bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

LES ÉPÎTRES DE PIERRE (1 Pierre 5)


1 PIERRE 5 : Exhortations relatives aux soins du troupeau de Dieu
          Le troupeau de Dieu (v. 1-4)
          La soumission, l’humilité et la confiance en Dieu (v. 5-7)
          Notre adversaire, le diable (v. 8-9)
          La gloire éternelle (v. 10-11) 
          La vraie grâce de Dieu (v. 12-14) 
 

1 PIERRE 5 : Exhortations relatives aux soins du troupeau de Dieu

            À la fin du chapitre 4, l’apôtre avait révélé certaines vérités concernant le gouvernement de Dieu envers sa maison ; il revient maintenant aux exhortations, aussi bien pour les plus âgés que pour les jeunes. Il ne s’adresse pas à ceux qui sont chargés d’une responsabilité dans l’assemblée, mais à des personnes d’âge mûr ; « les anciens » ayant ici le même sens que dans les Actes des apôtres et celui que les Juifs conféraient à ce terme. Pour Paul, l’ancien est celui qui possède un don qu’il fait valoir dans l’assemblée locale. 1 Tim. 5 : 17 parle de ces anciens qui travaillent et qui enseignent dans leur propre localité, spécialement désignés par les apôtres. Cette fonction ne se trouve plus de nos jours pour deux raisons : le pouvoir compétent pour l’instituer n’existe plus, à moins que quelqu’un ne puisse prouver qu’il est un apôtre ; l’Église d’une localité ne se réunit plus ensemble. À supposer que quelqu’un ait reçu le pouvoir de nommer des anciens, il devrait commencer par réunir l’Église de Dieu, et la manifester comme formant un tout. Même Paul, s’il vivait encore, ne saurait où commencer, parce que l’Église est actuellement dispersée. Il existe des hommes qui remplissent la fonction d’anciens et n’en parlent pas ; ils servent Christ et recevront leur récompense. Autre chose n’est que prétention. Le Seigneur voyait venir le désordre dans sa maison, et, dans sa sagesse, Il a défendu de perpétuer un système qui aurait mis à part certaines personnes. Il savait ce qui arriverait, et Il a laissé tomber certaines attributions officielles. Maintenant nous nous appuyons sur Dieu et sur la parole de sa grâce pour marcher simplement avec le Seigneur.

                        Le troupeau de Dieu (v. 1-4)

            « J’exhorte les anciens qui sont parmi vous, moi qui suis ancien avec eux et témoin des souffrances de Christ, qui aussi ai part à la gloire qui va être révélée : faites paître le troupeau de Dieu qui est avec vous, en veillant sur lui non par contrainte, mais de plein gré, ni pour un gain honteux mais de tout cœur » (v. 1-2).
                Pierre s’attache aux deux extrémités de l’histoire de Christ : il a vu ses souffrances, et il va voir sa gloire ; entre deux, il trouve les enfants de Dieu dans ce monde et exhorte les anciens à prendre soin d’eux.
            En leur disant de faire paître le troupeau de Dieu, Pierre fait certainement allusion à ce que lui a dit le Seigneur : « Pais mes agneaux ; pais mes brebis » (Jean 21). L’Esprit de Dieu prévoyait que les fonctions de surveillant deviendraient une profession. Le laboureur est digne de son salaire ; mais l’apôtre Paul met au point ce principe que nous avons à pourvoir aux besoins de ceux qui veillent sur le troupeau et il ajoute : « Mais moi je n’ai usé d’aucun de ces droits, et je n’ai pas écrit cela afin de les réclamer pour moi » (1 Cor. 9 : 15). Le serviteur doit marcher par la foi, comptant sur le Seigneur qui prend soin de lui et pourvoit à tous ses besoins. On ne saurait trouver plus grande bénédiction que celle d’être désigné pour prendre soin du peuple de Christ.

            « Ni comme dominant sur des héritages mais en étant les modèles du troupeau ; et quand le souverain Pasteur sera manifesté, vous recevrez la couronne inflétrissable de gloire » (v. 3-4).
                
