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QUELQUES PSAUMES PARLANT DE CHRIST (3)


PSAUME 16
          Portée générale
          Application à Christ
PSAUME 17          
          Présentation générale
          Application à David
          Application à Christ
          Application au chrétien
          Application prophétique à Israël
PSAUME 18
          Application à David et à Israël
          Application à Christ

 

PSAUME 16

                        Portée générale

            David, qui a composé ce Psaume, y a sans doute exprimé en toute sincérité ce qu’il ressentait personnellement, les pensées que Dieu avait formées en lui. D’autre part, des Israélites pieux peuvent bien avoir chanté ce cantique de tout leur cœur. Et il demeure pour nous, chrétien, un modèle de ce que nous pouvons désirer quant à notre état pratique.
            Contrairement à beaucoup d’autres, ce psaume ne mentionne ni circonstances particulières, ni ennemis, ni souffrances, ni adversité. Il jaillit spontanément d’un cœur qui vit près de Dieu.
            Le verset 1 en fournit la clé : « Garde-moi, ô Dieu ! car je me confie en toi ». C’est l’expression de la dépendance et de la confiance. Si seulement nous éprouvions le besoin continuel d’être gardés ! – gardés de nos ennemis spirituels, et de nos propres cœurs, qui sont trompeurs. Et si seulement nous savions nous confier entièrement en Dieu pour être gardés !
            Dans tout le psaume, à part les versets 2 et 3, c’est le fidèle qui parle à son Dieu. Mais dans ces deux versets, quelqu’un s’adresse au fidèle et rappelle ce qu’il a dit. Le verset 2 manifeste son humilité, et le verset 3 montre que c’est en ceux qui craignent Dieu, qu’Il trouve toutes ses délices. Ce sont « les saints qui sont sur la terre », et Lui-même se nomme « ton saint » au verset 10.
            En contraste, le monde étranger à Dieu, « ceux qui courent après un autre », ne sont que brièvement signalés (v. 4). Leurs misères seront multipliées.
            Dans ce psaume, le monde extérieur est comme l’arrière-plan. L’âme jouit de Dieu lui-même : « L’Éternel est la portion de mon héritage et de ma coupe » (v. 5). Ce n’est pas avant tout les dons de Dieu qui remplissent le cœur, mais c’est Dieu lui-même. Il est le trésor suprême.
            Malgré tout, on apprécie ce que Dieu a donné, la part qu’Il a bien voulu nous accorder sur la terre, et on en est pleinement satisfait : « Les cordeaux sont tombés pour moi en des lieux agréables ; oui, un bel héritage m’est échu » (v. 6). L’apôtre Paul écrit à Timothée : « Or la piété, avec le contentement, est un grand gain » (1 Tim. 6 : 6) et, même prisonnier, il peut dire : « J’ai appris à être content dans les situations où je me trouve » (Phil. 4 : 11).
            Le verset 7 exprime comme un échange : « Je bénirai l’Éternel qui me donne conseil ». La louange s’élève vers Dieu en reconnaissance, et Dieu instruit son bien-aimé. Il est remarquable de trouver cela déjà dans l’Ancien Testament. Dieu ne prononce pas seulement des commandements, mais dans sa grâce, Il donne des conseils. La seconde moitié de ce verset 7 : « durant les nuits même, mes reins m’enseignent » évoque le discernement spirituel, les saines pensées, fruits de la communion habituelle avec le Seigneur.
            « Je me suis toujours proposé l’Éternel devant moi » (v. 8) exprime l’habitude de faire intervenir Dieu, de le mettre au premier plan, dans tous nos projets et dans toutes nos circonstances. Cette présence n’est pas un élément gênant, au contraire, mais une source de force, de sécurité, de paix et de joie. « Parce qu’il est à ma droite, je ne serai pas ébranlé. C’est pourquoi mon cœur se réjouit, et mon âme s’égaie » (v. 8-9).
            Aux versets 10 et 11, la mort est envisagée sans terreur : « Tu n’abandonneras pas mon âme au shéol… Tu me feras connaître le chemin de la vie ; ta face est un rassasiement de joie, il y a des plaisirs à ta droite pour toujours ». Dieu a par-devers Lui un chemin de vie au-delà de la mort, et il y conduira l’homme pieux. Une félicité éternelle sera sa part, dans la présence de Dieu. Pour celui dont l’Éternel aura été la portion sur la terre, sa face, contemplée dans la pleine lumière, sera un inépuisable rassasiement de joie.

