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Le Psaume 45


Un psaume des fils de Coré, des objets de la grâce de Dieu
Un cœur qui bouillonne d’une bonne parole (v. 1)
La louange du roi et l’admiration de sa gloire morale
Les gloires du roi
La reine à la droite du roi
La louange éternelle

 

               Au chef de musique. Sur Shoshannim. Des fils de Coré. Instruction. Un cantique du bien-aimé.

            Mon cœur bouillonne d’une bonne parole ; je dis ce que j’ai composé au sujet du roi ; ma langue est le style d’un écrivain habile.
            
Tu es plus beau que les fils des hommes ; la grâce est répandue sur tes lèvres, c’est pourquoi Dieu t’a béni à toujours.
            
Ceins ton épée sur ton côté, homme vaillant, dans ta majesté et ta magnificence ; et, prospérant dans ta magnificence, mène en avant ton char, à cause de la vérité et de la débonnaireté et de la justice ; et ta droite t’enseignera des choses terribles.
            
Tes flèches sont aiguës, les peuples tomberont sous toi, dans le cœur des ennemis du roi.
            
Ton trône, ô Dieu, est pour toujours et à perpétuité ; c’est un sceptre de droiture que le sceptre de ton règne.
            
Tu as aimé la justice, et tu as haï la méchanceté ; c’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a oint d’une huile de joie au-dessus de tes compagnons.
            
Tous tes vêtements sont myrrhe, aloès, et casse, quand tu sors des palais d’ivoire d’où ils t’ont réjoui. Des filles de rois ont été parmi tes dames d’honneur ; la reine est à ta droite, parée d’or d’Ophir.
            
Ecoute, fille ! et vois, et incline ton oreille ; et oublie ton peuple et la maison de ton père ; et le roi désirera ta beauté, car il est ton seigneur : adore-le.
            
Et avec une offrande, la fille de Tyr, les plus riches du peuple rechercheront ta faveur. La fille du roi est tout gloire, dans l’intérieur du palais ; son vêtement est de broderies d’or. Elle sera amenée au roi en vêtements de brocart ; des vierges qui la suivent, ses compagnes, te seront amenées ; elles te seront amenées avec joie et allégresse, elles entreront dans le palais du roi.
            
Au lieu de tes pères, tu auras tes fils ; tu les établiras pour princes dans tout le pays. Je rappellerai ton nom dans toutes les générations ; c’est pourquoi les peuples te célébreront à toujours et à perpétuité.

…………………………………

            Nous ferons deux remarques préliminaires :
                  - La première, c’est que chaque enfant de Dieu, chacun de ceux qui connaissent le Seigneur Jésus, son amour, comprend, reconnaît très vite et facilement que c’est de Jésus qu’il est question dans ce psaume. Cette Personne unique est le centre de ce psaume. L’Écriture, dans le Nouveau Testament, nous montre dans une citation de ce psaume qu’il s’agit vraiment du Seigneur Jésus (v. 6-7 ; Héb. 1 : 8-9).
                  - La deuxième remarque est que nous voyons qu’il s’agit ici d’un cantique du bien-aimé. Nous comprenons bien aussi que ce bien-aimé est l’objet de ceux qui écrivent. Mais il y a une autre chose qui rend ce psaume encore plus précieux, c’est le fait que ceux qui écrivent ce psaume sont dans une situation qui n’est pas facile.
            Il y a cinq livres dans les Psaumes. Le premier livre est pour ainsi dire un livre de cantiques des Juifs, du résidu juif spécialement, un résidu croyant qui apparaîtra dans l’avenir du peuple juif. Il s’agit de ces deux tribus qui seront de nouveau à Jérusalem et en Judée. Le premier livre les voit encore en Judée, à Jérusalem. Le deuxième livre nous fait voir que ce résidu va subir de très grandes souffrances à cause de l’antichrist qui aura pris à Jérusalem une place qui ne lui appartient pas, bien sûr, et qui persécutera les croyants juifs, le résidu. Dans les premiers psaumes de ce deuxième livre (42, 43, 44), juste avant ce psaume 45, ils sont dans de grandes douleurs et difficultés. C’est là qu’il y a une Personne qu’ils attendent et sur laquelle leur regard est fixé. Cette remarque est importante, parce qu’il faut que nous aussi, quand il y a des problèmes, quand il y a des difficultés, des douleurs, des détresses, nous ayons nos regards fixés sur cette même et seule Personne. Parce que c’est là que les fils de Coré (qui représentent, pour ainsi dire, le résidu juif) ont trouvé de la joie, c’est là qu’ils ont trouvé aussi de la force. Nous trouvons donc déjà cet enseignement dès le début de ce psaume.


