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Les liens d'amitié


Des amitiés néfastes pour les croyants
De vraies et profondes amitiés
Amitié dans le Seigneur entre les croyants, eux-mêmes « amis de Dieu »

 

            L’amitié est définie habituellement comme un lien d’affection ou de sympathie qui se forme entre deux personnes. Elle n’est fondée ni sur les liens de famille, ni sur une autre attirance. Pour avoir une idée juste sur les liens d'amitié, parfois très forts, il convient d’en faire une étude soigneuse à la lumière de la Bible. Il en est de même, d’ailleurs, pour toutes les questions que l’homme se pose. Seule, la Parole de Dieu peut donner une réponse sûre à tout ce qui préoccupe notre esprit (2 Tim. 3 : 16).


Des amitiés néfastes pour les croyants

            Soyons sur nos gardes ! L’Ecriture nous enjoint de ne pas former de liens d’amitié avec des personnes perverses. Celles-ci cherchent souvent à nous faire déchoir de notre propre fermeté et à nous entraîner loin du Seigneur (2 Pier. 3 : 17).
            Moïse, conduit par l’Esprit de Dieu, a ordonné dans la Loi d’être très fermes à cet égard. Il fallait l’être, même à l’égard d’un ami intime - celui qui était, pour l’Israélite, « comme son âme » - si, par malheur, il devenait évident que cet ami était infidèle. Moïse, en effet, a dit : « Si…ton ami, qui t’est comme ton âme, t’incite en secret, disant : Allons, et servons d’autres dieux…, tu ne t’accorderas pas avec lui et tu ne l’écouteras pas ; …et tu n’auras pas pitié de lui, et tu ne le cacheras pas ; mais tu le tueras certainement » (Deut. 13 : 6-8). Pourquoi un châtiment si sévère ? Moïse en donne la raison : ce soi-disant ami a cherché à « t’entraîner loin de l’Eternel, ton Dieu, qui t’a fait sortir du pays d’Egypte, de la maison de servitude » (v. 10).

                        Juda et un Adullamite

            L’Ecriture donne plusieurs exemples d'amis qui n'ont pas été fiables ; leur conduite l'a prouvé. C’est le cas d’un habitant de la ville d’Adullam, nommé Hira.
            Juda, un fils de Jacob, quitte ses frères et se rend chez cet Adullamite (Gen. 38 : 1). Là, il est attiré par la fille d’un homme cananéen. Il la prend pour femme et il a plusieurs fils avec elle : Er, Ornan et Shéla. Juda marie son fils aîné à une femme appelée Tamar. Or du fait de leur méchanceté, l’Eternel fait mourir les deux fils aînés de Juda. Celui-ci promet à sa belle-fille, Tamar, de lui donner comme mari son troisième fils, Shéla (v. 11). Mais ce dernier grandit et Juda ne tient pas sa promesse. Il perd lui-même son épouse, se console, et va voir de nouveau son « ami » Hira. Ce dernier reste-t-il simplement silencieux ou se montre- t-il ouvertement de mauvais conseil ? Il suit, en tout cas, Juda quand il monte à Thimna vers les tondeurs de son troupeau. Hira ne semble pas être ce genre d’ami dont il est dit que « ses blessures… sont fidèles » (Prov. 27 : 6). Apparemment, il ne trouve rien à redire à la mauvaise conduite de Juda !
            Tamar a été avertie de la présence de son beau-père. Or, elle est exaspérée de voir qu’il n’a pas tenu sa promesse. Elle se déguise en prostituée (v. 14) et Juda la remarque assise au bord de la route. Il ne la reconnaît pas, descend vers elle, et lui promet un chevreau en retour de ses faveurs. A son départ, comme gage, il lui laisse son cachet, son cordon et le bâton qu’il tient dans sa main (v. 18). Puis il lui envoie le chevreau promis « par la main de son ami » - nous dirions plutôt son complice - mais Hira ne trouve pas Tamar (v. 20-23).
            Le temps passe et, environ trois mois après, on informe Juda que Tamar est enceinte. Aussitôt Juda ordonne de l’emmener, afin de la brûler vive pour s’être prostituée (v. 24). Avait-il déjà « oublié » comment il avait agi, lui ? Nous nous pardonnons facilement tout, et nous ne pardonnons rien aux autres - triste affirmation, trop souvent vraie !
            Tamar lui envoie les preuves irréfutables que c’est de lui qu’elle est enceinte. Il reconnaît les objets qu’il lui avait laissés et déclare : « Elle est plus juste que moi » (v. 26).
            Ce chapitre, très triste, est en contraste absolu avec les chapitres suivants, où l’Esprit de Dieu nous entretient de la si belle vie du frère de Juda, Joseph. Ce dernier est un type remarquable du Seigneur Jésus. Mais il faut retenir que « les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs » (1 Cor. 15 : 33), et qu’il nous faut choisir soigneusement nos amis parmi ceux qui craignent le Seigneur (Ps. 119 : 63) ; ce sont les leçons de ce chapitre 38 de la Genèse. 

