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LA MOISSON DEVANT LES YEUX DU DIVIN SAUVEUR

 

« La moisson est grande... » (Matt. 9 : 37)
Les semeurs - ceux qui « plantent »
L’exemple de Paul
L’approbation vient de Dieu
Planter et arroser
Le divin Semeur revenant « avec chant de joie, portant ses gerbes »
 

« La moisson est grande... » (Matt. 9 : 37)

            Devant les foules, Jésus était ému de compassion. Tous étaient « las et dispersés, comme des brebis qui n’ont pas de berger ». Il dit à ses disciples : « La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers : suppliez donc le Seigneur de la moisson, pour qu’il pousse des ouvriers dans sa moisson » (Matt. 9 : 36-38). Demandons au Seigneur de nous donner une vue plus large et plus claire de sa grande moisson.
            Dans l’Evangile de Jean, Jésus invite les siens : « Levez les yeux et regardez les campagnes ; elles sont déjà blanches pour la moisson. Celui qui moissonne reçoit un salaire et assemble du fruit pour la vie éternelle ». Il se réjouit avec celui qui sème (4 : 35-37).
            Jésus achève sur la terre l’œuvre que le Père lui a donnée à faire. Il devient le seul sacrifice salutaire de la croix (Jean 17 : 4). Il s’offre à Dieu sans tache par l’Esprit éternel (Héb. 9 : 14). Ensuite, quittant la terre, Jésus retourne auprès de son Père (14 : 28).
            Durant son absence, ses rachetés doivent poursuivre - en communion avec Lui - le travail de la grâce pour sauver ceux qui sont encore « morts dans leurs fautes et leurs péchés ».
            La moisson est proche ; les croyants, par la foi, la perçoivent, déjà blanche, au loin. Ils suivent les traces du divin Semeur et sèment eux aussi la bonne semence - la Parole de Dieu (Luc 8 : 11). Ceux qui, après l’avoir entendue, la retiennent dans un cœur honnête et bon, portent du fruit avec patience (v. 15). Ils se trouvent dans la bonne terre.


Les semeurs - ceux qui « plantent »

            Au chapitre 3 de la première épître aux Corinthiens, les semeurs sont appelés « ceux qui plantent ». Dieu accorde à d’autres croyants de faire partie de « ceux qui arrosent ». A tous ses serviteurs, le Seigneur confie un don. Ils accomplissent leur service par ce moyen, dans sa dépendance. Ils sont des instruments dans sa main et Lui seul donne l’accroissement.
            Chacun est responsable de son propre travail et recevra plus tard « sa propre récompense » (v. 8). Elle ne sera pas proportionnée à son don ! Il est à propos de se souvenir ici des questions que l’Ecriture pose à ce sujet : « Qu’as-tu, que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l’avais pas reçu » ? (1 Cor. 4 : 7).
            C’est une grâce que Dieu nous fait de nous placer parmi ceux qui sèment ou qui arrosent. Nous devenons les collaborateurs de Dieu. Le fondement de l’édifice en construction n’a pas à être posé à nouveau. Il l’a été une fois pour toutes : Jésus-Christ est la maîtresse pierre du coin dans cette maison spirituelle (Matt. 21 : 42).
            Chaque enfant de Dieu est invité à considérer comment il édifie dessus (1 Cor. 3 : 10). Chacun est responsable de la qualité des matériaux qu’il ajoute à l’édifice. Il peut y avoir beaucoup de volume, mais il s’agit souvent de bois, de foin ou de chaume ! Dirigés par le Saint Esprit, même des « matériaux nobles » employés par un serviteur varient en fonction du degré d’avancement spirituel des auditeurs. C’était clairement le cas pour l’apôtre Paul. En est-il ainsi pour nous ? Peut-être Dieu peut-Il nous donner seulement du lait ?

 

