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UN COUPLE DE SERVITEURS DE DIEU : AQUILAS ET PRISCILLA


La rencontre de l’apôtre Paul avec ce couple
Aquilas et Priscilla à Ephèse
D’autres mentions d’Aquilas et Priscilla dans les épîtres de Paul
 

            Aquilas était juif ; il était originaire du Pont en Troade. Il est toujours cité dans la Parole de Dieu avec sa femme Priscilla. Leur dévouement était connu dans toutes les assemblées (Rom. 16 : 3-4). Il n’est pas un seul acte du service que nous rendons à notre Seigneur qui ne soit oublié : et non seulement la substance de l’acte, mais aussi la manière dont il est fait.
            Aquila désigne l’aigle en latin. Priscilla est le diminutif de Priscille. Ces deux personnes avaient probablement fort peu de relief aux yeux du monde. Mais elles occupent une place non négligeable dans le livre des Actes et les épîtres. Le récit de leur vie, en particulier en Actes 18, est rempli de riches leçons.


La rencontre de l’apôtre Paul avec ce couple

            La première fois qu’il est parlé d’Aquilas et Priscilla, c’est au moment où l’apôtre Paul arrive d’Athènes. Cette ville a été le berceau de grands systèmes philosophiques : celui de Platon, d’Aristote, des stoïciens et des épicuriens. Mais la réponse des cœurs au message évangélique de Paul avait été faible. Paul se rend à Corinthe, un grand centre commercial, situé sur un isthme entre la mer Egée et la mer ionienne. Elle allait constituer une magnifique base de départ pour la propagation de l’évangile au loin. Dieu n’abandonne jamais sa pensée : faire connaître la bonne nouvelle du salut aux hommes. C’est à la gloire de Christ et de son œuvre.
            Paul demeure assez longtemps à Corinthe. Dieu avait révélé à son serviteur qu’il y avait un « grand peuple » dans cette ville (Act. 18 : 10). Il prend soin de lui et maintient la porte ouverte pour annoncer l’évangile.
            L’apôtre fait une très heureuse rencontre avec Aquilas et Priscilla. Ils seront ses collaborateurs jusqu’au bout. Ils avaient dû quitter Rome, comme tous les autres Juifs, chassés par l’empereur Claude. Amenés à Christ, ils deviennent chers à Paul.
            Il est précieux de voir, en contraste avec la misère actuelle, Aquilas et Priscilla liés ainsi par les liens doux et forts du mariage. Ils sont désormais unis dans une même pensée, dans la poursuite des intérêts du Seigneur et de tout ce qui touche à sa gloire. Ils ont aussi à cœur de servir, guidés par le Seigneur, les autres rachetés.
            La Parole de Dieu met l’accent sur l’unité fondamentale du mariage, voulu par Dieu. Il unit deux vies, d’une manière durable, s’il s’agit de deux enfants de Dieu (2 Cor. 6 : 14). Que nos jeunes convertis, ayant le désir d’être fidèles à la pensée de Dieu, ne perdent pas de vue cet heureux exemple que la Parole nous a conservé. Il nous montre ce que doit être la vie de consécration d’un couple chrétien.