                        La femme de Samson

            Parmi d’autres exemples, rappelons ce que dit l’Ecriture au sujet de la femme de Samson.
            Peu de temps après son mariage, à la suite d’une dispute, Samson repart chez son père. Croyant qu’il n’aimait plus sa femme, son beau-père la donne à son compagnon, dont Samson avait fait son ami (Jug. 14 : 20). C'était apparemment un bien mauvais choix ; il n’était certainement pas « l’ami plus attaché qu’un frère » (Prov. 18 : 24) ! Ce verset ajoute que si un homme a beaucoup de compagnons, il se ruine.

                        Amnon

            Par son affreuse conduite, cet homme, l’aîné des fils de David, donne libre cours au mal qui est en lui, à « la convoitise de la chair » ! Il agit de façon odieuse à l’égard de sa sœur. Peu après, il sera mis à mort sur l’ordre d’Absalom, un de ses frères, lui aussi, hélas, perverti.
            La Parole insiste sur le rôle pernicieux joué par un soi-disant « ami » auprès d’Amnon. Il s’agit d’un neveu de David, appelé Jonadab, un homme très habile. Au fond, il poursuit son propre intérêt, comme beaucoup d’autres !
            Au lieu de chercher à dissuader Amnon et à lui rappeler la crainte due à l’Eternel, il l’incite à satisfaire sa convoitise. Il lui explique même comment s’y prendre pour parvenir à ses fins (2 Sam. 13 : 3-6). Mais ensuite, il n’avertit pas Amnon qu’Absalom a l’intention de le tuer !
            Prenons garde à ces « amis » qui cherchent à flatter nos passions ! Ils ne nous seront d’aucun secours ensuite, et ne nous pousseront pas à nous repentir !

                        Les amis de Job

            On se souvient, sans doute, des démêlés douloureux de Job avec ses « amis » durant sa longue et terrible épreuve. Au début, trois amis se concertent pour venir le voir ensemble, avec l’intention louable de le plaindre et de le consoler (2 : 11). En voyant son état misérable, ils pleurent et déchirent leurs vêtements. Durant sept jours, ils restent assis par terre avec lui, dans un silence bienfaisant ; ils ont compris que sa douleur est très grande (v. 13). Hélas, leurs bonnes intentions ne durent pas. Bientôt, ils se persuadent que Job est coupable et l’accablent de plus en plus. Il faut lire à ce sujet Job 6 : 14, 27 ; 12 : 4 ; 16 : 20-21 ; 17 : 5 ; 19 : 21.
            Heureusement, la foi de Job repose sur un point d’appui inébranlable : il sait que son rédempteur est vivant (19 : 25-27). Il demande donc à l’Eternel l’intervention d’un médiateur.
            Le désir de Job est exaucé. Dieu donne la parole à un véritable ami, Elihu, resté jusqu’ici sagement silencieux. A la suite des discours de Job et de ses « amis », cet homme de Dieu se met en colère. C’était « selon Dieu » (Eph. 4 : 26). Elihu reprend Job car il se justifie lui-même. Quant aux trois visiteurs précédents, loin de « ranimer » le visage de leur ami, ils le condamnent sans amour (Job 32 : 2-6). Elihu, en revanche, n’a pas de prétention. Il reconnaît sa faiblesse car il est, lui aussi, fait d’argile. Dieu peut se servir de lui pour donner sa pensée. Elihu justifie l’Eternel et réplique à Job et à ses « amis » (35 : 4).
            Finalement l'Eternel achève lui-même son travail de restauration. Job a maintenant horreur de lui et s’humilie profondément (42 : 6). Dieu reprend sévèrement les trois « amis » si défaillants (v. 7-9). Il rétablit l’ancien état de Job. Après qu’il ait prié pour ses amis, Il lui donne même le double de tout ce qu’il avait auparavant (v.10).


