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JÉSUS CHRIST, NOTRE MODÈLE (8)


            L’article suivant, qui terminera notre série sur le thème « Jésus Christ, notre Modèle », propose d’abord une méditation sur les versets 6 et 7 du Psaume 40 cités dans le chapitre 10 de l’épître aux Hébreux ; puis l’auteur nous fait contempler l’Homme parfaitement obéissant dans différents passages de l’évangile de Jean.


L’OBÉISSANCE DE NOTRE DIVIN MODÈLE
            Psaume 40 et Hébreux 10
            Évangile de Jean


L’OBÉISSANCE DE NOTRE DIVIN MODÈLE

                        Psaume 40 et Hébreux 10

            « Au sacrifice et à l’offrande de gâteau tu n’as pas pris plaisir ; tu m’as creusé des oreilles ; tu n’as pas demandé d’holocauste ni de sacrifice pour le péché. Alors j’ai dit : Voici, je viens ; il est écrit de moi dans le rouleau du livre » (Ps. 40 : 6-7).

            Conduit par l’Esprit Saint, David exprime prophétiquement, dans ces deux versets, ce qui devait être dit par le Fils de Dieu « en entrant dans le monde » (Héb. 10 : 5). Ces paroles sont en effet reprises par l’auteur inspiré de l’Épître aux Hébreux, mais avec quelques différences, comme c’est généralement le cas lorsque des passages de l’Ancien Testament sont cités dans le Nouveau, en particulier celle-ci. L’expression du Psaume 40 « tu m’as creusé des oreilles » est remplacée, en Hébreux 10, par « tu m’as formé un corps ». Nous en comprenons la raison :
                  - Dans l’épître aux Hébreux, il est question des sacrifices offerts sous le régime de la loi, qui ne pouvaient « rendre parfaits ceux qui s’approchent » (10 : 1) ; en contraste, nous est présenté le parfait sacrifice, « l’offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour toutes » (v. 10). Du moment qu’il s’agit de l’offrande de son corps, l’Esprit de Dieu place dans la bouche de Celui qui venait présenter cette offrande l’expression « tu m’as formé un corps », le corps qu’Il allait livrer en saint et parfait sacrifice. – Remarquons, par parenthèse, que dans ce passage des Hébreux, il est parlé une fois de l’offrande de son corps et une fois du sang versé : « l’offrande du corps de Jésus Christ » et « le sang de Jésus » (v. 10, 19).
                  - Dans le Psaume 40 nous avons plutôt la pensée du service. Sans doute y est-il question aussi du sacrifice de Christ : plusieurs versets l’annoncent prophétiquement en nous donnant les paroles qui seront dans la bouche du Seigneur au moment suprême où Il confessera nos iniquités comme siennes (v. 1-2, 12-13). Mais l’Esprit de Dieu, par la plume de David, place devant nous plus particulièrement le sentier d’obéissance du parfait Serviteur (Christ) dans ce sentier. Un serviteur qui désire être fidèle et obéissant doit, en premier lieu, connaître la volonté de son maître ; il a donc besoin d’écouter et c’est pourquoi nous avons ici l’expression « tu m’as creusé des oreilles ». Elle nous dit ce que Dieu avait préparé pour Christ dès son entrée dans le monde, comme Ésaïe 50 exprime ce que Dieu opérait pour Lui tout au long de son chemin : « Il me réveille chaque matin, il réveille mon oreille pour que j’écoute comme ceux qu’on enseigne. Le Seigneur l’Éternel m’a ouvert l’oreille, et moi je n’ai pas été rebelle, je ne me suis pas retiré en arrière » (v. 4, 5). Dans l’un et l’autre passage, c’est Christ qui parle par l’Esprit prophétique.

