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LA PREMIERE EPITRE DE PIERRE (4)

 
 1 PIERRE : chapitre 2 (suite)
           3- La vie pratique des croyants comme « forains et gens de passage » : v. 11-17
           4- Jésus Christ : v. 21-25
 
 
1 PIERRE : chapitre 2 (suite)
 
 
 
            Par leur conduite comme « forains et gens de passage » dans ce monde (v. 11), les chrétiens doivent faire contraste avec les non-croyants. Souvent incompris par leur entourage, ils peuvent néanmoins montrer par leur attitude qu'ils possèdent par la foi en Jésus Christ une joie et une liberté qu'aucun plaisir futile ou impur ne pourrait compenser.
            Ils sont exhortés, « pour l'amour du Seigneur », à respecter l'ordre établi  (v. 13) ; leur attitude est dictée par Dieu qu'ils sont appelés à glorifier.
            Le modèle parfait de Christ est placé devant eux par l'apôtre (v. 21) ; en marchant sur ses traces bénies, ils accomplissent la dernière injonction du Seigneur à Pierre : « Toi, suis-moi » (Jean 21 : 23).
 
           
 
            3- La vie pratique des croyants comme « forains et gens de passage » : v. 11-17
 
 
                        3.1 : Le croyant, un étranger sur la terre
 
 
            Les Juifs croyants auxquels l'apôtre s'adresse étaient dispersés parmi les nations, loin du pays d'Israël (1 : 1) ; ils étaient donc vus comme des étrangers dans les lieux où ils séjournaient, et ils devaient subir de l'opprobre de la part de ceux qui les entouraient. Mais, comme tous les croyants, ils pouvaient être considérés aussi comme des étrangers parce qu'ils étaient du ciel.
 
            Leur condition d'étrangers dans ce monde revêtait donc un double caractère, puisqu'ils étaient :
                        - étrangers parmi les nations, en raison du jugement de Dieu qui les avait chassés de leur héritage terrestre
                        - étrangers pendant le « temps de leur séjour ici-bas » (1 : 17), parce que la grâce de Dieu les avait appelés à « sa gloire éternelle dans le Christ Jésus » (5 : 10).
 
            Ainsi, sur la terre, celui qui n'a pas accepté la grâce de Dieu offerte en Jésus Christ est étranger dans les cieux ; le croyant, lui, est étranger dans le monde, en route vers sa patrie céleste (Héb. 11 : 10, 16).
 
            En s'adressant aux croyants d'Ephèse, l'apôtre Paul utilise les  mêmes termes que Pierre (forains et étrangers), mais avec une autre application : « vous n'êtes plus étrangers ni forains, mais vous êtes concitoyens des saints et gens de la maison de Dieu » (Eph. 2 : 19). Paul rappelle à ces croyants des nations qu'ils étaient étrangers aux promesses faites par Dieu à son peuple, mais que désormais, unis aux croyants issus d'Israël, ils faisaient partie avec eux  d'une nation nouvelle, possédant ensemble une patrie céleste et une demeure permanente, la maison de Dieu.
 
            Contemplant déjà les gloires de la cité préparée pour les saints (Héb. 11 : 8-10), Abraham pouvait dire aux habitants du pays de Canaan : « je suis étranger, habitant parmi vous ». Il reçut des fils de Heth ce remarquable témoignage : « tu es un prince de Dieu au milieu de nous » (Gen. 23 : 4, 6).
            Comme tous ceux qui sont morts dans la foi, le patriarche a confessé qu'il était « étranger et forain sur la terre » (Héb. 11 : 13).
 
 
                        - S'abstenir des convoitises charnelles :
 
            Laissés pour un temps dans ce monde comme dans une résidence provisoire, les croyants sont exhortés à y vivre en s'abstenant des « convoitises charnelles » (v. 11). En effet, la chair dans le croyant lutte contre les progrès spirituels de son âme. Les convoitises provenant du monde qui l'entoure (1 Jean 2 : 16-17) et la « corruption » qui s'y trouve (4 : 4) attirent l'homme charnel. Mais le chrétien fidèle se détourne de ces choses, sachant qu'il est « mort aux péchés » (v. 24) et qu'il vit désormais pour Dieu (4 : 2). Par amour pour Christ qui a souffert pour lui et qui a payé le prix de son salut (v. 21 ; 1 : 9, 19), il se préserve de tout ce qui tend à « faire la guerre » à son âme.
 
