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Le plan de Dieu en Christ

Psaume 22 : 9, 15, 21



Le Psaume 22
            
« C’est toi qui m’as tiré du ventre maternel ; tu m’as donné confiance sur les seins de ma mère » (v. 9)
            « Tu m’as mis dans la poussière de la mort » (v. 15b)
            « Tu m’as répondu d’entre les cornes des buffles » (v. 21b)
            « Il a fait ces choses »
 

Le Psaume 22

            Ce Psaume de David s’ouvre sans introduction, nous plaçant immédiatement devant la souffrance indicible du Fils de Dieu abandonné de son Dieu Fort sur la croix de Golgotha. (« Mon *Dieu », au verset 1, c’est « El », le [Dieu] Fort). Ce cri, expression d’une douleur extrême, sera mentionné par deux évangélistes dans la description qu’ils nous ont rapportée de la mort du Seigneur Jésus sur la croix. Ils nous le donneront d’abord dans la langue dans laquelle le crucifié s’est exprimé, l’Araméen, puis avec la traduction qui permet à tous de comprendre cette parole (Matt. 27 : 46 ; Marc 15 : 34). Nous entendons donc cinq fois dans la Parole de Dieu ce cri des souffrances indicibles qu’a connu notre Seigneur lorsqu’Il a éprouvé au plus profond de son âme sainte l’abandon de son Dieu durant les trois heures de l’expiation.
            C’est la seule parole de la croix que nous avons dans ce psaume – la Parole de Dieu mentionne sept paroles prononcées par Jésus sur la croix -, mais cette parole centrale est celle qui touche le plus profondément le cœur du racheté, car c’est celle qui exprime le mieux ce qu’a été l’infinie souffrance de notre Sauveur fait péché pour nous. Et, comme cela a été dit : « Même s’il n’exprima que les premières paroles du Psaume, son esprit l’éprouva en son entier » (J.G. Bellett). David, l’auteur inspiré de ce Psaume, ne pouvait pas savoir ce qu’était le supplice de la croix, qui n’a été inventé que bien après la période où il a vécu, par les Romains. Mais l’Esprit de l’Éternel a parlé en lui, le prophète et « le doux psalmiste d’Israël » (Act. 2 : 30 ; 2 Sam. 23 : 1-2) et c’est, en réalité, Celui qui a enduré ces choses dans toute leur réalité qui les décrit.
            Dans ce psaume, nous voyons Christ souffrant de la part des hommes (v. 7 ; 12, 13, 16-18, 20), et cela lors des trois premières heures de la croix (de 9 heures du matin à midi). Mais ce qui est plus particulièrement placé devant nos yeux et nos cœurs par le Saint Esprit, ce sont les trois heures suivantes (de midi à 15 heures). Et là, c’est Dieu Lui-même qui le soumet à la souffrance (És. 53 :10), comme victime sainte, pour le péché et personne, sinon Dieu, ne peut entrer dans ce qu’a été la part de Christ lorsque les ténèbres ont envahi le pays (Matt. 27 : 45), dans ce moment que nous comptons en heures, mais qui a été infini pour Lui.
            Nous ne pouvons que nous tenir à distance de la croix de notre Seigneur Jésus Christ mais, en entendant à travers les siècles son cri douloureux, nous nous souvenons de son amour infini et nous adorons.

                                    Le dessein de Dieu en Christ et par Lui
            Trois versets de ce Psaume nous présentent trois aspects différents mais inséparables de l’accomplissement du plan d’amour de Dieu qui s’est manifesté en et par Christ envers l’homme pécheur :
                  1. Dieu est « manifesté en chair » (1 Tim. 3 : 16), Il vient Lui-même au milieu des hommes, manifestation suprême de Dieu qui, par son Fils unique, s’adresse aux hommes directement, sans aucun intermédiaire (Ps. 22 : 9) ;
                  2. Le Fils de Dieu donne sa vie sur une croix et meurt pour le péché du monde, pour le salut des hommes (Ps. 22 : 15b) ;
                  3. Jésus est ressuscité d’entre les morts, vainqueur de Satan, du péché et du monde (Ps. 22 : 21b).

            Examinons d’un peu plus près ces trois versets, tout en réalisant que nous ne sommes pas capables d’entrer dans la profondeur de leur signification. Ce sont là certainement des « choses profondes de Dieu » (1 Cor. 2 : 10) dans lesquelles nous désirons regarder de près, avec l’aide du Saint Esprit de Dieu qui nous conduit à les sonder. Nous ne les saisissons qu’en partie, mais puissent-elles nous conduire à l’adoration dont notre Dieu et notre Seigneur Jésus sont dignes, lorsque nous considérons « qu’il a fait ces choses » (v. 31).

                        « C’est toi qui m’as tiré du ventre maternel ; tu m’as donné confiance sur les seins de ma mère » (v. 9)

            Après nous avoir montré le Christ souffrant les douleurs de l’abandon de son Dieu et aussi de la honte et de l’opprobre des hommes (v. 1-8), le psalmiste revient ici en arrière. Il laisse, pour ainsi dire, le Christ sur la croix, pour nous montrer qui est l’Homme qui se trouve là, crucifié entre deux malfaiteurs, dans la solitude terrible de l’abandon de son Dieu.
            Dans ce verset 9 du Psaume 22, Christ rappelle la fidélité de Dieu et la constante communion qui était celle du Père et du Fils qui a été « engendré » comme Homme (Ps. 2 : 7) lorsque le temps est venu pour que Dieu vienne parmi les hommes. Le Dieu invisible, « qu’aucun homme n’a vu, ni ne peut voir », qui demeure dans la lumière inaccessible (1 Tim. 6 : 16), devait être vu, entendu et touché par les hommes (1 Jean 1 : 1). Grand mystère de la piété, donné à connaître aux hommes par la grâce de Dieu : « Dieu a été manifesté en chair » (1 Tim. 3 : 16 ; Jean 1 : 14).

