bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :
Un chant de joie le matin
 
 
 
            « Le soir, les pleurs viennent loger avec nous, et le matin il y a un chant de joie » (Ps. 30 : 5).
 
 
            Dans sa sagesse, le Créateur a ordonné les choses de manière qu'à chaque journée de travail et de fatigue succède la nuit pendant laquelle ses créatures peuvent se reposer et acquérir des forces nouvelles pour le lendemain. Il a placé le soleil et la lune « dans l'étendue des cieux pour donner de la lumière sur la terre, et pour dominer de jour et de nuit, et pour séparer la lumière d'avec les ténèbres » (Gen. 1 : 17-18). Cela était « bon » et devait rester ainsi tant que seraient les jours de la terre : « les semailles et la moisson, et le froid et le chaud, et l'été et l'hiver, et le jour et la nuit » ne devaient pas cesser (Gen. 8 : 22).
            Cependant depuis la chute, les mots « jour » et « nuit » ont pris aussi un sens symbolique. Moralement parlant, par le péché la nuit a envahi le monde. « Les ténèbres couvriront la terre, et l'obscurité profonde, les peuples » (Es. 60 : 2). Satan est maintenant le prince de ce monde, et tout homme qui n'est pas encore racheté se trouve sous le « pouvoir des ténèbres » (Col. 1 : 13). Il « est dans les ténèbres, et il marche dans les ténèbres, et il ne sait où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux » (1 Jean 2 : 11). Les conséquences en sont la mort et le deuil, les cris et les peines (Apoc. 21 : 4) dans un monde qui est plein de violence.
 
 
            Le sentier du racheté le conduit à travers ces ténèbres ; comme « enfant de lumière », il les ressent fortement et il souffre dans un tel environnement. Il a part aux conséquences du péché qui est entré dans le monde. Il peut tomber malade et devenir invalide aussi longtemps que le Seigneur laisse les siens dans le monde, il vieillit et doit passer par la mort. Parce qu'il marche dans la lumière, il est méprisé et haï dans le monde et même persécuté. Il est aussi à l'école de Dieu. Asaph n'est pas le seul qui a dû dire : «J'ai été battu tout le jour, et mon châtiment revenait chaque matin » (Ps. 73 : 14).
            Cependant, le croyant peut toujours à nouveau faire l'expérience que si « le soir, les pleurs viennent loger » - (le soir dure aussi longtemps que Dieu le trouve bon dans sa sagesse et son amour) – « le matin il y a un chant de joie ». Dieu entend la supplication et les cris de ses enfants et Il les console merveilleusement. Ne peut-Il pas leur donner, au milieu de la nuit du monde, soulagement et délivrance dans l'affliction ? Aussi peuvent-ils dire : « Nous sommes entrés dans le feu et dans l'eau, et tu nous as fait sortir dans un lieu spacieux » (Ps. 66 : 12). Au lieu d'avoir peur du lendemain, ils font l'expérience par la foi que les compassions de Dieu sont nouvelles chaque matin et que sa fidélité est grande (Lament. 3 : 23).
 
            Au milieu des ténèbres de ce monde, quelle source permanente d'encouragement n'avons-nous pas aussi, amis chrétiens, dans « l'espérance proposée, laquelle nous avons comme une ancre de l'âme, sûre et ferme » (Héb. 6 : 19) ! L'homme qui veut vivre sans Dieu, mais qui se confie en l'homme, est maudit ; il ne verra pas quand le bien arrivera (Jér. 17 : 5-6), ni maintenant, ni après sa mort. Par contre, le croyant est inclus dans le merveilleux plan de salut de Dieu. Ses attentes se fondent sur le « Dieu d'espérance » tout-puissant, qui opère toutes choses selon le conseil de sa volonté (Eph. 1 : 11). C'est pourquoi le racheté peut aller son chemin rempli « de toute joie et paix en croyant » (Rom. 15 : 13), sachant qu'il possède :
                        - une espérance vivante (1 Pierre 1 : 3) ; car elle est concentrée sur Jésus Christ (1 Tim. 1 : 1), qui est ressuscité d'entre les morts et en qui Dieu met son conseil à exécution ;
                        - une bonne espérance (2 Thes. 2 : 16) ; elle n'a trait qu'au bien que le Dieu d'espérance opérera par Christ et non pas à la manière d'agir de l'homme qui est mauvaise ;
                        - une bienheureuse espérance (Tite 2 : 16) ; car son accomplissement ne laisse aucun désir inassouvi : être pour toujours là où notre Seigneur Jésus est, auprès de lui dans la maison du Père, auprès de lui qui nous a aimés et s'est donné lui-même pour nous, c'est là le bonheur parfait et immuable ;
                        - une meilleure espérance que celle d'Israël (Héb. 7 : 19) ; car nous attendons un héritage incorruptible, sans souillure, immarcescible, lequel est conservé pour nous dans les cieux ; notre espérance est « la gloire de Dieu » même (Rom. 5 : 2).
 
