Ce que Dieu a préparé pour celui qui s'attend à Lui
Esaïe 64 : 4
Jacob
Marie de Magdala
Sans doute ce verset, cité en 1 Corinthiens 2 : 9, s'applique-t-il en premier lieu à ce que « la sagesse de Dieu en mystère, la sagesse cachée » (v. 7), avait préparé de toute éternité pour l'homme perdu qu'Il voulait sauver « par la grâce, par la foi » (Eph. 2 : 8), pour ceux qu'Il voulait racheter afin de constituer l'Assemblée, épouse de Christ, les introduisant un jour dans le ciel même pour y goûter un éternel bonheur. Mais nous pouvons le considérer aussi en rapport avec les circonstances que nous avons à rencontrer durant notre vie terrestre.
Nous sommes parfois préoccupés en pensant au chemin qui est devant nous ; bien souvent nous sommes inquiets, redoutant des jours difficiles, notre foi est en danger de défaillir et peut-être même le découragement nous gagnerait-il… Nous perdons de vue alors que nous sommes entre les mains d'un Dieu bon et fidèle dont la fidélité est « de génération en génération » (Ps. 100 : 5 ; 119 : 90) comme aussi sa miséricorde (Luc 1 : 50). Nous sommes entre les mains d'un Dieu qui a « préparé » ce qu'il sait bon, utile et profitable pour « celui qui s'attend à lui ». Si nous savions nous attendre à Lui avec une pleine et entière confiance, nous ferions l'expérience que « l'attente des justes est une joie » (Prov. 10 : 28), nous nous réjouirions pleinement en pensant à ce que Dieu, dans sa sagesse et son amour, a « préparé » pour nous. Nous dirions avec le psalmiste David : « Et maintenant, qu'est-ce que j'attends, Seigneur ? Mon attente est en toi » (Ps. 39 : 7), et encore : « Mais toi, mon âme, repose-toi paisiblement sur Dieu ; car mon attente est en lui » (Ps. 62 : 5).
Nous désirerions considérer, parmi bien d'autres qui pourraient aussi arrêter notre attention, deux exemples, l’un dans l'Ancien Testament, l'autre dans le Nouveau, nous montrant comment Dieu prépare pour les siens ce qui dépassera même leurs espérances.
Jacob « aimait Joseph plus que tous ses fils » ; tout au contraire, les frères de Joseph « le haïssaient, et ne pouvaient lui parler paisiblement ». Emportés par cette haine, « ils vendirent Joseph pour vingt pièces d'argent aux Ismaélites ; et ceux-ci emmenèrent Joseph en Egypte ». Pour expliquer son absence à leur père, ses frères « prirent la tunique de Joseph, et tuèrent un bouc, et plongèrent la tunique dans le sang… et la firent parvenir à leur père, et dirent : Nous avons trouvé ceci ; reconnais si c'est la tunique de ton fils, ou non. Et il la reconnut, et dit : C'est la tunique de mon fils ; une mauvaise bête l'a dévoré… Et Jacob déchira ses vêtements… et mena deuil sur son fils plusieurs jours… Et son père le pleura » (Gen. 37 : 2-35). Puis vint le jour où « il y eut famine dans tous les pays ; mais dans tout le pays d'Egypte il y avait du pain » (41 : 54). Jacob envoie alors ses fils en Egypte, sauf Benjamin, « car il disait : De peur qu'un accident ne lui arrive ! » (42 : 1-4).
A la suite des circonstances rapportées dans les chapitres 39 à 41 du livre de la Genèse, Joseph occupait en Egypte une position élevée. Le Pharaon ne lui avait-il pas dit : « Puisque Dieu t'a fait connaître tout cela, personne n'est intelligent et sage comme toi. Toi, tu seras sur ma maison, et tout mon peuple se dirigera d'après ton commandement ; seulement quant au trône, je serai plus grand que toi… Vois, je t'ai établi sur tout le pays d'Egypte » (41 : 39-41). — Lorsqu'ils arrivèrent en Egypte, Joseph reconnut ses frères ; « et eux ne le reconnurent pas » (42 : 8). Dans son cœur il leur avait pardonné, mais il ne pouvait se faire connaître à eux et leur déclarer son pardon tant qu'il n'y avait pas chez eux l'expression d'une sincère et profonde repentance (voir Luc 17 : 3). C'est en vue de l'accomplissement de ce travail en eux qu'il garde Siméon, demandant à ses frères de revenir avec Benjamin. Quel moment douloureux pour Jacob quand il est mis au courant d'une telle demande ! Il dit alors à ses dix fils : « Vous m'avez privé d'enfants : Joseph n'est plus, et Siméon n'est plus, et vous voulez prendre Benjamin ! Toutes ces choses sont contre moi » (Gen. 42 : 36). Il n'est certes pas décidé à laisser aller Benjamin ! Même un peu plus tard, lorsque, la famine continuant à peser sur le pays, il doit dire à ses fils : « Et prenez votre frère, et levez-vous, retournez vers l'homme ; et le Dieu Tout-puissant vous fasse trouver compassion devant l'homme, afin qu'il renvoie votre autre frère, et Benjamin ! Et moi, si je suis privé d'enfants, j'en serai privé » (Gen. 43 : 13-14). Il ignorait alors ce que Dieu avait « préparé » pour lui. S'il avait pleinement compté sur Dieu, s'il s'était « attendu à lui », il n'aurait certes pas dit : « Toutes ces choses sont contre moi » !