                        Application à Christ

            Dans son discours aux Juifs le jour de la Pentecôte, Pierre cite les versets 8 à 11 de ce psaume, et les applique à Christ (Act. 2 : 25-36). Il montre – et ce cas est loin d’être unique dans les psaumes – que les paroles de David dépassaient en fait ce qui le concernait personnellement. Étant prophète, il a dit ces choses « de la résurrection du Christ, en la prévoyant » (v. 31). En effet, David dit : « Tu ne permettras pas que ton saint voie la corruption » (v. 10), mais lui-même a vu la corruption. Son corps est retourné à la poussière. Christ seul est Celui qui n’a pas vu la corruption, ayant été ressuscité le troisième jour après sa mort. C’est de Lui que parle le psaume.
            En Actes 13 : 35-37, l’apôtre Paul utilise la même argumentation pour prouver la résurrection de Christ.
            Si l’on regarde soigneusement le Psaume 16, on voit plusieurs autres détails qui ne peuvent s’appliquer rigoureusement qu’à Christ. À qui d’autre qu’à Lui serait réservée la place d’honneur à la droite de Dieu (v. 11 ; Héb. 1 : 13) ? Ou encore, David pouvait-il dire de façon absolue : « Je me suis toujours proposé l’Éternel devant moi (v. 8) ? Dans la vie parfaite de Jésus seul, l’obéissance, le dévouement, la dépendance, la confiance, ont été sans faille.
            Il y a dans ce psaume une peinture admirable de ce qui a caractérisé Christ tout au long de sa vie d’homme sur la terre. « Garde-moi, ô Dieu » (v. 1) est l’expression de la parfaite dépendance de Celui qui « étant en forme de Dieu », s’était « anéanti lui-même » en devenant un homme (Phil. 2 : 6-7). Et sa confiance en Dieu dès le sein de sa mère sera rappelée au Psaume 22 (v. 9).
            Ce qui est dit verset 2 : « Tu es le Seigneur, ma bonté ne s’élève pas jusqu’à toi » reporte nos pensées sur Celui qui disait : « Pourquoi m’appelles-tu bon ? Personne n’est bon, sinon un seul : Dieu » (Marc 10 : 18). Cela correspond à la position d’humilité qu’Il avait prise.
            Selon le verset 3, Jésus a trouvé ses délices en ceux qui craignaient Dieu. Dans son humilité il n’a pas craint de s’identifier à eux, lorsque, au baptême de Jean, ils confessaient leurs péchés. C’étaient alors « les excellents de la terre ».
            Le verset 6 évoque son entière acceptation de la volonté de Dieu, tout au long de son service, même lorsqu’Il était incompris et rejeté. « Jésus se réjouit en esprit et dit : Je te loue, ô Père… Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi » (Luc 10 : 21).
            Il vaut la peine de lire ce Psaume en pensant à Jésus, Celui qui pouvait dire : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre » (Jean 4 : 34) ; « Je ne fais rien de moi-même, mais… je parle selon ce que le Père m’a enseigné... je fais toujours ce qui lui est agréable » (8 : 28-29).


PSAUME 17

                        Présentation générale

            Ce Psaume est dans le même courant de pensées que le précédent : il est aussi l’expression d’un cœur fidèle qui s‘adresse à son Dieu. Il est entièrement personnel, à l’exception des versets 7 et 11, où une collectivité d’hommes pieux est envisagée. La pensée introductive du Psaume 16 - « Garde-moi » - se retrouve ici aux verset 5 et 8. L’Éternel est aussi la portion du fidèle, le trésor de son cœur, puisque, par contraste, il peut parler des « hommes de ce monde, qui ont leur portion dans cette vie » (v. 14). Le dernier verset, quoique peut-être sous une forme un peu plus voilée, reprend le thème du dernier verset du psaume précédent : voir la face de Dieu, dans la gloire, et être rassasié de son image.
            Mais le Psaume 17 contient des éléments qui ne se trouvaient pas du tout dans le Psaume 16. C’est d’abord le cri vers Dieu (v. 1), l’appel au secours (v. 6-8, 13-14). Le fidèle est entouré par des adversaires (v. 7), des méchants, des ennemis prêts à l’engloutir (v. 9-14). Et au milieu de « ces méchants » se profile un « méchant » particulier, dans les versets 12 et 13.
            Un autre élément très caractéristique est ce qu’on pourrait appeler une déclaration d’intégrité ; pour ce dernier mot, voir Ps. 26 : 1 et 11, par exemple. Le psalmiste a une conscience parfaitement pure devant Dieu (v. 3). Son état est celui de la justice pratique, sa bouche dit la vérité, et c’est ce qui lui donne de l’assurance pour demander à Dieu de l’écouter. Conscient d’avoir marché dans la droiture, il peut implorer Dieu pour qu’Il lui fasse droit (v. 2). Et il reconnaît humblement que c’est grâce à la garde divine qu’il n’a pas suivi les voies des hommes de ce monde et a marché dans le sentier de Dieu (v. 4-5).

