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LES SACRIFICES DANS LA BIBLE (2)


I - LES SACRIFICES DANS L’ANCIEN TESTAMENT (suite)
          4.7. Dans la suite de l’Ancien Testament – quelques passages marquants dans l’histoire d’Israël
                    4.7.1. Les livres historiques
                    4.7.2. Les livres poétiques
                    4 7.3. Les livres prophétiques
          Conclusion de la première partie
 

I - LES SACRIFICES DANS L’ANCIEN TESTAMENT (suite)

                        4.7. Dans la suite de l’Ancien Testament – quelques passages marquants dans l’histoire d’Israël

                                    4.7.1. Les livres historiques
            Quand nous lisons dans la Parole de Dieu l’histoire d’Israël, nous voyons ce que deviennent les sacrifices pour ce peuple qui a progressivement abandonné son Dieu et s’est tourné vers les idoles. Nous voyons comment ils ont perdu leur sens pour ceux qui les offraient, et leur appréciation pour Dieu à qui ils étaient offerts. Ils sont devenus de simples rites, des formes vides. L’homme ne cherchait plus à s’approcher de Dieu et Dieu ne pouvait trouver aucun plaisir dans ces offrandes.
            Mais il demeure que :
                  - d’une part le sacrifice de Christ est toujours devant Dieu, dans l’attente de la dispensation où l’annonce du Ps. 40 se réalisera : « Au sacrifice et à l’offrande de gâteau, tu n’as pas pris plaisir… alors, j’ai dit : Voici, je viens… » ; et l’épître aux Hébreux ajoute : « C’est par cette volonté (de Dieu) que nous avons été sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus Christ… » (Héb. 10 : 10) ;
                  - d’autre part nous commençons aussi à entrevoir quels sont les vrais sacrifices que Dieu attend de l’homme, ce qui sera révélé pleinement dans le Nouveau Testament.

            Dans le triste livre des Juges, l’Éternel se manifeste à Gédéon qui Le reconnaît à travers le sacrifice d’un chevreau et de pains sans levain. Puis Gédéon offre en holocauste le taureau de son père à la demande de l’Éternel. C’est un temps de grande faiblesse et de peu de connaissance, mais l’Éternel agrée ces sacrifices qui parlent de l’œuvre à venir de Christ.
            Nous avons aussi le sacrifice de Manoah, un holocauste offert sur le rocher et dans la flamme duquel l’Ange de l’Éternel monte au ciel sous le regard de Manoah et de sa femme. Belle image de l’odeur agréable montant vers Dieu, dans la Personne de Christ s’offrant en sacrifice.
            Après les épisodes affligeants des chapitres 19 à 21, le peuple s’humilie, « bâtit un autel et offre des holocaustes et des sacrifices de prospérités » (20 : 26). Sur la base de ce sacrifice par lequel ils reviennent vers leur Dieu, ils peuvent se repentir au sujet de la tribu de Benjamin anéantie et agir pour leurs frères.

            Au début du premier livre de Samuel (on est encore au temps des Juges), nous voyons les fils d’Éli, qui méprisaient l’offrande de l’Éternel et prélevaient de force de la chair que l’Israélite apportait pour un sacrifice à Dieu (2 : 12-17). C’était un grand péché commis par ces hommes « qui ne connaissaient pas Dieu » (2 : 12) et qui, pourtant, étaient « sacrificateurs de l’Éternel » (1 : 3b).
            En même temps nous voyons la fidélité et la piété d’Elkana (qui signifie : Dieu a racheté) qui venait fidèlement chaque année « pour adorer l’Éternel des armées et lui sacrifier à Silo » (1 : 3).

