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LE LIVRE DU PROPHÈTE SOPHONIE (2)


CHAPITRES 2 et 3 : 1-7 - Le malheur fondra sur tous
            Un appel à la repentance (v. 1-3)
            Le jugement des Philistins (v. 4-7)
            Le jugement de Moab et d’Ammon (v. 8-11)
            Le jugement des autres nations (v. 12-15)
            L’état moral de Juda, rendant la captivité inéluctable (3 : 1-7)
 

CHAPITRES 2 et 3 : 1-7 - Le malheur fondra sur tous

                        Un appel à la repentance (v. 1-3)

            Un appel insistant à se rassembler est adressé à Juda, la « nation sans honte ». Elle doit se repentir avant que ne vienne le jugement. Quand Joël prophétise, la menace était l’invasion par l’Assyrien ; Sophonie, lui, parle de Babylone. Mais ces deux prophètes ne présentaient qu’un avant-goût de ce que sera le jour de l’Éternel. Le peuple est appelé à se rassembler pour le jugement (3 : 8 ; Job 11 : 10 ; Apoc. 16 : 14, 16). Le mot est le même que celui que l’on emploie quand il s’agit de réunir du bois ou du foin pour le brûler. C’était rappeler que ses péchés, son incrédulité, lui enlevaient toute valeur pour Dieu (Ézé. 15 : 2-5). Il fallait se repentir « avant que le décret n’enfante » et qu’ils ne deviennent, du fait de « l’ardeur de la colère » divine, comme la balle emportée par le vent (Ps. 1 : 4 ; 35 : 5).
            Puis, l’Éternel s’adresse aux débonnaires, au résidu pieux du pays qui pratique la justice, qui agit selon la volonté de Dieu (Matt. 6 : 33). Cet appel – « Cherchez l’Éternel » – concerne les contemporains de Sophonie et ceux qui vivront à la fin des temps. La prétention ne convient jamais à des créatures déchues. Comment conviendrait-elle à un résidu suscité dans des jours d’apostasie ? La douceur et l’humilité plaisent à Dieu. Sophonie ajoute : « Peut-être serez-vous à couvert au jour de la colère de l’Éternel » (v. 3). L’injonction divine est plus directe encore sous la plume d’Ésaïe : « Viens, mon peuple, entre dans tes chambres et ferme tes portes sur toi ; cache-toi pour un petit moment, jusqu’à ce que l’indignation soit passée » (És. 26 : 20).
            Il ne faut pas chercher dans l’Ancien Testament la preuve que l’Église n’aura pas à traverser la grande tribulation. L’Église était un « mystère tenu caché de tout temps en Dieu », dont la révélation a été confiée à l’apôtre Paul. L’assurance de son enlèvement est donnée par les apôtres Paul et Jean aux Thessaloniciens (1 Thes. 4 : 13-18) et à l’église à Philadelphie (Apoc. 3 : 10). Le Seigneur viendra lui-même chercher les siens, et ils seront « gardés de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière ».


                        Le jugement des Philistins (v. 4-7)

            La Philistie doit être une des premières puissances détruites. Elle est une des images de la chrétienté apostate. Les Philistins – Égyptiens et Crétois d’origine – habitaient en Canaan, cherchant à s’emparer de tout le territoire, sans avoir reçu le moindre titre de propriété de la part de Dieu. Avec audace, ils donnèrent pourtant le nom de Palestine à tout le pays !
            Quatre des cités philistines sont mentionnées. Gath est omise parce qu’elle avait depuis longtemps perdu toute importance. Gaza sera « abandonnée » et Asklon sera une « désolation ». Asdod sera expulsée « en plein midi », à un moment inattendu, quand il fait le plus chaud, en pleine lumière : nul besoin d’attendre la nuit pour surprendre ses habitants. Ékron aussi sera « déracinée ». Les côtes, occupées par les Kéréthiens (peut-être les Crétois) seront laissées sans habitant.
            Le résidu de Juda est ensuite appelé à demeurer sur le territoire de ses ennemis. Mais il faudra d’abord qu’il se repente. Depuis qu’Israël a abandonné l’Éternel, il n’a plus vraiment possédé son pays et même, les Philistins ont souvent dominé sur lui. Cette prophétie concerne donc leur bénédiction finale. « L’Éternel, leur Dieu, les visitera, et rétablira (ou ramènera) leurs captifs » (v. 7 ; 3 : 20 ; voir aussi : Ps. 14 : 7 ; 126 :1 ; Deut. 30 : 3 ; Jér. 30 : 18 ; 32 : 44 ; 33 : 7, 26 ; Amos 9 : 14). Il est utile de consulter les autres oracles contre les Philistins (Amos 1 : 6-8 ; Es. 14 : 28-32 ; Jér. 47 ; Ézé. 25 : 15-17 ; Zach. 9 : 5-7).


                        Le jugement de Moab et d’Ammon (v. 8-11)

            Moab et Ammon sont souvent liés, étant tous deux descendants de Lot (Gen. 19 : 33-38). Dieu annonce leur destruction : « Voilà ce qu’ils auront pour leur orgueil (Jér. 48 : 29), car ils ont outragé » mon peuple (v. 10). L’Éternel sera terrible contre eux (Deut. 7 : 21). Moab sera comme Sodome, et Ammon comme Gomorrhe, « une désolation, à toujours ».
            Ils sont des figures de ceux qui, ayant « le nom de vivre », sont morts. Ils disent faire partie de la famille de Dieu, mais ils ne sont jamais nés de nouveau ; le résidu du peuple d’Israël les pillera. Ils seront son héritage. L’accomplissement de ces prophéties est encore à venir.


