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Psaume 63

Une âme qui a soif de Dieu


David, le berger élevé sur le trône d’Israël
Le Psaume 63 et la « grande tribulation »
Psaume de David ; quand il était dans le désert de Juda (v. 1).
Recherchons l’Éternel
 

David, le berger élevé sur le trône d’Israël

            Les plus belles années de ce remarquable homme de Dieu qu’a été David, sont certainement celles qui ont précédé son accession à la royauté sur Israël. Il y a eu les années du jeune berger qui gardait les moutons de son père, seul dans le désert (1 Sam. 16 : 11 ; 17 : 28), mais durant lesquelles il a été dans la compagnie paisible de son Dieu. C’est là aussi que, seul, il s’est avancé vers le lion et l’ours et les a tués pour protéger les brebis de son troupeau (17 : 34-37). Il était alors un beau type du bon Berger qui « laisse sa vie pour les brebis » (Jean 10 : 11), qui donne sa vie pour elles « afin qu’elles aient la vie, et qu’elles l’aient en abondance » (v. 10).
            Puis le serviteur préparé par Dieu Lui-même entre en scène devant tout Israël. Il est le champion de Dieu et l’instrument de la délivrance du peuple. Il risque de nouveau sa vie (1 Sam. 19 : 5) et il abat le Philistin géant qui terrorisait tout Israël. Il est alors un type merveilleux de Celui qui, « par la mort », a rendu « impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable » et a délivré « tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, tenus en esclavage » (Héb. 2 : 14-15).
            Ensuite, le roi choisi par Dieu (1 Sam. 16 : 1 ; Ps. 78 : 70-71) doit s’enfuir pour sa vie de devant Saül qui le hait. Il est pourchassé « comme une perdrix dans les montagnes » (1 Sam. 26 : 20), il doit vivre dans les rochers, les cavernes et les déserts (voir Héb. 11 : 38). Il attend patiemment de recevoir le royaume de la part de Dieu seul. Ne voyons-nous pas en David éprouvé le Seigneur Jésus, Celui qui, étant le Roi d’Israël, a été rejeté, méprisé, haï par les siens, chez lesquels Il était venu mais qui ne l’ont pas reçu (Jean 1 : 11) ? Mais « il faut qu’il règne » (1 Cor. 15 : 25), comme il est dit du « fils de David » qui, après avoir souffert, montera sur son trône et établira son règne de 1000 ans. La parole de Dieu à David était : « Je t’ai pris des pâturages, d’auprès du petit bétail, pour que tu sois prince sur mon peuple, sur Israël ; j’ai été avec toi partout où tu as marché… » (2 Sam. 7 : 8b-9).
            Les années du désert ont été pour David des temps difficiles, des années de souffrance et de persécutions. Mais c’est un temps durant lequel il a éprouvé d’une manière toute particulière les soins, la protection, les délivrances d’un Dieu d’amour et de fidélité qui ne l’a pas abandonné dans les moments difficiles de sa vie, comme il en rendra lui-même témoignage à la fin de sa vie (voir Ps. 37 : 25). Ses faiblesses et ses chutes l’ont confronté à la discipline de Dieu, mais il s’y est soumis et il a connu son pardon et sa miséricorde. C’est au cours de ces années que « le doux psalmiste d’Israël », celui par qui l’Esprit de l’Éternel a parlé (2 Sam. 23 : 1), a écrit ses plus beaux psaumes.


Le Psaume 63 et la « grande tribulation »

