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DÈS LE PREMIER JOUR (7)

L’exemple des Philippiens

 

            Pour terminer ces réflexions sur ce qui doit caractériser le croyant « dès le premier jour », nous considérerons l’exemple des Philippiens, pour découvrir ce qui les remplissait dès le début de leur vie chrétienne.
            Lors de son deuxième voyage missionnaire, l’apôtre Paul était venu en Europe et avait fait halte à Philippes (Act. 16). Le brillant flambeau de l’évangile qu’il portait y alluma beaucoup de luminaires. Et ces croyants, liés par le Saint Esprit au corps de Christ sur la terre, formèrent un témoignage local, une lampe qui diffusa abondamment sa lumière dans le milieu païen environnant.
            Dans la mesure du possible, l’apôtre visitait au moins deux fois les jeunes assemblées, pour les fortifier dans la foi et rectifier suffisamment tôt les éventuelles orientations fâcheuses qu’elles pouvaient prendre. C’est ainsi qu’il revint à Philippes lors de son troisième voyage missionnaire (Act. 20 : 1-6).
Depuis lors, les années avaient passé, et l’apôtre se trouvait prisonnier à Rome (Phil. 1 : 17 ; 4 : 22). Qu’étaient donc devenus les Philippiens ? Jésus, leur Seigneur et leur grand Pasteur avait pris soin d’eux pendant toutes ces années et les avait gardés. Paul, son serviteur dévoué, ne les avait pas non plus laissés livrés à eux-mêmes. De manière permanente, dans chacune de ses prières, il avait intercédé pour eux devant le trône de la grâce (Phil. 1 : 4). Cela pouvait-il rester sans fruit ? - Certainement pas. Cela se manifesta par leur :


Participation à l’évangile

                        Les dons matériels

            Dès le « commencement de l’évangile », alors qu’ils étaient encore « jeunes » dans la foi, les Philippiens avaient envoyé à deux reprises un don à l’apôtre, après son départ de la Macédoine, ce qu’aucune autre assemblée n’avait fait (Phil. 4 : 15). Ultérieurement, lors d’une autre visite de l’apôtre à Philippes, alors qu’ils étaient eux-mêmes dans une grande tribulation, ils avaient fait une collecte pour les saints de Judée, car ceux-ci étaient dans un dénuement total à cause des persécutions. Paul écrit à ce sujet : « les grandes détresses qui les ont éprouvées (il est question des assemblées de la Macédoine auxquelles appartenaient Philippes), l’abondance de leur joie et leur profonde pauvreté ont fait abonder la richesse de leur générosité. Car dans la mesure de leurs moyens (j’en rends témoignage), et au-delà de leurs moyens, spontanément, ils nous ont demandé avec beaucoup d’insistance la grâce et la communion de ce service envers les saints » (2 Cor. 8 : 2-4). - Et de nouveau maintenant, l’apôtre étant dans le besoin et en captivité, Epaphrodite lui fut envoyé de la part des Philippiens, eux-mêmes dans le besoin, pour lui remettre leur don (Phil. 4 : 18-19).
            Tout cela n’était-il pas un témoignage touchant de l’amour des Philippiens pour le Seigneur, pour son apôtre et pour tous les croyants ? (2 Cor. 8 : 5). Là où demeurait un tel amour, l’état de cœur ne pouvait être que bon. C’était une preuve qu’il n’y avait point de place pour le monde dans ces cœurs, mais uniquement pour le Seigneur, son œuvre et ses intérêts.
            L’apôtre appelle cela « la part qu’ils prenaient à l’évangile depuis le premier jour jusqu’à maintenant ». Et il avait l’assurance que Dieu qui avait commencé en eux cette bonne œuvre, l’amènerait à son terme jusqu’au jour de Jésus Christ (Phil. 1 : 5-6). Que la vie d’un croyant est belle et bénie lorsque, par la grâce de Dieu, il suit cette voie dès sa conversion jusqu’à la fin ! Le Seigneur récompensera richement celui qui l’honore d’une telle manière.
            La participation à l’évangile comporte naturellement de multiples aspects, et chez les Philippiens, elle ne s’arrêtait pas aux dons matériels pour les serviteurs du Seigneur et pour les saints dans le besoin.


