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Notes d'une étude biblique sur l'Assemblée (2)


L’ASSEMBLEE LOCALE
            Les caractéristiques d’une assemblée locale selon le Nouveau Testament
            L'interdépendance des assemblées
            Comment agir en harmonie et dans l’unité par l’Esprit ?
            Pourquoi tant de divisions ?
 

L’ASSEMBLEE LOCALE

            Chaque assemblée locale fait partie de la seule Assemblée universelle de Dieu. L’ensemble des assemblées locales forment l’Assemblée universelle de Dieu. Nous parlons non pas des rassemblements réunis autour du Seigneur, mais de l’Assemblée selon la pensée de Dieu. L’assemblée locale a les mêmes caractéristiques que l’Assemblée universelle, et les possède toutes, de même que de l’eau de l’océan prise dans un verre n’est pas toute l’eau de l’océan, mais en a toutes les caractéristiques. Comme une ambassade doit représenter dignement le pays qu’elle représente, l’assemblée locale doit être une représentation fidèle de l’Assemblée universelle selon les pensées de Dieu, en mettant en pratique les principes divins contenus dans la Parole.

                        Les caractéristiques d’une assemblée locale selon le Nouveau Testament

            Rappelons que l’assemblée locale est l’ensemble de tous les rachetés dans une localité. Maintenant, s’il y a par exemple dix frères dans une localité et que huit veulent agir selon leurs propres pensées, en désobéissance à la Parole ou par ignorance, cela n’empêche pas les deux autres d’appliquer les principes que Dieu a établis pour toute l’assemblée. Ils le feront avec la tristesse de n’être que deux au lieu de dix. Les dix y ont leur place, mais huit ne l'occupent pas. « Là où deux ou trois sont assemblés à mon nom, je suis là au milieu d’eux ». « En mon nom », ce n’est pas difficile à comprendre. Mais revendiquer ce verset, si on ne respecte pas les droits du nom de Christ, c’est un abus. Prenons garde à nous-mêmes. Respectons ce que le seul chef de l’Eglise nous a dit.
            Nous avons déjà vu la différence qu’il y a entre l’assemblée locale et le rassemblement local. Une assemblée locale, et le rassemblement au nom du Seigneur de cette assemblée locale ont plusieurs caractéristiques et doivent répondre à certaines conditions. Nous les répartirons en deux groupes : les caractéristiques principales d’une assemblée locale et les caractéristiques d’un rassemblement, concernant la façon de se réunir.
            Dieu a fondé son Eglise une fois pour toute, nous n’avons pas à fonder autre chose. Si nous donnons un nom spécifique à notre rassemblement, selon nos propres pensées, nous constituons un mille cinq centième groupe de plus, puisqu’il y a au moins autant de dénominations. C’est pour cela qu’il faut rejeter le nom d’« assemblée des frères ». Si d’autres nous appellent ainsi, c’est regrettable, mais nous, nous ne sommes pas cela. L’assemblée des frères, c’est l’ensemble de tous les rachetés. Un rassemblement local n’a pas de membres qui lui sont propres, on n’en a pas de liste. L’Assemblée est un organisme et non pas une organisation humaine. Un organisme est quelque chose qui vit, ainsi l’assemblée vit par le fait qu’il y a une Tête qui dirige et dicte tout.
            Un point capital de plus, c’est que tous les croyants sont sacrificateurs. Hélas, dans une grande partie de la chrétienté, seuls quelques-uns, voire une seule personne, peut, au nom de l’église, prendre de l’action en public dans le culte ou d’autres réunions. C’est une grave erreur d’écarter des croyants de ce privilège et de cette responsabilité. La Parole ne fait jamais la distinction d’être membres d'un clergé ou de faire partie des laïcs, dans l’Eglise. Dieu n’a pas concentré tous les dons et les services en une ou deux personnes pour que les autres soient toujours silencieuses. Il y a diversité de dons, et chacun de nous a reçu un service. En outre, la prière n’est pas un don. L’assemblée locale ou le rassemblement local qui la représente, reconnaît l’autorité de Christ et non pas l’autorité d’une personne qui dicte tout ce qui doit se faire au niveau mondial, ou l’autorité d’un synode national, comme dans certaines églises. De telles structures hiérarchiques sont le mode de fonctionnement du monde, mais cela ne se trouve pas dans la Parole, pour l’Eglise.