            Nous désirons nous arrêter un instant sur le Psaume 63. Ce psaume appartient au deuxième livre des Psaumes. Dans un temps encore à venir, ce psaume sera en soutien et en consolation au résidu juif fidèle persécuté par l’Antichrist. Ces quelques fidèles devront fuir dans les montagnes environnantes de la Judée et du Liban, selon la parole prophétique du Seigneur (Matt. 24 : 16-18 ; Luc 21 : 21). Mais quelle détresse ils connaîtront dans ce temps de la « grande tribulation » (voir Matt. 24 : 15-22) !
            Ils se souviendront alors par le Psaume 63 du temps où ils pouvaient dire, comme David en face des méchants : « Mais moi… j’entrerai dans ta maison ; je me prosternerai devant le temple de ta sainteté, dans ta crainte » (Ps. 5 : 8). Le Psaume 5 fait partie du premier livre des Psaumes, où l’on voit le « résidu » à Jérusalem, en présence de la puissance des méchants, mais ayant encore accès au temple (c’est la période de la première moitié de la « semaine » de Daniel 9 : 27, « un commencement de douleurs » - Matt. 24 : 8). Au Psaume 42, premier psaume du deuxième livre, c’est le temps de la deuxième moitié de la « semaine » qui commence au moment où l’Antichrist, aura placé dans le temple « l’abomination de la désolation » (Matt. 24 : 15 ; Dan. 9 : 27). Et c’est dans la souffrance et la tristesse que l’âme éprouvée se souvient : « Quand viendrai-je et paraîtrai-je devant Dieu ?... Je me souvenais de ces choses et je répandais mon âme au-dedans de moi : comment j’allais avec la foule, et je m’avançais en leur compagnie, avec une voix de triomphe et de louange, jusqu’à la maison de Dieu… une multitude en fête » (v. 3, 5).
            Nous voyons donc que le Psaume 63 est écrit par une âme dans la détresse, mais qui se tourne vers Dieu en qui elle trouvera le secours. Et les pleurs seront changés en joie, car les fidèles éprouvés seront délivrés de tous leurs ennemis à la venue du Seigneur Lui-même, en puissance et en gloire, « aussitôt après la tribulation de ces jours-là » (Matt. 24 : 29-30). « Il sera dit en ce jour-là : Voici, c’est ici notre Dieu ; nous l’avons attendu, et il nous sauvera… Égayons-nous et réjouissons-nous dans sa délivrance » (És. 25 : 9).


Psaume de David ; quand il était dans le désert de Juda (v. 1).

            Le titre de ce Psaume nous donne la situation dans laquelle David se trouvait lorsqu’il l’a écrit. Les déserts ont été le lieu de son habitation pendant plusieurs années. Il a fait là l’expérience que, si le croyant ne trouve pas de ressources dans le monde, toutefois Dieu est toujours Celui qui donne ce qui est nécessaire pour la vie spirituelle. En Lui se trouvent rafraîchissement, nourriture, abri. David l’a bien exprimé dans le Psaume 23, où il se voit comme la brebis du bon Berger. Ainsi, il n’a manqué de rien dans le désert, car Celui qui prenait soin de sa brebis l’a fait « reposer dans de verts pâturages », l’a « conduit à des eaux paisibles » et « dans des sentiers de justice » (Ps. 23 : 1-3).

