelle période de temps qui s’achèvera au jour de son retour pour prendre tous ses rachetés auprès de Lui au ciel.

           Nous allons essayer de considérer de plus près chacun des « aujourd’hui » que nous trouvons sous la plume de Luc. Que ces différents passages de la Parole de Dieu, se rapportant tous à notre bien-aimé Sauveur et Seigneur Jésus Christ, puissent diriger nos cœurs et nos pensées vers sa Personne, chère aux cœurs de tous ses rachetés !


1 - « Aujourd’hui, dans la cité de David, vous est né un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur » (Luc 2 : 11)

            Nous trouvons un premier « aujourd’hui » dès le début de l’évangile selon Luc. Il est d’une importance particulière car c’est celui qui introduit tous les autres. Il annonce un fait merveilleux et extraordinaire : la venue sur la terre du Fils de Dieu. Le grand Dieu créateur des cieux et de la terre, se révèle aux hommes dans la Personne de son Fils qu’Il envoie dans le monde.
       C’est l’accomplissement de nombreuses prophéties de l’Ancien Testament, qui annonçaient cet événement extraordinaire : Dieu allait visiter son peuple en venant parmi eux sous la forme d’un homme « à tous égards… semblable à ses frères » (Héb. 2 : 17 ; voir És. 7 : 14 ; Mich. 5 : 2). L’apôtre Jean, conduit par le Saint Esprit, écrira au sujet du Fils de Dieu, qui est la Parole, le Dieu éternel créateur de tout (Jean 1 : 1-3) : « Et la Parole devint chair et habita au milieu de nous… pleine de grâce et de vérité » (Jean 1 : 14). C’est ce que l’apôtre Paul appelle le « grand mystère de la piété » nous annonçant que « Dieu a été manifesté en chair » (1 Tim. 3 : 16).
            Le temps était venu où, après avoir « autrefois, à bien des reprises et de bien des manières, parlé aux pères par les prophètes, Dieu, à la fin de ces jours-là, nous a parlé dans le Fils » (Héb. 1 : 1-2), qu’Il a envoyé sur la terre, parmi les hommes (Marc 12 : 6). Ces jours-là - les jours d’autrefois dans lesquels la patience de Dieu envers son peuple s’est montrée par l’envoi des prophètes qui parlaient de sa part – sont maintenant passés. Le temps approprié – « l’accomplissement du temps » (voir Gal. 4 : 4) - est venu, et un jour nouveau se lève dans lequel Dieu Lui-même vient visiter la terre dans la Personne de son Fils unique et bien-aimé. Il va nous faire connaître l’amour du Père et apporter le salut à tous les hommes. Oui, ainsi que l’ange du Seigneur l’annonce aux bergers, c’est bien « un grand sujet de joie » qui leur est donné à connaître en ce jour merveilleux de la naissance du Sauveur - « qui est le Christ, le Seigneur » (v. 11) !

                  Le ciel a visité la terre, Emmanuel vient jusqu’à nous,
                  
Dieu se fait homme : ô saint mystère !
                  Que son peuple adore à genoux !
                                             
(Hymnes et cantiques n° 175, st. 1)


2 - « Aujourd’hui, cette Écriture, telle que vous l’entendez, est accomplie » (Luc 4 : 21)

