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LA DEUXIÈME ÉPÎTRE AUX CORINTHIENS (9)


LA GÉNÉROSITÉ DES CHRÉTIENS ET LE DON SUPRÊME DE DIEU
            CHAPITRE 9
                    Donner spontanément et joyeusement (9. 1-7)
                    Les fruits de la libéralité et le don suprême de Dieu
                    

LA GÉNÉROSITÉ DES CHRÉTIENS ET LE DON SUPRÊME DE DIEU

                        CHAPITRE 9

            L’apôtre reprend ses propos sur la conduite des Corinthiens. Il va leur montrer que toute abondance vient de Dieu afin de permettre à ceux qui la détiennent d’abonder en bonnes œuvres et en libéralité. Celles-ci combleront les besoins des plus démunis qui seront remplis d’actions de grâces et de louanges envers Dieu. De plus, ces Juifs de Jérusalem auront le témoignage édifiant de la conversion des nations.
            Les versets 1 à 11 exposent les différentes bonnes raisons d’exercer la générosité, présentée, non comme une grâce, mais comme un service.
            Les heureux effets produits chez les bénéficiaires sont décrits dans les versets 12 à 14.
            Et c’est sur la pensée du don inexprimable de Dieu (v. 15), son Fils unique, que se termine cette division sur la bienfaisance.


                                    Donner spontanément et joyeusement (9. 1-7)

                                                Une émulation réciproque (v. 1-2)
 
            Paul ne donne pas de commandement, ni même d’avis comme auparavant (8 : 10). Il ne les presse plus pour ne pas les blesser ou faire preuve d’un manque de confiance. Au contraire, il s’était glorifié d’eux devant Tite et ses compagnons (8 : 24), comme il l’avait fait devant les Macédoniens. Il leur avait parlé de leur premier zèle de l’année précédente. Il s’était exprimé comme un père heureux de la fidélité de ses enfants. Il inclut dans cette spontanéité les assemblées de l’Achaïe : les Corinthiens n’étaient donc pas les seuls concernés par cette collecte.
            Remarquons bien que si Paul parle des Corinthiens à d’autres, ce n’est pas pour étaler tout ce qui avait été et pouvait être encore répréhensible chez eux. Mais il met en avant le bien, ce qui édifie. Le zèle des Macédoniens (comp. 8 : 5) avait été stimulé par celui des Corinthiens de l’année précédente. Et c’est maintenant au tour des Corinthiens d’être encouragés par le si beau comportement des frères de la Macédoine. L’émulation aura ainsi joué dans les deux sens. Il ne s’agit pas de rivalité ni de compétition ; mais Paul connaissait la puissance d’un bon exemple. C’était une excitation de bon aloi. « Veillons les uns sur les autres pour nous stimuler à l’amour et aux bonnes œuvres » (Héb. 10 : 24).

                                                Exécuter pleinement ce qui est dans le cœur (v. 3-5)

            Malgré sa confiance dans les Corinthiens, on sent cependant chez l’apôtre une certaine appréhension. Il y avait déjà eu un tel déclin entre leur état moral à la fin de son premier séjour de 18 mois (Act. 18 : 11), et celui qui avait nécessité la première épître, que tout était malheureusement possible. Ce n’était pas tellement l’affaiblissement de leur désir qu’il craignait, mais un manque d’organisation matérielle de la collecte.
            Quelle honte pour Paul et pour eux-mêmes devant les Macédoniens qui accompagneraient éventuellement l’apôtre, si tout n’était pas prêt ! La gloire serait changée en confusion et la confiance en déception. Les Corinthiens avaient encore un délai avant son arrivée. Ils allaient être aidés par Tite et les deux autres frères. La lecture de cette épître aurait, espère-t-il, son effet sur leur conduite. Il était important que tout soit en ordre. S’il en était bien ainsi, le don aurait toute sa valeur ; sinon, il apparaîtrait comme une extorsion et serait de nature à prêter le flanc aux sceptiques et aux malveillants ; cela leur donnerait occasion de contester l’honnêteté de Paul.

                                                Remarques générales (v. 6-11)

            Paul va montrer tout le bénéfice matériel ou spirituel qui résulte d’une vraie libéralité. Pour qu’il s’agisse vraiment d’un acte d’amour, l’apôtre n’exerce aucune pression, mais donne seulement un encouragement. Il voulait leur éviter de perdre cette occasion et ce privilège de donner, qui ne se présenterait peut-être plus. Bien sûr, il ne faut pas que, comme dans le monde, cette collecte soit ressentie comme un fardeau imposé.

