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Christ dans ma vie quotidienne

Lecture : l'épître aux Philippiens

Chapitre premier – la vie du chrétien
Chapitre 2 - le modèle du chrétien
Chapitre 3 – le but du chrétien
Chapitre 4 – la paix, la joie et la force du chrétien


            Plus nous avançons dans la vie chrétienne, plus nous sentons que cette vie, c'est Christ. La vie chrétienne, ce n'est pas beaucoup agir, c'est avoir Christ pour objet. Dans la chrétienté, on tresse des couronnes aux « grands chrétiens ». Nous voyons ici le couronnement de la vie d'un chrétien qui, probablement, n'a pas eu son égal. Comment finit-il ? Comme son Maître. Il avait commencé sa vie chrétienne avec son Maître, il a continué avec son Maître, il a fini avec son Maître. Si nous en avions le désir, produit certainement par Dieu, Il nous conduirait dans un chemin analogue. Plus nous voudrons vivre de Christ, plus nous Lui ressemblerons, et plus nous ressemblerons de ce fait à un serviteur tel que Paul.
Que représente Christ pour notre cœur ? Tel est le résumé de cette expérience faite par Paul. Qu'est-il dans notre vie de tous les jours ? Ce n'est pas seulement ce que nous disons de Lui qui compte, mais le fait que, mis en présence des tentations, nous sortions par Lui vainqueur de l'épreuve. Voilà de la puissance ! Voilà Christ ! Si, au contraire, en présence d'une tentation, nous fléchissons, cela signifie que la réalisation de la puissance de Christ en nous n'était pas à la hauteur de l'épreuve, et que de fois cela nous arrive ! Notre souci constant devrait être de faire briller Christ toujours un peu plus. Si aujourd'hui nous ne montrons pas Christ dans une circonstance telle qu'une semblable dans laquelle nous ne l'avons pas montré il y a un an, nous avons perdu notre temps à cet égard. Même si nous connaissons beaucoup plus de chapitres de notre Bible, tout cet intervalle est perdu. Du moment que, en présence de la même situation, notre façon d'être est la même, Christ dans notre cœur n'a pas plus de place, et nous avons perdu notre temps. Et nous pouvons demander à chacun ici, si c'est son bagage de connaissances qui, à l'instant de la tentation, l'a délivré. Jamais ! - C'est Christ qui délivre. Si Christ est précieux au cœur, alors on traverse une circonstance en étant supérieur à la circonstance. Et la beauté de cette épître, c'est que nous y trouvons un homme supérieur à tout. Il a été mis à l'épreuve jusqu'au fond, son cœur a été labouré et la plus grande de ses épreuves a été probablement de voir l'état inquiétant des chrétiens un peu partout. Paul, pour ainsi dire, sort en vainqueur de tout cela ; il n'est pas abattu !
            Ne pensons pas que nous ne serons pas mis à l'épreuve ; nous le sommes tous à des degrés divers, et si nous avons peu d'épreuves, cela signifie peut-être que notre foi n'est pas bien grande. Certaines épreuves sont en rapport avec la puissance de notre foi pour les affronter. Si, subitement, nous qui nous croyons de braves chrétiens bien pieux, honorant le Seigneur, on venait nous prendre et nous mener en prison, en nous arrachant à tout, je ne sais pas combien de temps il faudrait pour que nous puissions dire dans la lettre que nous écririons à nos amis ou à nos proches : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ».
            Oh ! combien on est heureux, chers amis, de se retremper dans les réalités vivantes de la foi et de la vérité chrétienne ! On sent que si l'on ne fait pas attention, on se berce avec des habitudes et des mots, et peu à peu on perd sa force. C'est vrai d'un chrétien, d'une famille, d'une assemblée. Si le Seigneur ne parle pas d'une façon ou d'une autre, une assemblée s'endort et peu à peu mondanise, alors qu'à une période donnée, elle voyait clair. La notion du bien et du mal s'atténue et avec elle la délicatesse de la conscience.
            Il faut être un chrétien devant Dieu, devant Christ. Si nous sommes chrétiens devant les frères avant de l'être devant Dieu, nous renversons l'ordre des choses et nous n'irons pas loin.
                  - Christ est ma vie, déclare Paul. Vous voulez me tuer ? Tuez-moi, je vais au ciel ; je vais là où est mon cœur : vous me libérez. - Sans aller si loin, est-ce que le cœur de chacun de nous est prêt à partir ? N'y a-t-il pas une chaîne, un lien, un fil qui le retienne à ce monde ? Si le Seigneur venait maintenant, est-ce que notre cœur dirait : Seigneur, c'est cela que j'attendais ? - Voilà la puissance de la vie chrétienne !
            A un chrétien qui jouit du ciel vous pouvez essayer d’apporter toutes les gloires du monde, il les méprise. Le monde est bien fait pour ouvrir une large avenue vers l'enfer, et que de chrétiens même s'y laissent prendre ! Non qu'ils puissent être perdus, mais ils manquent pratiquement leur vie. Le maître de ce monde est un expert dans l'art d'entraîner les coeurs, il a soixante siècles d'expérience. Puissions-nous dire : pour moi, vivre c'est Christ ! Ne pas le dire seulement, mais le réaliser. Paul le proclame à la fin de sa carrière, quand on l'avait privé de tout. Il n'avait plus rien à perdre et certains de ces Philippiens le faisaient pleurer. Ce n'étaient pas les persécuteurs qui faisaient pleurer Paul. Quand on persécutait Paul et Silas, ils chantaient dans leur prison, mais ce sont les chrétiens qui le faisaient parfois pleurer.


