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OBEISSANCE PARTIELLE OU VERITABLE ?
 

Moïse et Aaron
Saül
David

 
            « J'ai fait de mon mieux ; certainement, Dieu l'acceptera... De toute façon, personne n'est parfait... » ; une telle manière de raisonner, que l'on entend souvent, est tout à fait acceptable d'un point de vue simplement humain.
            Avant tout examen de cette question, il est nécessaire de se souvenir que, sous la forme d'un serpent, Satan est entré dans le jardin d'Eden. Il a séduit nos premiers parents, capté la confiance de la femme et insinué dans son coeur la méfiance envers Dieu. Eve, et bientôt Adam, ont alors transgressé le seul commandement que Dieu leur avait donné ; ainsi, le péché est entré dans ce monde, et son salaire : la mort (Gen 2 : 17 ; 3 : 6, 24 ; Rom. 5 : 12 ; 6 : 23). Ils sont devenus des esclaves de l'Ennemi, et leur descendance est formée de ceux que la Parole de Dieu nomme « les fils de la désobéissance ». Nous avons tous conversé (ou : vécu) parmi eux autrefois, dans les convoitises de notre chair » (Eph. 2 : 2).
            Mais Dieu, qui est « riche en miséricorde, à cause du grand amour dont Il nous a aimés » (Eph. 2 : 4), a voulu arracher l'homme à sa misère. Dès l'éternité passée, il avait préparé Celui qui, au temps convenable, est venu porter sur la croix les péchés de ceux qui croient, répondant à leur place aux droits de la justice de Dieu.
            Très vite, s'est formée la lignée de la foi, la descendance de Sem. A toutes les époques, Dieu a mis son amour dans le coeur des croyants. Ils ont le désir de Lui plaire et d'obéir sans réserve à Sa volonté. Mais chez chacun d'eux demeure cette vieille nature, héritée de notre premier père, Adam. Toujours prête à se manifester et à produire de mauvais fruits, elle nous pousse à désobéir plus ou moins à la pensée de Dieu. L'effet recherché par Satan, c'est de troubler notre communion avec le Seigneur.
 
            A travers différents récits tirés de l'Ecriture, un enseignement nous est donné quant à l'obéissance qui plaît à Dieu. « Voici, écouter (ou obéir) est meilleur que sacrifice » (1 Sam. 15 : 22) : ces paroles de Samuel à Saül ne révèlent-elles pas le prix que Dieu attache à une obéissance sans réserve ?
 
 
 
Moïse et Aaron
 
            Après une année passée au désert, Moïse reçoit de l'Eternel, au Sinaï, des instructions concernant le tabernacle et l'adoration. Aaron, comme le fera plus tard Saül, écoute le peuple et, pour lui complaire, sculpte un veau d'or (Ex. 32 : 4). Il bâtit un autel devant ce veau et crie : « Demain, une fête à l'Eternel ! » Les fils d'Israël, encouragés de la sorte, offrent des holocaustes, et amènent des sacrifices de prospérités devant l'idole (Ex. 32 : 5-6)
            Plus tard, Moïse dira que l'Eternel a été « fort irrité contre Aaron » et voulait le détruire. Alors l'homme de Dieu intercède pour son frère : le péché d'Aaron est pardonné (Deut. 9 : 20).
            Parvenu enfin à la frontière du pays promis, Moïse prend la verge et frappe par deux fois le rocher à Kadès (Nom. 20 : 11). Aaron qui est présent, ne cherche pas à arrêter son frère. En fait, il participe à sa désobéissance. Ni l'un ni l'autre n'entreront en Canaan. Nous savons par l'Ecriture que ce rocher était une figure de Christ (1 Cor. 10 : 4). Il a été frappé une fois pour toutes à la Croix. Moïse avait déjà frappé le rocher, sur l'ordre de l'Eternel, au début du voyage (Ex. 17 : 6). Ici, il aurait dû, selon la pensée divine, se contenter de lui « parler » (belle figure de la prière), mais il a désobéi (Nom. 20 : 8 –12).
            Peut-être pensons-nous que l'idolâtrie patronnée par Aaron était plus grave aux yeux de Dieu que le mouvement d'humeur de Moïse, cet homme habituellement le plus doux de la terre ? (Nom. 13 : 3). Dieu n'a pas la même estimation (Es. 55 : 8). Il faut se souvenir que l'obstination, expression de la propre volonté, est comparée au péché d'idolâtrie.  
 
