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LA MARCHE DU SEIGNEUR JÉSUS – ÉVANGILE DE JEAN (6)
 

Lecture : Jean 20 : 1-18, 19-29 ; 21 : 1-3


Jésus ressuscité vient à la rencontre de Marie de Magdala (Jean 20 : 1-8)
Jésus au milieu de ses disciples, le premier jour de la semaine (Jean 20 : 19-29)
Jésus apparaît à sept disciples en Galilée (Jean 21 : 1-14)
 

            Ce chapitre 20 présente le premier des « premiers jours de la semaine ». C’est un nouveau commencement ; ce qui nous est présenté, c’est la chambre haute et il n’est plus question du temple. Les disciples avaient encore besoin d’être instruits ; ils étaient des Juifs très pieux, soucieux des traditions juives. Mais ici tout est nouveau. Marie de Magdala représente le résidu (le reste fidèle) avec Jésus sur la terre, à qui succédera l’assemblée.
            À partir de maintenant, Israël est laissé de côté, l’œuvre de Dieu se fera dans l’assemblée. Israël a failli et est rejeté pour un temps. Tout ce qui avait été confié à Israël  - « l’adoption, la gloire, les alliances, le don de la Loi, le service divin et les promesses... » (Rom. 9 : 4) - est mis de côté jusqu’au temps où « ils regarderont vers moi, Celui qu’ils ont percé, et se lamenteront sur lui » (Zach.12 : 10). Alors Dieu reprendra ses relations avec son peuple. Aujourd’hui, Israël, le peuple terrestre, a fait place au peuple céleste, « l’assemblée, qui est son corps, la plénitude de Celui qui remplit tout en tous » (Eph.1 : 23). Quand le Seigneur est venu sur la terre, tout ce qui est de Dieu était concentré en Lui, le vrai Israël. Maintenant, Il est remonté au ciel et tous ces caractères sur la terre ne peuvent se trouver que dans l’Assemblée et ce n’est qu’après l’enlèvement de l’Église que « ce qui est de Dieu », son témoignage, sera retrouvé dans Israël (le résidu). La ruine ne concerne que ce qui est de nous, mais tout ce qui est de Dieu et qui a été opéré par Lui sera conservé dans un résidu.


Jésus ressuscité vient à la rencontre de Marie de Magdala (Jean 20 : 1-8)

            Marie ne serait pas venue au tombeau, si elle avait compris que le Seigneur était ressuscité. Mais elle était marquée par l’affection pour Christ : être là où est Christ. Venue tôt le matin au tombeau et voyant la pierre roulée, elle court apporter un message à Pierre et à Jean – eux non plus n’étaient pas très instruits à cette époque. Ils viennent, voient et… rentrent à la maison. Marie reste : « On a enlevé mon Seigneur » (v. 13). Elle pleure et trouve l’aide du ciel : deux anges qui lui parlent. Nous avons à apprendre cette leçon de la constance dans les affections, qui caractérise Marie et lui fait rencontrer Jésus. « Ne me touche pas », lui dit-Il (v. 17a). Elle voulait avoir des contacts avec Lui dans ce monde, mais le Seigneur veut lui montrer un monde tout nouveau.
            Jésus transmet ce message à Marie : « Je monte vers mon Père et votre Père » (v. 17b). Elle devait le porter aux disciples. Elle devient un grand exemple à tous les frères, et en particulier à ceux qui parlent en public. Combien il serait merveilleux si, chaque fois qu’un frère parle, il pouvait être dit de lui qu’il « a vu le Seigneur et qu’Il lui a dit cela » (v. 18). Le ministère de la Parole ne consiste pas à présenter de beaux discours, mais à présenter la pensée de Dieu. Les prophètes de l’Ancien Testament commençaient habituellement leurs discours par : « Ainsi dit l’Éternel » et aujourd’hui tout ministre de la Parole devrait pouvoir dire : J’ai vu Jésus, et Il m’a dit… - Marie n’embellit pas ce que Jésus lui a dit ; elle le répète tel quel. Remarquons encore que Jésus ne dit pas : Je monte vers notre Père et notre Dieu ; il y aura toujours, malgré notre union avec Christ, une distance qui nous sépare de Lui. Il y a eu, entre les fils d’Israël et l’arche entrant dans le Jourdain, une distance de la mesure d’environ 2 000 coudées (Jos. 3 : 4).


