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La deuxième et la troisième épître de Jean


Des destinataires différents
Jean se présente sous le caractère d’ancien
Aimer « dans la vérité »
Souhaits de l’apôtre Jean en faveur des destinataires de sa lettre
Marcher dans la vérité et l’amour (2 Jean v. 4-6)
Mise en garde contre les séducteurs (2 Jean v. 7-11)
Un bon témoignage rendu par Jean à l’égard de Gaïus (3 Jean v. 3-8)
Un mauvais exemple et le modèle d’un bon témoignage (3 Jean v. 9-12)
Vœu de Jean et salutations de clôture


Deuxième épître de Jean :

            L’ancien à la dame élue et à ses enfants, que j’aime dans la vérité - et non pas moi seul, mais aussi tous ceux qui connaissent la vérité - à cause de la vérité qui demeure en nous et qui sera avec nous pour toujours. La grâce, la miséricorde, la paix seront avec vous de la part de Dieu le Père et de la part du Seigneur Jésus Christ, le Fils du Père, dans la vérité et dans l’amour.
            
Je me suis beaucoup réjoui d’avoir trouvé de tes enfants qui marchent dans la vérité, comme nous en avons reçu le commandement de la part du Père. Et maintenant, ô dame, je te demande - non pas comme si je t’écrivais un nouveau commandement, mais celui que nous avons eu dès le commencement - que nous nous aimions les uns les autres : et l’amour, c’est que nous marchions selon ses commandements. Voilà le commandement, comme vous l’avez entendu dès le commencement, afin que vous y marchiez ; car beaucoup de séducteurs sont sortis dans le monde, ceux qui ne reconnaissent pas Jésus Christ venant en chair. C’est là le Séducteur et l’Antichrist.
            
Prenez garde à vous-mêmes, afin que nous ne perdions pas le fruit de notre travail, mais que nous recevions un plein salaire. Quiconque mène plus avant et ne demeure pas dans la doctrine du Christ n’a pas Dieu. Celui qui demeure dans la doctrine, celui-là a le Père et le Fils. Si quelqu’un vient vers vous et n’apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison et ne le saluez pas, car celui qui le salue participe à ses mauvaises œuvres.
            
Ayant beaucoup de choses à vous écrire, je n’ai pas voulu le faire avec du papier et de l’encre, mais j’espère aller vers vous et vous parler de vive voix, afin que notre joie soit complète. Les enfants de ta sœur élue te saluent.
 

Troisième épître de Jean :

            L’ancien à Gaïus, le bien-aimé, que j’aime dans la vérité.
            
Bien-aimé, je souhaite qu’à tous égards tu prospères et que tu sois en bonne santé, comme ton âme prospère ; car je me suis beaucoup réjoui quand des frères sont venus et ont rendu témoignage à ta vérité, c’est-à-dire comment tu marches dans la vérité. Je n’ai pas de plus grande joie que d’’entendre dire que mes enfants marchent dans la vérité. Bien-aimé, tu agis fidèlement dans tout ce que tu fais pour les frères, même ceux qui sont étrangers : ils ont rendu témoignage à ton amour devant l’assemblée ; et tu feras bien de les accompagner d’une manière digne de Dieu, car ils sont sortis pour le Nom, ne recevant rien de ceux des nations. Nous donc, nous devons accueillir de tels hommes, afin de coopérer avec la vérité.
            
J’ai écrit quelque chose à l’assemblée ; mais Diotrèphe, qui aime à être le premier parmi eux, ne nous reçoit pas ; c’est pourquoi, si je viens, je me souviendrai des œuvres qu’il fait en débitant de méchantes paroles contre nous ; et, non content de cela, lui-même ne reçoit pas les frères ; ceux qui veulent les recevoir, il les en empêche et les chasse de l’assemblée.
            
Bien-aimé, n’imite pas le mal, mais le bien. Celui qui fait le bien est de Dieu ; celui qui fait le mal n’a pas vu Dieu. Démétrius a un bon témoignage de tous, et de la vérité elle-même ; nous aussi, nous lui rendons témoignage, et tu sais que notre témoignage est vrai.
            
J’avais beaucoup de choses à t’écrire, mais je ne veux pas t’écrire avec l’encre et la plume : j’espère te voir bientôt et nous parlerons de vive voix. Paix à toi. Les amis te saluent. Salue les amis, chacun par son nom.

……………………………..

            Ces deux épîtres font partie des dernières épîtres écrites et consignées dans le Nouveau Testament. Leur caractère nous fait penser à ce qu’on lit dans le livre de Malachie : « Ceux qui craignent l’Éternel ont parlé l’un à l’autre » (Mal. 3 : 16). Dans ce verset, il n’est pas dit : « Ceux qui craignent l’Éternel ont parlé les uns aux autres », mais « l’un à l’autre ». Il est précieux au cœur de Dieu de voir ne serait-ce que deux des siens qui le craignent, qui craignent le Seigneur, parler de Lui entre eux.


