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LE PREMIER LIVRE DES ROIS (1-4)


INTRODUCTION
            La construction du temple de l’Éternel à Jérusalem
            La division d’Israël en deux royaumes
            L’idolâtrie et le déclin des deux royaumes
            La destruction du temple de l’Éternel et de la ville de Jérusalem
            Conclusion
LE RÈGNE DE SALOMON : 1 ROIS 1 à 11
            CHAPITRE PREMIER : L’installation du règne de Salomon (1)
                        David dans sa vieillesse (v. 1-4)
                        La conjuration d’Adonija (v. 5-10)
                        La conspiration déjouée (v. 11-31)
                        Les dispositions de David et l’onction de Salomon (v. 32-40)
                        Salomon sur le trône. Adonija saisi de peur (v. 41-53)
            CHAPITRE 2 : L’installation du règne de Salomon (2)
                        Recommandations de David à son fils et successeur (v. 1-12)
                        Les justes jugements de Salomon (v. 13-46)
            CHAPITRE 3 : La sagesse de Salomon
                        Salomon épouse la fille du Pharaon et l’amène en Sion (v. 1)
                        Sion, Gabaon et les hauts lieux (v. 2-4)
                        Le songe de Gabaon (v. 5-15)
                        Le sage jugement de Salomon (v. 16-28)
            CHAPITRE 4 : Les caractères du règne de Salomon
                        Le royaume, son organisation, son éclat et la paix (v. 1-28)
                        La sagesse, l’intelligence et le cœur du roi (v. 29-34)
                        Un royaume et un roi plus glorieux


INTRODUCTION

            Les deux livres des Rois forment la suite des deux livres de Samuel. Ils exposent l’histoire d’Israël sous la royauté depuis son établissement en gloire dans la personne de Salomon, fils de David, jusqu’à sa destruction complète sous Sédécias, par la déportation du roi et du peuple de Juda à Babylone.
            Les deux livres des Chroniques recouvrent le même espace de temps que le second livre de Samuel et les deux livres des Rois. On y retrouve donc la plupart des événements déjà mentionnés par eux, mais sous un point de vue différent. Alors que dans les livres de Samuel et dans les livres des Rois, la responsabilité des hommes et le gouvernement de Dieu sont mis en évidence, les livres des Chroniques insistent davantage sur la fidélité de Dieu à ses promesses pour accomplir ce qu’Il s’est proposé et qu’Il a promis à David, l’homme selon son cœur, qui préfigure Christ.

                        La construction du temple de l’Éternel à Jérusalem

            Après la transmission du royaume de David à Salomon, le premier événement majeur est la construction du temple de l’Éternel à Jérusalem.
            L’Éternel vient habiter au milieu de son peuple. Il établit là son gouvernement de justice et de paix, confié au fils de David, assis sur « le trône de l’Éternel ». Sa gloire et sa prospérité sont en bénédiction à toutes les nations.

                        La division d’Israël en deux royaumes

            À la fin de sa vie, Salomon cède à l’idolâtrie et l’Éternel sanctionne sa faute par la division de son royaume en deux parties :
                  – Le royaume de Juda qui comprend les tribus de Juda et Benjamin restées fidèles à la maison de David, ainsi que la plupart des Lévites.
                  – Le royaume d’Israël formé des dix tribus qui se sont rebellées contre Roboam, le fils de Salomon.

            Ces deux royaumes ont été ennemis dès le début de leur histoire et de façon presque constante. Lorsqu’ils se sont rapprochés, notamment sous Josaphat, Joram et Achazia, rois de Juda, contractant des liens par mariage et alliance militaire, cela a contribué à la ruine de Juda sans faire de bien à Israël.
            Chacun de ces royaumes a décliné jusqu’à ce que Dieu les détruise par le moyen de puissants rois qui ont envahi le pays d’Israël et ont emmené en captivité leurs rois, leurs princes et une grande partie de la population. Le roi d’Assyrie a mis fin d’abord au royaume d’Israël, puis le roi de Babylone à celui de Juda, 130 ans plus tard environ.

                        L’idolâtrie et le déclin des deux royaumes

            Tous les rois d’Israël ont été idolâtres. Leur succession a été violente : sept d’entre eux sont des conspirateurs qui se sont hissés sur le trône en tuant leur prédécesseur. Le déclin du royaume a été rapide, malgré l’intervention et les miracles de prophètes comme Élie et Élisée envoyés pour ramener le cœur du peuple vers l’Éternel. Même Jéhu, oint comme roi sur Israël de la part de l’Éternel par Élisée n’a pas enrayé cette dégradation.
            L’Éternel a maintenu un descendant de David et Salomon sur le royaume de Juda. L’action de plusieurs rois pieux et des sacrificateurs a maintenu le culte de l’Éternel à Jérusalem. Mais l’influence néfaste de quelques rois dont la corruption a même dépassé celle des plus mauvais rois d’Israël a entraîné tout le peuple vers les idoles. Malgré des réveils signalés sous l’impulsion d’Ezéchias et Josias, aucun changement profond ne s’est produit. L’Éternel a adressé à son peuple, par les prophètes, de nombreux avertissements et des appels à la repentance. Mais en vain ; longtemps différé à cause de la patience de Dieu, le châtiment sur son peuple bien-aimé a dû s’exécuter.

