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LES SOUFFRANCES DU SEIGNEUR JÉSUS (2)

Extraits de méditations


La souffrance de la part du peuple
La souffrance de la part des disciples
La souffrance à cause du péché dans l’homme
La souffrance par sympathie
Les souffrances par anticipation
 

La souffrance de la part du peuple

            Arrêtons-nous sur ce que le Seigneur a souffert de la part de son peuple, et en particulier de la part des chefs de son peuple.
            Nous lisons au début de l’évangile de Jean : « Il vint chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu » (1 : 11). Le Seigneur était chez lui, au milieu de son peuple. Il était son Messie, venu pour instaurer son règne en lui apportant la bénédiction, mais « les siens ne l’ont pas reçu ». Ils L’ont rejeté, ils L’ont méprisé, ils L’ont mis à mort, le clouant sur une croix ! Quelle souffrance morale pour Christ d’être ainsi rejeté de son peuple !
            Si le Seigneur n’exprime guère dans les évangiles sa souffrance de la part du peuple, nous l’entendons plus d’une fois dans les Psaumes :
                    - Psaume 22 : 6 : « Mais moi, je suis un ver, et non point un homme, l’opprobre des hommes, et le méprisé du peuple » ;
                    - Psaume 109 : 4-5 : « Pour mon amour, ils ont été mes adversaires... ils m’ont rendu le mal pour le bien, et la haine pour mon amour ».

            Voilà ce que le Seigneur Jésus a rencontré de la part des siens, et tout particulièrement de la part des chefs de son peuple.
            Bien d’autres passages nous en apportent la confirmation : Ésaïe 49 parle de « celui que l’homme méprise », de « celui que la nation abhorre », du « serviteur de ceux qui dominent » (v. 7). Voilà en quels termes l’Esprit prophétique a parlé du mépris que ressentirait le Seigneur de la part de son peuple.
            Quelques détails nous font entrer d’une manière un peu plus approfondie dans ce que Christ a éprouvé de la part de ces chefs religieux du peuple :
                    - En Matthieu 12, alors que Jésus manifestait sa puissance en délivrant les hommes du pouvoir de Satan, les pharisiens ont dit : « Celui-ci ne chasse les démons que par Béelzébul, le chef des démons » (v. 24).Quelle ingratitude de leur part, et pour le Seigneur quelle souffrance ! À lui, le Fils de Dieu, qui agissait en grâce dans la puissance du Saint Esprit, on ose attribuer des relations avec Satan qui lui donnerait son pouvoir ! C’est ce que le Seigneur appelle « parler contre l’Esprit Saint », et à quiconque l’aura fait, « il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle, ni dans celui qui est à venir » (Matt. 12 : 32).
                    - L’évangile de Jean contient plusieurs passages où ces chefs indignes accusent même le Seigneur Jésus, et d'être possédé d'un démon. « Les Juifs lui répondirent : N’avons-nous pas raison de dire que tu es un Samaritain, et que tu as un démon ? » (Jean 8 : 48). On le traite de Samaritain, ce qui dans leur bouche était une injure, et on l’accuse d’avoir un démon ! Et au chapitre 10, c’est à l’instant où le Seigneur Jésus déclare (v. 17) : « A cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne », que « beaucoup d’entre eux disaient : Il a un démon, et il est fou ; pourquoi l’écoutez-vous ? » (v. 20). Voilà leur réponse à ces paroles si touchantes.

                        Tu fus muet dans toutes tes souffrances,
                        
Quand devant toi des ennemis moqueurs
                        
Multipliaient les défis, les offenses ;
                        
L’opprobre alors a déchiré ton cœur.
 