                                    Le ciel a visité la terre
            
Le début de l’évangile de Luc nous entretient d’une relation de nouveau établie entre le ciel et la terre par la venue du Fils de Dieu parmi les hommes, après le long silence qui a suivi le dernier message envoyé au peuple de Dieu par le prophète Malachie. « Un grand sujet de joie » est annoncé à ceux qui étaient « assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort » (Luc 1 : 79 ; 2 : 10). C’est ce qu’Ésaïe avait prophétisé bien longtemps à l’avance : « Voici, la vierge concevra et elle enfantera un fils, et appellera son nom Emmanuel (Dieu avec nous) » (És. 7 : 14). Et quand « l’accomplissement du temps est venu », selon les conseils d’éternité de Dieu, la promesse s’est accomplie : « Dieu a envoyé son Fils, né de femme, né sous la Loi, afin qu’il rachète ceux qui étaient sous la Loi » (Gal. 4 : 4). Le Seigneur Jésus Lui-même a confirmé ce fait merveilleux dans une parabole : « [Le maître de la vigne] … avait encore un unique Fils bien-aimé ; il le leur envoya, lui aussi, le dernier » (Marc 12 : 6). Il était venu d’abord pour le peuple d’Israël et ses « brebis perdues » (Mat. 15 : 24), mais Dieu l’avait donné aussi « pour être une lumière des nations… mon salut jusqu’au bout de la terre » (És. 49 : 6).
            Le Fils s’est présenté, en plein accord avec la pensée de Dieu pour la rédemption, déclarant : « Voici, je viens, pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Héb. 10 :7, 9 ; Ps. 40 : 7). Le plan de Dieu pour le salut des hommes pécheurs nécessitait qu’une victime sainte et pure soit offerte en sacrifice, afin que la justice de Dieu soit satisfaite à l’égard du péché, que sa sainteté soit manifestée, que sa gloire soit restaurée, et aussi afin que son amour puisse se déverser sans retenue sur des hommes sauvés et rachetés par le sang précieux de l’agneau sans tache (1 Pi. 1 : 18-19). Étant Dieu, le Fils ne pouvait mourir ; devenant un Homme sans péché, Il pouvait être ce sacrifice parfait que Dieu pourrait agréer et qui satisferait pleinement à toutes les exigences de la sainteté et de la justice divines. La pensée de Dieu était de sauver les hommes pécheurs et d’amener de nombreux fils dans la gloire du ciel, dans sa présence pour toujours. Mais l’Écriture nous dit alors : « Il convenait pour Dieu que… amenant de nombreux fils à la gloire, il rende accompli le chef de leur salut par des souffrances » - les souffrances de la croix (Héb. 2 : 10).
            Le Fils de Dieu, le Créateur de tout, s’est anéanti Lui-même pour venir sur la terre près de sa créature, sous la forme d’un homme : « Tu m’as creusé des oreilles », dit le parfait Serviteur ; « Tu m’as formé un corps », dit l’Homme selon le cœur de Dieu (Ps. 40 : 6 ; Héb. 10 : 5). De quelle « étrange et admirable manière » son corps a été façonné sous les yeux de Dieu, dans le secret du sein de la vierge Marie, « comme une broderie » délicate et parfaite (Ps. 139 : 15-16) ! La Parole éternelle est devenue chair et a habité – a dressé sa tente - au milieu des hommes (Jean 1. 14).

                                    Dépendance et communion
            
Dès avant sa naissance, alors qu’Il est encore dans le ventre de sa mère, Il est « remis » à son Dieu (v. 10 ; voir Ps. 71 : 6) – le Dieu vers qui Il se tournera plus tard dans sa détresse (Ps. 22 : 1). Puis Dieu agit au moment où Il naît comme Homme : « C’est toi qui m’a tiré du ventre maternel ». Il est né de Marie, et elle s’est occupée avec amour du « saint Être » qui est né d’elle, mais Il est avant tout l’Objet de l’amour du Père. Ainsi, c’est Dieu Lui-même qui est intervenu dès avant et lors de la venue du Fils dans le monde. Dès son entrée dans le monde comme Homme, Il est caractérisé par sa confiance en Dieu : « Tu m’as donné confiance… ». L’évangéliste Luc nous présente l’enfant Jésus soumis à ses parents selon la chair (Luc 2 : 51), mais dès sa naissance, c’est à son Dieu qu’Il est soumis : « Tu es mon Dieu » (Ps. 22 : 10). Dès son enfance, Il est « aux affaires » de son Père (Luc 2 : 49).

            Quelle proximité avec son Dieu, avant même qu’Il apparaisse dans ce monde ! Une intimité et une communion constantes et sans faille, qui durera pendant toutes les années que l’Homme Christ Jésus passera sur cette terre, de la crèche de Bethléem à la croix de Golgotha. En parcourant les évangiles, nous considérons la perfection de la vie et de la marche d’un Homme selon Dieu, son propre Fils. Et nous entendons le témoignage de Dieu Lui-même à l’égard de Jésus, un témoignage qui n’avait jamais été rendu à un homme depuis Adam, et qui ne le sera jamais d’un autre homme : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » (Matt. 3 : 17 ; 17 : 8 ; 2 Pi. 1 : 17). Tout au long de sa vie, Il a accompli le plaisir de Dieu et l’a glorifié, et « l’Éternel a pris plaisir en lui » (És. 42 : 21).