                        La destruction du temple de l’Éternel et de la ville de Jérusalem

            Le second livre des Rois s’achève sur la description de la désolation de Jérusalem et du temple de l’Éternel brûlé par les Chaldéens. Terrifiant contraste avec la gloire et la prospérité du temps de Salomon. La gloire de l’Éternel s’est retirée du temple et le gouvernement est confié à Nebucadnetsar, chef du premier empire des nations.
            Toutefois une dernière mention de miséricorde signale le relèvement, en captivité, de Jehoïakin, roi de Juda privé de descendant assis sur le trône à cause de sa désobéissance, mais porteur de « la descendance de David » dont Christ est issu selon la promesse (Matt. 1 : 11-12 ; Jean 7 : 42).


                        Conclusion

            Les livres des Rois racontent l’histoire de l’incapacité des hommes, même le plus doué (comme Salomon) ou « merveilleusement aidé » par Dieu (comme Asa) ou miraculeusement délivré (comme Ézéchias), à conserver ce que Dieu leur a confié. En présence d’une telle démonstration de la faillite de l’homme, pourtant placé par Dieu en possession des bénédictions données à David, Salomon et leurs descendants, on ne peut qu’admirer la perfection de Christ qui accomplira toutes « les promesses faites aux pères ». Il recevra le royaume et l’établira en gloire, justice et paix. C’est « un royaume qui ne sera pas détruit » (Dan. 7 : 14). Sa durée sur la terre sera limitée à mille ans (Apoc. 20 : 4), mais sans avoir connu d’altération. À la fin, Christ remettra le royaume intact à Dieu le Père (1 Cor. 15 : 24), après que Satan et la mort auront été jetés dans l’étang de feu (Apoc. 20 : 10, 14).


LE RÈGNE DE SALOMON : 1 ROIS 1 à 11

                        CHAPITRE PREMIER : L’installation du règne de Salomon (1)

            L’objet du premier chapitre est l’établissement du règne de Salomon, du vivant même de David. Cela souligne que ces deux rois sont des figures complémentaires de la même personne, Christ, le roi de gloire.

                                    David dans sa vieillesse (v. 1-4)

            Le roi David est « avancé en âge » (v. 1), refroidi et il se cantonne à sa chambre. Il est âgé d’un peu moins de soixante-dix ans au moment où se place ce récit (2 Sam. 5 : 4). Il semble que les effets de l’âge se faisaient spécialement sentir sur lui à cause sans doute des dures années de vie de fugitif, des longues campagnes de guerre (1 Chr. 22 : 8 ; 2 Sam. 11 : 18), et des chagrins traversés.
            On amène au roi une jeune et belle Israélite qui s’occupe du roi mais sans devenir sa femme. Israël a du prix aux yeux du roi (David et, en figure, Christ) mais une distance est maintenue. L’application prophétique de ce passage se situe avant l’introduction du millénium alors que la relation de Christ avec Israël n’est pas encore reconnue.

                                    La conjuration d’Adonija (v. 5-10)

            Le trône étant pour ainsi dire vacant, Adonija, fils du roi, né à Hébron (2 Sam. 3 : 4), cherche à le ravir. Il se procure des signes extérieurs de puissance et de gloire (v. 5) et donne une composante religieuse à son intronisation (v. 9). Avec, en sus, la présence d’Abiathar (v. 7) les apparences de l’appui divin sont là. Mais l’exclusion de Salomon, aimé de l’Éternel (2 Sam. 12 : 25), seul non invité des fils du roi, et celle du prophète Nathan, montrent assez que Dieu est absent de cette cérémonie. En revanche, on trouve, parmi les conjurés traîtres à David, le toujours astucieux et violent Joab qui, image de la chair, révèle enfin complètement son caractère rebelle et ambitieux. La Parole relève que, comme Absalom (2 Sam. 14 : 25), Adonija était un bel homme et que David avait un cœur faible.

                                    La conspiration déjouée (v. 11-31)

            La fidélité inspire l’intelligence du pieux prophète Nathan. Dieu se sert de lui et de Bath-Shéba, la mère de Salomon, pour mettre au courant de la situation le roi David dont l’âge n’a pas affaibli sa connaissance de la pensée de Dieu ni sa confiance en lui. Il confirme ce qu’il avait déjà communiqué à Bath-Shéba et promet d’agir le jour même pour transmettre la royauté à Salomon. Cette promesse est l’occasion d’un rappel émouvant de ce que l’Éternel a été pour David : « L’Éternel… a racheté mon âme de toute détresse » (1 Rois 1 : 29). Gardons le souvenir de ce que Dieu a été pour nous dans les épreuves et rappelons-le avec reconnaissance.
            Quand David avait soulevé la question de l’habitation de Dieu, Nathan lui avait spontanément répondu : « Fais tout ce qui est dans ton cœur, car l’Éternel est avec toi » (2 Sam. 7 : 3). Mais la nuit suivante, l’Éternel lui avait donné pour David une autre réponse, plus complète : son dessein était de « faire une maison » à David et de mettre sur son trône un fils qui bâtirait la maison de l’Éternel (2 Sam. 7 : 11-16). Le moment était venu de le réaliser en Salomon. Celui-ci n’est que la première étape annonçant Christ, vrai fils de David, vers lequel Dieu regarde et dont le règne sera sans fin, couronnement du dessein divin de grâce et de gloire envers David.
            Nathan est conduit par la connaissance de la pensée divine et par le discernement spirituel. C’est par la Parole que les pensées de Dieu se font connaître ; pour discerner sa volonté dans un cas précis, nous avons aussi besoin d’être proches de lui, dans sa communion, dans sa lumière (1 Jean 1 : 6-7). Ne négligeons ni la connaissance de sa Parole, ni la proximité de Dieu. Notons qu’un discernement marqué des personnes, des circonstances et des temps (1 Chr. 12 : 32) peut être une opération spéciale de l’Esprit que le Seigneur accorde « en vue de ce qui est utile » (1 Cor. 12 : 7-10).

