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Notes d'une étude biblique sur l'Assemblée (5)


LES CARACTERES DES DIFFERENTES REUNIONS D'ASSEMBLEE
            L'exemple des premiers chrétiens (Act. 2 : 42)
            Persévérer dans la doctrine et la communion des apôtres
            Persévérer dans la fraction du pain et les prières
            Réunions où Dieu s'adresse à nous : la réunion d'édification et la réunion d'étude
            Réunions où nous nous adressons à Dieu : la réunion de prière et la réunion de culte

 

LES CARACTERES DES DIFFERENTES REUNIONS D'ASSEMBLEE

                        L'exemple des premiers chrétiens (Act. 2 : 42)

            Si, au ciel, notre seule activité sera l’adoration du Seigneur Jésus, ici-bas sur la terre, nous avons différentes réunions d’assemblée. Au sujet des premiers chrétiens, après la descente du Saint Esprit, il est dit qu’ils persévéraient ensemble dans la communion, dans la doctrine des apôtres, dans la fraction du pain et dans les prières. Nous avons là les principales caractéristiques des diverses réunions.

                        Persévérer dans la doctrine et la communion des apôtres

            Nous lisons que les premiers croyants persévéraient dans la doctrine des apôtres. C’est la base de toute communion chrétienne, spécialement lors des réunions. Sans le respect de la doctrine des apôtres, la communion en assemblée, selon le désir du Seigneur, n’est pas possible.
            Ils persévéraient également dans la communion des apôtres qu’ils avaient rejoints. La communion c’est le fait d’avoir une même bénédiction et une même responsabilité partagées ensemble. La bénédiction et la responsabilité vont de pair, y compris dans la communion. Celle-ci ne se réalise pas seulement dans les choses heureuses et positives, mais aussi dans les choses parfois délicates à gérer.
            La communion ne caractérise pas que les moments de réunion, elle nous caractérise tout le temps. Nous touchons un point clé parce que nous vivons dans une société individualiste où chacun suit son propre chemin. Si on se voit le dimanche sans savoir comment va tel frère ou telle sœur, si depuis des mois on n’a pas trouvé cinq minutes pour rendre visite à une sœur malade ou un frère veuf et âgé, si nous n’avons pas le temps de visiter de nouveaux convertis qu’on est content de voir à la réunion, est-ce cela la communion ? La communion n’est pas le communisme. Le principe du communisme, c’est : tout ce que tu as est à moi ; la communion chrétienne c’est : tout ce que j’ai est d’abord au Seigneur et ensuite aux autres (sur un plan spirituel et non pas matériel). La communion est absolument contraire à l’esprit mondain de nos jours. Si nous ne la ressentons que pendant les réunions, c’est très pauvre. Chacun est tellement occupé de ses propres affaires que nous n'avons pas le temps d’encourager un frère ou une sœur qui en a besoin. Abandonner le rassemblement de nous-mêmes est un signe que l’on ne va pas bien. On s’absente de temps en temps, puis de plus en plus souvent, et pour finir on ne vient plus. Comment cela peut-il arriver ? Parce que la communion n’est pas réalisée. La situation peut se dégrader au point que le péché se produise sans qu’aucun soin pastoral n'ait été donné pour ramener au Seigneur celui qui s’éloigne ; puis on sera scandalisé parce qu’il a péché ! S’il est responsable, n’oublions pas que nous avons aussi notre responsabilité. Si nous avions agi à temps, en réalisant ce qu’est la « communion », il aurait peut-être été gardé de tomber. Si un jeune nous dit : Hier, j’étais à telle rencontre évangélique, c’était très bien - et qu’on ne lui dise rien, qu’on ne prie pas pour lui et qu’on n’aille pas le voir, il ne faudra pas s’étonner de le voir partir un jour dans ce milieu évangélique. Alors il ne faudra pas dire : Il n’a rien compris. - Non, c’est nous qui n’avons rien compris et qui l’avons laissé s’égarer. De tels cas ne sont hélas pas rares. C’est triste, mais ce n’est pas inéluctable. Les jeunes croyants ont besoin de la chaleur de notre amour et de la communion. Ils ont besoin d’être entourés et que nous partagions avec eux les grâces que nous avons reçues. Si nous négligeons cela, nous en aurons les tristes conséquences. La communion doit nous caractériser tous les jours. L’évangile de Jean nous dit : « A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour entre vous » (13 : 35). Or l’amour ne se cache pas dans le cœur, il se montre en pratique. Ne disons pas trop vite que nous aimons le Seigneur et nous nous aimons entre nous ; montrons-le en pratique, tous les jours.
            Nous pensons au premier verset du Psaume 133 : « Voici, qu’il est bon et qu’il est agréable que des frères habitent unis ensemble ! ». Souvent, dans la Parole de Dieu, l’expression « les frères » inclut les frères et les sœurs. Il est agréable que des frères et sœurs, des rachetés, habitent unis ensemble. « C’est là que l’Eternel a commandé la bénédiction, la vie pour l’éternité » (v. 3b).
            Sans communion, il n’y a pas de réunion possible. Si nous ne sommes pas de tout cœur attachés au Seigneur, qui est le centre de notre communion, et si nous ne sommes donc pas attachés les uns aux autres, les réunions seront pénibles. Si nos yeux ne sont pas fixés sur le Seigneur, ils seront fixés sur nous-mêmes et surtout sur les autres. Il est difficile de tenir le « moi » dans la mort, afin que je ne vive plus moi, mais que Christ vive en moi. Sans communion permanente, il n’y a pas de bénédiction. On peut avoir des réunions, certes, mais pour être unis ensemble, il faut la communion de cœur.