                        « Tu m’as mis dans la poussière de la mort » (v. 15b)

            Mystère profond des plans d’éternité du Dieu d’amour : si les pères ont été délivrés de leurs épreuves parce qu’ils s’étaient confiés en Dieu (Ps. 22 : 4-5), Celui dont la confiance en Dieu était constante et inébranlable dès sa venue dans ce monde, a dû connaître l’abandon et le silence de la part de Dieu au moment où Il criait vers Lui, dans la solitude de Golgotha.
            À partir du verset 11 nous revenons à la croix sur laquelle Jésus est cloué et se trouve absolument seul. Il est élevé entre le ciel et la terre, rejeté par les hommes et abandonné de Dieu. « Ne te tiens pas loin », demande-t-Il à son Dieu, « il n’y a personne qui secoure ». Les hommes, qui étaient autour de la croix s’étaient moqués de Lui et avaient dit, en parlant de Dieu : « Qu’il le délivre maintenant s’il tient à lui » (Matt. 27 : 43). Combien Dieu tenait à son Fils, son unique, son bien-aimé, le « Fils de son amour » (Col. 1 : 13) ! Mais Il ne pouvait le délivrer en ces instants où le Juge juste et saint rencontrait Celui qui portait « nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pi. 2. 24). Et Jésus ressent au plus profond de son âme sainte l’abandon dont Il est l’objet de la part de son Dieu. Dieu se tient « loin de son salut » (v. 1) alors qu’Il éprouve intensément le besoin de sa présence car « la détresse est proche » (v. 11). Une fois encore, il suppliera : « Et toi, Éternel, ne te tiens pas loin ; ma Force ! hâte-toi de me secourir » (v. 19) … Nous lisons dans un autre psaume ces paroles qui nous parlent de sa détresse et de sa solitude : ses ennemis disent : « Dieu l’a abandonné… il n’y a personne qui le délivre » ; Il s’écrie : « Ô Dieu ! Ne te tiens pas loin de moi ; mon Dieu, hâte-toi de me secourir ! » (Ps. 71 : 11-12). Le secours vient « d’auprès de l’Éternel », « la délivrance est de l’Éternel » (Ps. 121 : 2 ; Jon. 2 : 10), mais le moment n’est pas encore venu. Il doit traverser seul ce moment infini pour Lui de l’abandon.

                                    Christ mis à mort
            
Il y a deux aspects distincts de la mort de Christ :
                  - Il a été mis à mort par les hommes, par Israël qui a rejeté son Messie et qui a crié à Pilate : « À mort, à mort ! crucifie-le ! » (Marc 15 : 14). Ils l’ont livré au gouverneur romain pour qu’il mette à mort le Seigneur de gloire (Jean 19 : 15 ; Marc 15 : 1 ; 1 Cor. 2 : 8) et l’occupant romain a procédé à son exécution. Pierre dira aux Juifs : « Jésus le Nazaréen… vous l’avez cloué à une croix et vous l’avez fait périr par la main d’hommes iniques » (Act. 2 : 23). Le Seigneur dit, par l’esprit prophétique : « Ils ont percé mes mains et mes pieds » (v. 16).
                  - Et Il a été mis à mort par Dieu Lui-même, sous le jugement du péché et des péchés, « selon le dessein arrêté et la préconnaissance de Dieu » (Act. 2 : 23). L’Écriture sainte nous dit : « Dieu n’a pas épargné son propre Fils, mais… l’a livré pour nous tous » (Rom. 8 : 32). « Tu m’as mis dans la poussière de la mort » s’écrie le Christ souffrant sous la main de Dieu. Dieu s’est Lui-même pourvu de « l’Agneau pour l’holocauste », comme l’avait annoncé Abraham au moment de sacrifier son fils (Gen. 22 : 8, 14), et son bras armé est tombé sur la sainte victime qui se tenait devant Lui chargée de nos péchés. Nous avons cette expression saisissante dans le prophète Zacharie, que le Seigneur Jésus a citée Lui-même à ses disciples avant de se rendre au jardin de Gethsémané : « Épée, réveille-toi contre mon berger, contre l’homme qui est mon compagnon, dit l’Éternel des armées ; frappe le berger… » (Zac. 13 : 7 ; voir Matt. 26 : 31). Il s’est écrié sur la croix : « Délivre mon âme de l’épée » (Ps. 22 : 20), mais l’épée de l’Éternel a dû frapper le Berger d’Israël afin que les brebis soient épargnées.

            Il y a aussi deux aspects dans le sacrifice de Christ :
                  - Jésus s’est offert Lui-même en sacrifice à Dieu, par l’Esprit éternel, dans son obéissance et son dévouement suprême. Il était un sacrifice sans tache – absolument pur et saint – une odeur agréable, un holocauste parfait, tout entier pour Dieu et pleinement agréé par Lui (voir Lév. 1 : 3-17).
                  - Et Il s’est offert pour nous pécheurs, comme sacrifice pour le péché, afin que Dieu puisse faire propitiation pour nos péchés et que nous obtenions le pardon de Dieu : voir Lév. 4 (le sacrifice pour les péchés dont nous sommes coupables), et Lév. 5 : 14-26 (le sacrifice pour les délits que nous avons commis). « Le Christ nous a aimés et s’est offert lui-même pour nous, comme offrande et sacrifice à Dieu en parfum de bonne odeur » (Éph. 5 : 2).