                                                Donner sans parcimonie (v. 6)

            Paul se sert d’une loi de la nature dans le domaine agricole pour montrer que celui qui donne ne perd rien. Ce qui est distribué n’est ni perdu, ni gaspillé, la récolte est en proportion de ce qui est semé. L’apôtre pense certainement en premier aux biens terrestres. Les Corinthiens ne seraient pas plus pauvres après leurs dons (v. 8). « Tel disperse, et augmente encore ; et tel retient plus qu’il ne faut, mais n’en a que disette. L’âme qui bénit sera engraissée, et celui qui arrose sera lui-même arrosé » (Prov. 11 : 24-25). Cela ne signifie nullement que Dieu nous enrichira forcément en proportion de nos dons. Mais il y a aussi des récompenses spirituelles. Alors la comparaison devient impossible. Les valeurs sont de nature différente : la semence est matérielle, la moisson est spirituelle.
            « Prêtez sans rien espérer en retour » (Luc 6 : 35), dit le Seigneur. Il ne faut pas calculer ni rien escompter, pas même de la reconnaissance, quoique celle-ci soit appréciable. Les destinataires ne doivent pas être considérés comme des redevables ou des obligés. Le seul mobile licite est la récompense future et céleste. Paul le confirmera plus tard à Timothée : « Ordonne à ceux qui sont riches dans le présent siècle… qu’ils soient prompts à donner, généreux, s’amassant comme trésor un bon fondement pour l’avenir » (1 Tim. 6 : 17-19). Le Seigneur dit aussi : « Donnez, et il vous sera donné… car de la même mesure dont vous mesurerez, il vous sera mesuré en retour » (Luc 6 : 38).
            Le mot « libéralité » (ou libéralement) contient à la fois la pensée du don et de la louange. Dans la traduction J.N. Darby, le mot « libéralité » ou « libéralement » est la traduction de deux mots grecs différents :
                  - « eulogia » (9 : 5-6) ; ce mot introduit une notion d’éloge et de louange à Dieu.
                  - « haplotès » (8 : 2 ; 9 : 11-13) ; le sens ici est plutôt loyauté, générosité, franchise et simplicité (le même mot est employé en Romains 12 : 8 pour qualifier celui qui est amené à donner) - au fond, ces deux choses sont indissociables (Héb. 13 : 15-16).

                                                La joie de donner (v. 7)

            Selon Dieu, la valeur d’un don dépend essentiellement de la manière dont il est fait. Une bonne œuvre faite à regret ne peut plaire à Dieu. Lors de l’édification de la tente d’assignation, « tout homme que son cœur y porta, et tous ceux qui avaient un esprit libéral, vinrent et apportèrent l’offrande de l’Eternel » (Ex. 35 : 21). L’état du cœur l’emporte sur l’importance du don. La richesse de la moisson ne dépend pas uniquement de l’abondance du don, car la moisson n’est pas seulement la satisfaction des besoins des saints ; nous verrons que c’est bien plus que cela.
            Retenons donc que l’état de cœur dans lequel est faite toute bonne œuvre est d’une importance primordiale. En particulier, « Dieu aime celui qui donne joyeusement ». Dieu se réjouit à son sujet et lui fera goûter spécialement sa communion.


                                    Les fruits de la libéralité et le don suprême de Dieu

                                                Le renouvellement des ressources (v. 8-10)

            La notion de l’origine de tous nos biens est établie ici. La pénurie ne viendra jamais du côté de Dieu. Il donnera ce qui sera nécessaire d’autant plus que le cœur sera disposé aux bonnes œuvres. Que personne ne craigne qu’un jour les moyens cessent et qu’il n’ait plus la joie de donner. Au contraire, Dieu renouvellera ses ressources afin que chacun puisse persévérer dans les bonnes œuvres (v. 8). Dieu sonde nos cœurs, et voit en particulier ce qu’il y a mis. Et il donnera en même temps la grâce de donner et les moyens de donner.
            La citation du verset 9 (Ps. 112 : 9) est très encourageante : celui qui « répand », comme le fait un semeur, et qui donne au pauvre fait preuve d’une justice pratique dans sa vie. Indépendamment des bénédictions temporelles promises au peuple juif, le souvenir du dévouement des croyants ne sera jamais oublié. Le Seigneur n’a-t-Il pas dit : « Celui qui vous donnera à boire un verre d’eau en mon nom… en vérité, je vous dis qu’il ne perdra pas sa récompense » ? (Marc 9 : 41). « Dieu n’est pas injuste pour oublier votre œuvre et l’amour que vous avez montré pour son nom » (Héb. 6 : 10).
            Paul évoque à la fois les richesses terrestres et spirituelles (v. 10). La semence et le pain parlent des biens matériels, car ce qui est moissonné est de la même nature que la semence. Et celle-ci sera multipliée pour être encore répandue.
            Mais « le fruit de votre justice » a un sens spirituel, c’est le trésor, le bon fondement pour l’avenir (1 Tim. 6 : 18-19) ; donner est aussi un acte de justice. Le mot grec « dikaiosunen » a le sens de vertu, probité, aumône, justice. On le retrouve dans les passages suivants : Phil. 1 : 11, Jac. 3 : 18 et Matt. 6 : 1. N’oublions pas que Dieu ne sera jamais notre débiteur. « Qui use de grâce envers le pauvre prête à l’Eternel, et il lui rendra son bienfait » (Prov. 19 : 17). C’est Dieu qui donne la semence au semeur (Es. 55 : 10). Il fournit, il augmente, il multiplie. Il faut que les donateurs aient toujours le sentiment que tout vient du Père des lumières et qu’en fait rien ne leur appartient. Qu’ils suivent l’exemple de David qui, de toute sa force, dans son affliction et dans son affection, avait donné ce qui lui appartenait en propre. C’étaient de bons matériaux en vue de l’édification du temple. Son exemple fut ensuite suivi par tous les chefs du peuple. Quelle heureuse émulation ! Il y eut en Israël joie, bénédiction et adoration. Et si David pouvait confesser : « Tout vient de toi ; et ce qui vient de ta main, nous te le donnons » (1 Chr. 29 : 2-20), combien pouvons-nous aussi reconnaître que Dieu n’a pas changé. Il est toujours puissant pour faire surabonder toute grâce sur nous.