            Au début du temps des rois, une importante leçon est donnée au roi Saül : Dieu recherche moins des sacrifices d’animaux que l’obéissance. Samuel pose la question à Saül qui a obéi en partie seulement au commandement de Dieu par son prophète (comp. 1 Sam. 15 : 3 et 9) : « L’Éternel prend-il plaisir aux holocaustes et aux sacrifices, comme à ce qu’on écoute la voix de l’Éternel ? ». Et il affirme ensuite : « Voici, écouter (ou : obéir) est meilleur que sacrifice, prêter l’oreille, meilleur que la graisse des béliers » (v. 22-23). Cela n’évoque-t-il pas pour nous le parfait Serviteur de l’Éternel, qui dit prophétiquement : « Tu m’as creusé des oreilles » (Ps. 40 : 6) ; « Il réveille mon oreille pour que j’écoute comme ceux qu’on enseigne » (És. 50 : 4). Sa vie d’obéissance est la parfaite offrande de gâteau, « une odeur agréable à l’Éternel » (Lév. 2 : 2b, 9b). À la fin de son service parfaitement accompli, Il choisit par amour de demeurer serviteur « à toujours ». Son maître le fait approcher du poteau et lui perce l’oreille (Ex.21 : 5, 6), ce qui évoque le sacrifice de la croix – comp. Phil. 2 : 7-8.

            David, avec la congrégation d’Israël, avait offert une louange volontaire à son Dieu, comme aussi il avait offert volontairement tout ce qui était nécessaire à la construction de la maison de Dieu. N’avait-il pas saisi quels étaient les sacrifices qui plaisaient à Dieu : sacrifice de louange et sacrifice de nos biens qui nous viennent de Dieu ? Voir 1 Chr. 29 : 10-17 : « … tout vient de toi ; et ce qui vient de ta main, nous te le donnons ».
            Lors de l’affaire du dénombrement, David a cherché sa propre gloire plutôt que celle de Dieu. Un jugement tombe alors sur lui et sur le peuple. Mais Dieu montre comment le jugement peut être arrêté : David dresse un autel à l’Éternel dans l’aire d’Ornan et y offre des holocaustes et des sacrifices de prospérités (1 Chr. 21). Le fondement et le centre des relations de Dieu avec son peuple, en grâce, c’est l’autel sur lequel sont offerts des holocaustes. C’est sur cette aire que le temple va être construit par Salomon (voir 2 Chr. 3 : 1). La Maison de Dieu est fondée sur le Fils du Dieu vivant et le sacrifice de Lui-même - « C’est ici la maison de l’Éternel Dieu, et c’est ici l’autel pour l’holocauste d’Israël » (1 Chr. 22 : 1). Nous avons ces trois éléments importants reliés entre eux : la maison, l’autel et le sacrifice.
            David, cet homme de Dieu intelligent, comprendra sous la discipline consécutive à son péché avec Bath-Shéba, quels sont les sacrifices que Dieu désire réellement : « Les sacrifices de Dieu sont un esprit brisé. O Dieu ! tu ne mépriseras pas un esprit brisé et humilié » (Ps. 51 : 17). Celui qui se repent de ses péchés et vient vers Dieu dans la conscience de son état de pécheur, mais en Lui présentant la Personne de Celui qui s’est offert en holocauste, celui-là sera agréé par Dieu (voir Ps. 51 : 15-19).

            Lorsque Salomon a achevé la construction de la Maison de Dieu et que l’arche a été installée en son lieu, des holocaustes et des sacrifices sont présentés, consumés par le feu qui descend du ciel (2 Chr. 7 : 1). De nombreux sacrifices sont offerts à cette occasion - et pas de sacrifices pour le péché. 1 Rois 8 nous montre que des sacrifices de prospérités ont été offerts en grand nombre, avec les holocaustes et les offrandes de gâteau, tout le peuple ayant le cœur rempli de la joie et du bien qui leur venait de Dieu (1 Rois 8 : 62-64, 66 ; voir 2 Chr. 7 : 4-7). La Maison de Dieu est le lieu où l’on offre les sacrifices volontaires, en d’autres termes pour nous aujourd’hui, le lieu où l’on s’approche librement de Dieu pour Lui rendre le sacrifice de nos lèvres, qui expriment ce qui vient de notre cœur. « De l’abondance du cœur, la bouche parle », dit le Seigneur (Matt. 12 : 34).

