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NADAB ET ABIHU

 

Avec Moïse et Aaron sur la montagne de Sinaï
Nadab et Abihu présentent un « feu étranger »
D’utiles instructions pour nous, chrétiens
 

            Aaron et ses fils sont appelés au sacerdoce (Ex. 28 : 1), et les Lévites sont choisis pour exercer le service du tabernacle devant Dieu (Nom. 1 : 50), parce qu’ils sont restés fidèles au moment du veau d’or (Ex. 32 : 25-29).
            Aaron est le sacrificateur oint de « l’huile de l’onction » (Ex. 29 : 7) ; il a quatre fils : Nadab, Abihu, Éléazar et Ithamar, appelés à servir avec lui puis à lui succéder comme grand sacrificateur (Lév. 21 : 10). Ils ont tous été consacrés selon le commandement de l’Éternel (Ex. 29 : 9). Tous ne seront pas fidèles et la lignée des grands sacrificateurs se poursuivra principalement par Éléazar (Nom. 20 : 25-28).

            Dans l’Écriture Nadab et Abihu sont vus dans deux scènes différentes.


Avec Moïse et Aaron sur la montagne de Sinaï

            Nadab et Abihu ont eu le privilège d’accompagner Moïse et Aaron sur la montagne et de voir le Dieu d’Israël – « et sous ses pieds comme un ouvrage de saphir transparent, et comme le ciel même en pureté » (Ex. 24 : 9-10). Dieu « ne porta point sa main sur eux » ; ils étaient accompagnés de ces « nobles » d’entre les fils d’Israël – les soixante-dix anciens ! A cette occasion, « ils virent Dieu, et ils mangèrent et burent » (v. 11).
            Une telle faveur n’aurait-elle pas dû remplir désormais leur cœur d’une sainte crainte de lui déplaire ? Plus grande est notre proximité du Seigneur, plus grande est notre responsabilité ! Hélas, nous pouvons cesser de Le contempler (2 Cor. 3 : 18) et répondre aux sollicitations de notre chair. Elle est en effet toujours en nous, prête à se manifester.
            Ces deux fils aînés d’Aaron avaient reçu – comme les deux autres fils – des consignes précises à respecter avant leur investiture comme sacrificateurs : « Vous ne sortirez pas de l’entrée de la tente d’assignation pendant sept jours (figure de toute notre vie), jusqu’au jour de l’accomplissement des jours de votre consécration » (Lév. 8 : 33). Ils devaient agir ainsi jour et nuit, et garder ce que l’Éternel leur avait donné à garder – « afin que vous ne mouriez pas ; car il m’a été ainsi commandé », leur dit Moïse (v. 35).


Nadab et Abihu présentent un « feu étranger »

            Dirigés par la main fidèle de Moïse, Aaron et ses fils avaient effectué tous les détails de leur consécration en accord avec le commandement de l’Éternel. Le verbe « commander » revient quatorze fois dans les chapitres 8 et 9 du Lévitique ! Or hélas, nous n’avons pas besoin d’aller beaucoup plus loin dans notre lecture pour apprendre avec tristesse, au début du chapitre 10, ce qui s’est passé dans la famille d’Aaron.

                        Une désobéissance flagrante au commandement de l’Éternel

            Il semble que Nadab et Abihu sont sortis pour chercher ce « feu étranger ». Or Dieu lui-même avait allumé le feu perpétuel, indispensable à l’usage de l’autel d’airain, où l’holocauste se consumait lentement devant Lui, jour et nuit. La gloire de Dieu était apparue à cette occasion. Le peuple l’avait vue, il avait poussé des cris de joie tout en se prosternant (Lév. 9 : 23-24). Hélas, quel terrible contraste ! A peine consacrés, Nadab et Abihu présentent devant l’Éternel un feu étranger. Ce feu n’avait donc pas été pris sur l’autel, et leur désobéissance délibérée les conduit au désastre ! Ils se sont rendus coupables d’un grand péché, en faisant « ce que l’Éternel ne leur avait pas commandé » (Lév. 10 : 1).