            « Paul demeura chez eux » (Act. 18 : 3). Il prenait toujours grand soin dans le choix de ses compagnons de service. Démas, qui avait aimé le présent siècle, n’a pas pu rester dans sa compagnie (2 Tim. 4 : 10). Si nous préférons être plutôt en contact avec des personnes « mondaines » qu’avec des chrétiens pieux, nous ne faisons déjà plus vraiment partie de la communion des saints. « Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs » (1 Cor. 15 : 33). Il nous faut donc beaucoup veiller sur nos fréquentations. La foi se perd en se mêlant au monde. Elle ressemble alors de plus en plus à une flamme qui vacille. Le monde est un tourbillon dangereux, toujours susceptible de nous entraîner.
            L’apôtre pratiquait avec Aquilas et Priscilla cet humble métier : « faire des tentes » (Act. 18 : 3). C’était sûrement l’occasion de conversations édifiantes entre eux ; elles porteront du fruit à la gloire de Dieu. Paul avait appris un métier dans sa jeunesse. On peut faire des études très poussées, tout en apprenant un métier. L’apôtre avait été instruit aux pieds de Gamaliel dans les choses de Dieu (Act. 22 : 3). Personne ne sait, excepté le Seigneur, ce que l’avenir lui réserve quant à son activité.
            En s’adressant aux Corinthiens, Paul leur rappelle : « Je vous ai annoncé gratuitement l’évangile de Dieu... Et quand j’étais auprès de vous - dans le besoin – je n’ai été à charge à personne, car des frères venus de Macédoine ont pourvu à mes besoins ; je me suis gardé de vous être à charge en quoi que ce soit, et je m’en garderai » (2 Cor. 11 : 7-9). Paul travaillait de ses mains : travailler recommande toujours quelqu’un aux yeux de ceux qui l’entourent. Aujourd’hui, un certain nombre d’évangélistes utilisent encore la même méthode que ces fabricants de tentes. Ils subviennent ainsi à leurs propres besoins et consacrent le reste de leur temps à annoncer l’Evangile.
            Ce même apôtre dit aux Philippiens : « Je ne parle pas en raison de privations, car j’ai appris à être content dans les situations où je me trouve. Je sais être dans le dénuement, je sais aussi être dans l’abondance ; en toutes circonstances et à tous égards je suis enseigné aussi bien à être rassasié qu’à avoir faim, aussi bien à être dans l’abondance qu’à être dans les privations » (Phil. 4 : 11-12). On a tout autant besoin d’être « enseigné », ou «  initié », dans l’abondance que dans la faim !
            La tente est une frêle habitation provisoire dont la forme peut varier. On étendait du tissu sur des perches et le tout était maintenu en place par des cordages fixés dans le sol. Rappelons en passant ce verset de Job : « Ceux qui te haïssent seront revêtus de honte, et la tente des méchants ne sera plus » (8 : 22).
            Pendant la semaine, Aquilas , Priscille et Paul se livraient donc ensemble à un humble travail. Ils faisaient partie de ceux que l’on ne remarque pas. L’Ecriture nous invite à ce sujet : « Au lieu de penser à ce qui est élevé, associez-vous à ce qui est humble » (Rom. 12 : 16). David dit : « Eternel ! Mon cœur n’est pas hautain, et mes yeux ne s’élèvent pas ; et je n’ai pas marché en des choses trop grandes et trop merveilleuses pour moi » (Ps. 131 : 1). De l’humilité, Jésus donne aux siens un parfait exemple. Il nous invite à lapprendre de Lui (Matt. 11 : 29-30).


