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LES SOUFFRANCES DU SEIGNEUR JÉSUS (3)

Extraits de méditations


Les heures qui ont précédé la croix
            Gethsémané
            La trahison de Judas
            Le reniement de Pierre
            La condamnation du Seigneur
 

Les heures qui ont précédé la croix

            Le sujet dont nous allons nous entretenir maintenant, chers frères et sœurs, c’est celui de la nuit pendant laquelle le Seigneur Jésus a été livré (1 Cor. 11 : 23). Le moment de la mort approche. Satan, que Christ avait lié au début de son ministère, et dont Il avait ensuite pillé les biens, va revenir à l’assaut. Nous lisons d’ailleurs au chapitre 4 de l’évangile de Luc, à la fin de la tentation au désert, que le « diable s’éloigna de lui pour un temps » - ou « jusqu’à un autre temps » (v. 13). Voilà cet « autre temps » qui arrive. C’est celui dans lequel l’Ennemi va mobiliser toutes ses forces pour ébranler, et effrayer, si c’était possible, cet Homme parfait qui veut demeurer obéissant à son Dieu.


                        Gethsémané

            L’intention de Satan était de détourner Jésus de ce chemin d’obéissance et s’il était parvenu à ce but, jamais l’œuvre de la croix n’aurait été accomplie. Quelle victoire cela aurait été pour le diable ! Mais Jésus avait dit à ses disciples : « Le chef du monde vient ; et il n’a rien en moi » (Jean 14 : 30). Satan ne pouvait trouver en Christ, dans son être moral, aucun point où il pouvait l’attaquer, rien pour Le détourner du chemin d’obéissance dans lequel Il s’était engagé. Par l’Esprit prophétique, Il avait dit en entrant dans le monde : « Voici, je viens... pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Héb. 10 : 7) et Il va en donner la preuve dans ces heures de Gethsémané.
            Oui, Satan vient, Satan est là ! Et alors, quel combat ! Quelle angoisse ! Relisons ce que Jésus dit aux trois disciples qu’Il avait pris avec Lui quand Il « commença à être attristé et très angoissé » (Matt. 26 : 37-38). Et si nous pouvions résumer en deux mots cette scène si touchante - que nous ne méditerons jamais trop -, ces mots seraient : soumission et angoisse. D’un côté parfaite soumission ; de l’autre angoisse par l’anticipation de ce que serait la coupe qu’Il allait recevoir de la main du Père. Et Satan se servait de cette angoisse pour essayer de le détourner de l’œuvre qu’Il avait à accomplir.
            Une coupe remplie de la colère de Dieu ; une coupe qui impliquait pour Lui qu’Il allait être abandonné de Dieu, qu’Il allait descendre dans les profondeurs des abîmes où Il serait seul et où Il n’aurait plus aucune des consolations de l’amour de Dieu.
            Il voyait tout cela d’avance et alors il commença à être attristé et fort angoissé disant aux trois disciples : « Mon âme est saisie de tristesse jusqu’à la mort » (v. 38). La mort aux yeux du Seigneur Jésus, représentait la faiblesse totale, absolue, de l’homme, la victoire de Satan, l’apogée de son pouvoir. C’était aussi le châtiment du péché, la juste vengeance d’un Dieu qui ne pouvait renoncer à aucune des exigences de sa sainteté et de sa justice. La mort, c’était tout cela pour notre bien-aimé Sauveur, pour Lui qui n’avait qu’un désir tout au long de sa carrière, et qui pouvait déclarer : « Moi, je fais toujours ce qui lui est agréable » (Jean 8 : 29).
