bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

Personne ne vous ôte votre joie


Joie d’un nouveau converti
Joie du croyant, joie complète
Joie perdue et joie retrouvée
Pour que la joie demeure
Joie même dans les circonstances douloureuses
Pour éviter le déclin de la joie
Joie communiquée
 

Joie d’un nouveau converti

            Dieu ordonne soudain à Philippe, un serviteur obéissant, sans lui donner d’explication, de se rendre sur un chemin désert, qui descend de Jérusalem à Gaza. Il savait qu’un eunuque, puissant à la cour de Candace, la reine des Éthiopiens, allait justement passer là (Act. 8 : 27-28). Dieu savait aussi que cet homme était déçu dans son attente. Venu de loin, il n’avait pas trouvé à Jérusalem, un des grands centres religieux de son époque, de quoi satisfaire les besoins profonds de son âme. C’était impossible, puisque le peuple d’Israël avait rejeté le Fils de Dieu, le « Seigneur de gloire » (1 Cor. 2 : 8).
            Cet homme ne perd pas son temps, il est absorbé par sa lecture du prophète Ésaïe, et il est justement parvenu à cette portion du livre qui décrit, de façon saisissante, les souffrances et la mort du Seigneur Jésus (És. 53 : 7-8). Alors « l’Esprit dit à Philippe : Approche-toi de ce char et rejoins-le » (Act. 8 : 29). L’évangéliste accourt et il entend l’eunuque lire à haute voix. Philippe lui demande : « Comprends-tu ce que tu lis ? » (v. 30). L’eunuque, avec simplicité, confesse son ignorance : « Comment donc le pourrais-je, si personne ne me guide ? » (v. 31). Les pensées de Dieu sont « très profondes » (Ps. 92 : 5) ! Il invite l’évangéliste à monter dans son char et à s’y asseoir avec lui. Alors « Philippe... commençant par cette Écriture, lui annonça Jésus » (v. 35). L’Éthiopien écoute avidement l’enseignement de la Parole de Dieu : le Saint Esprit s’adresse à sa conscience et à son cœur (Jean 16 : 8). Il accepte par la foi la bonne nouvelle du salut en Christ et devient un enfant nouveau-né dans la famille de Dieu. Il demande à être baptisé (v. 36-38).
            Quel est le sentiment qui remplit le cœur de cet homme, au début de sa course chrétienne ? Une joie profonde et sainte, jusqu’alors inconnue. Tout sur son chemin rayonne, Jésus conduit ses pas et ses regards se tournent désormais vers les choses d’en haut. L’instrument dont Dieu s’est servi pour sa conversion est enlevé par l’Esprit, et il va poursuivre son service ailleurs (v. 40). Mais la disparition soudaine et inattendue de celui qui l’avait enseigné, ne trouble pas cet homme. Désormais il s’appuie sur Christ seul, ce qui sera pleinement suffisant. Le jeune converti semble avoir à peine remarqué que le serviteur de Dieu n’est plus à ses côtés ! Il est simplement écrit qu’il continua son chemin tout joyeux, pour devenir, on aime à le penser, un agent de la grâce pouvant répandre à son tour l’évangile dans son lointain pays.


Joie du croyant, joie complète

            La conversion n’est pas liée à l’observance de certaines formes religieuses, à un contact avec certaines personnes ou à des circonstances particulièrement favorables. C'est toujours le mystérieux travail de la merveilleuse grâce de Dieu (1 Tim. 1 : 16) ! Sauvé, un nouveau converti se réjouit dans le Seigneur. Il peut s'écrier, faisant siennes les paroles du cantique :

                        Je la connais, cette joie excellente
                        
Que ton Esprit, Jésus, met dans un cœur ;
                        
Je suis heureux, oui, mon âme est contente,
                        
Puisque je sais qu’en Toi j’ai mon Sauveur.

            Le croyant goûte une joie inaltérable, indépendante des circonstances. La Parole mentionne cette joie aussitôt après l’amour, comme un des grains exquis du fruit produit par le Saint Esprit dans un racheté (Gal. 5 : 22). Désormais, pour celui qui est en Christ, « toutes choses sont faites nouvelles » (2 Cor. 5 : 17). Sa joie est liée pour l’éternité, à la vie reçue du Seigneur qui a triomphé de la mort.
            Cette joie a rempli les disciples quand ils ont vu le Seigneur après sa résurrection (Jean 16 : 22). Et, depuis son élévation dans la gloire, le croyant se réjouit en Le contemplant par la foi, attendant sa venue. Même si le figuier ne fleurit plus, s’il n’y a pas de produit dans les vignes, le racheté peut toujours s’écrier : « Mais moi, je me réjouirai en l’Éternel, je m’égayerai dans le Dieu de mon salut » (Hab. 3 : 17-18)
            Avant d’aller à la Croix, le Seigneur exhorte les siens à demeurer dans son amour et à garder ses commandements (Jean 15 : 10). Rien n’a jamais pu interrompre sa communion de Fils obéissant avec son Père durant tout son ministère ici-bas. Même à l’heure de son sacrifice, sa joie était accomplie, complète.