                        Persévérer dans la fraction du pain et les prières

            La fraction du pain est l’expression de la communion dans l’assemblée sur la base de la doctrine biblique. Ce n’est pas pour rien que ces quatre points vont ensemble, on ne peut pas les séparer. Je ne peux pas dire : je préfère la prière ou je préfère la doctrine des apôtres et je laisse le reste. Si un frère s’enfermait dans sa chambre six jours par semaine pour étudier la doctrine, il pourrait bien nous enseigner la doctrine, mais il serait déconnecté de la réalité de la communion pratique avec les frères et sœurs. Sans la fraction du pain, la doctrine des apôtres n’atteindrait pas son but, car l’adoration qui est liée à la fraction du pain a pour but de glorifier le Père et le Fils, et c’est la doctrine des apôtres qui nous conduit à le faire avec intelligence spirituelle, non seulement quand nous sommes réunis le dimanche, mais toute la semaine. Il faut de l’équilibre en tout.
            Les prières sont l’expression de la dépendance des rachetés. Nous pouvons bien avoir communion ensemble, connaître la doctrine des apôtres, rompre le pain, mais si ce n’est pas dans une totale dépendance du Seigneur, nous risquons de devenir indépendants et orgueilleux. Nous ne parlons pas de la question de l’indépendance entre assemblées, mais simplement du fait d’agir dans l’indépendance du Seigneur, soit personnellement soit collectivement. Or les prières sont une caractéristique de la vie d’assemblée, sept jours sur sept. Beaucoup d’assemblées, qui n’ont pas notre rythme occidental, ont des réunions plus fréquentes. Il y a vingt ans, une assemblée au Congo avait une réunion tous les matins à 6 h 30, pour une étude biblique ou pour la prière. Ces frères et sœurs vivaient dans la simplicité, dans une pauvreté extrême, et comprenaient qu’ils dépendaient du Seigneur en toutes choses. Certes, nos conditions de vie sont autres. Mais une des raisons pour lesquelles nous avons tant de difficultés, n’est-elle pas parce que nous trouvons le temps de débattre d’un problème pendant des heures, au lieu d’avoir des réunions de prière spéciales pour porter ce problème au Seigneur ? Si nous voulons voir l’œuvre croître numériquement et spirituellement, ayons moins de discussions et plus de prières à genoux ! Sans prières, une véritable vie d’assemblée est impossible.

                        Réunions où Dieu s'adresse à nous : la réunion d'édification et la réunion d'étude

