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Comment Dieu se révèle


Dieu se révélant à des personnes
            Agar (Gen. 16)
            Moïse (Ex. 33 et 34)
            Paul (Gal. 1)
Dieu nous apprend ce qu'il y a dans nos cœurs et nous fait saisir l'immensité de sa grâce (Deut. 8)

 

            Comment Dieu se révèle-t-il ? Dans toute la Parole de Dieu nous voyons comment Il se plaît à le faire. Nous pouvons considérer quelques passages qui nous montrent Dieu se révélant à des personnes. Puis nous verrons, par l'exemple du peuple d'Israël dans le désert, comment le Seigneur doit nous apprendre ce que nous sommes, afin de nous révéler pleinement ce qu’est son immense grâce à notre égard.
 

Dieu se révélant à des personnes

                        Agar (Gen. 16)

            « Abram dit à Saraï : Voici, ta servante est entre tes mains, fais-lui comme il sera bon à tes yeux. Et Saraï la maltraita, et elle s’enfuit de devant elle. Mais l’Ange de l’Eternel la trouva près d’une fontaine d’eau dans le désert, près de la fontaine qui est sur le chemin de Shur. Et il dit : Agar, servante de Saraï, d’où viens-tu, et où vas-tu ? Et elle dit : Je m’enfuis de devant Saraï, ma maîtresse. Et l’Ange de l’Eternel lui dit : Retourne vers ta maîtresse et humilie-toi sous sa main. Et l’Ange de l’Eternel lui dit : Je multiplierai beaucoup ta descendance et elle ne pourra se nombrer à cause de sa multitude. Et l’Ange de l’Eternel lui dit : Voici, tu es enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu appelleras son nom Ismaël, car l’Eternel a entendu ton affliction. Et lui, sera un âne sauvage ; sa main sera contre tous, et la main de tous sera contre lui ; et il habitera à la vue de tous ses frères. Et elle appela le nom de l’Eternel qui lui avait parlé : Tu es le Dieu qui te révèles ; car elle dit : N’ai-je pas aussi vu ici, après qu’il s’est révélé ? C’est pourquoi on a appelé le puits, Beër-Lakhaï-roï ; voici il est entre Kadès et Béred » (v. 6-14).

            Voilà une femme maltraitée, chassée de chez sa maîtresse. Elle n’a plus d’espérance, elle n’a plus rien, elle est enceinte ; tout semble perdu pour elle ! Dieu vient la chercher et se révéler à elle. Quelle douceur dans Sa révélation ! L’Ange de l’Eternel l’appelle et lui pose ces deux questions : « D’où viens-tu, et où vas-tu ? ». On peut se poser ces questions, surtout lorsqu’on est jeune : D’où est-ce que je viens, où est-ce que je vais ? - Pour le chrétien la réponse trouvée dans la Parole est une révélation de Dieu.
            D’où venons-nous ? Nous étions, malheureusement, des pécheurs perdus, loin de Dieu, bien qu’étant issus de Lui : Dieu est notre créateur auquel appartiennent toutes choses. C’est là notre origine. La Parole nous le dit clairement dans la Genèse qui est une première révélation de Dieu.
            Et allons-nous ? Le chrétien a l’espérance heureuse d’être avec le Seigneur. C’est le fondement de notre foi. Elle dirige nos yeux vers les choses éternelles, précieuses, mais qui ne se voient pas, vers cette nouvelle cité à laquelle, comme Abraham, nous aspirons.
            Dans notre passage, Agar reçoit cette révélation ; l’Ange de l’Eternel prend plusieurs fois la parole pour lui annoncer des choses futures - des prophéties : d’abord qu’elle va avoir un fils, qui sera vu de tous ; il sera un chef de tribu. Cet encouragement qu’elle reçoit et cet ordre de retourner vers sa maîtresse concluent la révélation divine et l’amènent à dire : « Tu es le Dieu qui te révèles ». Elle le concrétise en appelant le puits de cette manière - c’est un puits que les patriarches visiteront. Il est beau de voir qu’au moment où tout est perdu pour cette esclave rejetée de sa maîtresse, Dieu, dans sa grâce, se révèle à elle. Quelle beauté, quelle tendresse de la part de notre Dieu ! Il a égard à cette esclave chassée et maltraitée par sa maîtresse. Il prend soin des siens.

