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POUR MIEUX COMPRENDRE LA FOI CHRÉTIENNE (1-2)


CHAPITRE 1 - La foi et les œuvres
QUESTIONS
CHAPITRE 2 - La paix avec Dieu et l’affranchissement
QUESTIONS


CHAPITRE 1 - La foi et les œuvres

            On suppose en général que la foi ne peut pas se concilier avec les œuvres. Ce n’est pas vrai, et de loin. La plupart des idées erronées contiennent une part de vérité et celle-ci ne fait pas exception à la règle.
            Il est parfaitement vrai que la doctrine populaire du salut par le mérite venant des œuvres est totalement opposée et contradictoire avec la vérité de la justification par la foi. Cependant les Écritures parlent bien de bonnes œuvres ! Elles sont d’un tout autre ordre et s’accordent entièrement avec la foi, intimement liées à elle comme le fruit et les feuilles d’un arbre par la sève qui traverse le tronc et les branches.
            Colossiens 1 : 21 utilise l’expression « mauvaises œuvres ». Elles sont les mauvais résultats de la nature déchue et corrompue des enfants d’Adam : le mauvais fruit d’un mauvais arbre.
            Hébreux 9 : 14 utilise l’expression « œuvres mortes ». Ce sont des œuvres faites pour obtenir la vie et la bénédiction, telles que l’accomplissement diligent de devoirs et les observances religieuses. Elles constituent la justice de l’homme, qui est semblable à un vêtemenr souillé aux yeux de Dieu (És. 64 : 6) – le produit d’un mauvais arbre bien cultivé. Un mauvais fruit après tout, car un mauvais arbre, même bien cultivé, ne peut produire de bons fruits.
            On ne peut produire des raisins en cultivant des épines, ou des figues à partir de ronces.
            Tite 2 : 7 parle de « bonnes œuvres », et le chrétien est exhorté à en faire. Elles sont le fruit de la nouvelle vie et de la nature à laquelle le chrétien participe : une vie venant de la foi dont l’Esprit de Dieu est la puissance. Ces œuvres constituent le bon fruit qui se développe sur le bon arbre.
            En Romains 3, 4 et 5, la justification devant Dieu est présentée comme étant obtenue sur la base de la foi seule. Un verset en donnera une preuve suffisante : « … nous concluons que l’homme est justifié par la foi, sans œuvres de loi » (Rom. 3 : 28).
            En Jacques 2, il est tout aussi clairement établi que la justification – comme une chose publique dans ce monde, devant les hommes – est non seulement obtenue par la foi, mais aussi par des œuvres. Là encore, un seul verset suffira à le prouver : « Vous voyez qu’un homme est justifié par les œuvres et non par la foi seulement » (Jac. 2 : 24). Étudiez soigneusement le contexte de ces deux passages, et vous verrez l’harmonie qui existe entre la foi et les œuvres. Paul (en Romains) et Jacques (dans son épître) citent Abraham comme grand exemple de l’Ancien Testament pour soutenir leur controverse. Dans la vie de cet homme remarquable appelé par Dieu à devenir « le père de tous ceux qui croient » (Rom. 4 : 11), nous voyons que la foi est une réalité vivante entre son âme et Dieu ; en regardant les cieux étoilés, il a « cru Dieu » – acceptant comme certain ce qui était humainement impossible – « et cela lui fut compté à justice ». Nous voyons également une grande œuvre de foi quand, des années plus tard, dans une obéissance simple, il est monté à Morija pour sacrifier Isaac, le fils sur qui reposaient toutes les promesses (Gen. 22). Il a cru Dieu, le Dieu qui ressuscite les morts. Cet acte public a prouvé sa foi de manière évidente devant les hommes. C’était le témoignage extérieur de la foi intérieure.
            Nous trouvons le premier fait en Genèse 15, et c’est à lui que Paul se réfère en Romains 4. Le dernier, auquel Jacques se réfère, se trouve en Genèse 22.
            Deux hommes ne sont pas d’accord : l’un est à l’intérieur d’une boule creuse, l’autre à l’extérieur - l’un la dit être concave, l’autre convexe. Paul nous donne ce qui est vu de l’intérieur, et insiste sur la foi. Jacques voyant les choses de l’extérieur, insiste sur les œuvres. Seulement, à la différence des deux hommes de l’histoire, ils sont d’accord !


QUESTIONS

                        1 - Quest-ce que la foi ?