Ils portaient l’apôtre « dans leur cœur » (Phil. 1 : 7)

            Pour expliquer le sens de cette expression, prenons l’exemple d’un jeune chrétien que le Seigneur a doué et qu’il a appelé à son service au loin. Pour les parents chrétiens, c’est un grand sacrifice de le laisser partir si loin. Mais ils l’ont dans leur cœur. Ils l’accompagnent en pensée le long du voyage et attendent avec impatience de ses nouvelles. Ils s’intéressent profondément à tout ce qu’il rencontre, à ses efforts, aux fruits de son travail, aux dangers qui le guettent, à son bien-être personnel. Pas un jour ne passe dans qu’ils s’approchent du trône de la grâce pour intercéder en sa faveur selon les nouvelles qu’ils reçoivent. Combien cela doit être réconfortant pour le jeune homme de pouvoir se dire : mes parents prennent complètement part à ce que je vis et à mon service ici ; ils prient réellement pour moi car je suis dans leur cœur.
C’est certainement de cette manière que l’apôtre Paul était dans le cœur des Philippiens. Pour lui aussi, il y avait là un grand encouragement, une profonde consolation.
            Cela s’était déjà manifesté lors des premiers jours qu’il passait à Philippes : à peine le Seigneur avait-il ouvert le cœur de Lydie que ses envoyés, Paul et ses compagnons d’œuvre, y trouvèrent place. Elle leur ouvrit sa maison et les contraignit d’accepter son hospitalité, ceci représentant pour elle beaucoup de travail et peut-être même de la persécution (Act. 16 : 12-15). Il arriva la même chose avec le geôlier. Si son rude métier pouvait l’avoir rendu insensible, la foi en revanche versa l’amour dans son cœur. Ses premiers élans furent pour ces serviteurs de Dieu maltraités. « Et il les prit en cette même heure de la nuit, et lava leurs plaies » (v. 33). Ceci aussi était une « participation à l’évangile ».