            Voilà maintenant le chemin qui se présentait à Jésus dans toute son horreur à Gethsémané - d’où cette angoisse et cette tristesse jusqu’à la mort. Les prophètes avaient annoncé cela dans un passage du Psaume 55 : « Mon cœur est dans l’angoisse au-dedans de moi, et des frayeurs mortelles sont tombées sur moi ; la crainte et le tremblement sont venus sur moi, et un frisson de terreur m’a couvert » (v. 4-5). Ce frisson de terreur a étreint l’âme de notre bien-aimé Sauveur, en cette heure de Gethsémané où Il avait devant Lui la croix et toutes les souffrances, non seulement physiques mais aussi morales, qui L’y attendaient. Il savait qu’Il allait être fait péché. Il savait qu’Il allait être la propitiation pour les péchés, Lui le Saint et le Juste. Il savait qu’Il allait devenir malédiction pour nous, car il est écrit : « Maudit est quiconque est pendu au bois » (Gal. 3 : 13). Il savait qu’Il allait être abandonné de son Dieu dont Il n’avait cessé de goûter la communion tout au long de sa carrière terrestre. Il savait qu’Il allait passer par la mort, salaire du péché, et une souffrance s’ajoutait encore à toutes les autres : Il ne lui était pas indifférent, comme homme, de devoir mourir à trente-trois ans. Lisons au Psaume102 ce qu’Il dit par l’Esprit prophétique : « Il a abattu ma force dans le chemin, il a abrégé mes jours. J’ai dit : Mon Dieu, ne m’enlève pas à la moitié de mes jours ! » (v. 23-24). Pourquoi était-Il étreint de tristesse à la pensée d’être enlevé à la moitié de ses jours ? La réponse nous est donnée au dernier verset du Psaume 55 : « Toi, ô Dieu ! tu les feras descendre dans le puits de la destruction : les hommes de sang et de fourbe n’atteindront pas la moitié de leurs jours ! ». Il allait être assimilé à un homme de sang ! Il allait être traité comme un malfaiteur ! Et ce jugement que Dieu prononce contre ces hommes en les retirant à la moitié de leurs jours, Christ allait le subir Lui aussi.
            Tout cela était contenu dans la coupe qu’Il allait recevoir de la main du Père et son angoisse s’explique par tout ce qui se présentait alors devant Lui. Cette angoisse nous est décrite dans Matthieu, mais nous trouvons dans Luc quelques détails supplémentaires. Il nous est dit au chapitre 22 : « Étant dans l’angoisse du combat, il priait plus instamment ». Plus Satan L’attaquait, plus Il se confiait en Dieu, plus Il recherchait la face de son Dieu, plus Il invoquait son secours. Un ange vient le fortifier, mais la lutte se poursuit, l’angoisse ne cesse pas et sa sueur devient « comme des grumeaux de sang qui tombaient sur la terre » (v. 44). Voilà jusqu’où est allée cette angoisse de notre Seigneur Jésus, angoisse telle qu’aucun homme n’en a jamais éprouvé de semblable. Et si nous insistons sur ces points, c’est bien afin que nous y pénétrions quelque peu avec le secours de l’Esprit. En Matthieu, Il « tombe sur sa face » (26 : 39) ; en Marc, Il se jette contre terre (14 : 35) ; en Luc, il se met à genoux (22 : 41). En Matthieu, la face contre terre, il s’adresse à Dieu : « Mon Père, si c’est possible, que cette coupe passe loin de moi », mais il ajoute aussitôt : « toutefois, non pas comme moi je veux, mais comme toi tu veux » (26 : 39). En Marc il emploie des termes encore plus forts : « Abba, Père, pour toi, tout est possible ; fais passer cette coupe loin de moi » (14 : 36). Il emploie comme un impératif, auquel succède aussitôt l’expression d’une soumission totale. Et en Luc sa supplication prend le caractère d’un combat. Mais d’un tel combat, où Dieu a envoyé un ange pour le fortifier (Luc 22 : 43), Il est sorti victorieux.
            Le voilà qui se lève, parfaitement serein : Il a pris de la main du Père la coupe que Celui-ci Lui a donnée à boire. Il l’a reçue : Il est pleinement d’accord avec le Père. Et s’Il s’avance pour accomplir l’œuvre que Dieu Lui avait donnée à faire, Il est souverain et le montre en se présentant devant ceux qui viennent l’arrêter. Victoire totale de notre bien-aimé Sauveur, victoire à laquelle va succéder un autre triomphe : celui de la croix.