La souffrance de la part des disciples

            Mais à côté de ceux qui ont fait souffrir le Seigneur volontairement, n’y a-t-il pas un petit groupe qui L’a bien souvent attristé ? S’il nous est dit en Hébreux 12 : « Considérez celui qui a enduré une telle contradiction de la part des pécheurs contre lui-même », il a fallu qu’Il connaisse aussi, bien qu’à un autre degré, la contradiction de la part de ses propres disciples. Les douze à l’égard desquels le Seigneur avait déployé toute sa grâce, qu’il avait enseignés avec tant de patience, eux aussi manifestent trop souvent leur totale incompréhension, leur manque de foi, de mémoire et d’amour. Nous pouvons le voir en particulier en Marc 8, où le Seigneur doit, par une succession de questions, mettre en évidence, leur ignorance coupable (v. 12, 17, 21). Nous ne pouvons pas leur jeter la pierre, nous qui leur ressemblons si souvent, mais ce qu’il importe de considérer, c’est la souffrance que le Seigneur a éprouvée à cause du comportement des disciples. Il vient de les mettre en garde contre le levain des pharisiens et eux pensent qu’il leur dit cela parce qu’ils ont oublié de prendre des pains. Alors Il leur pose une série de questions : « Pourquoi raisonnez-vous sur le fait que vous n’avez pas de pains ? Ne saisissez-vous pas encore, et ne comprenez-vous pas ? Votre cœur est-il encore endurci ? Ayant des yeux, ne voyez-vous pas ?... et n’avez-vous pas de mémoire ? » (v. 17-18)
            Chacune de ces questions que le Seigneur leur adresse exprime une peine face à leur ignorance et à leur incrédulité. Nous pensons en particulier à cette scène où Jésus est dans la barque, avec les disciples. La mer s’élève, ils le réveillent : Nous périssons ! Maître ! Cela ne te fait-il rien ? - Le Seigneur calme la tempête et leur demande : « Où est votre foi ? » (Luc 8 : 25). Pas de foi ! Même après sa résurrection, pendant ces instants que le Seigneur a passés avec les deux disciples d’Emmaüs, que disent-ils ? « Nous espérions qu’il était celui qui doit délivrer Israël... » (Luc 24 : 21). Ils ne terminent pas leur déclaration, mais, en fait, ils suggèrent la pensée d’avoir été trompés par le Seigneur. Alors que leur répond-il ? « O gens sans intelligence et lents de cœur à croire tout ce qu’ont dit les prophètes ! » (v. 25). Quel reproche, mais aussi quelle tristesse pour le Seigneur de constater l’inintelligence, l’incrédulité, le désir d’être le plus grand, le sectarisme et puis, l’esprit de vengeance des disciples. Ainsi, en Luc 9, le Seigneur, ayant désiré s’arrêter dans un village de Samaritains, envoie ses disciples pour retenir un logement. On ne veut pas le recevoir ; alors voici que Jacques et Jean, deux disciples particulièrement proches du Seigneur, lui demandent : « Seigneur, veux-tu que nous disions que le feu descende du ciel et les consume, comme le fit Élie ? » (v. 54). Le Maître doit les reprendre énergiquement, les censurer fortement, mais devant cet esprit de vengeance, quelle peine pour son cœur plein d’amour et de compassion ! Oui, le Seigneur a souffert aussi de la part de ses disciples.

                        Tu recherchas amour et sympathie,
                        
Mais nul des tiens ne comprit ta douleur ;
                        
L’un te trahit et l’autre te renie,
                        
Tu ne trouvas aucun consolateur.
 

La souffrance à cause du péché dans l’homme

            Considérons maintenant ce que Christ a souffert à cause du péché qui L’entourait - cette source de douleur et de fatigue profonde et permanente pour Lui, tout au long de sa carrière. Nous ne pouvons pas le comprendre dans toute sa portée, mais n’oublions jamais que Celui qui nous occupe, le Seigneur Jésus, est Dieu « manifesté en chair » (1 Tim. 3 : 16), le Dieu saint. Il pouvait toucher les lépreux, un cercueil sans en être souillé. Le péché ne le souillait pas, mais la vision du péché et les conséquences du péché produisaient en Lui une douleur constante.
                    - Matthieu 21 : 12-13 : « Jésus entra dans le temple de Dieu, et chassa tous ceux qui vendaient et achetaient dans le temple ; il renversa les tables des changeurs et les sièges de ceux qui vendaient les colombes. Puis il leur dit : Il est écrit : Ma maison sera appelée une maison de prière ; mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs ». Quelle souffrance pour le Seigneur de constater ce que son peuple, enseigné comme il l’avait été, avait fait du temple de Dieu ! Dieu pouvait dire : « Je vous ai envoyé tous mes serviteurs les prophètes, chaque jour me levant de bonne heure, et les envoyant » (Jér. 7 : 25). Or ils n’avaient rien écouté mais avaient transformé cette maison en caverne de voleurs. Le péché qui s’étalait dans un tel lieu était une source de souffrance pour notre Seigneur.
                    - Matthieu 22 : 15-21 : Un piège lui est tendu par les pharisiens à propos du tribut à payer à César. Jésus, connaissant leur méchanceté, répond : « Pourquoi me tentez-vous, hypocrites ? » (v. 18). Souffrance profonde pour le Seigneur dans cette manifestation du péché des chefs du peuple, qui s'exprime par leur ruse et leur hypocrisie. Ne L’entendons-nous pas, de la même manière, dénoncer leur péché en Luc 11, quand Il leur déclare qu’ils sont pleins de rapine et de méchanceté ? Il dénonce la corruption, Lui qui était parfaitement saint ; l’hypocrisie, Lui qui était parfaitement vrai, qui est la « vérité ». Dans toutes ces manifestations du cœur de l’homme, le Seigneur a souffert.
                    - Marc 3 : 1-6 : Le Seigneur pénètre un jour de sabbat dans la synagogue. Il s’y trouvait un homme qui avait une main sèche et les chefs religieux observent Jésus pour voir s’Il allait opérer un miracle un jour de sabbat. Le Maître qui sonde les cœurs et qui voit ce qui s’y passe leur pose une question : « Est-il permis de faire du bien le jour du sabbat ou de faire du mal ? de sauver la vie ou de tuer ? » (v. 4). Ils ne répondent pas, figés dans leur traditionalisme agressif ; ils se taisent. Alors le Seigneur les regarde tous avec colère, étant attristé de l'endurcissement de leur cœur.