L’intercession pour l’apôtre

            Lorsque l’apôtre écrivit cette lettre, il savait qu’il pouvait compter sur le grand intérêt des Philippiens pour toute l’œuvre du Seigneur et pour ses circonstances personnelles, car il était « dans leur cœur ». Ils savaient que le Seigneur l’avait élu pour « porter son nom devant les nations et les rois, et les fils d’Israël » (Act. 9 : 15) et qu’il avait aussi reçu une responsabilité particulière pour « la défense et la confirmation de l’évangile » (Phil. 1 : 7, 16). Comment pouvaient-ils lui être en aide à cet égard ? Ayant tous « partagé cette grâce » avec lui dans ce service (v. 7). Paul ne pouvait accomplir cette œuvre difficile sans faire usage de la grâce de Dieu en tout ; et ils ne pouvaient l’aider qu’en le soutenant et en réclamant pour lui cette grâce par des prières instantes.
            Le cœur incrédule peut se demander si l’intercession aide vraiment, ou bien si cela ne dépend pas avant tout de la capacité, du savoir-faire et des armes du combattant lui-même. Une expérience saisissante du peuple d’Israël pourra nous aider à comprendre quelle est la vérité sur ce sujet : Josué et le peuple combattaient contre Amalek. Mais Moïse, Aaron et Hur étaient au sommet de la colline. « Et il arrivait, lorsque Moïse élevait sa main, qu’Israël avait le dessus ; et quand il reposait sa main, Amalek avait le dessus » (Ex. 17 : 11). Avec les mêmes capacités, la même force naturelle et les mêmes armes, le peuple gagnait ou perdait sans que l’on puisse l’expliquer. Le secret provenait uniquement de ce que celui qui priait sur la montagne élevait ou reposait sa main. L’apôtre aussi connaissait ce secret. Sans l’intercession, la victoire de la Parole était remise en question. Car elle ouvre « la porte pour la parole » (Col. 4 : 3) et donne hardiesse et force pour l’annoncer (Eph. 6 : 19-20). C’est pour cela que dans ses lettres Paul encourageait toujours à nouveau les frères et les sœurs, disant : « Priez pour nous ». Ils devaient prier en tout temps par toutes sortes de prières et de supplications par l’Esprit, et justement veiller à cela avec toute persévérance et des supplications pour tous les saints « et pour moi ». Mais de la même manière que le combattant sur le front, celui qui prie doit savoir où attaquer, ce qu’il faut défendre, où il y a danger, et quelles sont les intentions de l’ennemi. C’est pour cette raison que l’apôtre donne ici à ses chers Philippiens, qui l’avaient dans leur cœur, des renseignements exacts sur son lieu de combat actuel, à Rome (Phil. 1 : 12-19). Il était certain qu’au vu des circonstances qu’il leur décrivait, ils combattraient pour lui par la prière. Les Philippiens savaient d’ailleurs que la « défense de l’évangile » dont l’apôtre avait tout spécialement la charge, concernait l’évangile complet, c’est-à-dire l’intégralité des vérités relatives au salut en Christ, à Christ lui-même, et aux conseils de Dieu quant à sa personne et à ceux qui lui sont liés. Cet évangile complet, annoncé par Paul, est assailli par les puissances des ténèbres. Il faut donc le défendre. Les Philippiens avaient cette défense à cœur lorsqu’ils priaient pour l’apôtre.
            Nous voyons donc combien il était important que les Philippiens aient l’apôtre « dans leur cœur ». Il en découlait une riche bénédiction pour lui, pour l’œuvre, pour les croyants en tous lieux et pour la propagation de l’évangile.
            Paul n’est plus parmi nous. Aujourd’hui le Seigneur a appelé d’autres frères dans le vaste champ de la moisson de la terre, particulièrement pour « la défense et la confirmation de l’évangile ». Les avons-nous dans notre cœur ? Lisons-nous leurs rapports ? Nous intéressons-nous aux détails de leur service ? Nous soucions-nous de leur bien-être personnel ? Sommes-nous continuellement sur la montagne pour intercéder pour nos frères au front et dans le combat ? N’oublions pas qu’une bonne part du succès de leur activité dépend de notre fidélité à cet égard.


Le service direct de l’évangile

            Pour les Philippiens, la « participation à l’évangile » ne se limitait naturellement pas à aider l’apôtre et ses compagnons de travail, bien que ce côté du service soit au premier plan dans l’épître aux Philippiens. Dans leur propre ville et leur propre région ils se tenaient aussi eux-mêmes à la brèche pour annoncer l’évangile et pour le défendre. Le fait qu’ils avaient des « adversaires », qu’ils avaient le privilège de « souffrir pour Christ » (Phil. 1 : 27-30) et de combattre le même combat que l’apôtre, était la preuve qu’ils s’approchaient des gens, l’évangile à la main, pour les conduire au Sauveur ; c’était la preuve aussi que la lumière de leur marche suscitait la contradiction et qu’ils devaient combattre pour le maintien de la saine doctrine. L’apôtre leur rappelait seulement qu’ils devaient « se conduire d’une manière digne de l’évangile » (Phil. 1 : 27). Cela montre, entre autres, qu’un plein accord régnait entre eux et que tous participaient au combat « avec la foi de l’évangile ».
            Ainsi, par différents exemples de la Parole, nous nous sommes remémorés ce qui doit nous caractériser dès notre conversion. Que nous puissions constamment nous en souvenir et y marcher, dès le « premier jour jusqu’à maintenant », oui, jusqu’à notre dernière heure ici-bas ! Bientôt le Seigneur va venir « et alors, pour chacun, l’approbation viendra de Dieu » (1 Cor. 4 : 5).


D’après W. Gschwind – L’ABC du chrétien