                        Moïse (Ex. 33 et 34)

            Les fils d’Israël ont été idolâtres ; Moïse descend de la montagne et constate le désordre dans lequel se trouve le peuple. Dieu lui enseigne alors de prendre une tente, la tente d’assignation, la tente « du rendez-vous », et de la dresser hors du camp, loin du camp. Là, « l’Eternel parlait à Moïse face à face, comme un homme parle avec son ami » (Ex. 33 : 11). Quelle douceur dans ces relations ! Moïse s’enhardit et demande à Dieu de se révéler encore plus. C’est ce que nous lisons ensuite : « Et Moïse dit à l’Eternel : Regarde, tu me dis : Fais monter ce peuple ; et tu ne m’as pas fait connaître celui que tu enverras avec moi ; et tu as dit : Je te connais par nom, et tu as aussi trouvé grâce à mes yeux. Et maintenant, je te prie, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, fais-moi connaître, je te prie, ton chemin, et je te connaîtrai, afin que je trouve grâce à tes yeux » (v. 12-13). L'Eternel répond : « Ma face ira, et je te donnerai du repos » (v. 14). Plus loin, nous voyons comment Dieu se révèle à son serviteur : « Et l’Eternel dit à Moïse : Je ferai cela aussi dont tu as parlé ; car tu as trouvé grâce à mes yeux, et je te connais par nom. Et Moïse dit : Fais-moi voir, je te prie, ta gloire. Et il dit : Je ferai passer toute ma bonté devant ta face, et je crierai le nom de l’Eternel devant toi ; et je ferai grâce à qui je ferai grâce, et je ferai miséricorde à qui je ferai miséricorde ». Et Il ajoute : Tu ne peux pas voir ma face, car l’homme ne peut me voir et vivre ». Et l’Eternel dit : « Voici un lieu près de moi, et tu te tiendras sur le rocher ; et il arrivera, quand ma gloire passera, que je te mettrai dans la fente du rocher, et je te couvrirai de ma main jusqu’à ce que je sois passé ; puis je retirerai ma main, et tu me verras par derrière ; mais ma face ne se verra pas » (v. 17-23)
            En fait Dieu s’était déjà révélé à Moïse en l’appelant deux fois par son nom lorsqu’il était dans le désert, à la fin de quarante ans d’une école difficile, après avoir fui de devant la face du Pharaon qui voulait le tuer. Moïse a cette première révélation de Dieu du milieu du buisson ; il apprend là quelque chose de la part d’un Dieu qui se révèle, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Il n’oublie pas son peuple, et peut dire : « J’ai vu, j’ai vu l’affliction de mon peuple qui est en Egypte… Et je suis descendu pour le délivrer » (Ex. 3 : 7-8). Dans sa grâce, Dieu prépare son serviteur Moïse, en lui disant de manière symbolique : Je suis au milieu du peuple, je vois, j’ai entendu. - Quel encouragement de voir que Dieu entend notre prière ! Beaucoup de psaumes en parlent. Au Psaume 65, David déclare : « O toi qui écoutes la prière ! toute chair viendra à toi » (v. 2). Dieu prend soin de chacun de nous !
            Moïse avait besoin de connaître Dieu encore mieux et d’une autre manière. Il était comme frustré de ne pas mieux Le connaître et en particulier Sa grâce. Dieu voulait condamner le peuple pour lequel Moïse avait intercédé afin qu’il puisse continuer son chemin jusqu’en Canaan. Alors Moïse parle pour lui-même et dit : « Si j’ai trouvé grâce à tes yeux, fais-moi connaître, je te prie, ton chemin, et je te connaîtrai, afin que je trouve grâce à tes yeux » (Ex. 33 : 13). Combien cela a dû être doux pour Dieu d’entendre son serviteur Le glorifier en lui demandant de mieux Le connaître ! Ce devrait être aussi notre cheminement spirituel ici-bas : désirer mieux connaître le Seigneur qui est la révélation divine. Que lui répond Dieu ? « Je ferai cela aussi dont tu as parlé » (v. 17), je vais monter avec le peuple : « Ma face ira » (v. 14). Alors Moïse va aller encore plus loin pour lui-même : « Fais-moi voir, je te prie, ta gloire » (v. 18). Ce devrait vraiment être notre souhait de mieux connaître le Seigneur, de mieux connaître la gloire de Dieu qui nous a parlé dans son Fils unique (Héb. 1 : 2). « La grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ » (Jean 1 : 17). Dans le passage du chapitre 33 de l'Exode, nous avons un échantillon de la grâce : « Je ferai grâce à qui je ferai grâce, et je ferai miséricorde à qui je ferai miséricorde ». Connaître la gloire de Dieu c’est déjà connaître le cœur de Dieu, c’est connaître cet amour qui s’est manifesté envers nous. Il s’est déjà manifesté à l’égard de Moïse et du peuple en ce que sa grâce et sa miséricorde ont accompagné le peuple pendant tout le séjour dans le désert et même pendant toute la conquête du pays.