Aquilas et Priscilla à Ephèse

            Le jour du sabbat, l’apôtre Paul allait à la synagogue y rendre témoignage à son Maître. Il cherchait à gagner des âmes à Christ. Quand, environ 18 mois après son arrivée à Corinthe, il estime que le moment de quitter cette ville est venu, il emmène Aquilas et Priscilla jusqu’à Ephèse. Il les laisse là, en promettant de revenir ; puis, infatigable, il se rend à Jérusalem (Act. 18 : 18-21).
            Or durant sa longue absence, il vient à Ephèse un Juif appelé Apollos, originaire d’Alexandrie. C’était un ouvrier remarquable, « éloquent et puissant dans les Ecritures » (v. 24). Il avait reçu la capacité de bien s’exprimer, d’émouvoir ainsi son auditoire et de le persuader de se tourner vers Christ.
            Les Ecritures constituent pour chaque enfant de Dieu la seule source d’autorité. Tous les oracles de Dieu se trouvent dans la Bible (Rom. 3 : 2). Ce sont des oracles vivants (Act. 7 : 38).
            Apollos était « instruit dans la voie du Seigneur », mais il ne connaissait que le baptême de Jean (v. 25). Il pouvait seulement proclamer que Jésus était le Messie attendu (Marc 1 : 4). Ses paroles impressionnaient vivement ses auditeurs.
            En ce temps-là, le « christianisme » n’était pas encore connu sous ce nom. On l’appelait « la voie » (Act 9 : 2 ; 19 : 9, 23 ; 22 : 4 ; 24 : 14, 22), et plus tard la « voie de Dieu » (v. 26). Enfin, c’est « la voie du salut » (16 : 17).
            Apollos était « fervent en esprit » ; il n’y avait chez lui ni paresse ni indifférence. On ne parle bien que de ce qui remplit le cœur (Matt. 12 : 34-35) ! L’Ecriture nous exhorte : « Quant à l’activité, pas paresseux » (Rom. 12 : 11). Hélas, nous nous occupons souvent, au détriment de la vraie vie, de questions tout à fait secondaires. Ayons plutôt du zèle et servons le Seigneur !
            De plus ce chrétien enseignait diligemment et avec hardiesse les choses qui concernaient Jésus, mais sa connaissance limitée était encore défectueuse. Il avait grand besoin d’être instruit, afin que son enseignement devienne plus complet. Tout ce que nous disons doit être sur un principe de foi : « Nous croyons, c’est pourquoi aussi nous parlons » (2 Cor. 4 : 13 ; Ps. 116 : 10).
            Aquilas et Priscilla ont l’occasion d’entendre Apollos présenter la Parole. Ils remarquent qu’il ne connaît pas tous les aspects de la vérité. Ils décident donc, sans se départir de leur humilité, de le « prendre à part » et de lui expliquer plus exactement, avec l’aide du Seigneur, « la voie de Dieu ». Chaque enfant de Dieu doit veiller, en transmettant le message évangélique, à ne pas l’appauvrir ! Or, pour agir ainsi, il faut l’avoir d’abord saisi dans son intégralité.
            Ne falsifions pas volontairement le message de la Parole ; ce serait extrêmement grave (Ps. 56 : 5) ! Ayons le désir de répandre avec clarté la Parole de Dieu autour de nous. II y a un peu partout dans ce monde des âmes qui aspirent, au milieu de la confusion actuelle, à recevoir un message qui ne soit pas tronqué. C’est pourtant, hélas, parfois le cas ; on déforme la Parole de Dieu.
            Demandons au Seigneur de nous accorder la grâce de nous exprimer avec simplicité en montrant sur quel rocher - l’Ecriture - notre foi se repose entièrement. Chaque croyant a besoin d’une formation permanente que le Saint Esprit peut lui apporter. Il veut éclairer l’enseignement de la Parole. Il prend ce qui est à Christ et nous l’annonce (Jean 16 : 14).
            Soumettons nos pensées à la vérité qui se trouve seulement dans les Ecritures. Certaines vérités sont plus difficiles à comprendre ; des ignorants ou des mal affermis les tordent (2 Pier. 3 : 16). Soyons sur nos gardes et faisons systématiquement comme les Béréens : « ils reçurent la Parole avec toute bonne volonté, examinant chaque jour les Ecritures pour voir s’il en était bien ainsi » (Act.17 : 11).
            Il est édifiant de voir un homme comme Apollos, malgré ses dons, se laisser expliquer humblement par Aquilas et Priscilla les vérités qu’il ignore. Il est prompt à écouter et à se laisser instruire par des personnes de condition sans doute fort humble, mais qui connaissaient bien mieux que lui « tout le conseil de Dieu » (Act. 20 : 27).
            Quand Apollos se propose de partir pour l’Achaïe, les frères l’encouragent et écrivent aux disciples de cette région, demandant de lui réserver un bon accueil. C’est une bonne référence que Dieu nous donne, pour apprendre à écrire une lettre de recommandation qui convienne vraiment au cas du frère ou de la sœur concernés.
            En venant en Achaïe, Apollos « contribua beaucoup par la grâce aux progrès de ceux qui avaient cru ; car il réfutait publiquement les Juifs avec une grande force, démontrant par les Ecritures que Jésus était le Christ » (Act. 18 : 27-28). Ainsi, après avoir été lui-même aidé, Apollos aide les autres, utilisant les connaissances reçues, dans la direction montrée par l’Esprit de Dieu.

