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LE PSAUME DU BERGER


Nourri et conduit par le Berger
Relevé et pouvant produire du fruit après une chute
Aucune crainte dans la vallée de l’ombre de la mort
La table, l’huile et la coupe
L’espérance céleste – de nombreuses demeures

            Selon plusieurs personnes, le Psaume 23 serait le texte le plus aimé de la Bible, mais celui qu’on croit le moins ! C’est certainement vrai, en partie. D’après ce psaume, dire qu’on a un tel berger ne devrait pas être une simple doctrine, ni des mots prononcés à la légère, mais plutôt une expérience de la vie de tous les jours. Ici, le Berger est Jéhovah (Yahvé), le Dieu éternel qui s’engage à garder l’alliance avec son peuple et qui entre en relation avec lui. Ce n’est donc pas un Dieu lointain et indifférent. Au contraire, Il s’intéresse aux moindres détails de la vie de ceux qui ont mis leur confiance en Lui !
            L’Éternel est un berger qui prend soin de ses brebis. Elles ne « manqueront de rien », car Dieu voit tous les besoins et y répond. En effet, le nom hébreu, Jéhovah-Jiré, signifie « l’Éternel y pourvoira » (Gen. 22 : 14). Ce passage de la Genèse suggère qu’Il ne s’occupe pas seulement de nos besoins matériels, ce qu’Il fait aussi pour « les oiseaux du ciel » (Matt. 6 : 26). Il répond aussi à nos besoins spirituels. En effet, Il a donné l’Agneau pour le sacrifice pour le péché (voir Gen. 22 : 8  ; Jean 1 : 29).
            Ce berger s’est occupé de nos besoins, pour toujours. Nous ne manquerons jamais de ce qui est bon pour nous, ni pour notre chemin, ici, sur la terre (Phil. 4 : 19), ni pour entrer en possession de notre héritage céleste – « rendus capables d’avoir part au lot des saints dans la lumière » (Col. 1 : 12).
            Il est remarquable que le psaume précédent nous présente la mort de Christ et le psaume suivant, le règne millénaire de Christ. Les trois psaumes constituent donc une merveilleuse trilogie :
                  – Psaume 22 – le bon Berger donne sa vie pour ses brebis (Jean 10 : 11) ;
                  – Psaume 23 – le grand Pasteur des brebis, qui a été ressuscité d’entre les morts, est vivant au ciel pour ses brebis (Héb. 13 : 20) ;
                  – Psaume 24 – le souverain Pasteur va venir pour régner avec une gloire qui ne se flétrira pas (1 Pier. 5 : 4).

            C’est ce Berger qui répond parfaitement à tous nos besoins ! Qu’avons-nous besoin de plus, si nous l’avons, Lui  ?


Nourri et conduit par le Berger

            « Il me fait reposer dans de verts pâturages, il me mène à des eaux paisibles » (v. 2).
    
.            Voilà une scène de toute beauté : des brebis qui se confient entièrement dans les tendres soins du berger. Dans le Cantique des cantiques, la bien-aimée demande à son bien-aimé : « Dis-moi, toi qu’aime mon âme, où tu fais paître ton troupeau, où tu le fais reposer à midi » (1 : 7). Le berger nourrit ses brebis dans de « verts pâturages » et les mène à des « eaux paisibles ». Naturellement, les brebis ont tendance à très mal se nourrir et à chercher de la nourriture jusque dans des endroits dangereux. Hélas, cette attitude est trop souvent aussi celle des croyants. Combien notre nourriture et notre boisson spirituelles sont riches quand elles viennent directement du Berger lui-même !   
           Dans le tableau que présente ce psaume, les brebis se nourrissent paisiblement et ruminent dans des pâturages bien verts – avec une herbe tendre (en hébreu). Elles boivent l’eau des ruisseaux paisibles – des eaux qui donnent le repos (en hébreu). Si nous voulons être rafraîchis et en bonne santé spirituelle, nous devons nous nourrir de la Parole de Dieu. Pour cela, nous avons besoin de la lumière que nous donnera le Saint Esprit. Nous ne pourrons jamais trop insister auprès de chaque croyant sur la nécessité de réserver du temps pour lire la Parole de Dieu et la méditer. Il faut le faire de façon systématique, au calme, et passer aussi du temps à prier. En agissant ainsi, l’enfant de Dieu sera nourri par le divin Berger lui-même.
            Dans sa jeunesse, le roi David était berger. La Bible nous parle de ses capacités dans ce domaine. David fit paître ses brebis « selon l’intégrité de son cœur » et il « les conduisit par l’intelligence de ses mains » (Ps. 78 : 72). C’est exactement ce que nous avons dans ce psaume : le berger qui nous nourrit et nous conduit. Les brebis ne se couchent qu’une fois nourries, une belle image de la vraie satisfaction et du vrai repos dont le monde ne connaît rien.


Relevé et pouvant produire du fruit après une chute

            « Il restaure mon âme ; il me conduit dans les sentiers de justice, à cause de son nom » (v. 3).
    