Un psaume des fils de Coré, des objets de la grâce de Dieu

            Les fils de Coré sont donc les auteurs du Psaume 45. Nous savons bien que ce ne sont pas simplement les fils de Coré, mais que c’est l’Esprit de Dieu qui les a conduits à écrire. Cela est à retenir : il est très important que nous gardions en mémoire que c’est l’Esprit de Dieu qui les fait parler. Ces fils de Coré étaient des hommes qui savaient quelque chose de la grâce. Nous savons ce qui s’était passé en Nombres 16. Celui duquel ils descendaient était un homme rebelle qui s’était dressé contre la loi de Dieu et ses pensées. Il voulait avoir le sacerdoce. Nous lisons que tous ceux qui appartenaient à son groupe, à ces hommes rebelles, ont péri (Nom. 16 : 33). Ils ont été tués par le feu ou par la terre qui s’est ouverte pour les engloutir tous, 250 hommes. Et puis, dix chapitres plus loin, dans Nombres 26 nous voyons tout à coup au milieu d’une généalogie, qu’il est question de Coré ; et nous lisons : « mais les fils de Coré ne moururent pas » (v. 11). Ils s’étaient certainement mis du côté de Moïse et d’Aaron, ils s’étaient retirés de leur père, ils avaient pris une décision que Dieu leur avait donnée dans le cœur : se séparer de cette rébellion de leur père. Et Dieu dans sa grâce les a épargnés de ce jugement. Ils s’en souvenaient encore, ils n’ont certainement jamais oublié qu’ils étaient des objets de grâce.
            Nous qui avons cru au Seigneur Jésus, nous sommes tous des objets de grâce. Il ne faut jamais l’oublier : il n’y avait rien en nous, nous avions mérité le jugement, le jugement éternel à cause de nos péchés, mais nous sommes devenus des objets de grâce de la part de Dieu ; dans son amour et dans sa miséricorde, Il a usé de cette grâce. Chers jeunes, vous êtes peut-être des enfants de parents croyants, c’est une grande grâce, c’est vrai ; mais la plus grande grâce pour vous, c’est quand vous avez connu le Seigneur Jésus comme votre Sauveur personnel. Avec la confession de vos péchés, vous avez reçu par la grâce la nouvelle vie, la vie éternelle et vous êtes devenus enfants de Dieu. Est-ce la part de chacun de vous ? Si ce n’est pas encore le cas, si peut-être vous ne connaissez pas le Seigneur Jésus comme votre propre Sauveur, alors vous pouvez encore venir à Lui aujourd’hui. Faites-le maintenant !

                        « Sur Shoshannim... Instruction »

            Shoshannim était certainement une sorte de mélodie. Nous la trouvons trois fois dans les Psaumes. Et peut-être qu’ici une réminiscence de cette mélodie, celle du Psaume 69, était encore un peu dans l’esprit des fils de Coré quand ils ont chanté cela. Il en est très souvent ainsi pour nous aussi. Nous avons certains cantiques sur la même mélodie. Très souvent, l’autre cantique qui est chanté sur la même mélodie, nous vient aussi à l’esprit et nous lions quelquefois ces deux cantiques et ce qu’ils disent. Peut-être qu’il en était ainsi pour les Juifs, pour le peuple d’Israël. Mais Shoshannim veut dire : les lis. Cela nous rappelle quelque chose encore. Dans le Cantique des cantiques on peut voir que le roi parle de sa bien-aimée comme « le lis entre les épines » (2 : 2). Il semble que c’est aussi un peu la pensée des fils de Coré. Ils étaient comme des lis entre les épines. Le monde est plein d’épines pour nous aussi. Les épines, c’est le fruit du péché, nous le savons. Quand Adam et Ève sont tombés dans le péché, les épines sont venues sur la terre. C’était une sorte de malédiction. Il y a aussi ce qu’ont fait les Juifs quand ils ont couronné le Seigneur Jésus d’épines. C’était exactement pour cela, pour exprimer la malédiction. Alors il y a les lis au milieu des épines. Peut-être aussi que nous nous sentons quelquefois comme cela. Nous sommes aussi au milieu des épines, au milieu de ce monde qui nous fait souffrir - souffrir avec le Seigneur Jésus dans ce monde, mais des lis ici pour le Seigneur.
            Nous avons ensuite le mot « instruction ». Peut-être nous sommes-nous demandés : Pourquoi est-ce une instruction ? C’est une louange, n’est-ce pas. Ce sont des mots qui glorifiaient justement cette Personne, un roi, car on comprend bien que c’est un roi. Et pourtant il y a une grande instruction dans ce psaume. Nous allons voir quelque chose encore de cette instruction pour nous et pour le peuple d’Israël.