                    Quand vous saurez combien Jésus vous aime,
                    
Quand vous saurez combien son joug est doux,
                    
Ne gardez pas ce trésor pour vous-même,
                    
Mais proclamez ce qu’Il a fait pour vous !

            Comme le montre en image une course de relais, chaque enfant de Dieu doit faire passer le « témoin » à un autre, pour que chacun puisse à son tour en faire usage envers ses prochains (c’est-à-dire pour tous les hommes) et, avant tout, vis-à-vis de ses « voisins ».

            Fidèle à sa promesse (Act. 18 : 2), l’apôtre revient à Ephèse, il y succède à Apollos, tandis qu’à Corinthe, celui-ci « arrose » là où l’apôtre a « planté » (1 Cor. 3 : 6). Aquilas et Priscilla ont un service plus caché, mais combien précieux ! Chaque racheté a reçu le sien et doit s’appliquer à le remplir (Col. 4 : 17).


D’autres mentions d’Aquilas et Priscilla dans les épîtres de Paul

            « Saluez Prisca et Aquilas, mes compagnons d’œuvre dans le Christ Jésus (qui, pour sauver ma vie, ont risqué leur propre tête ; et je ne suis pas seul à leur témoigner ma gratitude, mais aussi toutes les assemblées des nations), ainsi que l’assemblée qui se réunit dans leur maison » (Rom. 16 : 3-5). On se réunissait chez eux, en toute simplicité - en contraste avec les riches basiliques édifiées à Rome. Prisca et Aquilas font partie de ceux auxquels Paul adresse ses salutations apostoliques. Il n’hésite pas à louer ce que l’Esprit de Dieu a produit dans chaque personne. Ne pas le faire serait offenser le Saint Esprit. Ces personnes que l’apôtre loue, il les recommande aussi. C’est une anticipation du tribunal de Christ (2 Cor. 5 : 10).
            On remarque que Prisca est citée avant Aquilas. Déjà, en parlant de Phoebé, Paul a souligné que c’était une servante de l’assemblée. Il souligne au sujet de ce couple qu’ils sont ses « compagnons d’œuvre ». Il rappelle qu’ils ont exposé leur vie pour que la sienne soit préservée. D’où la gratitude de toutes les assemblées ! Quand Paul écrit à Timothée, il cite d’abord Prisca (2 Tim. 4 : 19). L’ordre est différent s’il s’agit de doctrine ou de ce que Dieu a établi dans la création (Act. 18 : 2, 26 ; 1 Cor. 16 : 19).
            Paul prie les saints à Rome de prendre soin de Prisca et d’Aquilas. Il le fait de tout cœur. La Parole conserve ainsi à notre intention le souvenir de frères et de sœurs qui sont des exemples de dévouement et de fidélité au Seigneur. Dieu voudrait nous accorder une vie à la fois contemplative et active !

            « Les assemblées de l’Asie vous saluent. Aquilas et Priscilla, avec l’assemblée qui se réunit dans leur maison, vous saluent affectueusement dans le Seigneur. Tous les frères vous saluent. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Cette salutation est de ma main à moi, Paul » ( 1 Cor. 16 : 19-21). Aquilas et Priscilla jouissaient de la promesse faite aux siens : « Moi je suis avec vous tous les jours, jusqu’à l’achèvement du siècle » (Matt. 28 : 20). Mais le Seigneur permet que l’assemblée se réunisse chez eux, ce qui est une grâce toute spéciale.
            Ainsi le Seigneur se trouvait fréquemment au milieu d’eux (Matt. 18 : 20). Sa présence est le bien suprême et le Saint Esprit la rend sensible à nos cœurs. Dès le soir de sa résurrection glorieuse, les disciples ont été remplis de joie quand ils ont vu le Seigneur (Jean 20 : 20). Il en est toujours ainsi pour ceux qui se réunissent à son Nom, le premier jour de la semaine.

Ph. L Le 20. 06. 2019