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Tsadok et Abiathar ont-ils « servi au conseil de Dieu » ?
 

 Où trouve-t-on la première mention de leur nom ?
 Deux hommes fidèles à David
 Défaillance d'Abiathar

            Quel contraste entre le saint Fils de Dieu, notre grand souverain sacrificateur selon l'ordre de Melchisédec et le souverain sacrificateur « pris entre les hommes » contraint d'être indulgent à cause de sa propre infirmité, pour laquelle il devait offrir des sacrifices. Toutefois il occupait une place particulièrement élevée : « établi parmi les hommes dans les choses qui concernent Dieu, afin d'offrir des dons et des sacrifices pour les péchés » (Héb. 5 : 1-3).
            Considérons dans l'Ecriture quelques épisodes du règne de David au cours desquels apparaissent deux hommes, Tsadok et Abiathar, qui se partagèrent la fonction de sacrificateur, mais que leur conduite amènera pourtant à une fin de vie bien différente.
 
 
 
Où trouve-t-on la première mention de leur nom ?
 
                        - Tsadok
 
            Aaron, le premier sacrificateur, fut désigné pour remplir cette charge après la proclamation de l'alliance du Sinaï et le commandement de construire le Tabernacle. Avec ses fils, il fut solennellement consacré (Lév. 8). Les deux aînés, Nadab et Abihu, moururent avant leur père, après avoir offert un feu étranger (Lév. 10 : 1). Plus tard, Eléazar succéda donc à son père Aaron (Nom. 20 : 25-26).
            Tsadok appartient à la descendance directe d'Eléazar (1 Chr. 24 : 3). Il s'agit sans doute de ce « jeune homme fort et vaillant » qui accompagna à Hébron les chefs des tribus pour transférer à David le royaume de Saül, selon le commandement de l'Eternel (1 Chr. 12 : 23, 28).
            Pendant l'essentiel du règne de David, Tsadok va partager avec Abiathar, un descendant d'Ithamar, la souveraine sacrificature (2 Sam. 8 : 17).
 
 
                        - Abiathar
 
            Saül, dans sa folie homicide, avait fait massacrer par Doëg l'Edomite les 85 sacrificateurs de l'Eternel qui habitaient à Nob, une ville sacerdotale. Il les suspectait à tort de trahison et de complaisance coupable vis-à-vis de David. Parmi eux se trouvait Akhimélec. Un seul d'entre eux, son fils Abiathar, avait pu s'enfuir ; il avait emporté l'éphod, un moyen d'entrer en communion avec Dieu et de le consulter. (1 Sam. 23 : 6).
            David était alors lui-même pourchassé « comme une perdrix dans les montagnes » (1 Sam. 26 : 20). Il s'était momentanément réfugié dans la caverne d'Adullam. Une petite troupe dans le besoin, ceux que l'on appellerait de nos jours des « exclus », l'avaient rejoint. Ils reconnaissaient en lui l'oint de l'Eternel (1 Sam. 22 : 1-4).
            David est donc devenu un centre d'attraction pour ses frères dans leur détresse (Ps. 142 : 4-7). Abiathar, le sacrificateur, est à son tour attiré vers lui. David, alors un beau type de Christ rejeté, lui adresse de précieuses paroles de consolation et d'encouragement : « Demeure avec moi, ne crains point ; car celui qui cherche ma vie, cherche ta vie, et près de moi tu seras bien gardé » (2 Sam. 22 : 23). David était bien conscient d'être l'objet des soins divins (1 Sam. 23 : 16-17). Très longtemps, Abiathar tiendra compte de ce sage conseil, mais il ne saura pas persévérer jusqu'à la fin (Jac. 1 : 25).
 
 
 
Deux hommes fidèles à David
 
            Après des années de vicissitudes diverses, David monte enfin sur le trône : d'abord roi de Juda à Hébron, il est ensuite roi d'Israël à Jérusalem.
 
