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Leçons tirées de la vie de Jacob
 

La tromperie de Jacob et sa fuite chez Laban
Les plans de Jacob manquant de confiance à l’égard d’Esaü
La lutte de Jacob avec Dieu
Jacob à Sichem
Le retour de Jacob à Béthel
 

            Toute l’histoire de Jacob, jusqu’au chapitre 35, est celle d’un homme qui a la foi, mais qui n’a pas confiance en Dieu. Il n’est pas, comme Esaü, un incrédule, un profane. Il tient compte des promesses de Dieu, mais il emploie de mauvais moyens pour les obtenir, comme si Dieu manquait de puissance pour accomplir ce qu’Il a promis. C’est un homme que Dieu reconnaît (car Il s’appelle aussi bien le Dieu de Jacob, que d’Abraham et d’Isaac, et jamais le Dieu d’Esaü), mais dont la marche n’est pas une marche de confiance et de droiture. En conséquence, Dieu lui inflige, dans son amour, une suite de peines et de châtiments jusqu’à ce qu’Il l’ait amené à reconnaître que la chair est impuissante, qu’elle ne vaut rien - et enfin que son cœur soit purifié devant Dieu.
 

La tromperie de Jacob et sa fuite chez Laban

            Nous savons comment, en accord avec Rebecca, Jacob trompe son père (Gen. 27) ; comment, pour fuir la colère d’Esaü, il se rend à Paddan-Aram chez Laban ; comment il part, n’ayant rien que son bâton, comment il est obligé de prendre des pierres pour oreiller. Pendant son sommeil, Dieu lui apparaît en haut de l’échelle ; les anges y montent et descendent. Dieu lui promet qu’il ne l’abandonnera pas, qu’il le ramènera et donnera à sa postérité la terre sur laquelle il est couché (ch. 28).
            Ensuite, Jacob se rend chez Laban qui le trompe au sujet de sa femme, et lui change dix fois son salaire (ch. 29). Il y reste vingt ans, dans un service voisin de l’esclavage, et quand enfin, par des moyens peu avouables, il s’est acquis des richesses (30 : 31-43), il s’aperçoit que le visage de Laban est changé à son égard. Il prend la fuite avec tout ce qu’il possède (ch. 31).
            Laban, apprenant que Jacob s’est enfui, le poursuit (31 : 22-23). Dieu intervient et défend à Laban de lui faire du mal, montrant ainsi qu’il protège Jacob.


Les plans de Jacob manquant de confiance à l’égard d’Esaü

            Après le départ de Laban, Dieu envoie ses anges au-devant de lui. Jacob appelle ce lieu : Mahanaïm - « deux armées ou camps » (32 : 1-2).
           Cependant, malgré tout cela, Jacob n’a pas encore confiance en Dieu. Il apprend qu’Esaü vient à sa rencontre avec 400 hommes (v. 6), avec de bonnes intentions, car Dieu l’a apaisé. Mais Jacob est rempli d’une grande crainte (v. 7), il ne sait comment agir. Pourquoi ? C’est qu’il avait mauvaise conscience à l’égard d’Esaü. Combien il est triste qu’un enfant de Dieu ait une telle attitude devant le monde, qu’il soit obligé de rougir devant lui !
            Jacob a perdu sa force, et cela durera aussi longtemps qu’il n’est pas entièrement en règle avec Dieu. Dieu ne lui retire jamais sa grâce, mais, précisément à cause de cette grâce, il le traitera avec une exacte justice et le châtiera, jusqu’à ce qu’il l’ait amené à reconnaître son état.
            Jacob prie, rappelle à Dieu ses promesses et lui demande de le délivrer (v. 9-13). Mais ici encore, il ne compte pas entièrement sur l’action de Dieu, car il agit lui-même en envoyant au-devant d’Esaü un, deux, trois troupeaux pour l’apaiser. Il avait dit : « Délivre-moi de la main de mon frère Esaü », mais il ne croit pas sincèrement que Dieu le fera, car il fait, quant à lui, tout ce qu’il peut pour se concilier son frère que Dieu avait déjà apaisé.


