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LE LIVRE DU PROPHÈTE SOPHONIE (3)


CHAPITRE 3 : 8-20 - Jugements futurs sur les nations, précédant la bénédiction messianique du royaume
            L’attente de la fin (v. 8)
            Les gloires qui suivront (v. 9-20)

 

CHAPITRE 3 : 8-20 - Jugements futurs sur les nations, précédant la bénédiction messianique du royaume

                        L’attente de la fin (v. 8)

            « C’est pourquoi » – notons la force de cette expression – « attendez-moi, dit l’Éternel ». Il est déterminé à verser l’ardeur de sa colère sur les peuples. De fait, le peuple d’Israël attend encore ce jour qui mettra fin au temps des nations. « La pierre détachée sans main », Christ lui-même, frappera la grande statue et deviendra cette montagne qui remplira toute la terre (Dan. 2 : 34-35). « Toute la terre sera dévorée par le feu de ma jalousie » (v 8 ; 1 : 18).


                        Les gloires qui suivront (v. 9-20)

            Alors, la confusion de Babel sera ôtée (Gen. 11 : 1-9). Dieu donnera à tous les peuples « une langue purifiée » de tous leurs propos impurs, « pour qu’ils invoquent tous le nom de l’Éternel pour le servir d’un seul cœur (d’une même épaule) (v. 9) ». Les nations qui auront été épargnées par le jugement de ce jour de l’Éternel, serviront alors le Seigneur avec des lèvres pures. Toute idolâtrie aura disparu.

            Quelqu’un a écrit : Une « langue trompeuse » (v. 13) ne se trouvera plus dans la bouche du résidu fidèle. Il en ira de même pour les nations. « Je changerai la langue des peuples en une langue purifiée » (v. 9). Que de passages soulignent ce « mal désordonné, plein d’un venin mortel » qu’est notre langue ; elle est « un monde d’iniquité » (Jac. 3 : 6, 8 ; voir aussi Prov. 12 : 18-19, 22 ; 16 : 1 ; 17 : 27 ; Jér. 9 : 3-9 ; Rom. 3 : 13-18). Cette purification a un but prophétique en Sophonie : que tous puissent invoquer l’Eternel pour le servir d’un seul cœur. Leur langue peut alors être « le style d’un écrivain habile » (Ps. 45 : 1). Dans ces versets, la purification est focalisée symboliquement sur la langue. Dans l’Ancien Testament, le sacrificateur devait se purifier en se lavant les mains et les pieds dans la cuve d’airain. Dans le Nouveau Testament, en rapport avec la Cène et donc le culte, les croyants sont exhortés chacun individuellement à s’éprouver soi-même (1 Cor. 11 : 28). Cette injonction a une portée générale ; elle n’est pas limitée aux manquements en rapport avec la langue. Et parce que les Corinthiens ne l’avaient pas mise en pratique, il y avait parmi eux de la faiblesse, des maladies, et des décès même étaient permis par Dieu en jugement. Combien cela est solennel !