                    Suprême amour, grâce infinie !
                    Nous te voyons, Homme divin,
                    De l’humble crèche à l’agonie
                    Suivre ton douloureux chemin.
                    Etranger, haï sur la terre,
                    Et des tiens même abandonné,
                    Tu pris enfin la coupe amère
                    Au jardin de Gethsémané.

            Il nous faut parler aussi des disciples qui, dans cette circonstance, ont été une cause supplémentaire de peine pour le Seigneur. Il avait enjoint à trois d’entre eux : « Restez ici et veillez avec moi » (Matt. 26 : 38). Il ne leur avait pas demandé de prier pour Lui, mais de veiller avec Lui. Il avait désiré leur présence, leur vigilance. Et voilà que lorsqu’Il revient vers eux, après sa première prière, Il les trouve endormis : « Ainsi - leur dit-Il - vous n’avez pas pu veiller une heure avec moi ? » (v. 40). Il leur adresse alors une exhortation : « Veillez et priez (non pas pour moi mais pour vous), afin que vous n’entriez pas en tentation ; l’esprit est prompt, mais la chair est faible » (v. 41). Puis le Seigneur s’en va. Il revient une deuxième fois et Il les trouve « de nouveau endormis, car leurs yeux étaient appesantis » (v. 43). Quelle souffrance pour le Seigneur ! Aucune compassion de la part de ses disciples, aucun intérêt, aucune participation à sa douleur : ils dorment ! Il ne nous appartient pas de les condamner, mais c’est à Jésus que nous pensons, Lui qui, dans ce combat qu’Il soutenait contre Satan et en notre faveur, aurait désiré sentir les siens veillant avec Lui à ce jet de pierre qui les séparait. Il ne leur demandait rien d’autre, et ce peu qu’Il leur demandait, Il ne l’a pas obtenu ! Il a fallu que ce soit un ange, créature qui n’a pas le même intérêt que les hommes dans le combat qu’Il livre, qui vienne Le fortifier. Nous avons déjà cité ce passage du Psaume 69 où Christ peut dire par l’Esprit prophétique : « J’ai attendu que quelqu’un eût compassion de moi, mais il n y a eu personne, ... et des consolateurs, mais je n’en ai pas trouvé » (v. 20). Et les disciples vont bientôt Le laisser et s’enfuir. Souffrance sur souffrance : telle a été la part de Christ. Et nous pouvons citer encore ce verset du Psaume 88 : « Tu as éloigné de moi amis et compagnons ; ceux de ma connaissance me sont des ténèbres » (v. 18). Remercions Dieu de nous avoir donné dans les livres des prophètes et dans les Psaumes des passages qui nous permettent d’entrer d’une manière plus précise dans ce qu’a été la souffrance de notre Bien-aimé. Le prophète Zacharie avait annoncé : « Épée, réveille-toi contre mon berger, contre l’homme qui est mon compagnon, dit l’Éternel des armées ; frappe le berger, et le troupeau sera dispersé » (13 : 7), et en effet nous lisons en Matthieu : « Alors tous les disciples l’abandonnèrent et s’enfuirent » (26 : 56).

                        La trahison de Judas

            Dans cette nuit où le Seigneur a été livré, deux autres sujets de souffrance ont accablé son âme. La première est la trahison de Judas. Être livré par un des siens, par un de ceux qui L’avaient suivi tout au long de son ministère, quelle immense douleur ! Judas avait été au bénéfice des soins de son Maître. Celui-ci lui avait manifesté une confiance toute particulière puisque nous lisons en Jean 12 qu’on lui avait confié la bourse ; mais il dérobait ce qu’on y mettait car il était voleur (v. 6).
            L’Esprit de Dieu attache une importance particulière à cette trahison de Judas ; car dans l’évangile de Jean, chaque fois que son nom est mentionné, il est ajouté « qui aussi le livra », et au chapitre 6 de cet évangile, le Seigneur peut dire : « L’un d’entre vous est un diable ! » (v. 70).
            Ainsi nous pouvons comprendre un peu ce qu’a été pour le Seigneur le fait d’avoir dans son sillage celui dont Il savait qu’il Le livrerait, qu’il serait le traître (Ps. 55 : 12-14). Et dans quelles conditions a-t-il livré son Maître ? Il aimait l’argent ! Cela ressort des paroles qu’il adresse aux principaux sacrificateurs : « Que voulez-vous me donner, et moi je vous le livrerai ? » (Matt. 26 : 15). Trente pièces d’argent (v. 16) : cela lui a suffi ! Il était satisfait de recevoir trente pièces d’argent pour livrer le Seigneur Jésus à ses ennemis et Le conduire à la mort.
            Si nous allons plus loin, nous voyons de quelle manière perfide et infâme Judas a livré son Maître : il cherchait une bonne occasion ! Dans Marc 14, « il cherchait une occasion favorable pour le livrer » (14 : 11). S’approchant du Seigneur, il s’écrie : « Je te salue, Rabbi », et il l’embrasse avec empressement (Matt. 26 : 49), c’est-à-dire avec une marque particulière d’affection, mais d’affection feinte. Jésus lui répond : « Ami, c’est pour cela que tu es venu ! » (v. 50). « Judas, tu livres le Fils de l’homme par un baiser ? » (Luc 22 : 48). Mais rien ne pouvait plus atteindre sa conscience. Car après avoir reçu le morceau de la main même du Seigneur, ce qui était un geste particulier d’amitié, il avait encore endurci son cœur. Alors Satan était entré en lui et dès lors rien ne pouvait l’arrêter (Jean 13 : 26-27).