Ce que Dieu avait « préparé » pour lui, c'était sa rencontre avec Joseph ! En vérité, cela dépassait toutes ses espérances… « Et Joseph attela son char, et monta à la rencontre d'Israël, son père, en Goshen. Et il se montra à lui, et se jeta à son cou, et pleura longtemps sur son cou. Et Israël dit à Joseph : Que je meure à présent, après que j'ai vu ton visage, puisque tu vis encore » (46 : 29-30). Jacob, après cent trente années d'épreuves douloureuses, de disciplines parfois sévères, allait vivre les dix-sept dernières années de sa vie avec tous ses enfants, bénir Joseph et ses fils (48 : 13-22) et prononcer les paroles prophétiques rapportées au chapitre 49. Combien merveilleux était ce que Dieu avait « préparé » pour lui !
Comme elle aimait le Seigneur ! D'elle, il avait « chassé sept démons » (Marc 16 : 9) ; elle avait été heureuse de pouvoir Le suivre dans son sentier, de L'assister de ses biens (Luc 8 : 1-3). Elle était venue au sépulcre, après qu'Il avait été crucifié et mis dans le tombeau ; elle était venue avec d'autres femmes, « apportant les aromates qu'elles avaient préparés ». Certes, elle n'aurait pas dû chercher « parmi les morts celui qui était vivant », oubliant ses paroles : « Il faut que le Fils de l'homme soit livré entre les mains des pécheurs, et qu'il soit crucifié et qu'il ressuscite le troisième jour » (Luc 24 : 1-10).
En présence des anges, alors que ceux auxquels ils apparaissent sont généralement bouleversés, le cœur de Marie de Magdala ne peut être détourné de la personne de Jésus ! Elle aimait profondément le Seigneur et tandis que Pierre et Jean s'en étaient retournés chez eux, elle « se tenait près du tombeau, dehors, et pleurait » (Jean 20 : 1-11). Marie pleure parce qu'elle est dans l'ignorance de ce que Dieu a fait. Aurait-elle pleuré si elle avait su ce qu'Il avait « préparé pour elle » ? Certainement pas. C'est à elle que Jésus devait apparaître « premièrement » (Marc 16 : 9). Elle avait cherché parmi les morts Celui qui était vivant… Elle n'avait qu'à se « tourner en arrière » pour voir Jésus qui était là (Jean 20 : 14). Il ne fait aucun reproche à Marie, Il vient à elle parce qu'Il sait ce qui se passe dans son cœur et c'est à elle qu'Il confie ce précieux message, tant de fois rappelé depuis lors et qu'elle devait délivrer aux disciples avant leur rassemblement du premier jour de la semaine : « Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu» (v. 17-18).
On a parfois posé la question : Pourquoi le Seigneur a-t-Il chargé de ce message, de cette mission, Marie de Magdala plutôt que Marie de Béthanie qui, elle, a aimé le Seigneur « en connaissance et toute intelligence » (voir Phil. 1: 9), qui n'est pas venue chercher parmi les morts Celui qui était vivant et qui a eu le privilège de répandre sur ses pieds le « parfum de nard pur de grand prix », parfum gardé « pour le jour de sa mise au tombeau » (Jean 12 : 3, 7) ? La Parole ne nous le dit pas, mais il est certain que le Seigneur ne s'est pas trompé, ne pouvait pas se tromper. Il a apprécié l'amour de Marie de Magdala, Il a vu ses larmes… ces larmes ont touché son cœur. Mais Marie de Magdala n'aurait pas pleuré si elle avait su tout ce qui était « préparé » pour elle. Que de fois nous pleurons, alors que si nous savions ce que Dieu a « préparé » pour nous, notre attente serait une joie !
« Celui qui s'attend à lui » ! Nous pouvons bien demander, comme les disciples autrefois : « Augmente-nous la foi » (Luc 17 : 5). « Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein » (Rom. 8 : 28). N'ayons donc aucune crainte ! Qu'au contraire une pleine confiance remplisse notre cœur ! Soyons pleinement assurés que ce que Dieu a « préparé » pour nous est pour notre plus grand bien. Il nous aime toujours - son amour ne change pas et ne peut pas changer - de ce même amour pleinement manifesté quand Il a donné pour nous son Fils : Il « n'a pas épargné son propre Fils », Il « l'a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-Il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui ? » (v. 32). Rappelons encore ce que ce même chapitre nous enseigne : il y a une Personne divine dans le ciel, Christ, « qui est aussi à la droite de Dieu, qui aussi intercède pour nous ! » (v. 34), et il y a une Personne divine sur la terre, le Saint Esprit, habitant dans le croyant et dans l'Assemblée, qui « nous est en aide dans notre faiblesse », qui « intercède par des soupirs inexprimables », qui « intercède pour les saints, selon Dieu » (v. 26-27). Et il y a Dieu le Père, qui « est pour nous » ; l'apôtre peut ajouter : « qui sera contre nous ? » (v. 31). Ayant un tel secours divin, assurés que Dieu a « préparé » ce qu'il y a de meilleur pour nous, avançons dans une pleine paix, nous « attendant à Lui », jusqu'à l'heureux moment, si proche sans doute, où le Seigneur réalisera sa précieuse promesse et nous introduira dans la maison du Père où Il a préparé nos places !
Garde-nous dans ta paix durant notre voyage,
Jusqu'au jour bienheureux où, loin de tous les maux,
Nous goûterons ensemble un bonheur sans nuage,
Introduits par Jésus dans l'éternel repos.
P. Fuzier - « Messager évangélique » (année 1980)