De vraies et profondes amitiés

                        David et Jonathan

            Entre David (nom qui signifie : bien-aimé) et Jonathan (que l’Eternel a donné) l’amitié est très profonde. Ces deux amis restent unis jusqu’à la mort de Jonathan par un merveilleux lien, « une foi de pareil prix » reçue en partage (2 Pier. 1 : 1).
            Le premier dont l’Ecriture parle, c’est Jonathan, le fils du roi Saül. Sa foi en Dieu se manifeste devant les agressions des Philistins, cet ennemi implacable du peuple d’Israël. Jonathan les a vaincus à Guéba (1 Sam. 13 : 3-16), et surtout à Micmash (1 Sam. 14 : 11-22). Il a su compter exclusivement sur l’Eternel.
            Les Philistins faisaient la guerre à Israël, et ils avaient des soldats près de Micmash. De leur poste fortifié, au sommet d’un rocher, ils ont aperçu Jonathan et le jeune homme qui portait ses armes. Ils étaient engagés, humainement parlant, dans une folle aventure. En effet, ils étaient tout simplement en train de grimper vers eux, au sommet du rocher. Avec mépris, les Philistins leur crient : « Montez vers nous ». Si la foi sait attendre, elle sait aussi s’avancer et combattre quand Dieu le lui montre. Ces paroles sont le signal que Jonathan attendait. Dieu fait tomber les ennemis devant eux, un par un, et l’épouvante gagne tout le camp !

                Pour la foi, rien n’est impossible au grand Dieu dont nous dépendons ;
                
Elle est l’œil qui voit l’invisible, la main qui s’empare des dons,
                
Et la saveur déjà sensible des fruits, bien avant la saison ;
               
Traversant le désert terrible, elle a son cœur à la Maison.

            David, lui, a été oint par Samuel ; il doit être le futur roi d’Israël (1 Sam. 16 : 13-14). Quelque temps après, alors qu’Israël se bat contre les Philistins, son père, Isaï, l’envoie au champ de bataille. Il devait s’informer du bien-être de ses frères aînés qui étaient parmi les combattants. Au moment où il arrive, les deux armées se rangent pour le combat. Les Philistins disposent d’un atout capital : un colosse impressionnant, haut d’environ trois mètres, revêtu d’une armure qui pèse approximativement 75 kg. Sa vue seule suffit à frapper de terreur les Israélites et à les mettre tous en fuite. Ce géant, Goliath, nous rappelle Satan (voir Job. 41 : 16 ; Marc 3 : 27).
            David entend le défi que Goliath lançait deux fois par jour, depuis 40 jours déjà ! Le Philistin outrageait les armées de l’Éternel, et de ce fait, l’Eternel lui-même. Le plus jeune des fils d’Isaï est consterné. Pour sa foi, le géant n’est qu’un Philistin, vaincu d’avance (voir Es. 37 : 27-29). Il est décidé à aller le combattre, même si Saül lui dit : « Tu n’es pas capable... » (1 Sam. 17 : 33). Mais David lui montre qu’il s’appuie sur Dieu, « le rocher de sa force » (Psaume 62 : 7).
            Il s’approche du géant qui toise avec mépris ce tout jeune homme et ses armes dérisoires : un bâton, une fronde et des pierres. Mais David est parfaitement paisible (voir Ps. 27 : 1). D’un geste sûr, il lance avec sa fronde l'une des cinq pierres lisses qu’il a choisies dans le torrent. Elle pénètre dans le front du géant qui s’affaisse. David court, prend l’épée de son adversaire et lui coupe la tête (1 Sam. 17 : 49-51). Ainsi le Seigneur Jésus, par la mort, « l’arme » de Satan, a rendu « impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable » (Héb. 2 : 14). C’est sa victoire à la croix, un inépuisable sujet de louange !
            Jonathan est là. Il admire la foi de David. Il ne doute pas que celui qui vient de donner à Israël une telle victoire soit l’oint de l’Eternel ! Il fait alliance avec lui et se dépouille, pour celui qu’il aime « comme son âme » (1 Sam. 18 : 3), de tout ce qui était le signe de sa force et de sa gloire (v. 4). Avons-nous agi ainsi à l’égard du Seigneur Jésus ?
            Poursuivi par la haine de Saül, David doit bientôt s’enfuir au désert. Mais, dans cette épreuve, Jonathan reste un ami très fidèle, un exemple de l’ami « qui aime en tout temps » (Prov. 17 : 17). Il sera près de la mort pour avoir, avec fougue, défendu son ami devant le roi Saül. Ce dernier, en effet, fou de jalousie, cherche à le tuer avec sa lance (1 Sam. 20 : 33).
            David et Jonathan scellent leur amitié et se font des promesses mutuelles ! Fidèle, Jonathan vient encore fortifier l’âme de son ami au désert, durant les sombres jours que David doit traverser (1 Sam. 20 : 16-19). Hélas, au lieu de rester avec lui - là où il aurait été bien gardé (1 Sam. 22 : 23) -, Jonathan retourne à Jérusalem. Il meurt peu après avec son père, tué par les Philistins sur les montagnes de Guilboa. Il sera amèrement pleuré par David qui montre que son amour pour Jonathan n’a pas changé, même si ce dernier avait failli (2 Sam. 1 : 12, 17-27). Il en est de même de l’amour du Seigneur pour nous ; il ne change pas, malgré nos défaillances.