                        Le reniement de Pierre

            Mais il fallait que s’ajoute à cette souffrance celle que Lui causerait le reniement de Pierre. Le récit qu’en fait Matthieu 26 (v. 69-75) montre une gradation dans les trois paroles de reniement. La première fois, il Le nia devant tous, disant : « Je ne sais pas ce que tu dis ». La deuxième fois, il Le nia avec serment, affirmant : « Je ne connais pas cet homme ! ». Et la troisième fois, il se mit à faire des imprécations et à jurer : Je ne connais pas cet homme ! Quelle dut être la peine du Seigneur devant la lâcheté de son disciple ! Et dans les termes dont Pierre s’est servi pour ce reniement, quel mépris ! « Je ne connais pas cet homme ! », Celui même auquel il avait dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Matt. 16 : 16) et aussi, quelques heures auparavant : « Avec toi, je suis prêt à aller et en prison et à la mort » (Luc 22 : 33).
            Certes, Pierre aimait le Seigneur Jésus, mais il se confiait en son amour à lui : Je suis prêt à aller avec toi. - Le Seigneur l’a laissé en faire l’expérience, après l’avoir averti : « Le coq ne chantera pas aujourd’hui, que d’abord tu n’aies, par trois fois, nié me connaître » (Luc 22 : 34). Et dans cet évangile, il est ajouté, au troisième reniement, lorsque le coq chanta : « Le Seigneur, se retournant, regarda Pierre » (v. 61). Oh ! ce regard de Jésus ! Regard chargé certainement d’une tristesse indicible, mais aussi chargé de grâce, car Jésus avait en vue la restauration de son cher disciple. Ce n’est pas le coq qui, en chantant, a réveillé Pierre, qui l’a amené à se ressouvenir des paroles de Jésus, mais c’est le regard de Jésus... Et nous savons la suite, avec quelle persévérance, avec quel amour touchant, le Seigneur a poursuivi cette œuvre de restauration jusqu’au dernier chapitre de l’évangile de Jean, où il confie à Pierre rien de moins que le soin de faire paître ses brebis.

                         La condamnation du Seigneur

                                    Par les chefs religieux

            Revenons à l’ultime étape du chemin de notre Seigneur : sa condamnation d’une part par les chefs religieux de son peuple, de l’autre par l’autorité civile instituée par Dieu pour faire régner la justice.
            Condamnation du Juste par les chefs religieux de son peuple ! Et nous pouvons remarquer que, dès le début, leur décision était déjà prise. Il nous est dit positivement qu’ils cherchaient - tout le sanhédrin - quelque faux témoignage contre Jésus, de manière à Le faire mourir. Ils ne cherchaient pas à établir la vérité, ils ne cherchaient pas à recueillir de vrais témoignages, mais ils en cherchaient de faux. L’Esprit a bien tenu à ce que ce détail soit consigné pour faire ressortir l’entière responsabilité de ces juges coupables qui se sont comportés comme des criminels. Lorsque les faux témoins exposent leurs faux témoignages, le Seigneur garde le silence. Il est là comme Il le sera jusqu’au bout, comme un agneau qui est mené à la boucherie, comme une brebis muette devant ceux qui la tondent (Es. 53 : 7). Il sera, ainsi que l’annonce le Psaume 38, comme un sourd qui n’entend pas, comme un muet qui n’a point de réplique (v. 13). Quel mystère ! Et voici tout à coup Caïphe, le souverain sacrificateur, qui se lève et interpelle : « Je t’adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si toi, tu es le Christ, le Fils de Dieu » (Matt. 26 : 63). Alors, face à cette adjuration, Celui qui est la Vérité répond : « Tu l’as dit ». Il ajoute ces paroles solennelles : « De plus, je vous le déclare : Dorénavant vous verrez le Fils de l’homme assis à la droite de la Puissance et venant sur les nuées du ciel » (v. 64).
            Alors Caïphe, ayant entendu la réponse du Seigneur, provoque la décision. Mais remarquons bien que devant le sanhédrin, comme devant Pilate ensuite, ce ne sont pas les faux témoignages des hommes qui ont constitué le motif de sa condamnation. C’est son vrai témoignage à Lui, le témoignage à la vérité, le témoignage à ce qu’Il était : Oui, Il est le Fils de Dieu, et c’est cela qui, chez ces hommes méchants, va entraîner sa condamnation : « Qu’avons-nous encore besoin de témoins ?... Il mérite la mort » (v. 65-66). Et aussitôt ils ne peuvent plus contenir les manifestations de leur haine contre le Seigneur : ils se lèvent, Lui crachent au visage, Le giflent, et on peut dire que cette violence qui commence à se manifester ici contre le Fils de Dieu va se poursuivre sans trêve jusqu’au moment de sa crucifixion. Il nous faut revenir à ce que l’Esprit prophétique nous révèle des sentiments du Seigneur dans ces moments-là, face à cette condamnation injuste et à ces traitements odieux de la part des chefs de son peuple : « A cause de toi j’ai porté l’opprobre, la confusion a couvert mon visage. Je suis devenu un étranger à mes frères, et un inconnu aux fils de ma mère ; car le zèle de ta maison m’a dévoré, et les outrages de ceux qui t’outragent sont tombés sur moi » (Ps. 69 : 7-9). Effectivement la haine de ces chefs s’élevait contre Dieu Lui-même et les outrages qu’ils adressaient au Seigneur, c’est à Dieu qu’ils étaient destinés. Alors s’accomplit cette parole prophétique : « J’ai donné mon dos à ceux qui frappaient, et mes joues à ceux qui arrachaient le poil ; je n’ai pas caché ma face à l’opprobre et aux crachats » (És. 50 : 6).