            Remarquons encore, à l’appui de ce que nous venons de dire, que le verset 8 du Psaume 40 n’est pas cité dans le chapitre 10 de l’épître aux Hébreux. Nous y avons seulement ces quelques mots ajoutés à la citation du verset 7 : « pour faire, ô Dieu, ta volonté » et encore plus loin : « Voici, je viens pour faire ta volonté » (v. 7, 9). Dans le verset 8 du Psaume 40, Christ exprime prophétiquement toute la joie qu’Il éprouve en venant ici-bas pour y être le parfait Serviteur de l’Éternel : « C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi est au-dedans de mes entrailles ». Quelle satisfaction pour son cœur à la pensée que son Père peut maintenant avoir un homme sur la terre accomplissant toute sa volonté ! Une telle pensée le remplit d’une joie profonde. La loi de son Dieu est « au-dedans de ses entrailles », elle est l’objet de ses affections parce que tous les désirs de son cœur sont tournés vers son Dieu et que cette loi est la loi de son Dieu !
            En résumé, si les deux côtés – son obéissance et son sacrifice – nous sont présentés dans le Psaume 40 et dans le chapitre 10 de l’épître aux Hébreux – tant il est vrai que les deux sont étroitement liés l’un à l’autre – le premier de ces deux passages met plutôt l’accent sur son obéissance et le second sur son sacrifice, ce que traduisent les deux expressions « tu m’as creusé des oreilles » et «  tu m’as formé un corps ». Dans un cas comme dans l’autre, c’est Dieu qui a opéré.
            Christ a éprouvé une joie profonde dans l’obéissance à son Dieu et Père. Il y trouvait « ses délices ». Au moment de s’engager dans un tel chemin, qui pouvait dire mieux que lui : « Je trouverai mes délices en tes commandements que j’ai aimés » (Ps. 119 : 47) ? – Mais, d’un autre côté, dans ce chemin, Il a connu la souffrance : « Bien qu’il fût Fils », Il « a appris l’obéissance par tout ce qu’il a souffert » (Héb. 5 : 8). « Étant en forme de Dieu », Il « n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, mais s’est anéanti lui-même, prenant la forme d’esclave… » (Phil. 2 : 6-7). Il a voulu prendre la forme d’esclave, celle d’un homme et d’un homme qui ne s’appartient plus, qui n’appartient qu’à son maître. Obéir est ce qui convient à la condition de l’homme : c’est sa gloire. Et Jésus était Dieu ; mais venant ici-bas comme homme, sans jamais cesser d’être Dieu (il était impossible qu’Il cesse de l’être), Il a revêtu une condition nouvelle, condition dont le caractère propre est de ne pas vouloir et agir par soi-même, mais d’obéir. C’est ainsi qu’Il a dû « apprendre l’obéissance » et cela sous les conséquences de la désobéissance du premier homme. C’était, en effet, dans une terre de délices, dans le jardin d’Éden où tout était disposé pour son bonheur, que le premier homme avait à obéir. Christ, venant ici-bas pour vivre la vie d’obéissance que le premier homme a été incapable de vivre, a dû cheminer dans un monde marqué par les conséquences de la désobéissance d’Adam. Tout était contre Lui dans un tel sentier, tout était opposé à Dieu, mais rien ne L’a arrêté. La gloire de l’homme est dans l’obéissance, et la gloire de Jésus a brillé tout au long de sa vie dans une obéissance entière à la volonté de son Dieu et Père, quelles que fussent les souffrances qu’Il ait eu à endurer.
            Le verset 7 d’Hébreux 5 nous dit quelque chose du terrible combat de Gethsémané, moment suprême où Il a déclaré à son Père : « Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite » (Luc 22 : 42), mais c’est dès son entrée dans le monde qu’Il a « appris l’obéissance par tout ce qu’il a souffert » (Héb. 5 : 8). Gethsémané a été le point culminant, celui où son obéissance a été mise à l’épreuve comme jamais elle ne l’avait été auparavant. Philippiens 2 nous dit qu’il est « devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix » (v. 8). Sa mort, la mort de la croix, nous est présentée là comme la mise à l’épreuve de son obéissance : Il a préféré mourir, mourir de « la mort de la croix », plutôt que de ne pas obéir à la volonté de son Dieu et Père. La mise à l’épreuve de l’amour, c’est l’obéissance : son obéissance a été parfaite et entière parce que son amour était infini. Il pouvait dire, bien mieux encore que le serviteur hébreu : « J’aime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne veux pas sortir libre… » ; c’est ainsi qu’il est constitué Celui qui « servira à toujours » (Ex. 21 : 5, 6).
            L’apôtre Pierre écrit : « Car aussi Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces » (1 Pier. 2 : 21). En Le contemplant avec adoration dans le chemin d’obéissance qui a été le sien, ne perdons pas de vue que nous avons aussi à Le considérer là comme Modèle. Nous avons été, écrit encore le même apôtre, « élus selon la préconnaissance de Dieu le Père, en sainteté de l’Esprit, pour l’obéissance et l’aspersion du sang de Jésus Christ » (1 Pier. 1 : 1-2), c’est-à-dire pour obéir comme Christ a obéi ! Élus pour être avec Christ pendant une éternité de gloire et de bonheur, nous le rappelons volontiers avec reconnaissance et actions de grâces, mais nous perdons de vue parfois que nous avons aussi été élus pour être avec Christ présentement dans le chemin de l’obéissance à la volonté de Dieu, obéissant comme Lui a obéi !