                        Un jugement immédiat

            Nadab et Abihu se tenaient devant l’autel d’or, celui des parfums, avec leur encens, au moment où « le feu sortit de devant l’Éternel, et les dévora, et ils moururent devant l’Éternel » (Lév. 10 : 2 ; Héb. 12 : 29). « Et Moïse dit à Aaron : C’est là ce que l’Éternel prononça, en disant : Je serai sanctifié en ceux qui s’approchent de moi, et devant tout le peuple je serai glorifié. Et Aaron se tut » (v. 3).
            Son cœur est étreint par la douleur, mais il reconnaît que Dieu a agi avec justice (Mat. 10 : 37). Pas un murmure ne sort de sa bouche. Il aurait pu prendre à son compte les paroles d’Éli : « C’est l’Éternel, qu’il fasse ce qui est bon à ses yeux » (1 Sam. 3 : 18).
            Il se tient là, silencieux, entre ses deux fils vivants et les deux autres morts. Deux de leurs cousins, qui n’étaient pas des sacrificateurs, sont appelés et emportent « leurs frères » loin du lieu saint, encore revêtus de leurs tuniques, symbole de leur service et de leurs privilèges (v. 4-5).
            Plus loin Aaron dit à Moïse, de façon touchante, en parlant de ses fils défunts : « Voici, ils ont présenté aujourd’hui leur sacrifice pour le péché et leur holocauste devant l’Éternel, et ces choses me sont arrivées… » (v. 19).
            Selon notre appréciation, parfois gâtée par un contact habituel avec le péché, un tel jugement peut paraître très sévère. De manière solennelle, Dieu établit ici une nouvelle relation avec son peuple  ; à cette occasion, il revendique ce qui convient à sa sainteté, comme on le voit au début du chapitre 16 du Lévitique : « L’Éternel parla à Moïse, après la mort des deux fils d’Aaron, lorsque, s’étant approchés de l’Éternel, ils moururent… : Dis à Aaron, ton frère, qu’il n’entre pas en tout temps dans le lieu saint, au-dedans du voile, devant le propitiatoire qui est sur l’arche, afin qu’il ne meure pas ; car j’apparais dans la nuée sur le propitiatoire » (v. 1-2). Et il révèle alors à Moïse dans la suite du chapitre de quelle manière il a pourvu au maintien des relations de Dieu avec son peuple, alors que l’accès en sa présence demeure fermé.

            Chers lecteurs chrétiens, la maison dans laquelle nous sommes est la « maison de Dieu » (1 Tim. 3 : 15). Dieu le Fils est souverain sur sa maison. Le Saint Esprit y habite et la gouverne à la gloire du Père et du Fils. Organiser de notre propre chef, présider, décider de quoi que ce soit dans cette maison relèverait d’une grande présomption de notre part. Ce serait un manque total de respect pour la Personne divine qui en est le chef.

            On se souvient de la faute de David : sans consulter l’Éternel, il avait décidé de faire transporter l’arche sur un chariot neuf au lieu de la faire porter sur les épaules des Kehathites. Plus tard, le roi Ozias a péché en osant se substituer aux sacrificateurs, seuls qualifiés pour offrir l’encens à Dieu dans le sanctuaire. Chaque fois, Dieu, qui veille à sa gloire, intervient par un prompt jugement.
            Dans les premiers temps de la formation de l’Assemblée, Ananias et Sapphira ont également connu un jugement comparable pour avoir « menti à l’Esprit Saint » (Act. 5 : 1-10). Il faut reconnaître que tout ce que Dieu confie à l’homme est rapidement gâché. Ce fut le cas dès le jardin d’Éden.
            Ainsi, dans cette scène de Lévitique 10, à peine le sacerdoce a-t-il été établi par Dieu qu’un grave péché est commis par des sacrificateurs. D’où ce terrible jugement : les auteurs de ce sacrilège meurent devant lui et tout le peuple qui, l’instant d’avant, chantant de joie, mène deuil !
            Dans la mesure où Dieu est exalté et révéré dans nos pensées, notre marche sera en accord avec ce qu’il aime et ce qu’il ordonne. Si nos pensées sont peu élevées à son égard, le niveau de notre marche s’en ressentira. « Il y a toujours le danger d’admettre dans nos pensées, au sujet de Dieu, un élément de familiarité profane. Satan s’en sert de façon très pernicieuse » (C. H. M.).