            Nous pourrions multiplier les citations des scènes dans lesquelles le Seigneur s’est trouvé véritablement au contact du péché dans l’homme ; et ce qui le rendait, pour Lui, d’autant plus pénible, d'autant plus douloureux à supporter, c'est qu’il se manifestait dans ces conducteurs religieux, responsables d’être des modèles pour le peuple.

                        Ah ! notre iniquité fit peser sur ta tête
                        
Un fardeau de douleurs indiciblement lourd ;
                        
Mais maintenant, en paix, nous célébrons la fête
                        
Qui nous rappelle ton amour.
 

La souffrance par sympathie

            Une autre forme de souffrance sur laquelle nous devons nous arrêter encore, c’est celle que le Seigneur a éprouvée par sympathie.
                    - Matthieu 9 : 36 : « Voyant les foules, il (Jésus) fut ému de compassion pour elles, parce que ces gens étaient las et dispersés, comme des brebis qui n’ont pas de berger ». Quelle sympathie que celle du Seigneur Jésus face à la souffrance humaine ! Il ne se contentait pas de constater celle-ci mais Il éprouvait à son égard une compassion qui avait sa source tout entière en Lui-même - Dieu manifesté en chair, souffrant de la souffrance de ses créatures.
                    - Luc 19 : 41-42 : Jésus s’approchait de Jérusalem : « Voyant la ville, il pleura sur elle en disant : Si tu avais connu, toi aussi, au moins en cette journée – la tienne - ce qui t’apporterait la paix ! ». Jérusalem, la ville du grand Roi, dans laquelle Il avait annoncé la bonne nouvelle, n’avait pas connu le temps de sa visitation. Dieu était là, au milieu d’elle dans la personne du Christ, et elle L’avait refusé ! Alors Jésus pleure sur cette ville si coupable et lui annonce les terribles événements qui vont s’ensuivre quarante ans après son rejet ! Le Seigneur voyait cela à l’avance et savait que si cette ville s’était repentie elle aurait été épargnée...
                    - Jean 11 : 33-35) : Dans une autre occasion, au tombeau de Lazare, la parfaite sympathie de Jésus s’exprime aussi par des larmes : « Quand Jésus la vit pleurer (Marie), et les Juifs qui étaient venus avec elle pleurer, il frémit en son esprit, et se troubla ; il dit : Où l’avez-vous mis ? Ils lui disent : Seigneur, viens et vois. Jésus pleura ». Jésus vient et constate les conséquences du péché sur l’homme, la ruine dans laquelle la créature a été plongée par la désobéissance et Il ne peut rester indifférent : Il pleure. C’est le plus court verset de toute la Bible : deux mots : « Jésus pleura ». Quelle sympathie ! mais expression de quelle souffrance ! Ainsi le Seigneur Jésus partageait dans son amour parfait les peines qui sont le lot des humains au milieu de cette scène de deuil.


