LES SILENCES DU SEIGNEUR JÉSUS
Le silence de Jésus au début de sa vie sur la terre
Le silence de Jésus à la fin de sa vie sur la terre
Le silence de la croix
Apprenons du Seigneur
C'est une tendance de notre nature de parler, et quelquefois de parler beaucoup, alors que nous devrions nous taire, et aussi de nous taire quand il faudrait parler. Nous devons reconnaître que trop souvent nous avons agi ainsi et nous avons à nous en humilier.
L'Écriture nous montre le Modèle parfait : Jésus. Dans le domaine de la parole, Il est là aussi le modèle parfait. Toutes les paroles qu'Il prononçait venaient de son Père. Le Seigneur ne s'est jamais tu quand il devait parler et II n'a pas parlé quand Il ne devait pas le faire.
Le ministère public de Jésus a commencé à l'âge de 30 ans. Auparavant, Il a connu comme nous tous la croissance, depuis la naissance jusqu’à l'âge d'homme fait, semblable à nous mais sans péché. Il a été l'enfant parfait et parlait comme un enfant. Il a été adolescent et se comportait dans sa perfection comme un adolescent, de même qu’Il a été l’Homme parfait.
Le silence de Jésus au début de sa vie sur la terre
Au début de l’évangile de Luc, nous lisons que Jésus, âgé de 12 ans, fit un voyage avec ses parents : « Ses parents allaient chaque année à Jérusalem, à la fête de la Pâque ; quand il eut douze ans, … ils étaient montés à Jérusalem selon la coutume de la fête » (2 : 41-42). Jésus avait parfaitement conscience à cet âge-là que Dieu était son Père et qu'il Lui fallait être aux affaires de son Père (v. 49). Le Seigneur était dans cette relation unique de Fils avec le Père.
Le ministère public du Seigneur a duré environ trois ans et demi. Ce ministère a été encadré par des silences : le premier est celui de son enfance et de sa jeunesse avant le ministère ; c'est un enseignement pour nos jeunes qui souvent, comme on le dit, rongent leur frein. Soyons gardés de vouloir décourager un jeune frère qui aurait à cœur un ministère public, mais en considérant le modèle parfait de Christ, nous Le voyons garder en ce temps-là un silence complet. Ce n'était pas parce qu’il n'y avait rien à dire. Que de choses Jésus ne voyait-Il pas au fur et à mesure de sa croissance ! Il savait lire dans les cœurs. Quelle souffrance pouvait être la sienne quand Il voyait se manifester autour de Lui les fruits de la chair selon Galates 5, alors qu'Il était pur et parfait ! Entouré de pécheurs, dont Il n'avait pas besoin de recevoir les confidences pour savoir quel était leur état intérieur (voir Jean 2 : 23-25), le Seigneur se taisait, y compris devant ses propres frères. Toujours le silence ! Ce n'était cependant pas un silence méprisant ou dédaigneux, un silence d'indignation ou hautain ; non, c'était un silence grave devant Dieu, plein de grâce et de miséricorde.
Pourquoi le Seigneur n’a-t-Il pas parlé à ce moment ? C'est parce que le Père ne Lui avait pas encore ouvert la bouche. Il a attendu le moment de Dieu et c'est un trait de la gloire morale de notre Seigneur Jésus Christ, alors qu'Il éprouvait toutes choses selon Dieu et comme Dieu Lui-même.
Combien Il a souffert, pendant son ministère, de l'égoïsme du cœur humain, de la dureté de celui des pharisiens, alors que son cœur n'était que perfection, dépourvu de tout égoïsme ! Il vaut la peine de s’arrêter devant Celui qui a supporté son environnement avec un calme parfait.
Le silence de Jésus à la fin de sa vie sur la terre
En Ésaïe 53, nous voyons que le Messie allait être affligé et opprimé et qu'Il n'ouvrirait pas sa bouche. Au verset 7, son silence est souligné à trois reprises : « Il a été opprimé et affligé, et il n’a pas ouvert sa bouche. Il a été amené comme un agneau à la boucherie, et a été comme une brebis muette devant ceux qui la tondent ; et il n’a pas ouvert sa bouche ». Ces passages se rapportent à la fin de son ministère et en particulier à ces moments qui ont précédé la croix.
Dans les évangiles, nous voyons que le Seigneur a accompli son ministère. Il a parlé aux foules, Il s'est adressé aux pharisiens, Il a donné ses douces communications à ses disciples. Il a fait les œuvres que le Père Lui avait données à faire. En réponse à ceux qui Lui demandaient : « Toi, qui es-tu ? », Il a déclaré : « Absolument ce qu'aussi je vous dis ! » (Jean 8 : 25). « Ma pensée ne va pas au-delà de ma parole » (Ps. 17 : 3).