            Environ 30 ans se sont écoulés depuis que les anges avaient annoncé la bonne nouvelle de la venue du Messie, du Sauveur, parmi son peuple. C’est maintenant un autre « aujourd’hui » : c’est le jour de son entrée dans le ministère, un jour qui va se prolonger en grâce pendant un peu plus de trois années.
           Le Seigneur Jésus se place tout de suite sur un terrain nouveau, celui de la grâce dans laquelle Il est venu (Jean 1 : 17). Tout au long des évangiles, nous voyons comment la grâce et la vérité ont caractérisé l’Homme divin, le Serviteur de l’Éternel. Son élu, en qui son âme « a trouvé son plaisir » (És. 42 : 1 ; 52 : 13), a marché et servi avec sagesse, droiture et bonté tout au long de sa vie sur la terre, pour la pleine satisfaction et la gloire de Dieu.
        Le prophète Ésaïe avait annoncé, plus de 700 ans auparavant, les bonnes nouvelles qu’apporterait la venue du Messie auprès de son peuple Israël ; ce serait « l’année de la faveur de l’Éternel », une longue période de temps. Mais il avait annoncé en même temps la période qui suivrait – dans un temps encore à venir » -, « le jour de la vengeance de notre Dieu » (voir És. 61 : 1-3), une période de jugements, très courte, de sept années - la dernière « semaine d’années annoncée par le prophète Daniel (voir Dan. 9 : 27). Dieu effectuera alors « son œuvre, son œuvre étrange, … son travail, son travail inaccoutumé » (És. 28 : 21). Ces jugements seront nécessaires pour ramener le cœur du résidu (un petit reste de personnes fidèles) juif vers son Messie, qui viendra alors le délivrer et instaurer son règne de justice et de paix qui durera mille ans.
          Dans la synagogue de Nazareth, le Seigneur Jésus arrête sa lecture à l’annonce des bonnes nouvelles de « l’an agréable du Seigneur » (Luc 4 : 19). Et Il ajoute : « Aujourd’hui, cette Écriture, telle que vous l’entendez, est accomplie » (v. 21). En effet, Il était Lui-même dès ce jour l’accomplissement des promesses de Dieu pour son peuple. Il allait réaliser au milieu d’eux tout ce que le prophète avait annoncé de la part de Dieu (comp. Luc 4 : 18-19 et 7 : 21-22). Ce jour béni s’inscrivait dans « l’an agréable du *Seigneur » en faveur de son peuple Israël. Mais, hélas, venu parmi « les siens », Il n’a pas été reçu (voir Jean 1. 11), comme la fin de ce passage de Luc 4 nous le montre. Ce qui conduira à un autre jour solennel, celui du rejet définitif et de la mise à mort du Messie d’Israël par son peuple.
          Aujourd’hui, alors que nous lisons ces lignes, c’est encore pour tous les hommes le temps de la grâce de Dieu à salut. Avons-nous tous saisi l’occasion qui nous est donnée de recevoir la bonne nouvelle apportée par Jésus Christ (voir És. 52 : 7) ? Cette bonne nouvelle, c’est « l’évangile, … la puissance de Dieu pour sauver quiconque croit » (Rom. 1 : 16). Insistons encore sur le fait que c’est maintenant, aujourd’hui, le jour du salut (2 Cor. 6 : 1), et que demain il sera peut-être trop tard… Comme l’apôtre Paul, « nous supplions pour Christ?: Soyez réconciliés avec Dieu ! » (2 Cor. 5 : 20).

                    Viens à Jésus : il t’appelle, il t’appelle aujourd’hui…
                    
Ce jour est un jour de grâce, aujourd’hui, viens à lui !
                                                
(Hymnes et cantiques n°271 st. 1, 4).

3 - « Nous avons vu aujourd’hui des choses extraordinaires » (Luc 5 : 26)

            L’évangéliste décrit le service quotidien du Seigneur Jésus au milieu de son peuple : les foules venaient jusqu’à Lui (Luc 4 : 42) et Il guérissait des malades du matin au soir (v. 40). Au chapitre 5, nous voyons qu’alors qu’il enseignait une grande foule, on porte jusque devant Lui un homme paralysé, couché sur son lit. Jésus pardonne ses péchés et le guérit ; l’homme s’en va chez lui, son petit lit sous le bras, glorifiant Dieu (v. 24-25). Voyant ce miracle, la foule étonnée ne peut que constater : « Nous avons vu aujourd’hui des choses extraordinaires ». Les miracles de guérison que Jésus avait annoncés dans la synagogue de Nazareth s’accomplissent par Lui. Jamais les hommes n’avaient vu de telles choses, et ils s’en étonnent. Mais il faut plus que cela pour discerner que le « Fils de l’homme » (v. 24) est aussi « l’Éternel qui te guérit » (Ex. 15 : 26). Il guérit non seulement le corps, mais aussi l’âme de ceux qui le reconnaissent comme le Dieu sauveur.
            Dieu seul peut pardonner les péchés (v. 20-21b ; 7 : 47-48). Beaucoup se sont étonnés et ont admiré les miracles que Jésus faisait ; certains ont même cru en contemplant ces miracles, mais combien ont cru en Celui qui pouvait et voulait pardonner les péchés (7 : 49) ? Leurs cœurs n’étaient pas touchés par la Personne du Sauveur qui était au milieu d’eux (voir Jean 2 : 23-25) et ils ne l’ont pas reconnu comme tel. Mais c’est au Seigneur Jésus qu’il faut croire pour être sauvé (Jean 3 : 36 ; 6 : 47), à son œuvre rédemptrice accomplie à la croix pour que tous nos péchés soient pardonnés (Col. 2 : 13) - aujourd’hui encore !
            Comme David autrefois, le racheté peut bénir Dieu lorsqu’il se souvient de ce qu’Il a fait pour Lui en grâce et en pardon : « Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits. C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes infirmités, qui rachète ta vie de la tombe, qui te couronne de bonté et de compassions… » (Ps. 103 : 2-4).