            Des définitions élaborées pourraient être données, mais elles seraient probablement moins satisfaisantes que la réponse faite par un petit enfant. Celui-ci a simplement répondu : « la foi, c’est croire ce que Dieu dit, parce que c’est Dieu qui l’a dit ».
            La foi est comme une fenêtre. Elle reçoit la lumière. La lumière du soleil brille sur le mur, au-dehors, mais n’entre pas au-dedans ; néanmoins ses rayons illuminent la salle qui, autrement, serait obscure. Croire Dieu comme Abraham, c’est laisser la lumière divine entrer dans l’âme.
            Mais la foi est plus que cela. Elle ne signifie pas seulement avoir de la lumière, mais se reposer complètement sur Celui que la lumière nous révèle.
            John Paton missionnaire aux îles Vanuatu disait que, lorsqu’il traduisait les Écritures dans la langue des insulaires, il a eu des difficultés à trouver un mot approprié pour traduire « faire confiance » ou « croire ».
            Un jour, il a appelé une chrétienne intelligente, et s’asseyant lui-même sur une chaise, il a dit : « Qu’est-ce que je suis en train de faire ? » « Tu te reposes », a dit la femme.
            John Paton qui avait entendu ce mot auparavant, dit que ce n’était pas celui qu’il voulait, mais une idée lumineuse a germé dans son esprit.
            Il a soulevé les deux pieds du sol, les a croisés sous lui devant la chaise, et a demandé : « Qu’est-ce que je suis en train de faire ? ». « Tu te reposes complètement, tu fais confiance », a répondu la femme en utilisant un mot tout à fait nouveau pour le missionnaire. C’était le mot qu’il voulait !
            La foi se repose complètement sur Christ - les deux pieds au-dessus du sol.

                        2 - Que devons-nous comprendre par le verset qui indique que la foi dun croyant lui est « comptée à justice » ? (Rom. 4 : 5)

            
Nous ne devons pas lire ces mots avec une idée d’échange commercial, comme s’ils signifiaient que nous venons à Dieu en apportant assez de foi en échange de laquelle nous recevons la justice, tout comme un commerçant échange des marchandises pour de l’argent.
            Nous ne devons pas non plus avoir l’idée d’une transformation chimique, comme si nous apportions notre foi et qu’elle puisse être transformée en justice, à la manière de la pierre du philosophe qui transforme tout ce qu’elle touche en or !
            L’exemple d’Abraham nous le fait comprendre (v. 3). Lui et nous, sommes accrédités de la justice, ou tenus par Dieu pour justes, en raison de la foi. La foi s’empare de toute la vertu justificatrice du sang de Christ ; c’est la grande base de cette justice. On peut aussi dire que la première chose juste (ou première justice) dans la vie de quelqu’un, c’est quand il se tourne vers Dieu comme un pécheur, et croit au Seigneur Jésus Christ (il s’engage dans un chemin qui est juste).

                        3 - Il y a des versets qui semblent relier les œuvres au salut (Philippiens 2 : 12, par exemple). Comment devons-nous les comprendre ?

            Il faut toujours se référer strictement à leur contexte. Même si nous n’avions aucun contexte auquel nous rapporter, nous pourrions être sûrs que « travailler à votre propre salut » ne peut pas s’opposer à Éphésiens 2 . 8-9 : « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi… non pas sur la base des œuvres… ».
            En examinant le contexte nous constatons que Philippiens 1 et 2 parlent de la marche pratique du croyant. Les adversaires abondaient (1 : 28). Les difficultés s’amoncelaient au sein de l’église (2 : 2-4). Paul lui-même est loin d’eux (2 : 12). Il leur présente le Christ Jésus comme grand exemple : nous devons L’imiter, travailler avec crainte et tremblement à cela, parce que, conscients de notre faiblesse, nous nous sentons menacés par les diverses formes du mal. Nous serons sauvés, délivrés de tous ces dangers, par une vigilance constante.
            De peur que les Philippiens, comme nous, pensent être capables de quelque chose, l’apôtre ajoute, « car c’est Dieu qui opère en vous ». Par son Esprit Il travaille au-dedans et nous travaillons au-dehors.

                        4 - Prêcher quil faut « croire seulement » sans exiger de bonnes œuvres, nentraîne-t-il pas des résultats désastreux ?