Joie perdue et joie retrouvée

            Pour connaître une communion heureuse avec le Seigneur, le racheté doit rester dans le chemin de l'obéissance à Sa volonté. « Je vous ai dit cela afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète » (Jean 15 : 11). Sinon nous serons des chrétiens affaiblis, malades. Quand le Seigneur se joint aux deux disciples qui s’éloignaient du lieu de la bénédiction, quelle est sa première interrogation ? « Quels sont ces propos que vous échangez en marchant ? Et vous êtes tristes ! » (Luc 24 : 17). Pourtant, ils étaient occupés de Lui : sa mort les laissait désemparés. Ils croyaient toutes leurs espérances anéanties (v. 21). Une profonde mélancolie avait envahi leurs cœurs. Ils avaient oublié toutes les choses que les prophètes avaient dites ! Aussi étaient-ils devenus « sans intelligence et lents de coeur à croire » (v. 25).
            Ils viennent de quitter le cercle des disciples, sans attacher une réelle importance aux paroles des femmes. Ces dernières, pourtant, s’étaient rendues de grand matin au sépulcre et elles étaient revenues dire aux disciples que le corps de Jésus ne s’y trouvait plus : le sépulcre était vide ! Elles leur avaient aussi parlé d’une vision d’anges, qui avaient dit qu'il était vivant ! (v. 22-23). Mais ce témoignage si important avait simplement « fortement étonné » ces disciples et ne les avait pas dissuadés de prendre le chemin d’Emmaüs !
            Alors, avec quelle patience et quel amour, le Seigneur, qu'ils n'ont pas reconnu, leur explique dans toutes les Ecritures, les choses qui Le concernent. Il fait ainsi brûler leurs cœurs, en les occupant et de sa Personne adorable et de son œuvre. Il faut reconnaître que souvent nous avons fait cette triste expérience que sans Jésus, notre ciel est voilé, que tout soudain devient obscur sur notre sentier. Il n’y a pas de vraie joie possible pour le racheté, s’il ne jouit pas de Celui que la Parole présente dans la splendeur de tout son Être. Saisis par toutes ces révélations, ces deux disciples Le pressent, disant : « Reste avec nous, car le soir approche et le jour a baissé » (v. 29). Avec quelle joie dans son cœur, Jésus entre dans leur foyer et se fait connaître à euxà table, dans la fraction du pain. Puis Il devient invisible, mais eux, « se levant à l'heure même » (v. 33), retournent en hâte à Jérusalem. Là, remplis d’une grande joie, au milieu de Ses disciples, ils vont Le revoir et L’adorer. Ils L’entendront dire à tous les siens : « Paix à vous» ! (Jean 20 : 19).


Pour que la joie demeure

            L’apôtre Paul encourage les jeunes croyants de Thessalonique, qui traversaient des épreuves, à cause de la fidélité de leur témoignage (1 Thes. 1 : 8) : « Réjouissez-vous toujours ; priez sans cesse ; en toutes choses rendez grâces, car telle est la volonté de Dieu dans le Christ Jésus à votre égard » (1 Thes. 5 : 16-18). Il y a un lien plus intime entre ces trois aspects de notre vie chrétienne que nous ne le croyons généralement. « La joie grandit toujours en proportion de la prière et des actions de grâce » (J-N. Darby).
            Peut-être pensons-nous : mais comment l’apôtre ose-t-il dire : toujours ? La joie peut-elle se commander ? Peut-on choisir d’avoir tel ou tel sentiment ? Certainement pas ! Mais l’apôtre rappelle à chacun des rachetés qu’il est pour l’éternité lié à Christ, qui est la source intarissable de notre joie. Restons avec soin près de cette Source, elle est la seule qui ne trompe pas - avec le prophète, nous en ferons l’expérience bénie (Jér. 15 : 18) ! Bien-aimés, pour que notre joie demeure, il faut s’abreuver constamment à ces eaux vives (Jean 4 : 14). Veillons à ne jamais nous écarter de Lui (Cant. 5 : 1-2 ; Héb. 2 : 1). Ne cherchons pas à étancher notre soif ailleurs. On ne trouve dans ce monde que des citernes crevassées, qui ne retiennent pas l’eau (Jér. 2 : 13).
            Salomon, qui pouvait disposer de tout ce qu’un homme peut désirer, fait cette expérience. Il cherche à éprouver son cœur par la joie. Il s’adonne sans aucune retenue à tous les « vains bonheurs de ce monde infidèle » ! (Ecc. 2 : 1-3). Il doit, là aussi, conclure : « Voici, tout était vanité et poursuite du vent, et il n’y en avait aucun profit sous le soleil » (Ecc. 2 : 10-12). « Même dans le rire le cœur est triste ; et la fin de la joie, c’est le chagrin » (Prov. 14 : 13). Il en est bien ainsi « sous le soleil ». « Mais Christ est ma joie, et dans le chemin de sa volonté, je trouve la jouissance de son amour. Je découvre en Lui une source de joie profonde et ineffable. Lui-même est mon trésor » (J-N. Darby).
            Dans l’évangile de Jean, les disciples n’avaient plus de joie parce que Jésus leur annonçait qu’Il allait partir. Mais l’Homme de douleurs, qui avait pleuré avec eux au tombeau de Lazare, promet de leur envoyer le Consolateur (Jean 16 : 7). Ils Le reverront et ils seront remplis de cette joie que personne ne peut leur ôter (v. 22).