            Satan cherche constamment à nourrir l'orgueil et l'ambition de l'homme et à le séduire au moyen de multiples tentations. « Que profitera-t-il à un homme s'il gagne le monde entier, et qu'il fasse la perte de son âme », a dit Jésus à ses disciples (Matt. 16 : 26).
 
            Amis chrétiens, ces « convoitises charnelles qui font la guerre à l'âme » ne sont-elles pas toutes sortes de pièges qui peuvent nous faire trébucher ? Bien des choses, en apparence insignifiantes, peuvent venir interrompre notre communion avec Dieu et nous priver d'une véritable croissance spirituelle. « Ayant purifié nos âmes par l'obéissance à la vérité » (1 : 22), veillons à maintenir cette pureté intérieure par le jugement de nous-mêmes, la méditation de la Parole de Dieu et la prière. Si notre coeur est vraiment purifié par le Seigneur, notre témoignage extérieur sera bon.
 
 
                        - Avoir une conduite honnête
 
            L'apôtre Pierre a d'abord mis en garde les croyants contre les convoitises charnelles en eux, car comment pouvaient-ils rendre témoignage autour d'eux s'ils succombaient à la convoitise ? Il les exhorte donc maintenant quant à leur conduite extérieure : « ayez une conduite honnête parmi les gens des nations » (v. 12a). Ces derniers devaient être convaincus que les « bonnes oeuvres » des chrétiens étaient dignes du Seigneur, reconnaissant ainsi que Dieu travaillait par leur moyen.
 
            Une conduite pure et droite n'est-elle pas un moyen de faire luire la lumière divine devant les incrédules ? (Matt. 5 : 16) ? Ceux-ci sont jugés par cette lumière et peuvent être amenés eux-mêmes à recevoir « la lumière de la vie » (Jean 8 : 12).
            Nombreux sont sans doute encore aujourd'hui ceux qui « médisent » des croyants, « comme des gens qui font le mal » (v. 12b). De telles calomnies étaient portées contre les croyants juifs destinataires de l'épître, mais Pierre leur indique qu'il arriverait un jour où leurs accusateurs seraient amenés à rendre gloire à Dieu (v. 12c). En effet, ayant connu la grâce de Dieu pour eux-mêmes, ils se souviendraient des bonnes oeuvres qu'ils avaient pu observer chez les fidèles témoins du Seigneur.
             N'est-ce pas un encouragement pour nous, croyants, de penser que Dieu se manifeste à des âmes, « au jour de la visitation » en grâce, en leur faisant reconnaître qu'Il bénit ceux qui reçoivent sa grâce et « marchent » dans les « bonnes oeuvres qu'Il a préparées à l'avance » (Eph. 2 : 10).
 
 
                        3.2 : La soumission aux autorités
 
            Bien qu'étant étrangers dans ce monde, les croyants ont à se soumettre à l'ordre et au gouvernement des hommes. Cette soumission aux autorités est réalisée « pour l'amour du Seigneur » (v. 13).
            Paul exhortait les chrétiens romains à se soumettre aux autorités, en leur rappelant qu'elles sont « ordonnées de Dieu » (Rom. 13 : 1). Toute autorité instituée parmi les hommes est voulue par Dieu ; cet ordre remonte au temps de Noé, Dieu ayant alors institué le principe de l'autorité afin de freiner le débordement du mal dans la société (Gen. 9 : 6).
            Le croyant reconnaît cette institution divine, même si l'exercice de l'autorité leur paraît arbitraire ou injuste ; toutefois, si ceux qui la détiennent  se trouvent, par l'usage qu'ils en font, en contradiction flagrante avec la volonté de Dieu, le chrétien devra « obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes » (Act. 5 : 29) : c'est ce que firent les apôtres à Jérusalem (Act. 4 : 19) ou les trois jeunes Hébreux à Babylone (Dan. 3 : 18).
 
            Pierre exhorte les croyants à être soumis au chef de la nation (le roi) et à ses subordonnés (les gouverneurs). Ceux-ci avaient la mission de maintenir l'ordre et la justice dans le pays et ils auraient dû « louer ceux qui faisaient le bien » (v. 13-14). Le fait qu'ils soient défaillants dans leur mission ne changeait rien au devoir des chrétiens qui, en faisant le bien, pouvaient « fermer la bouche à l'ignorance des hommes dépourvus de sens » (v. 15).
 