            Au chapitre 6, on trouve un autre cas où Moïse est découragé. Ce n’est pas à cause du Pharaon et des Egyptiens qu’il avait contre lui ; cela, il s’y attendait ! Venant pour délivrer le peuple, il pouvait bien penser que le Pharaon et son peuple ne l’entendrait pas de cette oreille. En fait, au chapitre 5, on voit que ce sont les anciens du peuple qui sont contre lui. « Vous nous avez mis en mauvaise odeur auprès du Pharaon » (5 : 21) - voilà ce que tu as fait au lieu de nous délivrer ! Alors, Moïse ouvre son cœur à l’Eternel et dit : « Pourquoi donc m’as-tu envoyé ?... tu n’as pas du tout délivré ton peuple » (v. 22-23). De quoi avons-nous besoin lorsque nous sommes découragés ? Nous avons besoin qu’il se révèle à nous et de le voir, Lui. C’est ce que va faire l’Eternel, au chapitre 6. Il va dire à Moïse : « Tu sais, Abraham, Isaac et Jacob m’ont connu comme El Shaddaï, le Dieu Tout-puissant. Mais suite à ton découragement, je vais me révéler à toi comme je ne me suis révélé ni à Abraham, ni à Isaac, ni à Jacob. Je vais me révéler à toi comme le Dieu rédempteur ». Ni Abraham, ni Isaac, ni Jacob ne connaissait cela. Dans le chapitre 6 de l’Exode, c’est la première fois de toute l’Ecriture, qu’on trouve cette expression : « je vous rachèterai » (v. 6). Ce mot « racheter » est le titre que nous pourrions donner à l’Exode. Bien-aimés, c’est bien aussi ce qui peut nous encourager lorsque nous sommes découragés. Accrochons-nous non pas aux circonstances, mais à celui qui nous a rachetés, à celui qui a été jusqu’à la croix, qui a souffert, qui est mort, parce qu’il nous aimait plus que sa vie. C’est cela qui donne la force à Moïse, c’est cela qui lui permettra de marcher malgré l’opposition tant des Egyptiens et du Pharaon que des anciens d’Israël. Le christianisme dont nous avons une si belle préfiguration dans Moïse, doit être pratique. Qui n’a pas d’épreuves et de difficultés ? Qu’est-ce qui peut encourager ? On sent bien que tout ce qu’on pourrait dire ou écrire pour consoler ceux qui sont éprouvés est bien faible. Mais c’est au Seigneur qu’on les remet parce que Lui seul peut faire ce que personne ne peut faire : parler au cœur de ceux qui sont affligés. C’est ce que fait l’Eternel seul à seul avec Moïse : « le peuple, je le rachèterai ».
            Au chapitre 34, Moïse apprend ceci : « L’Eternel ! Dieu, miséricordieux et faisant grâce, lent à la colère, et grand en bonté et en vérité, gardant la bonté envers des milliers » (v. 6-7). Telle est la connaissance que Moïse a pu recevoir de Dieu. Il avait demandé : « Fais-moi voir, je te prie, ta gloire », Dieu lui avait répondu : « Je ferai passer toute ma bonté devant ta face » (33 : 18-19). Il apprend : Ma gloire, c’est ma miséricorde, ma bonté, ma grâce. - C’est de cela dont nous avons besoin : connaître Dieu, c’est connaître la grâce qui s’est manifestée à la croix lorsque le Seigneur Jésus a donné sa vie pour nous, et aussi cette grâce qui nous accompagne chaque jour. Dieu a donné son Fils, le Seigneur Jésus a donné sa vie. Voilà l’amour de Dieu révélé.
            Bien-aimés, nous ne valons pas mieux que le peuple d’Israël. Nous avons aussi en chacun de nous une propre volonté opposée à Dieu. Qui n’est pas obligé de reconnaître que notre volonté s’est souvent heurtée à celle de notre Dieu ? C’est pour cela que nous avons besoin de la miséricorde de Dieu. Là où tout autre se serait lassé, Il va porter et supporter ce peuple inguérissable quant à sa propre volonté, en le plaçant sur le terrain de sa grâce. Bien-aimés, ce terrain de la grâce est le seul sur lequel Dieu peut nous bénir. Il n’y en a pas d’autre. Sur le terrain de la loi, nous sommes condamnés ; sur le terrain de notre propre justice, nous sommes également condamnés ; sur le terrain des œuvres, sur le terrain des religions quelles qu’elles soient, nous sommes tous condamnés. Il n’y a qu’un seul terrain sur lequel Dieu peut nous bénir, c’est le terrain de sa grâce. Ainsi, Dieu nous a placés sur ce terrain-là, ce terrain où nous reconnaissons que nous nous avons un cou roide et que c’est justement pour cette raison que nous avons besoin quotidiennement de la grâce, comme nous le chantons dans ce cantique : « Chaque jour, à chaque heure, oh ! j’ai besoin de toi » - j’ai besoin de ta grâce, j’ai besoin que tu me portes et que tu me supportes jusqu’au bout du chemin. Mais mieux que Moïse, nous savons qu’Il nous a promis d’être là, jusqu’au bout du chemin : « Moi je suis avec vous tous les jours, jusqu’à l'achèvement du siècle » (Matt. 28 : 20).