                        Une mise en garde adressée aux sacrificateurs

            Les droits de Dieu sur les sacrificateurs étaient tels qu’ils n’avaient pas le droit de s’associer à la lamentation du reste du peuple (v. 6). Ils ne devaient même pas sortir de l’entrée de la tente d’assignation, sinon la mort s’ensuivrait, car l’huile de l’onction de l’Éternel était sur eux. « Ils firent selon la parole de Moïse » (v. 7). Les droits naturels sont mis de côté. Dieu ne les annule pas pour autant, mais Il peut nous amener à les dépasser, pour que ses propres droits soient respectés.
            Nadab et Abihu avaient-ils trop bu pour avoir ainsi « oublié le statut » (v. 9 ; Prov. 31 : 4-5) ? Dans ce cas, leur chair a pu alors agir sans retenue. L’ordre de l’Éternel était pourtant clair : il ne fallait pas se servir d’un encens étranger (Ex. 30 : 7-9). En tout cas, Aaron reçoit peu après un ordre direct : « Vous ne boirez point de vin ni de boisson forte, toi et tes fils avec toi, quand vous entrerez dans la tente d’assignation, afin que vous ne mouriez pas. C’est un statut perpétuel, en vos générations, afin que vous discerniez entre ce qui est saint et ce qui est profane, et entre ce qui est impur et ce qui est pur, et afin que vous enseigniez aux fils d’Israël tous les statuts que l’Éternel leur a dits par Moïse » (Lév. 10 : 9-11). Il faut être dans l’état convenable pour enseigner ; ne l’oublions pas !


D’utiles instructions pour nous, chrétiens

                        La sainteté sied à la maison de Dieu

            Il est clair que les encensoirs dont les sacrificateurs se servaient dans le tabernacle devaient être eux aussi remplis uniquement de charbons embrasés pris sur l’autel d’airain (Lév. 16 : 12-13 ; Nom. 16 : 46).
            La présence habituelle de Nadab et d’Abihu à proximité de l’autel rendait ce commandement de Dieu facile à observer. Mais ils ont dédaigné de se servir du feu que Dieu avait lui-même allumé peu auparavant. Ils ont choisi d’utiliser un feu « étranger » - c’est-à-dire d’une autre origine. Le feu divin, qu’ils n’avaient pas choisi, les a consumés. Ils ont eu affaire à sa force dévastatrice, alors qu’il aurait dû seulement servir à consumer leurs offrandes !
            Dieu a rejeté ces offrandes du fait de leur désobéissance. Ils sont morts sans descendance (Nom. 3 : 4 ; 1 Chr. 24 : 2).
            Le peuple d’Israël, récemment délivré de l’idolâtrie et de la corruption qui régnaient en Égypte, avait besoin d’apprendre que « la sainteté sied à ta maison, ô Éternel ! pour de longs jours » (Ps. 93 : 5). Arrachés à ce monde, les rachetés du Seigneur sont appelés à le servir et la Parole met l’accent sur leur sainteté pratique (1 Pier. 1 : 15-16). Notons qu’elle tient déjà une place éminente dans tout ce livre du Lévitique.

                        La mise de côté de l’homme dans le culte rendu par l’Esprit de Dieu

            Les croyants qui ont le désir de s’approcher de Dieu pour adorer doivent le faire de façon convenable aux yeux de Dieu. La Parole insiste sur ce point capital : « Je serai sanctifié en ceux qui s’approchent de moi, et devant tout le peuple je serai glorifié » (Lév. 10 : 3).
            L’Assemblée étant la maison de Dieu, il s’ensuit que l’homme doit être entièrement mis de côté. Toutes nos bonnes traditions n’ont pas leur place dans cette maison-là. Nous devons nous conduire dans une telle maison, comme « gens de la maison de Dieu » (Éph. 2 : 19), selon les seuls désirs de Dieu qui y demeure. Le Saint Esprit veille à nous enseigner à ce sujet par la Parole : soyons à l’écoute !
            Quant à notre service personnel dans la Maison, nous avons déjà vu que l’encens présenté devait être offert en se servant uniquement du feu pris sur l’autel du sacrifice. La seule base convenable est celle du sacrifice de Christ. En dehors de ce sacrifice, rien ne peut être offert à Dieu et accepté. Cet encens dont toutes les composantes sont « à poids égal » est pour Dieu seul. La gloire et la beauté sans pareilles de son Bien-aimé sont d’abord pour lui.
            De même, pour présenter notre adoration, il n’y a aucune place pour un feu étranger, tel que celui d’une excitation humaine.
            Depuis la chute, l’homme a toujours cherché à se divertir par la musique. Jubal, l’un des fils de Caïn, a été à l’origine des instruments de musique (Gen. 4 : 21). La musique exerce une forte influence sur nos sentiments et notre comportement. Les chefs de ce monde le savent bien (Dan. 3 : 4-7). L’Ennemi qui domine le monde l’utilise parfois pour réveiller en nous des convoitises. Même la musique dite religieuse n’est pas exempte de dangers à cet égard et nous devons être sur nos gardes, car l’Ennemi excelle dans les « mélanges ».
            Nous sommes aussi très sensibles à l’éloquence, et « quelqu’un qui joue bien » (Ézé. 33 : 32) plaît beaucoup. Le Seigneur avertit son serviteur Ézéchiel : il ne doit pas se leurrer sur le véritable impact de ses paroles. Le but du prophète était précieux et son cœur droit : il cherchait à amener à la repentance ce peuple coupable et captif à cause de ses péchés. Mais ces hommes d’Israël n’étaient pas réellement attentifs, leur conscience n’était pas réveillée.
            Apollos, un vrai serviteur de Dieu, était éloquent et il se servait de cette capacité à la gloire du Seigneur ! Mais attention : beaucoup d’autres orateurs savent manier le verbe pour entraîner leurs auditeurs « après eux » sur des chemins de traverse.

