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QUELQUES PSAUMES PARLANT DE CHRIST (1)


INTRODUCTION
PSAUME 2
        La rébellion générale contre Dieu et contre son Oint
        La réponse du Dieu souverain
        Le Messie, Fils de Dieu
        La domination du Messie sur toute la terre
        Dernier appel de la grâce
 

INTRODUCTION

            Sur le chemin d’Emmaüs, le jour de sa résurrection, le Seigneur Jésus a fait brûler le cœur de deux disciples, en leur expliquant, « dans toutes les Écritures, les choses qui le concernent » (Luc 24 : 27). Ceci nous encourage à sonder l’Ancien Testament pour y découvrir ce que l’Esprit y a inscrit concernant le Messie, ce « témoignage des souffrances qui devaient être la part de Christ et des gloires qui suivraient » (1 Pier. 1 : 11).

                        Un livre où sont évoqués les sentiments de notre Seigneur

            Parmi tous les écrits prophétiques concernant Christ, le livre des Psaumes occupe une place éminente. C’est là tout particulièrement que sont évoqués les sentiments qui ont été dans le cœur de notre Seigneur.
            La manière dont les psaumes nous parlent de Lui est extrêmement diversifiée. Certains d’entre eux L’ont en vue du commencement à la fin (Ps. 22), tandis que d’autres ne font allusion à Lui que dans quelques versets seulement (Ps. 31). Par ailleurs, certains psaumes nous Le présentent de façon directe, en des termes qui ne peuvent s’appliquer qu’à Lui ( Ps. 2), tandis que d’autres nous Le présentent de façon typique, à travers les expériences et les sentiments de l’auteur du psaume (Ps. 18), ou de ceux dans la bouche desquels Il met des paroles.

                        Un livre essentiellement israélite et prophétique

            Il est important de remarquer que le livre des Paumes est essentiellement israélite et prophétique. Cela n’empêche pas que les croyants de tous les temps trouvent en lui une source inépuisable d’encouragements, de consolations et d’instructions. Mais pour profiter pleinement du message de ce livre, il nous est avantageux de distinguer clairement les diverses dispensations de Dieu, c’est-à-dire les différentes époques dans lesquelles Dieu s’est révélé, et leurs caractères distinctifs.
            Les Psaumes, comme tout l’Ancien Testament, appartiennent à la dispensation de la Loi, dans laquelle Dieu s’était révélé à un seul peuple, Israël, qu’il avait choisi pour être « son peuple ». Mais dès les origines de ce temps, Dieu avait annoncé à Abraham la bonne nouvelle que les bénédictions qu’Il voulait accorder dépasseraient les étroites limites du peuple élu et seraient pour toutes les nations (Gen. 17 : 5). Il avait aussi annoncé que sa grâce allait être proclamée, et que l’homme y aurait part sur la base de la foi (Gal. 3 : 8).

                        La dispensation de la grâce succédant à celle de la Loi

            Cette nouvelle dispensation est fondée sur l’œuvre de Christ à la croix. Son sacrifice était nécessaire pour que le pécheur puisse être justifié. Et tout au long de l’Ancien Testament, Dieu s’est plu à annoncer la venue de Celui qui est le centre de ses desseins éternels.
            Le livre des Psaumes nous place donc sur le terrain d’Israël. La venue de Christ et les événements qui l’accompagnent en sont un des thèmes principaux. Mais souvenons-nous que nous nous situons aujourd’hui entre deux venues de Christ, une passée et une future, tandis que le peuple qui a reçu les Psaumes se trouvait avant ces événements. La perspective prophétique ne distingue pas toujours les diverses étapes de la venue de Christ – tout comme la vue d’un massif montagneux lointain ne distingue pas les différentes chaînes dont il est formé. La prophétie nous fournit une grande richesse de détails concernant la venue de Christ, mais, souvent, ne nous indique pas comment ces détails s’inscrivent dans le temps.