            Un autre passage à souligner est celui où Élie défie les sacrificateurs de Baal (1 Rois 18) ; il s’agissait de déterminer qui était le vrai et seul Dieu. Les prophètes de Baal n’obtiennent aucune réponse de leur dieu malgré tous leurs efforts, mais l’holocauste offert par Élie sur l’autel de 12 pierres est agréé par Dieu. Le feu consume le sacrifice et tout le peuple est alors convaincu que « L’Éternel, c’est lui qui est Dieu » (1 Rois 18 : 39). Élie aurait pu offrir un sacrifice pour le péché du peuple, on l’aurait bien compris. Mais il offre un holocauste, que Dieu agrée et à cause duquel Il peut reprendre une relation avec ce pauvre peuple versatile.

            Sous Esdras, au retour de la déportation à Babylone, des sacrifices sont offerts lors de la dédicace de la Maison de l’Éternel à son achèvement : des sacrifices pour le péché des 12 tribus, et une Pâque sacrifiée par les fils de la transportation. C’est au moment de l’offrande du soir (« l’holocauste continuel » du matin et du soir – Ex. 29 : 38-42 ; Nom. 28 : 3-8 ; etc.) qu’Esdras étend ses mains vers Dieu dans la supplication et l’humiliation (ch. 9). Il s’approche de Dieu pour Lui présenter les iniquités du peuple sur la base de l’efficacité du sacrifice de Christ et de sa valeur. C’est ainsi que sa prière sera entendue et son humiliation reçue.

            En Néhémie, lors de la dédicace de la muraille de Jérusalem achevée, de « grands sacrifices » sont offerts par lesquels tout le peuple exprime sa joie, une joie que l’Éternel leur a donnée (12 : 43). À ces sacrifices se joignent la louange et les actions de grâce (v. 24), qui sont des sacrifices venant de cœurs réjouis par Dieu et qui Lui sont agréables.

                                    4.7.2. Les livres poétiques
            Nous avons vu à travers l’histoire d’Israël que les sacrifices sont devenus de plus en plus des formes et des rites ayant perdu toute leur signification profonde pour le peuple, ainsi que toute valeur pour Dieu. Mais les Psaumes évoquent à de nombreuses reprises les sacrifices de l’ancienne alliance en rapport avec l’œuvre à venir de Christ, et les Proverbes et l’Ecclésiaste font allusion aux sacrifices que Dieu attend en réalité de l’homme.
            Ainsi, les différents types de sacrifices sont mentionnés dans les Psaumes :
                  - Psaume 40 : les 4 sacrifices sont évoqués (v. 7), mais Christ se présente en offrande volontaire comme le parfait sacrifice agréable à Dieu : l’holocauste - « Voici, je viens… C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir ». ; mais aussi comme le sacrifice pour le péché – « … mes iniquités m’ont atteint… elles sont plus nombreuses que les cheveux de ma tête » (v. 8-9, 13).
                  - Psaume 16 : l’offrande de gâteau – « Je me suis toujours proposé l’Éternel devant moi » (v. 8).
                  - Psaume 22 : le sacrifice pour le péché – « Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné… ? … Et toi, tu es saint… » (v. 2, 4).
                  - Psaume 69 : le sacrifice pour le délit – « Ce que je n’avais pas ravi, je l’ai alors rendu » (v. 5).
                  - Psaume 118 : le sacrifice de prospérités, ou d’action de grâces – « Éternel, je te prie, donne la prospérité ! » (v. 25).
            Mais le livre des Psaumes annonce déjà des sacrifices d’une autre sorte que le croyant reconnaissant peut offrir à Dieu :
                  « Je sacrifierai … des sacrifices de cris de réjouissance ; je chanterai et je psalmodierai à l’Éternel » (Ps. 27 : 6) ;
                  « De franche volonté je t’offrirai des sacrifices ; je célébrerai ton nom, ô Éternel ! car cela est bon » (Ps. 54 : 6) ;
                  « Je te sacrifierai des sacrifices d’actions de grâces, et j’invoquerai le nom de l’Éternel » (Ps. 116 : 17 ; Ps. 107 : 22).

