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Écoute, souviens-toi (2)


Souviens-toi

             « Souviens-toi... » ; « et tu te souviendras... » ; « n'oublie pas... » : constamment, ces paroles reviennent dans la bouche de Moïse. Il fallait donc encore, il faut aussi aujourd'hui, il faut toujoursse souvenir. Cette exhortation peut vous paraître un peu étrange, chers jeunes gens croyants. La jeunesse regarde vers l'avenir devant elle et non vers le passé, si proche encore pour elle du présent, et si peu riche encore d'expérience, mais bien propre cependant à témoigner de la miséricorde du Seigneur.

            « Et tu te souviendras de tout le chemin par lequel l'Éternel, ton Dieu, t'a fait marcher... » (Deut. 8 : 2). Si court qu'il ait été encore, le chemin est jalonné des soins du bon Berger.

              Souviens-toi de ce foyer chrétien où tu as peut-être grandi, de ces moments passés en famille à lire la Bible, des précieux instants de communion fraternelle dans l'église locale. Souviens-toi des chrétiens qui t’ont entouré dès l'enfance : « Souvenons-nous de nos conducteurs qui nous ont annoncé la parole de Dieu » (Héb. 13 : 7). Souviens-toi de tous les moyens dont le Seigneur s'est servi pour t’instruire, te retenir près de Lui, t’avertir, t’encourager... Souviens-toi aussi de tes inconséquences, et de la grâce qui s'est alors occupée de toi ; des faux pas, des désobéissances, de tout ce que tu as dû apprendre à ton sujet.

            « Souviens-toi, et n'oublie pas... » (Deut. 9 : 7).

            « Souviens-toi », dit Moïse, en rappelant des épisodes humiliants ou réconfortants survenus durant la traversée du désert. La jeune génération aurait pu chercher à dire : il s'agit de nos pères ! - Mais l'histoire du peuple était aussi la leur, ils étaient tous solidaires.

            Chrétiens, il en est ainsi dans l'Église : c'est en vain que nous chercherions à nier notre responsabilité personnelle. Courbons la tête en constatant le déclin, mais relevons-la pour regarder en haut, avec confiance et reconnaissance en voyant la fidélité du Seigneur à tous égards.

            Avant tout, souvenons-nous de notre délivrance, nous qui avons été « justifiés gratuitement » par la grâce de Dieu, par la « rédemption qui est dans le Christ Jésus » (Rom. 3 : 24) : « Que, tous les jours de ta vie, tu te souviennes du jour de ta sortie du pays d'Égypte... » (Deut. 16 : 3). Souvenons-nous de notre rédemption et surtout du Rédempteur.

            Chers jeune croyants, la voix du Seigneur lui-même s'adresse à votre cœur : « Faites ceci en mémoire de moi » (Luc 22 : 19). Nous oublions facilement, mais Lui n'oublie pas. Il nous a « gravés sur les paumes de ses mains » (És. 49 : 16), des mains qui furent percées pour nous et qui gardent le souvenir des choses souffertes. Il réveille aussi nos affections, afin que nous fassions ce qui est précieux à son cœur, « en mémoire de Lui ».

            Comme le peuple autrefois - sur le point d'entrer en Canaan -, nous sommes sur le point d'arriver à la maison du Père. Bientôt le Seigneur prendra les siens auprès de Lui. Nous n'aurons plus besoin de prêter l'oreille pour écouter : nous connaîtrons comme nous avons été connus (1 Cor. 13 : 12). Nous contemplerons à jamais le Seigneur, nous Le verrons tel qu'Il est (1 Jean 3 : 2). Mais le souvenir de ce qu'Il a fait, et de ce qu'Il a été pour nous, sera vivace durant l'éternité. En attendant, prenons garde à sa voix qui nous redit, pour notre sûreté et notre bénédiction : « Écoute... Souviens-toi ».
 

M. Capelle – d’après un article paru dans un ancien périodique : « Feuille aux jeunes »