                        « Ô Dieu ! tu es mon Dieu ; je te cherche au point du jour ; mon âme a soif de toi, ma chair languit après toi, dans une terre aride et altérée, sans eau » (v. 2).
            David élève son âme vers Dieu. Il est son Dieu, il Le connaît comme tel pour lui-même, il a une relation personnelle avec Lui. Il éprouve le besoin de sa présence dès le lever du jour, au commencement de chaque nouvelle journée. Il cherche par la prière la présence de Dieu et la communion avec Lui : « Éternel ! le matin, tu entendras ma voix ; le matin, je disposerai ma prière devant toi, et j’attendrai » (Ps. 5 : 4) ; « Mon âme crie après toi, ô Dieu ! Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant » (Ps. 42 : 2-3).
            Il ressent toute la sécheresse du désert, dans lequel son âme ne trouve pas de quoi se rafraîchir (voir Ex. 15 : 22). Il a soif de la présence de son Dieu, il la recherche avidement : « J’étends mes mains vers toi ; mon âme, comme une terre altérée, a soif de toi » (Ps. 143 : 6). Sans Lui il dépérit, son besoin de Dieu est vital !
            Pour le racheté, le monde est devenu un désert. Et sans eau, la vie n’est pas possible dans le désert. Mais si le monde lui présente encore ses ressources, il ne peut pas en boire, car ce sont pour lui des « eaux amères ». Il a besoin de Christ pour adoucir les eaux afin qu’il puisse se désaltérer (Ex. 15 : 22-23). Plus le croyant ressent la sécheresse du désert de ce monde, plus cela produit en lui la soif, la nécessité de se tourner vers son Dieu.
            Jésus, l’homme parfait cherchait son Dieu « au point du jour », comme David le fait ici (voir Marc 1 : 35 ; És. 50 : 4b). Il a été sur la terre « comme un rejeton, comme une racine sortant d’une terre aride » (És. 53 : 2) et Il a eu soif dans ce monde (Jean 4 : 7). Mais, pour Lui, plus que la soif physique qu’Il a connue en tant qu’homme semblable à nous, il y avait la « soif » d’amener une âme, elle-même assoiffée de vrai bonheur, à connaître le Père et à devenir un « vrai adorateur » (voir Jean 4). Et dans ce sens, son Dieu lui a accordé de « boire du torrent dans le chemin » (Ps. 110 : 7).
            Et que dire de sa « soif de Dieu » sur la croix, lorsqu’Il a dû être abandonné au moment où Il portait là nos péchés en son corps (Ps. 22 : 16) ? Et l’homme méchant, dans son incompréhension et sa méconnaissance totales de la Personne sainte qui était sur la croix, a pu « l’abreuver de vinaigre » dans sa soif (Ps. 69 : 22 – de David).
            Y a-t-il pour nous, au début d’une nouvelle journée sur la terre, quelque chose de plus important que de rechercher la communion avec notre Dieu – « avec le Père et avec son Fils, Jésus Christ » (1 Jean 1 : 3) ? Il y a devant nous les soucis et les difficultés de la journée, le monde dans lequel nous vivons comme des étrangers et dans lequel nous allons sortir. Est-il pour nous comme un désert aride, où y trouvons-nous quelque source de plaisir ? Qu’il nous soit accordé d’éprouver le grand besoin d’être gardés du monde et de ses « citernes crevassées qui ne retiennent pas l’eau » (Jér. 2 : 13b). Mais si nous ressentons l’aridité et l’absence de tout ce qui peut rafraîchir l’âme du croyant, alors nous rechercherons la présence de notre Seigneur, Lui, « la source des eaux vives » (Jér. 2 : 13a). Nous nous détournerons du monde et nous regarderons vers Celui dont nous pouvons être assurés qu’Il étanchera notre soif – « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive » (Jean 7 : 37). Cette parole du Seigneur Jésus s’adresse aussi bien à celui qui a soif du salut, qu’à ceux qui ont soif de sa présence. Puissions-nous dire comme les fils de Coré : « Toutes mes sources sont en toi ! » (Ps. 87 : 7).

                  J’ai soif de ta présence, divin chef de ma foi ;
                  
Dans ma faiblesse immense, que ferais-je sans toi ?
                  
Des ennemis dans l’ombre, rôdent autour de moi ;
                  
Accablé par le nombre, que ferais-je sans toi ?
                  
Chaque jour, à chaque heure, Oh ! j’ai besoin de toi ;
                  
Viens, Jésus, et demeure auprès de moi.

                                           (Recueil de chants chrétiens « Venez à Moi » – n° 57)

                        « Pour voir ta force et ta gloire, comme je t’ai contemplé dans le lieu saint » (v. 3).
            
Habiter dans la maison de l’Éternel pour y contempler sa beauté et méditer à son sujet dans son temple, c’était ce que David recherchait ardemment, c’était le sujet de ses prières (voir Ps. 27 : 4 ; 23 : 6b). Plus tard, lorsqu’il sera roi, il aura le grand désir de faire monter l’arche de l’Éternel à Jérusalem (voir 1 Chr. 15-16 ; Psaume 132 : 1-9) et il aura à cœur de « bâtir une maison de repos pour l’arche de l’alliance de l’Éternel » (1 Chr. 28 : 2 ; 2 Sam. 7 : 1-2). Ce sera le temple que Salomon, son fils, bâtira pour l’Éternel à partir de tout ce que David avait préparé, disant : « Dans mon affliction, j’ai préparé pour la maison de l’Éternel de l’or... » (1 Chr. 22 : 14) ; « de toute ma force, j’ai préparé... » (1 Chr. 29 : 2) ; « dans mon affection pour la maison de mon Dieu, je donne... » (v. 3). Nous voyons combien être dans la présence de l’Éternel tenait à cœur à David !
            Mais auparavant, il aura connu une longue période durant laquelle il ne lui aura pas été possible de contempler son Dieu « dans le lieu saint », de méditer sur la grandeur de Dieu, sa force et sa gloire. Il était dans le désert, loin de la maison de Dieu.
            Lorsque nous entrons, par la foi, dans le lieu de la présence de Dieu, les « yeux de notre cœur » (Éph. 1 : 18) cherchent-ils à voir notre Seigneur ? Nous pouvons contempler Celui dont l’amour a été « fort comme la mort » (Cant. 8 : 6), et dont la beauté et la gloire peuvent remplir notre cœur. Nous admirons Celui qui est « plus beau que les fils des hommes » (Ps. 45 : 3), nous « voyons Jésus… couronné de gloire et d’honneur » (Héb. 2 : 9). Étant entrés dans le sanctuaire dans la journée dominicale, nous pouvons en sortir fortifiés et encouragés pour une nouvelle semaine dans le désert de ce monde.