4 - « Voici, je chasse des démons, j’opère des guérisons aujourd’hui… il faut que je continue à marcher aujourd’hui et demain et le jour suivant » (Luc 13 : 31-32)

         « Aujourd’hui », mais aussi le lendemain, et le jour suivant, inlassablement, le Seigneur Jésus a accompli son ministère en faveur des hommes qui étaient sous la puissance du chef des démons et sous les conséquences du péché. Et chaque jour, Il était nécessaire pour Lui de marcher afin d’arriver à Jérusalem où son chemin devait se terminer (voir 9 : 51).
          Le Seigneur Jésus décrit ainsi Lui-même aux pharisiens son service de chaque jour, en témoignage à Hérode. Il travaillait sans cesse, en communion avec son Père (Jean 5 : 17). Levé avant le jour, Il passait un moment en prière, mais très vite les foules venaient à Lui et Il exerçait envers elles son service d’amour et de puissance, chassant de nombreux démons et guérissant d’innombrables personnes, jusqu’au soir (Luc 4 : 40). L’apôtre Pierre rappellera devant Corneille ce qu’était « la bonne nouvelle de la paix par Jésus Christ » : « Jésus qui était de Nazareth, comment Dieu l’a oint de l’Esprit Saint et de puissance, lui qui a passé de lieu en lieu, faisant du bien et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance, car Dieu était avec lui » (Act. 10 : 36-38).
          Jésus était venu « pour servir et pour donner sa vie en rançon pour un grand nombre » (Marc 10 : 45). Rien ni personne n’a pu l’arrêter dans le chemin qui était devant Lui et qui le conduisait à la mort, la mort terrible de la croix. L’Homme Christ Jésus, parfaitement obéissant, avait reçu de son Père le commandement de laisser sa vie (Jean 10 : 17-18) et Il l’a fait, pour la gloire de Dieu et le salut du pécheur. Ainsi, se dirigeant vers Jérusalem et la croix, sans prendre de repos, Il parcourt la terre d’Israël et Il accomplit son service parfait, jour après jour, jusqu’au bout.
            Mais le chemin se terminera pour Lui, et le Seigneur Jésus ajoute : « … et, le troisième jour, je suis accompli » - ou : « je suis consommé » -, c’est-à-dire que tout serait terminé ; son ministère au milieu de son peuple serait achevé. Le jour allait arriver où son travail d’amour parmi son peuple allait cesser : les hommes cloueraient le Fils de Dieu sur une croix. Les pieds de Celui qui apporte aux hommes « de bonnes nouvelles, … qui annonce la paix » (Nah. 2 : 1) seraient fixés au bois ; les mains qui se posaient sur les malades et les infirmes pour les guérir (Luc 4 : 40 ; 13 : 13) seraient immobilisées par des clous plantés dans une croix. C’est vers la croix que sa marche Le conduisait, sa mort expiatoire achevant ce que sa vie à la gloire de Dieu et pour son plaisir avait manifesté. C’est là que son œuvre devait être pleinement accomplie pour la satisfaction du cœur de Dieu, de sa justice et de sa sainteté.

            Le « troisième jour » parle de résurrection, et Jésus, « mort pour nos fautes et ressuscité pour notre justification » (Rom. 4 : 25), « mort pour nos péchés… et … ressuscité le troisième jour » (1 Cor. 15 : 3-4), devient alors par sa mort et sa résurrection, « l’auteur du salut éternel » (Héb. 5 : 9) pour tout pécheur croyant en Lui.