            Dans les Proverbes et dans l’Ecclésiaste, Salomon fait allusion à des sacrifices qui ne sont pas des sacrifices d’animaux, mais spirituels. « Pratiquer ce qui est juste et droit est une chose plus agréable à l’Éternel qu’un sacrifice » (Prov. 21 : 3). « Prends garde à ton pied quand tu vas dans la maison de Dieu, et approche-toi pour entendre, plutôt que pour donner le sacrifice des sots » (Ecc. 4 : 17). Prenons conscience de ce que Dieu attend que nous Lui présentions sous la conduite de l’Esprit – et non par la chair - dans le « fruit de nos lèvres » (Héb. 13 : 15), particulièrement lorsque nous sommes assemblés pour le culte.

                                    4 7.3. Les livres prophétiques
            Enfin, les prophètes parlent aussi des sacrifices. Ils stigmatisent l’inconduite et l’idolâtrie d’Israël, un état dans lequel les sacrifices qu’ils continuaient à offrir – lorsqu’ils les offraient encore à Dieu et pas à leurs idoles ! – ne pouvaient évidemment pas être agréables et acceptés par Dieu.
            « … Quoi ? voler, tuer, commettre adultère, jurer faussement, brûler de l’encens à Baal, marcher après d’autres dieux que vous ne connaissez pas !... et vous venez, et vous vous tenez devant moi dans cette maison qui est appelée de mon nom… Et maintenant, parce que vous avez fait toutes ces actions, dit l’Éternel, et que je vous ai parlé, me levant de bonne heure et parlant, et que vous n’avez pas écouté, et que je vous ai appelés et que vous n’avez pas répondu… je vous chasserai de devant ma face… » (Jér. 7 : 9-15).
            
« Un homme frustrera-t-il Dieu ? Toutefois, vous me frustrez, et vous dites : En quoi te frustrons-nous ? Dans les dîmes et dans les offrandes élevées. Vous êtes chargés de malédiction, et vous me frustrez toujours, vous, la nation tout entière » (Mal. 3 : 8-9).
            
Onze fois dans le livre du prophète Jérémie, Dieu dit qu’Il s’est « levé de bonne heure » pour parler à son peuple par le moyen des prophètes (voir aussi Héb. 1 : 1). C’est sur une période d’environ 400 ans que Dieu va patiemment s’adresser au cœur et à la conscience d’Israël et de Juda. Par plusieurs de ses prophètes, Dieu met le doigt sur l’état réel du cœur du peuple. Le Seigneur Jésus rappellera à son tour aux scribes et aux pharisiens les paroles de Dieu données par Ésaïe : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais leur cœur est très éloigné de moi » (Matt. 15 : 8-9 ; És. 29 : 13).

            Par Osée, plus de 800 ans avant Jésus Christ, Dieu dit à l’homme ce qu’Il recherche : « J’ai aimé la bonté, et non le sacrifice, et la connaissance de Dieu plus que les holocaustes » (Osée 6 : 6 - cité deux fois par le Seigneur : Matt. 9 : 13 ; 12 : 7). Un de nos devanciers a commenté ce passage ainsi : « … Cette bonté est allée jusqu’au sacrifice, au seul sacrifice que Dieu ait pu accepter, car il n’a pris plaisir à aucun des sacrifices des hommes (Ps. 40 : 6, 7) … La connaissance de Dieu : Dieu s’est fait connaître à nous dans la Personne et l’œuvre de son Fils. C’est la grâce, le salut, la vie éternelle » (H. Rossier). Les sacrifices n’apportent rien à Dieu ; ce qu’Il aime, c’est que les siens manifestent sa bonté et sa grâce et qu’ils s’attachent à la connaissance de Dieu. Ce ne sont pas les formes extérieures qui plaisent à Dieu, mais la piété du cœur et l’obéissance de la foi.
            Ce prophète rappelle une fois encore que les sacrifices d’un peuple idolâtre - qui offraient des sacrifices pour eux-mêmes, pour en manger la chair - ne peuvent pas Lui être agréables (8 : 11 ; 9 : 4) – voir les versets 8 : 13 et 9 : 4). Malgré les appels de Dieu par les prophètes, « Ils sacrifiaient aux Baals et brûlaient de l’encens aux images taillées » (11 : 2b).