                                    Les 3 premières heures de la croix
            
Les versets 12 à 20 nous montrent le Fils de Dieu souffrant de la part des hommes, de la troisième à la sixième heure. Ce sont, pour le divin crucifié, de longues heures d’épreuve physique, mais aussi d’opprobre, de honte, de confusion, qui Lui brisent le cœur. (Ps. 69 : 20). Élevé de la terre sur la croix, Il est exposé à tous les regards, aux moqueries, aux risées, aux insultes (Lam. 3 : 14). Il se sent comme un ver qu’on écrase sous la chaussure, et non pas un homme ; Il est « l’opprobre des hommes et le méprisé du peuple » (v. 6 ; És. 49 : 7). Ils n’ont pas de paroles méchantes pour les deux brigands qui sont crucifiés à côté de Jésus – ils leur sont tellement semblables ! Mais leur fiel se déverse sur l’Homme parfait. L’homme montre au grand jour et sans retenue toute la méchanceté de son cœur incurable et sa haine sans cause (Jér. 17 : 9 ; Ps. 69 : 4). Ils contemplent Jésus dans ses souffrances, « crucifié en faiblesse » (2 Cor. 13 : 4), ils le méprisent et ils se moquent : « Ha ha ! Ha ha ! notre œil l’a vu » (Ps. 35 : 21).
            Mais dans leurs méchantes paroles il y a un témoignage rendu malgré eux au Fils de Dieu : « Il a sauvé les autres » ; « Il se confie en Dieu » (Matt. 27 : 42, 43). Oui, Il a sauvé et guéri de nombreuses âmes affligées, et par son œuvre à la croix Il va donner le salut et la vie éternelle à ceux qui croiront en Lui. Oui, Il se confie en Dieu, toujours et jusqu’à la fin, malgré les efforts de Satan – « la gueule du lion » ouverte contre Lui - et des hommes – « la patte du chien » qui attente à sa vie (v. 20-21). Il supporte ces profondes douleurs dans son amour impossible à comprendre, mais devant lequel nous adorons à genoux (voir Hymnes et cantiques n°156, strophe 5). Il est opprimé, tourmenté, maltraité, affligé, mais dans la perfection de son Être et la grandeur de son amour, Il n’ouvre pas la bouche pour se plaindre et se défendre (És. 53 : 7). Il méprise la honte et « endure la croix » (Héb. 12 : 2), mais son cœur est profondément blessé (Ps. 109 : 22).
            Attaché à la croix, Jésus voit et entend tous ces hommes qui sont autour de Lui. Il est blessé jusqu’au plus profond de son cœur par la haine qu’Il reçoit en retour de tout l’amour qu’Il a manifesté aux hommes (Ps. 109 : 22, 4). Tous ceux qui sont là - à part les quelques femmes dont le cœur souffre, et particulièrement Marie (Jean 19 : 25 ; Luc 2. 35) -, les grands et les petits de ce monde, sont des ennemis implacables et des adversaires sans pitié ; ils se réjouissent de sa faiblesse, de son supplice et de sa mort prochaine. Les deux brigands crucifiés à ses côtés l’insultent aussi (Matt. 27. 44), malgré les souffrances que la croix leur inflige. Comment supporter une telle épreuve ? Seul l’amour divin, « fort comme la mort » (Cant. 8 : 6), permet à Jésus d’endurer ces heures terribles.

                                    Les trois dernières heures de la croix
            
Mais, au verset 15, le psalmiste nous amène un peu plus loin, sur une terre sainte qui nous conduit à « ôter nos sandales de nos pieds » (Ex. 3 : 5). Ce sont les heures de l’expiation, de la sixième à la neuvième heure. Dieu amène des ténèbres sur tout le pays. Le Fils de Dieu sur la croix disparaît aux yeux des hommes. Lui, « la lumière du monde » (Jean 8 : 12), est « conduit et amené » par Dieu même « dans les ténèbres et non dans la lumière » (Lam. 3 : 2). Son Dieu ne Lui répond pas, Il « ferme l’accès à sa prière » (Lam. 3 : 8, 44). Il crie à son Dieu mais aucun réconfort, aucun soulagement à sa souffrance ne vient d’en-haut. La sainte victime, « portant en son corps nos péchés sur le bois » (1 Pi. 2 : 24) est alors seule pour rencontrer le Juge, juste et inflexible. Il est affligé par le bâton de la fureur de Dieu (Lam. 3 : 1) qui tourne et retourne sa main contre Lui en châtiment (v. 3) – ce châtiment « qui nous donne la paix » (És. 53 : 5). C’est le moment où Dieu Lui-même « a fait péché pour nous » Celui qui n’a jamais connu le péché (2 Cor. 5 : 21). « Il n’y a personne qui puisse arrêter sa main et lui dire : Que fais-tu ? » (Dan. 4. 35). Le bras de Dieu ne peut être arrêté par personne, la fureur divine contre le péché pèse de tout son poids sur le Crucifié (Ps. 88 : 7) ; Dieu n’épargne pas son propre Fils (Rom. 8 : 32) et les coups de la justice divine tombent sur Lui. « Un abîme appelle un autre abîme à la voix de tes cataractes ; toutes tes vagues et tes flots ont passé sur moi » (Ps. 42 : 7) ...
            Nul ne peut comprendre la souffrance indicible du Crucifié lorsqu’Il est abandonné par son Dieu et séparé de la communion de son Père durant ces moments. Cette perspective, qui était devant Lui lorsque quelques Grecs avaient désiré « voir Jésus » très peu de temps avant la croix, l’avait conduit à s’écrier, dans le trouble profond de son âme : « Père, délivre-moi de cette heure » (Jean 12 : 27). Il ne pouvait pas désirer connaître un tel moment, celui de l’abandon de son Dieu et de la communion interrompue avec son Père. Il l’envisageait avec effroi, mais, par amour, dans la perfection de son obéissance et dans la volonté ferme et sans faille de glorifier son Père quoi qu’il Lui en coûte, à Lui, Il ajoute : « Mais c’est pour cela, pour cette heure, que je suis venu. Père, glorifie ton nom » (v. 28).
            Heures de souffrances insondables pour notre Sauveur, dans lesquelles personne ne peut entrer sinon Dieu. Et nous l’entendons dire : « Tu m’as mis dans la poussière de la mort ». Sous la plume du prophète Ésaïe nous lisons cette parole qui nous confond : « Il plut à l’Éternel de le meurtrir ; il l’a soumis à la souffrance » (53 : 10). Nous lisons ailleurs : « Il convenait pour Dieu, de qui tout procède et par qui tout subsiste, que, amenant de nombreux fils à la gloire, il rende accompli le chef de leur salut par des souffrances » (Héb. 2 : 10). Il n’y avait pas d’autre moyen pour que les plans du Dieu d’amour s’accomplissent et pour que des pécheurs perdus puissent devenir des fils, que le sacrifice, les souffrances, l’abandon et la mort du Fils de Dieu.