                        Paul (Gal. 1)

            Voyons maintenant dans l’épître aux Galates comment l’apôtre Paul apprécie cette révélation divine. « Or je vous fais savoir, frères, que l’évangile qui a été annoncé par moi n’est pas selon l’homme. Car moi, ce n'est pas non plus de l'homme que je l'ai reçu ni appris, mais par révélation de Jésus Christ. Vous avez entendu parer de ce qu'a été autrefois ma conduite dans le judaïsme : je persécutais outre mesure l’assemblée de Dieu et la dévastais, et je faisais des progrès dans le judaïsme plus que beaucoup de ceux de mon âge dans ma nation, étant extrêmement zélé pour les traditions de mes pères. Mais quand il plut à Dieu, qui m’a mis à part dès le ventre de ma mère et qui m’a appelé par sa grâce, de révéler son Fils en moi, afin que je l’annonce parmi les nations, aussitôt je ne consultai pas la chair et le sang, je ne montai pas non plus à Jérusalem auprès de ceux qui étaient apôtres avant moi, mais je m’en allai en Arabie, et je retournai de nouveau à Damas. Ensuite, trois ans après, je montai à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas, et je demeurai chez lui quinze jours ; je ne vis aucun autre des apôtres, sinon Jacques le frère du Seigneur » (1 : 11-19).
            Dans ce qu’explique l’apôtre Paul, il y a quelque chose de la grâce de Dieu révélée pour lui. Il décrit sans ambages qu’il était Saul de Tarse qui avait persécuté l’assemblée, mais qu’il était dès sa jeunesse très zélé pour les traditions de ses pères, quelqu’un de droit qui voulait servir Dieu. Mais voilà, il avait besoin d’une révélation. Alors, sur le chemin de Damas, il a eu cette révélation : « Je suis Jésus que tu persécutes » (Act. 9 : 6). Quelle révélation fallait-il à cet homme qui avait cette droiture, ce zèle et cette volonté de servir Dieu ! Dieu allait se révéler à lui d’une manière particulière, spectaculaire, de façon à ce qu’il comprenne que Dieu se révélait par son Fils : « Je suis Jésus ».
            Quant à nous, comment mieux connaître le Seigneur, à quelque âge que nous soyons parvenus ? Par sa grâce, par ce qu’Il est en Lui-même - Il est amour, c’est la façon dont Il se révèle à chacun de nous. Ce n’est pas le Dieu de mon frère, c’est aussi mon Dieu. Jacob pouvait dire, à la fin de sa vie : Il a été « mon berger » (Gen. 48 : 15). Nous avons besoin de recevoir et de méditer cette révélation chaque jour.
            Saul de Tarse avait beau être plein de zèle, plein de courage pour prêcher Dieu et combattre les sectes, Dieu se révèle à lui dans la personne du Fils qu’Il a envoyé : le Fils de son amour, au sujet duquel l’apôtre Jean a écrit. Dans ses épîtres, l’apôtre Paul parlera du Seigneur de cette façon : le Fils de son amour. Il ne va pas auprès de l’homme pour avoir une révélation, il va auprès de Dieu. Ce qui nous manque souvent, c’est d’aller aux pieds du Seigneur pour être instruits. Une femme avait compris cela ; elle était aux pieds du Seigneur (Luc 10 : 39), elle appréciait cette relation, elle appréciait ce que le Seigneur Jésus révélait, de sorte que le Seigneur lui a communiqué l’intelligence des pensées de Dieu. Elle a réalisé par anticipation la sépulture du Seigneur et a été conduite à adorer. C’est elle qui a saisi ce que serait, pour le Seigneur, le don de sa vie. Elle a anticipé ce moment-là. Les disciples, eux, ne comprenaient pas ces choses, mais parce qu’elle avait été aux pieds du Seigneur, Marie l’a compris. Combien c’est beau ! C’est un encouragement pour nous, pour apprendre aux pieds du Seigneur et se dire : Comment le Seigneur va-t-il se révéler à moi aujourd’hui ?