Joie même dans les circonstances douloureuses

            Même un enfant de Dieu peut faire l’expérience douloureuse décrite dans le livre des Psaumes : « Ils errèrent dans le désert, dans un lieu solitaire ; ils ne trouvèrent pas de ville pour y habiter ; ils étaient affamés et altérés, leur âme défaillait en eux » (Ps. 107 : 4-5). C’est premièrement l’expérience des fils d’Israël qui est décrite, eux qui peu de temps auparavant avaient pourtant chanté le cantique de la délivrance de tous leurs ennemis, à la gloire de Celui qui avait fait « des profondeurs de la mer un chemin pour le passage des rachetés » (És. 51 : 10). Ils connaissaient maintenant des circonstances pénibles et décevantes, si bien dépeintes dans ces eaux de Mara. Elles peuvent aussi être notre part (Ex. 15 : 22-26). S’il en est ainsi, le racheté éprouve un besoin impérieux d’être à nouveau rempli de la joie, connue dans le passé, et qui lui fait brusquement défaut.
            Quelle est dans de telles circonstances la ressource inépuisable ? « Alors ils crièrent à l’Éternel dans leur détresse, et il les délivra de leurs angoisses. Il les conduisit dans un chemin droit, pour aller dans une ville habitable » (Ps. 107 : 6-7). Ils peuvent alors « célébrer l’Éternel pour sa bonté, et pour ses merveilles envers les fils des hommes ! Car il a rassasié l’âme altérée, et il a rempli de biens l’âme affamée » (Ps. 107 : 8-9). Il est en droit de toujours recevoir nos actions de grâce, nous qui savons jusqu’où va son amour.
            Paul, pourtant retenu en captivité dans une sinistre prison, était heureux. Il se réjouissait toujours dans le Seigneur et ceux qui entraient en contact avec lui, pouvaient s’en rendre compte immédiatement. « Bientôt, tu vas me persuader de devenir chrétien ! », dira le roi Agrippa. Paul lui rend ce témoignage : « Plaise à Dieu que, tôt ou tard, non seulement toi, mais aussi tous ceux qui m’entendent aujourd’hui, vous deveniez tels que je suis, à part ces liens » ! (Act. 26 : 29).