                                    L’intervention du Dieu de lumière et d’amour
            
À la croix de notre Seigneur Jésus Christ, « la bonté et la vérité se sont rencontrées, la justice et la paix se sont embrassées » (Ps. 85 : 10). L’amour et la grâce de Dieu se sont trouvés là où sa sainteté et sa justice se sont manifestées, au lieu et à l’heure terrible de la croix. Les justes exigences du Dieu saint par rapport au péché et aux péchés ont été revendiquées en cet instant et à cet endroit, mais le don de son propre Fils a manifesté d’une manière unique et suprême l’amour de Dieu : « Dieu est amour… en ceci est l’amour : non en ce que nous, nous ayons aimé Dieu, mais en ce que lui nous aima et qu’il envoya son Fils pour être la propitiation pour nos péchés » (1 Jean 4 : 10).
            C’est Dieu Lui-même qui intervient directement au moment suprême des trois heures sombres de la croix. C’est le Dieu qui est lumière (1 Jean 1 : 5), le Dieu saint - la sainteté est un caractère de la lumière - devant lequel paraît le Crucifié qui était fait péché. Il portait en son corps, nos innombrables péchés, devant Celui dont Il est dit : « Saint, saint, saint, Seigneur, Dieu, Tout-puissant » (Apoc. 4 : 8 ; voir És. 6 : 3). Alors qu’Il était pur, sans aucune tache et sans aucun péché, qu’Il n’avait pas connu ni commis le péché, Il a dû s’écrier : « Mes iniquités ont passé sur ma tête ; comme un pesant fardeau, elles sont trop pesantes pour moi » ; « Mes iniquités m’ont atteint… elles sont plus nombreuses que les cheveux de ma tête, et mon cœur m’a abandonné » (Ps. 38 : 4 ; 40 : 12). Qui, sinon Dieu, peut estimer l’intensité de la souffrance qui a été celle de l’homme parfait « fait péché » et pleinement conscient de paraître ainsi devant le Dieu saint ? À son cri douloureux au moment de l’abandon de son Dieu, Il apporte Lui-même la réponse : « Et toi, tu es saint… » (v. 3). La grandeur de la sainteté de Dieu ne peut être comprise par rien d’autre que par l’abandon de Jésus sur la croix.
            En même temps, nous voyons à la croix de notre Seigneur Jésus Christ la manifestation extrême du Dieu qui est amour (1 Jean 4 : 8), qui donne son Fils, son unique, celui qu’Il aime, et qui l’offre en sacrifice sur la montagne de Morija (comp. Gen. 22 : 2). L’amour de Dieu est tel qu’Il a donné son Fils unique pour le salut du monde (Jean 3 : 16). « Dieu… n’a pas épargné son propre Fils… il l’a livré pour nous tous » (Rom. 8 : 32). L’abandon de Christ sur la croix est la mesure suprême de l’amour infini de Dieu.
            Ainsi, la sainteté du Dieu de lumière exigeait que la sainte victime ne soit pas épargnée ; et la grâce du Dieu d’amour s’est déployée dans l’offrande de son Fils en sacrifice, ce « don inexprimable » (2 Cor. 9 : 15).