                        Application à David

            À n’en pas douter, ce sont les circonstances par lesquelles David a passé qui, historiquement, sont à l’origine de cette prière. Les ardents ennemis qui l’entourent et qui sont prêts à s’élancer sur lui peuvent bien être Saül et ses troupes.
            David sait qu’il n’y a pas d’iniquité en lui, qu’il souffre injustement, qu’il n’a rien fait qui motive la haine et la cruauté dont il est victime. Ce qu’il dit à ce sujet à Jonathan ou à Saül lui-même (1 Sam. 20 : 8 ; 24 : 12 ; 26 : 18), il le dit ici à Dieu dans sa prière (v. 1-3). Mais il s’est « gardé des voies de l’homme violent » (v. 4), il n’a pas voulu rendre le mal pour le mal, alors même qu’il en aurait eu l’occasion. C’est à l’Éternel qu’il s‘attend pour le protéger (v. 8), mais aussi pour lui faire droit et le venger (v. 2, 13 ; 1 Sam. 24 : 16 et 13). Sa confiance en Dieu demeure ferme (v. 6-7).
            Dans les versets 7 et 11, on voit la petite troupe de ceux qui s’étaient attachés à David et partageaient ses souffrances : « ils nous environnent », dit David.

                        Application à Christ

            S’il y a eu sur la terre un juste qui a souffert de la part des méchants, c’est bien Christ. De sorte que l’ensemble de ce psaume nous parle prophétiquement de Lui. On peut même dire qu’il s’applique encore davantage à Jésus qu’à David. Ce dernier avait bonne conscience et pouvait parler de sa « justice », mais qu’est-ce que la justice de l’homme aux yeux de Dieu ? Ce n’est qu’une justice relative. Seule celle de Christ a été parfaite. Lui seul a pu dire à Dieu en vérité : « Tu as sondé mon cœur, tu m’as visité de nuit ; tu m’as éprouvé au creuset, tu n’as rien trouvé ; ma pensée ne va pas au-delà de ma parole » (v. 3). Parlant de Celui qui l’avait envoyé, Il dit dans l’évangile de Jean : « Il ne m’a pas laissé seul, parce que moi, je fais toujours ce qui lui est agréable » (8 : 29).
            La deuxième moitié du psaume nous montre le Seigneur entouré d’ardents ennemis qui l’épient, semblables « au lion avide de déchirer, et comme le lionceau qui se tient dans les lieux cachés » (v. 12). C’est bien ce que les Évangiles nous rapportent. Combien de fois voyons-nous les pharisiens et les chefs des Juifs à l’affût pour surprendre Jésus dans ses paroles, ou pour se saisir de lui et le faire mourir !
            Mais l’homme humble et débonnaire, « lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas d’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement » (1 Pier. 2 : 23). En vérité, Il s’est « gardé des voies de l’homme violent » (v. 4) et s’est attendu à Dieu pour être protégé.
            Le psaume n’envisage pas l’heure du « pouvoir des ténèbres » (Luc 22 : 53), où il a été effectivement permis aux méchants de prendre Jésus et de Le crucifier. Mais le verset 15 - « Je verrai ta face en justice » - évoque la résurrection, tout comme le dernier verset du Psaume 16. À celui qui sur la terre a été « le juste », et y a souffert injustement, le Dieu juste répondra par un acte de justice en l’élevant à sa droite. « Moi, je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire. Et maintenant, glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi-même, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût » (Jean 17 : 4-5).