                        Le Bien-aimé

            C’est « un cantique du bien-aimé ». Il y en a un qui est aimé, c’est le bien-aimé. Ce n’est pas un cantique d’un bien-aimé, mais du bien-aimé. C’est Lui qui est l’objet de l’amour des hommes qui ont chanté ce cantique, ce psaume. Ils Le connaissent et tout leur amour Lui appartient. Il est le bien-aimé.
            Nous savons qu’Il est le bien-aimé de Dieu parce que nous connaissons le Nouveau Testament. Nous savons que le Seigneur Jésus était le bien-aimé du Père. Pourquoi peuvent-ils dire le bien-aimé ? C’est uniquement parce qu’ils avaient reçu l’amour de celui qui est maintenant leur bien-aimé. Leur amour pour Lui n’est que la réponse à son amour pour eux. C’est la même chose pour nous. Nous n’aimons pas tellement parler de notre amour pour le Seigneur parce qu’il est toujours trop faible. Mais il y a un amour qui est fort, qui a été pour nous, qui demeure et qui est toujours là pour nous. C’est l’amour du Seigneur pour chacun des siens. Et plus nous regardons cet amour, plus nous nous réjouissons dans l’amour du Seigneur Jésus pour nous, plus aussi notre amour pour Lui va aller en augmentant.


Un cœur qui bouillonne d’une bonne parole (v. 1)

            Le psaume commence par ces paroles : « Mon cœur bouillonne d’une bonne parole ». C’est comme une sorte de chaudière où il y a de l’eau, et si elle bouillonne, c’est parce qu’il y a de la chaleur qui la fait bouillonner. Pourquoi le cœur bouillonne-t-il ? Parce qu’il y a de la chaleur dans le cœur. Ce n’est pas un cœur qui reste impassible, mais qui éprouve vraiment un amour pour le bien-aimé. « Mon cœur bouillonne d’une bonne parole ». Ah ! j’ai quelque chose à dire, j’ai quelque chose que je peux vous dire : c’est ainsi que les fils de Coré parlent !

                        Une composition

            « Je dis ce que j’ai composé au sujet du roi ». Ils ont composé quelque chose, nous pourrions peut-être dire de la prose, mais composer c’est écrire aussi avec attention, chercher les mots qui conviennent, chercher des mots qui sont beaux, qui glorifient celui dont je veux parler. C’est une poésie. Pour l’écrire, on réfléchit bien : comment est-ce que je peux dire la chose d’une belle façon, d’une façon qui touche le cœur et qui peut exprimer quelque chose qui est dans mon cœur. J’ai composé quelque chose. C’est ce qu’ils ont fait. Pour nous, dans nos langues européennes, il y a certains moyens avec lesquels nous opérons quand nous composons une poésie. Il y a la rime, il y a le rythme, etc. Pour la poésie hébraïque, c’est autre chose. Là il y a le parallélisme. C’est la même pensée exprimée d’une certaine façon et après d’une autre façon, quelquefois en disant quelque chose qui parle d’un autre côté de la même pensée. Voilà comment ils ont composé leur cantique.

                        La langue, le style d’un écrivain habile

            Dans notre traduction nous trouvons non pas : Ma langue « est » le style…, mais plutôt « soit », avec le désir qu’il en soit ainsi. Le « style », c’est l’instrument avec lequel on écrit. Que ma langue soit vraiment capable d’exprimer ce que j’ai dans mon cœur pour Lui. Maintenant ils ont préparé, pour ainsi dire, celui qui écoute. Voilà ce que je vais vous dire. Il semble que maintenant ils le voient. Tout à coup, il est devant leurs yeux et ils lui parlent directement. Maintenant ils ne disent pas « il est plus beau », mais « tu es plus beau que les fils des hommes ». Nous remarquons donc qu’il y a aussi cette relation intime puisqu’ici ils Lui parlent dans un langage tout à fait direct : « Tu es plus beau que les fils des hommes ». Ils avaient certainement vu des hommes qui étaient beaux.