            Peu de temps après Osée, Amos rappelle à Israël leur idolâtrie et leur manque de dévouement et d’obéissance au seul vrai Dieu. Ils venaient à la maison de Dieu (Béthel) pour y pécher, au lieu où la chair doit être jugée (Guilgal) avec leur méchanceté (4 :4 ; comp Osée 9 : 15). Dans cet état, ils offraient des sacrifices, toutes les formes extérieures y étaient, mais leurs cœurs étaient bien loin de Dieu (4 : 6b). Dieu ne pouvait y répondre que par le jugement (4 : 6).
            L’Éternel pourra leur demander solennellement : « M’avez-vous offert des sacrifices et des offrandes dans le désert, pendant 40 ans, maison d’Israël ? ... » (5 : 21-26). Ce verset est cité par Étienne dans son discours devant le souverain sacrificateur et le sanhédrin (Act. 7 : 42-43). Fort probablement, très peu de sacrifices ont été offerts par Israël dans le désert. Ici on voit qu’ils essayaient de cacher leur mauvais état spirituel par des formes religieuses, mais Dieu doit leur dire : « Si vous m’offrez des holocaustes et vos offrandes de gâteau, je ne les agréerai pas, et je ne regarderai pas le sacrifice de prospérités de vos bêtes grasses » (5 : 21-22). Et pourtant des jugements étaient tombés sur eux pour les faire revenir à l’Éternel, car les sacrifices qu’ils offraient par pure forme ne faisaient que mettre le comble à leur péché (4 : 4-13).

            Ésaïe a prophétisé environ 750 ans avant la naissance du Sauveur. Dès le début de son ministère, il doit comparer Juda et Jérusalem à Sodome et Gomorrhe et il leur pose une question de la part de l’Éternel : « À quoi me sert la multitude de vos sacrifices ?... je ne prends pas plaisir au sang des taureaux, et des agneaux, et des boucs » (1 : 10-13). Ce peuple offrait de nombreux sacrifices mais cela ne cachait pas à Dieu leur état réel : ils étaient impurs, faisaient le mal (v. 16). Leurs offrandes n’étaient que « de vaines offrandes » (v. 13). Mais lorsque nous arrivons au chapitre 53 de ce livre qui a été appelé la plus grande prophétie de la Bible, le prophète nous présente d’une manière extraordinaire le Serviteur de l’Éternel qui s’offre volontairement en sacrifice. Une lecture attentive de ce chapitre nous permet d’y distinguer les quatre grands sacrifices du Lévitique (sacrifice de prospérités : v. 4 – offrande de gâteau : v. 7a - holocauste : v. 7b – sacrifice pour le péché : v. 10). Ces sacrifices sont regroupés au verset 12 :
                  - « Il aura livré son âme à la mort » : l’holocauste (Jean 10 : 17-18) ;
                  - « Il aura été compté parmi les transgresseurs » : le sacrifice de prospérités (Marc 10 : 45 ; 15 : 28) ;
                  - « Il a porté le péché de plusieurs » : le sacrifice pour le péché (Matt. 27 : 46) ;
                  - « Il a intercédé pour les transgresseurs » : l’offrande de gâteau (Luc 23 : 30 – le « bois vert » représente sa parfaite humanité, sa vigueur pour Dieu.
            On remarque que nous avons un « petit pentateuque » dans Ésaïe 52 : 13 à 53 : 12 : ce passage se divise en cinq parties de trois versets chacune. Les v. 4-6 du ch. 53 qui évoquent « le châtiment de notre paix » qui est tombé sur Christ correspondent alors au 3e livre du Pentateuque de Moïse, c’est-à-dire le Lévitique, le livre des sacrifices, qui est lui-même au centre du Pentateuque. Combien la Parole de Dieu est merveilleuse !
            Le chapitre 56, qui suit le sacrifice de la croix (ch. 53), nous révèle que celui d’entre les nations qui fera ce qui plaît à l’Éternel pourra s’approcher de Dieu en entrant dans sa maison – une « maison de prières » -, et que les holocaustes et les sacrifices qu’il y apportera seront agréés par l’Éternel (56 : 6-7).

