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Ils ont réconforté mon esprit et le vôtre (1 Cor. 16 : 18).
 
 
            Paul était rempli de tristesse au moment où il écrivait cette première épître aux Corinthiens ; sa rédaction lui a certainement valu des nuits sans sommeil et beaucoup de larmes ! Sa « sollicitude pour toutes les assemblées »  le tenait « assiégé tous les jours », de sorte qu'il pouvait  écrire : « Qui est faible, que je ne sois faible aussi ? Qui est scandalisé, que moi aussi je ne brûle ? » (2 Cor.11 : 28-29).
 
 
 
Paul inquiet et attristé au sujet des Corinthiens
 
            L'apôtre, encouragé par le Seigneur lui-même, avait longtemps travaillé parmi les Corinthiens, enseignant la Parole de Dieu (Act.18 : 10-11). Avec beaucoup de zèle, il avait prodigué les mêmes soins à cette assemblée de Corinthe qu'à celle d'Ephèse (Act. 20 : 20, 27).
            Or, maintenant, de fâcheuses nouvelles au sujet des croyants de Corinthe lui parvenaient, jetant une ombre sur son service. En les évoquant dans sa lettre, il ne manque pas d'indiquer leurs sources : « Il m'a été dit de vous par ceux de la maison de Chloé… » (1 Cor. 1 : 11). Au milieu de ceux qu'il aimait tant dans cette assemblée à Corinthe (2 Cor. 11 : 15), il y avait des dissensions, des procès, une fornication telle quelle n'existait pas même parmi les nations (1 Cor. 5 : 1). Ces croyants s'étaient enflés d'orgueil ; au lieu de reconnaître avec gratitude les effets de la grâce de Dieu, ils étaient remplis de prétention. Ils semblaient avoir oublié que s'ils ne manquaient d'aucun don de grâce, en attendant la venue du Seigneur, tout venait d'en Haut (1 Cor. 1 : 7) !
            L'apôtre, conduit par l'Esprit de Dieu, s'est donc senti tenu de leur écrire pour les avertir de façon solennelle : « Frères, je n'ai pas pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels » (1 Cor. 3 : 1) ! Maintenant, tout en poursuivant son voyage missionnaire, rempli d'une grande sollicitude, il attend avec impatience de meilleures nouvelles. Il désire tant êtrerassuré en apprenant que, mis à l'épreuve, ses frères de Corinthe se montrent désormais obéissants (2 Cor. 2 : 9) !
 
 
 
L'encouragement de l'apôtre par trois frères originaires de Corinthe
 
            Les débats intérieurs que connaissait alors l'apôtre Paul sont du même ordre que ceux du psalmiste : « Pourquoi es-tu abattue, mon âme, et es-tu agitée au-dedans de moi ? Attends-toi à Dieu ; car je le célébrerai encore : sa face est le salut. (Ps. 42 : 5). Dans de telles circonstances, la venue de trois frères originaires de Corinthe était pour lui une grande consolation. Si Paul, réjoui de leur venue, dit : « Ils ont suppléé à ce qui manquait de votre part » (voir aussi 2 Cor. 11 : 8-9 ; Phil. 2 : 30), il peut ajouter : « Ils ont récréé mon esprit ». Leur venue a le même effet sur l'apôtre que des ondées rafraîchissantes sur la terre, après une période de sécheresse. Il y avait parmi ces frères, outre Fortunat et Achaïque, Stéphanas.
            A propos de cette maison de Stéphanas qui était « les prémices de l'Achaïe » (voir aussi Rom. 16 : 5 : Epaïnète était les « prémices de l'Asie »), Paul peut dire : « ils se sont voués au service des saints » (1 Cor. 16 : 15). Ces croyants avaient les mêmes dispositions d'esprit que ceux des assemblées de Macédoine. L'apôtre peut, avec joie, les donner en exemple en montrant quel est le secret de leur dévouement envers les saints : « ils se sont donnés premièrement eux-mêmes, d'abord au Seigneur,  puis à nous, par la volonté de Dieu » (2 Cor. 8 : 5).
            Paul, avec ses infirmités, éprouvait parfois le besoin d'être secouru et encouragé comme tous les autres rachetés du Seigneur ; ces trois frères (Stéphanas, Fortunat et Achaïque), préparés eux-mêmes par le Seigneur, sont rendus capables de le faire.
            L'apôtre était d'abord l'objet des soins constants du Seigneur, tout particulièrement lorsqu'il était un peu découragé. Alors qu'il regrettait d'avoir usé d'un stratagème pour semer la discorde parmi ses ennemis, le Seigneur ne s'était-il pas tenu près de lui en lui disant : «  Aie bon courage » ? En même temps, il lui était révélé qu'il devrait aller à Rome pour y rendre témoignage, comme à Jérusalem (Act. 23 : 6-11). Cette assurance a soutenu Paul tout le long de son terrible voyage par mer (Act. 27 : 20). Plus tard,  pour le bien de son serviteur fatigué approchant de Rome, le Seigneur allait mettre au coeur des frères d'aller à sa rencontre ; « quand il les vit, Paul rendit grâces à Dieu et prit courage »(Act. 28 : 15).
 