Jésus au milieu de ses disciples, le premier jour de la semaine (Jean 20 : 19-29)

            Le Seigneur se déplace, en premier lieu - « Jésus vint … » (v. 19) - pour prendre contact avec le résidu d’Israël à qui l’Assemblée va succéder. On trouve dans ce verset les conditions même qui devraient être vues dans un rassemblement chrétien. C’est ici le premier rassemblement sur le terrain de la résurrection. L’Assemblée ne sera formée qu’après que Christ sera remonté au ciel. Le rassemblement chrétien était « caché » dans les conseils de Dieu ; il est sans aucune relation avec Israël – c’est la raison pour laquelle les portes sont fermées « par crainte des Juifs », fermées à toute influence religieuse, même au judaïsme qui est pourtant le système religieux le plus parfait, donné par Dieu, ordonné par le moyen des anges et transmis par la main d’un médiateur (Moïse) (voir Gal 3 : 19 ; Héb. 2 : 2). Quand de telles conditions existent, le Seigneur est prêt à venir : Il « vint et se tint au milieu d’eux ». Il ne vient pas comme un hôte, mais comme un maître. Lui seul parle (v.19-23). Réunis là, dans la chambre haute, gardés de toute influence religieuse, les disciples n’entendent que Lui. Et de quoi va-t-Il leur parler ? D’abord de Lui-même en leur montrant ses mains et son côté (v. 20) ; puis du Père : « le Père m’a envoyé » (v. 20) ; ensuite, de l’Esprit Saint (v. 22). C’est un vocabulaire très restrictif qu’Il utilise, mais il suffit pour nous occuper. Nous avons souvent un vocabulaire en rapport avec nos problèmes et nos circonstances, mais dans l’éternité ces choses n’existeront plus et le vocabulaire de Jésus nous occupera à l’exclusion de tout autre. Cette réunion est ici comme un avant-goût du ciel et nous pouvons déjà en goûter les fruits, comme les éclaireurs qui avaient apporté la grappe d’Eshcol au désert (Nom. 13 : 24-25). Nombreux sont les chrétiens qui désirent s’occuper de beaucoup de choses qu’ils estiment bonnes : œuvres de charité, améliorations des conditions sociales et politiques. On oublie que, dans le ciel, il n’y aura que la présence de Dieu, de Jésus, du Saint Esprit et des rachetés.
            Le Seigneur « souffla en eux » (v. 22). Quand ils devront marcher ici-bas, ils devront être marqués par l’Esprit de Christ, de ce qui se trouve en Christ, qui sort de Lui. En Jean 1 : 16, il est écrit : « De sa plénitude, … nous tous nous avons reçu et grâce sur grâce ». Tout est en abondance, comme une vague suit l’autre. Au chapitre 19, Jean nous rapporte ce qu’il a vu sortir du corps mort du Christ et de son côté percé : du sang et de l’eau (v. 34). Le sang de Christ répond à toutes les exigences judiciaires de Dieu à l’égard du péché, et l’eau à toutes les exigences concernant notre état moral. Ici, au verset 22, le souffle qui sort de Christ est ce qui le marque personnellement ; l’Esprit comme Personne divine ne leur sera donné que le jour de la Pentecôte (Act. 2). Ce passage de Jean est à rapprocher de Genèse 2 : 7 : « Et l’Éternel Dieu… souffla dans ses narines une respiration de vie, et l’homme devint une âme vivante ». Ce souffle donne la vie. Jésus, dernier Adam, est vu ici en contraste avec le premier. « Le premier homme, Adam, devint une âme vivante, le dernier Adam, un esprit vivifiant » (1 Cor.15 : 45). Il confère aux disciples un nouveau type de vie. Personne en Israël ne fut jamais l’habitation de l’Esprit. L’Esprit de l’Éternel saisit Samson à plusieurs reprises (Juges 14 : 6, 19 ; 15 : 14), mais n’habita jamais en lui. De même pour les prophètes. Le christianisme est quelque chose d’entièrement différent. L’Esprit n’est pas venu dans le monde, mais dans l’Assemblée et dans le croyant individuellement (1 Cor. 3 : 16-17 ; 6 : 19). C’est la grande différence entre Israël et l’Assemblée ; cette dernière a été formée à la Pentecôte par la descente du Saint Esprit ; son origine est donc du ciel. Israël est l’objet de prophéties, mais l’Assemblée n’a aucun lien avec la prophétie, qui concerne la terre.
            Nous apprenons que Thomas n’était pas présent avec les disciples le jour de la résurrection (v. 24). Si nous ne venons pas à la réunion, nous perdons toujours beaucoup. Il a perdu une occasion qu’il ne retrouvera jamais – voir le Seigneur au jour de sa résurrection. Il était le seul absent et il a dû le regretter pendant toute sa vie.
            Cette scène (v. 24-29) a aussi une portée prophétique. Si Marie représente le résidu Juif fidèle pendant les jours de la chair du Seigneur, ceux qui sont rassemblés dans la chambre haute représentent l’assemblée ; Thomas symbolise ici le résidu dans un jour à venir, quand Jésus descendra sur la montagne des Oliviers (Act.1 : 11 ; Zach. 14 : 4).
            Il y a encore une question à nous poser. Pourquoi, dans l’évangile de Luc, Jésus montre-t-Il à ses disciples ses mains et ses pieds (24 : 39) et, dans l’évangile de Jean, ses mains et son côté ? Luc nous présente le Seigneur descendu du ciel pour servir les hommes avec la grâce qu’Il a amenée d’en haut. Ses pieds marchent pour apporter, ses mains dispensent la grâce en tout lieu. Mais Jean parle du « côté ». Genèse 2 aussi parle de ce qui a été pris (est sorti) du côté d’Adam, qui est l’ombre (figure) de Celui qui devait venir (Rom. 5 : 14). L’épouse de Christ devait entièrement sortir de Lui afin d’être pour Lui une compagne adaptée, une aide parfaite, le rayonnement des perfections et de la gloire de Christ.