                        Un cantique qui parle d’un mariage

            On a remarqué, bien sûr en lisant, que c’est comme un mariage oriental avec beaucoup de couleurs, un beau mariage. Et il y a un roi, on peut penser que le roi est un double personnage. D’une part on voit que c’est David qui est mis au premier plan, avec aussi son fils Salomon parce qu’il y a des choses qui parlent plutôt de David et il y en a d’autres qui parlent plus de Salomon. Les deux d’ailleurs sont des personnes dans le nom desquelles se trouve aussi le fait que ce sont des bien-aimés. David est le bien-aimé, c’est ce que son nom signifie. Et Salomon est appelé par Dieu : Jedidia, c’est-à-dire bien-aimé de l’Éternel. On peut donc bien comparer cela avec David et Salomon qui se trouve un peu en arrière-plan dans ce cantique. Ce qui est clair pour nous aussi c’est que David n’est qu’un type du Seigneur Jésus, comme aussi Salomon, en tout cas dans une partie de sa vie.
            « Tu es plus beau que les fils des hommes ». Est-ce que c’est comme cela aussi pour nous ? Est-ce que le Seigneur Jésus a toujours la priorité ? Et quand nous Le voyons, que nous le regardons, en lisant les évangiles, nous remarquons toujours plus sa beauté. N’oublions pas de lire les évangiles, de les lire de tout cœur ! Lisons lentement et nous verrons toujours quelque chose de très beau dans la personne du Seigneur Jésus - comment Il a parlé, comment Il a agi. Arrêtons-nous, mettons-nous à genoux et disons-Lui aussi que nous avons trouvé quelque chose de beau en Lui, quelque chose d’attirant et de merveilleux. Le Seigneur se réjouit quand nous faisons cela. Quand nous sommes seuls à la maison, quand nous sommes dans notre chambre et que nous lisons quelque chose du Seigneur Jésus, que cela soit vraiment pour nous quelque chose de vivant et de réel. Exprimons-Lui notre remerciement, notre admiration et notre adoration.


La louange du roi et l’admiration de sa gloire morale

                        « Tu es plus beau que les fils des hommes ; la grâce est répandue sur tes lèvres » (v. 2)

            La grâce est un mot au sens assez large. Ce mot exprime bien sûr comment le Seigneur a parlé. Les hommes auxquels Il a parlé ont bien remarqué cette grâce. Il ne parlait pas comme les scribes. Il n’a pas prêché la Loi. Mais dans tout ce qu’Il disait, on remarquait qu’il y avait un cœur qui aime, un cœur qui voulait le bien de celui qui écoutait. Nous pensons à la scène de Jean 4 quand Il a parlé à cette femme de Samarie, ou aux courtes paroles adressées à cette femme surprise en adultère ; les quelques mots que le Seigneur a dit exprimaient la vérité et la grâce ensemble.
            Dieu a vu son Fils ici sur la terre montrant ce qui est dans le cœur de Dieu, ce qu’Il est : amour et vérité. Et la réponse de Dieu est donnée à la fin du verset 2 : « c’est pourquoi Dieu t’a béni à toujours ». Toutes les bénédictions Lui appartiennent maintenant. Il les reçoit toutes. Il en a reçu déjà quelques-unes et Il va encore en recevoir dans le règne millénaire quand le Seigneur sera, non seulement le Roi des rois, mais aussi Celui qui met tout en ordre sur la terre où il y a le péché. Il va ôter le péché, il ne sera plus là. Voilà une grande bénédiction aussi qui appartient au Seigneur Jésus et qui prospérera d’ailleurs aussi. « Dieu t’a béni éternellement ». Dieu lui a donné un fruit et le Seigneur Jésus le dit lui-même dans cette prière du chapitre 17 de l’évangile selon Jean où il parle à son Père : « ils étaient à toi, et tu me les as donnés » (v. 6). Il les reçoit des mains de son Père. « Ils étaient à toi » : qu’est-ce que cela veut dire ? C’est que Dieu les connaissait déjà dès avant la fondation du monde. Il a connu chacun de nous. Le Seigneur lui-même a accompli l’œuvre qui rendait possible que des pécheurs puissent être sauvés et devenir le fruit du travail de son âme.