                        Pierre et Jean

              Dans le Nouveau Testament, on voit également deux disciples du Seigneur, Pierre et Jean, qui ont entre eux des liens d’affection très forts. En fait, ils se conduisent déjà, sans connaître cette vérité par l’Ecriture, comme « deux membres du corps de Christ ». Au cours des circonstances de la vie journalière, leurs comportements diffèrent parfois ; c’est vrai encore aujourd’hui pour les croyants. Cela peut être dû, en particulier, aux caractères qui ne sont pas identiques. Malgré ces différences, Pierre et Jean, sont demeurés unis en servant le Seigneur.
            C’est Jésus qui les a appelés, au bord d’un lac. A ce moment-là, Pierre, qui s’appelait encore Simon, jetait justement un filet dans l’eau, car il était pêcheur. Jean, pêcheur lui-aussi, raccommodait ses filets, avec son frère Jacques. Ces détails font probablement allusion aux différents ministères que le Seigneur voulait leur confier. Pierre sera chargé par le Seigneur de parler devant des foules, comme nous le voyons au début du livre des Actes. Jean devra plutôt chercher à raccommoder (à remettre ensemble) ceux que l’Ennemi, Satan, cherche à séparer et à éloigner du Seigneur (voir les 3 épîtres de Jean).
            Plus tard, Jésus appelle sur une montagne des hommes qu’Il voulait avoir près de Lui, avant de les envoyer prêcher. Parmi ceux que le Maître a choisis ainsi, il y avait justement Pierre et Jean. Ils ont répondu affirmativement à son invitation : « Venez après moi, et je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes » (Marc 1 : 17).
            On les voit entrer ensuite, avec Jésus, dans la chambre où repose une fillette de douze ans, qui vient de mourir. Le Seigneur Jésus dit : « Elle n’est pas morte, mais elle dort » (Luc 8 : 52). Prenant alors la main de l’enfant, Il lui commande d’une voix puissante : « Talitha coumi ; ce qui veut dire : Jeune fille, je te dis, lève-toi ». Aussitôt la jeune fille se lève et se met à marcher (Marc 5 : 41). Ces deux amis, Pierre et Jean, comme les parents, sont saisis d’une grande admiration (v. 42).
            Plus tard, Jésus les mène aussi sur une « haute montagne » pour prier. Alors qu’Il prie, Pierre, Jean et Jacques s’endorment (Luc 9 : 32). Quand ils se réveillent, ils voient la gloire du Seigneur ! Une nuée les couvre, la voix du Père se fait entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le » (v. 35). A ce moment-là, ils ne voient plus personne, sinon Jésus, seul avec eux !
            Le jour des pains sans levain où il fallait sacrifier la Pâque, Jésus envoie Pierre et Jean pour l’apprêter. Pendant le repas, profondément troublé, Il dit qu’un de ses disciples va le livrer (Jean 13 : 21). « Le disciple que Jésus aimait » (c’est ainsi que Jean parle de lui-même dans son évangile) est à table dans son sein. Pierre lui fait signe de demander à Jésus de qui il veut parler. Cette démarche commune est le signe d’une entente intime. Jean s’adresse aussitôt au Seigneur (v. 23-25). Il est particulièrement occupé de l’affection que Jésus a pour lui. Pierre, lui, affirme son inaltérable dévouement pour le Seigneur sans prendre garde à son avertissement. En effet, Il lui avait dit : « Le coq ne chantera point, que tu ne m’aies renié trois fois » (v. 38). Au début de sa carrière, Jean a été appelé « fils du tonnerre » (Marc 3 : 17-18), mais auprès du Seigneur il a appris la douceur d’esprit. Pierre va l’apprendre aussi. Il sera l’objet des tendres soins de Jésus (Luc 22 : 31-32). Tous les rachetés le sont également. « Quel repos céleste, Jésus, d’être à Toi ! », dit un poète chrétien.