Saül
 
            Des siècles plus tard, les fils d'Israël ont voulu absolument avoir, comme les autres nations, un roi qui dirige leurs combats et prenne en main leur cause (1 Sam. 8 : 19-20). Vouloir être comme tout le monde, n'est-ce pas un désir fréquent ? 0r, une telle aspiration chez un croyant est absolument contraire à la pensée de Dieu. Les siens ont été arrachés au présent siècle mauvais (Gal. 1 : 4). L'Eternel a toujours désiré avoir un peuple saint (mis à part) pour lui appartenir en propre. Il avait choisi Israël dans ce but et s'était attaché à lui (Deut. 7 : 6-8 ; 10 : 15).
            Dieu charge Samuel d'avertir le peuple. Le roi qu'il réclame sera exigeant et son régime de gouvernement sévère (1 Sam. 8 : 10-17). Mais, comme Israël persiste dans ses intentions, l'Eternel dit à son prophète : « Ecoute leur voix et établis sur eux un roi » (1 Sam. 8 : 22).
            Dans l'une des scènes suivantes, ce roi est présenté au peuple : C'est Saül, fils de Kis : un homme d'élite, beau au point que personne en Israël ne l'était plus que lui ! En outre, il était « plus grand que tout le peuple, depuis les épaules en haut » (1 Sam. 9 : 2). N'était-il pas le roi tout désigné, possédant en somme tout ce qui plaît à l'homme naturel ? Enfin, tout au moins au début, il se montre modeste et cherche plutôt à passer inaperçu (1 Sam. 9 : 21 ; 10 : 22).
            Dieu va le mettre à l'épreuve ! Samuel vient lui rendre visite : il commence par lui rappeler qu'il est déjà venu l'oindre de la part de l'Eternel, comme roi sur Israël (1 Sam. 15 : 1). Puis, de la part de l'Eternel des armées, le prophète délivre un message solennel ; Saül doit écouter et s'y conformer scrupuleusement.
            Dieu se souvient de l'acharnement avec lequel Amalek a poursuivi son peuple Israël, dans le désert, lorsqu'il montait d'Egypte. Déjà, Il avait fait une promesse en présence de Josué : « J'effacerai entièrement la mémoire d'Amalek de dessous les cieux » (Ex. 17 : 14). Ce peuple, ennemi d'Israël, pourtant « la première des nations », doit être maintenant entièrement détruit (Nom. 24 : 20 ; Deut. 25 : 17-19). L'Eternel dit à Saül : « Va maintenant, et frappe Amalek, et vous détruirez entièrement tout ce qui est à lui » (1 Sam. 15 : 3). Aucune marge n'est laissée à l'appréciation de Saül, à son imagination. Rien ne doit rappeler l'existence d'Amalek.
            Alors le roi d'Israël dénombre le peuple et il part. Il a pris soin d'avertir les Kéniens de se retirer du milieu d'Amalek – ce que font ceux-ci. Les motifs sont excellents : « Car toi, tu usas de bonté envers tous les fils d'Israël lorsqu'il monta d'Egypte » (1 Sam. 15 : 6).
            Et pourtant Saül ne se montre que partiellement obéissant ! Avec les hommes d'Israël, il frappe ensuite l'ennemi depuis Havila jusqu'à Shur. Ils détruisent Amalek par le tranchant de l'épée, à l'exception toutefois de son roi ; pris vivant, Agag est épargné. De plus, ils se gardent de détruire le meilleur du menu et du gros bétail, « tout ce qui était bon » ; Saül affirmera qu'ils avaient l'intention de les offrir à l'Eternel (1 Sam 15 : 9, 15) !  
            Alors la parole de l'Eternel parvient à Samuel, disant : « Je me repens d'avoir établi Saül pour roi ; car il s'est détourné de moi et n'a point exécuté mes paroles » (1 Sam. 15 : 11). Hélas, parmi les hommes, Saül n'est qu'un exemple de ceux qui cherchent à se montrer « partiellement obéissants ». Or, un tel comportement équivaut tout simplement à être désobéissant !
 