Des destinataires différents

            Dans la deuxième épître, l’apôtre Jean s’adresse à une dame - la dame élue - et à ses enfants ; dans la troisième, à Gaïus, un frère bien-aimé.

            La dame élue avait sans doute un certain rang dans la société, nous l’ignorons. Toutefois Jean s’adresse à elle avec le respect et la convenance qui conviennent à un frère lorsqu’il s’adresse à une sœur. L’affection est là, exprimée par ces mots « que j’aime dans la vérité », une affection profonde qui lie les cœurs, mais qui n’enlève rien au respect et à ce qui convient dans les relations et échanges les uns avec les autres.

            Une affection particulière liait l’apôtre à Gaïus. C’est « Gaïus, le bien-aimé » (3 Jean 1). Gaïus avait à cœur les intérêts du Seigneur, servait dans sa mesure aux intérêts du Seigneur en accompagnant ceux qui avaient à cœur le service du Seigneur, ceux qui étaient sortis « pour le Nom ». Il avait le souci de la gloire du Seigneur dans l’assemblée. Cela lie le cœur de cet apôtre qui avait servi le Seigneur toute sa vie à celui qui s’appliquait de même à servir le Seigneur. On trouve aussi cela chez l’apôtre Paul lorsqu’il parle à Timothée dans ses épîtres.

            La dame élue avait besoin de certaines exhortations dont nous parlerons plus loin. S’il y a un véritable amour chrétien entre l’ancien et cette dame élue et ses enfants, il n’y a pas l’expression de cette intimité de la même manière qu’avec Gaïus.


Jean se présente sous le caractère d’ancien

            Jean était un apôtre, mais lorsqu’il vient parler à des individus, il ne se nomme pas apôtre, mais ancien. Lorsqu’il est question d’exhortation pour notre marche collective, cet apôtre appelé par le Seigneur, qui s’appelle lui-même « le disciple que Jésus aimait » (Jean 13 : 23 ; 19 : 26 ; 20 : 2 ; 21 : 7, 20), se présente comme « l’ancien » (2 Jean 1 ; 3 Jean 1). Certainement âgé par rapport à ceux à qui il s’adressait, il avait une expérience qu’il pouvait leur communiquer. Mais, dans l’humilité, il ne s’adresse pas à ces personnes avec son autorité apostolique, bien qu’il l’ait. Il le fait simplement comme un frère qui a de l’expérience, de l’âge, et qui peut apporter quelque chose qu’il a appris durant sa vie avec le Seigneur.

            Parmi nous, des frères et des sœurs ont une certaine expérience. Par leur marche ils sont connus pour vivre avec le Seigneur : ils ont appris à le connaître dans leur vie et ont fait l’expérience de ses soins, comment le Seigneur les a gardés dans le chemin, malgré peut-être certains écarts, des doutes. Pour ceux qui ont eu ce privilège, il y a la responsabilité de penser aux plus jeunes qui entrent dans la vie et qui ont besoin de tirer leçon des expériences des aînés.
            Nous trouvons quelque chose de comparable chez l’apôtre Paul. Dans plusieurs de ses épîtres, il se désigne comme apôtre de Jésus Christ, apôtre appelé, particulièrement dans les épîtres où il donne un enseignement doctrinal. Le Seigneur lui a donné une autorité avec un service particulier, il se présente comme ayant reçu ce service de la part du Seigneur. Dans l’épître aux Philippiens, où il vient parler aux croyants de ce qu’est la marche chrétienne, de ce que sont les relations entre les enfants de Dieu, il ne s’appelle pas apôtre ; c’est « Paul et Timothée, esclaves de Jésus Christ ». On voit donc cette même humilité chez Paul dans la façon d’aborder ceux qui ont besoin d’exhortations ou lorsqu’il est question simplement de parler d’expériences et de marche chrétienne. Cela nous montre comment dans nos relations fraternelles, il convient de manifester une réelle humilité. Cela fait contraste avec ce que l’apôtre dit plus loin en parlant à Gaïus au sujet de Diotrèphe.

            L’apôtre Pierre pouvait dire : « J’exhorte les anciens qui sont parmi vous, moi qui suis ancien avec eux et témoin des souffrances de Christ, qui aussi ai part à la gloire qui va être révélée : faites paître le troupeau de Dieu qui est avec vous » (1 Pier. 5 : 1-2). Ce n’est pas le troupeau de Dieu au-dessus duquel vous êtes, mais « qui est avec vous ». Il ajoute au verset 3 : « en étant les modèles du troupeau ». Voilà encore une exhortation à cette humilité dans notre marche collective. Dans cette façon de s’adresser au croyant, il y a à la fois cette expression de respect, de convenance associée à une profonde affection.


Aimer « dans la vérité »

            Nous notons aussi qu’à chacun des destinataires il est dit : « que j’aime dans la vérité ».