                                    Les dispositions de David et l’onction de Salomon (v. 32-40)

            Le roi met immédiatement à exécution la promesse faite à Bath- Shéba. En opposition aux inventions d’Adonija, dont la fête continue de se dérouler à En-Roguel, tout est maintenant disposé par David lui-même pour l’intronisation de son fils Salomon. Le centre de cette cérémonie est l’onction d’huile par le sacrificateur Tsadok, qui se déroule à Guihon.
            Deux rois déjà avaient été oints par le prophète Samuel : Saül (1 Sam. 10 : 1) et David (16 : 13). Cette onction signifiait que le sacrificateur qui, selon la loi de Moise, agissait comme médiateur entre Dieu et le peuple, était mis de côté. Ce changement dans les voies de Dieu avait été communiqué par Dieu à Éli défaillant par le moyen d’un homme de Dieu (1 Sam. 2 : 30-35).
            Le sacrificateur était remplacé par le roi, l’oint de l’Éternel responsable de conduire son peuple sur des chemins de piété, de dépendance et d’obéissance à Dieu. Cette responsabilité est le caractère sous lequel la royauté est présentée dans le livre des Rois. Dieu l’accompagne toutefois toujours de sa miséricorde. Il se réserve aussi d’accomplir finalement ses promesses. Tout cela était contenu dans l’annonce faite à David concernant Salomon (2 Sam. 7 : 12-16) et au-delà de Salomon, Christ, l’Oint, le Messie. L’onction du roi était le symbole du remplacement de la sacrificature par la royauté ; en Christ les deux fonctions seront réunies : Il est salué « sacrificateur pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédec » (Ps. 110 : 4 ; Héb. 5 : 6), lequel était roi de justice et roi de paix (Héb. 7 : 2). Christ n’a pas encore pris son pouvoir (Apoc. 12 : 10), mais la foi le contemple déjà oint roi sur Sion (Ps. 2 : 6).
            Les fidèles de David recueillent ses instructions et les exécutent à la lettre (v. 34, 39). Une beauté morale particulière s’attache à la personne de Benaïa. Serviteur fidèle de David (1 Chr. 27 : 5-6), il manifeste ici les pensées d’un cœur dépourvu d’ambition, qui se réjouit (v. 36-37) dans l’élévation de l’élu de Dieu. Plus loin (v. 44), il est accompagné de ceux sur lesquels il avait autorité (2 Sam. 20 : 23). Dès le chapitre 2, on le voit au service de Salomon, qui fait de lui le chef de son armée (4 : 4). Le peuple se joint à ce noyau fidèle et exprime à son tour une grande et sainte joie (v. 40).

                                    Salomon sur le trône. Adonija saisi de peur (v. 41-53)

            La suite des événements nous est rapportée par le récit que vient en faire Jonathan, fils d’Abiathar, à Adonija. « Salomon », dit-il, « est assis sur le trône du royaume » (v. 46). La conspiration d’Adonija est déjouée et se dissipe dans la peur.
            Jonathan n’a pas suivi son père Abiathar dans la trahison. Quand il vient à En-Roguel, c’est porté par la joie des nouvelles de Jérusalem qui, pour lui, sont de bonnes nouvelles (v. 43).
            La continuité de la royauté est maintenant assurée : elle passe sans rupture des mains de l’élu du cœur de Dieu, souffrant et pourchassé, puis établissant progressivement son royaume par la victoire sur ses ennemis, à celles de cet autre élu dont le royaume sera justice et paix. La première phase de la vie de David nous parle du rejet de Christ par Israël ; la seconde phase, du moment où Christ soumettra ses ennemis jusqu’à en faire « le marchepied de ses pieds » (Ps. 110 : 1 ; Héb. 1 : 13). Le règne de Salomon préfigure celui de Christ. Il faut donc ces deux hommes pour représenter le rejet, puis la réception de Christ, roi sur Israël et dominateur des nations. L’Esprit conduit les serviteurs du roi qui bénissent David et Salomon (v. 47) - et David lui-même, qui bénit l’Éternel - à une joie et des actions de grâces à la hauteur de la beauté morale de ce moment.
            Les bonnes nouvelles de Jonathan sont pour les rebelles un sujet de terreur. Adonija cherche une assurance pour sa vie auprès de l’autel, symbole de la grâce. En fait, c’est à la patience de Salomon qu’il doit, temporairement, son salut. Son cœur n’est pas changé et lorsque, mis à l’épreuve, il se manifestera de nouveau, le jugement ne pourra plus être détourné (2 : 13-25).