                        Évangile de Jean

            Les évangiles retracent la vie de Christ sur la terre, sa vie d’obéissance. Mais c’est sans doute dans l’évangile de Jean que, plus encore que dans les trois autres, nous voyons briller l’obéissance du saint Fils de Dieu, de Celui qui « étant en forme de Dieu, n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, mais s’est anéanti lui-même, prenant la forme d’esclave, étant fait à la ressemblance des hommes ; et, trouvé quant à son aspect comme un homme, il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix (Phil. 2 : 5-8).
            Parcourons cet évangile et contemplons dans un tel chemin le Fils de Dieu, Homme parfaitement obéissant.

                  1 -  « Jésus leur dit (à ses disciples) : Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre » (4 : 34).
            Faire la volonté de celui qui L’a envoyé ! C’est pour cela qu’Il est venu et c’est en quoi Il trouve « ses délices », selon l’expression du Psaume 40, « sa nourriture » selon l’expression de Jean 4. Sa joie, sa nourriture, c’est d’accomplir la volonté de son Père ; dans l’obéissance à cette volonté, Il trouve la nourriture de son âme et la joie de son cœur. – Il le déclare ici à ses disciples, dès son entrée dans son ministère, qui commence dans cet évangile par son entretien avec la femme samaritaine. Il a trouvé un cœur disposé à écouter, à recevoir sa parole, une pauvre pécheresse qui a été amenée à dire aux hommes de la ville : « Venez, voyez un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ; celui-ci n’est-il pas le Christ ? » (Jean 4 : 29) ; de sorte qu’Il était rafraîchi bien autrement et bien davantage que par l’eau de la fontaine de Jacob, rafraîchi dans son cœur et nourri dans son âme. Ayant fait la volonté de Celui qui L’avait envoyé, Il pouvait en voir quelques fruits. Celui qui L’avait envoyé ici-bas avait préparé pour Lui une « œuvre » et le fidèle Serviteur était heureux de l’accomplir. « Son œuvre » : non pas celle du Serviteur, mais celle de Dieu lui-même, celle du Maître qui avait envoyé le Seigneur dans ce monde. Quel modèle à imiter ! Gardons-nous de parler de notre œuvre, de notre travail, de notre service. Réalisons cette exhortation : « Soyez fermes, inébranlables, abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur » (1 Cor. 15 : 58). Qu’il nous soit accordé d’accomplir une œuvre de telle manière que ce qui est de l’instrument disparaisse, afin que soit vu seulement ce que le Seigneur a opéré. Tel a été le service de Christ ici-bas : accomplissant l’œuvre de son Dieu, présentant une doctrine dont il pouvait dire qu’elle n’était pas la sienne, mais celle du Dieu qui l’avait envoyé (voir Jean 7 : 16).

                  2 - « Jésus leur répondit alors, et il leur disait : En vérité, en vérité, je vous dis : Le Fils ne peut rien faire de lui-même, sinon ce qu’il voit faire au Père ; car quoi que celui-ci fasse, le Fils lui aussi le fait pareillement » (5 : 19).
            S’opposant à Jésus, « les Juifs cherchaient d’autant plus à le faire mourir », pour les deux raisons qui nous sont indiquées au verset 18 de ce chapitre : d’une part, prétendaient-ils, Il violait le sabbat (mais n’était-Il pas « seigneur aussi du sabbat » - Marc 2 : 23-28 ?) et, d’autre part, « il disait que Dieu était son propre Père, se faisant égal à Dieu ». Certes, Dieu était son propre Père ; cependant « étant en forme de Dieu », Il « n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, mais s’est anéanti lui-même, prenant la forme d’esclave… » (Phil. 2 : 6-7). Et c’est ce que Jésus répond aux Juifs : « Le Fils ne peut rien faire de lui-même… ». Quel anéantissement ! Quel abaissement ! Quelle « forme » a voulu prendre le Fils de Dieu, « la forme d’esclave », de l’esclave qui n’a aucune volonté propre ! Il ne connaît que celle de son maître, « ne peut rien faire de lui-même » et fait toujours, et seulement, ce que son maître lui commande. Pleine et parfaite révélation de Dieu dans l’humanité qu’Il a voulu revêtir, Il dépend entièrement de son Dieu et ne sort pas du sentier de l’obéissance. Comme quelqu’un l’a exprimé, nous avons en Christ venu dans ce monde « l’union absolue de la divinité toute-puissante et de l’humanité dépendante ».