Les souffrances par anticipation

            Nous abordons un dernier point concernant les souffrances que Jésus a rencontrées dans son ministère. Elles sont liées à ce qu’il appelle « mon heure ». Il en parle dès le début de son ministère, en Jean 2, lors du miracle accompli aux noces de Cana. Il avait devant lui « l’heure » pour laquelle Il était venu : celle de la croix.
                    - Jean 12 : 27 : « Maintenant mon âme est troublée ; et que dirai-je ? Père, délivre-moi de cette heure ; mais c’est pour cela, pour cette heure, que je suis venu ». C’était l’heure de l’ignominie ; c’était l’heure, surtout, de l’abandon de Dieu. La perspective de cette heure L’a accompagné durant toute sa carrière et plus elle se rapprochait, plus la souffrance du Seigneur augmentait.
                    - Marc 8 : 31-32 :, Il parle aux disciples de ce que cette heure comporterait pour Lui. « Il commença à les enseigner : Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il soit mis à mort et qu’il ressuscite après trois jours. Il tenait ce discours ouvertement. L’amenant à l’écart, Pierre, se mit à le reprendre ».
                    - Marc 9 : 31-32 : « Il enseignait ainsi ses disciples : Le Fils de l’homme est livré entre les mains des hommes, et ils le feront mourir ;après avoir été mis à mort, il ressuscitera le troisième jour. Mais ils ne comprenaient pas cette parole et craignaient de l’interroger ». Le verset 34 nous apprend de quoi étaient occupés les disciples à qui Jésus venait de parler des souffrances qui L’attendaient. Ils se disputaient pour savoir lequel serait le plus grand.
                    - Marc 10 : 32-34 : « Prenant de nouveau les douze avec lui, il se mit à leur dire les choses qui devaient lui arriver : Voici, nous montons à Jérusalem ; le Fils de l’homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes ; ils le condamneront à mort, et le livreront aux nations ; ils se moqueront de lui, le fouetteront, cracheront sur lui et le feront mourir ; et il ressuscitera le troisième jour ».

            Ces trois passages de l’évangile de Marc expriment le contenu de ce que Jésus appelle « mon heure ». Ce que les hommes allaient faire de Lui et ce que Dieu ferait aussi lorsqu’Il Le frapperait, tout cela passe devant Lui et Il ressent par avance une profonde tristesse. Il en parle une première fois à ses disciples et voici Pierre qui Le prend à part pour le reprendre : Incompréhension totale de la part des disciples ! Il en parle une seconde fois et il nous est dit que les disciples ne comprirent pas cette parole. Et une troisième fois au chapitre 10, mais « ils étaient frappés de stupeur et le suivaient avec crainte » (v. 32a). Quant à cette heure qui était devant Lui, à la souffrance qu’Il ressentait par anticipation, Il n’a trouvé aucune compréhension, aucune compassion auprès des siens.
            Dans ces quelques passages exprimant les souffrances endurées par Christ dans son chemin, ne trouvons-nous pas le magnifique antitype de l’offrande de gâteau, faite de fine fleur de farine pétrie à l’huile et sur laquelle était mis l’encens ? Cet encens, dont Lévitique 2 déclare qu’il devait être tout entier brûlé sur l’autel du sacrifice, était répandu sur le feu brûlant, et montait en odeur agréable vers l’Éternel. Il parle des souffrances du Seigneur non pas pour l’expiation du péché, mais de la souffrance qu’Il a rencontrée dans son chemin et dans laquelle Dieu a respiré un excellent parfum. Ces souffrances que Jésus a connues pendant son ministère comportaient ce qui a été la part exclusive de Dieu. Mais nous trouvons au chapitre 6 du Lévitique une mention qui nous concerne : une part de l’offrande de gâteau était réservée aux sacrificateurs. Une part est pour nous, bien-aimés, dans ces souffrances que Christ a rencontrées sur la terre. Nous avons une communion à ces souffrances-là. C’était le souhait de l’apôtre qui désirait « le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances » (Phil. 3 : 10). Que le Seigneur nous accorde d’entrer davantage dans ce qu’Il a ressenti dans son chemin d’homme de douleurs !
            Le chapitre 2 du Lévitique nous apprend que l’offrande de gâteau pouvait être cuite dans le four : cela parle des souffrances cachées de Christ, que l’Écriture est bien loin de nous rapporter toutes. L’offrande de gâteau pouvait aussi être cuite sur la plaque : ce sont les souffrances publiques et visibles de Christ et celles que nous discernons, nous, à travers les Écritures. Et puis l’offrande de gâteau pouvait aussi être cuite à la poêle : souffrances intenses telles que celles de la crucifixion.
            En tant que sacrificateurs, mangeons, nous aussi, notre part de cette offrande de gâteau. Entrons toujours plus par la puissance du Saint Esprit et par la méditation de la Parole de Dieu, dans ce qu’ont été les souffrances que notre bien-aimé Seigneur et Sauveur a rencontrées dans son chemin. Oui, qu’Il nous accorde la grâce d’entrer davantage dans ce qu’Il a enduré ainsi, afin que nous appréciions, d’une manière toujours plus étendue, l’immensité de l’amour dont le Seigneur nous a aimés ! N’oublions jamais que c’est volontairement qu’Il est entré dans un tel chemin en déclarant : « Je viens... pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Héb. 10 : 7, 9).
 

D'après M. Tapernoux - « Messager évangélique » (1990)

 

A suivre