            « La grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ » (Jean 1 : 17). Dans l’original grec, le verbe « vinrent » est au singulier de telle sorte qu’il faudrait dire : la grâce et la vérité vint par Jésus Christ (comme si le sujet était au singulier). Les deux choses sont étroitement liées, de telle sorte qu’on ne peut pas séparer la grâce de la vérité lorsqu’on parle de la venue du Seigneur Jésus dans ce monde. Quand le Seigneur vient au-devant de nous, Il vient avec la grâce, parce que la vérité nous consumerait. Lorsque, dans la première épître de Jean, l’enseignement nous est donné pour que nous soyons gardés dans la communion les uns avec les autres, il est d’abord parlé du fait que Dieu est lumière (ch. 1), et puis que Dieu est amour (ch. 4).

            Dans nos relations fraternelles, nous ne pouvons pas séparer un amour vrai, un amour profond, de l’attachement à la vérité. Ce qui liera les cœurs des saints, c’est nécessairement un attachement à la vérité. Pourquoi ? Parce qu’ainsi, automatiquement, nous serons attachés au Seigneur. S’il en est ainsi pour les uns et les autres, nous réaliserons ces liens qui nous unissent dans le Seigneur. Il y a des croyants avec lesquels on se sent immédiatement à l’aise et lorsqu’on fouille un peu les questions qui concernent notre attachement au Seigneur, on voit un réel attachement à la vérité. Mais s’il n’y a pas ce réel attachement à la vérité, il y a automatiquement un peu de distance.

            L’apôtre dit à la dame élue : « non pas moi seul, mais aussi tous ceux qui connaissent la vérité ». Les liens entre les croyants, qui connaissent la vérité et y sont attachés, s’étendent les uns aux autres de telle sorte que si des croyants sont attachés à la vérité, il y aura cet amour pour d’autres croyants, même s’ils sont à peine connus, voire inconnus. Et pourquoi ? Nous l’avons lu : « à cause de la vérité qui demeure en nous et qui sera avec nous pour toujours ». Ce qui lie les cœurs, c’est l’attachement à la vérité. Que le Seigneur nous donne d’attacher un grand prix à la Parole de Dieu qui est la vérité (Jean 17 : 17) et de la tenir serrée dans nos cœurs. Ce n’est pas un commandement légal, ce ne sont pas un ensemble de règles rigides ; c’est un attachement à la personne du Seigneur et à ce qu’Il aime. Si nous sommes attachés au Seigneur, nous ferons les choses qui Lui plaisent, sinon nous ferons les choses qui plaisent à la chair.


Souhaits de l’apôtre Jean en faveur des destinataires de sa lettre

                        Pour la dame élue

            « La grâce, la miséricorde, la paix seront avec vous de la part de Dieu le Père et de la part du Seigneur Jésus Christ, le Fils du Père, dans la vérité et dans l’amour » (v. 3). Tel est le souhait de Jean envers la dame élue. La grâce et la paix sont souvent souhaitées dans les épîtres, dans les épîtres adressées aux assemblées, comme aussi à des individus. Nous avons besoin de la grâce pour notre marche individuelle et pour notre marche collective. Sans la grâce de Dieu, nous ne pourrons pas continuer à marcher ensemble. Nous avons aussi besoin de la paix. On connaît ces passages qui nous parlent de la paix dans l’Ecriture. « Demandez la paix de Jérusalem ; ceux qui t’aiment prospéreront » (Ps. 122 : 6). S’il y a un sujet de prière que nous avons bien à faire monter devant le trône de la grâce, non seulement pour l’assemblée locale à laquelle nous sommes rattachés, mais pour toutes les assemblées, c’est de prier pour que la grâce et la paix du Seigneur soient avec nous. Ce que l’Ennemi cherche, c’est de disperser. Le loup vient, il ravit et il disperse les brebis (Jean 10 : 12). Le berger les rassemble. Que nous sachions demander cette grâce et cette paix pour les assemblées de Dieu. Ce sujet de prière est très important dans les jours actuels. Que le Seigneur permette que nous ayons cette sollicitude pour le supplier afin qu’Il garde les siens dans la paix. Nous savons bien qu’on ne peut pas être gardé dans la paix si on n’est pas attaché à la vérité. C’est ce que nous allons voir plus loin.

            On remarque ceci, c’est que l’apôtre dit « que j’aime dans la vérité ». Il place l’amour avant la vérité. Et quand il souhaite la grâce et la paix il dit : « dans la vérité et dans l’amour ». Pourquoi ? Parce que s’il n’y a pas la vérité, il ne peut pas y avoir l’amour. C’est une chose qu’on peut remarquer aussi. On a cité tout à l’heure dans l’évangile selon Jean, ce que l’apôtre dit : « La grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ ».

            Une mention supplémentaire est faite dans le souhait adressé à cette dame : c’est la miséricorde. Nous en avons tous besoin individuellement. La miséricorde, c’est Dieu entrant dans la misère de nos cœurs. Le Seigneur mesure parfaitement les exercices de nos cœurs et il y répond dans sa miséricorde. Ces exercices peuvent être différents de l’un à l’autre parce que nos situations sont différentes et Sa miséricorde répond à l’un comme à l’autre.

                        Pour Gaïus

            L’apôtre Jean dit : « Bien-aimé, je souhaite qu’à tous égards tu prospères et que tu sois en bonne santé, comme ton âme prospère » (v. 2).