                        L'interdépendance des assemblées

            L’indépendance et l’autonomie sont des principes contraires à l’enseignement biblique. L’unité implique que nous nous reconnaissions mutuellement dans la dépendance du Seigneur qui est le seul Chef, et que nous gardions ensemble l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. L’unité du corps de Christ a été faite une fois pour toutes par Dieu et c’est Lui qui veille sur cette unité. Nous ne sommes pas appelés à garder l’unité du corps de Christ, mais à garder l’unité de l’Esprit. L’Esprit de Dieu étant saint, Il ne va jamais nous guider vers quelque chose d’impur ou de contraire à la pensée de Dieu. Garder l’unité de l’Esprit se réalise pratiquement et se voit par le fait que des rassemblements locaux marchent dans une unité et reflètent ainsi les caractéristiques de l’ensemble, quand bien même ceux qui se réunissent ne sont localement que deux ou trois.
            Nous en venons au sujet de la relation entre les assemblées locales. Les assemblées locales, faisant partie de l’Assemblée universelle, sont donc unies et ne peuvent pas être autonomes ou indépendantes. Si deux ou trois frères et sœurs dans une localité veulent pratiquer ce que le Seigneur Jésus a dit pour toute son Assemblée, ils sont tenus de garder l’unité, même si la majorité des croyants de la localité ne veut pas le faire. Outre le centralisme catholique avec le pape à la tête, ou le centralisme protestant avec un synode au-dessus des paroisses, il y a un autre système qui reconnaît comme seul chef, Christ, mais qui pense que les assemblées locales ont chacune leurs propres caractéristiques. Elles refusent le privilège et la responsabilité qu’implique l’unité. C’est ce qu’on trouve dans les Juges, où chacun fait « ce qui est bon à ses yeux ». Ces rassemblements se reconnaissent sans être liés, mais une telle pensée n’existe pas dans la Parole. Soit on est unis, soit on ne l’est pas. Faire ce qui est bon à ses yeux évite certains exercices ; mais ce n’est pas garder l’unité selon la Parole, dans la dépendance du Seigneur. Il est évident que dans les détails pratiques, les choses peuvent se passer différemment d’une localité à l’autre ; les façons de faire en Afrique, en pleine brousse, sont différentes de notre rassemblement local. Ce qui importe, c’est l’obéissance aux principes que le Seigneur Jésus lui-même a donnés dans sa Parole. Extérieurement, les choses peuvent varier, mais sur le fond c’est une même chose puisque nous voulons représenter ensemble, dans l’unité, la seule Eglise qui existe.

                        Comment agir en harmonie et dans l’unité par l’Esprit ?