            Certainement. Prêcher qu’il « suffit de croire » d’une manière aveugle peut conduire à une méprise. Nous n’améliorerons pas les méthodes apostoliques ; par conséquent, imitons Paul.
            Aux hommes en général, il a prêché « la repentance envers Dieu », et « la foi en notre Seigneur Jésus Christ » (Act. 20 : 21).
            En parlant au geôlier de Philippes, dans l’âme duquel un travail de repentance avait déjà eu lieu, il a dit seulement : « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé » (Act. 16 : 31). Là, « croire seulement » était tout à fait à sa place, et faire de « bonnes œuvres » aurait été plus troublant qu’inutile. Cependant, il est dit que peu après sa conversion, le geôlier a effectué sa première bonne œuvre, fruit et preuve de sa foi (voir v. 33). Il ne l’a pas fait afin d’être sauvé, mais comme résultat du changement que la grâce avait opéré en lui.
            Paul a ensuite prêché que des hommes devaient « se repentir et se tourner vers Dieu, en faisant des œuvres qui conviennent à la repentance » (Act. 26 : 20). C’est nécessaire ! Si un homme professe se repentir, nous pouvons exiger qu’un changement se manifeste dans sa vie quotidienne avant de pouvoir accepter entièrement sa confession de foi. Mais cela n’est pas prêcher les bonnes œuvres comme moyen d’obtenir la justification.

                        5 - Nous trouvons des « œuvres mortes » dans lépître aux breux, mais aussi une « foi morte » en Jacques 2 : 17. Quest-ce que cette dernière ?

            C’est seulement une croyance intellectuelle et non la foi vivante qui trouve sa source en Dieu. Les démons ont cette foi, et les versets suivants le montrent. Superficiellement, elle semble être en tout comme la vraie foi, mais en l’examinant plus minutieusement on voit qu’elle est fausse. Elle n’a pas d’œuvre ! C’est un arbre stérile, n’ayant que des feuilles.
            L’Écriture nous fournit des exemples de cette foi morte. Lisez Jean 2 : 23-25 et comparez avec Jean 6 : 66-71. Dans cette scène, la foi vivante de Simon Pierre est donnée en exemple ; la foi morte est manifestée par les nombreux disciples qui ont abandonné Jésus : Judas Iscariote est l’exemple d’un homme qui n’a pas une véritable et authentique foi !

                        6 - Beaucoup de ceux qui se nomment chrétiens ne montrent que peu ou pas de bonnes œuvres. Sont-ils de vrais croyants ?

            Qui peut vraiment en juger, sinon Dieu seul ? Toutes les œuvres que nous montrons ne sont pas toutes des bonnes œuvres résultant d’une vraie foi. La foi doit être le ressort de l’activité. Il se peut que de telles personnes soient seulement des professants sans vie, comme une montre jouet pour les enfants, sans rien à l’intérieur ! Il se peut aussi que quelque chose, en eux, ne soit pas en accord avec la vie qu’ils ont : ce sont de vrais chrétiens, mais ils sont tombés dans un bien bas état. Ils sont comme quelqu'un qui « a la vue courte » dont parle Pierre, qui ne peut pas voir au loin et a oublié qu’il a été purifié de ses péchés (2 Pier. 1 : 9).
            En tout cas, retenons le principe que « c’est au fruit que se reconnaît l’arbre » (Matt. 12 : 33). En se souvenant que le chrétien doit être la « lettre de Christ » pour le monde, nous pouvons comprendre l’importance des bonnes œuvres dans la vie du croyant (voir Éph. 2 : 10 ; 1 Pier. 2 : 9-12 et Tite 2).

                        7 - Les œuvres faites par le croyant sur terre, affecteront-elles sa place dans le ciel ?

            Pas du tout. Notre place dans le ciel nous a été donnée seulement sur la base de l’œuvre de Christ. Le Père « nous a rendus capables d’avoir part au lot des saints dans la lumière » (Col. 1 : 12). Nos œuvres n’ont rien à faire avec cela. Tout est grâce. Avoir une place dans le ciel, est donné à tout vrai chrétien.
            Nos œuvres, cependant, affecteront considérablement notre place dans le royaume de notre Seigneur Jésus Christ, comme cela est montré dans les paraboles des « talents » (Matt. 25) et des « mines » (Luc 19). La même chose est clairement enseignée en 2 Pierre 1 : 5-11 où, après avoir encouragé les chrétiens auxquels il écrit à abonder dans toutes les œuvres spirituelles, l’apôtre Pierre dit qu’une riche entrée sera donnée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. Pierre ne parle pas du ciel ici. Le caractère de notre entrée dans le royaume dépend de nos œuvres alors que tout croyant a sa place au ciel.