L’exemple de Paul

            Légitimement soumis à Christ, Paul s’est fait l’esclave de tous, afin de gagner le plus possible. Pour les Juifs, il est devenu comme Juif, afin de gagner les Juifs ; pour ceux qui sont sous la Loi, comme s’il était sous la Loi - non qu’il ait été « sans loi » quant à Dieu ! Il avait toujours le même objectif : gagner des âmes, sauver le plus de personnes possible (1 Thes. 2 : 19 ; Phil. 4 : 1). Il faisait tout à cause de l’évangile - afin d’y avoir pleinement part (1 Cor. 9 : 19-23).
            Sa présentation de la Parole n’était pas la même selon l’assemblée dans laquelle le Seigneur l’appelait à enseigner. A Ephèse, il avait insisté « sur la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus Christ », puis une fois l’assemblée formée, il n’avait « mis aucune réserve à leur annoncer tout le dessein de Dieu » (Act. 20 : 21, 27).
            A Corinthe, l’état était différent. Après avoir prêché l’évangile, Paul ne pouvait pas les nourrir avec autre chose que du lait (1 Cor. 3 : 1-3). Au début de son séjour parmi eux, il avait jugé bon de présenter seulement Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. Sa prédication de l’évangile n’avait pas été en paroles persuasives de sagesse, mais en démonstration de l’Esprit de puissance, afin que la foi des Corinthiens ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu (1 Cor. 2 : 1-5). Beaucoup d’âmes avaient été amenées au Seigneur, car Il avait « un grand peuple » dans cette ville (Act. 18 : 10).
            Pourtant il y avait de la tristesse et de la perplexité chez l’apôtre. Il souffrait en voyant l’état humiliant de plusieurs d’entre eux. D’autres prédicateurs étaient venus semer seulement de l’ivraie. Un jour, tout cela sera mis en lumière ; le feu éprouvera l’ouvrage de chacun (1 Cor. 3 : 13) - celui de l’évangéliste et celui du pasteur, du docteur ou du « faux docteur ». Il en résultera une « récompense » ou une « perte », et pour celui qui aura corrompu le temple de Dieu, la « destruction » (v. 17). Que personne ne se fasse d’illusions ni sur ce qu’il est, ni sur ce qu’il fait (v.18).
            En attendant ce jour, il est dit : « Qui es-tu, toi qui juges le domestique d’autrui ? C’est pour son propre maître qu’il se tient debout ou qu’il tombe ; et il sera maintenu debout, car le Seigneur est puissant pour le maintenir debout » (Rom. 14 : 4). Sans doute l’assemblée est-elle appelée à juger ce qui lui est présenté pour son « édification » : « que les prophètes parlent, deux ou trois, et que les autres jugent », dit l’Ecriture (1 Cor. 14 : 29). L’assemblée doit discerner si l’exposé est bien selon l’enseignement de la Parole.


L’approbation vient de Dieu

            Paul dit : « Celui qui me juge, c’est le Seigneur » (1 Cor. 4 : 4). Ce qui est important, c’est d’être trouvé fidèle. Ne jugeons rien avant le temps, jusqu’à ce que le Seigneur vienne. Il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres et manifestera les intentions des cœurs. Alors, pour chacun, l’approbation viendra de Dieu (v. 5 ; voir aussi 2 Tim. 2 : 15).
            L‘appel de Dieu est adressé directement au serviteur. Mais dans le cas de Paul, celui de Timothée et d’autres, on voit que les anciens de la région avaient reconnu l’appel adressé par le Seigneur en donnant à de tels serviteurs la main d’association au moment de leur départ. L’assemblée d’Antioche est devenue le point de départ de cette œuvre qui s’est accomplie parmi les nations : « Après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains et les laissèrent aller » (Act.13 : 3).
            A son « enfant » Timothée, l’apôtre dit : « Ne néglige pas le don de grâce qui est en toi, qui t’a été donné par prophétie, avec l’imposition des mains par l’ensemble des anciens. Occupe-toi de ces choses ; sois-y tout entier, afin que tes progrès soient évidents pour tous » (1Tim. 4 : 14-15). La faiblesse de notre témoignage vient de ce que nous nous dispersons dans trop de directions. Soyons les champions d’une seule cause, celle de Christ (2 Cor. 8 : 5).
            Cette main d’association donnée par les anciens n’implique pas une interférence ultérieure. « Ils les laissèrent aller ». Ce qui n’empêche pas Paul et Barnabas, ayant réuni l’assemblée au retour de ce premier voyage, de raconter tout ce que Dieu avait fait avec eux (Act. 14 : 27).
            Apollos est un autre ouvrier. Chacun remarque son éloquence mais surtout sa ferveur. Il est puissant dans sa présentation de la Parole. Il montre à Ephèse son humilité en se laissant instruire sur Jésus par Aquilas et Priscilla, des gens simples. Aussi les frères sont-ils libres d’écrire une lettre spéciale à ceux d’Achaïe pour les exhorter à recevoir ce frère.
            Quand Apollos arriva à Corinthe, « il contribua beaucoup par la grâce aux progrès de ceux qui avaient cru ; car il réfutait publiquement les Juifs avec une grande force, démontrant par les Ecritures que Jésus était le Christ » (Act. 18 : 27-28). Il agissait dans la dépendance du Seigneur.


