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L’Éthiopien et l’Agneau

(Actes 8 : 26-39)

 

            Une caravane avance sur une route déserte. À cette époque, les chemins étaient mal entretenus. Il pouvait y avoir des obstacles que des esclaves avaient à enlever pour dégager la route. Un homme, assis dans un char ne fait pas attention à ce qui se passe autour de lui. Il est concentré sur un parchemin qu’il a réussi à obtenir à Jérusalem, quelques jours plus tôt. Il lit les mots à haute voix, espérant mieux les comprendre. Il s’agit d’un passage du prophète Ésaïe. Il y est question d’une brebis, d’un agneau, mais le lecteur ne comprend pas de qui parle le prophète !
            L’homme cherche la vérité depuis longtemps. Il est éthiopien, eunuque, et, dans son pays, c'est un homme important. Il n’a de comptes à rendre à personne, sauf à la reine Candace : il est l'intendant de ses trésors ! Tous les hommes doivent lui obéir et, probablement, il a tout ce qu’il désire. Il est venu à Jérusalem pour adorer, ce qui suggère qu’il est un prosélyte, un païen converti au judaïsme. Mais, même après ce pèlerinage, son cœur n'est pas satisfait. Après tout, des milliers de Juifs étaient arrivés à la même conclusion, comme on le voit dans les premiers chapitres du livre des Actes.
            Environ 1 000 ans plus tôt, il y avait eu une scène semblable. Une reine était venue de loin, de Sheba, car elle avait entendu des histoires extraordinaires au sujet d'un grand roi d’Israël. Elle avait fait un long voyage jusqu’à Jérusalem pour le rencontrer. Elle avait ouvert son cœur à ce roi et lui avait offert des présents magnifiques. Elle était revenue dans son pays complètement transformée, plus riche que jamais. Il s'agissait de richesses spirituelles : le roi Salomon avait répondu à toutes ses questions et elle avait appris à connaître le Dieu d’Israël (voir 1 Rois 10 : 1-13 ; 2 Chr. 9 : 1-12).
            Connaître Dieu, c'est ce que désire aussi cet Éthiopien ! Il est probablement très riche, mais son cœur ne connaît pas la paix. Il se pose beaucoup de questions et le vide qui est dans son cœur le rend malheureux. Petit à petit, il s'était décidé à faire le voyage jusqu’à Jérusalem. Il espérait que, lui aussi, reviendrait complètement différent, comme cela s'était produit pour la reine de Sheba, des années auparavant. Bien entendu, il avait peut-être amené des dons et des offrandes. On ne va pas visiter un temple les mains vides ! Il était donc venu dans la capitale d’Israël pour adorer et il pensait peut-être rapporter quelque chose chez lui. Et il avait atteint ses deux buts : il avait adoré Dieu à Jérusalem et avait pu acheter un parchemin avec le livre d’Ésaïe écrit dessus.
            Maintenant qu'il rentre chez lui, il ne peut plus attendre. Le mauvais état de la route ne l'empêche pas d'ouvrir le rouleau et de commencer à lire – à haute voix, car le texte est difficile à comprendre. Il semble avoir pour sujet une personne importante et pourtant le prophète parle de la soumission d'un agneau et du silence d'une brebis. Qu’est-ce que cela signifie ? L’obéissance, c’est ce qu’on attend de serviteurs ou d’esclaves ! C’est pour des personnes de rang inférieur, pas pour les personnes importantes comme lui. Comment Ésaïe pouvait-il écrire que c'était une chose bonne et importante d'être soumis et de se taire !
            Alors qu'il réfléchit à ces questions, il entend une voix qui lui demande : « Comprends-tu ce que tu lis ? ». Une question tout à fait à propos ! C'est vrai que des explications lui seraient très utiles et Philippe, la personne qui vient de l’interpeller, semble être un maître plein de patience. Philippe commence par le verset 7 d’Ésaïe 53 et lui parle de Jésus, le Fils de Dieu. Il a bien voulu devenir un homme afin de mourir pour des pécheurs sur une croix dressée sur la colline de Golgotha, tout près de Jérusalem. C'était justement la ville que l’Éthiopien venait de quitter. Et Jésus, qui n’avait jamais eu besoin d’être obéissant, « a appris l’obéissance par tout ce qu’il a souffert » (Héb. 5 : 8). Il était devenu comme une brebis, comme un agneau. Il était entré dans la mort et était ressuscité !
            Quel glorieux message Philippe apporte à cet Éthiopien qui, lui-même, n'a sûrement pas été habitué à obéir ! Il a découvert enfin ce merveilleux roi qui a laissé derrière lui toute gloire et toute puissance. Il est venu pour accomplir l'œuvre de la rédemption, de son plein gré et en parfaite soumission à Dieu. En devenant un agneau, Il a vaincu comme le lion (Apoc. 5 : 5-6). C'était quelque chose de complètement nouveau pour ce trésorier en chef : vaincre par l’obéissance !
            Comme la reine de Sheba, mille ans auparavant, l'eunuque avait cherché la vérité. Lors de ses recherches, la reine d'autrefois avait trouvé le grand roi Salomon. L'eunuque a trouvé une personne infiniment plus glorieuse qui a pu répondre à toutes ses questions, bien mieux que Salomon n'aurait jamais pu le faire ! Peu de temps auparavant, en parlant de lui-même, le Seigneur avait dit : « Voici, il y a ici plus que Salomon » (Luc 11 : 31). Et Jésus avait tout conduit pour que cet homme, qui le cherchait, ait pu le trouver !
            Le cœur de l'eunuque éthiopien connaît alors une paix profonde. L’obéissance, qui caractérisait le Seigneur Jésus, est maintenant son exemple. Dès qu’il voit de l’eau, il pense que c'est le moment de montrer pratiquement son obéissance. Peut-être que les rivières de son pays étaient beaucoup plus belles, comme l'avait dit autrefois Naaman le Syrien. Cependant, il n'y a pas de temps à perdre ! Il dit donc à Philippe : « Voici de l'eau, qu’est-ce qui m’empêche d’être baptisé ? »
            Le baptême terminé, les deux hommes sortent de l’eau. Philippe disparaît brusquement. L’eunuque est peut-être surpris, le texte ne le dit pas ! En ce jour si merveilleux, tout est possible ! Rempli de joie, il remonte dans son char pour continuer le voyage vers son pays. Maintenant, il a fini ses recherches ! Il réalise qu’il a trouvé ce qu’il avait cherché pendant toute sa vie ! Il continue à lire le livre du prophète Ésaïe, la Parole de Dieu devient vivante pour lui. Quelques chapitres plus loin, il peut trouver des versets au sujet des étrangers et des eunuques. Là, cela parle de lui ! « Je leur donnerai (aux eunuques) dans ma maison et au-dedans de mes murs une place et un nom... un nom éternel, qui ne sera pas retranché » (És. 56 : 3-7).