5 - « Zachée, descends vite, car il faut que je demeure aujourd’hui dans ta maison… Aujourd’hui le salut est venu pour cette maison » (Luc 19 : 5, 9)

            Ce passage nous présente deux faits qui se produisent le même jour, pour le bénéfice d’une même personne.
         Le premier « aujourd’hui » se trouve dans la parole que Jésus adresse à Zachée, ce collecteur d’impôts pour les Romains. Cet homme s’était hissé dans un arbre car « il cherchait à voir Jésus, qui il était » et la foule et sa petite taille l’en empêchaient (v. 3). Mais c’est Jésus qui le voit et l’interpelle : « Zachée, descends vite, car il faut que je demeure aujourd’hui dans ta maison ». Rempli de joie, il se dépêche de répondre à l’appel de Jésus, car sa présence chez lui répond au désir profond de son cœur dans lequel le Seigneur a lu. Quel jour mémorable, quel moment cela a dû être pour cet homme pécheur dont le cœur était rempli du désir de voir le Seigneur, que celui passé en sa compagnie ! Il L’a reçu dans sa maison et dans son cœur. « Á tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu, c’est-à-dire à ceux qui croient en son nom » (Jean 1 : 12).
          Le Seigneur prononce alors un second « aujourd’hui » au sujet de Zachée : c’est celui du témoignage de Jésus au fait que désormais Zachée le pécheur (v. 7) est pur, justifié (c’est la signification de son nom) devant Dieu, sauvé ! Il n’y a pas de délai lorsque Jésus appelle une âme qui a désiré « le voir ». Elle le reçoit chez elle – dans son cœur – et il y a alors « de la joie au ciel pour un seul pécheur qui se repent » (Luc 15 : 7).
            « Aujourd’hui, le salut est venu à cette maison » (version J-N. Darby 1966) : le salut entre dans la maison de Zachée et s’étend à tous ceux qui s’y trouvent ; quelle grâce divine ! En Actes 16 : 31-33, nous trouvons le récit de la conversion du geôlier de la prison de Philippes. Aussitôt que Paul lui présente le salut en Jésus Christ, cet homme pécheur l’accepte immédiatement, avec joie, « en cette même heure de la nuit ». « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé, toi et ta maison » ; il n’a pas attendu le lendemain matin, à l’heure même où la parole du Seigneur lui a été annoncée, il a cru et a été sauvé, lui et toute sa famille. La joie est alors la part du croyant et de tous les siens : « Croyant Dieu, il se réjouit avec toute sa maison » (v. 34). Connaissons-nous tous la joie et « la paix pure et profonde que donne l’Évangile et l’éternel amour » (Hymnes et cantiques n°52 st. 3) ?
           Zachée faisait partie du peuple terrestre de Dieu, il était un Israélite, « un fils d’Abraham », le père de la foi. Mais si le Seigneur Jésus était venu tout d’abord pour « les brebis perdues de la maison d’Israël » (Matt. 15 : 24), le rejet dont Il sera l’objet – jusqu’à être livré à l’occupant romain pour être crucifié – permettra l’étendue de son ministère bien au-delà d’Israël, vers les nations. Si Israël n’a pas été rassemblé vers Dieu, toutefois Dieu l’avait donné « pour être une lumière des nations, pour être mon salut jusqu’au bout de la terre » (És. 49 : 5-6). Et même lorsqu’Il était au milieu de son peuple, sa grâce en salut s’est étendue vers des étrangers, des personnes des nations dont la foi L’a reconnu comme le Sauveur : dans cet évangile, nous trouvons un centurion romain (ch. 7), un Samaritain lépreux (ch. 17)). Nous reconnaissons ici la réalisation de la prophétie de Jacob au sujet de Joseph, et de Celui dont Joseph est un type : « Ses rameaux poussent par-dessus la muraille » (Gen. 49 : 22) ; la grâce n’a pas de limite, elle s’étend au-delà du « mur qui séparait » Juifs et gens des nations (Éph. 2 : 14). La croix de notre Seigneur Jésus Christ a fait tomber ce mur, afin de réconcilier Juifs et nations avec Dieu, « tous les deux en un seul corps » (v. 16). Que les plans de Dieu sont merveilleux !
            Jésus est venu sur la terre pour « rassembler en un les enfants de Dieu dispersés » (Jean 11 : 52) ; c’est-à-dire qu’Il va rassembler en Lui tous ceux qui L’auront reçu et auront cru en Lui, tant Juifs que nations, qui recevront « le droit d’être enfants de Dieu » (Jean 1 : 12). Et d’autant plus aujourd’hui, dans le jour où Israël est mis de côté pour un temps et appelé par Dieu « Lo-Ammi » - pas mon peuple (voir Osée 1 : 9), le salut par grâce s’étend à quiconque croit parmi « toute tribu, et langue, et peuple, et nation », qui viendra se placer sous la valeur et le bénéfice du sang de l’Agneau immolé (Apoc. 5 : 9). Pendant le temps actuel de « l’endurcissement d’Israël », la porte de la grâce est largement ouverte à toutes les nations (voir Rom. 11 : 16-32).
            Lorsque la dernière âme aura été ajoutée au « faisceau des vivants » (1 Sam. 25 : 29) et que le Seigneur Jésus aura pris tous ses rachetés auprès de Lui au ciel, alors Dieu reprendra ses voies envers son peuple terrestre, et finalement « tout Israël sera sauvé » (Rom. 11 : 26), c’est-à-dire le résidu (un petit reste) qui sera demeuré fidèle pendant la « grande tribulation » (Matt. 24 : 21) qui surviendra après l’enlèvement de l’Église. Par les jugements de cette période, Dieu préparera les siens à recevoir et reconnaître enfin leur Messie, lorsqu’II descendra des cieux et que « ses pieds se tiendront, en ce jour-là, sur la montagne des Oliviers, qui est en face de Jérusalem, vers l’orient » (Zach. 14 : 4). Le prophète Zacharie annonce alors : « Et je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplications ; et ils regarderont vers moi, celui qu’ils auront percé » (Zach. 12 : 10).
            Nous concluons avec Paul : « Ô profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables et ses voies indiscernables ! Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller ? Qui lui a donné le premier, pour qu’il lui soit rendu ? Car de lui, et par lui, et pour lui, sont toutes choses ! À lui la gloire éternellement ! Amen » (Rom. 11 : 33-36).