                        Promesses à Israël pour la terre et appel céleste des croyants

            Les promesses de Dieu à Israël sont toujours en rapport avec la terre. Les chrétiens, par contre, sont « participants à l’appel céleste » (Hébreux 3 : 1), et ont leur espérance dans le ciel. Il nous faut tenir compte de cette différence lorsque nous lisons les Psaumes. À Israël, Dieu avait promis un royaume de paix, de justice et de gloire sur la terre, et la personne du Roi est évidemment au centre de ces révélations. Les chrétiens se penchent avec bonheur sur ces communications, bien qu’elles concernent l’établissement d’un royaume terrestre auquel ils n’auront pas directement part, car rien de ce qui concerne la gloire de leur Sauveur ne leur est indifférent.
            Le Psaume 1, déjà, pose quelques jalons essentiels. Il distingue d’une part « les justes », c’est-à-dire les hommes pieux, ceux qui sont attachés à la loi de l’Éternel, et d’autre part « les méchants », « les pécheurs », « les moqueurs ». Le jugement va venir sur la terre (v. 5), et les méchants seront balayés, tandis que les justes y subsisteront. D’autres psaumes (Ps. 3, 4 etc.) montrent que les hommes pieux auront à souffrir en attendant la délivrance que le Messie apportera.

                        Le reste fidèle d’Israël, sujet général des Psaumes

            Les fidèles qui attendent cette délivrance – et plus particulièrement ceux qui, au temps de la fin, demeureront fidèles au milieu des tribulations les plus grandes qui n’aient jamais eu lieu – constituent ce que la prophétie appelle le résidu d’Israël (voir entre autres És. 4 : 3 ; 10 : 20-22). C’est le résidu, ou le reste fidèle, parce que la masse du peuple s’étant détournée de Dieu et n’ayant que son jugement à attendre, seul un « petit troupeau » le craint, s’attache à Lui et s’attend à Lui. C’est ce résidu qui, finalement, prend la place du peuple d’Israël et reçoit toutes les bénédictions promises.
            On peut dire que le sujet général des Psaumes, c’est le résidu d’Israël, son histoire, ses souffrances, ses cris de détresse, sa repentance, sa délivrance, ses louanges. Dans ce contexte, le Messie a une place de premier plan.


            Notre propos n’est pas d’entrer dans l’histoire prophétique du résidu, ni d’étudier l’enchaînement des Psaumes. Nous considérerons quelques Psaumes caractéristiques, ayant surtout le but d’y chercher Christ.


PSAUME 2

            Bien que ce Psaume n’ait pas de suscription indiquant l’auteur, nous savons par la citation qui en est faite en Actes 4 : 25 qu’il a été écrit par David. Cependant nous n’avons pas ici, comme dans beaucoup d’autres Psaumes une expérience personnelle de David, dont Dieu se serve comme type pour nous parler de Christ. De toute évidence, c’est bien du Messie qu’il est question, et Il nous est présenté comme tel, directement.

                        La rébellion générale contre Dieu et contre son Oint

            Les versets 1 à 3 nous montrent les nations qui s‘agitent, qui se révoltent contre l’autorité de Dieu : « Les princes consultent ensemble contre l’Éternel et contre son Oint » ; l’Oint de l’Éternel, comme l’indique le passage d’Actes 4, c’est « son Christ ». Les termes Messie, Christ et Oint sont équivalents. Messie est la forme hébraïque (ou araméenne) du mot Oint, et Christ la forme grecque.
            Les premiers chrétiens de Jérusalem disent explicitement que ces versets du Psaume viennent de s’accomplir : « En vérité, se sont assemblés dans cette ville, contre ton saint Serviteur Jésus que tu as oint, aussi bien Hérode que Ponce Pilate, avec les nations et les tribus d’Israël, pour faire tout ce que ta main et ton dessein avaient déterminé à l’avance » (Act. 4 : 27-28). Ces trois premiers versets ont donc déjà eu leur accomplissement, ou plutôt un premier accomplissement, lorsque Jésus est venu ici-bas et qu’Il a été rejeté et crucifié, les Juifs et les Gentils (gens des Nations) étant unis dans une même révolte contre Dieu et contre Celui qu’Il avait envoyé.
            Il reste toutefois un accomplissement futur de cette prophétie au terme de la période de jugements terribles qui précédera l’établissement du millénium. Le chapitre 19 de l’Apocalypse nous montre Christ sortant du ciel monté sur un cheval blanc. « Il juge et combat en justice » (v. 11). « Les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs » (v. 14). Et alors, comme dans le Psaume 2, le prophète voit « les rois de la terre, et leurs armées assemblées pour livrer combat à celui qui montait le cheval, et à son armée » (v. 19).