            Ceux qui recherchent Dieu de tout leur cœur le trouveront (Jér. 29 : 13). L'eunuque éthiopien est venu à Jérusalem en suivant son cœur. C'est seulement à la fin de son voyage – au fond, il était sur le chemin du retour - qu'il a appris à connaître le Seigneur Jésus en lisant le prophète Ésaïe. De la même manière, tu peux trouver le Seigneur Jésus dans la Bible. Il est lui-même la Parole de Dieu. Chaque page nous parle de Lui.
            Jésus est notre grand exemple, en particulier quand il est question de son obéissance. Il est le Créateur du ciel et de la terre et tous sont soumis à son autorité – même si ce n'est pas encore visible. Quand Il est devenu un homme, Il a pris une place de soumission et a « appris l'obéissance ». Accepte-le comme ton Sauveur et ton Seigneur ! Comment ? Va à la croix du Calvaire, confesse tes péchés et ta culpabilité. Accepte que le Seigneur Jésus a subi le châtiment et le jugement à ta place. Alors tu obéiras au Fils (Jean 3 : 36) et tu recevras la vie éternelle et un nouveau nom (Apoc. 2 : 17). En Actes 5 : 23, nous lisons que ceux qui obéissent au commandement de se repentir (Act. 17 : 30-31) recevront le Saint Esprit. N’est-ce pas merveilleux ?
            Nous ne savons pas le nom de l’eunuque d’Actes 8. Mais, finalement, cela n'a pas d'importance puisque Dieu lui a donné un nouveau nom, un nom éternel. Il a compris cela et a continué son chemin « tout joyeux ».


T. Geertsma - « L’explorateur chrétien » n°9