Planter et arroser

            On s’est parfois demandé à quel serviteur Dieu avait confié le rôle le plus important – à l’évangéliste qui sème la Parole ou à celui qui édifie l’assemblée ? Certains désignent l’évangéliste ; en effet c’est souvent par son moyen que les âmes sont amenées au Seigneur (1 Cor. 3 : 5). D’autres estiment que c’est plutôt le pasteur ou le docteur, car toute l’assemblée est nourrie et édifiée par leur moyen.
            A Corinthe, où Paul et Apollos ont tour à tour travaillé, les frères étaient, hélas, « encore charnels », ce qui peut être le cas parmi nous. Tout en étant sauvé, on cède aux mouvements de la chair. Nous marchons à la « manière des hommes » et le Saint Esprit - qui habite dans chaque croyant - est attristé (Eph. 4 : 30).
            A Corinthe, ils se rangeaient donc derrière les conducteurs qu’ils estimaient plus que d’autres. L’un déclarait : « Moi, je suis de Paul » ; et un autre : « Moi, d’Apollos » (1 Cor. 3 : 4 ). Certes ce n’étaient pas les conducteurs qui désiraient attirer des croyants après eux, mais des croyants qui cherchaient à en retirer un avantage « personnel ». Ils se réclamaient, dans ce but, de frères connus. Ils agissaient comme des hommes du monde. Ils se déclaraient partisans de la doctrine présentée, par exemple, par Paul et Apollos au cours de leur ministère. C’était devenu un sujet de querelle entre eux !
            L’apôtre Paul, conduit par le Saint Esprit, pose la question : « Qu’est-ce donc qu’Apollos ? Qu’est-ce que Paul ? », et il répond : « Des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, selon le don que le Seigneur a accordé à chacun d’eux. Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé ; mais c’est Dieu qui a donné l’accroissement. Ainsi, ni celui qui plante ne compte, ni celui qui arrose, mais celui qui donne l’accroissement : Dieu. Or celui qui plante et celui qui arrose ne font qu’un » (1 Cor. 3 : 5-8). A tous les croyants, où qu’ils soient, la Parole de Dieu rappelle : « Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu » (v. 9). Ces enseignements, si importants pour une bonne marche ici-bas à la gloire de Dieu, concernent tous les enfants de Dieu. Laissons-nous instruire.


Le divin Semeur revenant « avec chant de joie, portant ses gerbes »

            Notre Seigneur, « à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix, ayant méprisé la honte… » (Héb. 12 : 2). Il savait qu'après les heures de ténèbres, Il pourrait s'écrier : « C'est accompli » (Jean 19 : 30). Vainqueur à Golgotha, Il ressusciterait d'entre les morts et serait élevé dans le ciel. Celui qui avait glorifié Dieu serait glorifié par Dieu (Jean 13 : 31-32). Il savait quels seraient les fruits de son œuvre. Il avait dit, en parlant de Lui-même : « A moins que le grain de blé, ne tombe en terre et ne meure, il demeure seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jean 12 : 24).
            Le psalmiste avait annoncé : « Il va en pleurant, portant la semence qu’il répand ; il revient avec chant de joie, portant ses gerbes » (Ps. 126 : 6). Il en est de même pour ceux qui suivent ses traces : « Ceux qui sèment avec larmes moissonneront avec chant de joie » (v. 5). Le fruit est celui de notre Sauveur. Lui-même portera ses gerbes. Que la contemplation de sa Personne et le souvenir de sa mort sur la croix ranime nos affections pour Lui et nous fasse ardemment désirer qu’Il jouisse enfin « du fruit du travail de son âme » (Es. 53 : 11).
 

Ph.L le 12-06-2019

 

     Humble porteur de la semence que tu répandais en pleurant,
     
Tu connus, Jésus, la souffrance dans ton merveilleux dévouement.

     Le grain de blé tombant en terre, s’il meurt, ainsi qu’il est écrit,
     
Ne restera pas solitaire mais portera beaucoup de fruit.

     La moisson déjà se déploie devant tes yeux, divin Semeur ;
     
Tu reviendras, chantant de joie, serrant tes gerbes sur ton cœur.

     Alors tu paraîtras en gloire, entouré de tes rachetés,
     
Tous ces fruits mûrs de ta victoire, rassemblés pour l’éternité.