                        « Car ta bonté est meilleure que la vie ; mes lèvres te loueront » (v. 4).
            Lorsque David dit : « Moi, dans l’abondance de ta bonté, j’entrerai dans ta maison » (Ps. 5 : 8), il réalise que l’accès à la maison de Dieu lui est accordé par la « surabondante grâce de Dieu » (2 Cor. 9 : 14) qui lui donne l’accès à sa présence même. La bonté, c’est une manifestation de la grâce de Dieu qui découle de son amour (Tite 3 : 4). En hébreu, le mot « bonté » fait référence à la grâce, à la miséricorde, à la faveur de Dieu.
            David place la bonté de Dieu au-dessus même de sa vie sur la terre. Il a expérimenté cette « bonté de Dieu, qui demeure à toujours » (Ps. 138 : 8). Il la rappelle et y fait appel dans de nombreux psaumes (Ps. 31 : 19 : « Oh ! que ta bonté est grande… ! » ; 6 : 4 ; 17 : 7 ; 57 : 10 ; etc.). « Au point du jour », David recherche son Dieu et son cœur s’élève vers Lui pour « célébrer avec joie sa bonté » (Ps. 59 : 17). La bonté dont Dieu aura usé envers lui le conduira à louer ce Dieu si bon, « qui a donné de grandes délivrances à son roi, et qui use de bonté envers son oint, envers David, et envers sa descendance, à toujours » (Ps. 18 : 51).
            Ayant connu cette bonté et en ayant goûté les bienfaits pour lui-même, David aura à cœur, une fois roi, d’imiter son Dieu et « d’user d’une bonté de Dieu » envers Mephibosheth, petit-fils de Saül et boiteux des deux pieds (2 Sam. 9 ; voir aussi 5 : 8).
            Et nous, qui avons connu « la bonté de notre Dieu Sauveur et son amour envers les hommes » par lesquels Il nous a sauvés (Tite 3 : 4), avons-nous réalisé que si nous avons maintenant la vie éternelle, c’est parce que, dans sa grande bonté et dans son immense amour, Dieu nous a « attirés » à Lui (Jér. 31 : 3), nous a « poussés à la repentance » (Rom. 2 : 4), a eu compassion de nous et nous a rachetés (És. 54 : 8b) ? Avons-nous « goûté que le Seigneur est bon » (1 Pi. 2 : 5), sommes-nous conscients d’une telle bonté, d’une telle grâce de Dieu envers nous ? Nous conduit-elle à nous approcher de Lui pour la louange ? Constatons-nous aussi chaque jour la bonté continuelle de notre Dieu envers nous dans notre traversée du désert de ce monde ? Lui en sommes-nous reconnaissants, comme David ?...
            Puissions-nous aussi refléter quelque chose de cette « bonté de Dieu », manifestant envers les autres, comme David envers Mephibosheth, ce caractère de l’amour qui a été « versé dans nos cœurs » par le Saint Esprit qui est en nous (Rom. 5 : 5) et dont le fruit est la bonté (1 Cor. 13 : 4 ; Gal. 5 : 22). La bonté fait partie des six qualités dont les « élus de Dieu, saints et bien-aimés », doivent se revêtir pour ressembler quelque peu au Christ (Col. 3 : 12-14).