                        L’établissement de son règne (v. 3-5)

            Il a été parlé de l’amour, de la grâce, de choses si belles et maintenant, ces versets nous étonnent : « Ceins ton épée sur ton côté, homme vaillant, dans ta majesté et ta magnificence ; et, prospérant dans ta magnificence, mène en avant ton char, à cause de la vérité et de la débonnaireté et de la justice ; et ta droite t’enseignera des choses terribles. Tes flèches sont aiguës, - les peuples tomberont sous toi -, dans le cœur des ennemis du roi ». Mais nous comprenons bien que cela appartient aussi aux bénédictions que Dieu lui a données, c’est-à-dire qu’Il aura le droit auquel Il a renoncé quand Il était ici sur la terre. Il était venu dans l’abaissement, Il était venu en grâce, en amour et en s’abaissant. Dieu l’a vu et Lui a tout donné. « C’est pourquoi aussi Dieu l’a élevé très haut et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom » (Phil. 2 : 9). Mais Dieu lui donne aussi tout le jugement parce qu’il est le Fils de l’homme. Le Seigneur le dit en Jean 5. C’est parce qu’Il s’est abaissé, que Dieu Lui a donné de gouverner et d’accomplir le jugement sur tous ceux qui sont contre Dieu et contre Lui. Alors la justice aura enfin sa place.


Les gloires du roi

                        « Ton trône, ô Dieu, est pour toujours et à perpétuité ; c’est un sceptre de droiture que le sceptre de ton règne » (v. 6)

            Quand le Seigneur Jésus aura détruit toute opposition contre Lui et contre Dieu, Il régnera. Ce sera son règne. Il est parlé ici du règne de mille ans, mais c’est son sceptre et enfin c’est la justice et la droiture qui régneront. Chez les grands de la terre aujourd’hui, dans la politique et dans n’importe quel domaine, y a-t-il justice et droiture ? Non, il y a fraude et toutes sortes de choses, tandis que dans ce règne de mille ans, ce sera la justice qui a toujours caractérisé le comportement du Seigneur. Ce verset est très étonnant : « Ton trône, ô Dieu ». L’Esprit de Dieu parle et dit du Fils de l’homme : « Ton trône, ô Dieu, est pour toujours et à perpétuité ». Alors Dieu parle à Dieu. Dieu nomme le Fils de l’homme, Dieu. C’est d’ailleurs aussi le passage que nous trouvons dans l’épître aux Hébreux qui nous rend si grand et si précieux le nom du Seigneur Jésus comme le Fils de l’homme, qui dans le premier chapitre reçoit comme homme toutes les gloires qui Lui appartiennent en propre comme Fils de Dieu. Il les reçoit aussi comme le Fils de l’homme qui a pleinement glorifié Dieu dans sa vie ici sur la terre et dans son œuvre.

                        « Tu as aimé la justice, et tu as haï la méchanceté ; c’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a oint d’une huile de joie au-dessus de tes compagnons » (v. 7)

            Dieu a tout vu. Dieu a regardé son Fils. Il a trouvé son plaisir en Lui. Déjà au début de son service public, nous trouvons cela quand le Seigneur Jésus était prêt à se laisser baptiser par Jean le baptiseur. A ce moment-là, Dieu ouvre le ciel pour dire : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » (Matt. 3 : 17). Cela réjouit notre cœur : déjà, dans cette vie d’environ trente ans sur la terre, Il a été à la pleine satisfaction de Dieu. Petit enfant, jeune homme, adulte, toujours Il a été Celui qui a plu à Dieu. C’était un garçon qui était obéissant, qui était différent, qui n’était pas comme nous, qui était soumis à ses parents, à Marie et à Joseph. Quel exemple dans cette famille ! Nous ne pouvons pas nous Le représenter, mais c’est ce que Dieu a dit. Dieu l’a vu ensuite encore pendant ces trois ans et sur la montagne de la transfiguration, Il a encore une fois ouvert le ciel pour dire : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir ; écoutez-le » (Matt. 17. 5). Il s’agit de Lui et non pas d’Élie et de Moïse qui étaient là. Il ne faut pas les confondre. Il faut bien savoir que Lui est le seul qui a plu à Dieu à tous égards.
            Il a été « oint d’une huile de joie ». C’est par l’Esprit Saint, bien sûr. Dieu lui a donné cette onction d’huile de joie. « Au-dessus de tes compagnons ». Nous avons remarqué quels sont les compagnons qui sont également oints d’une huile de joie, mais Lui est au-dessus. Dans l’épître aux Hébreux, au chapitre 2, nous trouvons exactement cela : nous sommes les compagnons de Christ. Combien cela nous touche ! N’avons-nous pas de la joie quand nous pensons au Seigneur Jésus et à la joie qu’il a, Lui ? Nous nous réjouissons de ce que Dieu L’a apprécié. Nous, les hommes, nous avons dit tout autre chose. Le Seigneur a rencontré ici-bas le mépris. On lui a craché au visage. Tout ce que l’homme a pu faire de mal, il l’a fait. Voilà ce que l’homme a pensé et ce qu’il a fait. Mais Dieu l’a oint d’une huile de joie.