                  3 - « Je ne peux, moi, rien faire de moi-même ; je juge selon ce que j’entends, et mon jugement est juste ; car je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé » (5 : 30).
            Le Seigneur reprend l’expression qu’Il a déjà employée, affirmant qu’Il ne peut rien faire de lui-même - Lui qui « a fait les mondes » (Héb. 1 : 2), par qui « tout a été créé », qui est « avant tout, et tout subsiste par lui » (Col. 1 : 16-17). Il parle ensuite de l’appréciation qu’Il avait de toutes choses : Il les appréciait « selon ce qu’il entendait », c’est-à-dire d’après les communications qu’Il recevait de son Père et c’est ainsi qu’Il avait, comme homme ici-bas, un « jugement juste », une appréciation des hommes et des choses correspondant à la pensée de son Dieu. Il y avait une deuxième raison qui lui permettait d’avoir en toutes circonstances un jugement juste : Il ne cherchait pas sa volonté mais la volonté de Celui qui l’avait envoyé. Son obéissance, sa dépendance, son désir de rechercher en tout temps la volonté de son Père le conduisait, comme homme, à un sain discernement, à un jugement juste.
            Quel enseignement pour nous ! Comment pouvons-nous avoir un jugement juste ? Premièrement, en jugeant d’après ce que nous entendons, c’est-à-dire d’après ce que Dieu se plaît à nous dire dans sa Parole ; deuxièmement, en mettant de côté toute volonté propre pour ne rechercher que l’obéissance à la volonté de Dieu. Cela nous fait comprendre pourquoi nous avons si souvent un jugement faussé, alors que pourtant nous prétendons voir les choses clairement et justement.
            La dépendance, l’obéissance nous permettront d’avoir un jugement spirituel juste, formé par la Parole et l’Esprit de Dieu, et nous procureront en outre la connaissance (voir Jean 7 : 17) et la communion (14 : 23).

                  4 - « Tout ce que le Père me donne viendra à moi ; et celui qui vient à moi, je ne le mettrai pas dehors ; car je suis descendu du ciel pour faire, non pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. Or la volonté de celui qui m’a envoyé, c’est que je ne perde rien de tout ce qu’il m’a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. Car la volonté de mon Père, c’est que quiconque discerne le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour » (6 : 37-40).
            Le Seigneur en donne ici l’assurance : tous ceux que le Père lui a donnés (voir Jean 17 : 6), tous les élus en Christ seront manifestés et viendront à Lui. Une personne incroyante aurait-elle le droit de dire : Si je ne compte pas parmi les élus, il m’est impossible d’être sauvée ? - En aucune manière, car le Seigneur ajoute : « Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi ». Personne ne pourra jamais dire qu’il est allé à Jésus le Sauveur et qu’il a été repoussé. Telle est la volonté de Dieu. Le Seigneur est venu du ciel, non pour faire sa volonté, mais la volonté de Celui qui l’a envoyé. Il fait connaître cette volonté, d’abord pour ce qui Le concerne, ensuite pour ce qui concerne ceux qu’Il est venu racheter :
                  - En premier lieu : « Or la volonté de celui qui m’a envoyé, c’est que je ne perde rien de tout ce qu’il m’a donné » (v. 39). Cette volonté sera obéie ; dans sa prière, rapportée au chapitre 17, se plaçant au-delà de la croix et considérant l’œuvre comme achevée, le Seigneur dit à son Père : « J’ai gardé ceux que tu m’as donnés, et aucun d'eux n’a été perdu, excepté le fils de perdition, afin que l’Écriture soit accomplie » (v. 12).
                  - En second lieu : « Car la volonté de mon Père, c’est que quiconque discerne le Fils et croit en lui ait la vie éternelle » (v. 40). Le premier point est en rapport avec le début du verset 37 et le second, avec la fin de ce verset. « Quiconque » ; ce mot nous dit bien que tout homme est responsable de croire, de discerner le Fils de Dieu en Celui qui est venu dans ce monde comme homme pour le salut de sa créature perdue. Aucune personne ne peut dire qu’elle est exclue de ce « quiconque » (voir 3 : 16).

                  5 - « Jésus leur répondit (aux Juifs) : Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. Si quelqu’un veut faire la volonté de celui qui m’a envoyé, il connaîtra, au sujet de cette doctrine, si elle vient de Dieu, ou si je parle de par moi-même. Celui qui parle de par lui-même cherche sa propre gloire ; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l’a envoyé, celui-là est vrai, et il n’y a pas d’injustice en lui » (7 : 16-18).
            Jésus s’est engagé dans un chemin où Il avait le désir de faire briller la gloire de son Dieu et Père. Il ne cherchait pas sa propre gloire. Il ne revendique pas comme étant de Lui l’enseignement qu’Il donne, mais Il le présente comme étant celui du Dieu qui L’a envoyé ici-bas. Comme Il avait dit : « Je ne peux, moi, rien faire de moi-même » (5 : 30, 19), Il déclare maintenant ; je ne parle pas « de par moi-même ». Lorsqu’Il « parlait », ce qu’Il enseignait, c’était la doctrine de Dieu.
            Celui qui est disposé à se soumettre à la volonté de Dieu aura pleinement conscience que l’enseignement est celui de Dieu lui-même. Dépendance et obéissance donnent un jugement juste et, également, la connaissance de l’enseignement divin.