Dieu nous apprend ce qu'il y a dans nos cœurs et nous fait saisir l'immensité de sa grâce (Deut. 8)

            « L’Eternel, l’Eternel ! Dieu, miséricordieux et faisant grâce, lent à la colère, et grand en bonté » (Ex. 34 : 6). Dieu dit cela au tout début de la traversée du désert. Il donne cette révélation de Lui-même alors qu’ils sont au pied de la montagne d’Horeb et n’ont pas encore fait un pas. Mais Il connaît nos cœurs, le cœur de l’homme et Il sait que nous n’apprenons pas les choses seulement en les écoutant ; bien souvent il nous faut de la « pratique ». C’est bien ainsi que procèdent les enseignants : après la théorie, suivent les exercices pour assimiler la leçon. Nous sommes donc au début du désert ; allons maintenant à la fin du désert, en Deutéronome 8 : « Et tu te souviendras de tout le chemin par lequel l’Eternel, ton Dieu, t’a fait marcher ces quarante ans, dans le désert, afin de t’humilier, et de t’éprouver, pour connaître ce qui était dans ton cœur, si tu garderais ses commandements, ou non. Et il t’a humilié, et t’a fait avoir faim ; et il t’a fait manger la manne que tu n’avais pas connue et que tes pères n’ont pas connue, afin de te faire connaître que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vivra de tout ce qui sort de la bouche de l’Eternel. Ton vêtement ne s’est point usé sur toi, et ton pied ne s’est point enflé, pendant ces quarante ans. Connais dans ton cœur que, comme un homme châtie son fils, l’Eternel, ton Dieu, te châtie ; et garde les commandements de l’Eternel, ton Dieu, pour marcher dans ses voies et pour le craindre » (Deut. 8 : 2-6). Un peu plus loin il est dit :« Ton Dieu, qui t’a fait sortir du pays d’Egypte, de la maison de servitude ; qui t’a fait marcher dans le désert grand et terrible, désert de serpents brûlants et de scorpions, une terre aride où il n’y a point d’eau ; qui a fait sortir pour toi de l’eau du roc dur ; qui t’a fait manger dans le désert la manne que tes pères n’ont pas connue, afin de t’humilier et afin de t’éprouver, pour te faire du bien à la fin » (v. 14-16).
            La grâce, c’est l’amour de Dieu qui agit à l’égard d’êtres qui en sont totalement indignes ! Cette grâce s’adresse à nous ; nous comprendrons vraiment ce qu’est la grâce dans la mesure où nous sentirons notre indignité. Pour connaître la grâce de Dieu, pour en saisir un peu l’étendue, la profondeur, son infini, il faut avoir conscience de ce qu’il y a dans nos cœurs. C’est pourquoi Dieu peut dire à ce peuple qu’il l’a fait marcher ces quarante ans dans le désert pour l’humilier et l’éprouver pour connaître ce qui était dans son cœur.
            Nous devons apprendre ce qu’il y a dans nos cœurs et ce que nous sommes : des êtres bien misérables. Nous pensons à cette poésie du frère Henri Rossier, intitulée « Le repos » : Viens visiter mon cœur… descends, descends encore... ». Ah ! on en voit alors des choses ! Romains 1 : 29-31 en cite quelques-unes. Tout ce qu’il y a au fond de nos cœurs ne vient pas à la surface, mais certaines de ces choses viennent au grand jour. Certes, nos yeux doivent se porter sur Christ et non sur nous-mêmes, mais il faut que nous ayons conscience de ce que nous sommes. C’est dans la mesure où nous savons ce que nous sommes, que nous pouvons avoir le sentiment de ce qu’est l’étendue de la grâce à notre égard.
            A la fin de leur trajet, l’Eternel conduit le peuple à se souvenir de ce qu’ils ont pu manifester tout au long de ces quarante ans - il suffit de lire les chapitres des Nombres pour le voir - montrant ainsi ce qu’il y avait dans leur cœur : rébellion, contestation. C’est en se souvenant de ce qu’ils étaient qu’ils pourraient saisir la grâce de Dieu à leur égard : « Ton vêtement ne s’est point usé sur toi, et ton pied ne s’est point enflé, pendant ces quarante ans ». Ainsi, ayons conscience de ce qu’il y a dans nos cœurs, et nous saisirons l’étendue de la grâce de Dieu à notre égard. Et c’est dans la mesure où nous en saisirons l’étendue, que de nos cœurs pourront monter les accents de louange, de reconnaissance et d’adoration qui lui sont dus.
            « Ainsi dit celui qui est haut élevé et exalté, qui habite l’éternité, et duquel le nom est le Saint : J’habite le lieu haut élevé et saint, et avec celui qui est abattu et d’un esprit contrit, pour revivifier l’esprit de ceux qui sont contrits, et pour revivifier le cœur de ceux qui sont abattus. Car je ne contesterai pas à toujours, et je ne me courroucerai pas à jamais ; car l’esprit défaudrait devant moi et les âmes que j’ai faites. Je me suis courroucé à cause de l’iniquité de son avarice, et je l’ai frappé ; je me suis caché, et je me suis courroucé, et il a marché, dévoyé, dans le chemin de son cœur. J’ai vu ses voies, et je le guérirai, et je le conduirai, et je lui rendrai la consolation, à lui et aux siens qui mènent deuil. Je crée le fruit des lèvres. Paix, paix à celui qui est loin, et à celui qui est près ! dit l’Eternel ; et je le guérirai » (Es. 57 : 15-19).