            Les brebis, à la différence de la plupart des animaux domestiques, ont naturellement tendance à errer et à s’éloigner du berger. Leur comportement est donc une très bonne image de la tendance des croyants à s’éloigner de Dieu et à perdre la communion avec Lui. Ils tombent alors dans des pièges qui nuisent à leur santé spirituelle, sans parler de la perte que subit le témoignage chrétien.
            Qu’il est beau alors de savoir que le Seigneur Jésus Christ n’est pas seulement notre Sauveur. Il est aussi Celui qui nous relève lorsque nous tombons sur le chemin de la foi ! On a dit que la grâce de Christ qui relève est plus douce que la grâce qui sauve. En effet, dans le premier cas nous apprenons à connaître la grâce alors que nous étions encore dans les ténèbres. Dans le second cas, nous goûtons cette grâce après avoir péché, alors que nous connaissions déjà son amour. Découvrir que nous sommes aimés est merveilleux, mais réaliser que nous sommes toujours aimés alors que nous avons trahi ou ignoré cet amour, l’est encore plus.
            Il est frappant de voir que la mention des « sentiers de justice » suit immédiatement l’expression « il restaure mon âme » ! Cette suite de pensées se trouve très fréquemment dans la Bible. On peut citer, par exemple, l’histoire du roi David. Après avoir gravement péché et déshonoré Dieu, il a écrit le Psaume 51, où nous le voyons manifester un esprit contrit qui confesse ses péchés. Mais, après avoir été purifié et pardonné, David dit : « J’enseignerai tes voies aux transgresseurs, et des pécheurs se retourneront vers toi » (v. 13). Il ajoute : « Ma langue chantera hautement ta justice » (v. 14). La connaissance personnelle de la grâce qui relève produit l’adoration, mais aussi l’obéissance pour marcher maintenant d’une manière juste, que Dieu peut approuver ; elle conduit même à pouvoir l’enseigner à d’autres et à être un exemple pour eux. C’est exactement ce qui s’est passé pour Simon Pierre. Le Seigneur Jésus l’a averti qu’il allait le renier. Puis Il lui a dit clairement ce qu’il ferait après avoir été rétabli : il fortifierait ses frères (Luc 22 : 32). Il marcherait dans des « sentiers de justice » qu’il n’avait pas connus auparavant. Il irait ensuite à la rencontre des autres avec cette même grâce qu’il avait expérimentée au cours de sa vie.


Aucune crainte dans la vallée de l’ombre de la mort

            « Même quand je marcherais par la vallée de l’ombre de la mort, je ne craindrai aucun mal ; car tu es avec moi : ta houlette et ton bâton, ce sont eux qui me consolent » (v. 4).
    
            La réalité de la mort, de la finitude humaine, est une cause de crainte pour beaucoup de personnes pour plusieurs raisons, mais en particulier parce que les hommes ont mauvaise conscience et ne savent pas comment ils vont se présenter devant Dieu au jour du jugement. Satan utilise cette crainte pour maintenir les hommes en esclavage, mais Christ a délivré les croyants de cette crainte de la mort en nous délivrant de son pouvoir (Héb. 2 : 14-15). La Bible appelle la mort le « dernier ennemi » (1 Cor. 15 : 26) et porte nos regards vers le moment où cet « ennemi » sera détruit pour toujours (Apoc. 20 : 14). Ainsi, la mort n’est plus qu’une « ombre » pour le croyant ; elle n’est plus un jugement, mais simplement le passage dans la présence du Seigneur. En fait, Paul classe la mort parmi les choses qui nous appartiennent, à nous les croyants : « Tout est à vous », dit-il aux Corinthiens, y compris la mort (1 Cor. 3 : 21-22) !
            Pourtant, dans ce passage du Psaume 23, la vallée de l’ombre de la mort représente aussi quelque chose d’autre que l’on ne voit pas généralement. Cette expression ne s’applique pas nécessairement au lit de mort seulement, mais c’est aussi une description de ce monde actuel, dégradé par la mort. L’ombre de la mort a passé sur lui depuis la chute d’Adam. Mais depuis la résurrection de Christ, le monde n’est plus maintenant qu’un tombeau vide : Christ l’a quitté et Il va prochainement introduire un monde nouveau dont Il est le Chef.
            En traversant cette « vallée de l’ombre de la mort », nous ne devons pas craindre « le dieu de ce siècle » (2 Cor. 4 : 4) – le diable –, ni les souffrances de la création (Rom. 8 : 22). La houlette et le bâton du bon Berger nous assurent protection et soutien. Il nous conduira à travers la sombre vallée.

                        Même en la sombre vallée,
                        
Tu te tiens tout près de moi,
                        
Et mon âme est consolée
                        
De se sentir avec toi.


La table, l’huile et la coupe

            « Tu dresses devant moi une table, en la présence de mes ennemis ; tu as oint ma tête d’huile, ma coupe est comble » (v. 5).
                
