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Ecoute... souviens-toi

 Ecouter
Se souvenir

 
            Moïse expose la loi une seconde fois (c'est le sens du mot Deutéronome) au peuple, « en deçà du Jourdain, dans la plaine » (Deut. 1 : 1). Il est parvenu au seuil du pays de la promesse : les auditeurs auxquels il s'est adressé en Sinaï sont tous morts, Caleb et Josué exceptés. Selon la parole de l'Eternel, tous ceux qui n'avaient pas cru sont tombés dans le désert. Les petits enfants d'alors sont maintenant devenus des hommes : une nouvelle génération s'est levée, qui doit entrer en Canaan !
            Ce livre du Deutéronome a donc été adressé principalement à des « jeunes ». Le vénérable serviteur dont Dieu s'est servi est à la fin de sa carrière : ce livre contient en quelque sorte ses dernières recommandations à la jeune génération. L'intérêt qu'il présente pour les  jeunes gens est donc d'autant plus grand.
            Moïse n'est pas ici un Législateur sévère, mais cet homme « très doux, plus que tous les hommes qui étaient sur la face de la terre » (Nom. 12 : 3). Il laisse parler son coeur, plein d'amour pour le peuple de Dieu. Dès les premiers chapitres, son langage direct frappe : Moïse interpelle le peuple, en se servant non seulement d'un « vous » collectif, mais aussi d'un « tu » fréquemment employé. Chacun se sent personnellement désigné, comme si l'affectueux et pressant intérêt de Moïse se portait directement sur lui.
            Remarquons aussi que le Seigneur a emprunté à ce livre les différentes paroles dont Il s'est servi pour répondre à Satan lors de la tentation.
            Autant de raisons pour recommander vivement aux jeunes croyants la lecture d'un livre aussi attachant.
 
            Rappelons les trois divisions que l'on trouve dans le Deutéronome :
               - les quatre premiers chapitres : c'est un rappel du passé
               - la deuxième partie, qu'on pourrait appeler législative, se subdivise elle-même en deux : du chapitre 5 au chapitre 11, Moïse présente aux Israélites tous les motifs qu'ils ont d'obéir, puis dans les chapitres 12 à 26, il leur enseigne la manière dont ils devront se conduire en Canaan.
               - la troisième partie enfin, présente des vues prophétiques, en particulier avec le cantique de Moïse et les bénédictions qu'il adresse au peuple.
 
            Ce qui ressort partout, comme le sujet principal du livre, c'est l'obéissance requise de la part du peuple. Deux expressions, sur lesquelles nous désirons nous arrêter un peu, reviennent sans cesse : « Ecoute » et « Souviens-toi ».
            C'est le message clef du Deutéronome !
 
 
 
Ecouter
 
            Ecouter, c'est le chemin de l'obéissance ; obéir c'est d'abord écouter. C'est une des choses qu'il est vraiment difficile de réaliser parce que nous sommes, par nature, désobéissants. Un enfant déjà a de la peine à obéir, et plus tard, quand sa personnalité s'épanouit, la volonté propre se manifeste plus nettement encore. Moïse le savait bien, d'où l'insistance avec laquelle, enseigné de Dieu, il répète : « Ecoute, Israël... ».
 
            Ecouter, c'est véritablement prêter l'oreille. Comment entendre la voix du Seigneur, si on laisse les bruits de ce monde la couvrir ? Comme pour le prophète autrefois, le Seigneur n'est pas actuellement dans le « grand vent impétueux déchirant les montagnes et brisant les rochers », ni dans le tremblement de terre, ni dans le feu, mais dans la « voix douce, subtile » (1 Rois 19) ; puissions-nous avoir l'oreille attentive : elle seule peut discerner une telle voix.
 
            Mais comment, d'une manière effective, écouter ? C'est en lisant la Parole écrite de la part de Dieu pour notre instruction, en prenant l'attitude de Marie assise aux pieds de Jésus pour « écouter sa parole » (Luc 10 : 39). Lisons régulièrement le Saint Livre, pour nous-mêmes. Rien ne remplace ce contact personnel : ni une méditation, ni la lecture des écrits qui nous aident à comprendre cette Parole, si précieuses que soient ces lectures, à leur place.
            Lisons-la avec prière, avec foi, demandant au Seigneur de l'éclairer et de la bénir pour nos âmes. Lisons-la dès l'enfance, n'écoutons pas l'Ennemi qui nous suggère de remettre à plus tard, quand nous serons en âge de mieux la comprendre. Pensons au contraire à Samuel, tout jeune, répondant : « Parle, Seigneur, car ton serviteur écoute » (1 Sam. 3 : 10). Mettons à profit nos jeunes années pour lire « les saintes lettres qui peuvent rendre sage à salut » par la foi qui est dans le Christ Jésus (2 Tim. 3 : 15). Durant ces années où la mémoire est encore fraîche, où le coeur ne s'est pas encore durci du fait des soucis de la vie, il est plus facile de se ménager chaque jour un moment de répit.
 