CHAPITRE 2 - La paix avec Dieu et l’affranchissement

                        Être libéré de la culpabilité des péchés et de la puissance du péché

            Comparons deux passages qui permettront d’aborder notre sujet :
                   -  « Ayant donc été justifiés sur la base de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ » (Rom. 5 : 1).
                   - « Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort ? Je rends grâces à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur » (Rom. 7 : 24-25).
            La paix avec Dieu et l’affranchissement du péché et de la chair sont deux grandes bénédictions que l’évangile de Dieu nous apporte à tous. Elles vont de concert, mais elles sont distinctes ! Il est bon que nous comprenions la différence qu’il y a entre elles, et aussi la manière dont on peut se les approprier l’une et l’autre. La croix de Christ est naturellement la grande base de chacune.
            Remarquons en premier lieu que les conséquences du péché sont vues dans deux directions, extérieurement et intérieurement.
            Extérieurement, le péché a rompu le lien heureux qui unissait l’homme, créature intelligente, à son Créateur. Satan a réussi, dès le départ, à l’employer pour couper la communication entre l’homme et Dieu lui-même. L’humanité se trouve ainsi dans la position de la petite ville dont parle Salomon : un grand roi est venu, l’a assiégée, et a construit de grandes terrasses contre elle (Ecc. 9 : 14). Le péché a ainsi introduit une distance du côté de l’homme, une aliénation et une hostilité contre Dieu, si bien que toutes ses relations avec Dieu sont dans la plus grande confusion.
            Intérieurement, le désastre n’est pas moins total. Les sources de vie ont été empoisonnées ; la source principale de la volonté et des affections a été interrompue. Un chaos indescriptible règne dans l’esprit et le cœur de chaque pécheur. Au lieu d’être joyeux et libre de se plaire dans une soumission intelligente et de profiter de la faveur de Dieu, il est dans l’esclavage. Au lieu d’être maître de lui-même, le péché est son maître. Au lieu d’avoir, par son esprit, le contrôle de sa pensée et de son corps, il est devenu comme le capitaine d’un navire mis au cachot, qui reste à la merci de tout un équipage de passions et de convoitises mauvaises.
            Lisez Romains 1 à 3 et vous trouverez l’état terrible dans lequel le péché a plongé l’homme en ce qui concerne ses relations avec Dieu. Puis, vous trouverez aussi le remède divin dans la mort et la résurrection de Christ, ainsi que ce qui résulte de la foi : la « paix avec Dieu ». Lisez ensuite Romains 7. Il révèle l’anarchie interne et la confusion qui règne dans l’homme ! Dans quel embrouillement de désirs contradictoires, d’émotions et de luttes, le péché ne nous a-t-il pas plongés ! Mais, grâce à la croix de Christ et à la puissance de l’Esprit, nous pouvons émerger de ce chaos (Rom. 8 : 1-4), et être affranchis de la puissance du péché qui habite en nous.
            Notre paix avec Dieu résulte du fait que notre relation avec Lui est basée sur la justice et la satisfaction qu’Il a trouvées dans l’œuvre de Christ.
            L’affranchissement est la libération « de ce corps de mort », de ce cadavre corrompu, que chacun de nous porte en lui-même, conséquence du péché dans la chair. Ces deux grandes bénédictions sont distinctes, mais nous les avons, toutes les deux « en Jésus Christ notre Seigneur » et elles sont basées sur sa croix car elle répond complètement à notre culpabilité, de sorte que nous qui croyons, sommes justifiés par Dieu lui-même (Rom. 3 : 25-26). Elle répond aussi à la condamnation que nous méritions en tant qu’enfants d’Adam (Rom. 6 : 6 ; 8 : 3). Nous sommes affranchis de la puissance du péché par la puissance de Christ ressuscité.
            Mais, bien que leur base soit identique, ces deux bénédictions sont reçues de façon différente.
            La paix est reçue par la foi (Rom. 5 : 1). Elle suit l’inquiétude provoquée par la prise de conscience de la position dangereuse qu’occupe le pécheur par rapport à Dieu. Bon nombre d’entre nous se souviennent du moment où leurs yeux ont été soudainement ouverts, après un long temps d’inquiétude, pour voir par la foi Celui qui a été crucifié et qui est maintenant ressuscité, Jésus le Sauveur. Nous avons alors éprouvé que tout était réglé, tout obstacle enlevé, tout nuage entre nous et Dieu dissipé… et avons pu chanter sincèrement :
                  Du sable mouvant, il ma tiré,
                  
Avec sa tendre main il ma transporté
                  
Des ombres de la nuit à la pleine lumière ;
                  
Ah, louez son nom, il ma élevé !
                  