                        « Tous tes vêtements sont myrrhe, aloès, et casse » (v. 8)

            Les fils de Coré voient maintenant les vêtements royaux. Dans ces vêtements royaux, il y a des aromates que nous connaissons ; ils étaient aussi nécessaires pour l’huile dans le sanctuaire. En Exode 20 on peut lire que ce sont exactement ces aromates : myrrhe, aloès et casse. La myrrhe dans l’Écriture parle de souffrances, de douleur. Nicodème, au sépulcre du Seigneur Jésus, a apporté cent livres de myrrhe et d’aloès pour embaumer le corps du Seigneur Jésus (Jean 19 : 39) ; il voulait montrer son amour et sa compréhension qui grandissait. Il avait eu une première rencontre avec le Seigneur au chapitre 3 de Jean. Plus tard on voit aussi qu’il prend un peu position pour le Seigneur. Mais ici il ose se mettre en avant avec Joseph d’Arimathée pour montrer à qui il appartient. L’aloès est en rapport avec la mort. Que trouvons-nous dans les habits du roi ? Le souvenir des souffrances, le souvenir de la mort. Enfin, la casse, ajoutée aux deux autres, nous parle des gloires de Celui qui la reçoit. Elle provient d’un arbre assez grand et évoque la grandeur qui, ajoutée aux souffrances et la mort, appartient au Seigneur Jésus. Voilà ce qui est visible, ce qui ne sera jamais oublié, ni pour le peuple juif, ni pour nous quand nous serons auprès du Seigneur. Nous n’allons jamais oublier que nous n’aurions jamais pu être là avec Lui sans la souffrance et la mort de notre Sauveur.

            « Quand tu sors des palais d’ivoire d’où ils t’ont réjoui » - ou : « dans les palais d’ivoire, des instruments à cordes t’ont réjoui ». Nous comparons ce verset avec une expression du Psaume 69 : « Ceux qui sont assis dans la porte parlent contre moi, et je sers de chanson aux buveurs » (v. 12). C’est une comparaison qui nous touche vraiment. Ces instruments à cordes servaient à accompagner la chanson. Mais, dans le Psaume 69, c’était pour se moquer de Lui, pour rire, pour parler contre Lui. Les buveurs se moquaient dans les chansons. Et maintenant, au Psaume 45, dans des palais d’ivoire, ils t’ont réjoui avec ces instruments à cordes. Quel contraste ! Ce que le Seigneur a souffert dans son âme est dit dans le Psaume 69 : tout ce mépris, toutes ces méchancetés qui ont été dites. Ici c’est tout autre chose : ils le réjouissent avec des instruments à cordes, avec une musique qui parle de sa grandeur, de sa beauté.