            Prenons une ville A où il ne se trouve pas de rassemblement réalisant l’unité de l’Eglise. Dans cette ville, des gens découvrent le Seigneur Jésus comme Sauveur. Ils vont ensuite grandir dans la foi et vont peut-être désirer se rencontrer à trois ou quatre selon la Parole dans cette ville A. Maintenant, des frères de la région, des rassemblements à B et à C en entendent parler. Ils pourraient dire : C’est beau qu’il y ait des croyants qui veulent aussi obéir à la Parole à A, mais ce n’est pas utile de les visiter, ils ont affaire au Seigneur. Ce serait contraire à la pensée du Seigneur. Ils devraient dire : Allons rendre visite à ces bien-aimés en Christ pour nous encourager mutuellement. S’ils se rendent compte alors qu’ils sont d’une même pensée, ils se reconnaîtront mutuellement et marcheront en communion en réalisant l’unité de l’Esprit.
            Il y a hélas des cas pratiques tristes. Lorsqu’un rassemblement s’écarte de la Parole, comment agir dans l’unité et dans la dépendance du Seigneur, pour garder l’unité de l’Esprit ? Cette unité de l’Esprit ne permet pas de dire : Quoi que fassent les amis à tel endroit, couvrons tout par le manteau de l’amour et continuons ensemble. L’Esprit de Dieu n’opère pas ainsi puisqu’il est l’Esprit Saint, il veille aux droits du Seigneur. Admettons qu’il y ait des difficultés dans un rassemblement à D. Les frères ne sont pas d’accord sur tel ou tel point, parce que les uns veulent maintenir la Parole de Dieu et les autres veulent « moderniser ». Le rassemblement à D se divise en deux groupes D1 et D2. Si ces amis se rendent dans un autre rassemblement, que faire à leur égard ? Des frères des rassemblements de la région vont alors se rendre à D pour parler avec les frères de D1 et D2, pour essayer de les ramener et à la Parole et les uns aux autres. Mais si D2 refuse de se soumettre à la Parole de Dieu, comment garder l’unité de l’Esprit ? Maintenir l’unité de l’Esprit implique de maintenir les droits du Seigneur en gardant l’unité. Cela implique que ceux qui ne veulent pas maintenir les droits du Seigneur, en ne maintenant pas ce que le Seigneur a explicitement dit dans sa Parole, ne gardent plus l’unité de l’Esprit. Les frères de D2 continueront à se rassembler, mais les autres ne pourront plus marcher avec eux puisqu’il y a contradiction. Le moment viendra où des frères des rassemblements de la région constateront que les frères de D2 ne sont plus en communion avec eux. Les frères de D2 ne sont pas exclus par les frères de la région, mais ce sont eux-mêmes qui ne veulent plus marcher dans le chemin où ils avaient marché auparavant et qui se sont soustraits à la communion pratique entre les assemblées. Cependant, les relations entre frères, à titre individuel ne sont pas forcément rompues. Maintenant, si une assemblée à E a connaissance de ces choses et dit : Nous continuerons à recevoir D1 et D2 parce que nous y avons des amis ou des parents. Ils rompent l’unité de l’Esprit. Certains pensent que pour manifester l’unité, il faut participer au mémorial de Christ avec tous les croyants. Non, car Dieu n’approuve pas la communion avec ceux qui ne marchent pas selon sa Parole. Il nous demande de « garder l’unité de l’Esprit dans le lien de la paix » (Eph. 4 : 3). L’assemblée à E ne tient donc pas compte de la décision des assemblées de la région de D. Les frères des assemblées proches de E doivent alors parler avec les frères de E pour leur dire que leur attitude brise l’unité de l’Esprit et apporte du désordre par leur indépendance. Si les frères à E restent sur leur position, ils se soustraient à leur tour à la communion pratique entre les rassemblements qui ne marcheront plus avec eux, bien qu’ils restent de bien-aimés frères en Christ.

                        Pourquoi tant de divisions ?