            Tous les disciples - Judas excepté - suivent Jésus jusqu’à Gethsémané. Là, Il leur enjoint de veiller et de prier. Ils ne le font pas, hélas ! Le Seigneur prend ensuite Pierre et les deux fils de Zébédée - Jean et Jacques (c’était le cercle le plus intime) et leur demande de veiller avec Lui. Il s’en va à une distance d'un jet de pierre, tombe sur sa face et prie… ! A son retour, Il les trouve endormis. Il dit alors à Pierre : « Ainsi, vous n’avez pas pu veiller une heure avec moi ? Veillez et priez… » (Matt. 26 : 40-41). Mais ils s’endorment à nouveau !
            Peu après, les hommes mettent les mains sur le Seigneur et se saisissent de Lui. Ils l’amènent ensuite devant les autorités religieuses. Pierre suit de loin, puis il est introduit par Jean dans le palais du souverain sacrificateur (Jean 18 : 16). Ce disciple connaît celle qui garde la porte. Et là, dans la cour, Pierre commence par se chauffer avec ceux qui ont saisi et lié le Seigneur et, à trois reprises, il renie son Maître.
            Jean est seul au pied de la croix ; tous les autres disciples se sont enfuis. C’est à lui que Jésus demande de prendre soin de Marie, sa mère. Ce disciple tient-il rigueur à Pierre d’avoir renié leur commun Seigneur ? Rien ne le montre dans le récit de la Bible.
            Le jour de la résurrection, Marie de Magdala, la première arrivée au tombeau, est persuadée qu’on a enlevé le corps de Jésus. Elle vient donc avertir Pierre et Jean. Ensemble, ils courent au tombeau et le trouvent vide. Ils retournent alors chez eux, malgré les signes si évidents qu’ils ont vus. Jésus leur avait pourtant parlé à l’avance de sa résurrection (Jean 20 : 1-10).
            Quelques jours plus tard, à l’aube, au bord de la mer de Tibériade, si familière pour ces deux disciples, Jésus se tient sur le rivage. Jean est le premier à le reconnaître et le dit à son ami Pierre : « C’est le Seigneur ! » (Jean 21 : 7). Celui-ci se jette à l’eau, à la rencontre de Celui qui l’a regardé au moment de son reniement et qui l’a rencontré, en privé, le jour même de sa résurrection. Jésus veut le restaurer publiquement dans son service. Car Pierre, qui a perdu ses prétentions, est maintenant en mesure de fortifier ses frères (Luc 22 : 32). Quand Jésus dit à Pierre : « Suis-moi » (Jean 21 : 23), Jean est là aussi, prêt à suivre lui-même son Maître.
            Ils reçoivent ensuite le Saint Esprit, avec les autres disciples, à la Pentecôte (Act. 2 : 1- 4). Leur ministère peut et doit prospérer. Ils montent ensemble au temple à l’heure de la prière, et, à sa porte, guérissent un homme boiteux (3 : 1, 7). Ensemble, ils rencontrent l’opposition des chefs du peuple, font résolument face à leurs injonctions, leurs menaces et leurs coups (4 : 18-21 ; 5 : 40). Les autres apôtres les envoient en Samarie (8 : 14) où ils peuvent rendre témoignage et annoncer la Parole du Seigneur, avec lequel ils avaient autrefois sillonné cette région (v. 25). La Parole de Dieu les appelle tous les deux des « colonnes » dans l’assemblée à Jérusalem ; là, encore, ils sont nommés ensemble (Gal. 2 : 9).