                        CHAPITRE 2 : L’installation du règne de Salomon (2)

                                    Recommandations de David à son fils et successeur (v. 1-12)

            David fait ses dernières recommandations à Salomon puis s’endort avec ses pères (v. 10). Entre les deux se situent probablement les « dernières paroles » de David rapportées en 1 Samuel 23. Elles concernent la piété personnelle (v. 2-3) de Salomon et sa responsabilité de dépositaire de la promesse d’une dynastie faite à David (v. 4). Enfin David remet à l’appréciation de la sagesse de Salomon l’exécution d’une justice rétributive envers trois personnages de son propre règne : Joab, Barzillaï et sa descendance, et Shimhi (v. 5-9).
            Salomon est exhorté à se fortifier. Il ne s’agit pas d’une énergie naturelle. « Se fortifier » est ici une décision intérieure de la piété de prendre garde à ce que Dieu dit et de s’appuyer sur lui pour l’accomplir. Cette disposition doit se trouver chez tout fidèle mais combien spécialement chez un conducteur tel que Salomon, Josué (Jos. 1 : 6, 9) ou Gédéon (Jug. 6 : 12). On comprend donc que cette disposition intérieure est directement liée à la connaissance de la pensée de Dieu.
            Or cette connaissance est donnée par la Parole dans les temps de puissance (v. 3 ; Jos. 1 : 7), comme dans ceux de faiblesse (voyez les livres d’Esdras et Néhémie). Appréciée ainsi, elle revêt des caractères variés (v. 3 ; Ps. 119) ; du moment qu’on est disposé à lui obéir, elle suffit à tout : « afin que tu réussisses… où que tu te tournes » (v. 3). C’était la règle annoncée pour tout roi en Israël (Deut. 17 : 14-20).
            Salomon n’est pas seulement un nouveau roi, conducteur du peuple ; il devient le dépositaire de la promesse sous condition faite à David en 2 Samuel 7 ; c’est ce que David lui rappelle en soulignant sa responsabilité (v. 4).
            David a l’intelligence du fait que ce nouveau règne aura un caractère différent du sien : le règne de la grâce fait place à celui de la justice. Le moment des rétributions arrive, comme ce sera le cas au début du règne de Christ (Matt. 25 : 31-46), aussi bien en faveur des justes qu’en punition sur les injustes. Les forfaits de Joab sont d’abord remis en mémoire. La grâce s’était exercée envers les chefs d’armée des deux grands ennemis de David : Abner, chef de l’armée de Saül, et Amasa, chef de l’armée d’Absalom. Mais Joab avait des vengeances personnelles à assouvir et les avait assassinés (2 Sam. 3 : 27 ; 20 : 10) ; David avait supporté cette traîtrise (« ce que Joab m’a fait », v. 5), invoquant le jugement sur Joab (2 Sam. 3 : 29), mais retenant son exécution. Tarder encore serait maintenant changer la grâce en faiblesse : « Il n’y a pas de paix, dit l’Éternel, pour les méchants » (Es. 48 : 22). Cette exécution est confiée à Salomon. Barzillaï, d’autre part, était « venu à la rencontre » (v. 7) de David quand celui-ci fuyait devant Absalom (2 Sam. 17 : 27). Sa haute appréciation de la personne du roi l’avait conduit ensuite à demander pour Kimham (son fils ?) la faveur d’être parmi les privilégiés du roi (2 Sam. 19 : 37). David étend maintenant cette faveur à tous les fils de Barzillaï.
            Enfin le jugement devra en son temps atteindre Shimhi. Violent dans sa malédiction contre David (v. 8 ; 2 Sam. 16 : 5-14), il avait ensuite demandé la clémence du roi (2 Sam. 19 : 16-23) et l’avait obtenue tant que durait le jour de grâce : « aujourd’hui » (2 Sam. 19 : 22). Il y a maintenant chez lui les apparences de la fidélité : il est « avec Salomon » (v. 8 ; 1 : 8). Mais la justice doit suivre son cours dès lors que la grâce a cessé le sien. Notons que ces deux attributs divins apparemment opposés ne sont pleinement et simultanément donnés à connaître (Ps. 85 : 10) que dans la croix du Seigneur Jésus.