            La suite du passage montre que Jean avait eu un bon témoignage au sujet de Gaïus et ce témoignage l’avait réjoui. S’il est vrai que notre premier désir c’est qu’il y ait de la prospérité spirituelle pour les âmes de chacun, nous ne sommes pas indifférents aux circonstances qui nous concernent les uns et les autres. On voit cela dans les Écritures. Quand on lit le livre de la Genèse ou le livre de l’Exode, on voit que ceux qui se rencontraient s’enquéraient du bien-être les uns des autres. C’est tout à fait normal et même souhaitable, c’est quelque chose qui relève de l’amour fraternel, que dans nos rencontres nous nous enquérions des situations des uns et des autres. Il ne s’agit pas de curiosité. L’apôtre Pierre nous dit bien de ne pas nous ingérer dans les affaires d’autrui (1 Pier. 4 : 15). Soyons bien prudents à cet égard. Cependant, nous pouvons nous enquérir du bien-être de nos frères et sœurs et souhaiter ainsi, que non seulement nous prospérions spirituellement, mais aussi que le Seigneur réponde à nos besoins matériellement et physiquement. Dans nos réunions de prières ne devons-nous pas prier pour qu’il y ait de la prospérité, la croissance spirituelle chez les uns et les autres ? S’il y a de la prospérité spirituelle dans nos âmes, il y aura aussi une répercussion dans la vie de l’assemblée.

            Jean voyait les deux côtés de la prospérité : d’une part la croissance spirituelle (son âme prospérait) et d’autre part sur le plan physique (qu’il soit en bonne santé). Désirer que le croyant prospère, ce n’est pas désirer qu’il acquière des richesses, mais que le Seigneur donne ce qui répond à ses besoins pour sa vie, afin qu’il soit dégagé de soucis et puisse être occupé paisiblement des intérêts du Seigneur. Nous pouvons avoir parfois une telle charge de travail ou être tellement à l’étroit quant à notre condition matérielle, qu’il semble que les choses spirituelles perdent de l’attrait. Ce n’est pas que nous soyons vraiment négligents, ce n’est pas que notre cœur n’y est pas, mais nous ne trouvons plus le temps nécessaire et un esprit suffisamment paisible pour nous occuper de façon heureuse de « ce qui est en haut » (voir Col. 3 : 1). Ainsi ayons devant nous ce sujet de prière : prier pour la prospérité spirituelle. Pensons d’une manière particulière à nos jeunes frères et sœurs, qui sont parfois très chargés par leur travail professionnel ; demandons au Seigneur de leur donner de pouvoir « travailler paisiblement » (2 Thes. 3 : 12) pour que leur esprit soit dégagé de trop de soucis et qu’ils puissent s’occuper des intérêts du Seigneur.


Marcher dans la vérité et l’amour (2 Jean v. 4-6)

            L’apôtre Jean pouvait se réjouir d’avoir trouvé des enfants de cette dame marchant dans la vérité. C’est toujours une joie particulière lorsque les enfants de croyants marchent dans la vérité. C’est une bénédiction pour les parents, c’est une joie et un sujet de reconnaissance pour ceux qui en sont les témoins.

            L’apôtre dit : « Je te demande - non pas comme si je t’écrivais un nouveau commandement, mais celui que nous avons eu dès le commencement - que nous nous aimions les uns les autres » (v. 5a). On pourrait se poser la question : pourquoi dès le commencement ? Parce que c’est ce que le Seigneur nous a donné. L’apôtre dit que ce n’est pas un nouveau commandement, parce que c’est celui que le Seigneur nous a donné. Jésus parle à ses disciples d’un nouveau commandement au chapitre 13 de l’évangile de Jean. Pourquoi ? Parce que cela est donné. Ce n’est pas quelque chose qui s’applique à la nature humaine, mais c’est quelque chose que le Seigneur donne et que le croyant peut réaliser parce qu’il a reçu la nature divine - il en est devenu participant. Il ne faut pas confondre ce qui nous est dit ici - nous aimer les uns les autres - avec ce qui est écrit dans la Loi : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». La Loi s’adressait à l’homme en Adam. Elle dit à l’homme ce que Dieu est en droit d’exiger et d’attendre de lui. La grâce nous apprend ce que Dieu nous donne ; Il nous a donné ce privilège de pouvoir nous aimer les uns les autres en restant attachés au Seigneur.

            « Et l’amour, c'est que nous marchions selon ses commandements » (v. 6a). Il y a une différence entre le commandement qui nous parle de la marche chrétienne telle que le Seigneur l’a manifestée sur la terre et nous l’a montrée et les commandements qui sont l’expression de la volonté, du désir du Seigneur, ce qui correspond à ce que le Seigneur a établi et qui est enseigné dans les Écritures.


Mise en garde contre les séducteurs (2 Jean v. 7-11)

            L’apôtre donne maintenant un avertissement à cette dame. Il dit qu’il y a plusieurs séducteurs qui sont sortis dans le monde, « ceux qui ne reconnaissent pas Jésus Christ venant en chair » (v. 7). Il dira ensuite : « Si quelqu’un vient vers vous et n’apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison et ne le saluez pas » (v. 10).