Pour éviter le déclin de la joie

            L’apôtre Paul dira ailleurs : « J’ai appris à être content dans les situations où je me trouve... Je peux tout en Celui qui me fortifie » (Phil. 4 : 11-13).
            La joie ne satisfait pas, elle ne nourrit pas notre âme, c’est le Seigneur seul qui est notre nourriture (Jean 6 : 51). Comment pouvons-nous apprendre à Le connaître mieux ? Dans la Parole de Dieu ; elle parle constamment de Lui.
            Ne négligeons pas la lecture (1 Tim. 4 : 13). Si c’est le cas, comment espérer que nos pensées soient gardées dans le Christ Jésus (Phil. 4 : 8-9) ? Si nous cherchons, dans l’obéissance à l’exhortation du Seigneur, à sonder les Écritures, qui rendent témoignage de Lui (Jean 5 : 39), Satan cherchera à nous décourager ou à nous distraire par toutes sortes de moyens. Il faut arrêter dans son coeur de ne pas se laisser séduire par les « mets délicats du roi » (Dan. 12 : 8) et entraîner dans les délices, si passagers, du péché.
            Demandons sans cesse tout le secours d’en Haut. L’apôtre, qui regardait tant de choses, recherchées par le monde, comme des ordures, écrit : « Je fais une chose » - une seule ! (Phil. 3 : 7-8, 13).
            Le péché, sous toutes ses formes, parfois trompeuses, prive notre âme de cette communion indispensable avec Christ. Le Saint Esprit nous le fait ressentir (Ps. 32 : 4). Il faut alors, comme David repentant, confesser ses fautes (v. 5 ; Ps. 51 : 3), comprendre que Dieu veut la vérité dans l’homme intérieur (v. 6) et Le supplier qu’Il nous aide à retrouver la sainteté et la joie de notre salut (v. 8-12).
            Se soumettre à la volonté de Dieu, être « satisfaits de ce que nous avons présentement » (Héb. 13 : 5) nous rend capables de résister au diable, qui est alors contraint de s’enfuir (Jac. 4 : 7). Si, par contre, nous laissons des convoitises se développer en secret, il est prêt à présenter ce dont notre chair voudrait inlassablement se nourrir.
            Il faut aussi ne pas oublier que « celui qui agit d’une main lâche, devient pauvre », mais que la « main des diligents enrichit » (Prov. 10 : 4). Pour un enfant de Dieu, il s’agit de la recherche des biens  célestes, « meilleurs et permanents » (Héb. 10 : 34). Jérémie rend ce témoignage : « Tes paroles se sont-elles trouvées, je les ai mangées ; et tes paroles ont été pour moi l’allégresse et la joie de mon cœur » (Jér. 15 : 16 ; Ps. 119 : 162).
            Alors qu’ils sont en détention, Paul et Silas, le dos lacéré par le fouet des geôliers et les pieds fixés sûrement dans le bois, chantent les louanges de Dieu et les prisonniers les écoutent (Act. 16 : 22-24). D’où leur vient une telle paix dans la souffrance ? Ils sont constamment nourris de Christ. Quand nous avons à connaître des circonstances difficiles, si notre paix et notre joie sont inchangées, elles seront un puissant témoignage rendu à ceux qui nous entourent. Au témoignage fidèle de ses serviteurs, Paul et Silas, Dieu répond en les délivrant de leurs liens. Libres, mais conduits par le Seigneur, ils restent là. Devenu tout tremblant, le geôlier était prêt à s’ôter la vie, pensant que les prisonniers s’étaient enfuis. Rassuré sur ce point, il s’écrie : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? ». La réponse, merveilleusement simple, s’adresse à toute âme angoissée : « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé » (v. 30). La joie gagne à son tour toute la famille de cet homme.


Joie communiquée

            Si le Seigneur met de « la joie dans mon cœur » (Ps. 4 : 7), l’entourage ne tarde pas à être désireux de la partager. « De quel côté ton bien-aimé s’est-il tourné ? Et nous le chercherons avec toi » (Cant. 6 : 1). Ainsi s’expriment les filles de Jérusalem, après avoir entendu la Sulamithe décrire, avec les accents de son amour fervent, la beauté de son bien-aimé. Un témoignage sincère portera toujours du fruit ! C’est un privilège pour chaque chrétien de connaître, mais aussi de faire partager sa joie. Ne gardons pas ce trésor pour nous-mêmes. Sa face est toujours un « rassasiement de joie » (Ps. 16 : 11). Peu importe notre âge spirituel !
            En écrivant à ceux qui avaient été dispersés par des persécutions, l’apôtre Pierre leur dit : « Jésus Christ, lui que, sans l’avoir vu, vous aimez ; et croyant en Lui, bien que maintenant vous ne le voyiez pas, vous vous réjouissez d’une joie ineffable et glorieuse» (1 Pier. 1 : 8 ; Rom. 15 : 13).
            Même dans les jours d’épreuve (Jac. 1 : 2-3), il ne faut jamais oublier que la joie de l’Eternel est notre force (Néh. 8 : 10). Le Résidu, remonté à Jérusalem après la captivité à Babylone, était méprisé et persécuté par ses ennemis, mais au moment de la dédicace de la muraille, « Dieu les avait réjouis d’une grande joie ; et les femmes aussi et les enfants se réjouirent ; et la joie de Jérusalem s’entendait au loin » (Néh. 12 : 43).

                        Que ne puis-je, ô mon Dieu, Dieu de ma délivrance,
                        
Remplir de ta louange et la terre et les cieux,
                        
Les prendre pour témoins de ma reconnaissance,
                        
Et dire au monde entier combien je suis heureux !



Ph. Laügt