                                    Les justes jugements de Salomon (v. 13-46)

            Si David a eu, nous l’avons noté, l’intelligence de ce qui convient au règne de justice, Salomon a le discernement pour exécuter en temps voulu le juste jugement. Les œuvres de la chair ne peuvent être supportées quand le royaume se fait connaître par la justice. Dans les quatre paragraphes de cette division, nous voyons Salomon saisir une occasion où la chair se manifeste pour précipiter ce qui avait été longtemps retenu. Cela fait penser à ces « vases de colère tout préparés
pour la destruction » (Rom. 9 : 22), dont Dieu connaît d’avance la destinée mais qu’il « supporte avec une grande patience » ; le jugement ne les atteint, avec toute justice, que lorsque leurs œuvres mauvaises ont révélé leur vrai caractère. C’est ainsi que Dieu ne déclare : « J’ai haï Ésaü » (Mal. 1 : 3) qu’après que celui-ci a pendant des siècles, démontré son inimitié envers Israël. Ici, les sentences sans réserve de Dieu à l’égard d’Éli (1 Sam. 2 : 31-34) et de David à l’égard de Joab (v. 6) et de Shimhi (v. 9) sont exécutées par Salomon quand l’infidélité se manifeste.
            Quant à Adonija, c’est Salomon lui-même qui lui avait accordé sa clémence, tout en le mettant à l’épreuve. Ses paroles à Bath-Shéba (v. 15) montrent que sa soumission n’était que forcée et feinte, comme le sera devant Christ celle des ennemis d’Israël (Ps. 18 : 44). Son cœur bouillonne encore d’ambitions, qui se portent sur Abishag la Sunamite. Celle qui avait servi David pouvait-elle revenir à celui qui avait projeté de le renverser ? Salomon fait exécuter la sentence de mort le jour même.
            Cette issue hâte le jugement sur les traîtres alliés d’Adonija. Abiathar, longtemps fidèle à David, est néanmoins chassé du sacerdoce. Joab reconnaît sa culpabilité par sa fuite même vers l’autel. Mais l’autel, symbole de la grâce et du pardon, ne peut abriter le meurtre volontaire (Ex. 21 : 14). Sur l’ordre de Salomon, Benaïa tue Joab là où il s’était réfugié. Ce fidèle serviteur devient chef de l’armée de Salomon.
            Quant à Shimhi, son histoire nous parle de la présomption du cœur humain qui croit toujours pouvoir donner, par lui-même, satisfaction à Dieu. Comme autrefois le peuple s’était volontairement mis sous la loi en disant : « Toutes les paroles que l’Éternel a dites, nous les ferons » (Ex. 24 : 3), il déclare lui-même (v. 38) : « La parole est bonne », quand Salomon le met à l’épreuve. Quand il est pris en défaut, il est donc coupable de parjure (v. 43) outre « le mal qu’il a la conscience d’avoir fait à David » (v. 44). Comme les deux serviteurs fugitifs semblent peu de chose eu égard à la vie qu’il perd ; il est insensé comme l’homme riche de la parabole (Luc 12 : 20).
            Le caractère général du règne de Salomon est exprimé : « Son royaume fut très affermi » (v. 12) mais aussi les jugements étaient nécessaires à l’établissement de son gouvernement (v. 46). Cette progression du royaume caractérise aussi le règne du Messie : « Il ne se lassera pas, et il ne se hâtera pas, jusqu’à ce qu’il ait établi le juste jugement sur la terre ; et les îles s’attendront à sa loi » (Es. 42 : 4).


                        CHAPITRE 3 : La sagesse de Salomon

                                    Salomon épouse la fille du Pharaon et l’amène en Sion (v. 1)

            Salomon épouse la fille du roi d’Égypte et l’amène dans la cité de David. Toutefois, plus tard, il lui construit une maison (7 : 8) et la fait monter hors de la ville de David (9 : 24), car, dit-il, « les lieux où est entrée l’arche de l’Éternel sont saints » (2 Chr. 8 : 11). Rappelons en effet ici que la ville de David est une partie haute de la Jérusalem de l’époque, la forteresse de Sion (2 Sam. 5 : 7) qu’il avait prise aux Jébusiens. Son cœur y était attaché d’autant plus qu’il y avait fait monter l’arche (2 Sam. 6 : 12). On peut voir dans ce lien avec la fille du Pharaon et ces deux demeures successives, la place prophétique des nations à l’aube du millénium, puis pendant celui-ci. Il ne peut s’agir ici en effet d’une allusion prophétique à l’époque chrétienne, comme on le comprend par le caractère prophétique général du règne de Salomon et le fait qu’une distance est finalement maintenue avec la fille du Pharaon. Lors des tribulations qui atteindront la terre après l’ère chrétienne, Israël sera de nouveau en honneur et certaines des nations chercheront à se lier à Israël (Zach. 8 : 22-23) pour profiter, avec lui, des bénédictions terrestres de l’alliance (2 Sam. 6 : 11) (représentée par l’arche établie en Sion), mais ces peuples n’entreront pas dans cette alliance. Ceci les conduira ultérieurement à des bénédictions distinctes, Israël étant le centre.
            D’autre part, l’Égypte occupe une place spéciale dans les conseils prophétiques (Es. 19 : 21-25) ; il ne faut pas y voir ici l’ancien oppresseur d’Israël mais le représentant des nations qui s’ouvriront au culte du vrai Dieu.