Le ministère de la Parole de Dieu est devenu une affaire commerciale, l’Église de Dieu se partage en quantité de troupeaux humains ; en conséquence, des jalousies surviennent quand une brebis trouve sa place dans un des troupeaux. Paître les brebis est plus que les nourrir, cela implique qu’on va les chercher sous les haies, peut-être blessées par les ronces, les réconforter, les nourrir, les soigner de quelque manière que ce soit. Dieu a donné tous les dons nécessaires pour les soins de son Église, mais l’orgueil et la propre volonté de l’homme ont entravé le plein usage de sa grâce. Mais si l’on considère les croyants comme le troupeau de Dieu, quelle différence ! S’ils ont froid, vous essayez de les réchauffer ; s’ils ne vous aiment pas beaucoup, vous ne les aimez que davantage. Conduisez-les, soyez un exemple, un guide ; qu’on vous méprise ou vous insulte, peu importe ; continuez votre travail tranquillement, attendez l’apparition du Berger, et de Lui vous recevrez la récompense.
            Dans le chapitre 10 de l’évangile selon Jean, le Seigneur se nomme le bon Berger ; c’est ce qu’Il a été dans sa mort quand Il s’est livré lui-même pour nous. En Hébreux 13, Il est le « grand Pasteur des brebis » ; c’est ce qu’Il a été, et par sa résurrection, quand Il a montré sa toute-puissance : « Personne ne les arrachera de ma main » (Jean 10 : 28). Mais pour prendre soin du troupeau ici-bas, Il désigne un grand nombre de surveillants. Il aime son troupeau et, bien qu’absent, Il reste le « souverain Pasteur » (1 Pier. 5 : 4), et met au cœur de quelques-uns de prendre soin des brebis. Il n’oubliera pas leur service et leur donnera la couronne inflétrissable de gloire.
            Il y aura aussi une couronne de justice pour « ceux qui aiment son apparition », c’est-à-dire pour toute âme née de Dieu, car il n’est pas possible d’être né de Dieu et de ne pas aimer son apparition (2 Tim. 4 : 8).
            Jacques nous parle d’une couronne de vie, pour tous ceux qui l’aiment (1 : 12).
            À l’assemblée à Smyrne, le Seigneur dit : « Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie » (Apoc. 2 : 10). Tu es éprouvée pour mon nom, dit-il, peut-être iras-tu même à la mort pour moi, mais moi j’ai passé par la mort pour toi. Tu te tiens d’un côté de la rivière, moi de l’autre, tu dois passer par les eaux pour venir jusqu’à moi ; je poserai une couronne sur ta tête au moment où tu émergeras des flots. Ton épreuve peut ne pas aller jusqu’à la mort, mais cette couronne de gloire est pour ceux qui aiment ce que le Seigneur aime, et pour ceux qui cherchent à Lui témoigner leur amour en prenant soin des siens.

                        La soumission, l’humilité et la confiance en Dieu (v. 5-7)

            « De même, vous, jeunes gens, soyez soumis aux anciens ; et tous, les uns à l’égard des autres, soyez revêtus d’humilité ; car Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne la grâce aux humbles » (v. 5a).
                « Il fera marcher dans le droit chemin les débonnaires, et il enseignera sa voie aux débonnaires » (Ps. 25 : 9). Si nous ne sommes pas revêtus d’humilité, nous ne pouvons pas être soumis, seul l’homme humble est approuvé de Dieu. « Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur » (Matt. 11 : 29), dit le Seigneur. Notre nature est telle que la moindre chose nous gonfle d’orgueil. Paul dit que la chair est si entièrement corrompue qu’il risquerait de s’enorgueillir d’avoir été ravi dans la gloire ; pour l’en empêcher, le Seigneur lui a envoyé « une écharde pour la chair » (2 Cor. 12 : 7). Nous pourrions plutôt nous enorgueillir de sa miséricorde à notre égard, de ce qu’Il nous a amenés dans cette sphère de lumière et de liberté.
            Le Seigneur détruira tout ce qui se glorifiera d’avoir reçu la vérité, la lumière et une position juste. Une chose est d’avoir obtenu cette place, mais une autre est de s’y maintenir, car la puissance de l’Ennemi se déploie avec d’autant plus de force sur ceux qui l’ont occupée, de façon à déshonorer davantage le nom du Seigneur. Dieu doit nous résister parce que nous laissons l’orgueil pénétrer dans notre cœur. « Ce n’est que de l’orgueil que vient la querelle » (Prov. 13 : 10) ; la querelle n’existerait pas entre enfants de Dieu s’il n’y avait pas d’orgueil. Nous soutenons nos droits, le Seigneur nous abaisse ; même si nous obtenons ce que nous désirons, le Seigneur étendra la main contre nous. Le chrétien devrait toujours céder, ne jamais résister, sauf au diable.

            « Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève quand le temps sera venu » (v. 5b-6).
                
Combien c’est chose bénie que de nous humilier sous sa puissante main et d’être élevés par Lui, plutôt que de nous élever nous-mêmes et qu’Il soit obligé de nous abaisser ! « Quiconque s’élèvera sera abaissé » (Matt. 23 : 12). Le premier homme cherche à se faire Dieu et à s’unir à Satan ; le second homme, qui était Dieu, s’est abaissé plus bas que nous, Dieu L’a élevé jusqu’à la gloire la plus haute.
            Dieu nous humilie de deux manières : par la découverte de ce qui est dans nos cœurs, et par la découverte de ce qui est dans son cœur. Rien ne peut nous humilier autant ; mais, si humbles soyons-nous, nous ne descendrons jamais à notre niveau véritable, c’est-à-dire, le niveau où Dieu nous voit. Il y a une différence entre : être humble et être humilié. Nous sommes humbles dans la présence de Dieu, occupés de ce qu’Il est ; nous sommes humiliés quand nous sommes contraints de regarder à nous-mêmes, chose toujours attristante.