                        Le jugement des autres nations (v. 12-15)

            L’Éthiopie et l’Assyrie seront jointes pour subir le même jugement. Ninive est la ville principale de l’Assyrie (v. 12-15). Ces deux nations sont une figure de l’homme dans ses ténèbres morales, totalement inconscient d’en être là et incapable de changer de vie. Un Éthiopien ne peut changer sa peau (Jér. 13 : 23).
            Dieu déclare qu’il va détruire l’Assyrie. Cette prophétie concerne le pays, tel qu’il existait alors, mais aussi tel qu’il sera à la fin des temps. Quand Sophonie écrivait, l’arrogante Ninive n’était pas encore détruite (v. 13), comme l’annonçait la prophétie de Nahum. Elle le sera peu après, en 612 avant J.-C. Sa devise, expression de son égoïsme insensé – « Moi, et à part moi, nulle autre » (v. 15) – était aussi celle de Babylone (És. 47 : 8).
            Au sujet de cette expression - « Moi, et à part moi, nulle autre » -, on a écrit : Cette orgueilleuse cité de Ninive était mentionnée déjà en Genèse 10 : 12 et avait été pendant des siècles la capitale de la plus puissante des nations d’alors. Sophonie est appelé à prononcer son jugement : « Il détruira l’Assyrie, et il changera Ninive en désolation » (v. 13). De fait, depuis sa destruction par les Babyloniens jusqu’à nos jours, cette ville a été une ruine perpétuelle et elle ne sera jamais reconstruite, tandis que l’Assyrie réapparaîtra dans les temps de la fin. Après les jugements apocalyptiques, elle sera même avec Israël et l’Égypte « une bénédiction au milieu de la terre » (És. 19 : 24). De telles pensées orgueilleuses ne se trouvent-elles pas trop souvent sinon sur nos lèvres, du moins dans nos cœurs ? L’expression « il n’y en a point comme nous » n’est-elle pas devenue proverbiale aujourd’hui ? Apprenons à juger bien vite de semblables propos. Une telle appellation ne saurait être revendiquée, à juste titre, que par l’Homme parfait, débonnaire et humble de cœur : « Moi, je suis l’Éternel, et il n’y en a point d’autre ; il n’y a point de Dieu si ce n’est moi » (És. 45 : 5 ; voir aussi 45 : 18 et 46 : 9).

            Ninive « s’égayait et habitait en sécurité », mais ne devait pas tarder à succomber sous l’assaut concerté des Babyloniens et des Mèdes. Elle deviendrait inhabitée, hantée par des animaux sauvages (Le pélican était un oiseau impur, vivant habituellement dans la solitude : Ps. 102 : 6 ; És. 34 : 11). Tout ce qui est organisation politique ou économique – symbolisé par les grandes cités orgueilleuses de ce monde – connaîtra le même sort final que Ninive, la grande ville. L’annonce de cette juste rétribution du mal doit ouvrir nos yeux sur le caractère du monde, et nous devons nous en séparer plus nettement (2 Pier. 3 :10-12). N’oublions jamais que le but de Dieu n’est pas d’anéantir, mais de faire disparaître le mal et de substituer la paix à l’agitation.


                        L’état moral de Juda, rendant la captivité inéluctable (3 : 1-7)

            Cette ville rebelle, corrompue, oppressive, dont parle le prophète, c’est Jérusalem ! Après avoir châtié les nations, la main de l’Éternel s’étendra sur sa propre ville, sur celle qu’il a le plus hautement privilégiée. Ce qu’il y découvre lui déplaît intensément. Quatre reproches suivent. Ils pourraient, hélas, être adressés aussi aux enfants de Dieu, quand ils négligent comme ici :
                  – soit la Parole : « Elle n’écoute pas la voix » ; « elle ne reçoit pas l’instruction » (Ps. 2 : 10) ;
                  – soit la prière : « Elle ne se confie pas en l’Éternel » ; « elle ne s’approche pas de son Dieu » (Jér. 5 : 3).

            L’instruction ou la correction occupent une place importante dans les voies de Dieu, lorsque son peuple s’égare. En Apocalypse 2 et 3, cinq assemblées sur sept reçoivent une parole de réprobation. Quelle grâce que Dieu soit toujours disposé à redresser son peuple quand cela s’avère nécessaire ! Ici, l’Éternel déclare : « Crains-moi seulement, reçois l’instruction » (v. 7). Exhortation dont il nous faut sentir toute l’importance.
            Mais Jérusalem n’était nullement disposée à recevoir la répréhension. Son infidélité envers Dieu avait permis à la cruauté, à la perfidie et à la violence de se développer, et même de dominer au milieu d’elle. Les princes, les juges, les prophètes et les sacrificateurs rivalisaient de méchanceté et d’orgueil. Ses prophètes étaient des vantards, ses sacrificateurs profanaient le saint lieu. Établis par Dieu, ils avaient tous failli à leur responsabilité.
            Dans sa sainteté, « l’Éternel juste est au milieu d’elle », en dépit de l’iniquité de Juda. Et Dieu « ne commet pas d’iniquité ». « Chaque matin, il met en lumière son juste jugement ; il ne fait pas défaut » (v. 5). Mais les iniques n’écoutent pas ; ils ne connaissent même pas la honte. Combien tout ceci rappelle l’état moral de notre époque !
            Une fois encore, l’Éternel s’adresse aux habitants de sa ville. Il leur rappelle comment il a retranché les nations et ravagé leurs villes, désormais désertes. Mais eux se lèvent de bonne heure pour commettre avec empressement toutes leurs mauvaises actions (v. 7). Terrible attitude qui rappelle celle du méchant : « Toi qui hais la correction, et qui as jeté mes paroles derrière toi » (Ps. 50 : 17).


D'après « Sondez les Ecritures » (vol. 13)


A suivre