                        Application au chrétien

            Dans quelle mesure le chrétien peut-il faire sienne la prière du Psaume 17 ? Il est certain que les expressions de confiance et de dépendance qu’on y trouve sont à leur place dans tous les temps. Mais le chrétien, éclairé par la pleine lumière du Nouveau Testament, ne saurait sans présomption affirmer sa justice pratique et dire à Dieu que, l’ayant éprouvé au creuset, Il ne trouve en lui rien à reprendre. La révélation de la parfaite grâce de Dieu qui répond à toutes nos faiblesses s’allie à l’enseignement humiliant du caractère corrompu et incorrigible de notre vieille nature. « Je n’ai rien sur la conscience ; mais, pour autant, je ne suis pas justifié », dit Paul (1 Cor. 4 : 4). Et il attend le temps où le Seigneur « mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et manifestera les intentions des cœurs » (v. 5). Mais cette défiance de lui-même n’empêche pas l’apôtre de s’exercer « à avoir toujours une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes » (Act. 24 : 16). L’apôtre Jean nous montre que cette bonne conscience est nécessaire pour nous donner « de l’assurance devant Dieu » lorsque nous nous approchons de Lui dans la prière (1 Jean 3 : 21- 22).
            Donc, si la déclaration d’intégrité – comme nous l’avons appelée – pouvait être à sa place à l’époque de l’Ancien Testament, lorsque la pleine lumière n’avait pas été faite sur le vrai caractère de l’homme, et si elle était parfaitement à sa place dans la bouche du second homme, elle n’est guère concevable dans la bouche du chrétien. En revanche, l’intégrité elle-même, la droiture de cœur, une conscience purifiée par le sang de Jésus et par la confession de nos fautes, sont les caractères nécessaires du chrétien.
            N’est-ce pas pour souligner cette nécessité d’un cœur pur, et tout particulièrement lorsqu’on s’adresse à Dieu, que le Seigneur invite ceux qui prient en disant « remets-nous nos péchés » à ajouter « car nous-mêmes aussi nous remettons à quiconque nous doit » (Luc 11 : 4) ?
            Au verset 4, le fidèle reconnaît l’importance de la parole de Dieu pour être gardé d’imiter les manières d’agir des hommes de ce monde. Dans tous les temps, les fidèles ont à faire contraste avec les « hommes de ce monde, qui ont leur portion dans cette vie » (v. 14). Jésus a dit à ses disciples : « Quiconque voudra sauver sa vie la perdra ; mais quiconque perdra sa vie à cause de moi la trouvera » (Matt. 16 : 25).
            Arrêtons-nous encore sur le verset 5 : « Quand tu soutiens mes pas dans tes sentiers, mes pieds ne chancellent point ». Nous éprouvons souvent – du moins, espérons-le – le besoin de demander à Dieu de nous soutenir, afin que nous ne fassions pas de faux-pas. Mais dans quel chemin devons-nous être pour pouvoir faire une telle demande ? Pas dans notre propre chemin, dans un chemin de propre volonté ! Mais dans le sentier de Dieu, dans le sentier où Il nous veut !

                        Application prophétique à Israël

            Comme beaucoup d’autres psaumes, celui-ci fournit une description de la situation du résidu fidèle d’Israël au temps de la fin, avant l’établissement du règne millénaire. Il est persécuté par la nation apostate (les méchants, v. 9) et l’Antichrist (le méchant, v. 13). Implorant la protection miséricordieuse de Dieu, il peut à juste titre faire appel à son intervention en sa faveur, l’épée du jugement étant ce qui doit amener sa délivrance (v. 13).


PSAUME 18

            Ce psaume reproduit, à quelques détails de texte près, le chapitre 22 de 2 Samuel, à la fin de l’histoire du roi David.

                        Application à David et à Israël

            La suscription du psaume montre clairement le cadre dans lequel il a été écrit. David a connu la détresse. Pressé par ses ennemis, il a été près de la mort. Mais il a crié à son Dieu et a été secouru (v. 4-6).
            Dans les versets 7 à 18, les termes employés pour décrire l’intervention divine évoquent la délivrance d’Israël hors d’Égypte. Le langage poétique permet ainsi d’assimiler la délivrance du peuple et celle de son roi, de manière à mettre dans leur bouche une louange commune.
            Du verset 19 au verset 26, David rappelle sa justice pratique, sa fidélité à garder la parole de Dieu. Selon son juste gouvernement, Dieu l’a récompensé selon sa justice (v. 20, 24). Ainsi, la délivrance qui lui a été accordée est un témoignage de l’approbation de Dieu : « Il me délivra, parce qu’il prenait son plaisir en moi » (v. 19). Cette pensée – qui peut nous étonner, nous chrétiens, parce que nous n’avons jamais à nous prévaloir de nos mérites – était tout à fait à sa place pour un peuple sous la Loi, dans lequel Dieu exerçait un gouvernement direct (à ce sujet, voir par exemple Lév. 26 : 3-8 ; Deut. 28 : 1-7).
            Aux versets 27 et 30, David n’est plus seul : Dieu sauvera le peuple affligé et sera un bouclier à tous ceux qui se confient en Lui. Ils bénéficient de la délivrance que Dieu accorde à leur roi (voir Ps. 20 : 5).
            La fin du psaume, particulièrement depuis le verset 37, évoque la stabilité que Dieu a donnée au règne de David, et sa suprématie sur les nations environnantes. C’est ce qui nous est rapporté historiquement en 2 Samuel 8 et 10 : 15-19. Ces choses sont compréhensibles dans le cadre d’un peuple terrestre que Dieu avait établi comme une puissance sur la terre, mais cela ne répond évidemment en rien au caractère du christianisme.
            Bien souvent dans les psaumes, la conclusion ou le résumé se trouve dans les premiers versets. C’est le cas ici. « Je t’aimerai, ô Éternel, ma force ! » (v. 1). Quelle belle conclusion ! C’est l’élan du cœur vers Dieu lorsque toute son œuvre se déploie devant les yeux. Et si le psaume est en général au passé, ces versets introductifs sont au présent et au futur. Dieu est Celui qui délivre et qui délivrera.