 
                        3.3 : La liberté au service du bien
 
            La soumission a l'autorité ne rend pas le chrétien asservi aux hommes, car il est libre : par l'oeuvre de Christ, il a été libéré du péché, de la loi et de Satan (Rom. 6 : 17-19). Mais cette liberté ne favorise nullement la méchanceté (v. 16) ; elle fait du croyant un « esclave de Dieu », heureux d'accomplir le bien pour la satisfaction de son Maître. La règle de la vie chrétienne montrée dans toute l'épître, c'est « l'obéissance.
 
 
            Se souvenant qu'il a été « acheté à prix » (1 Cor. 6 : 19), le croyant peut répondre aux quatre brèves exhortations du verset 17 :
                        - « honorez tous les hommes » : les Juifs avaient eu tendance à mépriser les gens des nations et ceux-ci agissaient de même à leur égard, mais les croyants doivent reconnaître la dignité conférée par Dieu à tout homme, en le respectant et en lui portant secours avec miséricorde.
                        - « aimez tous les frères » : l'amour fraternel (1 : 22) s'exerce envers tous ceux qui font partie d'une même famille, celle de Dieu.
                        - « craignez Dieu » : la crainte de Dieu est accompagnée du désir de l'honorer et de Lui être agréable.
                        - « honorez le roi » : il faut veiller à porter un honneur particulier à ceux auxquels Dieu accorde une dignité spéciale sur la terre.
 
 
            L'apôtre va montrer maintenant aux chrétiens comment ils peuvent honorer le Seigneur dans le cadre quotidien de leur travail ou de leur famille. Il commence par s'adresser aux « domestiques » (v. 18).
 
 
                        3. 4 : La soumission des serviteurs
 
            Les domestiques accomplissent les tâches dans la maison ; cependant, les exhortations qui leur sont données s'appliquent à tous ceux qui travaillent en étant soumis aux directives d'un supérieur. S'ils ont affaire parfois à des maîtres « bons et doux », ils ont souvent à se soumettre à ceux qui sont « fâcheux ». Alors ils doivent s'en remettre au Seigneur afin d'exécuter leurs tâches sans réticence, en se souvenant des paroles de l'apôtre Paul : « quoi que vous fassiez, faites-le de coeur, comme pour le Seigneur et non pour les hommes, sachant que du Seigneur vous recevrez la récompense » (Col. 3 : 23-24).
 
            La fidélité dans le service peut amener à souffrir injustement de la part des hommes (v. 19). La souffrance est liée à l'obéissance de Jésus Christ ; aussi le chrétien ne s'étonnera-t-il pas d'avoir à la connaître à travers les tentations (1 : 6) et de la part d'un monde injuste (3 : 14), opposé à Christ (4 : 14).
 
            C'est en gardant une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes (v. 19 ; 3 : 16) que nous serons véritablement heureux. Par obéissance à Dieu, nous serons peut-être obligés de refuser ce qui nous est proposé, et nous en subirons alors des conséquences que nous supporterons patiemment en nous remettant à « Celui qui juge justement (v. 23).
 
            Mais endurer des souffrances alors que nous sommes coupables n'est pas à rechercher, parce que, dans ce cas, nous recevons un jugement mérité  (3 : 17 ; 4 : 15).
 
            « Souffrir en faisant le bien est digne de louange devant Dieu » (v. 20) : c'est à cela que les croyants sont appelés, car c'est ce qu'a réalisé leur Sauveur tout au long de son chemin de fidélité.
 
 
 
            4- Jésus Christ : v. 21-25
 
 
                        4.1 : Christ, le modèle des croyants 
 
            « Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle (littéralement : un modèle d'écriture à copier), afin que vous suiviez ses traces » (v. 21).
 
            L'apôtre place devant les coeurs des croyants le parfait modèle, Celui qui « a passé de lieu en lieu faisant du bien... car Dieu était avec lui » (Act. 10 : 38). En suivant ses traces, nous donnerons la preuve de notre obéissance à ses commandements et de notre communion avec lui (1 Jean 2 : 5-6).
 
            Au sujet de Christ, le prophète Esaïe avait annoncé qu'il n'y avait « pas de fraude dans sa bouche » (Es. 53 : 9).
            Trois apôtres rendent témoignage à l'égard de « Jésus Christ le juste » (1 Jean 2 : 1) :
                        - Pierre : Il « n'a pas commis de péché » (v. 22)
                        - Paul : Il « n'a pas connu le péché » (2 Cor. 5 : 21)
                        - Jean : « Il n'y a point de péché en Lui » (1 Jean 3 : 5).
 