                        « Ainsi je te bénirai durant ma vie, j’élèverai mes mains en ton nom » (v. 5).
            Les versets 4 à 8 nous montrent les conséquences pour le croyant du fait qu’il a « vu et contemplé » Dieu dans le sanctuaire de sa présence : il bénit Dieu (il « dit du bien » de Lui) et le loue constamment (Ps. 145 : 1-2 ; 146 : 1-2) ; il est rassasié dans son âme ; il se souvient et il médite ; la joie le remplit ; son âme se lie à son Dieu.
            Conscient et reconnaissant de la bonté merveilleuse de Dieu envers lui, David loue son Dieu, il invoque son nom dans la prière. C’est la grâce, une bonté imméritée, et il en ressent d’autant plus la grandeur ; c’est pourquoi il veut l’invoquer durant toute sa vie.
            Dans nos prières, nous pouvons faire appel à la bonté constante de Dieu envers nous, qui vient répondre à nos besoins et à nos attentes. Dans notre louange, nous pouvons rappeler la grande bonté de Dieu à salut envers nous, célébrer le nom de Dieu « à cause de sa bonté » (Ps. 138 : 2). Puissions-nous le faire « durant notre vie », « sans cesse » (voir Héb. 13 : 15), individuellement et en nous y encourageant mutuellement, en disant avec le psalmiste : « Célébrez l’Éternel ! Car il est bon ; car sa bonté demeure à toujours... Célébrez le Dieu des cieux ! Car sa bonté demeure à toujours » (Ps. 136 : 1, 26).
            Que notre prière – en louange et en intercession - « vienne devant Dieu comme l’encens, l’élévation de (nos) mains comme l’offrande du soir ! » (Ps. 141 : 2).

                        « Mon âme est rassasiée comme de moelle et de graisse, et ma bouche te louera avec des lèvres qui chantent de joie » (v. 6).
            L’âme de David avait « soif de Dieu » (v. 2), la bonté de Dieu l’a pleinement rassasiée. C’est un nouveau motif de louanges pour « le doux psalmiste d’Israël » (2 Sam. 23 : 1). De l’abondance de son cœur plein de joie, sa bouche s’ouvre et la louange en sort, dirigée vers Dieu. « Ma bouche est pleine de ta louange et de ta magnificence, tout le jour », dira-t-il ailleurs (Ps. 71 : 8), d’une louange continuelle. Dieu veut toujours pour les siens ce qu’il y a de meilleur.
            La moelle est cachée au cœur des os, au plus profond de notre être ; elle représente ce qu’il y a de plus intime et vital en nous. C’est un endroit que seule la vivante parole de Dieu peut atteindre, pour nous faire vivre (Héb. 4 : 12 ; Ps. 119 : 50). En Job 21 : 24, il est question de la moelle des eaux qui est « abreuvée ». Dieu désire que nous soyons profondément et intimement abreuvés de la Personne même de Christ, que notre âme soit nourrie et rassasiée de Lui comme de « la moelle du froment », le cœur de ce blé tendre qui nous parle de notre Sauveur qui a donné sa vie pour nous (Ps. 81 : 16 ; 147 : 14b ; voir Jean 12 : 24). Quelle vitalité, quelle force cela donne au croyant, et quelle joie dans son cœur, qui débordera en louange !
            La graisse est ce qu’il y avait de meilleur dans les sacrifices, et elle était exclusivement pour Dieu (Lév. 3 : 16b-17). Mais ceux qui ont connu la bonté de Dieu seront « abondamment rassasiés de la graisse de ta maison » (Ps. 36 : 8). « La bonté qui l’a protégé et abrité devient la portion du fidèle, il y a des joies et des plaisirs qui appartiennent à la maison de Dieu… » (J.N. Darby). Dieu désire que les siens goûtent des bénédictions qu’Il s’est proposé dans son cœur pour eux, « des biens de sa maison » - qu’ils pensent à ces choses et en soient rassasiés (voir Ps. 48 : 10 ; 65 : 5).
            La moelle et la graisse se trouvent ici ensemble, comme nourriture de l’âme. Cela nous parle du dévouement entier de Christ à Dieu dans l’énergie intérieure du cœur – celle de Christ s’offrant pour la gloire de Dieu. Il y a ici une belle appréciation de la Personne de Christ, mais qui toutefois ne s’élève pas à celle que seul le Père a de son Fils (voir Matt. 11 : 27a) – nous remarquons que David dit que son âme est rassasiée « comme de » et non pas « de » moelle et de graisse.
            La Personne de Christ, nourriture, pain de de vie qui rassasie notre âme (Jean 6 : 35, 48, 51), est-elle la joie de notre cœur, une joie « accomplie » - pleine, entière (Jean 15 : 11) - au plus profond de notre être ? Puissions-nous goûter cette nourriture excellente, et que la joie qu’elle produit se manifeste par la louange jaillissant de nos cœurs vers notre Sauveur et vers notre Dieu !