                        Application à Christ

            On peut faire ici la même remarque que pour les deux psaumes précédents ; plusieurs versets s’appliquent de façon plus exacte à Christ qu’à David, bien que celui-ci ait exprimé cela pour lui-même.
            L’homme parfait des versets 23 et 25, c’est Jésus. En Lui seul véritablement, Dieu a trouvé son plaisir (v. 19). Lui seul peut en vérité parler de sa justice et de la pureté de ses mains (v. 20, 24). Mais, pensée très importante, Dieu l’a récompensé selon ce que méritait sa perfection : « Avec l’homme parfait, tu te montres parfait ; avec celui qui est pur, tu te montres pur ; et avec le pervers, tu es roide » (v. 25-26). Telles sont les voies d’un Dieu juste. Ce principe, disons-le en passant, rend d’autant plus poignant le « Pourquoi ? » du premier verset du Psaume 22.
            « Il me délivra, parce qu’il prenait son plaisir en moi » (v. 19). De quoi Jésus a-t-il été délivré ? « Les cordeaux de la mort » (v. 4) l’ont environné d’une manière bien plus réelle que David. Mais, dit-il, « dans ma détresse j’ai invoqué l’Éternel, et j’ai crié à mon Dieu : de son temple, il a entendu ma voix, et mon cri est parvenu devant lui à ses oreilles » (v. 6). « Durant les jours de sa chair », notre Sauveur a « offert, avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort », et il a « été exaucé à cause de sa piété » (Héb. 5 : 7).
            « Tu m’as établi chef des nations » (v. 43), « Dieu m’a assujetti les peuples » (v. 47) sont des expressions qui nous mènent plus loin. Elles portent nos pensées sur la gloire millénaire de Christ. On peut remarquer que, dans toute leur force, elles ne peuvent s’appliquer qu’à Lui. La suprématie d’Israël sur les autres nations, après les victoires de David, était limitée aux pays environnants. Celle de Christ sera universelle, ainsi que les prophètes en témoignent. Nous avons déjà rencontré cette pensée au Psaume 2.
            Quant à ses ennemis, le psalmiste dit qu’il les a poursuivis, atteints, consumés, transpercés, brisés menu comme la poussière, foulés aux pieds comme la boue des rues (v. 37-42 ; voir 2 Sam. 22 : 43). C’est ainsi que seront jugés ceux qui n’auront pas profité du jour de la grâce. On reconnaît ici le caractère dans lequel Jésus apparaît en Apocalypse 19 : 11-16.
            Mais la louange adressée à Dieu par « son oint », dans ce psaume, a encore une autre portée que la délivrance de la mort. Elle est aussi en rapport avec le fait que Dieu l’a ceint de force pour le combat (v. 32, 34, 39), qu’Il a courbé sous Lui tous ses adversaires (v. 39-40), qu’Il l’a délivré de ses ennemis et de l’homme violent (v. 48). Cela nous fait voir le Messie identifié à son peuple. Le résidu pieux d’Israël, persécuté au-delà de toute expression pendant la grande tribulation, sera délivré par l’action guerrière de son Messie. Dans les événements qui précèdent cette délivrance, le Messie s’identifie aux siens dans leurs détresses, selon Ésaïe 63 : 9 : « Dans toutes leurs détresses, il a été en détresse ». C’est d’une même voix qu’ils supplient Dieu d’intervenir. Puis, dans la victoire de leur Roi se trouve leur victoire ; de sorte que leur délivrance est considérée comme sa délivrance, et pour celle-ci, Il loue l’Éternel avec son peuple.


J-A. Monard - « Messager évangélique » (année 1993 - p. 264-275)