                  6 - « Jésus leur dit (aux Juifs) : Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous connaîtrez que c’est moi et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle selon ce que le Père m’a enseigné. Celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul, parce que moi, je fais toujours ce qui lui est agréable » (8 : 28-29).
            Une fois encore (voir 5 : 19, 30 ; 7 : 17-18), le Seigneur déclare qu’Il ne peut rien faire de lui-même. Il agit, Il parle « selon ce que le Père lui a enseigné ». Parfaitement obéissant, pleinement dépendant, dans un tel chemin Il n’a qu’un désir : faire ce qui plaît à son Père.
            Qu’en est-il de nous ? Il nous arrive bien de faire ce qui plaît à Dieu, mais le faisons-nous toujours ou seulement dans les cas où ce qu’il convient d’accomplir est agréable à nous-même ? Lorsque l’obéissance contrarie nos désirs, demande le brisement de notre volonté propre, nous estimons en bien des cas que le prix à payer est trop élevé, que le renoncement exigé nous coûte beaucoup trop ! Considérons notre divin et parfait Modèle. Il n’avait qu’un désir, faire ce qui plaisait à son Père, quoi qu’il puisse Lui en coûter, et quelque souffrance qu’Il ait à endurer pour cela. Et c’est ce qu’Il faisait toujours ! N’avait-il pas déclaré, par l’Esprit prophétique agissant en David, ce que nous lisons au Psaume 16 : « Je me suis toujours proposé l’Éternel devant moi ; parce qu’il est à ma droite je ne serai pas ébranlé » (v. 8) ? « Il ne m’a pas laissé seul », « Il est à ma droite » : Il fait l’expérience du puissant secours de son Dieu dans le chemin où Il Le glorifie par son obéissance.

                  7 - « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie afin que je la reprenne. Personne ne me l’ôte, mais moi, je la laisse de moi-même ; j’ai le pouvoir de la laisser, et j’ai le pouvoir de la reprendre : j’ai reçu ce commandement de mon Père » (10 : 17-18).
            Dans le chapitre 10, le Seigneur donne trois motifs pour lesquels Il laisse sa vie : afin que ses brebis aient la vie « en abondance » (v. 10), afin qu’elles jouissent d’une plénitude de communion avec lui (v. 14-15), afin que son Père soit glorifié (v. 17-18). Il a souvent été dit que le Fils avait alors donné à son Père un nouveau motif de l’aimer : son obéissance au commandement reçu de son Père, bien qu’Il ait laissé sa vie « de lui-même », prouvait son amour. Et cette preuve d’amour qu’Il donnait ainsi constituait un motif nouveau qu’avait le Père d’aimer le Fils.
            Le Seigneur s’offre « lui-même à Dieu sans tache » (Héb. 9 : 14), parfait holocauste offert tout entier sur l’autel en « odeur agréable à l’Éternel » (Lév. 1). Il est la Victime volontaire, ce qui donne une valeur d’autant plus grande à son sacrifice. S’il en avait été autrement, comment son entier dévouement à son Dieu aurait-il été manifesté ? Celui qui a déclaré qu’Il ne faisait rien de lui-même (5 : 19, 30), dit maintenant, à propos de sa vie : « Je la laisse de moi-même ». Mais en même temps – et il ne saurait y avoir là, à peine est-il besoin de le dire, aucune contradiction – Il ajoute : « J’ai reçu de commandement de mon Père, c’est-à-dire : le pouvoir de « laisser sa vie » et de « la reprendre » (pouvoir et autorité de l’exercer – note en bas de page dans la Bible, traduction J. N. Darby). Tout à la fois, Il laisse sa vie « de lui-même » et Il le fait dans l’obéissance au commandement reçu de son Père ! Comment entrer dans ces choses ? L’âme, confondue, se prosterne et adore !