Chapitre premier – la vie du chrétien

            « Ce que je demande dans mes prières, c'est que votre amour abonde…» (v. 9). Nous nous imaginons parfois que Dieu va nous rendre intelligents d'un seul coup ; jamais ! On entend quelquefois donner ce conseil : priez, vous aurez la pensée de Dieu. Mais tout dépend de votre état moral. Si votre cœur porte le monde, ne vous imaginez pas que Dieu vous donnera sa pensée ainsi. Il faut d'abord ôter les scories et, quand Dieu aura purifié votre cœur – un travail qui peut demander beaucoup de temps - alors vous verrez clair.
            « Que vous soyez purs et sans reproche pour le jour de Christ... » (v. 10) : c'est ce que l'apôtre dans ses chaînes demande pour ses Philippiens. Quand on est acculé soi-même par des circonstances adverses, il faut de la force pour penser aux autres. C'est ce que faisait le Seigneur. Il pensait continuellement aux siens au lieu de penser à Lui. Qu'est-ce que le « jour de Christ »? Ce n'est pas le jour où le Seigneur enlèvera les saints, mais celui où Il les présentera avec lui, manifestant ce que chacun aura fait. Alors chacun brillera de la gloire de Christ, mais après avoir sans doute subi la perte due à telle ou telle infidélité, et même parfois peut-être la perte de toute une vie. Est-ce que nous pensons au jour de Christ ? Nous avons une gloire en perspective. Le monde a bien ses gloires. Il y a des gens dans le monde qui vivent cinquante ans et plus pour ce qu'ils appellent « l'immortalité ». Eux, ils ambitionnent une couronne corruptible, nous, nous recherchons une couronne incorruptible. Et nous n'aurions pas la persévérance des gens de ce siècle ? Ils sont donc plus sages dans leur domaine que nous dans le nôtre ! Nous avons aussi un jour de triomphe devant nous. Ceux qui auront voulu le triomphe et la gloire sur la terre subiront une perte au jour de Christ.
            Le motif de la vie chrétienne et du service, c'est l'amour pour Christ. Ce qui n'est pas fait avec, comme mobile, l'amour de Christ, c'est de la propre volonté, donc du péché. Inversement, ce qui est fait pour Christ est à la gloire de Dieu. Et en quoi cela se résume-t-il ? Obéir - Obéir pour ne rien faire, obéir pour faire quelque chose, obéir pour parler, obéir pour se taire. Il n'y a rien de plus précieux pour le chrétien.
            Saül a fait beaucoup de choses. Or c'est à lui que cette parole sévère est adressée: « Ecouter (ou obéir) est meilleur que sacrifice » (1 Sam. 15 : 22). Est-ce que nous désirons obéir ? Nous sommes persuadés que la supériorité de nos conducteurs était celle-ci : l'intelligence de la pensée de Christ et l'obéissance selon cette intelligence. Si les frères et sœurs en Christ perdent cela, ils perdent le sens et la valeur de leur témoignage. Le Seigneur a des serviteurs partout, mais moi je dois obéir, et obéir selon la révélation que le Seigneur m'a faite de sa pensée. Dans les temps de désordre où nous sommes, c'est ce qui explique qu'un chrétien ne peut pas s'associer à tels autres, parce qu'en le faisant, il désobéirait à son Maître.
            Quel bonheur de n'avoir pas d'hésitation ! Laissez-moi espérer que nous en sommes tous là. Le chemin qui s'ouvre devant le plus âgé comme devant le plus jeune, c'est le chemin tracé par Jésus. On marche à la suite de Jésus. Beaucoup sont inquiets pour orienter la jeunesse. Elle est tout orientée, la jeunesse chrétienne qui veut écouter : Christ est devant elle. S'il y a hésitation, c'est que l’œil n'est pas simple, c'est que l'on veut avoir dans ce chemin un peu ou beaucoup du monde. Si vous adoptez un peu du monde aujourd'hui, vous en aurez beaucoup demain ; vous ne serez plus le maître.