 
            Nous savons, nous croyants, que Dieu a un plan pour son Assemblée, pour Israël et pour le monde, un conseil qu'Il accomplira de la manière et au moment qu'Il voudra. Personne ne peut l'en empêcher ou y changer quelque chose. Il nous a communiqué ce plan point par point dans sa Parole parce qu'Il veut avoir en cela communion avec nous. Maintenant déjà, nous devons nous réjouir de notre glorieux héritage, mais aussi estimer le monde, qui va au-devant du jugement, comme Lui le fait. Cela doit aussi nous encourager à un service zélé pour l'évangélisation.
            Penons donc la peine d'apprendre à connaître en détail le plan de Dieu concernant les événements qui auront lieu partiellement déjà dans un proche avenir. L'apôtre Pierre dit au sujet de cette parole prophétique : « à laquelle vous faites bien d'être attentifs, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur » (2 Pier. 1 : 19).
            Qu'arriverait-il si nous réduisions la flamme de cette lampe dans nos coeurs, de telle sorte que la mèche ne donne plus qu'une faible lueur ? Eh bien, ce serait pour nous aussi l'obscurité dans le monde ! Nous nous priverions de la puissante consolation, de l'espérance qui nous est donnée. Nous agirions comme le monde qui ne voit que les choses visibles, matérielles et terrestres, et nous nous inquiéterions à leur sujet. Nous oublierions alors que « la terre et les oeuvres qui sont en elle seront brûlées entièrement » et que « toutes ces choses seront dissoutes ». Nous négligerions, par conséquent, de nous appliquer à une sainte conduite et à la piété (cf. 2 Pier. 3 : 10-11) et nous manquerions d'accomplir la mission pour laquelle nous sommes envoyés dans ce monde par le Seigneur Jésus : être des témoins fidèles.
            Ce n'est pas cela que nous voulons, n'est-ce pas ! Nous désirons beaucoup plutôt imiter l'exemple stimulant de l'apôtre Paul qui a cherché à régler la lumière de sa lampe sur « maximum ». « Gagner Christ » était sa devise. Il regardait tout le reste comme étant une perte et même comme des ordures (Phil. 3 : 8). Ses épîtres révèlent qu'il gardait son oeil fixé sur Christ dans la gloire. Ressuscité avec le Christ (comme nous le sommes aussi), il cherchait les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu (Col. 3 : 1). Sa vie et son service, qui lui étaient entièrement consacrés, se déroulaient dans la lumière du jour à venir du Seigneur, jour dans lequel toutes choses seront manifestées à son tribunal (2 Cor. 5 : 10).
            Certes, lui aussi était entouré des ténèbres de ce monde. Il était harcelé et persécuté de tous les côtés comme aucun d'entre nous. Il s'est trouvé dans d'innombrables nécessités et périls (2 Cor. 11 : 23-33). Et pourtant la lumière demeurait dans son coeur. Il était un homme heureux parce que pour lui, vivre c'était Christ (Phil. 1 : 21).
 
            « Encore très peu de temps, et celui qui vient viendra, et il ne tardera pas » (Héb. 10 : 37). Il tirera les siens des ténèbres de ce monde et les introduira tous ensemble avec des corps glorifiés dans les demeures de la maison du Père, dans la resplendissante et bienheureuse lumière du ciel, là où Il se trouve, là où est notre Père. Alors ce sera pour nous le matin du chant de joie sans fin ; les pleurs, les soucis et les soupirs se seront enfuis pour toujours. Il n'y aura plus de nuit (Apoc. 21 : 25 ; 22 : 5), car l'Agneau est la lampe de la nouvelle Jérusalem.
 
 
                                                           W. Gschwind - « Conseils pour la vie nouvelle »