                        Paul et Timothée

            L’apôtre Paul et Timothée, son « enfant bien-aimé » (1 Cor. 4 : 17), ont su aussi garder, entre eux, des liens étroits d’affection en Christ. Lors de son second voyage missionnaire, Paul, accompagné d’un frère nommé Silas, rencontre le jeune Timothée. Ce dernier a un bon témoignage des frères à Lystre et à Iconium. L’apôtre veut que ce jeune serviteur les accompagne (Act. 16 : 1-3). Désormais, ils seront étroitement liés - jusqu’à la fin de la course de Paul ! Sa mort, son départ pour le ciel sont imminents au moment où il écrit sa seconde épître à Timothée. Il faut la lire, ainsi que plusieurs autres passages (1 Cor. 16 : 10-11 ; 1 Thes. 3 : 2-3, 6 ; 1 Tim. 1 : 18-19 et 6 : 20-21), pour mieux comprendre les liens qui unissaient, en Christ, ces deux serviteurs.


Amitié dans le Seigneur entre les croyants, eux-mêmes « amis de Dieu »

            C’est un grand privilège d’avoir un véritable « ami » croyant. Peut-être avons-nous été amenés au même moment au Seigneur. Peut-être avons-nous appris simultanément à Le suivre et à Le servir, et surtout à saisir l’occasion de prier ensemble. Nous pouvons placer devant le Seigneur les joies et les problèmes que chacun rencontre. « Le fer s’aiguise par le fer, et un homme ranime le visage de son ami », dit la Parole de Dieu (Prov. 27 : 17). Les années passant, nous serons peut-être appelés à présenter ensemble l’évangile de la grâce et à devenir des « aides » dans l’assemblée.
            Dans l’Ancien Testament, on trouve des personnes qui ont vécu quelque peu dans l’intimité de Dieu. Trois fois, Abraham est appelé « ami de Dieu » (2 Chr. 20 : 7 ; Es. 41 : 8 ; Jac. 2 : 23). Dieu a pu dire : « Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire… ? Car je le connais, et je sais… » (Gen. 18 : 17-19). De Moïse, il est écrit : « L’Eternel parlait à Moïse, face à face, comme un homme parle avec son ami » (Ex. 33 : 11). Moïse se sert de son intimité avec l’Eternel pour plaider en faveur du peuple d’Israël, le peuple de Dieu. Par l’intermédiaire du prophète Nathan, David reçoit des communications de la part de l’Eternel ; il s’assied devant Lui et Lui parle librement (1 Chr. 17 : 16- 37).
            Aucun disciple n’a été aussi intime avec Jésus que Jean « le disciple que Jésus aimait ». C’était lui qui avait accès aux secrets de ce cœur qu’il sentait battre, en particulier quand « il était à table dans le sein de Jésus » (Jean 13 : 23). Il use du privilège de sa proximité avec le Seigneur pour l’interroger. Nous goûtons rarement cette merveilleuse relation, du fait de la tiédeur de nos affections.
            Comme les disciples, Pierre, Jean et Jacques, nous sommes invités à monter, par la foi, sur la « sainte montagne ». Nous y trouvons des saints glorifiés, Moïse et Elie, parlant avec Jésus de sa mort qu’Il allait accomplir à Jérusalem (Luc 9 : 30 ; 2 Pier.1 : 18).
            Le Seigneur Jésus montre que faire partie de ses amis est un privilège appartenant à ses disciples. « Je ne vous appelle plus esclaves, car l’esclave ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai entendu de mon Père » (Jean 15 : 15). Un ami partage des « secrets » ; il reçoit des confidences personnelles. Abraham, Moïse, David et Jean en sont des exemples remarquables.
            Une relation aussi extraordinaire donne à celui qui en est l’objet un sentiment d’intimité et de confiance. Nous écoutons le Seigneur, assis à ses pieds comme le faisait Marie, pour Le laisser parler à notre âme (Luc 10 : 39).

                          Quel ami fidèle et tendre
                          
Nous avons en Jésus Christ,
                          
Toujours prêt à nous entendre,
                          A répondre à notre cri !
                          
Il connaît nos défaillances,
                          
Nos luttes de chaque jour,
                          
Parfait dans ses exigences,
                          
Il est riche en son amour.

 

Ph. L Le 04-08-2018