                        Ils ne reconnaissent pas Jésus Christ venant en chair

            Ce premier point concerne la personne du Seigneur ; ces séducteurs ne reconnaissent pas Jésus Christ venant en chair. Toucher à la personne du Seigneur, c’est saper à la base toute la vérité. Pourquoi ? Parce que le Seigneur est la vérité. Il peut dire : « Je suis le chemin, et la vérité, et la vie » (Jean 14 : 6). Qu’est-ce cela veut dire que le Seigneur est la vérité ? Il est Celui qui a pleinement révélé ce que Dieu est en Lui-même. Dans le livre de Jérémie, on trouve cette expression : « Dieu est vérité » (10 : 10). C’est ce qu’Il est en Lui-même. Tout ce qu’Il est a été révélé dans la personne du Seigneur Jésus et par sa Parole. On peut dire que l’origine, Dieu qui se révèle, et le canal, le Fils par qui Dieu se révèle et la Parole appliquée par le Saint Esprit, sont de même nature. Ainsi, toucher à la personne du Seigneur - il est bien dit « Jésus Christ venant en chair » - c’est saper la vérité. Dans la première épître de Jean, il est parlé de « tout esprit qui reconnaît Jésus Christ venu en chair est de Dieu, et tout esprit qui ne reconnaît pas Jésus Christ venu en chair n’est pas de Dieu » (4 : 2-3). Dans cette expression « Jésus Christ venu en chair » il y a la pensée de son éternité. Nous, nous ne sommes pas venus, nous sommes nés, nous avons un commencement. Le Seigneur était avant sa venue sur la terre, il était la Parole et ceci dès le commencement et puis il est venu au temps convenable. Ainsi dans cette expression « Jésus Christ venu en chair » il y a l’expression de l’éternité de son Être et puis l’expression de sa venue sur la terre, de son incarnation. Il est venu en chair. Il a pris notre nature, Il est venu comme un homme, ce qu’Il n’était pas, tout en restant ce qu’Il a toujours été, le Dieu éternel. Ceux qui touchent à cette vérité sont des séducteurs. Remarquons qu’ils « sont sortis dans le monde » alors que ceux qui servent le Seigneur, comme nous le lisons dans la troisième épître, « sont sortis pour le Nom » (v. 7). Ceux qui sortent dans le monde veulent se faire un nom dans le monde, alors que ceux qui sont sortis « pour le Nom » veulent servir le Seigneur. C’est le premier point et nous savons que la vérité concernant la personne du Seigneur Jésus, Dieu manifesté en chair, l’homme Christ Jésus, est une vérité que certains contestent, de façon peut-être très habile, mais que nous devons refuser. Ce qui garde nos âmes, c’est notre simplicité dans la foi. Dieu a parlé, Dieu s’est révélé ; je crois et je me détourne des voix étrangères. Si quelqu’un vient à nous avec un raisonnement au sujet de la personne du Seigneur Jésus, au lieu de présenter simplement ce que la Parole de Dieu établit, ne cherchons pas à discuter. Nous risquerions d’être pris dans une discussion qui pourrait nous amener à prononcer des paroles que nous regretterions. Il est dit : « C’est là le Séducteur et l’’Antichrist » (v. 7b).

                        Ne pas recevoir ni saluer celui qui ne demeure pas dans la doctrine du Christ

            Jean parle ensuite de ceux qui n’apportent pas la doctrine du Christ. « Quiconque mène plus avant et ne demeure pas dans la doctrine du Christ n’a pas Dieu. Celui qui demeure dans la doctrine, celui-là a le Père et le Fils » (v. 9). On peut remarquer la différence qu’il y a entre « mener plus avant » dans ce verset et le commandement « que nous avons eu dès le commencement » (v. 5). Il y a les enseignements de la Parole de Dieu qui nous ont été donnés dès le commencement et puis il y a ceux qui veulent mener plus avant, qui veulent apporter quelque chose de nouveau par leur raisonnement. Nous sommes appelés à demeurer dans ce que nous avons eu dès le commencement. Les nouveautés détournent de la vérité et détournent de la personne du Seigneur.

            Il est parlé aussi de doctrine dans ce verset 9. Dans le verset 7 il est parlé de la personne du Seigneur Jésus, « Jésus Christ venant en chair » et là il est parlé de doctrine. Il me semble que le mot doctrine va plus loin que lorsqu’il est parlé de la personne du Seigneur Jésus. Il y a bien sûr ce qui concerne la personne du Seigneur, mais il y a toutes les conséquences et tous les enseignements qui découlent de l’œuvre qu’Il a accomplie à la croix. Lorsque l’apôtre Jean parle de cela dans le chapitre 4 de la première épître, il peut dire : « Nous, nous sommes de Dieu ; celui qui connaît Dieu nous écoute ; celui qui n’est pas de Dieu ne nous écoute pas : à cela nous connaissons l’esprit de vérité et l’esprit d’erreur » (v. 6). Dans ce verset, Jean ne dit pas : moi, je suis de Dieu, celui qui est de Dieu m’obéit ; il dit : « Nous, nous sommes de Dieu ; celui qui connaît Dieu nous écoute ; celui qui n’est pas de Dieu ne nous écoute pas ». Dans ce « nous », si nous comprenons bien, il englobe, non seulement les enseignements que le Seigneur lui avait confiés en ce qui concerne essentiellement la famille de Dieu, mais les enseignements donnés par le moyen des apôtres, toutes les Écritures.