                                    La poussière de la mort
            
Le Christ souffrant sur la croix a pu dire, par l’Esprit prophétique : « Tu m’as mis dans une fosse profonde, dans des lieux ténébreux, dans des abîmes. Ta fureur s’est appesantie sur moi, et tu m’as accablé de toutes tes vagues » (Ps. 88 : 6-7) ; « Tu m’as jeté dans l’abîme, dans le cœur des mers » (Jon. 2 : 4) ; « Tu as rejeté mon âme loin de la paix » (Lam. 3 : 17) ; « Tu m’as mis dans la poussière de la mort » (Ps. 22 : 15). L’homme en Adam a été formé de la poussière du sol et il n’est « que poussière et cendre » (Gen. 2 : 7 ; 18 : 27 ; 1 Cor. 15 : 47). Dieu avait dû prononcer la juste sentence de mort sur Adam coupable et pécheur : « Tu es poussière et tu retourneras à la poussière » (Gen. 3 : 19 : Job 10 : 9 : Ps. 90 : 3) – « La poussière retourne à la terre, comme elle y avait été » (Ecc. 12 : 7)... Mais Christ est venu, « l’homme du ciel » (1 Cor. 15 : 47), l’homme sans péché qui, par conséquent, était le seul à ne pas devoir connaître la mort, « le salaire du péché » (Rom. 6 : 23). Mais Il s’est chargé volontairement de nos péchés et Il a offert volontairement la vie qu’Il avait prise comme homme afin de pouvoir « donner sa vie en rançon pour un grand nombre » (Matt. 20 : 28). L’apôtre Paul insiste sur ce sacrifice volontaire du seul « médiateur entre Dieu et les hommes…l’homme christ Jésus, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous » (1 Tim. 2 : 5).
            Et Lui, le seul Juste, a pris sur Lui le jugement et la sentence de l’homme pécheur. Alors que la main de Dieu pesait sur Lui, Il a dû entrer jusque « dans la poussière de la mort ». Job exprime quelque chose de ce qu’a ressenti la sainte victime durant les heures de l’abandon et de la solitude extrême : « Il m’a jeté dans la boue, et je suis devenu comme la poussière et la cendre. Je crie à toi, et tu ne me réponds pas… » (Job 30 : 19-20). L’amour insondable du Christ l’a conduit à accepter d’aller jusque-là. Il nous est impossible d’en sonder la profondeur, mais nous Lui rendons l’adoration et la reconnaissance de nos cœurs, dès aujourd’hui et pour l’éternité.

                        « Tu m’as répondu d’entre les cornes des buffles » (v. 21b)

            Après un dernier appel au secours (v. 21a), le ton du Psaume change entièrement. La réponse tant attendue, qui ne pouvait intervenir avant que l’œuvre de l‘expiation soit accomplie, arrive enfin ! Les heures si longues de souffrances de la sainte victime sous la main de Dieu, arrivent maintenant à leur terme. Jésus s’écrie : « C’est accompli » et, en parfaite paix, Il remet son esprit entre les mains de son Père. Il incline la tête et meurt. « Il entre dans la mort afin que soit rendue complète l’œuvre pour laquelle il était venu, et afin de sortir victorieux de la mort » (J.A. Monard).
            Le Psaume 22 n’évoque pas la mort du Seigneur, mais passe directement des souffrances de l’expiation à la louange consécutive à la réponse donnée par Dieu à Celui qui a traversé les heures sombres de la croix. La réponse de Dieu Lui vient « d’entre les cornes des buffles », au point culminant de la souffrance et de l’abandon, lorsque Christ est descendu au plus profond des abîmes successifs qu’Il a dû traverser, au moment où les eaux allaient le submerger, la profondeur l’engloutir et le puits refermer sa gueule sur Lui (Ps. 42 : 7 ; 69 : 15).
            L’œuvre que le Seigneur Jésus a accomplie à la croix répond pleinement aux besoins de l’homme pécheur comme à toutes les exigences du Dieu saint en rapport avec le péché. Premièrement, le péché, expié par Christ, est à jamais ôté de devant les yeux du Dieu qui a « les yeux trop purs pour voir le mal » (Hab. 1 : 13) et la purification des péchés est faite (Héb. 1 : 3). Ensuite, le croyant est désormais délivré du péché et pleinement justifié. Grâce à l’œuvre de la croix, Dieu peut dire : « Je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités » (Jér. 31 : 34 ; Héb. 8 : 12 ; 10 : 17). Nos péchés passés, présents et à venir nous sont entièrement « remis » ou pardonnés (Matt. 26 : 28 ; Act. 10 : 43).
            « Dans ce sacrifice, le Seigneur, selon tous les besoins de l’homme et selon la gloire de Dieu, a satisfait aux conséquences de la responsabilité de l’homme, étant fait péché, et portant nos péchés en son corps sur le bois… Christ, dans cette œuvre, n’a pas seulement satisfait à ce qu’exigeait la responsabilité de l’homme, mais Il a parfaitement glorifié Dieu dans tout ce qu’il est. Amour, juste jugement contre le péché, majesté, vérité, tout est réuni ici » (J.N. Darby). L’œuvre de Christ englobe tout ce pour quoi elle était nécessaire pour Dieu et pour les hommes, et elle répond entièrement à tout ce en quoi elle devait glorifier Dieu et sauver les hommes. Il n'y a rien à y ajouter, rien à en retrancher. Jésus en scelle l’entier achèvement : « C’est accompli » (Jean 19 : 30) ; la Parole de Dieu en confirme la pleine et unique valeur : « une fois pour toutes » (Rom. 6 : 10 ; Héb. 10 : 10, etc.).
            Le Crucifié avait crié sans répit, de jour et de nuit, mais sans obtenir de réponse (v. 2). Dieu intervient maintenant pour apporter une glorieuse réponse à Celui qui L’a glorifié en achevant l’œuvre qu’Il lui avait été donnée à faire (Jean 17 : 4). Il avait dit : « Je suis enfoncé dans une boue profonde où il n’y a pas où prendre pied » (Ps. 69 : 2). Il dit maintenant : « Il m’a fait monter hors du puits de la destruction, hors d’un bourbier plein de fange ; il a mis mes pieds sur un roc » (Ps. 40 : 2). Celui qui a mis dans la poussière de la mort la sainte victime est le même qui l’a faite sortir hors de la mort, à cause de sa piété (Héb. 5 : 7), de la perfection de sa Personne et de l’œuvre accomplie. Il a connu les ténèbres de la mort, mais maintenant Il est entré dans la pleine lumière de la face de Dieu (Ps. 17 : 15).