                                                Un enchaînement heureux (v. 11-14)

            L’apôtre énumère toutes les heureuses conséquences qu’aura la libéralité des Corinthiens, quand tout sera achevé de leur part.
            Les premiers effets (v. 7) sont de donner à Dieu un motif spécial de les aimer et de renouveler sa grâce en leur faveur (v. 10).
            Dieu avait enrichi les Corinthiens avant qu’ils aient eu connaissance des besoins des frères. Dieu avait ensuite ouvert leur cœur à la libéralité. Et Paul est le premier à en rendre grâce à Dieu. Certainement, l’heureux effet de cette action sera de satisfaire aux besoins matériels des pauvres. Mais encore plus heureuse sera la gratitude des bénéficiaires : d’abord pour Dieu, ensuite pour les Corinthiens. Il n’y a pas seulement des actions de grâces à Dieu, mais aussi une louange pour le travail de l’Esprit parmi les nations. Les croyants juifs de Jérusalem sont les témoins et les bénéficiaires de l’effet de l’évangile sur les nations.
            Ils sont remplis d’actions de grâces, mais ils ont aussi à cœur d’intercéder par la prière pour leurs bienfaiteurs. Des liens fraternels sont créés entre eux. Les voilà revêtus de l’amour (v. 14), ce lien de la perfection (Col. 3 : 14).
            Quelle joie aussi pour eux et quel encouragement de devenir le sujet d’actions de grâces et d’intercessions de la part de ces frères éloignés et inconnus de visage, et d’être l’objet de leur ardente affection !
            Plusieurs choses abondent dans ces deux chapitres :
                  – la joie (8 : 2),
                  – les biens (8. 13-14),
                  – les bonnes œuvres (9 : 8),
                  – les actions de grâces qui sont multipliées (9 : 12).

            Mais seule la grâce de Dieu surabonde (9 : 14). Cette grâce remplit ces deux chapitres (8 : 1, 7, 9 ; 9 : 8, 14).

                                                Le don suprême (v. 15)

            Voici la conclusion et le couronnement de cette division de l’épître, contenue dans cette courte doxologie (du grec « doxa » : gloire et « logos » : parole ; d’où : parole de louange).
            Le sommet moral du chapitre 8 était l’exemple de Christ dans la plus profonde pauvreté, volontairement acceptée (8 : 9).
            Et maintenant, le sommet du chapitre 9 est bien sa conclusion (v. 15) : Qu’était la richesse des Corinthiens au regard de celle du seul vrai Dieu ? Le Créateur, le plus riche de tout l’univers, a fait le don le plus précieux qui puisse se faire, le plus excellent, le plus merveilleux.
            Paul ne dit pas de quel don il s’agit. Mais tous les croyants le comprendront. Un seul don est inexprimable : celui du Fils unique de Dieu (Jean 3 : 16). Avec Lui, en Lui et par Lui, Dieu nous donne sa vie, son amour et le Saint Esprit.
            La grâce divine se mesure par l’abaissement de Jésus Christ.
            La libéralité divine se mesure par le don qui est au-dessus de toute expression. C’est dans ce don suprême que sont contenus tous les autres : « Celui qui n’a pas épargné son propre Fils… comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui ? » (Rom. 8 : 32).
            Alors le cœur de Paul déborde : « Grâces à Dieu pour son don inexprimable ! ».


D'après « Sondez les Ecritures » (vol. 6)

 

A suivre