6 - « En vérité, je te dis?: Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23 : 43)

           Dans son évangile, Luc donne trois des sept paroles que le Seigneur Jésus a prononcées sur la croix (23 : 34, 43, 46). Dans la première et la dernière de ces paroles, Il se tourne vers son Père (v. 34, 46).
            La troisième parole nous est donnée par Jean, à qui elle est adressée, ainsi qu’à Marie, la mère de Jésus (Jean 19 : 26-27).
       La parole centrale, la quatrième, s’élève vers son Dieu à la fin des trois heures durant lesquelles Dieu a dû l’abandonner sur la croix au moment où Il « l’a fait péché pour nous afin que nous devenions justice de Dieu en lui » (2 Cor. 5 : 21). Nous la trouvons en Matthieu et en Marc, et déjà au Psaume 22 (Matt. 27 : 46 ; Marc 15 : 34 ; Ps. 22 : 1).
           Jésus prononce la cinquième parole afin que toute Écriture le concernant soit accomplie (Jean 19 : 28 ; voir Ps. 69 : 21).
          La sixième parole de Jésus sur la croix est celle par laquelle Il scelle Lui-même l’accomplissement unique et parfait de son œuvre expiatoire et rédemptrice.
          Enfin, la septième parole (Luc 23 : 46) est celle par laquelle, ayant tout accompli, Il peut incliner la tête et remettre Lui-même son esprit entre les mains de son Père. Ce parfait Sauveur avait pu dire : « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie afin que je la reprenne. Personne ne me l’ôte, mais moi, je la laisse de moi-même ; j’ai le pouvoir de la laisser, et j’ai le pouvoir de la reprendre : j’ai reçu ce commandement de mon Père » (Jean 10 : 17).
           Ici, donc, nous avons la deuxième parole de Jésus sur la croix. Il l'adresse au brigand repenti, qui a discerné en Lui « une victime sainte, un roi glorieux » (J. Koechlin), qui l’a reconnu et confessé comme Seigneur. C’est une promesse certaine, qui va s’accomplir le jour-même : « Aujourd’hui… » - il n’y aura aucun délai. La réponse du Seigneur va au-delà de la demande du brigand : le Seigneur n’attendra pas le jour où Il viendra pour établir son royaume de mille ans sur la terre pour se souvenir du malfaiteur repenti. Cet homme va mourir après de longues souffrances ; les soldats romains vont briser ses jambes pour hâter sa mort, puis son corps sera jeté dans la fosse commune. Mais ce jour-même, dès sa mort physique, son âme allait rejoindre Christ dans le paradis, ce lieu de bonheur céleste. Il en est ainsi pour tout croyant qui est « endormi en Christ » (1 Cor. 15 : 58). N’est-ce pas une pensée consolante pour ceux qui connaissent sur cette terre la souffrance de la séparation d’avec un être cher ?