            La perfection de Jésus, l'homme sans péché, faisait ressortir l'iniquité des hommes qui l'entouraient. Ceux-ci jetaient du déshonneur sur lui en l'outrageant (v. 23), mais Il endurait tout. N'avait-il pas dit : « Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre » (Jean 8 : 18-19) ?
            Quelle souffrance pour Lui, à l'approche de la croix, de ressentir l'opprobre et le mépris des hommes ! (Ps. 102 : 8 ; Ps. 69 : 9). Alors qu'on l'injuriait, il a gardé le silence. Il est « devenu comme un homme qui n'entend point et dans la bouche duquel il n'y a pas de réplique » (Ps. 38 : 14).
            Devant les accusations injustes, il n'a pas ouvert la bouche : « Il a été opprimé et affligé... il a été comme une brebis muette devant ceux qui la tondent » (Es. 53 : 7).
            Il se taisait devant les hommes (Matt. 26 : 63 ; 27 : 12-14 ; Luc 23 : 9), car sa ressource était en Dieu.
 
            Jésus « ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement » (v. 23). Il a prié pour ses persécuteurs : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font » (Luc 23 : 34). Il s'en est remis à son Dieu (Ps. 22 : 11, 19-20) ; s'étant confié pleinement en Lui, Il pourra dire : « Il me délivra, parce qu'il prenait son plaisir en moi (Ps. 18 : 19).
 
 
            Que l'exemple parfait de Jésus reste devant nous, chrétiens. Face à des paroles méchantes, sachons nous taire et réaliser que notre ressource est en Dieu. Si nous avons parfois à exhorter ou à reprendre, souvenons-nous que jamais nous ne devons rendre d'outrage ou menacer.
             N'avons-nous pas dans la Parole de Dieu tous les enseignements et les exhortations nécessaires pour suivre le parfait modèle de Christ ? Que sa personne remplisse nos coeurs, que nous sachions Le contempler et qu'Il nous soit accordé, dans une mesure, de « marcher comme Lui a marché » (1 Jean 2 : 6).
 
 
                        4.2 : Les souffrances expiatoires de Christ
 
            A de nombreuses reprises dans l'épître (1 : 15-20 ; 2 : 21-24 ; 3 : 17-18 ; 4 : 1-2), Pierre rappelle les souffrances expiatoires du Seigneur, afin que les croyants n'oublient pas le prix payé pour leur rachat et se conduisent à la gloire de Dieu.
            « Christ a lui-même porté nos péchés en son corps sur le bois » (v. 24 ; Es. 53 : 4). Tel est le motif qui nous est donné pour « faire le bien » (v. 20),  ou « vivre à la justice » : « par la meurtrissure duquel vous avez été guéris » (v. 24 ; Es. 53 : 5).
            Pour nous, croyants, Il a souffert « dans la chair » (4 : 1). Son corps saint et pur formé par Dieu a été offert en sacrifice (Héb. 10 : 5, 10). En rompant le pain en mémoire de Lui (Luc 22 : 19), nous nous souvenons de l' « offrande du corps de Jésus Christ » par laquelle nous sommes sanctifiés (Héb. 10 : 14).
 
            L'apôtre rappelle encore les paroles du prophète Esaïe : « nous avons tous été errants comme des brebis, nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin » (Es. 53 : 6). Les chrétiens d'entre les Juifs qui avaient été comme des brebis errantes étaient maintenant ramenés au berger et au surveillant de leurs âmes (v. 25).
            Le berger qui a été frappé pour les brebis (Zach. 13 : 7 ; Matt. 26 : 31) rassemble maintenant son troupeau et en prend soin.
 
 
 
 
            Pouvons-nous, comme l'apôtre Pierre, affirmer que le Seigneur a « porté nos péchés en son corps sur le bois » ? La rançon a été payée afin que tous les hommes soient sauvés (1 Tim. 2 : 4, 6), mais Dieu n'a pas porté les péchés des hommes qui refusent son salut ! Seuls ceux qui ont cru pour eux-mêmes en son oeuvre expiatoire, font partie du grand nombre des rachetés. En faisons-nous partie ?