                                    Les Personnes divines dans la résurrection de Christ
            
L’Écriture nous montre que la résurrection du Seigneur Jésus est l’œuvre des trois Personnes divines :
                  - Le Seigneur Jésus a dit à ses opposants : « Détruisez ce temple » - il parlait du temple de son corps – « et en trois jours je le relèverai » (Jean 2 : 19, 21). Il avait le pouvoir de laisser sa vie, comme aussi de la reprendre, selon le commandement même de son Père (Jean 10 : 18).
                  - Nous lisons aussi que Christ, « ayant été mis à mort en chair, [a été] vivifié par l’Esprit » (1 Pi. 3 : 18). C’est par cette glorieuse et puissante résurrection qu’a été donnée la preuve la plus grande que Jésus Christ est le Fils de Dieu : Il « a été démontré Fils de Dieu, en puissance, selon l’Esprit de sainteté, par la résurrection des morts » (Rom. 1 : 4) – non seulement les résurrections qu’Il a opérées au cours de son ministère, mais tout particulièrement la sienne au premier des premiers jours de la semaine. « La résurrection du Seigneur était le témoignage indéniable et public de la puissance qui avait opéré en Lui pendant toute Sa vie et qui avait révélé ce qu’Il était, savoir le Fils de Dieu » (R. Brockhaus).
                  - Enfin, dans le livre des Actes, l’Esprit Saint insiste à plusieurs reprises sur le fait que Dieu est intervenu directement dans la résurrection de Jésus (2 : 24, 32 ; 3 : 13, 15… – une dizaine de fois jusqu’à 17 : 31). Ce sera la délivrance hors de la mort, à laquelle les hommes l’avaient injustement condamné et dans laquelle Dieu Lui-même l’avait mis. La puissance de la mort – « les cornes des buffles » - ne peut le retenir, car « l’opération de la puissance de la force » de Dieu déploie toute son énergie en ressuscitant le Christ d’entre les morts (Éph. 1 : 19). Il devient « le premier-né d’entre les morts » (Col. 1. 18 ; Apoc. 1 : 5). Il dira à son serviteur Jean : « J’ai été mort, et voici je suis vivant aux siècles des siècles ; et je tiens les clefs de la mort et de l’hadès » (Apoc. 1 : 18). Pour Jésus qui s’est anéanti puis abaissé jusqu’à la mort, c’est l’exaltation au plus haut des cieux à la gloire de Dieu – « Celui qui est descendu (dans les parties inférieures de la terre) est le même que celui qui est aussi monté au-dessus de tous les cieux, afin qu’il remplisse toutes choses » (Éph. 4 : 9-10). Il est assis au-dessus de tout et de tous pour toujours (Éph. 1 : 21).

                                    L’élévation qui suit l’abaissement
            
Celui qui a été couronné par les hommes d’une couronne d’épines est maintenant couronné par Dieu d’une « couronne d’or fin », de gloire et d’honneur (Ps. 21 : 3). Celui qui a été dépouillé de tous ses vêtements (Ps. 22 : 18) est revêtu par Dieu de « majesté et de magnificence » (Ps. 21 : 5). Celui qui a été traité par les hommes comme le plus vil des esclaves, en le clouant sur une croix, qui a été crucifié entre deux brigands et ainsi mis au rang des iniques et compté parmi les transgresseurs, a été exalté par Dieu, « prince et sauveur » (És. 53 : 10 ; Luc 22 : 37 ; Act. 5 : 31). Celui qui a connu sur cette terre « la tristesse jusqu’à la mort » goûte maintenant dans la présence de Dieu la joie du regard de Sa face (Matt. 26 : 38 ; Ps. 16 : 11).
            « C’est accompli ». Dieu est désormais et pour toujours pleinement satisfait et glorifié par l’œuvre achevée. Celui qui l’a accomplie est parfait en Lui-même et l’œuvre prend toute la valeur de Sa perfection devant Dieu. Par l’Esprit éternel, Il s’est « offert lui -même à Dieu sans tache » (Héb. 9 : 14). L’offrande du corps de Jésus Christ peut être agréée par Dieu sans aucune réserve. Elle donne au Père comme un motif supplémentaire d’aimer le Fils, elle répond pleinement à toutes les saintes exigences de Dieu quant au péché et elle manifeste devant tous l’amour infini du Christ pour le Père dans un tel sacrifice : « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi, je laisse ma vie » ; « Afin que le monde connaisse que j’aime le Père » (Jean 10 : 17 ; .14 : 31). Et en même temps, cette offrande de Lui-même répond entièrement au besoin de l’homme perdu, mort dans ses péchés : « Par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (Héb. 10 : 14).
            Quand l’affligé a « crié vers Lui » (v. 24), sur la croix, il n’y a pas eu de réponse : « Ô Dieu ! selon la grandeur de ta bonté, réponds-moi… Réponds-moi, ô Éternel, car ta bienveillance est bonne ; selon la grandeur de tes compassions, tourne-toi vers moi ; et ne cache pas ta face de ton serviteur, car je suis en détresse. Hâte-toi, réponds-moi. » (Ps. 69 : 13, 16-17) ; « Mon Dieu ! Je crie de jour, mais tu ne réponds pas… » (Ps. 22 : 2). Dieu n’est pas intervenu jusqu’à ce que tout soit achevé, mais « Il l’a écouté » (v. 24) : la prière du Christ souffrant est parvenue jusqu’à « sa demeure sainte dans les cieux » (2 Chr. 30 : 27). Et la réponse est venue lorsque tout a été accompli à la gloire du Dieu saint et juste. Dieu l’avait « mis dans la poussière de la mort », mais maintenant il Lui « fait connaître le chemin de la vie » en résurrection (Ps. 16 : 11). « Tu ne lui a pas refusé la requête de ses lèvres… Il t’a demandé la vie : tu la lui as donnée, - une longueur de jours pour toujours et à perpétuité ! » (Ps. 21 : 2-4 ; Ps. 102 : 24). Quelle délivrance glorieuse (Ps. 21 : 5), à la fois pour Dieu et pour Christ ! « Je t’ai glorifié », a dit Jésus par anticipation dans sa prière à son Père ; « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui » (Jean 17 : 4 ; 13 : 31, 32). Il avait déjà dit un peu plus tôt dans la pensée de l’heure qui était devant Lui : « Père, glorifie ton nom ». Et la réponse était venue du ciel : « Et je l’ai glorifié, et je le glorifierai de nouveau » (Jean 12 : 28). « Le Père avait glorifié son nom déjà dans la résurrection de Lazare ; il le ferait encore par la résurrection de Jésus » (J.N.D).
            Sous l’opprobre de Golgotha, Il « a enduré la croix, ayant méprisé la honte », mais maintenant, élevé par Dieu dans le ciel même et « assis à la droite du trône de Dieu », Il connaît la joie qui était alors devant Lui, mais dans laquelle Il est maintenant entré et qui est désormais sa part (Héb. 12 : 2). Le Fils de Dieu, qui « est la vie » (Jean 1 : 4 ; 14 : 6), est venu sur la terre sous la forme d’un homme afin de souffrir et mourir pour le salut des pécheurs. Mais, s’il est « mort au péché », c’est « une fois pour toutes », et maintenant il « vit à Dieu » éternellement (Rom. 6 : 10). La mort de Christ nous a réconciliés avec Dieu, mais sa vie est pour notre salut (Rom. 5 : 10). Par Lui « nous croyons en Dieu qui l’a ressuscité et lui a donné la gloire, en sorte que notre foi et notre espérance soient en Dieu » (1 Pi. 1 : 21).