                        « Quand je me souviens de toi sur mon lit, je médite de toi durant les veilles de la nuit  » (v. 7).
            Les méditations de David ont toujours son Dieu comme objet. Durant la nuit même, il pense à Lui, à ce qu’Il est pour lui ; il se souvient de Lui, tel qu’il a pu Le contempler. Il dira dans un autre psaume : « Méditez dans votre cœur sur votre lit et soyez tranquilles » (Ps. 4 : 5). Dans un monde toujours agité et plein de dangers, nous pouvons trouver la tranquillité et la paix lorsque nous sommes occupés du Seigneur. En regardant à Lui, notre cœur ne sera plus inquiet, craintif (Jean 14 : 1, 27b). Nous ne serons plus troublés, des raisonnements ne s’élèveront pas dans nos cœurs » (Luc 24 : 38). Nous réaliserons que « quand il donne la tranquillité », rien ni personne ne nous troublera (Job 34 : 29).
            Durant « les veilles de la nuit » l’âme qui ne peut dormir se souvient de ce que le Seigneur a fait pour elle dans la journée passée, plus encore de ce qu’Il a fait pour elle en la rachetant par ses souffrances et sa mort sur la croix, lui apportant la paix du cœur et de la conscience, un salut assuré.
            Il est bon pour nous, rachetés du Seigneur, de nous souvenir du Seigneur Jésus et de méditer sur son œuvre – « Souviens-toi de Jésus Christ », disait l’apôtre Paul à Timothée (2 Tim. 2 : 8) ; « Souviens-toi de glorifier son œuvre », dit Élihu à Job (Job 36 : 24). Que le Seigneur permette que ce soit cela qui occupe nos pensées, et non pas les soucis de la terre, si nous veillons durant la nuit (voir Ps. 16 : 7 ; Phil. 4 : 7).

                        « Car tu as été mon secours, et à l’ombre de tes ailes je chanterai de joie » (v. 8).
            Nous avons dans ce verset la raison pour laquelle David se souvient et médite au sujet de son Dieu pendant la nuit. Il repasse dans son cœur les bontés et le secours de l’Éternel dans les circonstances difficiles de sa vie dans le désert. Il sait qu’il est bien protégé par son Dieu, qu’il est couvert par « l’ombre de ses ailes ». La puissance et l’amour de Dieu s’étendent sur lui ; les soucis et les peurs s’effacent alors et la joie remplit son cœur et s’exprime par un chant à la gloire de Dieu.
            Dans une prière, il avait demandé à Dieu : « Garde-moi comme la prunelle de l’œil ; cache-moi sous l’ombre de tes ailes, de devant les méchants » (Ps. 17 : 8-9). Fuyant devant Saül qui le poursuivait sans trêve, il pouvait se réfugier sous la protection de son Dieu : « en toi mon âme se réfugie, et sous l’ombre de tes ailes je me réfugie, jusqu’à ce que les calamités soient passées » (Ps. 57 : 2). À cause de la bonté de Dieu qui se manifestait envers lui dans tant de circonstances, David pouvait se mettre à l’abri avec confiance « sous l’ombre des ailes » de l’Éternel (Ps. 36 : 8). Il dira dans un autre Psaume : « Tous ceux qui se confient en toi se réjouiront, ils chanteront de joie à toujours, et tu les protégeras » (Ps. 5 : 12 ; voir encore Ps. 61 : 3-5).
            Dans une circonstance bien difficile, Paul et Silas, battus et jetés dans une sombre prison, les pieds fixés dans des entraves de bois, ont regardé au Seigneur. Ils ont réalisé qu’ils étaient sous la protection divine et que le secours leur viendrait d’en haut (Ps. 121 : 1-2). Alors, au milieu de la nuit, ils entonnent des chants de louanges à Dieu (Act. 16 : 25 ; voir Job 35 : 10). Quelle confiance en Celui dont ils pouvaient dire avec assurance : « Le Seigneur est mon aide ; je ne craindrai pas : que me fera l’homme ? » (Héb. 13 : 6), « car lui-même a dit : ‘’Je ne te laisserai pas et je ne t’abandonnerai pas’’ » (v. 5) ! Il y a des « mauvais jours » (Ps. 27 : 5), des moments difficiles pour le croyant sur la terre, mais il peut regarder au Seigneur et même dans l’épreuve trouver sa joie en Lui.
            Dans les circonstances éprouvantes que nous pouvons traverser, lorsque nous connaissons l’aridité du désert de ce monde et son inimitié contre les saints, puissions-nous avoir cette confiance en Dieu que possédait David, et rechercher, par la prière « l’ombre des ailes » de notre Dieu. « Approchons-nous… avec confiance du trône de la grâce, afin de recevoir miséricorde et de trouver grâce, pour avoir du secours au moment opportun » (Héb. 4 : 16). David, ayant fait pour lui-même l’expérience de la protection de son Dieu alors que Saül cherchait à le tuer, pouvait dire avec assurance à Abiathar : « Demeure avec moi, ne crains pas… près de moi, tu seras bien gardé » (1 Sam. 22 : 23).