                  8 - « Jésus leva les yeux en haut et dit : Père, je te rends grâces de ce que tu m’as entendu. Moi je savais que tu m’entends toujours ; mais je l’ai dit à cause de la foule qui est autour de moi, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé » (11 : 41-42).
            Marthe et Marie font transmettre au Seigneur ce message : « Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade » (11 : 3). Alors Jésus dit : « Cette maladie n’est pas pour la mort, mais en vue de la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle » (v. 4). Par la plume de l’évangéliste, l’Esprit de Dieu souligne l’amour que Jésus avait pour Lazare et ses deux sœurs : « Or Jésus aimait Marthe, et sa sœur, et Lazare » (v. 5). Marthe et Marie en avaient la conscience, les termes de leur message en sont la preuve. Mais, quelque profond que soit cet amour, Jésus ne quitte pas aussitôt le lieu où Il se trouve pour se rendre auprès de ceux qui faisaient appel à Lui. Il ne s’est jamais laissé guider par ses sentiments propres, mais seulement par la volonté de son Père. Puissions-nous L’imiter quelque peu. En combien de circonstances nos sentiments naturels ne sont-ils pas l’unique mobile de nos actions, alors que nous devrions en tout temps obéir à la Parole, faire passer l’obéissance avant tous les sentiments propres que nous pouvons éprouver ! Cette sentimentalité est l’un des pièges les plus dangereux que l’adversaire place sous nos pas.
            Jésus demeure donc encore deux jours au lieu où Il était (v. 6). Puis, ayant sans aucun doute une direction de son Père, Il dit à ses disciples : « Retournons en Judée » (v. 7). À ce moment-là, bien qu’animés pourtant des meilleurs intentions, les disciples sont les instruments dont se sert l’Ennemi pour essayer d’arrêter le Seigneur dans le chemin de l’obéissance. Mais si Jésus ne faisait rien tant qu’Il n’était pas dirigé par son Père pour une action à exercer, rien ne peut l’arrêter maintenant lorsque son Père l’envoie. Il est prêt à tout endurer pour faire sa volonté.
            Arrivé à Béthanie, Jésus témoigne sa profonde sympathie aux deux sœurs dans le deuil. Il pleure (v. 35), prenant part à leur douleur et, par ailleurs, considérant les conséquences visibles de l’entrée du péché dans le monde. Puis, Il va au tombeau où Lazare est couché depuis quatre jours déjà. C’est alors qu’Il lève les yeux en haut et dit : « Père, je te rends grâces de ce que tu m’as entendu ». C’est par le déploiement de sa puissance divine qu’Il va ressusciter Lazare. Il avait lui-même déclaré que le Fils de Dieu devait être glorifié à l’occasion de la maladie dont on venait de l’informer (v. 4) et, par ailleurs, l’apôtre Paul écrit qu’il est « démontré Fils de Dieu, en puissance, selon l’Esprit de sainteté, par la résurrection des morts » (Rom. 1 : 4). C’est bien le Fils de Dieu qui crie à haute voix : « Lazare, viens ici, dehors ! » (v. 43), car seule la voix du Fils de Dieu peut appeler un mort hors du tombeau, et lui donner la vie. Mais en même temps, obéissant et dépendant, Jésus s’adresse à son Père et reçoit cette résurrection comme une réponse à sa prière ! Amené à agir comme Fils de Dieu, Il ne le fait pas autrement qu’en demeurant à la place qu’Il a voulu prendre comme homme. Combien c’est admirable ! Ici encore, nous nous prosternons et nous adorons.

                  9 - « Car moi, je n’ai pas parlé de par moi-même (c’est-à-dire : de mon propre fonds – voir la note, en bas de page, dans la Bible, traduction J. N. D.) ; mais celui qui m’a envoyé – le Père - m’a commandé lui-même ce que je devais dire et comment j’avais à parler ; et je sais que son commandement est la vie éternelle. Donc, ce que moi je dis, je les dis comme le Père me l’a dit » (12 : 49-50).
            Le Seigneur arrive au terme de son ministère public parmi les Juifs, ministère commencé lors de son entretien avec la femme samaritaine. Sa « nourriture », celle de son âme, était de faire la volonté de Celui qui L’avait envoyé et d’accomplir son œuvre (4 : 34). C’est bien ce qui avait caractérisé son ministère : Il avait présenté la doctrine de son Dieu et non la sienne, Il avait agi en toutes circonstances non selon sa volonté propre mais dans l’obéissance à la volonté de son Dieu. Tout en Lui avait été la manifestation de Dieu à son peuple et à tous les hommes. Mais il était démontré ce qui est écrit tout au début de l’Évangile : « Il était dans le monde, et le monde fut fait par lui, et le monde ne l’a pas connu. Il vint chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu » (1 : 10). Au moment où son rejet est consacré et où son service au milieu d’Israël prend fin, Il place les Juifs en présence de leur si grande responsabilité : en Le rejetant Lui, c’était Dieu, le Dieu d’Israël, qu’ils rejetaient. La dernière parole qu’Il leur adresse est particulièrement solennelle : Il n’a jamais rien dit qui ne Lui ait été donné par son Père, qui Lui-même Lui commandait ce qu’Il devait dire et, plus encore, comment Il avait à le dire (v. 49). Pouvait-il y avoir plus étroite dépendance, plus entière obéissance ?