La reine à la droite du roi

                        « Des filles de rois ont été parmi tes dames d’honneur ; la reine est à ta droite, parée d’or d’Ophir » (v. 9)

            Nous voyons que c’était un mariage, une grande noce. Bien sûr, dans ce psaume nous ne trouvons pas l’assemblée. Nous y trouvons Jérusalem, c’est-à-dire capitale des Juifs. C’est le résidu juif qui est devant nos yeux. Mais nous pouvons quand même dire que la Jérusalem terrestre est seulement une image de la Jérusalem céleste ; celle-ci, c’est la reine, c’est l’épouse du roi, du Seigneur.
            L’or d’Ophir, c’est l’or le plus fin qui est employé uniquement d’ailleurs dans le tabernacle pour les objets qui parlent de Christ lui-même : l’arche, la table de proposition, le chandelier et l’autel d’or. Mais ici c’est la reine, ce n’est pas le Seigneur Jésus, ce n’est pas le roi. Mais elle reçoit une gloire du roi.
            Il y a encore une deuxième pensée dans ce mot : la reine, la reine à son côté. Vous savez certainement qu’il existe deux sortes de reines. La reine d’Angleterre par exemple est une reine de son propre droit ; elle est la fille d’un roi. Ce n’est pas le cas d’autres reines qui le sont devenues parce que leur mari, le roi, leur a donné ce titre. C’est cette expression-là que nous trouvons ici. C’est donc une reine qui est devenue reine par le fait que son mari l’aime et qu’il lui donne cette position. Elle n’a pas cette position par elle-même. Qu’il s’agisse du résidu juif ou de nous, si nous voyons la chose ainsi ou dans l’application quant à l’assemblée, nous comprenons bien que nous n’avons aucun droit en nous-mêmes, que nous n’avons aucune gloire ou aucun honneur en nous-mêmes, mais que tout nous a été donné.

                        « Ecoute, fille ! et vois, et incline ton oreille ; et oublie ton peuple et la maison de ton père ; et le roi désirera ta beauté, car il est ton seigneur : adore-le » (v. 10-11)

            Les fils de Coré s’adressent à la reine : « Écoute, fille ! et vois, et incline ton oreille ; et oublie ton peuple et la maison de ton père ». Il semble que c’est quelque chose qui est dit à la reine, soit le résidu juif. Mais nous pouvons aussi l’appliquer à nous maintenant. Nous savons quelle position nous avons par grâce. Il nous est dit par l’esprit prophétique : Écoute !
            D’où la reine a-t-elle cette beauté ? Uniquement de son mari. L’assemblée a sa beauté uniquement à cause du Seigneur Jésus. La beauté de l’Église, de l’Assemblée, c’est la beauté que le Seigneur Jésus lui a donnée. Chacun de nous est vu par Dieu en Christ. La beauté de Christ est vue en nous. Il est dit que cela doit être vu. « Écoute fille », oublie les autres choses, oublie tout ce que tu étais avant, ne sois pas comme avant, ne marche plus comme avant, comme dans la maison de ton père d’où tu viens. - Nous comprenons que c’est tout à coup une instruction, un enseignement qui s’adresse à notre conscience. C’est la conscience de la reine comme fille qui est devant les yeux. « Écoute, fille ! et vois, et incline ton oreille », mais sois vraiment attentive. Tu ne peux plus vivre comme tu vivais avant dans la maison de ton père, avec ton peuple. Maintenant tu appartiens au roi. Maintenant le roi veut voir sa beauté dans ton comportement. Cela est-il vrai pour nous ? Le Seigneur Jésus peut-Il voir quelque chose de sa beauté en nous ? Voit-Il dans mon comportement quelque chose qui est de Lui - sa débonnaireté, sa bonté, son amour, sa droiture, sa confiance en Dieu -, tout ce qui L’a caractérisé, ce qui était si parfait aux yeux de Dieu ? Il aimerait le voir maintenant en nous.
            Cela nous parle aussi pour notre vie dans l’assemblée, c’est aussi l’ensemble qui est vu. Quel est le comportement que nous avons entre nous ? N’oublions pas que c’est aussi quelque chose que nous faisons au Seigneur Jésus. Il y a parfois entre nous des choses qui ne vont pas bien, on ne s’aime pas, on ne se trouve pas sympathiques. La sympathie, ce n’est pas ce qui est important, mais est-ce qu’il y a de l’affection pour mon frère ? Il y a aussi cette soumission : « soumis les uns aux autres » (Éph. 5 : 21). Ce sont des traits de caractère qui font la beauté de cette reine. Le roi veut voir cette beauté-là. Ce sont des choses que nous devons vraiment peser devant le Seigneur. La lumière de Dieu illumine et nous fait voir quel est notre état. Le roi veut voir la beauté qui se trouve dans les traits de caractère qui sont célestes, qui appartiennent au Seigneur Jésus.
            « Adore-le ». Ce sont les fils de Coré, c’est l’esprit prophétique qui dit cela. Le Seigneur ne s’appelle pas le Seigneur de l’assemblée, nous le savons. Mais Il est quand même le chef de l’assemblée (Éph. 1 : 22). Il est notre Seigneur et Il veut être adoré, d’un cœur pur et non pas d’un cœur chargé de bien des choses. Il veut d’ailleurs nous en délivrer, nous savons où nous pouvons les décharger. Nous pouvons dire à notre Seigneur tout le souci que nous avons et le laisser auprès de Lui, mais en comprenant bien et en écoutant bien ce qu’Il attend de nous. Nous avons quelquefois tendance à dire : Oui, on va laisser cela au Seigneur qui va régler les choses. - Oui, Il veut bien les régler, mais Il le fait aussi en parlant à notre conscience pour que nous confessions, pour que nous nous humiliions, pour que nous lui disions ce qui n’est pas bon, avec des cœurs vrais. Il peut alors nous aider, il peut nous rafraîchir et cela arrive dans la contemplation du Seigneur Jésus lui-même. Nous connaissons ce passage qui va très bien ici : « Or nous tous, contemplant à face découverte la gloire de Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit » (2 Cor. 3 : 18).
            Nous avons à partir du verset 12 la fin de ce mariage. Il y a ce grand cortège, il y a des personnes qui viendront. C’est le côté prophétique que nous comprenons aussi dans d’autres passages : quand le Seigneur Jésus viendra du ciel, Il s’occupera de son résidu, Il vaincra les ennemis, Il établira son règne millénaire. Alors la justice et la paix régneront dans son royaume. Beaucoup viendront pour participer aux bénédictions du millénium que le Seigneur aura aussi pour les nations. En Zacharie, par exemple, on trouve un passage où un homme des nations prendra les vêtements d’un homme juif en lui disant : Prends-moi avec toi pour que je puisse aussi aller pour adorer Dieu, pour le servir (8 : 23). Ce sera le cas et peut-être qu’ici Tyr est vue dans cette attitude qui se trouvera aussi parmi les nations.