            D’autres types de l’Église apparaissent dans la Genèse :
                    - Rebecca a dit avec résolution à sa famille qui voulait la retenir quelques jours avant son départ vers Isaac : « J’irai » (Gen. 24 : 58) - elle était pour lui, dès le chapitre 22, il est fait mention d’elle et de sa généalogie (v. 23).
                    - Asnath, en Genèse 41, est associée à Joseph dans les jours de sa gloire (le millénium). Elle est avec lui et partage tout avec lui.

            En mentionnant le côté percé de Jésus, Jean veut nous rappeler le prix de l’Assemblée – elle est de Christ. « Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d’un » (Héb. 2 : 11). En voyant le Seigneur au deuxième « premier jour de la semaine », Thomas dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (v. 29). Il y a peu de passages dans cet évangile où Jésus est appelé Dieu. Nathanaël l’appelle au chapitre 1 « Fils de Dieu … le roi d’Israël » (v. 49), Pierre au chapitre 6 « le Saint de Dieu » (v. 69). C’est peut-être la raison pour laquelle ces trois disciples sont cités au début de Jean 21 : les trois ont fait une confession de qui est Christ.


Jésus apparaît à sept disciples en Galilée (Jean 21 : 1-14)

            L’évangile de Jean se termine avec le chapitre 20 ; cela est indiqué au verset 31. De même, l’Apocalypse se termine au chapitre 21 (v. 8), après la section décrivant l’état éternel. Mais dans les deux cas, Jean revient sur la description du Millénium. Dans l’Apocalypse, c’est la description de l’Église à cette époque et dans Jean les conditions existantes dans le Millénium.
            Au début du chapitre 21 de Jean, nous trouvons les disciples désappointés ; ils pensaient régner avec Christ sur la terre ! Alors ils veulent prendre eux-mêmes leurs affaires en main et retournent à leurs occupations anciennes de pêcheurs. Les Corinthiens aussi voulaient régner (1 Cor. 4 : 8), mais l’heure pour cela n’était pas venue. Christ veut nous occuper d’autre chose. Il avait appelé Pierre pour être un pêcheur d’hommes, mais après trois ans et demi, il n’avait pas encore compris. Le Seigneur veut parfois changer notre occupation : de Pierre, faire un pêcheur d’hommes, du docteur de la Loi, un « prochain » (Luc 10 : 25). Nous avons en Jean 21 une figure du résidu dans un jour à venir. Le Seigneur se tient au bord de la mer et les disciples ne le reconnaissent pas ; il faut pour cela le discernement spirituel de Jean. Eux voulaient pêcher pour eux-mêmes, mais il y avait déjà, sur le bord de la mer, du feu, du poisson, du pain. Le Seigneur n’avait pas besoin de leurs poissons. Cent cinquante-trois gros poissons, acquis parmi les nations (la mer) : quelle pêche ! Mais en Actes 2, Pierre « prend » trois mille âmes. Les cent cinquante-trois correspondent aux nations venant à Christ pendant le Millénium.
            A la fin du chapitre, nous lisons : « C’est ce disciple (Jean) qui rend témoignage de tout cela » (v. 24). Jean parle de lui-même comme d’un disciple, jamais comme d’un apôtre. Dans sa première épître, il s’adresse à des enfants, dont il est le père, dans la deuxième et la troisième il se nomme « l’ancien » et dans l’Apocalypse, « votre frère et qui ai part avec vous à la tribulation » (1 : 9). Jean voit des choses que Paul n’a pas vues : la ruine complète, l’apostasie de la chrétienté. Au temps de Paul les choses n’avaient pas encore atteint ce développement ; il dit : « Je sais qu’après mon départ il entrera parmi vous des loups redoutables… » (Act. 20 : 29-30). Jean a eu toute la vision de l’histoire de l’Église depuis la hauteur des vérités communiquées à Éphèse jusqu’à la ruine de Laodicée. Nous ne reviendrons jamais à la gloire de l’Église apostolique. Mais, comme Jean, nous avons à servir avec amour, comme des pères, des anciens, des frères. Jean est marqué par l’amour : c’est ce qui demeure : « Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne… » (Jean 21 : 23). L’amour ne périt jamais ; quand tout n’est que ruine, c’est cela qui reste et qui doit nous marquer.


N. Short – D’après une méditation (05-2003)