            Dans la Parole, nous voyons au moins deux sortes de réunions où Dieu nous parle. La première est la réunion d’édification dont il est dit : « Celui qui prophétise parle aux hommes pour l’édification, et l’exhortation, et la consolation » (1 Cor. 14 : 3) ; elle a un caractère prophétique. Rappelons qu’un prophète n’est pas quelqu’un qui révèle des nouveautés jusque-là cachées, mais un canal qui transmet un message de la part de Dieu. Dans le passé, la Parole de Dieu n’étant pas encore complète, ce message pouvait être une révélation nouvelle. Ce n’est plus le cas de nos jours où nous avons la révélation complète de Dieu selon Colossiens 1 : 25. Donc, en 1 Corinthiens 14, le service de prophétie ne consiste pas à donner de nouvelles révélations. Ce service, encore de nos jours, est celui d’édifier, d’exhorter et de consoler les enfants de Dieu. C’est la caractéristique typique de la réunion d’édification. Nous y reviendrons plus loin avec des exemples pratiques.
            Lors de la réunion d’édification, au lieu de faire un exposé doctrinal, le frère va plutôt parler selon l’état spirituel de l’auditoire, pour répondre au besoin des cœurs. Le Seigneur sait si cet auditoire a besoin d’édification, d’exhortation, ou de consolation. Les frères qui parlent doivent tenir compte de tous. On risque de ne s’adresser qu’à une partie de l’auditoire en pensant que tous vont comprendre. Un troupeau va au rythme des brebis et des petits, pas des aînés. Une réunion d’édification a pour but que les petits et les jeunes reçoivent aussi une nourriture à leur niveau, sans dire pour autant que la réunion d’édification doit avoir un niveau d’école du dimanche ! D’un autre côté, si l’on a un certain âge, ayant grandi parmi les enfants de Dieu, comment se fait-il qu’on trouve les choses trop difficiles ? La Parole dit : « Vous devriez être des docteurs, vu le temps » (Héb. 5 :12) On ne peut pas se plaindre pendant des années que c’est trop difficile. Si quelque chose est difficile à comprendre, lors d’une réunion, il y a trois solutions : soit se plaindre que tel frère parle toujours de façon trop compliquée, soit aller voir le frère pour qu’il nous explique ce qu’il vient de dire, soit, une fois rentré à la maison, étudier le sujet en question à l’aide d’écrits.
            En dehors du service de prophétie où Dieu nous parle par un, deux ou trois frères, il y a aussi l’enseignement de la doctrine biblique (la doctrine des apôtres selon Actes 2 : 42). En Ephésiens 4, il est dit que le Seigneur, comme chef de l’assemblée, a donné des docteurs à l’assemblée pour que nous soyons enseignés dans la doctrine. C’est lors de la réunion d’étude d’un livre de la Parole que les docteurs exercent leur don tout particulièrement.

                        Réunions où nous nous adressons à Dieu : la réunion de prière et la réunion de culte