            Ainsi il y a ceux qui gardent la doctrine (cet enseignement donné par les apôtres) et il y a ceux qui mènent plus avant et qui veulent y ajouter quelque chose. Ceux-là, ne les recevez pas dans votre maison et ne les saluez pas, car celui qui les salue participe à leurs mauvaises œuvres.

            La première chose : ne pas le recevoir. Pourquoi ? Parce que si on commence à recevoir ceux qui ne tiennent pas la doctrine de la vérité, nous courons le danger d’être contaminés. Il ne faut pas se croire plus fort que ce que l’on est. Nous sommes fragiles et nous devons en avoir conscience, non pas seulement physiquement, mais aussi spirituellement. Nous pouvons facilement être ébranlés par de faux raisonnements. La solution, c’est de fermer la porte. Je me souviens d’une image que mon père m’a rapportée : pour ne pas se laisser tromper avec un faux billet, il suffit de bien connaître le vrai billet. Et on reconnaîtra tout à fait le faux. Ce n’est pas la peine de chercher à comprendre et à connaître les fausses doctrines. Appliquons-nous à connaître la vérité : c’est là la sécurité de tout enfant de Dieu : fermer l’oreille aux voix étrangères.

            Et pourquoi ne pas saluer celui qui n’apporte pas la saine doctrine ? Celui qui le salue participe à ses mauvaises œuvres. Saluer quelqu’un, c’est en fait apporter, souhaiter une bénédiction. Cela paraît clairement dans le livre de Ruth. Quand Boaz vient de Bethléhem vers ses moissonneurs, il les salue : « L’Eternel soit avec vous ! Et ils lui dirent : L’Éternel te bénisse ! » (2 : 4) Voilà les salutations. Dans nos salutations il y a ce bonjour ou ce bonsoir, mais est-ce que dans nos cœurs il y a ce désir de la bénédiction du Seigneur à l’égard de ceux que nous saluons ? On ne peut pas souhaiter une bénédiction à quelqu’un qui mène plus avant et qui détourne de la vérité. Ce n’est pas possible. On participerait à ses mauvaises œuvres. L’apôtre Paul dit à Timothée : « N’impose les mains précipitamment à personne et ne participe pas aux péchés d’autrui » (1 Tim. 5 : 22). On peut facilement participer aux péchés d’autrui sans s’en rendre compte, simplement en souhaitant de bonnes choses à quelqu’un qui en apporte de mauvaises.


Un bon témoignage rendu par Jean à l’égard de Gaïus (3 Jean v. 3-8)

            Jean dit que c’est une grande joie pour lui d’entendre dire que ses enfants marchent dans la vérité (v. 4). On retrouve cela dans la deuxième épître (v. 4).

            Ensuite, il rapporte ce qui lui avait été dit au sujet de Gaïus : « tu agis fidèlement dans tout ce que tu fais pour les frères, même ceux qui sont étrangers : ils ont rendu témoignage à ton amour devant l’assemblée ; et tu feras bien de les accompagner... » (v. 5-6). Gaïus visiblement exerçait un service – on pourrait peut-être dire que ce service était simple – il accompagnait des frères qui étaient « sortis pour le Nom ». Dans ce temps-là on peut bien penser que les routes n’étaient pas sûres, les chemins n’étaient peut-être pas balisés comme de nos jours. Il était heureux que quelqu’un qui connaissait le chemin accompagne celui qui devait se déplacer. C’est un service que faisait Gaïus et ainsi il coopérait avec la vérité.

            Nous voyons plusieurs choses dans ces versets : on aime dans la vérité, on marche dans la vérité et puis on « coopère avec la vérité ». Jean dit que « nous devons accueillir de tels hommes, afin que nous coopérions avec la vérité » (v. 8). Il ne dit pas :  « Tu » fais bien, tu dois recevoir ces hommes afin que tu coopères, mais « nous ». C’est comme si Jean était prêt à accomplir ces mêmes services simples, tout apôtre qu’il fut.
            Le Seigneur peut nous appeler à accomplir aussi bien un service plus en vue dans l’assemblée comme un service simple. Il ne faut négliger ni l’un ni l’autre. Cela c’est coopérer avec la vérité. Dans la première épître aux Corinthiens, l’apôtre Paul dit : « nous sommes collaborateurs de Dieu » (3 : 9). C’est participer au travail que Dieu accomplit. On peut y participer par l’annonce de l’évangile, ou par l’édification des saints : on peut y participer tout simplement en étant un moyen d’aider ceux qui travaillent.