En un mot, il ma donné la « paix ».

            L’affranchissement, en revanche, bien qu’il ne soit pas indépendant de la foi, est en grande partie lié à l’expérience. Nous marchons dans la boue de Romains 7 pour atteindre le rocher qui s’élève devant nous à la fin du chapitre.
            Nous apprenons utilement, mais douloureusement, qu’il n’y a « point de bien » dans la chair (v. 18), aucune puissance dans nos meilleurs désirs (v. 23), même lorsque ces désirs résultent de la nouvelle nature, appelée ici « loi de mon intelligence » ou « homme intérieur ». Alors, écœurée par le péché et par soi-même, l’âme lasse recherche un libérateur extérieur et le trouve dans le Seigneur Jésus Christ.
            On réalise cet affranchissement quand on connaît que la croix de Christ est la condamnation du « péché dans la chair », et quand, par la puissance de l’Esprit de Dieu, l’ordre commence à se faire en nous ; la victoire sur le péché est alors obtenue sans effort. L’Esprit, par son influence puissante, rend témoignage que Christ est vivant dans le ciel et nous montre qu’Il nous a délivrés de la puissance du péché aussi bien que de sa culpabilité, à la croix.


QUESTIONS

                        1 - Est-il possible davoir reçu le pardon de ses péchés et ne pas avoir la paix ?

            De quoi dépend le pardon ? Évidemment de la simple foi en Christ. « Quiconque croit en lui reçoit le pardon des péchés », c’est ce que dit l’Écriture (Actes 10 : 43).
            De quoi dépend la paix ? De la foi dans l’évangile de Dieu, qui place devant nous un Sauveur livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification (Rom. 4 : 25). La réponse à la question posée devient : Est-il possible de croire simplement en Christ et lui faire une entière confiance, sans croire avec la même simplicité le message de l’évangile, qui place devant nous son œuvre et ses résultats pour nous ?
            Cependant notre réponse est trop souvent tout à fait opposée. Nombreux sont ceux qui prêtent plus d’attention à leurs sentiments qu’à l’évangile immuable, même s’ils font entièrement confiance à Christ. Alors ils n’ont pas la paix. Ce n’est pourtant pas ce que Dieu veut, ni ce que l’Écriture enseigne. C’est le fruit d’un enseignement défectueux ou bien le résultat de l’incrédulité.

                        2 - La paix et laffranchissement sont-ils toujours reçus ensemble ? Ou peuvent-ils lêtre à des moments différents ?

            Aucune règle n’est établie dans l’Écriture, même s’ils sont traités d’une façon tout à fait distincte dans l’épître aux Romains. La question de la paix est entièrement développée en Romains 1 à 5, avant qu’il soit question de l’affranchissement, qui est développé en Romains 6 à 8.
            Le plus souvent la question des péchés, et comment rencontrer Dieu, occupe entièrement l’esprit jusqu’à ce que la paix soit connue. Ensuite seulement, l’Esprit de Dieu soulève la question du péché, de la chair et comment avoir la victoire sur eux.
            Cependant beaucoup témoignent que, pour eux, dans leurs exercices, les deux questions ont été associées, et il semble que la lumière se soit faite sur les deux ensemble. L’auteur, lui, n’a pu trouver la paix avant que la lumière ait commencé à percer la question de l’affranchissement.

                        3 - Est-il possible quune personne soit continuellement dominée par le péché, comme celle de Romains 7, et ait cependant la paix avec Dieu ?

            Pas exactement. En lisant ce chapitre tel qu’il est, on est frappé par l’absence de beaucoup d’éléments. Dans les versets 7 à 24, pas une allusion à l’œuvre de Christ, pas un mot de l’Esprit de Dieu. Les exercices douloureux dont il est question sont évidemment ceux de quelqu’un qui est « né de nouveau ». Mais, bien qu’ayant une nouvelle nature, il est resté, dans sa conscience, sous la Loi. Il ne connaît pas le plein sens de la rédemption. L’Esprit n’habite pas encore en lui. De là vient qu’il est « charnel, vendu au péché » (v. 14), et absolument rien ne se passe normalement.
            Un croyant qui a la paix avec Dieu peut faire une expérience de cet ordre, mais un peu différente, puisqu’il connaît la rédemption et possède l’Esprit. Quoique non vendu au péché, il se peut qu’il soit souvent dans la tristesse et la honte de l’échec ; cependant il ne sera pas, comme en Romains 7, sans un seul rayon de lumière.