 
                        - Le transport de l'arche
 
            Son règne commence sous d'heureux auspices. Sa première pensée est pour l'arche de l'Eternel, qu'il a toujours désiré honorer. Il rassemble trente mille hommes, l'élite d'Israël, pour l'escorter dignement à Jérusalem. Un chariot neuf (comme celui que les Philistins ignorants avaient employé) peut servir à la transporter, pensent-ils. Mais l'arche devait être « portée à l'épaule » par les fils de Kehath (Nom. 7 : 9). Or, pour l'instant il n'en est rien. Faute d'obéissance, Uzza qui a touché l'arche, est frappé à mort. Effrayé, David détourne l'arche au profit de la famille d'Obed-Edom (2 Sam. 6 : 11) ! Elle y passera trois mois, apportant la bénédiction à cet homme et à sa famille.
            Mais entre-temps David a appris la leçon et agit selon la pensée de Dieu. Il a préparé un lieu pour l'arche de Dieu et tendu une tente pour elle (1 Chr. 15 : 1). Et il appelle Tsadok, Abiathar, les sacrificateurs et les lévites... et leur dit : « Vous êtes les chefs des pères des Lévites ; sanctifiez-vous, vous et vos frères, et faites monter l'arche de l'Eternel, le Dieu d'Israël, au lieu que je lui ai préparé. Car, parce que vous ne l'avez pas fait la première fois, l'Eternel, notre Dieu, a fait une brèche parmi nous ; car nous ne l'avons pas recherché conformément à l'ordonnance » (1 Chr. 15 : 12-13). L'arche est alors portée par les Lévites et tous les six pas un sacrifice est offert (2 Sam. 6 : 13).
 
 
                        - La terrible faute de David et ses conséquences
 
            On aimerait passer sous silence la suite du récit et rester sur la grâce manifestée à l'égard de Mephibosheth dans 2 Samuel 9, ainsi que sur les victoires successives de 2 Samuel 10. David subit de la part de l'ennemi de notre âme, la plus cruelle défaite de sa vie. La grâce divine l'avait comblé de bénédictions (2 Sam. 7 : 19) et pourtant il va commettre successivement plusieurs grands péchés. Il fait mettre à mort Urie le Héthien, son noble et dévoué soldat (2 Sam. 11 : 15-16), dont il vient de prendre la femme qui se trouve enceinte. Il pensait avoir ainsi trouvé un moyen de cacher son péché, mais il devra dire : « Où fuirai-je loin de Ta face ? » (Ps. 139 : 7).
            Tout ce désordre dans la vie de David a surgi durant la guerre contre les Ammonites (2 Sam. 11 : 1). En effet, au lieu d'être à la tête de ses soldats, David se repose à Jérusalem. L'oisiveté, la paresse multiplient toujours pour un enfant de Dieu les occasions de chute.
            La conscience de ce roi ne semble pas le reprendre. Alors Dieu lui parle par la voix du prophète Nathan et au moyen d'un récit symbolique concernant une brebis volée. David ne se reconnaît pas aussitôt et se montre sans pitié pour l'homme riche qui devra, dit-il, rendre au quadruple (2 Sam. 12 : 6). Nathan lui déclare alors : « Tu es cet homme ! ». David s'humilie réellement, il se repent et obtient le pardon de Dieu (2 Sam. 12 : 13).
            Mais l'Eternel permet qu'il récolte désormais ce que son exemple et son caractère ont semé dans sa famille (2 Sam. 12 : 14). La violation de la loi morale, la luxure, la soif de vengeance se manifestent dans sa propre maison (2 Sam. 13). L'ambition et la rébellion contre ce père semble triompher un certain temps. Absalom excite le mécontentement de ses compatriotes et la jalousie, ce qui aboutit à la guerre civile.
 
 
                        - Avec David dans sa fuite devant Absalom
    
            Abiathar, déjà âgé, semble rester fidèle à David durant ce soulèvement d'Absalom. David doit s'enfuir en hâte et il passe le torrent du Cédron. Tsadok est prêt à le suivre également à « errer » avec lui, « çà et là » comme David vient d'en avertir Itthaï (2 Sam.15 :20). Et Abiathar finalement s'associe à eux.
            C'est dans de telles périodes de trouble que l'état des coeurs est manifesté. Quand tout allait bien pour le roi et son entourage, il était impossible de distinguer ceux qui étaient vraiment attachés à David et ceux qui restaient avec lui par simple intérêt personnel. Certains croyants, par la grâce de Dieu, n'ont pas peur de se compromettre ! Il y a des coeurs dévoués, prêts à déclarer ouvertement qu'ils appartiennent à Christ. Quelle honte pour un véritable enfant de Dieu de ne pas oser confesser le nom de son Sauveur devant les hommes !
 