La lutte de Jacob avec Dieu

            Enfin Jacob reste seul, le dernier de tous, car il est toujours rempli de frayeur (32 : 24). C’est là que Dieu l’attend et lutte avec lui, sans toutefois se révéler à lui, car il ne peut avoir communion avec Jacob comme avec Abraham. Qu’il est triste de lutter avec Dieu quand nous pourrions jouir d’une pleine liberté de communion avec lui !
Toutefois, Dieu soutient la foi de Jacob pendant la lutte, car Il ne veut pas que la foi de son serviteur défaille. Il lui donne de la force pour vaincre, mais en même temps il touche l’emboîture de sa hanche. Désormais, Jacob porte toute sa vie la marque de sa lutte avec Dieu : il reste boiteux. Pour nous aussi, chers amis, il y a deux choses dont Dieu veut que nous gardions le souvenir toute notre vie : la victoire de la foi et l’humiliation de la chair.
            Lorsque l’aurore se lève, Dieu veut quitter Jacob, car il n’est pas question de se manifester à lui. Jacob sait bien qu’il a affaire à Dieu, même s’il n’a pas une entière liberté avec lui. Il lui dit : « Déclare-moi ton nom » (v. 29) ; Dieu refuse de le lui dire, car la pleine communion manque encore. Toutefois il le bénit et lui donne le nom d’Israël (victorieux de Dieu). Jacob dit : « J’ai vu Dieu face à face, et mon âme a été délivrée » (v. 30).


Jacob à Sichem

            Quand Jacob rencontre Esaü, il le craint encore et dit : « Que mon seigneur, je te prie, passe devant son serviteur ; et moi je cheminerai… jusqu’à ce que j’arrive auprès de mon seigneur, à Séhir » (33 : 14), mais il ne pense pas ce qu’il dit. Il se rend à Sichem et y commet une nouvelle faute : comme Lot, il campe devant une ville, et s’achète un champ là où il devait être étranger et voyageur (v. 18-19). Il en est toujours ainsi, lorsque Dieu n’est pas tout pour nous et que nous ne sommes pas heureux de n’avoir que lui. Nous campons devant la ville, et il nous faut la portion du champ où nous avions dressé notre tente.
            Nous connaissons tous les conséquences, pour le pauvre Jacob, de son séjour en cet endroit (ch. 34). Il est obligé d’abandonner son champ et son autel. Plus tard, il a dû dire, de tout le temps où il marchait ainsi : « Mes jours ont été courts et mauvais » (47 : 9).
            Maintenant, Dieu le fait remonter à Béthel, et il dit à sa famille : « Otez les dieux étrangers qui sont au milieu de vous » (35 : 2). On s’étonnera peut-être qu’il y eût de l’idolâtrie dans la maison de Jacob. Mais, quand le cœur n’est pas entièrement droit, on tolère facilement le mal. On y participe par manque de force, souvent on ne le voit pas tel qu’il est. Quand on campe devant la ville, le discernement est obscurci. Il faut être près de Dieu, et non au milieu du mal, pour juger ce dernier.


Le retour de Jacob à Béthel

            Jacob retourne à Béthel, le point de départ où Dieu lui était apparu et lui avait fait des promesses. Dieu les lui répète, recommençant, pour ainsi dire, ses relations avec lui sur un pied tout nouveau de confiance et de fidélité. Il lui rappelle qu’Il ne s’appellera plus désormais Jacob, mais Israël. Jacob, amené à vider son cœur devant Dieu, peut désormais Lui parler librement. Il n’a plus besoin de Lui dire : « Déclare-moi ton nom », mais il parle avec Lui, comme le faisait Abraham (35 : 11-15).

            Puissions-nous, chers amis croyants, pour être heureux et glorifier Dieu, avoir des cœurs non partagés. Ne nous contentons pas, comme Jacob, de la foi seulement, mais ayons une pleine confiance en Dieu, notre Père. Et ne soyons jamais obligés de lutter avec Lui !
 

J.N Darby - « Messager évangélique » (2017 p. 207-210)