 
 
Un précieux service à remplir envers nos frères
 
            Toutes ces activités de l'amour en faveur des autres membres du corps de Christ sont souvent ignorées ou en tout cas tenues pour négligeables. Pourtant, elles ont une place de choix dans les pages du saint Livre. Ne sous-estimons pas la valeur d'un mot de réconfort, de quelques paroles d'encouragement ou simplement d'une main secourable tendue à celui qui se trouve dans un passage difficile. Le Seigneur Jésus dit que  même un verre d'eau froide donné à « un de ces petits » ne perdra pas sa récompense : « vous l'avez fait à moi », précise-t-Il (Matt. 25 : 40). Ceux qui nous entourent peuvent estimer tout cela de peu de valeur, mais tout est soigneusement noté au ciel.
            N'oublions pas un autre caractère important du service de ces trois frères auprès de Paul. Ils appartenaient, nous l'avons déjà mentionné, à cette assemblée à Corinthe dont l'état était alors pour Paul un grand sujet de tristesse. Allaient-ils  lui raconter en détail ce qui se passait dans leur assemblée locale ? Ils s'en gardent ! Il est possible qu'ils l'aient informé de quelques circonstances nouvelles, mais ils estiment plutôt que leur rôle est d'encourager avant tout ce serviteur de Dieu au point de vue spirituel !
            Ainsi, Paul sera en mesure de réaliser en pratique ses propres paroles : « Etant dans la tribulation de toutes manières, mais non pas réduit à l'étroit ; dans la perplexité, mais non pas sans ressource ; persécutés, mais non pas abandonnés ; abattus, mais ne périssant pas, portant toujours partout la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit magnifiée dans notre chair mortelle » (2 Cor. 4 : 8-11).
            Est-ce notre manière d'agir vis-à-vis des autres, ou parlons-nous facilement à nos frères des difficultés qui ont pu surgir dans l'assemblée locale et des erreurs discernées chez noscompagnons d'oeuvre ?
            Beaucoup deviennent ainsi les victimes consentantes d'un « syndrome » qui consiste à dire que, décidément, tout va de mal en pis ! Alors tout ce que l'on pense être un signe du déclin spirituel devient un sujet favori de conversation. C'est, pour un rapporteur, ce que la Parole appelle une friandise (Prov. 26 : 22). Si notre esprit se nourrit de la sorte, nous devenons inévitablement de plus en plus amers et découragés. Dès lors, il n'y a plus de sujets de joie « dans le Seigneur » ! De telles déviations chez un croyant sont en contradiction avec les recommandations données par Paul, alors qu'il est emprisonné : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; encore une fois, je vous le dirai : réjouissez vous » (Phil. 4 : 4).
            En présence d'épreuves variées, et peut-être affligés par l'activité de personnes qui s'écartent de la vérité révélée dans l'Ecriture, imitons les visiteurs de Paul. Il est toujours possible de servir le Seigneur, si seulement notre coeur Lui reste attaché! Malgré des circonstances humiliantes dans leur assemblée locale, ces bien-aimés nerestaient pas inactifs : ils étaient prêts à servir le Seigneur en faveur de leurs frères, où Il le jugerait bon. L'apôtre précise même que leur amour avait également récréé l'esprit des fidèles dans la souffrance, à Corinthe !  Plusieurs d'entre  eux étaient sans doute accablés devant le désordre qui régnait dans leur rassemblement.
            Servir le Seigneur, ce n'est pas chercher à faire de grandes choses ou même avoir un service public. La plupart des services peuvent heureusement rester cachés, connus de Dieu seul. Soyons volontaires pour les assumer, car même si ceux qui sont autour de nous les ignorent, ils seront révélés au jour de Christ : alors, Il sera « glorifié dans les siens, admiré dans tous ceux qui auront cru » (2 Thes. 1 : 10). Des actes qui ont paru insignifiants auront une portée éternelle.
 
 
 
D'autres serviteurs à imiter
 
            Bien des exemples sont donnés par l'Ecriture d'une telle activité, plutôt ignorée.
 