            « Voici Tsadok aussi, et tous les lévites avec lui, portant l'arche de l'alliance de Dieu, et ils posèrent l'arche de Dieu, et Abiathar monta, jusqu'à ce que tout le peuple eût achevé de passer hors de la ville » (2 Sam. 15 : 24). Ces deux sacrificateurs ont raison d'estimer que l'arche doit être avec le roi. Ils ont compris l'attachement particulier de David pour « l'arche de sa force » (Ps. 132 : 3-8) ; bien qu'ils aient une intelligence générale des voies de Dieu, ils n'ont pas saisi la pensée divine envers David à ce moment-.
            Le roi a comprisqu'il ne peut présentement accepter cet honneur, l'épreuve a servi à augmenter son discernement. Il a compris que « l'Eternel a choisi Sion ; il l'a désirée pour être son habitation » (Ps. 132 : 13). D'autre part, il sait que Dieu seul peut le ramener : il a mérité par sa conduite la discipline présente (Héb. 12 : 11 : Ps. 3 : 8).  
            David s'adresse donc à Tsadok et lui dit : « Reporte l'arche dans la ville ; si je trouve grâce aux yeux de l'Eternel, alors il me ramènera, et il me la fera voir, elle et sa demeure (2 Sam. 15 : 25, 29). David s'abandonne à la volonté de Dieu ;  pour autant, il n'hésite pas, hélas, à avoir recours à des moyens humains ! C'est pour chacun un avertissement. Enfants de Dieu, que de fois nous avons agi comme lui, pressés de voir l'épreuve se terminer
 
 
                        - A Jérusalem
 
            En restant à Jérusalem, les deux sacrificateurs rendront de grands services au monarque fugitif. David engage à son service les deux sacrificateurs et leurs fils, leur faisant ainsi courir de grands périls.
            David gravit la montée des Oliviers, avec toutes les marques du deuil et de l'humiliation. Il rappelle le Seigneur qui a suivi le même chemin douloureux. Mais Il portait le fardeau de nos péchés, David, lui, est sous les conséquences de ses propres fautes. Une détresse de plus s'abat sur lui : la trahison d'Akhitophel, son ami, son confident de toujours, quoique son nom signifie frère de la folie ! (2 Sam. 16 : 23 ; Ps. 41 : 9). Il connaît ses capacités, mises maintenant au service d'Absalom. Alors David dit : « Eternel ! Je te prie, rends vain le conseil d'Akhitophel » (2 Sam. 15 : 31). C'était une parole de foi, mais quand son ami Hushaï se présente à son tour, David lui demande de retourner lui aussi à Jérusalem pour annuler, malgré le danger encouru, le conseil d'Akhitophel. Le roi a vu dans sa présence une réponse immédiate de Dieu (2 Sam. 15 : 33-34). Toutefois, soyons-en sûrs, la volonté divine s'accomplira, et même si en soi le conseil d'Akhitophel, le grand-père de Bath-Shéba, était bon (2 Sam. 17 : 14 ; Lam. 3 : 37) !
            Pour le décider à accepter cette tâche ingrate et délicate, David ajoute : « les sacrificateurs Tsadok et Abiathar ne sont-ils pas avec toi ? » (2 Sam. 15 : 35). David a-t-il pensé qu'une conspiration en justifiait de sa part une autre ? En tout cas, Hushaï pourra en effet informer les sacrificateurs de ce qui se tramait dans la maison d'Absalom : ils resteront ses premiers confidents au milieu d'une ville devenue hostile, remplie d'espions (2 Sam 17 : 15).
            Hushaï vient donc plus tard avertir Tsadok et Abiathar. Et leurs fils, Akhimaats et Jonathan vont alors, au péril de leur vie, informer le roi fugitif des desseins à court terme d'Absalom ! David et sa petite troupe passeront le Jourdain durant la nuit pour se mettre en sécurité (2 Sam. 17 : 15-22).
 