                                    Sion, Gabaon et les hauts lieux (v. 2-4)

            Le peuple et Salomon sacrifiaient sur les hauts lieux. L’Éternel l’approuvait-il et que pouvons-nous apprendre de cet état de fait ?
            Rappelons que l’Éternel n’avait pas encore établi une demeure pour y mettre son nom ; ce serait justement le rôle de Salomon que de construire le temple ! Quant au culte lévitique, il était célébré en deux endroits. À Sion on conservait l’arche de l’alliance dans le lieu que David avait préparé pour elle (1 Chr. 15 : 1), sous une tente qu’il avait tendue pour elle. David avait alors offert là des holocaustes et des sacrifices de prospérités (2 Sam. 6 : 17) ; sur ses indications un service continuel y était présenté (1 Chr. 16 : 37). D’autre part, on conservait au « haut lieu » de Gabaon (2 Chr. 1 : 3-5) la tente originelle, ou tabernacle du désert, et l’autel d’airain fait par Betsaleël ; un culte y était maintenu, également sur les indications de David (1 Chr. 16 : 39). Cependant David craignait d’y offrir ; il sacrifia sur l’autel érigé dans l’aire d’Arauna le Jébusien (1 Chr. 21 : 28), comme l’Éternel le lui avait commandé, sur le Mont Morija. Là, le temple serait édifié (2 Chr. 3 : 1).
            À cela s’ajoutaient les autres hauts lieux sur lesquels le peuple sacrifiait (v. 2). Cette multiplicité de lieux de service divin n’était pas en accord avec la pensée de Dieu concernant son culte, qui devait rendre témoignage à l’unité d’Israël (« un seul tabernacle » - Ex. 26 : 6) et à l’unicité de Dieu (Deut. 6 : 4). De plus ces divers hauts lieux, sommets de montagne ou lieux remarquables, contenaient en germe la tentation de l’idolâtrie, comme la suite de l’histoire du peuple l’a démontré. Cette idolâtrie sur les hauts lieux commença sous Salomon (11 : 7) et dura dans le royaume de Juda jusqu’à Ezéchias (2 Rois 18 : 4) ; sous Josias enfin (2 Rois 23) tout culte sur tout haut lieu fut détruit dans tout Israël. Il s’agissait là d’une période transitoire ouverte par l’installation de l’arche en Sion et terminée par la dédicace du temple.
            David cependant avait compris que l’arche de l’alliance, symbole de Christ, devait attirer les affections d’une façon prééminente ; pour lui la dispensation nouvelle commence dès que l’arche est là (1 Chr. 22 : 1). Ici Salomon ne semble pas à la hauteur de sa position, contrairement à David ; il est au niveau du peuple.
            Cela ne nous arrive-t-il pas à nous chrétiens ? N’oublions pas que nous avons été appelés pour être des adorateurs en esprit, dans les lieux célestes ; nous sommes aussi appelés à rendre témoignage à l’unité des croyants, formant le seul corps de Christ (1 Cor. 10 : 17). Salomon sacrifie donc à Gabaon, le « principal haut lieu ». Mais la puissante grâce du Dieu qui lit dans les cœurs ne lui en tient aucune rigueur ; Dieu se révèle à lui personnellement cette nuit-là.

                                    Le songe de Gabaon (v. 5-15)

            À Gabaon, Salomon fait un songe dans lequel il a un entretien avec Dieu, qui lui donne à choisir une bénédiction. Tout son état intérieur y apparaît sans voile, en particulier sa modestie et son désir de conduire et juger le peuple avec l’aide divine. Dieu répond à son vœu en ajoutant au don de la sagesse, qu’il a demandé, celui de la gloire. Après cet entretien, Salomon sacrifie, non plus à Gabaon, mais devant l’arche, des holocaustes et des sacrifices de prospérités. Il exprime ainsi la reconnaissance pour la bonté de Dieu et ses relations étroites avec Lui dans ce moment-là ; ses serviteurs sont associés dans cette communion.
            Les sentiments et la conduite de piété de Salomon ont déjà été notés au verset 3. Son obéissance aux statuts de David (v. 3) s’accompagne d’un grand respect pour son père (v. 6) ; il se tient lui-même pour un jeune garçon (v. 7) et reconnaît que la fidélité de son père et sa propre position royale sont imputables à la seule bonté de Dieu (v. 6). Il sent la nécessité de savoir « sortir et entrer » « au milieu de son peuple » (v. 7-8), comme l’avait fait fidèlement David son père (1 Sam. 18 : 13). Cette expression correspond à notre « aller et venir », suggérant les activités liées à une charge ou une position, et les ressources correspondantes. Pour le croyant, ces ressources indispensables sont dans la présence divine, dans le sanctuaire où l’on « entre ». Là, le cœur écoute, comme Salomon l’a demandé (v. 9), on soumet son esprit et sa volonté à la pensée de Dieu révélée dans sa Parole et l’on reçoit son conseil (Ps. 32 : 8) ; on s’approche aussi de lui pour le culte (1 Pier. 2 : 4-5) comme on voit Salomon le faire ici et plus tard. On peut alors « sortir » : « marcher d’une manière digne de Dieu » (1 Thes. 2 : 12) et rendre témoignage (1 Pier. 2 : 9). Le Seigneur Jésus lui-même est le modèle de l’homme pieux, qui « allait » et « venait » (Act. 1 : 21).
            Dieu se plaît à répondre à la demande d’un cœur tout disposé à recevoir la sagesse, car pour l’obtenir il faut écouter (Prov. 8 : 34). Salomon est ici un exemple pour tout croyant, jeune ou plus âgé. Aux dons de Dieu se rattache toujours une responsabilité qui nous est rappelée au verset 14.