            Citons cette servante qui est allée avertir Akhimaats et Jonathan de ce qui se tramait contre David chez Absalom. Ceux-ci, à leur tour, avertissent le roi en temps utile, et il peut se mettreà l'abri, ainsiquetoussesserviteurs (2 Sam. 17 : 17).
            Souvenons-nous aussi de cette petite fille, emmenée captive au pays des Syriens. Sans le moindre ressentiment à l'égard de celui qui la retient captive, elle prend à coeur la terrible maladie de Naaman, le chef de l'armée. Elle montre sa foi en affirmant que le prophète en Israël pourra certainement le guérir de sa lèpre. Cet homme, en effet, guérira et deviendra surtout un adorateur du vrai Dieu (2 Rois 5 : 3, 14-15).
            Citons encore le neveu de l'apôtre Paul. Il va avertir le chiliarque du guet-apens des Juifs décidés à tuer Paul et leurs intentions sont déjouées (Act. 23 : 16-23).
 
            En ce qui touche personnellement l'apôtre Paul, on trouve dansl'Ecriture plusieurs personnes qui ont été en aide ou en consolation, de la part de Dieu, à ce serviteur appelé à beaucoup souffrir pour le nom de Jésus (Act. 9 : 16).
            Ainsi Onésiphore  a souvent consolé l'apôtre. Il n'a point eu honte de sa chaîne, il l'a soigneusement cherché et trouvé dans les terribles prisons de Rome, du temps de Néron. Aussi Paul s'écrie-t-il : « Le Seigneur lui fasse trouver miséricorde de la part du Seigneur dans ce jour-là (celui du tribunal de Christ) » ; et s'adressant à Timothée, il ajoute : «  tu sais mieux que personne combien de services il a rendu dans Ephèse » (2 Tim. 1 : 16-18).
Phoebé, servante de l'assemblée à Cenchrée, a été en aide à plusieurs ; Paul rend témoignage qu'elle l'a été aussi pour lui (Rom. 16 : 1-3).
            D'autres ont eu également le privilège de s'approcher et de consoler Paul pendant son emprisonnement. La Parole cite en particulier Aristarque, son compagnon de captivité ; Marc, le neveu de Barnabas, avec lequel l'apôtre avait retrouvé une heureuse communion ; Jésus appelé Juste et encore Epaphras, un Colossien qui combattait aussi par ses prières pour son assemblée et celle, toute proche, de Laodicée  De tous ceux-ci Paul dira qu'ils lui ont apporté de la consolation (Col.4 : 10-12) ! Toutefois des liens discrets mais plus profonds encore le liaient à Luc, et surtout à Timothée qui l'avait servi « comme un enfant sert son père » (Phil. 2 : 19-23).
            Enfin, mentionnons particulièrement Epaphrodite.  Paul l'appelle  « mon frère, mon compagnon d'oeuvre et mon compagnon d'armes » (Phil. 2 : 25), ce qui montre la solidité de leurs liens en Christ ! Il avait été l'envoyé des Philippiens et leur ministre pour les besoins de l'apôtre. Car eux aussi s'étaient montrés pour un temps peu fidèles, comme les Corinthiens. Epaphrodite était venu compléter ce qui manquait à leur service. Or, au cours de cette mission où il avait exposé sa vie, il était tombé gravement malade. On voit sa délicatesse : il pensait à l'inquiétude de ses frères et peu à lui-même. Mais  « Dieu avait eu pitié de lui » et de moi, déclare Paul. L'apôtre anticipe le retour de ce frère à Philippes. Il évoque leur joie et déclare qu'ainsi il aura lui-même  « moins de tristesse » ! 
            « Reconnaissez de tels hommes » (1 Cor. 16 : 18) : cette exhortation adressée aux Corinthiens suite à la visite de leurs trois frères a une portée voisine de celle que  Paul donne aux Philippiens au sujet d'Epaphrodite : « Recevez-le donc dans le Seigneur avec une pleine joie et honorez de tels hommes » (Phil. 2 : 29). Il faut sentir toute l'importance de telles recommandations apostoliques dans le temps actuel. Un certain mépris de toutes les formes d'autorité s'installe, jusque dans l'Assemblée. Or c'est le Seigneur qui a suscité de tels frères pour le bien de celle qu'Il aime (Phil. 1 : 1).  
   
 
            Que durant toute notre course notre désir fervent soit d'être, pour la gloire de Dieu, une aide et non une entrave à l'égard de nos frères et soeurs. Craignons de répandre sur notre passage des sujets de découragement. Prenons garde à la médisance et à la calomnie. Apportons cette parole dite en son temps, qui est bonne (Prov. 15 : 23), afin qu'il puisse être dit avec reconnaissance : « il a réconforté mon esprit » ! 
                 
                                                                                       Ph. L         18.07.07
 
 
               Réjouissons-nous chrétiens, réjouissons-nous chrétiens,
               Jésus bientôt dans les siens fera resplendir sa gloire.
               Oui, Seigneur, tu vas venir, oui, Seigneur, tu vas venir
               Avec Toi nous réunir, avec toi nous réunir,
               Et consommer ta victoire.