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            Dieu s'est révélé en Christ. Le Seigneur se révèle par sa Parole. Il se révèle chaque jour, de façon permanente. Nous avons, en outre, le dernier livre de la Bible qui est la révélation des choses qui vont se passer et qui nous enseigne le propos de Dieu pour l’ensemble des peuples de la terre et du peuple juif en particulier. Nous pouvons avoir cette douce révélation du Seigneur dans notre intimité chaque jour, quand nous lisons la Parole en famille et aussi en assemblée bien sûr. C’est l’Esprit qui nous communique ce qui est du Seigneur. Dieu veut nous parler et se révéler à nous à quelque âge et dans quelque condition que ce soit, tout comme il s’est révélé à Agar, à Moïse ou à Paul, qui étaient dans des situations très différentes. Quel bonheur de voir qu'il n'y a pas de « considération de personnes devant Dieu » (Rom. 2 : 11), c’est-à-dire qu’il n’estime pas une personne plus qu’une autre. Il veut se révéler à chacun en grâce et il peut encore crier toute cette bonté et cette grâce dans nos cœurs. Nous n’avons pas besoin de revenir au temps de Moïse pour apprécier la bonté de Dieu. Nous l’envisageons aujourd’hui sous tous ses aspects quand nous vivons avec le Seigneur et apprécions ce qu’Il nous a donné : son Esprit, sa Parole - une Parole vivante. Quel bonheur d’appartenir à un tel Dieu sauveur ! Quel bonheur aussi de savoir que notre avenir est tout tracé ; cela constituera une autre et dernière révélation pour nos âmes. Aujourd’hui, la révélation, la connaissance, est sujette à nos esprits limités ; nous voyons comme à travers un verre obscur ; mais bientôt nous connaîtrons « comme nous avons été connus », nous verrons « face à face » (1 Cor. 13 : 12). Cette dernière révélation nous émerveillera.


D'après une méditation de la Parole de Dieu (25-03-2018)