            A la réunion de prière, nous nous déchargeons de nos soucis, en implorant l'aide du Seigneur, tandis qu'à la réunion de culte nous ne sommes pas occupés de nous-mêmes : nous apportons à Dieu le Père ce que nous avons trouvé dans la personne de son Fils, qui est les délices de son cœur.
            Par la prière on s’adresse à Dieu ; les prières ne s’adressent pas à nos frères et sœurs ! Il serait inconvenant d’utiliser le moyen de la prière pour « sermonner » indirectement tels frères ou sœurs. La prière n’est pas un moyen d’information à ses frères et sœurs : si une information est à faire, on le fait avant de commencer la réunion. La prière n’est pas non plus destinée à informer le Seigneur d’une situation, mais on implore ensemble sa grâce pour cette situation. Il n’y a pas de don de prière. Ne convient-il pas que tous les frères participent et que les sujets de prières ne soient pas présentés par quelques frères seulement ? On voit des prières très courtes dans la Parole. Par exemple : « O Dieu ! je te prie, guéris-la, je te prie » (Nom. 12 : 13) ; « Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade » (Jean 11. 3). Nous devons tenir compte les uns des autres pour laisser de la place à chacun, notamment aux plus jeunes afin qu’ils arrivent à prendre leur part de responsabilité. Le passage des générations doit se passer en douceur. A l’inverse, il serait inconvenant que les jeunes tiennent trop de place. Porter ensemble les responsabilités est une bénédiction pour le rassemblement.
            Il y a diverses sortes de prières, on en trouve trois en Philippiens 4 : les prières, les supplications et les actions de grâces. La prière est une expression très générale pour toute communication qui s’adresse à Dieu. La supplication, c’est prier avec insistance, faire un plaidoyer pour une situation urgente. Exprimer une action de grâces, ou rendre grâces, c’est remercier Dieu. L’intercession (1 Tim. 2 : 1), c’est prier en faveur d’un autre.
            Nous sommes souvent habitués à rendre grâces seulement quand nous recevons ce que nous avons demandé. C’est bien de dire merci lorsqu’on reçoit quelque chose, mais nous l’oublions souvent car, par nature, nous ne sommes pas très reconnaissants ! Parfois, dans sa sagesse, le Seigneur ne nous donne pas ce que nous demandons, puisque souvent nous ne savons pas ce qu’il faut demander. Quand nous découvrons que c’est mieux ainsi, sachons dire merci là aussi. Pensons un instant à l’exemple de Paul. Il a demandé trois fois que son épreuve lui soit enlevée, mais elle ne l’a pas été, et on voit combien il a pleinement accepté la réponse négative du Seigneur (2 Cor. 12 : 8-9). Il n’y a jamais de raison pour ne pas remercier ou rendre grâces, soit que nous ayons reçu ce que nous avons demandé, soit que le Seigneur tarde à nous le donner pour nous apprendre une leçon, soit qu’il le refuse pour notre bien. Il a dit à Pierre : « Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le comprendras par la suite » (Jean 13 : 7). Mais disons toujours merci au Seigneur dont la sagesse dépasse notre intelligence.
            Voyons maintenant la réunion de culte où l’on s’adresse aussi à Dieu. On utilise généralement les expressions louer et adorer. Louer, c’est célébrer et exalter les œuvres magnifiques et majestueuses de Dieu ou du Seigneur Jésus, comme ses œuvres en création ou l’œuvre rédemptrice de la croix. Dans les Psaumes, on trouve souvent l’expression « louez l’Eternel ». Adorer, c’est célébrer et exalter la grandeur de la personne du Père ou du Fils, et présenter par exemple les gloires du Fils au Père. On ne peut pas toujours séparer nettement les Personnes divines. Il est dit : « Mais l’heure vient, et elle est maintenant, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car aussi le Père en cherche de tels qui l’adorent » (Jean 4 : 23).
            De nos jours, dans des groupes chrétiens, ce qu’on appelle « moment d’adoration » se passe avec un niveau sonore musical élevé. Cela ressemble à ce qui s’est passé à la montagne du Carmel. Pour faire descendre le feu du ciel, les prophètes de Baal ont commencé à danser autour de leur autel et plus le temps passait, plus ils criaient fort, plus ils sautaient. Alors Elie s’est moqué d’eux et ils ont crié encore plus fort, mais rien ne s’est passé ! Elie n’a pas eu besoin de crier à haute voix, il a dit une seule phrase et avant qu’il ne la termine, le feu est descendu du ciel car son Dieu vivant l’écoutait. L’adoration comme nous la pratiquons n’est pas une invention des frères, c’est la conséquence logique des principes bibliques concernant l’adoration et la vie d’assemblée. Le Père en cherche de tels qui l’adorent en esprit et en vérité. « En vérité », cela signifie que l’adoration est selon la vérité biblique, elle ne peut jamais être en opposition à la vérité de la Parole de Dieu. Cela signifie aussi qu’il faut avoir la vérité dans le cœur, sans hypocrisie, comme le dit David au Psaume 51 : « Tu veux la vérité dans l’homme intérieur », c’est-à-dire au fond du cœur. Quand nous chantons, le faisons-nous toujours avec la vérité dans le cœur ? Nous chantons parfois de très belles paroles élevées, alors que notre esprit est distrait et nos pensées s’égarent ! Le Seigneur veut que nous adorions selon la vérité de la Parole, mais aussi avec des cœurs vrais. Veillons à ce que notre cœur soit dans un état qui corresponde à ce que dit notre bouche.