                                    Le sage jugement de Salomon (v. 16-28)

            Salomon agit, non seulement en roi, mais en juge suprême au milieu de son peuple (v. 9). La contestation de deux femmes de mauvaise vie au sujet d’un fils nouveau-né donne occasion au don divin de sagesse de Salomon de se déployer publiquement. Tout Israël en entend parler (v. 28) ; plus tard sa réputation atteindra Tyr (5 : 7) et Sheba (10 : 1) ; il deviendra clair que son cœur est non seulement sage mais large (4 : 29) et on viendra l’interroger. Seul le Seigneur Jésus lui-même surpasse ce beau type ; le peuple qui l’entourait avait peu de foi et par là peu de discernement et on ne l’a pas reçu comme roi ni Fils de Dieu ; néanmoins, avec sincérité ou non, on recherchait sa sagesse (Luc 18 : 18 ; 20 : 20-21) et l’on était très étonné de son intelligence et de ses réponses (Luc 2 : 47 ; Marc 6 : 2).


                        CHAPITRE 4 : Les caractères du règne de Salomon

            Salomon et son royaume montrent la gloire du royaume futur de celui qui est plus grand que Salomon (Luc 11 : 31).

                                    Le royaume, son organisation, son éclat et la paix (v. 1-28)

            Après l’heure du jugement (ch. 2), et celle de la justice (ch. 3), on trouve le royaume pleinement établi dans la main de Salomon : l’ordre, l’unité et la paix sont maintenus, le royaume est administré d’une façon qui concourt à la bénédiction du peuple et à la gloire du roi.
            Onze princes sont placés auprès du roi et douze intendants sur tout Israël. Le nombre douze exprime, dans la Parole, la perfection gouvernementale (voyez les douze stèles pour les douze tribus Ex. 24 : 4 - ou les douze portes de la Jérusalem céleste - Apoc. 21 : 12) ; il n’est atteint ici que pour les intendants. La perfection de l’administration du royaume de Salomon n’est pas complète. Elle le sera seulement en Christ. Parmi les princes, relevons Azaria, « principal officier » ou sacrificateur ; il est le descendant de Tsadok, le sacrificateur fidèle (1 : 8), probablement son petit-fils (1 Chr. 6 : 9). Josaphat, fils d’Akhilud, occupe la même fonction qu’il occupait sous David (2 Sam. 8 : 16), celle de rédiger les chroniques (Ces chroniques du règne, tenues sous les rois successifs de Juda et d’Israël, ne doivent pas être confondues avec les deux livres des Chroniques inclus dans la canon sacré) ; en ce temps-là, l’énumération de ceux qui entouraient le roi se limitait non à onze mais à six ou huit noms (2 Sam. 20 : 23-26). Le fidèle Benaïa est élevé à cette dignité de prince. La grâce se manifeste par la présence d’Abiathar dans cette nomenclature : déchu de sa charge (2 : 27), le titre de prince lui est néanmoins donné parce qu’il avait porté l’arche (2 : 26). Un autre Azaria, prince, est préposé sur les douze intendants. Ces derniers administrent localement le pays pour, en particulier, pourvoir à l’entretien de la maison du roi, chacun l’un des douze mois de l’année. Parmi les croyants aujourd’hui, certains ont la responsabilité de donner à ceux qui sont dans la maison de Dieu, les « domestiques » du Seigneur, « leur nourriture au temps convenable » (Matt. 24 : 45). Trois de ces intendants étaient au-delà du Jourdain, le royaume de Salomon recouvrant bien l’ensemble des territoires distribués aux tribus d’Israël par Moïse (Nom. 32 ; Jos. 14-21).
            Les deux paragraphes suivants nous parlent de la bénédiction d’Israël, pour, tout aussitôt, en revenir aux gloires du roi.
            D’abord Israël est nombreux et se réjouit. Manger et boire n’est pas ici le signe d’une insouciance impie (Matt. 24 : 38) ou d’une joie impure (Ex. 32 : 6), mais l’expression d’une joie partagée à cause de ce que Dieu a donné. C’est ainsi qu’Israël sera consolé pendant le millénium, quand Dieu leur fera – ainsi qu’aux nations – un « festin de choses grasses, un festin de vins vieux » (Es. 25 : 6). Mais la puissance de Salomon s’étendait plus loin que ce premier cercle d’Israël proprement dit, car les royaumes voisins lui étaient soumis (v. 21) et lui rendaient un tribut (v. 21), contribuant à son royal ordinaire (v. 22). Ainsi sa domination allait du fleuve Euphrate – sur lequel se situait Thiphsakh – jusqu’à la mer Méditerranée – bordée par les états Philistins, dont fait partie Gaza – et à l’Égypte. Ce sont là en fait les limites que Dieu, quand il « partageait l’héritage aux nations » (Deut. 32 : 8), avait assignées à Israël (Ex. 23 : 31). Au-delà, Salomon « était en paix avec tous ses alentours » (v. 24), selon le sens de son nom : pacifique. Le vœu de « sur la terre, paix » n’a pu être accompli lors de la première venue du Seigneur Jésus (Luc 2 : 14). Quel « rafraîchissement » (Act. 3 : 19) ce sera pour Israël et toutes les nations quand le Seigneur Jésus, sous son titre de Fils de l’homme (Ps. 8 : 4 ; Luc 21 : 27), reviendra exercer son règne universel de justice, de gloire et de paix (Ps. 37 : 11) ! « Tu as mis toutes choses sous ses pieds » (Ps. 8 : 6) ; et « on ne fera pas de tort… car la terre sera pleine de la connaissance de l’Éternel, comme les eaux couvrent le fond de la mer » (Es. 11 : 9 ; Hab. 2 : 14). La nature même sera libérée de la corruption (Rom. 8 : 19-22) !
            Les Israélites jouissent chacun de son héritage. La piété de l’Israélite s’exprimait par l’attachement à sa portion personnelle du pays promis (Ps. 37 : 3). Dieu répond à cette piété en garantissant cette possession (Ps. 37 : 11). Ici une bénédiction selon Dieu pour chacun des sujets découle de la grandeur du règne. L’expression « depuis Dan » – ville au nord du pays, près des sources du Jourdain – « jusqu’à Beër-Sheba » – ville au sud du pays, près du Neguev – se trouve plusieurs fois dans les livres historiques et signifie la totalité du pays. La sécurité était donc assurée dans tout le pays ; ni le roi (v. 27), ni son administration (v. 27-28), ni ses sujets (v. 25) ne manquaient de rien. Cette jouissance paisible du pays promis sera pleinement assurée sous le règne de Christ, pour Israël rétabli dans sa terre (Jér. 23 : 6 ; Ezé. 28 : 25-26).