En contraste, voyons comment Pierre s'est comporté. Il s'est mis en avant, il a parlé beaucoup, disant au Seigneur : Si tous t'abandonnaient, moi, je ne t'abandonnerai pas. - Il avait perdu une bonne occasion de se taire, mais nous avons le même cœur que celui de Pierre, qui a renié son propre Maître et qui est arrivé jusqu’à dire : « Je ne connais pas cet homme ! » (Matt. 26 : 74). Voilà où l'a conduit sa confiance en lui-même.
Hérode, cet homme sans conscience, était de la même famille que celui qui avait fait tuer les petits enfants à la naissance du Seigneur. Il se réjouissait de voir Jésus. Il n'avait cependant aucun vrai besoin et une simple curiosité le poussait dans ce désir. « Il l’interrogea longuement ; mais [Jésus] ne lui répondit rien » (Luc 23 : 9). Le Seigneur n'a pas un mot pour lui. C'est terrible cela ! La fin d’Hérode est décrite dans le livre des Actes (12 : 21-23). Jésus ne lui répondit rien ! Combien c'est solennel !
Jésus ne répondait pas quand Il était accusé, mais quand il s'agissait du témoignage à rendre quant à sa Personne, Il ne pouvait pas ne pas répondre. Lorsqu’il comparaît devant le gouverneur, Il ne répond rien pour sa propre défense face aux accusations du sacrificateur (Matt. 26 : 62-63a). Mais, face à l'adjuration de Pilate - « Je t’adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si toi, tu es le Christ, le Fils de Dieu » -, Jésus répond : « Tu l’as dit » (v. 63b-64a).
Combien le Seigneur est digne de toute notre admiration ! Devant Hérode, Il ne répond pas un mot, et devant Pilate Il rend témoignage. Nous avons beaucoup à apprendre de Jésus ! Dès que nos intérêts sont en jeu ou que nos opinions sont combattues, nous sommes souvent prêts à vouloir nous justifier.
Le silence de la croix
Dans l’évangile de Matthieu, nous avons le silence de Jésus face aux insultes. La crucifixion du Seigneur a eu lieu de la troisième à la neuvième heure. En croix pendant six heures, Il a prononcé sept paroles, dont la plupart étaient pour les autres et dans leur intérêt. « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font » (Luc 23 : 34) ; ou encore : « Femme, voilà ton fils… Voilà ta mère » (Jean 19 : 26-27). Il ne faut pas plus de cinq minutes pour les prononcer l'une après l'autre, et pendant six heures ce fut le silence…
La plus douloureuse des souffrances peut être celle qui nous arrive quand, étant éprouvés, nous perdons la face devant les autres. C'est ce qui est arrivé à Job. Il a tenu bon dans l'épreuve jusqu'au moment où il a été devant ses amis et que son malheur a été étalé en public. Il y a perdu sa droiture et a cherché à se justifier. Ses amis le condamnent alors ; il va à nouveau se justifier, et enfin il accuse Dieu. Pensons au Seigneur à l’approche de la croix et sur la croix : Il avait joui Lui-même d'une intense communion avec le Père et Il doit entendre ces paroles : « Il a sauvé les autres, il ne peut pas se sauver lui-même », ou encore : « Qu'il [Dieu] le délivre maintenant s’il tient à lui » (Matt. 27 : 42-43).
Comme le prophète Ésaïe l'exprime, Il a été « comme une brebis muette devant ceux qui la tondent » (És. 53 : 7). À un agneau, on tond ce qui lui appartient - pour Christ, ces liens intimes de communion avec le Père sont mis en doute et Il est traité comme s'il était un imposteur.
Qu'il est émouvant ce silence de notre bien-aimé Sauveur ! C'est pour notre salut qu'Il ouvre la bouche, mais Il a aussi accepté de se taire devant ses ennemis et cela aussi par amour pour nous ! C'est pour moi qu'en silence Il a souffert de la part des hommes et qu'Il est entré dans la souffrance de l'abandon de son Dieu.
Apprenons du Seigneur
S'il y avait une personne lisant ces lignes qui ne soit pas sauvée, qu'elle apprenne par la Parole ce que le Seigneur a souffert, que c'est pour elle, par amour, qu'Il a bien voulu rester muet devant les hommes et être crucifié entre deux malfaiteurs.
Modèle inimitable, cœur humain du Sauveur !
Pierre a été restauré par le Seigneur. Il s'était assis près du feu nécessaire dans ces nuits orientales toujours fraîches, mais il a oublié que Jésus accusé était dans le froid de cette même nuit, son propre disciple ne s'en souciant pas. « Je ne connais pas cet homme ! ». Le Seigneur a entendu cette parole, Il a regardé Pierre qui, étant sorti, « pleura amèrement » (Mat. 26 : 75). Combien cela parle à nos cœurs ! Jésus a regardé son disciple sans un reproche. Il l'a restauré et lui a dit : « Fais paître mes agneaux » (Jean 21 : 15). Apprenons beaucoup du Seigneur, étant assis à ses pieds. Nous pourrons Lui ressembler en contemplant sa propre gloire. Qu'Il nous accorde à chacun de le réaliser selon sa propre mesure.
D’après une méditation de la Parole de Dieu