                                    Par Pilate

            Lorsque Jésus comparaît devant Pilate, nous voyons que, là aussi, ce ne sont pas les accusations des Juifs qui seront le motif de la condamnation de Jésus, mais bien ce que Lui-même dit au début de son interrogatoire. Quand Pilate Lui demande : « C’est toi, le roi des Juifs ? », Il répond : « Tu le dis » (Matt. 27 : 11). Devant son peuple, Jésus a proclamé qu’Il était Fils de Dieu ; devant l’autorité civile, Il proclame qu’Il est le roi des Juifs. Et c’est sur ce point-là que va reposer la condamnation du Seigneur par Pilate, comme le confirme l’écriteau que celui-ci fait et qu’il place au-dessus de la croix. Marc précise que l’écriteau concernant le sujet de son accusation portait écrit : « Le roi des Juifs » (15 : 26) ; « il était rédigé en hébreu, en grec et en latin » (Jean 19 : 20).
            Nous connaissons la réaction des chefs religieux qui disent à Pilate : « N’écris pas : Le roi des Juifs, mais que lui a dit : Je suis le roi des Juifs » et le gouverneur de répondre : « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit » (Jean 19 : 21-22). Pilate, sans s’en rendre compte, était un instrument entre les mains de Dieu pour proclamer qu’effectivement Celui qui était crucifié était bien le Messie, le roi de son peuple.
            Nous ne nous arrêterons pas à la proposition de Pilate de relâcher « Barabbas » ni à la réponse unanime du peuple, poussé par ses chefs, mais cela aussi a été une souffrance pour notre bien-aimé Sauveur. Ils Lui ont préféré un meurtrier. Ensuite les soldats ont ameuté contre Lui toute la cohorte - plusieurs centaines de soldats qui vont exercer contre Jésus toute leur brutalité, toute leur grossièreté. Moquerie, blasphèmes, violences, rien n’a été épargné à notre bien-aimé Sauveur ; et Il n’a pas ouvert sa bouche (Matt. 27 : 27-31). Pensons à Lui, dans cette scène horrible : le visage tuméfié par les coups, couvert par les crachats. Il vient d’être flagellé. Selon la loi romaine, seuls des criminels particulièrement coupables pouvaient être soumis à ce supplice et pourtant Pilate venait de proclamer à plusieurs reprises que Jésus était innocent. « Je n’ai trouvé dans cet homme aucun crime » (Luc 23 : 14). Oui, il nous faut Le contempler dans cette ignominie pour discerner la gloire morale qui brille sur son front. Et ce n’étaient pas encore les souffrances de la croix. Après s’être moqués de Lui, ils Lui ôtent le manteau, Le revêtent de ses vêtements et vont L’emmener pour Le crucifier... Il a tout supporté. Pourquoi ? Par obéissance à son Dieu ! Il ne pouvait, en aucune manière, dévier du chemin tracé.
            « Il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix » (Phil. 2 : 8). Voilà le chemin qu’il suivait et qu’il suivra jusqu’à son terme, jusqu’à ce qu’il ait accompli l’œuvre de notre salut.

                    Amour impossible à comprendre,
                    Le Fils de Dieu, le Créateur,
                    Vers nous, pécheurs, voulut descendre
                    Sous les traits du vrai Serviteur. 

                    Ce grand amour qui s’humilie,
                    Plus bas encore est descendu :

                    Le Fils de l’homme offre sa vie
                    Et meurt pour un monde perdu !

            Voilà le but qui était devant Lui et Il va aller jusqu’au bout, jusqu’à l’instant où Il pourra proclamer, dans un cri de victoire : « C’est accompli » (Jean 19 : 30).


D'après M. Tapernoux - « Messager évangélique » (1990)

 

A suivre