            Michée a prophétisé à peu près en même temps qu’Ésaïe. Ici, l’Éternel a un débat avec son peuple (comp. Osée 4 : 1 ; Mich. 6 : 2). Par son prophète, il rappelle à celui qui désire être fidèle comment il lui sera possible de s’approcher de Lui. Ce ne sera pas avec tous ces sacrifices d’animaux qui ne Lui apportent aucun plaisir. Ce qu’Il recherche avant tout, c’est une attitude qui montre un cœur désireux de Lui plaire et de faire ce qui Lui est bon devant Lui.
            Le croyant se demande : « …M’approcherai-je de lui avec des holocaustes, avec des veaux âgés d’un an ? L’Éternel prendra-t-il plaisir à des milliers de béliers, à des myriades de torrents d’huile ? ». Et voici la réponse de Dieu, sous forme d’une question qui interpelle le croyant qui veut s’approcher de Dieu mais réalise qu’il est un pécheur : « Qu’est-ce que l’Éternel recherche de ta part, sinon que tu fasses ce qui est droit, que tu aimes la bonté, et que tu marches humblement avec ton Dieu ? » (Mich. 6 : 6-8). « Dieu veut le cœur de l’homme et non des formes ou des cérémonies vaines » (H. Rossier).

            Moins de 40 ans avant la destruction de Jérusalem (env. – 640 av. Jésus Christ), Jérémie avertit solennellement le peuple de Juda du jugement qui arrive. Mais ces avertissements sont méprisés. Il ne sert à rien d’offrir des sacrifices alors que le cœur est rebelle et qu’ils rejettent la Parole de Dieu. Dieu doit répéter une fois de plus : « Vos holocaustes ne me sont pas agréables, et vos sacrifices ne me plaisent pas » (6 : 20). Ce que Dieu demande, c’est l’obéissance : « Écoutez ma voix, et je serai votre Dieu, et vous serez mon peuple » (7 : 23 – voir v. 21 à 24).
            Cependant, une note positive apparaît dans les chapitres 30 à 33 qui traitent de la restauration d’Israël au temps du règne de paix de Christ pendant le Millénium. Les relations du peuple avec son Dieu seront rétablies et des sacrifices agréables à Dieu seront alors offerts (33 : 18).

            Le prophète Ézéchiel évoque lui aussi les sacrifices, mais en rapport avec le temps futur évoqué par Jérémie. Ce prophète est l’un des trois - avec Daniel et Abdias - qui ont prophétisé pendant l’exil du peuple de Juda à Babylone (soit entre - 606 et - 536). Il doit rappeler le triste état du peuple de Dieu, si mauvais que la gloire de l’Éternel a été contrainte de quitter le temple (ch. 8-10). Les abominations de Jérusalem sont rappelées par le prophète : « Et tu pris tes fils et tes filles… et tu les leur offris en sacrifice… Tu égorgeas mes fils et tu les livras en les leur consacrant » (16 : 20-21).
            Mais ce peuple, tombé si bas, sera restauré au temps du Millénium (ch. 33 et suivants). Alors la gloire réapparaîtra et habitera dans le nouveau temple. Les sacrifices auront à nouveau une grande place dans la vie et le cœur du peuple terrestre de Dieu. L’autel sera consacré, des sacrifices pour le péché, de prospérités et des holocaustes y seront offerts (43 : 18-27 – lire v. 18, 27). Le prince, représentant de Dieu sur la terre, offrira des sacrifices sous leurs quatre formes principales : « Lui offrira le sacrifice pour le péché, et l’offrande de gâteau, et l’holocauste, et les sacrifices de prospérités » (45 : 17). Pendant les 1 000 ans du règne de Christ, des sacrifices seront offerts au temps du sabbat et de la nouvelle lune (46 : 2-7). Enfin, la Pâque sera à nouveau célébrée – en souvenir de l’œuvre de Christ (45 : 21-25).