Chapitre 2 - le modèle du chrétien

            « Ayez donc en vous cette pensée…» (v. 5). Il faut qu'elle habite en nous. Elle a été dans le Christ Jésus. Adam a été désobéissant et il a trouvé la mort, Christ a été obéissant jusqu'à la mort et à la mort de la croix. Nous citons souvent ce passage, est-ce qu'il en reste quelque chose dans notre cœur ? C'est dans la mesure où Christ remplit notre cœur que nous pouvons penser aux autres, et là est le bonheur, n'en doutons pas. Le bonheur pour le chrétien, c'est de ne pas penser à soi. Tel est le bonheur expérimental pratique, la vraie, la sainte joie de la communion et de l'approbation de Dieu. Quand nous avons péché, le Saint Esprit nous occupe de nous-mêmes ; il faut d'abord régler cela. Mais lorsque nous marchons avec Dieu, le Saint Esprit nous occupe de Christ, et c'est le secret pour penser aux autres. Que l'on ne dise pas que c'est impossible ; c'est la vie chrétienne, et c'est en cela que nous avons tous des progrès à faire.
            La Parole de Dieu enseigne et l'expérience confirme que celui qui s'élève sera abaissé. Que d'hommes, des chrétiens même, qui se sont terriblement élevés ! Dieu fera écrouler tout cela à un moment ou à un autre ; on a vu de ces effondrements solennels. On ne fera pas mentir la Parole de Dieu. Que d'exemples de l'abaissement allant devant la gloire et de l'orgueil allant devant la ruine ! C'est le principe à la fois dans l'ensemble et dans le détail. Toutes les fois que nous nous glorifions dans les petits détails, Dieu nous abaisse dans ces choses. Quelle vigilance nous devrions tous avoir, par la grâce de Dieu, pour déceler et réprimer ces mouvements de notre cœur naturel ! C'est un travail continuel.


