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Écoute, souviens-toi (1)

            Le sujet principal du livre du Deutéronome, c'est l'obéissance requise de la part du peuple d’Israël. Deux expressions reviennent sans cesse : « Écoute » et « Souviens-toi ». C'est le message clef du Deutéronome !

            Dans ce livre, Moïse expose la loi une seconde fois (c'est le sens du mot Deutéronome) au peuple, « à l’est du Jourdain, dans le désert, dans la plaine » (Deut. 1 : 1). Il est parvenu au seuil du pays de la promesse : les auditeurs auxquels il s'est adressé en Sinaï sont tous morts, Caleb et Josué exceptés. Selon la parole de l'Éternel, tous ceux qui n'avaient pas cru sont tombés dans le désert. Les petits enfants d'alors sont maintenant devenus des hommes : une nouvelle génération s'est levée, qui doit entrer en Canaan !
            Ce livre du Deutéronome a donc été adressé principalement à des « jeunes ». Le vénérable serviteur dont Dieu s'est servi est à la fin de sa carrière : ce livre contient en quelque sorte ses dernières recommandations à la jeune génération. L'intérêt qu'il présente pour les  jeunes gens est donc d'autant plus grand.
            Moïse n'est pas ici un Législateur sévère, mais cet homme « très doux, plus que tous les hommes qui étaient sur la face de la terre » (Nom. 12 : 3). Il laisse parler son cœur, plein d'amour pour le peuple de Dieu. Dès les premiers chapitres, son langage direct frappe : Moïse interpelle le peuple, en se servant non seulement d'un « vous » collectif, mais aussi d'un « tu » fréquemment employé. Ainsi, chacun(e) se sent personnellement désigné(e), comme si l'affectueux et pressant intérêt de Moïse se portait directement sur lui, ou elle
            Remarquons aussi que le Seigneur a emprunté à ce livre les différentes paroles dont Il s'est servi pour répondre à Satan lors de la tentation (voir Matt. 4 : 4, 7, 10).
            Autant de raisons pour vous recommander vivement, jeunes croyant(e)s, la lecture d'un livre aussi attachant.

            Rappelons les trois divisions que l'on trouve dans le Deutéronome :
                 - les quatre premiers chapitres : c'est un rappel du passé
  
               - la deuxième partie, qu'on pourrait appeler législative, se subdivise elle-même en deux : du chapitre 5 au chapitre 11, Moïse présente aux Israélites tous les motifs qu'ils ont d'obéir, puis dans les chapitres 12 à 26, il leur enseigne la manière dont ils devront se conduire en Canaan.
                 - la troisième partie enfin, présente des vues prophétiques, en particulier avec le cantique de Moïse et les bénédictions qu'il adresse au peuple.

Écouter

           Écouter, c'est le chemin de l'obéissance ; obéir c'est d'abord écouter. C'est l’une des choses qu'il est vraiment difficile de réaliser parce que nous sommes, par nature, désobéissants. Un enfant déjà a de la peine à obéir, et plus tard, quand sa personnalité s'épanouit, la volonté propre se manifeste plus nettement encore. Moïse le savait bien, d'où l'insistance avec laquelle, enseigné par Dieu, il répète : « Écoute, Israël... ».
            Écouter, c'est véritablement prêter l'oreille. Comment entendre la voix du Seigneur, si on laisse les bruits de ce monde la couvrir ? Comme pour le prophète  Élie autrefois, le Seigneur n'est pas actuellement dans le « grand vent impétueux déchirant les montagnes et brisant les rochers », ni dans le tremblement de terre, ni dans le feu, mais dans la « voix douce, subtile » (voir 1 Rois 19 : 11-12). Puisses-tu avoir l'oreille attentive : elle seule peut discerner une telle voix.

            Mais comment, d'une manière effective, écouter ? C'est en lisant la Parole écrite de la part de Dieu pour notre instruction, en prenant l'attitude de Marie assise aux pieds de Jésus pour « écouter sa parole » (Luc 10 : 39). Lis régulièrement le Saint Livre, pour toi-même. Rien ne remplace ce contact personnel : ni une méditation, ni la lecture des commentaires qui nous aident à comprendre cette Parole, si précieuses qu’elles soient, à leur place.
            Lis-la avec prière, avec foi, demandant au Seigneur de l'éclairer et de la bénir pour ton âme. Lis-la dès l'enfance, n'écoute pas l'Ennemi qui te suggère de remettre à plus tard, quand tu seras en âge de mieux la comprendre. Pense au contraire à Samuel, tout jeune, répondant à l’Éternel : « Parle, car ton serviteur écoute » (1 Sam. 3 : 10). Mets à profit tes jeunes années pour lire « les Saintes Lettres qui peuvent te rendre sage à salut » par la foi qui est dans le Christ Jésus (2 Tim. 3 : 15). Durant ces années où la mémoire est encore fraîche, où le cœur ne s'est pas encore durci du fait des soucis de la vie, il est plus facile de se ménager chaque jour un moment de répit.

            Soyons nombreux, chers jeunes, à faire, avec Salomon, cette prière : « Donne donc à ton serviteur un cœur qui écoute » (1 Rois 3 : 9). Disposons notre cœur à écouter, de façon à vivre une vie de dépendance et de communion. Seule cette dépendance rendra notre service utile. Ne désirerions-nous pas ne plus vivre pour nous-mêmes, mais pour Celui qui pour nous est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5 : 15) ? Il ne peut en être ainsi que si notre cœur est attentif à écouter sa voix.       
            Bien des années après Moïse, Samuel insiste à son tour sur l'obéissance : « L'Éternel prend-il plaisir aux holocaustes et aux sacrifices, comme à ce qu'on écoute la voix de l'Éternel ? Voici, écouter est meilleur que sacrifice, prêter l'oreille, meilleur que la graisse des béliers » (1 Sam. 15 : 22).

            Écouter pour apprendre, écouter pour servir ; par-dessus tout, considérer sans cesse l'exemple du Seigneur Jésus lui-même. En communion constante avec son Père, Il n'avait, penserions-nous, nul besoin d'écouter ; cependant, Il a voulu qu'il soit justement dit de Lui : « L'Éternel me réveille chaque matin, il réveille mon oreille pour que j'écoute comme ceux qu'on enseigne. Le Seigneur l'Éternel m'a ouvert l'oreille, et moi je n'ai pas été rebelle, je n’ai pas reculé » (És. 50 : 4-5). Il a déclaré, en entrant dans le monde : « Tu m'as creusé des oreilles... Voici, je viens... pour faire ta volonté » (Ps. 40 : 7-8 ; Héb. 10 : 9).


       M. Capelle – d’après un article paru dans une ancienne publication : « Feuille aux jeunes »


A suivre