                        « La fille du roi est tout gloire, dans l’intérieur du palais » (v. 13)

            La « fille du roi », ce n’est personne d’autre que la reine. Elle est appelée la fille. C’est une expression d’affection qui est employée. La fille du roi, c’est celle que le roi aime, c’est son épouse. Mais il y a une deuxième pensée. La fille du roi exprime le fait qu’elle est de lui. Une fille a la même nature que son père. Alors là nous trouvons tout d’un coup non seulement la reine dans le sens que nous avons vu tout à l’heure, comme celle qui est devenue reine à cause de l’amour de son mari, son roi, mais il est dit qu’ils ont la même nature ; cette pensée est très belle. La fille du roi se trouve dedans, dans le palais, dans l’intimité avec le roi. C’est là sa place. Il n’y a personne d’autre. Elle est dans l’intérieur du palais, son vêtement est de broderies d’or, la beauté que son mari lui a donnée.


La louange éternelle

            La fin de ce psaume parle encore de ce qui va se passer dans le futur, dans le règne de mille ans. Et à la fin il est dit : il n’y a plus les pères, il y a maintenant les fils - ils sont princes, ils régneront avec le roi.
            « Je rappellerai ton nom dans toutes les générations » (v. 17) - ton nom, aucun autre. Je parlerai de toi et uniquement de toi. Toi, tu es l’objet de mon cœur, tu as toujours la priorité et je parlerai de toi dans toutes les générations. « C’est pourquoi les peuples te célébreront à toujours et à perpétuité ». Bien sûr, c’est encore une pensée concernant le règne de mille ans, mais qu’il est beau de lire : « Je rappellerai ton nom dans toutes les générations » ! Quand on est devenu un peu plus âgé, on voit déjà des générations. Combien un père est heureux quand il voit que les générations suivantes appartiennent aussi au Seigneur. Et quelle joie quand les fils appartiennent au Seigneur, de génération en génération. Chers jeunes gens, que vous soyez vraiment une génération qui aime le Seigneur, qui suit le Seigneur et que nous tous ensemble nous aimions d’un amour vrai et suivions de tout notre cœur ce grand Seigneur et Sauveur. Il en est digne. Personne d’autre.


D’après R. Brockhaus – notes d’une méditation (05-2017)