            « Tu feras bien », dit Jean ; « tu agis fidèlement dans tout ce que tu fais pour les frères ». Le Seigneur encourage Gaïus par cette approbation que lui donne l’apôtre Jean et c’est une approbation que l’on peut recevoir. Il faut bien faire attention d’être des instruments utiles pour ceux qui sont sortis pour le Nom. Cela nous amène à être attentifs à ce qui est enseigné, à ce qui est apporté, par ceux qui viennent pour servir le Seigneur pour le bien des siens. C’est le Seigneur qui envoie ses serviteurs. Ceux qui servent le font pour le Seigneur. Ceux qui coopèrent à un service sont attentifs à ce que le Seigneur soit glorifié dans le service accompli. Ils vérifient, ils sont soigneux pour examiner si ce qui est enseigné est bien la vérité. Ce n’est pas de la suspicion, c’est l’enseignement de l’Écriture. Les Béréens, qui « reçurent la Parole avec toute bonne volonté, examinant chaque jour les Écritures pour voir s’il en était bien ainsi » (Act. 17 : 11). Nous ne pouvons que souhaiter que les frères et sœurs examinent dans les Écritures si ce qui est enseigné est selon les Écritures. D’une part parce qu’on ne veut pas qu’autre chose que la vérité soit enseigné, et d’autre part parce que nous savons aussi qu’il ne faut pas grand chose pour avoir dans un enseignement une expression malheureuse qui peut troubler des âmes et qui aurait besoin d’être corrigée, même s’il n’y avait aucune intention malveillante de la part de celui qui s’est exprimé. Mais nous avons confiance, le Seigneur met sa main sur ceux qui sont sortis véritablement pour le Nom et qui veulent la gloire du Seigneur et le bien des assemblées.


Un mauvais exemple et le modèle d’un bon témoignage (3 Jean v. 9-12)

                        Diotrèphe

            Jean avait écrit à l’assemblée. Il parle de Diotrèphe « qui aime être le premier » (v. 9). Remarquons que l’apôtre n’a pas dit qu’il ait écrit à Diotrèphe, il a écrit à l’assemblée. Tout serviteur fidèle au Seigneur se place dans l’humilité, non pas au-dessus de ses frères, mais au milieu de ses frères. C’est ce que la Parole nous enseigne. « Qu’as-tu, que tu n’aies reçu ? », dit l’Écriture (1 Cor. 4 : 7), et si tu l’as reçu, tu l’as reçu pour le bien de tous. L’apôtre Paul dit : « Tout est à vous » (1 Cor. 3 : 21), en particulier ce qui est donné pour l’édification de l’assemblée. Que le Seigneur nous accorde d’être gardés dans une place d’humilité, servant humblement mais fidèlement. L’apôtre n’a rien dit à Diotrèphe, mais il donne quand même pour nous un enseignement très sérieux : « Bien-aimé, n’imite pas le mal, mais le bien » (v. 11).

            En présence du mal on pourrait être ébranlé, surtout s’il y a dans une assemblée quelqu’un qui cherche à dominer et qui cherche à imposer sa propre pensée au lieu d’être un canal pour présenter ce qui est de Dieu, et laisser à la conscience de chacun le soin d’examiner et d’être convaincu par le Seigneur que là est le chemin du Seigneur. On peut être ébranlé par cela. Il peut y avoir ce danger de vouloir réagir. Mais l’apôtre ne dit pas de réagir. Il dit : « n’imite pas le mal, mais le bien ». C’est un principe aussi de l’Écriture. Nous ne sommes pas en mesure de contrer le mal. Nous avons à nous en séparer, à ne pas l’imiter, à surmonter le mal par le bien (Rom. 12 : 21). Très souvent, ce qui est la ressource lorsque quelque chose de mauvais se manifeste, c’est de faire le bien, et le mal sera surmonté.

            Que nous soyons de ceux qui s’appliquent à imiter le bien sans nous soucier des conséquences, ce qui ne veut pas dire être indifférent. Il est bien évident que s’il y a un mal moral ou un mal doctrinal introduit dans l’assemblée, nous ne pouvons pas laisser faire. Mais s’il y a une manifestation charnelle de quelqu’un qui cherche à s’imposer, il est très difficile de le contrer. Mais nous pouvons être de ceux qui n’imitent pas le mal, mais qui aiment le bien et qui surmontent le mal par le bien.

                        Démétrius

            Ce frère avait « un bon témoignage de tous », non seulement de la part des frères, mais « de la vérité elle-même » (v. 12). Il est frappant de voir le nombre de fois que la vérité est mentionnée dans ces épîtres, ce qui nous en montre toute l’importance. Démétrius avait le témoignage de tous et de la vérité. Son service était en accord avec la vérité. On pouvait examiner ce qu’il faisait, ce qu’il enseignait : c’était selon la vérité. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas des faiblesses chez le serviteur. Paul avait une infirmité, une « écharde pour la chair » (2 Cor. 12 : 7). On ne peut pas dire que ce n’est pas de la faiblesse, mais ce qu’il présentait était la vérité. On disait de Paul que « sa parole était méprisable ». Peut-être n’était-il pas très éloquent, et avait-il des difficultés à s’exprimer. On peut avoir aussi des défauts de langage, mais si ce qui est donné est la vérité, c’est un bon témoignage.