                        « Mon âme s’attache à toi pour te suivre, ta main droite me soutient » (v. 9).
            L’âme du croyant a été rassasiée et fortifiée en Christ. Cette bonté de Dieu envers lui, produit le désir de Le suivre dans le chemin. C’est le résultat des affections pour Christ, un Christ connu pour ce qu’Il est et ce qu’Il a fait pour l’âme. Elle désire alors demeurer près de Lui, et le suivre dans le chemin dans lequel Il l’appelle à marcher. Si Pierre a eu besoin d’entendre l’appel du Seigneur à Le suivre, Jean marchait déjà derrière Lui, étant fermement attaché à son Seigneur par Son amour pour lui (Jean 21 : 19-22).
            Cependant, conscient de sa propre faiblesse, le croyant sent qu’il a besoin de s’appuyer sur le bras puissant du Seigneur, le divin Boaz (ce nom signifie : « en lui est la force »). La (main) droite évoque la puissance de Dieu (voir Ps. 44 : 2-3, par exemple). David, au jour de sa délivrance totale de ses ennemis, pourra dire : « Ta main droite m’a soutenu » (Ps. 18 : 36) jusqu’à la victoire finale. Et sa puissance est toujours présente, elle ne faiblit pas, pour soutenir les siens tout au long d’un chemin qui peut être parfois rude et difficile.
            Les forces pour suivre le Seigneur se puisent en Lui et dans sa grâce fidèle. Écoutons l’encouragement adressé par Paul à Timothée et appuyons-nous sur la main puissante de notre Seigneur : « Fortifie-toi dans la grâce qui est dans le Christ Jésus » (2 Tim. 2 : 1). « Parce qu’il est à ma droite je ne serai pas ébranlé », dira David dans un autre psaume (Ps. 16 : 8). C’est aussi un motif de joie pour David, qui peut ajouter : « C’est pourquoi mon cœur se réjouit, et mon âme s’égaie » (v. 9).
            Nous avons toujours besoin de l’aide du Seigneur pour notre marche sur la terre. Notre pied peut facilement glisser, mais alors il y a la bonté de Celui sur lequel nous nous appuyons pour nous soutenir (voir Ps. 94 : 18). Au sujet de celui qui désire suivre le Seigneur, nous pouvons affirmer :

                  Ton bras, Seigneur, le protège :
                  
Il trouve en toi son appui.
                  
Satan l’assiège,
                  
Mais devant lui
                  
Tombe tout piège,
                  
Lorsqu’il te suit.

                                       (Hymnes & cantiques n° 105 str. 3)

                        « Mais ceux qui cherchent à ruiner ma vie entreront dans les parties inférieures de la terre ; on les livrera à la puissance de l’épée, ils seront la portion des renards. Mais le roi se réjouira en Dieu, et quiconque jure par lui se glorifiera ; car la bouche de ceux qui parlent faussement sera fermée » (v. 10-12).
            