            Soyons nombreux à faire, avec Salomon, cette prière : « Donne à ton serviteur un coeur qui écoute » (1 Rois 3 : 9). Disposons notre coeur à écouter, de façon à vivre une vie de dépendance et de communion. Seule cette dépendance rendra notre service utile. Ne désirerions-nous pas « ne plus vivre pour nous-mêmes, mais pour Celui qui pour nous est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5 : 15) ? Il ne peut en être ainsi que si notre coeur est attentif à écouter Sa voix.        
            Bien des années après Moïse, Samuel insiste à son tour sur l'obéissance : « L'Eternel prend-il plaisir aux holocaustes et aux sacrifices comme à ce qu'on écoute la voix de l'Eternel ? Voici, écouter est meilleur que sacrifice, prêter l'oreille, meilleur que la graisse des béliers » (1 Sam. 15 : 22).
 
            Ecouter pour apprendre, écouter pour servir ; par-dessus tout, considérer sans cesse l'exemple du Seigneur Jésus lui-même. En communion constante avec son Père, Il n'avait, penserions-nous, nul besoin d'écouter ; cependant, Il a voulu qu'il soit justement dit de lui : « l'Eternel me réveille chaque matin, il réveille mon oreille pour que j'écoute comme ceux qu'on enseigne. Le Seigneur l'Eternel m'a ouvert l'oreille, et moi je n'ai pas été rebelle, je ne me suis pas retiré en arrière » (Es. 50 : 4, 5). Il a déclaré, en entrant dans le monde : « Tu m'as creusé des oreilles... Voici, je viens... pour faire ta volonté » (Ps. 40 : 6, 7 ; Héb. 10 : 9).
 
 
 
 
Se souvenir
 
            « Souviens-toi... » ; « et tu te souviendras... » ; « n'oublie pas... » : constamment, ces paroles reviennent dans la bouche de Moïse. Il fallait donc encore, il faut aussi aujourd'hui, il faut toujours, se souvenir. Cette exhortation peut paraître étrange, adressée à des jeunes gens. La jeunesse regarde vers l'avenir devant elle et non vers le passé, si proche pour elle du présent, et si peu riche encore d'expérience, mais bien propre cependant à témoigner de la miséricorde du Seigneur.
 
            « Et tu te souviendras de tout le chemin par lequel l'Eternel t'a fait marcher... ». Si court qu'il ait été encore, le chemin est jalonné des soins du bon Berger.
             Souvenons-nous de ce foyer chrétien où Dieu nous a sans doute fait naître, de ces moments passés en famille à lire le Saint Livre, des précieux instants de communion fraternelle dans l'Assemblée. Souvenons-nous des chrétiens qui nous ont entouré dès l'enfance, « souvenons-vous de nos conducteurs qui nous ont annoncé la parole de Dieu » (Héb. 12 : 7). Souvenons-nous de tous les moyens dont le Seigneur s'est servi pour nous instruire, nous retenir près de lui, nous avertir, nous encourager... Souvenons-nous aussi de nos inconséquences, et de la grâce qui s'est alors occupée de nous ; souvenons-vous des faux pas, des désobéissances, de tout ce que nous avons dû apprendre à notre sujet.
            « Souviens-toi et n'oublie pas » (Deut. 9 : 7).
 
            « Souviens-toi », dit Moïse, en rappelant des épisodes humiliants ou réconfortants survenus durant la traversée du désert. La jeune génération aurait pu chercher à dire : il s'agit de nos pères ! L'histoire du peuple était aussi la leur, ils étaient tous solidaires.
            Chrétiens, il en est ainsi dans l'Eglise : c'est en vain que nous chercherions à nier notre responsabilité personnelle. Courbons la tête en constatant le déclin, mais relevons-la pour regarder en haut, avec confiance et reconnaissance en voyant la fidélité du Seigneur à tous égards.
 
            Avant tout, souvenons-nous de notre délivrance, nous qui avons été « justifiés gratuitement » par la grâce de Dieu, par la « rédemption qui est dans le Christ Jésus » (Rom. 3 : 24) : « Que tous les jours de ta vie, tu te souviennes du jour de ta sortie d'Egypte... » (Deut. 16 : 3). Souvenons-nous de notre rédemption et surtout du Rédempteur.
            Chers croyants, la voix du Seigneur lui-même s'adresse à votre coeur : « Faites ceci en mémoire de moi » (Luc 22 : 19). Nous oublions facilement, mais Lui n'oublie pas. Il nous a « gravés sur les paumes de ses mains » (Es. 49 : 16), des mains qui furent percées pour nous et qui gardent le souvenir des choses souffertes. Il réveille aussi nos affections, afin que nous fassions ce qui est précieux à son coeur, « en mémoire de Lui ».
 
 
            Comme le peuple autrefois - sur le point d'entrer en Canaan - nous sommes sur le point d'arriver à la maison du Père. Bientôt le Seigneur prendra les siens auprès de Lui. Nous n'aurons plus besoin de prêter l'oreille pour écouter : nous connaîtrons comme nous avons été connus (1 Cor. 13 : 12). Nous contemplerons à jamais le Seigneur, nous le verrons tel qu'Il est (1 Jean 3 : 2). Mais le souvenir de ce qu'Il a fait, et de ce qu'Il a été pour nous, sera vivace durant l'éternité. En attendant, prenons garde à Sa voix qui nous redit, pour notre sûreté et notre bénédiction : « Ecoute... Souviens-toi ».
 
 
 
                                                        M. C. – article paru dans « La feuille aux jeunes »