                        « Il a fait ces choses »

            La fin du Psaume nous donne un aperçu des conséquences en grâce de l’œuvre de la croix et du fruit des souffrances de l’âme du Seigneur (És. 53 : 11), et pour Israël et pour les nations, dans une bénédiction qui s’étendra tout au long du Millénium.
            L’œuvre de Christ a pour résultat glorieux tout d’abord la gloire de Dieu restaurée et la pleine révélation de son amour qui peut se déverser librement sur les hommes, mais aussi « le salut des pécheurs… nos péchés ôtés, toutes leurs conséquences annulées (esclavage de Satan, mort et jugement) ; l’ennemi vaincu, les œuvres du diable détruites, le péché ôté du monde, aboli dans l’avenir et pour l’éternité », mais encore « des hommes amenés à Dieu, des fils de Dieu amenés à la gloire, héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ, des enfants amenés au Père ! » (H. Rossier).
            À la fin du voyage du peuple d’Israël dans le désert, il devait être dit : « Qu’est-ce que Dieu a fait ? » (Nom. 23 : 23). Israël se souviendrait de la délivrance de l’Égypte, de la traversée de la mer Rouge, des serpents brûlants, du passage du Jourdain et de tout ce que Dieu avait fait, dans une grâce et une patience constantes de 40 années, pour ce peuple choisi et aimé. Mais tous ces événements qu’ont connus les fils d’Israël ne sont-ils pas des types qui parlent puissamment aux rachetés du peuple céleste de Dieu, de ce qu’Il a fait pour les délivrer, les sauver et leur ouvrir l’accès du ciel ? Tout cela ne nous parle-t-il pas de l’amour du Christ et de son œuvre à la croix, qui nous ont acquis toutes ces bénédictions, présentes et à venir ? Certainement, le souvenir demeurera éternellement pour les rachetés, du fait « qu’il a fait ces choses », qui seront rappelées et racontées à toujours, à la gloire de Celui qui a souffert et qui est mort sur la croix.

              Le Dieu d’amour voulait racheter tous les hommes,
              
Les faire entrer, sauvés, dans Sa présence même ;
             
De vrais adorateurs, des enfants pour le Père !
              
Le Fils s’anéantit alors et devient homme,
              
Il naît dans une crèche, abaissement suprême ;
              
Un corps lui fut formé quand Il vint sur la terre,
                    
Dieu nous donna son Fils unique et bien-aimé.

              Mais pour sauver les hommes le Christ devait souffrir
              
Sur la croix du Calvaire le jugement de Dieu.
              
Les heures de ténèbres, la profonde détresse,
              
Solitude, abandon… Il a dû tout subir.
              
Quand, portant nos péchés, l’Homme saint et pieux
              
Donnait Sa vie pour nous dans l’extrême faiblesse...
                    
Dieu dans sa sainteté frappa son bien-aimé.

              Par Son œuvre à la croix, Dieu fut glorifié.
              
Il l’a ressuscité et couronné d’honneur.
              
Celui qui, par amour, mourut sur cette terre,
              
Est élevé par Dieu, assis à Son côté
              
Dans le ciel, et par Lui revêtu de splendeur.
              
Les rachetés L’adorent et glorifient le Père,
                    
Car Dieu a exalté son Fils, son bien-aimé.


Ph. Fuzier – avril 2023