La conclusion de ce psaume nous amène au-delà du désert. Le temps du rejet et de la souffrance est passé. Après avoir souffert, David va régner sur tout Israël. C’est le chemin que Christ Lui-même a connu et les prophètes ont rendu témoignage « des souffrances qui devaient être la part de Christ et des gloires qui suivraient » (1 Pi. 1 : 11). C’est aussi le chemin des croyants aujourd’hui ; l’apôtre Paul le confirme : « si nous souffrons, nous régnerons aussi avec lui » (2 Tim. 2 : 12).
            Les ennemis de David connaîtront le jugement. « J’ai retranché tous tes ennemis devant toi », dira l’Éternel au roi David (2 Sam. 7 : 9b). Dieu l’a délivré de tous ses ennemis et de Saül qui l’a pourchassé pendant de nombreuses années (2 Sam. 22 : 1, 49 ; Ps. 18 : 1). C’est alors que David devient roi ; il monte sur le trône d’Israël et il régnera pendant 40 ans (2 Sam. 5 : 4-5 ; 1 Rois 2 : 11). De même, le règne millénaire de Christ sera précédé du jugement de tous ses ennemis et de ceux de son peuple Israël. Son glorieux règne de paix sera établi sur la base de la justice et du jugement (Ps. 97 : 2).
            David peut désormais bénir et exalter son Dieu, son Rocher : « Que Dieu, le rocher de mon salut, soit exalté… qui m’a fait sortir du milieu de mes ennemis. Tu m’as élevé au-dessus de ceux qui s’élèvent contre moi, tu m’as délivré de l’homme violent. C’est pourquoi, Éternel ! je te célébrerai parmi les nations, et je chanterai des cantiques à la gloire de ton nom. C’est lui qui a donné de grandes délivrances à son roi, qui use de bonté envers son oint, envers David, et envers sa descendance, à toujours » (2 Sam. 22 : 47-51). Le Dieu qui a été avec lui dans ses années d’errance et de difficultés et qui ne l’a jamais abandonné pendant toute cette période, demeure « son Dieu », le Dieu dans lequel il trouve sa joie en tout temps.
            À travers David, le roi « pour Dieu » (1 Sam. 16 : 1), nous voyons le Seigneur Jésus, Celui qui doit régner selon les conseils éternels de Dieu. Il est venu dans ce monde, Il a servi, Il a souffert, Il a été humilié, méprisé. Le Roi a été rejeté : « Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous » (Luc 19 : 14). Son peuple s’est moqué de Lui, disant : « Salut, roi des Juifs ! », a craché contre Lui et L’a frappé (Matt. 27 : 29-30). Puis Il a été crucifié comme un malfaiteur. Nous avons déjà considéré combien son âme a eu « soif de son Dieu » lorsqu’Il était sur la croix (Ps. 42 : 2 ; Matt. 27 : 46-48 ; Jean 19 : 28) !
            Mais maintenant, nous avons devant nous le Christ, le Roi victorieux de tous ses ennemis, de la mort même. La joie qui était devant Lui lorsqu’Il est allé jusqu’à endurer la croix remplit le cœur de Celui qui est désormais « assis à la droite du trône de Dieu » (Héb. 12 : 2). Elle est en Dieu et en sa force déployée en résurrection (Ps. 21 : 1). Il va « recevoir les nations pour héritage », et, « pour sa possession, les bouts de la terre » (Ps. 2 : 8). Dieu mettra ses ennemis pour « marchepied de ses pieds » (Ps. 110 : 1, rappelé six fois dans le Nouveau Testament : Matt. 22 : 44 ; Marc 12 : 36 ; Luc 20 : 43 ; Act. 2 : 35 ; Héb. 1 : 13 ; 10 : 13). « Son royaume est un royaume éternel, et sa domination de génération en génération » (Dan. 4 : 3).
            Ceux qui le haïssaient, qui refusaient qu’Il règne sur eux et « ceux qui l’ont percé » (Apoc. 1 : 7 ; Zach. 12 : 10), le reconnaîtront à sa venue « avec les nuées » (Apoc. 1 : 7) comme leur Messie et leur Roi. Ils « verront le Roi dans sa beauté » (És. 33 : 17), sa gloire et sa magnificence. Tout genou - de tous les êtres, dans le ciel, sur la terre et sous la terre - se pliera devant Lui et toute langue reconnaîtra que « Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Phil. 2 : 10-11).


Recherchons l’Éternel

            Et pour nous, qui bientôt régnerons avec Lui, quel bonheur que de pouvoir dès maintenant nous prosterner devant notre Sauveur et notre Seigneur ! Nous Lui rendons grâces pour son amour rédempteur, mais aussi pour sa bonté et ses soins quotidiens envers nous qui désirons nous confier en Lui sur la terre et jusqu’à son prochain retour. En attendant le jour de la délivrance, où nous allons quitter la terre pour entrer au ciel, puissions-nous dire avec David : « Recherchez l’Éternel et sa force, cherchez continuellement sa face » (1 Chr. 16 : 11).


Ph. Fuzier – mai 2024