                        4 - Si une personne vraiment convertie fait une telle expérience, est-ce que cela ne prouve pas que quelque chose est radicalement faux ?

            Oui, en effet, mais ce qui est faux est en elle et non dans sa conversion. Malheureusement, il semble que beaucoup n’ont pas fait cette expérience. Cela montre qu’il y a quelque chose de faux en eux, bien qu’ils ne semblent pas le sentir.
            Le fait est que, entrer dans le combat de Romains 7 – comme certains chrétiens disent – est un signe de progrès spirituel plutôt que l’inverse. Cela met en évidence une conscience sensible et un vrai désir de marcher dans la sainteté. Les leçons apprises au cours de l’expérience, bien que douloureuses, sont salutaires.
            De même que personne n’obtient la paix sans avoir été précédemment en butte à de l’inquiétude, aucun croyant n’atteint cet affranchissement du péché et du moi qui donne de la stabilité à son christianisme, sans une expérience telle que celle décrite en Romains 7.

                        5 - Quel est le secret pour être affranchi de la puissance du péché qui habite en nous ?

            Il faut regarder en dehors de soi, vers Christ, tout simplement. Notez la répétition incessante de “je” et de “moi” (l’ancien moi) dans les versets 7 à 24, et puis dans ce dernier verset il y a un changement soudain. Désespéré, celui qui parle lève les yeux et regarde en dehors de lui-même à la recherche d’un libérateur extérieur. Il ne dit pas : « comment me délivrerai-je ? », mais « qui me délivrera ? ».

                        6 - Laffranchissement est-il, comme la paix, quelque chose que nous atteignons à un moment précis et une fois pour toutes ?

            Non. La paix résulte du fait qu’on a reçu le témoignage de Dieu quant à l’œuvre achevée de Christ, et cela vient souvent comme un éclair. L’affranchissement dépend non seulement de l’œuvre de Christ pour nous, mais de l’œuvre de l’Esprit en nous. Ce n’est pas une chose qui est acquise à un moment donné et une fois pour toutes, mais c’est un travail progressif qui a besoin, non seulement d’être maintenu, mais aussi de s’approfondir.
            Il y a un moment précis où l’âme crie au secours : « misérable homme que je suis ! qui me délivrera ? ». Le croyant commence alors à comprendre ce que signifie « être dans le Christ Jésus » (Rom. 8 : 1) et la douceur de la liberté que procure l’action de « l’Esprit de vie dans le Christ Jésus » (v. 2) peut être goûtée. C’est le moment où l’affranchissement commence à être une réalité pratique, mais il doit être entretenu et, tant que nous sommes dans ce monde, il ne cessera de croître.

                        7 - Les croyants ont passé de longues années dans des luttes vaines contre la puissance du péché. Que leur conseillez-vous de faire ?

            De se lever et de regarder en avant au grand Libérateur ! De se laisser envahir par les chaleureux courants de son amour et de sa gloire ! Voilà ce qu’est l’affranchissement.
            Un évangéliste emploie une allégorie qui en donne une bonne illustration. La voici : « Les gouttes d’eau sur la surface de l’océan ont regardé les nuages cotonneux passant sur le ciel et ont ardemment désiré abandonner les profondeurs pour monter avec agilité en leur compagnie. Puis elles ont décidé d’essayer. Elles ont invité le vent à les aider. Il a soufflé violemment, et les vagues effrénées se sont jetées de toute leur force contre les rochers jusqu’à ce qu’il ait semblé que les gouttes, maintenant fragmentées en vapeur légère, soient sur le point de rejoindre les nuages. Mais non ! elles sont retombées finalement en douches fines sur les froides et sombres vagues. Elles ont soupiré et ont dit : cela n’arrivera jamais. - Puis le vent est tombé et l’orage a cessé.
            Alors le soleil a brillé avec force, et sous l’action de ses rayons chauds, avant même qu’elles l’aient su, les gouttes ont été soulevées par sa grande puissance. Sans bruit ni effort elles se sont mise à flotter loin comme une vapeur dans le ciel bleu. »
            L’affranchissement, c’est comme cela. Placez-vous sous les rayons de l’amour de Christ, et bientôt vous direz : « Je rends grâces à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur » (Rom. 7 : 25).

                                                                                                        F. B. Hole


 

À suivre