Chapitre 3 – le but du chrétien

            Si au chapitre 2 Christ est le Modèle, au chapitre 3 nous en voyons l'imitation réalisée dans un homme. Paul dit en substance : Beaucoup se glorifient, mais moi aussi j'ai des titres de noblesse de toutes sortes… Et c'est ce qui donnait de la valeur au raisonnement de l'apôtre : d'autres étalent leurs titres de noblesse, tous les miens sont supérieurs… Mais je les traite comme des ordures. C'était un état permanent. Pourquoi ? Parce que Jésus était l'objet de Paul. - Il nous arrive à nous que notre objet soit Christ et d'autres choses. Le service même est un danger, si nous ne faisons pas attention, car nous risquons de penser au service plus qu'au Maître.
            Paul est en prison. On lui a enlevé son service. Est-ce qu'il n'a plus rien ? Non, il a ce que personne ne peut lui enlever : Christ ! On va peut-être le mettre à mort, mais on ne peut pas lui enlever Christ. A nous, il faut souvent bien peu de choses pour faire chanceler notre fermeté : une critique, une raillerie, une calomnie… Nous avons besoin de vite chercher un refuge ; par la grâce de Dieu, il est toujours là. A Paul, on enlevait tout : sa réputation, on le calomnie ; sa vie, on veut la lui enlever ; sa liberté, il en est privé. Que dit-il ? « Réjouissez-vous toujours » (v. 1). Un chrétien devrait être ainsi. Tandis qu'à nous, il nous arrive de perdre notre joie dès que surviennent la souffrance ou l'opprobre. Souvent nous aimons mieux que l'on nous flatte un peu, plutôt que d'avoir l'approbation de Christ. C'est une infidélité au Seigneur. Il faut sonder notre cœur et le laisser sonder par Lui. Il nous arrive de reculer devant des points de détail, alors que, si nous sommes fidèles, nous aurons la douceur de l'approbation de Christ, et cela permet de tout traverser. Nous avons beaucoup de progrès à faire, mais ce qui donne son prix à notre vie présente, c'est la valeur de chaque journée qui passe. Est-ce que cette journée qui passe nous fait plonger des racines nouvelles dans le monde, ou bien nous fait-elle connaître un peu mieux le ciel ? Voilà ce que Paul dit dans ce passage souvent lu, mais certainement moins souvent réalisé : « Je les estime comme des ordures…» (v. 8) ; moi aussi, je me vantais de ceci ou de cela, mais j'en suis venu à l'estimer comme une perte. Cette expérience correspond à la déclaration du Seigneur : « Mieux vaut pour toi entrer boiteux dans la vie, que … d'aller dans la géhenne, dans le feu » (Marc 9 : 45). A des degrés divers, c'est toujours vrai. Que de fois quelqu'un qui était entré dans la vie dans des conditions d'infériorité extérieure, aura, en réalité, été béni pour l'éternité !
            Si Christ n'a pas la priorité dans ma vie, c'est à Dieu que j'aurai affaire. Il m'arrêtera dans mon chemin une fois ou l'autre. Dieu est fidèle si nous, nous ne le sommes pas. Il est fidèle envers Lui-même et envers nous. Que de fois le Seigneur nous arrête ainsi ! Il nous aime trop pour ne pas le faire. Soyons de ceux qui ne reculent pas devant ce dépouillement quotidien ! Mais si nous nous enfonçons chaque jour un peu plus dans le monde et nous obstinons dans notre volonté propre, le dépouillement sera d'autant plus difficile. Il y a une heure dans notre vie où il faudra bien tout lâcher de ce monde ; pourquoi ne pas le faire tout de suite ? Paul, lui, portait chaque jour « la mort de Jésus ».
            Combien on sent la nécessité de ne pas perdre de vue le sens de la vie chrétienne ! La vie chrétienne, c'est Christ, et c'est la mort réalisée à des choses de plus en plus nombreuses, mais par la puissance de Christ. Paul en était là, estimant ces choses comme des ordures. Pourquoi ? Parce que Christ lui était infiniment plus précieux. Il faut chercher à rendre Christ plus précieux aux âmes. On a souvent pris cette image d'un enfant qui aurait les bras pleins de jouets. Vous voulez lui en arracher un, il se fâche. Apportez-lui un jouet plus beau que les autres, il laissera tomber sa brassée de jouets pour prendre le plus beau. Si Jésus est précieux à mon cœur, ce qui se passe autour de moi, ce que le monde me présente, ses gloires et ses futilités… non, cela ne m'intéresse pas. Vivons comme des étrangers dans ces choses ; ce n'est pas notre monde, cela ne nous intéresse pas. On veut nous exalter avec les grandeurs de l'homme ; nous avons beaucoup mieux. On nous propose des richesses ? Le ciel est à nous. Voilà comment nous devrions vivre.


Chapitre 4 – la paix, la joie et la force du chrétien

            Faisons usage des ressources du verset 6 : toutes sortes de prières et de supplications, par exemple, quand il nous arrive d'être dans la détresse. Et la chose la plus triste quand une détresse arrive, c'est lorsqu'elle nous surprend dans un mauvais état. Lorsque Dieu est loin de nous - ou plutôt quand nous sommes loin de Dieu –  c'est là que nous souffrons le plus si une détresse arrive, parce que nous sentons que Dieu n'est pas là.
            Une détresse pour un chrétien, si Dieu n'est pas à ses côtés, est quelque chose de plus triste que pour un homme du monde. Mais lorsqu'une détresse arrive et que nous sommes pour ainsi dire « dans le cœur de Dieu », la consolation est immédiate, c'est la paix de Dieu. Je traverse un orage ; je crie à Dieu ; Il répond : j'ai la paix de Dieu. Mais on n'est pas toujours dans les détresses ; il y a la vie de tous les jours : aujourd'hui, et demain - s'il y a un demain. La vie n'est pas toujours marquée par des circonstances exceptionnelles. « Au reste, mes frères…» (v. 8-9), alors le Dieu de paix sera avec vous. Pour avoir le Dieu de paix avec nous, il faut veiller à ce dont s'occupent nos esprits. C'est un exercice permanent, mais combien il en vaut la peine ! Et pour le faire, nous avons la grande ressource du verset 13 : « Je peux tout en Celui qui me fortifie ».
            Oui, à Lui soit la gloire aux siècles des siècles ! (v. 20). 


L. Chaudier – D'après une méditation (Messager évangélique 1980)

 

                        En Christ, j'ai la lumière qui me conduit,
                        L'amour qui sur la terre toujours me suit,
                        La joie intime et pure, l'espérance des cieux,
                        La foi qui me rassure, la paix de Dieu.