            L’ensemble du résidu d’Israël – ces Juifs appelés « mes suppliants » (v. 10) – apportera alors une offrande à l’Éternel. La puissance divine les ramènera du milieu des peuples où ils sont actuellement dispersés, « au-delà des fleuves de Cush » (Es. 18 : 1). Cette offrande prendra les caractères décrits dans les versets suivants. « En ce jour-là », purifié de son iniquité, le résidu ne sera plus honteux de sa conduite passée et Dieu ôtera aussi l’orgueil spirituel qui pourrait remplir son cœur, du fait de la faveur dont il est l’objet : « Tu ne seras plus hautaine à cause de ma montagne sainte » (v. 11). « Bienheureux les débonnaires, car c’est eux qui hériteront de la terre » (Matt. 5 : 5)..
            Dieu ne manifeste pas sa grâce pour satisfaire la chair. Il ôtera les rebelles qui seront pris pour le jugement (voir Matt. 24 : 40-41) et laissera subsister au milieu d’eux « un peuple affligé et abaissé » - expression unique dans l’Écriture - qui se confiera (ou s’abritera) en son Nom (Soph. 3 : 12). « Bienheureux tous ceux qui se confient en lui » (Ps. 2 : 12 – lire aussi : Ps. 5 : 11 ; 7 : 1).
            Le chapitre 36 d’Ézéchiel nous parle en détail de la conversion de ce résidu. Ce sera désormais une nation juste. Elle ne pratiquera plus l’iniquité et ne dira plus de mensonge. Les fidèles seront rassemblés dans le pays même d’où ils avaient été dispersés. « Ils paîtront et se coucheront, et il n’y aura personne qui les effraye » (v. 13b).
            De même, la dispersion est grande aujourd’hui au sein de l’Église. C’est la conséquence de son infidélité. Mais si les saints priaient sans mensonge ni orgueil spirituel, ne seraient-ils pas instruits de la volonté de Dieu pour se rassembler autour de Christ ?
            Désormais, la prophétie de Sophonie devient un message d’espérance : « Tu ne verras plus le mal » (v. 15). L’Éternel est puissant, il sauvera et sa victoire sera celle de l’amour. Délivré de ses ennemis, le peuple pourra le servir avec joie (v. 16).
            Ce livre s’achève par un chant d’amour d’une rare beauté. Le résidu, jusqu’alors méprisé, peut se réjouir sans contrainte : « Exulte, fille de Sion ; pousse des cris, Israël ! » (v. 14). Le magnifique cantique d’Ésaïe 12 sera entendu au milieu de son peuple. « La saison des chants est arrivée » (Cant. 2 : 12) ; toute la création – délivrée, par la rédemption, de la servitude de la corruption (Rom. 8 : 20-21) – retentira de cantiques de louanges.
            Notre espérance chrétienne est la même, mais elle a un caractère céleste.
            Plus grande encore sera la joie du Seigneur, dont les affections pourront se donner libre cours : « Il se réjouira avec joie à ton sujet » (v. 17 ; Es. 62 : 4-5 ; Cant. 3 : 11). Il n’est pas question, dans Sophonie, de l’œuvre qu’il a accomplie, et sur le fondement duquel la bénédiction millénaire peut être établie. Mais après le travail de son âme à la croix, « il se reposera dans son amour » - litt : « il gardera le silence dans son amour », celui-ci étant trop grand pour se traduire en paroles (v. 17 ; Es. 53 : 11 ; Héb. 4 : 4). Pensons plus souvent à sa joie !

            Un autre commentateur a écrit : Ce verset 17 contient une prophétie : il annonce la grande bénédiction qu'Israël connaîtra dans un temps futur, quand prendront fin l'opprobre et l'incrédulité qui les ont caractérisés pendant des siècles. Ils ont souffert parce qu'ils ont rejeté et crucifié le Seigneur de gloire. Pourquoi l'ont-ils rejeté ? C’est parce que Jésus n'est pas venu publiquement comme le Tout-puissant, même s'il en avait tous les droits. Il a été méprisé à cause de son humilité, de sa soumission et de son entière obéissance à Dieu. Comme ils étaient corrompus, ceux qui ont méprisé le Seigneur de gloire, le Fils bien-aimé du Père, parce qu'ils dédaignaient sa débonnaireté, sa douceur. À cause de cette attitude de mépris, toute la nation d'Israël a souffert pendant des siècles.
            Quand le Seigneur Jésus reviendra, les fils d'Israël regarderont vers lui, le Messie qu'ils ont « percé » (voir Zach. 12 : 10). Les cœurs brisés, ils seront amenés à se repentir pour recevoir celui qu'ils reconnaîtront comme l'Éternel, leur Dieu. Combien ils se réjouiront, à ce moment-là, de l'avoir au milieu d'eux ! Le Seigneur Jésus n'a jamais cessé de les aimer malgré leur incrédulité, mais, en ce jour-là, il se réjouira à leur sujet avec des chants de triomphe.
            Aujourd'hui, bien longtemps avant qu'il puisse connaître une telle joie avec son peuple Israël, le Seigneur Jésus trouve sa joie dans son assemblée. Tous ceux qu'il a rachetés par son sang précieux ont le privilège d’avoir la douce assurance qu'il est là au milieu d'eux, quand ils sont rassemblés à son nom. Jésus a dit : « Là où deux ou trois sont assemblés à mon nom, je suis là au milieu d'eux » (Matt. 18 : 20). Quand nous venons ensemble pour nous souvenir de lui dans la fraction du pain, nous éprouvons une grande joie en contemplant tout ce qu'il est et tout ce qu'il a fait. Lui-même se réjouit alors à notre sujet avec une profonde joie et des chants de triomphe. Au milieu de l'assemblée, Jésus entonne les chants de louange et de reconnaissance. Que nous puissions, remplis de joie, nous joindre à ces chants d'adoration, car Il en est bien digne ! (L. M. Grant).