            On peut répondre très simplement avec une parabole de l’évangile selon Matthieu : c’est parce l’ennemi est venu semer « l’ivraie » pendant que nous dormions (Matt. 13 : 25). Le diable est toujours là pour détruire et pour diviser. Alors que nous marchions ensemble sur le même chemin, dans l’unité, étant convaincus que nous devions garder l’unité de l’Esprit dans le lien de la paix, des frères se sont mis à préférer l’autonomie des assemblées locales et ont suggéré que l’association à l’iniquité n’était plus un obstacle à la communion. Ils ont affirmé qu’on devait accepter que des frères consciemment liés à des choses mauvaises viennent rompre le pain occasionnellement. Comme les frères ont refusé cela, d’après la Parole, ces frères nous ont quittés et beaucoup les ont suivis. C’est triste. Ils restent des frères bien-aimés, mais, en assemblée, nous ne pouvons plus être en communion avec eux.
            Un déclin en entraîne un autre. Après l’abandon de l’unité en séparation du mal, certains ont pensé qu’il fallait s’ouvrir aux idées que l’on voit dans la chrétienté : par exemple que les femmes puissent parler à haute voix et prophétiser, puisqu’on voit des femmes prophétesses dans la Bible. Il y en avait, certes, mais on ne voit pas qu’elles parlaient dans l’assemblée. Le service de prophétie est de s’encourager mutuellement. Les sœurs peuvent le faire lorsqu’elles se rendent visite par exemple, mais elles ne prophétisent jamais à haute voix en assemblée. Pour éviter le désordre, certains pensent qu’il faut établir un conseil d’anciens, qui n’est autre qu’un clergé. Pour éviter que des frères peu doués présentent quelque chose, certains pensent qu’il faut demander à deux ou trois frères les plus doués de prêcher à tour de rôle. Or, en 1 Corinthiens 12, on voit que l’Esprit utilise qui Il veut. Ceci dit, cela n’autorise pas chacun à donner son opinion, seule la pensée du Seigneur doit être présentée. Certains veulent collaborer avec « l’alliance évangélique », pour des activités évangéliques quelconques ; la plupart d’entre eux finissent par être largement influencés par les dons charismatiques.
            D’autres ont quitté parce qu’ils ne reconnaissaient plus l’assemblée comme ils l’avaient connue dans leur jeunesse, ils n’acceptaient pas les changements d’ordre secondaire ou matériel. Les dispositions matérielles ne sont pas des principes bibliques, elles ne doivent pas être une cause de division.
            Les problèmes que nous avons vécus ces dernières années ont été causés par tous ces points. Il est toujours difficile de maintenir entièrement la vérité, dans un plein esprit de grâce, de compassion, de miséricorde. Ceux qui ont appliqué certains principes avec rigueur et dureté, l’ont fait aux dépens d’autres principes : l’amour et la patience. Ce n’est pas non plus le chemin. Il s’agit de marcher au milieu des « sentiers de juste jugement » (Prov. 8 : 20). C’est une marche délicate, car nous sommes enclins à dévier à gauche ou à droite. Restons près de la Parole, près de la pensée du Seigneur, avec le sentiment que nous ne sommes rien. Le Seigneur a dit : « Qu’as-tu, que tu n'aies reçu ? Et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l'avais pas reçu ? » (1 Cor. 4 : 7). Tout est grâce. Nous sommes tenus de mettre en pratique la Parole de Dieu, parce que Celui qui parle est Celui qui m’a aimé et m’a prouvé son amour en mourant sur la croix. C’est pourquoi, par amour pour Lui, nous devons lui prêter toute notre attention.
            Nous avions exprimé la communion avec des bien-aimés en Christ pendant de nombreuses années, et un jour, pour diverses raisons, nous n'avons plus pu marcher ensemble ; cela laisse souvent parmi des amis de longue date, ou dans les familles, des traces et des blessures extrêmement douloureuses. Une partie de ces blessures peut venir du fait que des deux côtés on peut avoir agi de façon charnelle ou trop dure les uns envers les autres. Quand il en est ainsi, même si nous ne rompons plus le pain ensemble, si nous sommes conscients d’avoir dit quelque chose qui a blessé nos frères, nous sommes toujours dans l’obligation d’aller les voir, pour confesser que nous n'avons pas été corrects envers eux. Avant d'en arriver à une telle situation douloureuse, il a pu y avoir des mois ou des années pendant lesquelles les tensions ont grandi au sein d’un rassemblement, au point de ne plus pouvoir se parler paisiblement entre frères ! Pourtant il faut se parler. Si des assemblées doivent un jour constater qu’elles ne peuvent plus avoir communion avec un autre rassemblement, ce constat causera toujours des douleurs et des pleurs. Il est toujours difficile de s’occuper de telles situations. C’est un service avant tout pastoral qui nous pousse à nous mettre à genoux et qui nous mène à des pleurs. C’est le seul sentiment qui convient dans ces situations. Si l’on ressentait de la satisfaction d’être débarrassés de frères, ce serait odieux. Des comportements charnels d’un côté ne justifient jamais des réponses charnelles.

 

A suivre