                                    La sagesse, l’intelligence et le cœur du roi (v. 29-34)

            La gloire du royaume trouve son sommet dans la gloire du roi lui-même. Mais celle-ci se déploie particulièrement dans le domaine moral et spirituel (v. 30-31), et celui des connaissances sur la nature (v. 33). Cette science et cette sagesse avaient une ampleur exceptionnelle (v. 30, 33), reconnue universellement de son temps (v. 34). Il avait, non seulement la sagesse (v. 30), mais la capacité d’en communiquer les fruits par son intelligence (v. 29, 32) ; et avec tout cela son cœur était assez large pour embrasser la multitude des fils d’Israël (comp. v. 29 et v. 20).
            Sa sagesse, d’origine divine, surpasse le niveau des méditations humaines (v. 30) mais aussi celui d’écrivains sacrés. Elle surpasse ainsi celle d’Héman, l’auteur du Psaume 88, qui parle de la misère de celui que Dieu a, avec justice, abandonné au jugement ; elle surpasse aussi celle d’Éthan, l’auteur du Psaume 89, qui place devant la foi le rôle de la grâce et l’espérance de la délivrance finale par l’élu de Dieu. Ces deux textes inspirés, ont besoin l’un de l’autre pour se compléter ; mais sans doute la sagesse, supérieure, de Salomon était-elle complète et équilibrée.
            Nous avons maintenant à notre disposition la Parole complète, dont le Fils de Dieu est la révélation (Jean 1 : 1). Parfaitement vraie dans toutes ses déclarations, elle opère spécialement dans le domaine spirituel et moral, où rien ne lui échappe (Héb. 4 : 12-13). Nous ne devons négliger aucune de ses parties (2 Tim. 3 : 16-17).
            Les paroles de sagesse et les écrits de Salomon (v. 32) furent bien plus nombreux que ceux qui ont été conservés dans la Parole inspirée, où ont été recueillis environ huit cents proverbes, le Psaume 127, le livre de l’Ecclésiaste et le Cantique des cantiques. Le verset 33 nous parle de la nature. On peut bien penser que Salomon ne s’est pas limité à des connaissances pratiques, mais en a tiré des applications morales, comme le montre le livre du Lévitique (Lév. 11), où les animaux sont répartis en quatre classes, subdivisées en espèces pures et espèces impures. Quant aux arbres, le cèdre parle de ce qui est grand dans l’homme et l’hysope de ce qui est faiblesse. Les deux doivent disparaître par le feu, devant Dieu, pour qu’on puisse en faire « une eau de séparation » pour la purification (Nom. 19 : 6, 9). Le croyant aujourd’hui, sur la base de l’œuvre de la croix, peut s’approcher de Dieu en oubliant, comme lui le fait, ses prétendues grandeurs et ses faiblesses.

                        Un royaume et un roi plus glorieux

            À la suite des contemporains de Salomon, nous admirons la valeur divine de sa sagesse, exprimée dans ses paroles et l’ordonnancement de son royaume (10 : 4-5). Mais cela fait tourner nos cœurs vers Christ qui, dans son règne, dominera plus complètement et plus glorieusement sur toutes choses. Comme nos cœurs désirent voir ce moment où la louange, qui lui est rendue pour l’instant dans les lieux célestes et dans le sein de l’Église, lui sera rendue universellement ! Alors celui qui régnera recevra pleinement, comme il en est digne, « puissance, et richesse, et sagesse, et force, et honneur, et gloire, et bénédiction » (Apoc. 5 : 12).


D'après « Sondez les Ecritures » (vol. 13)

A suivre