                        La réponse du Dieu souverain

            Dans les versets 4 à 6, on voit l’effet que cette rébellion produit sur « celui qui habite dans les cieux ». Il se rira d’eux, Il s’en moquera. Rien de ce qui se passe sur la terre ne saurait troubler son trône, ni entraver l’accomplissement de ses décrets. Il a oint son roi sur Sion, et toute opposition à sa volonté ne peut que rencontrer sa colère et son jugement. « Alors il leur parlera dans sa colère, et, dans sa fureur, il les épouvantera » (v. 5). Il est bien évident que cette partie de la prophétie est exclusivement future. Lors de la première venue de Christ, son rejet par l’humanité n’a pas eu pour conséquence le jugement immédiat de Dieu. Au contraire, Dieu a fait proclamer sa grâce, et Il le fait encore aujourd’hui.

                        Le Messie, Fils de Dieu

            Le verset 7 est particulièrement remarquable : « Je raconterai le décret : l’Éternel m’a dit : Tu es mon Fils ; aujourd’hui, je t’ai engendré ». C’est le Messie qui parle. Le roi d’Israël est non seulement l’Oint de l’Éternel, mais Il est reconnu par Lui comme étant son Fils.
            Le roi prophète à qui ces choses étaient révélées pouvait sans doute reporter ses pensées sur la promesse que Dieu lui avait faite concernant sa descendance : « J’affermirai le trône de son royaume pour toujours. Moi, je lui serai pour père, et lui me sera pour fils » (2 Sam. 7 : 13-14). Mais ici la révélation est plus précise : « Tu es mon Fils ; aujourd’hui, je t’ai engendré ». Le Messie est reconnu comme Fils parce qu’Il est engendré de Dieu à un moment précis. C’est le moment où s‘accomplit la chose extraordinaire annoncée par l’ange Gabriel à la vierge Marie : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre ; c’est pourquoi celui qui naîtra, saint, sera appelé Fils de Dieu » (Luc 1 : 35). Admirons la richesse de la prophétie de l’Ancien Testament, qui déjà nous annonce le mystère de l’union de l’humanité et de la divinité, dans Celui que l’Éternel a oint comme roi. Et, en passant, notons ceci : le fait que Jésus soit appelé Fils de Dieu comme ayant été engendré de Lui dans le temps n’exclut en aucune manière qu’Il soit, de toute éternité, « le Fils unique, qui est dans le sein du Père » (Jean 1 : 18). Il est le Fils unique que Dieu a envoyé dans le monde (1 Jean 4 : 9).

                        La domination du Messie sur toute la terre

            « Demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage, et, pour ta possession, les bouts de la terre (v. 8). Ce verset évoque la domination de Christ sur toutes les nations, et non seulement sa royauté sur Sion, comme au verset 6. Ici de nouveau, la prophétie nous place dans ces scènes futures. Christ n’a pas encore demandé, et Dieu ne Lui a pas encore donné les nations pour héritage, et les bouts de la terre pour sa possession.
            Mais le jour vient où il en sera ainsi. Ce jour sera terrible pour tous ceux qui ne L’ont pas reçu. C’est ce que dit le verset 9 : « Tu les briseras avec un sceptre de fer ; comme un vase de potier tu les mettras en pièces ». Lorsque le jour de la grâce aura pris fin, Christ reviendra et exercera sur ce monde un jugement sans miséricorde. Il appartient à la gloire de Celui qui s’est abaissé jusqu’à la mort de la croix de recevoir l’honneur d’une domination universelle. Le chapitre 2 de l’épître aux Philippiens nous montre le rapport qu’il y a entre son abaissement et sa gloire. Après les versets 6 à 8 qui évoquent son abaissement, nous lisons : « C’est pourquoi aussi Dieu l’a élevé très haut et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus se plie tout genou des êtres célestes, terrestres et infernaux » (v. 9-10).

                        Dernier appel de la grâce

            Les versets 10 à 12 formulent la conclusion pratique de l’enseignement qui vient d’être donné. « Servez l’Éternel avec crainte… ; embrassez le Fils, de peur qu’il ne s’irrite... ». En d’autres termes : « Soyez réconciliés avec Dieu » pendant que dure encore le temps de sa patience, avant que sa colère s’embrase tant soit peu. Tel est le message que l’Évangile fait encore retentir aujourd’hui (2 Cor. 5 : 20). Que chacun de nous puisse s’acquitter de la noble fonction d’ambassadeur que le Seigneur nous a confiée !


J-A. Monard - « Messager évangélique » (année 1993 - p. 211-217)