7 - « C’est aujourd’hui le troisième jour depuis que c’est arrivé » (Luc 24 : 21)

         Nous avons ici le septième et dernier passage mentionnant un « aujourd’hui » dans l’évangile selon Luc. À la fin de son évangile, Luc propose un ultime « aujourd’hui » ; il nous montre le Seigneur ressuscité, vivant à toujours et se tenant au milieu des siens, leur apportant la paix et la joie. Cet « aujourd’hui » indique un jour nouveau, merveilleux et éternel : c’est un jour capital, le premier des premiers jours de la semaine (Luc 24 : 1). C’est le jour de la résurrection du Seigneur Jésus ! Lui-même l’avait annoncé à ses disciples, mais ils n’avaient pas compris ce qu’Il leur disait (Luc 9 : 22 ; 18 : 33).
            Pour ces deux disciples, tristes et perplexes, ce jour où ils quittent Jérusalem pour rentrer chez eux, à Emmaüs, est le troisième depuis les événements extraordinaires qui se sont déroulés dans la ville. Mais la croix n’est pas la fin de tout ! Au contraire, ce troisième jour « depuis que c’est arrivé », depuis la mort de Jésus sur la croix, devient le premier jour, le premier d’un nouveau commencement, celui de la mort vaincue et du triomphe de la vie.
            Le Seigneur Jésus ressuscité va Lui-même suivre le chemin vers Emmaüs afin de trouver ses disciples. Il va faire brûler leur cœur en leur révélant, dans toutes les Écritures (c’est-à dire l’Ancien Testament), « les choses qui le concernent » (v. 27). Puis, L’ayant pressé de rester avec eux, ils vont Le reconnaître comme ce même Jésus qui avait été avec eux avant la croix (v. 29-31). Alors, galvanisés par la grande nouvelle qu’ils ont sur le cœur, en ce même jour, « à l’heure même » (v. 33), sans attendre le lendemain, ils refont le chemin de onze kilomètres vers Jérusalem où ils trouvent les onze et d’autres disciples assemblés. Leur témoignage est clair et simple et confirme celui des femmes, que les disciples n’avaient pas cru (v. 9-11, 22-24) : « Le Seigneur est réellement ressuscité » (v. 34). Ils parlent encore lorsque Jésus « se tint lui-même au milieu d’eux » (v. 36). Quelle joie immense en ce jour pour le cœur des disciples, lorsque leur Seigneur bien-aimé se tient là, devant eux, et qu’ils peuvent Le voir à nouveau, entendre ses paroles de paix, l’heure de la mort de la croix étant définitivement passée (Jean 20 : 19-20) !

Aujourd’hui est le temps du souvenir… jusqu’à ce qu’Il vienne

            De nombreux « premiers jours de la semaine » vont suivre ce merveilleux premier jour de la semaine. Ils se poursuivent jusqu’à la venue du Seigneur Jésus Lui-même pour emmener tous ceux pour lesquels Il a donné sa vie sur la croix et qui ont cru en Lui ; ils seront dans le ciel, avec Lui, pour toujours (1 Thes. 4 : 16-17).
            Chaque « journée dominicale » est pour les rachetés du Seigneur un « aujourd’hui » particulier, heureux et béni pour leurs cœurs : c’est le jour où Il les assemble autour de Lui « à son nom » - ou : vers son nom (Matt. 18 : 20). En ce premier jour de la semaine, ils annoncent la mort du Seigneur, comme Il a désiré qu’ils le fassent, en souvenir de Lui : « la nuit où il fut livré » (1 Cor. 11 : 23), qui a précédé ses souffrances et sa mort sur la croix, Il a institué le « mémorial de ses merveilles » (Ps. 111 : 4).
           Nous participons au pain et à la coupe dans l’attente de son prochain retour (Luc 22 : 19 ; 1 Cor. 11 : 26), car bientôt, ce sera le dernier dimanche et le temps du souvenir prendra fin, avec la foi et l’espérance. Seul l’amour demeurera, à toujours. Il n’y aura plus « d’aujourd’hui », plus de temps, ce sera l’éternité avec le Seigneur.

            Amis croyants, soyons prêts : Il vient peut-être aujourd’hui !


Ph. Fuzier – décembre 2025