                        Veiller pour être gardés en tout temps de ce qui excite la chair

            La Parole nous met souvent en garde à l’égard de tout ce qui agit secrètement sur nos sentiments naturels.
                  - Au sujet des boissons alcooliques, nous pouvons lire, par exemple, 1 Timothée 3 : 3 et Tite 2 : 3. Nous pouvons nous laisser progressivement aller à boire de façon excessive, loin de la mesure indiquée par la Parole dans un cas précis (1 Tim. 5 : 23). Tenons-nous à l’écart, amis croyants, de tout ce qui excite notre chair ; c’est indispensable pour les sacrificateurs que nous sommes tous, sinon nous serons incapables de discerner entre ce qui est saint et ce qui est profane.
                  - Un autre danger s’ajoute actuellement à celui de l’alcool. L’usage de la drogue – si répandu, hélas, aujourd’hui – est devenu un terrible fléau, surtout parmi les jeunes. Comme pour les boissons alcoolisées, seule la puissance de Dieu peut nous en garder, et en délivrer durablement ceux qui en sont devenus dépendants !

            Notre cœur n’est pas fait pour rester vide – Christ seul peut le remplir de façon bénie. Faute d’une relation vivante avec lui, nous retombons vite dans le marasme intérieur. La solitude et l’inactivité peuvent nous pousser à toutes sortes d’excès. Alors, comme l’exprime un cantique, les « vains bonheurs d’un monde infidèle » captivent notre cœur ; or pourtant, ils « n’enfantent que regrets et dégoûts ».
            Un chrétien doit constamment veiller et prier, chercher à chaque pas la volonté de son Dieu et Père dans sa marche. Le chemin lui est révélé par la Parole, éclairée par le Saint Esprit qui habite en lui.


Conclusion

            Dans le monde où nous vivons, beaucoup de choses peuvent constituer un « feu étranger » qui n’a aucune place dans l’adoration et le culte auxquels nous avons le privilège de participer.
            Cependant, une pensée particulièrement encourageante nous est donnée également à la lecture de ce passage. L’Éternel a voulu maintenir le sacerdoce, malgré la ruine, par le moyen des « fils d’Aaron qui restaient » (v. 16). Nous pouvons y voir une image du temps actuel. Tout ce qui touche à l’Assemblée et au service divin gardera, semble-t-il, jusqu’à la venue du Seigneur, un caractère de faiblesse et de petitesse. Toutefois les ressources viennent de Dieu et elles demeurent toujours les mêmes. Elles sont à la portée de la foi obéissante. Souvenons-nous, pour notre consolation, qu’Éléazar signifie : « Dieu a secouru » !


Résumé

            Aaron et ses fils avaient reçu des consignes précises quant à leur service. Les encensoirs dont ils se servaient dans le tabernacle devaient être remplis uniquement de charbons pris sur l’autel d’airain. Mais ils ont ignoré ce commandement et ils ont choisi d’utiliser un feu d’une autre origine. Ils payèrent cette désobéissance du prix de leur vie !
            Les rachetés sont appelés, aujourd’hui encore, à servir, et la Parole met l’accent sur leur sainteté pratique. Le croyant devrait se tenir à l’écart de tout ce qui excite la chair. Dans le monde où nous vivons, beaucoup de choses peuvent être « un feu étranger » qui n’a aucune place dans l’adoration et le culte auxquels nous avons le privilège de participer.


Philippe Laügt -