            « Rejetez sur lui tout votre souci, car il prend soin de vous » (v. 7).
                 
Quel repos pour l’âme de savoir que, dans toutes les vicissitudes de la vie, il prend soin de nous. Pourquoi nous inquiéter ? Vaut-il la peine que deux prennent soin de la même chose ? Si nous nous préoccupons, nous Lui enlevons sa sollicitude. Si nous nous en remettons à Lui, nous apprenons à connaître la perfection de ses soins pour nous, et nous sommes libres pour nous occuper de ce qui le concerne et de ses intérêts.

                        Notre adversaire, le diable (v. 8-9)

            « Soyez sobres, veillez : votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cherchant qui dévorer. Résistez-lui, étant fermes dans la foi, sachant que les mêmes souffrances s’accomplissent dans vos frères qui sont dans le monde » (v. 8-9).
                
Si Dieu prend soin de nous, ne demeurons pas inattentifs ; notre adversaire, le diable rôde et cherche qui il peut dévorer. Ici Satan vient comme un lion rugissant, parce que ces croyants hébreux allaient traverser la persécution. Chacun de nous croit que son lot est le pire ; non, dit Pierre, chacun a sa part de souffrances, mais il nous recommande au Dieu de toute grâce, dont nous avons besoin tout le long du chemin.

                        La gloire éternelle (v. 10-11) 

            « Mais le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés à sa gloire éternelle dans le Christ Jésus, lorsque vous aurez souffert un peu de temps, lui-même vous rendra accomplis, vous affermira, vous fortifiera, et vous établira sur un fondement inébranlable. À lui la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ! Amen » (v. 10-11).
                
Dieu vous a appelés à la gloire par Jésus Christ ; maintenant que vous avez souffert, Il vous rendra parfaits, Il vous établira et vous fortifiera. « Un peu de temps », non pas seulement « un temps », qui indiquerait une durée plus longue. Vous avez besoin de patience, dit Paul, « encore très peu de temps » (Héb. 10 : 37), et Pierre dit : « Vous devez souffrir un peu de temps ».
            « Affermis, fortifiés, établis », telle est la place que reçoit le croyant par l’appel de Dieu et par cette puissance qu’Il fait connaître à ses enfants tout le long du chemin. Il nous rend parfaits, nous avons donc toutes choses en Lui, tout pour encourager nos cœurs, pour les fortifier, les réconforter et les soutenir. Le but de Dieu, l’appel de Dieu, la grâce de Dieu nous conduisent pour finir dans sa gloire.

                        La vraie grâce de Dieu (v. 12-14) 

            « C’est par Silvain qui est un frère fidèle – je l’estime ainsi – que je vous ai écrit brièvement pour vous encourager et vous assurer que cette grâce dans laquelle vous êtes est la vraie grâce de Dieu » (v. 12).
                
Combien est belle la manière dont Pierre parle de la grâce dans cette épître ! Il termine ce chapitre par la grâce accordée aux humbles, parce que Dieu est un « Dieu de toute grâce » (v. 10). Que le Seigneur nous donne de comprendre mieux ce qu’est sa grâce en étudiant sa Parole, et de nous réjouir en Lui.

            « Celle qui est élue avec vous à Babylone vous salue, ainsi que Marc, mon fils » (v. 13).
                
L’opinion très généralement reçue veut que l’apôtre parle ici d’une assemblée élue à Babylone ; d’autres ont voulu voir sa femme, désignée ici comme « la co-élue » ; d’autres pensent qu’il s’agit d’une dame occupant une certaine position. Ce sont de pures conjectures. Marc aussi n’a pas été déterminé ; était-il un fils de Pierre, ou un fils spirituel, comme pouvait l’être Marc l’évangéliste ?

            « Saluez-vous les uns les autres par un baiser d’amour. Paix à vous tous qui êtes en Christ » (v. 14).

…………………………………

            En lisant cette épître, que de beautés y avons-nous trouvées ! Au chapitre 1, c’est l’appel céleste ; au chapitre 2, notre sacerdoce saint et royal ; au chapitre 3, la marche dans la soumission et la souffrance ; au chapitre 4, l’Esprit de Dieu et de gloire reposant sur nous ; au chapitre 5, Dieu nourrissant, soutenant, fortifiant les siens et ne les abandonnant jamais jusqu’à ce qu’Il les ait placés dans sa gloire avec son Fils.
 

D'après W. T. P Wolston
 

A suivre