            A deux reprises, l’Esprit de Dieu répète : « L’Éternel - le roi d’Israël, ton Dieu - est au milieu de toi » (v. 15, 17). C’est enfin le règne millénial de Christ ; mais son évocation n’éveille-t-elle pas dès à présent un écho dans le cœur de chaque racheté ?

            On a exprimé aussi ces pensées : La fille de Sion est d’abord exhortée à exulter, à se réjouir, à s’égayer à cause de la délivrance opérée par Dieu en sa faveur. Alors ces sentiments manifestés chez le résidu fidèle trouvent comme un écho dans le cœur du Roi : « Il se réjouira avec joie à ton sujet : il se reposera dans son amour, il s’égayera en toi avec chant de triomphe » (v. 17)/ Sion sera appelée : « Mon plaisir en elle, et ta terre : La mariée ; car le plaisir de l’Eternel est en toi, et ton pays sera marié. Car, comme un jeune homme épouse une vierge, tes fils t’épouseront, et de la joie que le fiancé a de sa fiancée, ton Dieu se réjouira de toi » (Es. 62 : 4-5). Sur un plan bien plus élevé, c’est la part des croyants de l’époque actuelle. Puissions-nous réaliser quelque chose de cette exultation, remplir chaque jour les corbeilles de nos cœurs des fruits du pays (voir Deut. 26) et ainsi ne pas paraître à vide devant sa face, mais avec des cœurs débordants de louange et d’adoration. N’arrive-t-il pas souvent que nos cultes se terminent sur la pensée de la venue du Seigneur pour prendre auprès de lui son Église ? Alors « il verra du fruit du travail de son âme, et sera satisfait » (Es. 53 : 11).


                        Toi-même tu verras ce que ton cœur réclame :
                        De ton œuvre à la croix le fruit mûr et parfait ;
                        Tu jouiras, Seigneur, du travail de ton âme,
                        Et ton amour divin en sera satisfait.


            Quelle ère glorieuse ce sera pour le Roi ! Et même ceux qui se lamentaient « à cause des assemblées solennelles » (v. 18) dont ils étaient privés (Ps. 42 : 3-4), seront à nouveau rassemblés. « Sur eux pesait l’opprobre » : leur « tristesse sera changée en joie » (Jean 16 : 20).
            Le bon Berger prend soin de ses brebis. Elles seront délivrées de tous ceux qui les ont affligées. Il sauvera celle qui boite et recueillera « celle qui était chassée » (v. 19 ; Mich. 4 : 6 ; Ezé. 34 : 11-16).
            Le propos divin s’accomplira. Il rassemblera leurs captifs devant leurs yeux et fera d’eux une louange et un ornement au milieu des peuples de la terre (v. 20), qui apprendront la bonté dont Dieu a usé envers Israël (Jér. 9 : 24 ; 33 : 9).
            Sur ce merveilleux tableau de communion, de joie et de triomphe, se clôt le livre de Sophonie. Il est le témoin de la restauration du peuple de Dieu, un peuple nouveau, sorti du sein de l’aurore (Ps. 110 : 3).


D'après « Sondez les Ecritures » (vol. 13)