            Que de fois, peut-être, nous croyons avoir obéi à la Parole de Dieu, alors qu'en réalité, nous ne nous sommes soumis qu'à une partie de Ses commandements ! La plus belle action est sans valeur, malgré son apparence, faute d'avoir été accomplie dans l'obéissance à Dieu.
            Dieu ne se laisse jamais sans témoignage. A tous les hommes, Il ordonne de se repentir (Act. 17 : 30) et Il fait connaître aux siens ses ordonnances. Par exemple, le commandement si important de « s'aimer les uns les autres » (Jean 13 : 34), ou  de « se conduire honnêtement... non point en querelles » (Rom. 13 : 13), ou bien encore de « chercher les choses qui sont en haut » (Col. 3 : 1). Dans les épîtres, on trouve après une partie doctrinale, des mises en garde à respecter telles que : « Ne mentez point l'un à l'autre » (Col. 3 : 9), ou encore : « Vous, pères, ne provoquez pas vos enfants » (Eph. 6 : 4). Souvent, l'on peut chercher à refuser un commandement du Seigneur. On a réalisé qu'il s'adresse tout particulièrement à notre coeur et à notre conscience. On « regimbe contre les aiguillons » (Act. 26 : 14), et l'on est prêt à suggérer que c'est Paul qui parle ! Agir de la sorte, c'est chercher à oublier ce que cet apôtre lui-même a écrit : « Si quelqu'un pense être prophète ou spirituel, qu'il reconnaisse que les choses que j'écris sont le commandement du Seigneur » (1 Cor. 14 : 37) !
 
            Saül lui-même semble ne pas avoir conscience d'avoir gravement manqué à son devoir d'obéissance. On voit chez lui un ensemble de ces fruits vénéneux que la chair produit : outre la désobéissance, la vanterie (1 Sam. 15 : 12, 20), le mensonge et le rejet de la faute sur autrui (1 Sam. 15 : 15, 21), l'obstination, une fausse repentance et de plus la recherche d'un vain prestige (1 Sam. 15 : 30).
            Quand Saül se retrouve en présence de Samuel, ne cherche-t-il pas à le flatter ? « Béni sois-tu de l'Eternel ! J'ai exécuté la parole de l'Eternel ». Il s'attend, semble-t-il, à recevoir des félicitations. Or Samuel lui dit d'entrée : « Quel est donc ce bêlement de brebis à mes oreilles, et ce beuglement de boeufs que j'entends ? » (1 Sam. 15 : 14). Saül a une excuse toute prête : « Ils les ont amenés des Amalékites, car le peuple à épargné le meilleur du menu et du gros bétail pour sacrifier à l'Eternel, ton Dieu ; et le reste, nous l'avons détruit entièrement » (1 Sam. 15 : 15).
            La réponse de Samuel - déjà rappelée partiellement au début de la méditation - ne tarde guère : « L'Eternel prend-il plaisir aux holocaustes et aux sacrifices, comme à ce que l'on écoute la voix de l'Eternel ? Voici écouter est meilleur que sacrifice et prêter l'oreille, meilleur que la graisse des béliers » (1 Sam. 15 : 22). Il rappelle que la rébellion est comme le péché de divination, et l'obstination comme une idolâtrie et des théraphim (1 Sam.15 : 22).
            Cette appréciation s'applique à toutes ces oeuvres avec lesquelles la chrétienté cherche, en vain, à satisfaire Dieu, au lieu d'écouter et de mettre sa Parole en pratique.
Désormais, aux yeux de l'Eternel, Saül n'est déjà plus le roi d'Israël. Dieu prépare en secret un autre serviteur. David gouvernera le peuple dans la crainte de Dieu (Ps 78 : 70-72).
            Saül dit à Samuel : « J'ai péché, car j'ai transgressé le commandement de l'Eternel ». Afin d'être pardonné, il tente de fournir une excuse à sa faute : « J'ai craint le peuple et j'ai écouté leur voix » (1 Sam. 15 : 24) ! Il estime donc qu'il a droit aux « circonstances atténuantes » et ll insiste aussitôt auprès de Samuel pour qu'il vienne se présenter au peuple en sa compagnie, comme si rien ne s'était passé ! Il ajoute, pensant emporter son assentiment : « Je me prosternerai devant l'Eternel » (1 Sam. 15 : 25). Il y a tout lieu de penser que Saül est comme Esaü : un profane : il voudrait être pardonné, sans vraie repentance. 
 