Vœu de Jean et salutations de clôture

            Dans les deux épîtres l’apôtre Jean souhaite voir les destinataires de sa lettre. Il y a quelque chose que nous apprenons par là. Le Seigneur peut permettre des échanges de lettres, et de nos jours des messages électroniques, et cela peut être très bon, très encourageant. Ce n’est pas suffisant pourtant. Nous devons le dire particulièrement à nos plus jeunes frères et sœurs, en toute affection : un message d’encouragement fait plaisir, c’est encourageant, mais une visite, c’est autre chose. Pour une visite, il faut faire un effort, il faut se déplacer, il faut prendre du temps, plus de temps que pour écrire une lettre ou un message. Et puis il y a cette saveur de la visite qui n’est pas forcément communiquée par une lettre. Une visite permet des échanges, l’expression de ce que l’on ressent, l’amour fraternel ; elle donne aussi une opportunité, par les réponses qui peuvent être faites, d’apporter quelque chose qu’on ne peut pas apporter par une lettre. L’apôtre voyait la nécessité de voir ses amis, que ce soit la dame élue, ou Gaïus. C’est une chose que nous devons peser devant le Seigneur. Faire une visite nous coûte peut-être plus qu’écrire une lettre, mais il vaut la peine de la faire. Nous pouvons bien nous encourager les uns les autres lorsque nous voyons qu’une visite pourrait être utile.

                        A la dame élue

            Les salutations sont beaucoup plus brèves pour la dame, mais lorsqu’il parle de la joie il dit : « afin que notre joie soit complète » (v. 12), ce qu’il ne dit pas à Gaïus. Une joie complète, on trouve souvent cela dans la bouche du Seigneur (Jean 15 : 11 ; 16 : 24 ; 17 : 13) : c’est une joie à laquelle il n’y a plus rien à ajouter.

              On peut être réjoui en recevant une lettre mais la joie est beaucoup plus grande lorsqu’on se voit. La vue d’un ami réjouit le cœur. On sait comment Paul, arrivé à Rome, a rendu grâces et a été encouragé en voyant les frères venir au-devant de lui (Act. 28 : 15).

                        A Gaïus

            Jean lui dit : « Paix à toi » (v. 15a). Il avait parlé de Démétrius, il avait donné cette exhortation de ne pas imiter le mal mais le bien, et il lui dit : « Paix à toi ».

            Dans les difficultés que nous pouvons rencontrer ou les sujets de peine que nous rencontrons, nous avons besoin de jouir de la paix, d’avoir cette paix dans le cœur, la paix de ceux qui savent et qui réalisent que le Seigneur tient tout entre ses mains et qu’Il fera l’issue de l’épreuve (1 Cor. 10 : 13). Nous avons besoin de cette paix pour ne pas nous laisser aller au découragement. Le Seigneur nous donne non seulement la paix, c’est-à-dire cette paix avec Dieu - nous savons que la question du péché, est entièrement réglée - mais le Seigneur veut nous donner la paix dans le chemin : « Paix à toi ». C’est une expression courte qu’on pourrait prononcer sans en mesurer la valeur, mais qui a beaucoup de profondeur.

            Jean dit enfin : « Les amis te saluent. Salue les amis, chacun par son nom » (v. 15b). Il ne dit pas les frères, il dit les amis, c’est plus intime. Nous sommes frères et sœurs. Mais parler d’amis, montre une plus grande intimité. Si on marche dans la vérité, si on aime la vérité, automatiquement cette intimité est réalisée.

            « Chacun par son nom », est-il précisé par Jean. Il ne salue pas simplement les amis en général, mais chacun, individuellement. Nous savons tout l’intérêt qu’il avait pour chacune des âmes. Cela nous fait penser à ce que le Seigneur dit : il connaît chacune de ses brebis, nom par nom (Jean 10 : 14). Nous devons bien reconnaître que nos esprits sont limités. Quand nous voyons beaucoup de frères et sœurs, nous oublions leur nom, et nous donnons l’impression de manquer d’intérêt pour eux. Mais le Seigneur le sait. Il connaît nos limites. Et si nous, parce que nous sommes limités, nous oublions parfois le nom des uns ou des autres, nous pouvons toutefois les porter sur nos cœurs en esprit.

            Ces deux épîtres nous montrent bien l’intérêt qu’avait l’apôtre Jean, tout apôtre qu’il fut, pour chacun des croyants. Il est celui qui s’appelle le disciple que Jésus aimait, il avait bien compris ce qu’était l’amour du Seigneur pour chacun des siens et il pouvait en refléter quelque chose dans ce qu’il écrit à cette sœur, cette dame élue, et à ce bien-aimé Gaïus.


Ph. M – d’après une méditation de la Parole de Dieu (04-2018)