Quand les fils d’Israël étaient dans le désert, ils ont douté de Dieu en disant : « Dieu pourrait-il dresser une table dans le désert  » (Ps. 78 : 19). Dans leur cas, c’était un acte de pure incrédulité, car Dieu leur avait déjà donné l’eau jaillissant du rocher (Ex. 17) et avait fourni le « pain des puissants » (Ps. 78 : 25), la manne venant du ciel (Ex. 16).
            Le Seigneur dresse toujours une table pour les siens. Dans le psaume du Berger, nous voyons qu’une table était dressée pour le roi David en présence de ses ennemis. Le Seigneur a préparé une table pour nous aussi – la Table du Seigneur. Qu’il est merveilleux d’avoir ainsi ensemble communion dans tous les privilèges chrétiens qui découlent du sacrifice de Christ ! La Cène du Seigneur est la plus haute expression de notre communion, car ce n’est pas du tout une chose individuelle ; c’est l’expression du fait que nous sommes tous « un seul pain » (1 Cor. 10 : 16-17). La Cène du Seigneur est célébrée, et la vie chrétienne est vécue, en la présence de nos ennemis – qui sont alors des spectateurs. Paul écrit que nous annonçons « la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Cor. 11 : 26). Le verbe annoncer signifie littéralement prêcher. Nous devons annoncer la mort de Christ dans le monde même qui L’a crucifié et rejeté – et nous sommes sur le territoire même de l’Ennemi. Dans la Cène du Seigneur, nous proclamons, en présence de l’Ennemi, que Celui qui nous a rachetés a également acheté le monde (voir Matt. 13 : 44 où le champ acheté est une image du monde qui renferme un trésor caché, image de l’Église ; voir 2 Pier. 2 : 1 où des non-croyants ont été achetés par Christ). Le monde est à Lui de droit, et à Lui car Il l’a acheté. Il revendiquera cette souveraineté dans l’avenir, à son retour !
            Mais il n’y a pas seulement cela, car Christ nous a scellés du Saint Esprit et nous a séparés comme étant les siens ; il a oint notre tête d’huile, image du Saint Esprit. Notre joie et notre prospérité ne doivent pas être réservées seulement à nous-mêmes : elles devraient déborder en témoignage plein de grâce envers tous ceux qui sont prêts à plier le genou devant Christ – et en témoignage même envers les ennemis de Christ.
            Votre coupe est-elle comble ? Votre joie est-elle vraiment complète, votre satisfaction totale, en Christ ?


L’espérance céleste – de nombreuses demeures

            « Oui, la bonté et la gratuité me suivront tous les jours de ma vie, et mon habitation sera dans la maison de l’Éternel pour de longs jours » (v. 6).
                
Le dernier verset du psaume du Berger commence par le mot : « Oui ». Ce mot correspond à l’expression « en vérité » (ou : assurément, vraiment) du Nouveau Testament que nous trouvons souvent dans la bouche de notre Seigneur Jésus Christ. Ce qu’affirme le psalmiste est donc présenté comme une vérité divine, il est certain que « la bonté et la gratuité » suivront le croyant jusqu’au bout de sa vie. La bonté de Dieu est une question de grâce ; nous recevons des bénédictions que nous ne méritons pas. La gratuité (ou : miséricorde) de Dieu, c’est plutôt qu’Il nous ait épargné des peines que nous méritions. La grâce et la miséricorde sont comme des compagnons jumeaux qui nous accompagnent pendant toute notre vie sur la terre.
            Ensuite, David place devant nous notre demeure éternelle. Nous pouvons nous demander ce qu’un croyant de l’Ancien Testament pouvait vraiment comprendre de la vie après la mort, car beaucoup plus de lumière nous a été apportée dans le Nouveau Testament à ce propos. C’est Jésus Christ qui « a annulé la mort et a fait luire la vie et l’incorruptibilité par l’évangile » (2 Tim. 1 : 10), comme l’écrivait Paul. Mais David écrivait lui aussi sous l’inspiration de l’Esprit, et en tant que prophète, il voyait bien au-delà de ce qui était généralement perçu par ses contemporains.
            « Mon habitation sera dans la maison de l’Éternel pour de longs jours » ! Dans l’Évangile de Jean, nous lisons que dans la nuit même où Il a été arrêté, Jésus a pris le temps d’apaiser les cœurs troublés de ses disciples (14 : 1-3). Certes, les événements qui étaient sur le point de se dérouler allaient les troubler et les éprouver fortement. Il les a cependant réconfortés en leur assurant que s’Il s’en allait, c’était pour leur préparer une « place ». Il a ainsi affirmé la réalité de l’espérance des chrétiens au sujet du ciel – ces « nombreuses demeures » de la maison du Père qui seront les nôtres (v. 2). Et non seulement cela, mais Il allait revenir lui-même en personne et les prendre au ciel auprès de Lui !


B. Reynolds « LE SEIGNEUR EST PROCHE » (année 2021) –www.labonnesemence.com