 
David
 
            Samuel a dû dire à Saül : « L'Eternel a déchiré aujourd'hui la royauté d'Israël de dessus toi, et l'a donnée à ton prochain, qui est meilleur que toi » (1 Sam. 15 : 28). Il ne faudrait pas croire pour autant que David se soit, hélas, toujours montré obéissant ! La Parole de Dieu conserve la trace d'un grave péché. Lui non plus n'a pas toujours respecté les commandements de la Loi : il est tombé dans la convoitise et le meurtre. Souvent les péchés vont par troupeaux, ils s'enchaînent dans notre éloignement de Dieu.
            Plusieurs mois se succèdent, sans que la conscience de David semble reprise.  Alors dans sa miséricorde, Dieu lui envoie Nathan. Ce prophète se sert d'une parabole, qui décrit le tort causé à un pauvre homme, frustré de son unique brebis (2 Sam. 12 : 1-4). A l'écoute du récit, la colère de David s'embrase devant l'injustice commise par cet autre homme, riche au demeurant. Il dit au prophète : « L'Eternel est vivant que l'homme qui a fait cela est digne de mort » ! En réponse, le prophète lui adresse des paroles solennelles : « Tu es cet homme » (2 Sam. 12 : 7) !
            Cette triste affaire est mise à découvert. L'Eternel rappelle à David tout ce que dans sa grâce, il a fait pour lui. La repentance du roi ne fait aucun doute – les Psaumes 32 et 51 en rendent témoignage. David réalise enfin que son crime n'a pas seulement porté atteinte à Urie et à sa femme : il est contre Dieu.
            Dieu lui pardonne ce grave péché, mais le récit ultérieur de son règne révèle que sa disposition foncière à agir avec bonté (comme il l'avait fait auparavant pour Mephiboseth) est altérée : sa manière d'accueillir et d'agir vis-à-vis de ce même Mephiboseth, qui a mené deuil durant l'exil du roi, le montre (2 Sam. 19 : 24-30). Sa façon de traiter ses ennemis en est aussi la preuve (voir 2 Sam. 12 : 31).
            Sa conduite avait donné « occasion aux ennemis de l'Eternel de blasphémer » (2 Sam. 12 : 14) : le gouvernement divin s'ensuit dans sa famille. Au début du règne d'Abija, le résumé divin de la vie du père de ce roi est le suivant: « David avait fait ce qui est droit aux yeux de l'Eternel et il ne s'était détourné de rien de ce qu'il lui avait commandé tous les jours de sa vie, excepté dans l'affaire d'Urie le Héthien » (1 Rois 15 : 5). Triste épitaphe : elle rappelle les paroles adressées par l'apôtre aux Galates : « Vous couriez bien, qui vous a arrêtés pour que vous n'obéissiez pas à la vérité ? » (Gal. 5 : 7).
            Demandons sans cesse au Seigneur de nous garder (Ps. 16 : 1, 7), afin que notre témoignage ne soit pas gâté, pour nous être montrés partiellement obéissants. Si seulement cette obéissance était rendue complète ! (2 Cor. 10 : 6). Nous savons par expérience que le Seigneur se montre plein de compassion à notre égard. Toutefois, n'abusons pas de la grâce !  
 
 
            Un seul n'a jamais péché contre la volonté de Dieu. Quoiqu'il fût Fils, il a appris l'obéissance (Héb. 5 : 7). Quel mystère ! Et cette obéissance l'a conduit jusqu'à la mort, et la mort de la croix (Phil. 2 : 8) !
            Maintenant nous sommes appelés, « comme des enfants d'obéissance » à Le suivre, ayant purifié nos âmes par l'obéissance à la vérité (1 Pier. 1 : 14, 22).
            Que Dieu permette qu'un témoignage tel que celui de Josué à l'égard de Caleb puisse être rendu pour chacun d'entre nous, au tribunal de Christ : « il avait pleinement suivi l'Eternel » (Jos. 14 : 14). 
    
 
                                                                                              Ph.L. le 16.5.07
 
 
                        Pour un si grand amour, que te rendre, ô bon Père ?
                                    Ah ! donne-nous des coeurs obéissants.
                        Qu'il brille sur nos fronts, le divin caractère
                                   Que ton Esprit grave sur tes enfants !