                  10 - « Philippe lui dit : Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. Jésus lui dit : Je suis depuis si longtemps avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu, a vu le Père ; comment peux-tu dire, toi : Montre-nous le Père ? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? Les paroles que moi je vous dis, je ne les dis pas de par moi-même ; mais le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les œuvres. Croyez-moi : je suis dans le Père et le Père est en moi ; sinon, croyez-moi à cause des œuvres elles-mêmes » (14 : 8-11).
            Plus encore peut-être que par l’incompréhension des Juifs, le Seigneur a dû être profondément attristé par la question de Philippe. Nous venons de considérer quelque chose du chemin qu’Il venait de parcourir dans son ministère parmi les Juifs, sa dépendance du Père, son obéissance à la volonté de son Père, et Philippe qui, avec les autres disciples, L’avait suivi, demande à voir le Père ! Avec quelle grâce le Seigneur lui répond !

                  11 - « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; or celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; et moi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui… Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui » (14 : 21, 23).
            Il ne s’agit plus ici de l’obéissance du saint Fils de Dieu, mais de celle qu’Il nous demande de manifester. Si vraiment nous aimons le Seigneur, nous le prouverons par notre obéissance. Pouvons-nous dire que nous l’aimons lorsque nous n’obéissons pas à la Parole ? Et lorsque notre obéissance est mise à l’épreuve, c’est en fait la mise à l’épreuve de notre amour. S’il nous est parfois si difficile d’obéir (ne nous arrive-t-il pas même de dire que cela nous est absolument impossible ?), n’est-ce pas parce que nos affections pour le Seigneur sont attiédies, alors que notre cœur devrait brûler pour Lui ? Si nous L’aimions davantage, nous obéirions avec plus de fidélité, plus de joie aussi : nous connaîtrions quelque chose de la joie que Christ a éprouvée dans son chemin d’obéissance (voir Ps. 40 : 8).

                  12 - « Je ne parlerai plus beaucoup avec vous, car le chef du monde vient ; et il n’a rien en moi ; mais afin que le monde connaisse que j’aime le Père, et comme le Père m’a commandé, ainsi je fais » (14 : 30-31).
            Le Seigneur ne se contente pas de nous adresser les exhortations contenues dans les versets 21 et 23 de ce chapitre, Il se place devant nous comme un vivant exemple. Comment le monde peut-il connaître que Jésus aime le Père ? En ce qu’il fait « selon que le Père lui a commandé ». Disons par parenthèse que c’est sans doute le seul passage où le Seigneur déclare qu’Il aime le Père. Il n’avait pas besoin de le dire, Il le montrait par son obéissance et c’est ce qui est souligné ici.

                  13 - « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi j’ai gardé les commandements de mon Père et je demeure dans son amour » (15 : 10).
            Pour jouir de la communion avec le Seigneur, pour « demeurer dans son amour », il faut « garder ses commandements ». Notre obéissance est la véritable preuve de notre amour, elle est aussi le seul moyen de jouir de l’amour du Seigneur. Elle est le secret de la communion avec le Seigneur : on ne peut goûter les douceurs de la communion avec le Seigneur en dehors du sentier de la dépendance et de l’obéissance. Et là encore, le Seigneur est notre parfait Modèle : Il jouissait de la communion avec son Père, Il demeurait dans son amour, parce qu’Il gardait ses commandements.

                  14. - « Moi, je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire » (17 : 4).
            Envoyé par le Père, Jésus est venu ici-bas pour « accomplir son œuvre » (4 : 34), cette œuvre préparée pour Lui par son Père et qu’Il a accomplie entièrement, parfaitement. Au chapitre 17, dans la prière qu’Il adresse à son Père, Il se place au-delà de la croix et peut dire qu’Il a « achevé l’œuvre ». Son obéissance a été jusqu’à la mort.