            Notons la différence entre : « adorer en Esprit » et « adorer en esprit ». Voyons d’abord « adorer en esprit ». Cela veut dire adorer d’une façon spirituelle et non matérielle ou corporelle. De nos jours, dans certaines dénominations, ce qu’on appelle adoration, c’est de la danse « en esprit », soit-disant sous la conduite du Saint Esprit. Pour eux, la preuve que le Saint Esprit guide est montrée par le fait qu’il y a toujours plus d’enthousiasme. C’est en fait de l’extase, une perte du contrôle de soi. Or un des caractères du fruit de l’Esprit est la maîtrise de soi (Gal. 5 : 23). Il est dit aussi : « Je chanterai avec l’esprit, mais je chanterai aussi avec l’intelligence » (1 Cor. 14 : 15). Cela veut dire que je comprends ce que je fais. Ce qui est appelé la danse en esprit est plutôt de la transe produite par des esprits mauvais comme sur la montagne du Carmel. Certains disent : là au moins c’est une église où il y a la vie – mais de quelle vie s’agit-il ? Venons-en à des choses pratiques. Pourquoi n’avons-nous pas de musique pendant nos réunions d’assemblée ? Pourquoi n’avons-nous pas d’instrument de musique pour accompagner le chant, même au culte ? C’est parce que le Seigneur cherche l’adoration en esprit, c’est-à-dire de façon spirituelle, et non matérielle. Certains disent : dans le Psaume 150 il est dit : « Louez-le avec le tambourin » (v. 4). Oui, mais se placer sous le régime du Psaume 150 c'est se placer sous le régime de la Loi. C’est une autre dispensation, ce n’est pas la nôtre. Cela veut-il dire que les instruments de musique sont interdits ? Non, nous en avons chez nous à la maison, mais ils n’ont pas leur place dans ces moments d’adoration. Plus on comprend que l’adoration est produite par l’émerveillement du cœur devant la grandeur de la personne du Père, de Christ et de son œuvre, plus on comprend que jouer de la musique fera que le culte sera centré sur l’homme et cassera l’adoration. La musique joue sur les sentiments. C’est une raison de plus de ne pas lui donner de la place pendant nos réunions parce que l’adoration n’a pas affaire à nos sentiments humains. Hébreux 13 parle de sacrifices de louange et non du fruit de nos mains : « Offrons-donc, par lui (par Christ), sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom » (v. 15). Le fruit des lèvres n’est pas jouer de la musique ni danser à la gloire de Dieu ! Le Seigneur veut que nos lèvres s’ouvrent pour dire ce qui est dans le cœur. « En vérité » implique que nos lèvres ne disent pas quelque chose qui ne se trouve pas dans le cœur, car Dieu y lit.
            « Adorer en Esprit », c’est adorer par l’Esprit de Dieu. Il est dit : « nous qui rendons culte par l’Esprit de Dieu » (Phil. 3 : 3). Ce passage montre le contraste entre l’assemblée et Israël. Dans le judaïsme, le culte était marqué par l’aspect matériel : il y avait de beaux bâtiments, une classe spécifique de sacrificateurs, un bel autel bien visible. Tout se voulait glorieux, tout en étant terrestre, matériel ; même les sacrifices étaient d’ordre matériel. Quant à nous rachetés, nous devons apporter des sacrifices spirituels. Ils se trouvent dans nos cœurs et lorsque le Seigneur nous le demande par son Esprit, nous exprimons la louange en assemblée, étant ainsi la bouche de l’assemblée, c’est-à-dire le « canal » par lequel l’assemblée s’adresse en adoration à Dieu par l’Esprit de Dieu. Or si c’est par l’Esprit de Dieu, cela exclut toute direction humaine, contrairement à ce qui se passe dans certains groupes chrétiens où des « conducteurs de louange » ont la charge de l’organisation du culte (indication des cantiques, du moment pour prier…). Celui qui dirige, c’est le Saint Esprit, et non pas un homme ! L’adoration est le service le plus élevé que nous pouvons rendre. C’est un service qui continuera pendant l’éternité. C’est celui du « saint sacerdoce » selon 1 Pierre 2 : 5. En disant que c’est le service le plus élevé, cela ne veut pas dire que les autres sont sans importance, et sont à négliger.
            Le Père ne cherche pas l’adoration, Il cherche des adorateurs ! La différence est importante. Un cantique d’adoration peut être chanté des lèvres sans que le cœur y soit engagé ; il reste un cantique d’adoration, mais l’adoration n’y est pas. Ce n’est pas ce que cherche le Père, il cherche une adoration qui monte du cœur, ce que fait l’adorateur qui adore en vérité. Cette façon de présenter les choses, en Jean 4, vise nos cœurs, plus qu’une activité. Nos cœurs ne sont-ils engagés que le dimanche ? Cela ne doit-il pas être le cas toute la semaine ? L’adoration est importante car elle est par l’Esprit qui veut toujours glorifier le Fils et Le faire glorifier par les rachetés (Jean 16). En revanche, nous ne voyons jamais dans la Parole que le Saint Esprit se fasse glorifier lui-même ou accepte la gloire, bien qu’il soit Dieu. C’est pour cela que nos cantiques ne s’adressent pas au Saint Esprit. Nous ne disons jamais : Gloire au Père, gloire au Fils, gloire au Saint Esprit, mais gloire au Père et au Fils par le Saint Esprit. Nous serons toujours bénis en apportant au Père et au Fils l’adoration. Si nous sommes ainsi bénis, ne gardons pas cela pour nous-mêmes, diffusons ces richesses autour de nous.
            Les réunions ont donc généralement ces deux caractères différents, soit l’on s’adresse à Dieu, soit Dieu s’adresse à nous. Il ne serait pas bon de tout mélanger. Lorsqu’on est à la réunion de prière, il ne serait pas convenable qu’au milieu des prières un frère enseigne. Il y a une autre réunion prévue pour cela. En pleine réunion de culte il ne conviendrait pas non plus qu’un frère se mette à exhorter les autres.


A suivre