            Malachie enfin, 400 ans avant la venue du Seigneur, dévoile ce qu’était devenu ce pauvre peuple qui continuait à offrir des sacrifices, mais qui méprisait Dieu dans son cœur (Mal. 1 : 6b-10). Du « pain souillé », des bêtes « boiteuses et malades » étaient offertes à l’Éternel ! Ce que Dieu appréciait, ce dont Il désirait se « nourrir », c’est Christ Lui-même : « mon offrande, mon pain, mes sacrifices par feu, qui me sont une odeur agréable », comme il est dit en Nom. 28 : 2. Ces animaux que l’on offrait à l’Éternel devaient être sans défaut, car ils représentaient « le pain de votre Dieu », la Personne sainte, pure et sans tache de Christ (Lév. 22 : 19-25 ; comp. 1 Pi. 1 : 19). C’est bien pourquoi Malachie peut dire : « Je ne prends pas plaisir en vous, dit l’Éternel des armées, et l’offrande, je ne l’agréerai pas de vos mains » (1 : 10). Ce que Dieu recherchait toujours, mais sans le trouver, c’était le cœur de son peuple ; mais ce cœur était entièrement sec et il ne restait plus que des formes vides.
            Il y a cependant un passage consolant dans l’annonce prophétique d’un temps à venir – le Millénium, période bénie déjà évoquée par Jérémie et Ézéchiel. En effet, Malachie annonce que, après que le Seigneur sera venu et qu’Il aura purifié les fils de Lévi par le feu du jugement, ils « apporteront à l’Éternel une offrande en justice ». Leur cœur sera entièrement revenu à Lui et leur offrande sera « agréable à l’Éternel, comme aux jours anciens, et comme aux années d’autrefois » (3 : 2-4).


Conclusion de la première partie

            On voit combien rapidement Israël a oublié ce que représentaient les différents sacrifices à l’Éternel. Il restait les rites, les formes, les cérémonies, mais le cœur n’y était pas et la signification réelle et profonde de ces offrandes était perdue ; il n’y avait rien pour Dieu dans les sacrifices qui continuaient à être offerts.
            De plus, l’épître aux Hébreux nous apprend que tous les sacrifices offerts sous l’ancienne alliance n’étaient en fait que « des actes remettant en mémoire les péchés » (Héb. 10 : 3 – allusion aux sacrifices du « grand jour des propitiations en Lév. 16). Ils pouvaient mettre à l’aise la conscience du pécheur pour un temps, mais ils ne pouvaient ôter un seul péché de devant les yeux de Dieu. Ainsi, ils ne pouvaient pas Lui être agréables (Héb. 10 : 1, 4).
            Alors, à la fin de l’Ancien Testament et du temps de la Loi, des questions se posent :
                  - Y aura-t-il un sacrifice que Dieu puisse agréer, qui répondra aux exigences du Dieu saint et au cœur du Dieu d’amour ?
                  - Pourrait-il y avoir enfin un sacrifice ultime et parfait, dans lequel Dieu flairerait enfin une odeur agréable ?
            Dieu répond à ces questions dans le Nouveau Testament où s’ouvre la période de la grâce. Ce sera le sacrifice de Christ, de Celui qui répond à Dieu en Hébreux 10 : « Tu n’as pas voulu de sacrifice ni d’offrande, mais tu m’as formé un corps. Tu n’as pas pris plaisir aux holocaustes ni aux sacrifices pour le péché … Tu n’as pas voulu de sacrifices, ni d’offrandes, ni d’holocaustes, ni de sacrifices pour le péché (nous avons là les 4 sacrifices de Lév. 1 à 4) et tu n’y as pas pris plaisir – offrandes présentées selon la Loi -, alors il dit : Voici, je viens… pour faire, ta volonté » (Héb. 10 : 5-9).


Ph. F

 

À suivre