                  15 - « La coupe que le Père m’a donnée, ne la boirai-je pas ? » (18 : 11).
            Celui qui revendique publiquement sa divinité - « Jésus leur dit : C’est moi », ou « Je suis » (18 : 5) - est l’homme « obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix » (Phil. 2 : 8).
            Le combat de Gethsémané, dont nous avons le récit dans les trois autres évangiles et dont l’intensité poignante est mise en relief en particulier dans l’évangile selon Luc, ne nous est pas rapporté dans l’évangile selon Jean. Cela n’aurait pas convenu au caractère de cet évangile qui nous donne seulement l’expression rappelée plus haut. Cette question posée par le Seigneur, question qui est en même temps une affirmation, souligne une fois encore dans cet évangile l’obéissance du parfait Modèle. Le moment est venu où sera manifesté ce qui est le couronnement de sa vie d’obéissance, son obéissance « jusqu’à la mort ».
            Reportons-nous aux récits des trois premiers évangiles et méditons dans nos âmes sur ce que comportait cette coupe, donnée par le Père et que, dans sa parfaite obéissance, Jésus allait boire :
                  Matthieu 26 : « Allant un peu plus loin, il tomba sur sa face et priait ainsi : Mon Père, si c’est possible, que cette coupe passe loin de moi ; toutefois, non pas comme moi je veux, mais comme toi tu veux… Il s’éloigna de nouveau, une deuxième fois, et il pria en disant : Mon Père, s’il n’est pas possible que ceci passe loin de moi sans que je le boive, que ta volonté soit faite » (v. 39, 42).
                  Marc 14 : « Allant un peu plus loin, il se jeta contre terre et il priait que, s’il était possible, l’heure passe loin de lui. Il disait : Abba, Père, pour toi, tout est possible ; fais passer cette coupe loin de moi ; toutefois non pas ce que je veux, moi, mais ce que tu veux, toi ! » (v. 35-36).
                  Luc 22 : « Et il s’éloigna d’eux environ d’un jet de pierre, et s’étant mis à genoux, il priait, disant : Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite. Alors lui apparut un ange du ciel, qui le fortifiait. Étant dans l’angoisse du combat, il priait plus instamment ; et sa sueur devint comme des grumeaux de sang qui tombaient sur la terre » (v. 41-44).
            Dans la première partie de sa prière, le Seigneur demande que, s’il était possible, la coupe passe loin de Lui ; dans la seconde, Il soumet entièrement sa volonté à celle de son Père, manifestant ainsi son entière obéissance, son obéissance jusqu’à la mort. – Gardons-nous de dire ce que l’on entend dire parfois à certains croyants, qui ne se rendent certainement pas compte de la portée de leurs paroles : après la première partie de sa prière, le Seigneur se serait ressaisi et aurait pu ainsi ajouter l’expression de soumission qui la termine. - On se ressaisit lorsqu’on a cessé un moment, plus ou moins long, d’être maître de soi, lorsqu’on a eu une défaillance. Est-il besoin de dire que ce ne pouvait être le cas de notre bien-aimé Sauveur, de Celui qui a été parfait en toutes choses ? Il n’a jamais eu, Il ne pouvait avoir la moindre défaillance !
            Il convenait qu’Il adresse à son Père la première et la deuxième partie de sa prière. Il devait prendre la coupe que le Père Lui présentait dans la pleine conscience de tout ce qu’elle comportait : fallait-il que cette coupe soit terrible à boire pour que le saint Fils de Dieu, Celui qui avait glorifié Dieu par son obéissance parfaite tout au long du chemin que nous venons de considérer dans ces pages, s’écrie : « Fais passer cette coupe loin de moi » ! Une telle demande fait resplendir quelque chose de sa gloire : Il ne pouvait pas désirer prendre une coupe qu’Il ne pourrait boire qu’abandonné de son Dieu ! Mais sa gloire brille aussi dans l’expression qui termine sa prière : « toutefois non pas ce que je veux, moi, mais ce que tu veux, toi ! » Fallait-il que son obéissance soit parfaite pour qu’en présence d’une telle coupe, si terrible à boire, Jésus se soumette entièrement à la volonté de son Père ! Là encore brille sa gloire, et en considérant la scène de Gethsémané, bien qu’à « un jet de pierre », nous ne pouvons qu’adorer.

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            Oui, comme l’écrit l’apôtre inspiré, le Christ Jésus est « devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix » (Phil. 2 : 8). Sa mort nous est présentée dans ce chapitre, où Christ est vu comme modèle du croyant, non pas comme l’holocauste ou le sacrifice pour le péché, mais comme la mise à l’épreuve de son obéissance, par conséquent de son amour. Il a préféré mourir que de ne pas obéir !
            Pour imiter si faiblement que ce soit un tel Modèle, il faut qu’il y ait d’abord en nous un travail intérieur profond, remuant les affections de nos cœurs : « Ayez donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le christ Jésus… » (v. 5). Nos cœurs pourraient-ils rester froids en présence de l’anéantissement, de l’abaissement, de l’obéissance de Christ (v. 6-8) ? Certes, nous n’avons pas à nous « anéantir », cela n’appartenait qu’à Lui, mais à nous abaisser et à obéir comme Lui l’a fait.
            N’est-il pas vrai que la méditation d’un tel sujet nous courbe dans l’adoration ? Puissions-nous, ainsi prosternés, considérer Celui qui, non seulement nous exhorte à obéir, mais encore nous a Lui-même tracé le chemin de l’obéissance. Contemplons-Le dans ce chemin pour refléter quelque chose de ses caractères. Contemplons-Le aussi dans la position glorieuse qui est la sienne maintenant, afin que nous soyons « transformés en la même image », de gloire morale en gloire morale (voir 2 Cor. 3 : 18). Car sa position actuelle est la conséquence de son anéantissement, de son abaissement, de son obéissance : « C’est pourquoi aussi Dieu l’a élevé très haut et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus se plie tout genou des êtres célestes, terrestres et infernaux, et que toute langue reconnaisse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Phil. 2 : 9-11).


D’après P. Fuzier - « Messager évangélique » - année 1975