 
                        - Tsadok et Abiathar envoyés vers les anciens de Juda
                                               
            Une autre activité bénéfique de ces deux sacrificateurs nous est rapportée après le décès d'Absalom : David se sert de Tsadok et d'Abiathar pour parler aux anciens de Juda, afin de les convaincre de le rappeler. De la part de David, ils leur déclarent : « Vous êtes mes frères, vous êtes mon os et ma chair » (2 Sam. 19 : 12). Et Ils tiennent en substance le même discours à Amasa, lui promettant en outre le poste de chef de l'armée en lieu et place de Joab. Amasa y perdra la vie de la main de Joab, pour qui cette nomination sera une intolérable insulte ! Tout cela paraît très habile, trop humain, mais si courant !
            La démarche de ces deux sacrificateurs, Tsadok et Abiathar, évidemment très connus, est couronnée de succès : le coeur de tous les hommes de Juda est incliné « comme un seul homme » pour rappeler le roi : « Reviens, toi, et tous tes serviteurs » (2 Sam. 19 : 14-15).
            David agit et parle, peut être animé par un esprit de grâce : proposer de nommer Amasa, son propre neveu, jusqu'ici chef de l'armée rebelle, chef de sa propre armée était le meilleur moyen de le gagner. Mais y avait-il chez Amasa une réelle repentance pour justifier une telle proposition ?
 
 
 
Défaillance d'Abiathar
 
            David, vieillard fatigué par une vie de souffrances et de combats, connaît une fin de règne agitée. « Enseigné dès sa jeunesse » par l'Eternel, il continue de se confier en son Dieu (Ps 71 : 17-18).
            L'un de ses fils, Adonija, bel homme vaniteux, que son père n'avait à tort jamais chagriné, veut à son tour s'emparer du trône. Une fois encore, Tsadok demeure fidèle au roi David (1 Rois 1 : 8). Abiathar, qui avait surmonté tant d'épreuves au côté du roi, défaille quand il s'agit de prendre l'ultime décision importante de sa vie. Il semble avoir oublié la parole de grâce de David (Eph. 6 : 13). Il prend avec Joab le parti du rebelle ! (1 Rois 1 : 7-8).
            On se souvient que l'apôtre Paul, parvenu à la dernière étape de sa vie, pouvait dire avec confiance : « Le Seigneur me délivrera de toute mauvaise oeuvre et me conservera pour son royaume céleste » (2 Tim. 4 :17). Il en sentait encore la nécessité. 
 
            David apprend par Nathan le prophète le complot d'Adonija : avec toute la dignité reçue de l'Eternel, il commande à Tsadok et à Nathan de conférer l'onction royale à Salomon, l'élu de Dieu. Monté sur la mule de David, le nouveau roi est amené à Guihon pour la cérémonie de l'onction ; l'honneur revient à Tsadok, au terme d'une vie déjà si remplie, de verser l'huile sur la tête de Salomon, le roi de gloire, une belle figure de Christ (1 Rois 1 : 32-45).
            Les fils de Tsadok et d'Abiathar ont grandi comme des oliviers verts dans la maison de Dieu. Il revient maintenant à Jonathan, qui n'a pas suivi son père dans sa trahison, d'annoncer à En-Roguel, devant Adonija et ses invités, la bonne nouvelle : « le roi David, notre seigneur, a fait Salomon roi » ! (1 Rois 1 : 43)
 
            Salomon dépouille Abiathar de la souveraine sacrificature (1 Rois 2 : 26-27) et il met Tsadok à sa place (1 Rois 2 : 35). Quelle triste fin de course pour Abiathar ; Salomon le rappelle, rien n'est oublié de nos vies devant Dieu et sa balance est juste : « tu as porté l'Arche du Seigneur Eternel devant David, mon père, et tu as été affligé en tout ce en quoi mon père a été affligé ».
 
            Tsadok remplira désormais seul jusqu'à sa mort cette haute fonction. Elle revient ainsi, selon la pensée de Dieu, à la lignée d'Eléazar, après le jugement prononcé sur la maison dEli, et donc à la descendance d'Ithamar (1 Sam. 3 : 11-14). Dans un temps futur, après l'enlèvement de l'Eglise, la sacrificature sera exercée à nouveau sur la terre, au milieu du peuple d'Israël restauré. Ce sont les nombreux descendants de Tsadok qui accompliront fidèlement leur charge, selon les promesses divines d'Ezéchiel 44. 
 
 
                                                                                  Ph.L. le 4. 06.07
 
 
 
                        Veuille, ô Jésus, mon Rédempteur, m'animer d'un saint zèle !
                        Fais qu'à jamais ton serviteur te demeure fidèle.