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LES QUARANTE JOURS DE L’ECRITURE (6)

 

LES QUARANTE JOURS DE GOLIATH (1 Sam. 17 et 18 : 1-4) - Désespoir et délivrance, ou l'acceptation du défi


Le défi de l’Ennemi
Le pouvoir de l’Ennemi
Révélation de Celui qui peut relever le défi
Arrivée de Celui qui peut relever le défi
Le combat
La délivrance
 

            C’est un moment merveilleux quand une âme rencontre Christ, et Le connaît comme Libérateur et Sauveur. Il y a trois points saillants dans le passage cité ci-dessus : le découragement de l’homme, le mépris du diable et la délivrance de Christ. Le découragement est ce que tout homme ressent en regardant l’état de chose autour de lui et en lui. Le mépris est le sentiment que le diable a envers l’homme, car il connaît sa propre puissance et la faiblesse de l’homme. Mais la bénédiction réside dans la connaissance de Celui qui est plus fort que Satan, le grand Libérateur, le Seigneur Jésus.
            Nous n’établissons pas de doctrine à partir de cette histoire de Goliath car elle n’est qu’une image. Mais cette histoire illustre l’évangile d’une belle manière. Elle présente le fait que l’homme ne peut pas se délivrer lui-même, car la puissance de l’ennemi est trop grande pour lui, mais c’est là où Dieu intervient pour rencontrer, en grâce, le pécheur le plus faible qui se plaît à goûter cette grâce.
            Cette scène est un tableau de ce que produit la grâce. Jonathan illustre une magnifique conversion, et le beau départ d’une âme qui se réveille pour découvrir la beauté personnelle de Christ et l’amour de Son cœur qui l’a amené ici-bas, jusque dans la mort même, pour notre délivrance. Parlant de David à son père, Jonathan dit : « il a mis sa vie en sa main, et a frappé le Philistin » (1 Sam. 19 : 5). Jésus a fait plus que cela : Christ, le Fils de Dieu, n’a pas seulement risqué sa vie pour nous, mais Il l’a laissée pour nous sauver. Béni soit son nom éternellement !
            On n’entre dans la gloire que par la porte de la mort de Christ. Des milliers de routes conduisent aux sombres cachots des damnés, par l’incrédulité et la négligence. Mais il y a un seul chemin pour aller dans la présence de Dieu pour une bénédiction éternelle : c’est la porte de la mort – non pas la nôtre, mais celle de Celui sur lequel la mort n’avait aucun droit.
            Il est frappant de voir la grande joie de Jonathan à la fin de ces « quarante jours ». Ces jours d’anxiété étaient bien assez pour lui. Il est bon de passer par cette anxiété qui conduit, tôt ou tard, à la paix, à la joie et au salut de Dieu, par la découverte de l’amour de Christ. Celui qui n’est pas sauvé ne peut aimer Christ. Il peut être très religieux, mais s’il n’est pas né de nouveau par l’Esprit, n’ayant pas été brisé par le sentiment de ses péchés, il ne peut aimer Dieu, car il n’y a pas d’amour pour Dieu dans le cœur de l’homme naturel. Il ne peut L’aimer qu’après avoir découvert que Dieu l’aime ; essayer de L’aimer avant cela est une grande erreur. Mais celui qui découvre que l’amour de Dieu a trouvé ce moyen merveilleux - Il a donné son Fils dont la mort a annulé la mort, et lui a fermé les portails de l’enfer pour lui ouvrir ceux du ciel, l’y fait entrer et l’étreint - ne pourra que L’aimer. « Nous, nous aimons parce que lui nous a aimés le premier » (1 Jean 4 : 19).
            C’est ce que l’on a en figure ici. Quand cette belle histoire se termine, « l’âme de Jonathan se lia à l’âme de David ; et Jonathan l’aima comme son âme » (18 : 1), et il se dépouilla. Ainsi, au moment de la conversion, on se dépouille de tout et on se courbe aux pieds de Jésus.


Le défi de l’Ennemi

            Cette scène est un tableau de ce qui est dans ce monde. La vallée d’Ela était une profonde vallée avec de hautes montagnes de chaque côté, les armées d’Israël étant d’un côté de la vallée et les Philistins de l’autre. Le géant descendait dans la vallée, l’air hautain, réclamant quelqu’un pour venir le rencontrer. Satan, qui est l’ennemi de Dieu et de l’homme, a de nombreuses forces et armées. Il va sans dire que personne ne peut se mesurer avec lui.
            La hauteur de ce champion était de six coudées et un empan, et « il avait un casque d’airain sur sa tête, et était revêtu d’une cotte de mailles à écailles ; et le poids de la cotte de mailles était de 5 000 sicles d’airain ; et il avait des jambières d’airain aux jambes, et un javelot d’airain entre ses épaules ; et le bois de sa lance était comme l’ensouple des tisserands, et le fer de sa lance pesait 600 sicles de fer ; et celui qui portait son bouclier marchait devant lui » (v. 5-7). Nous comprenons tout à fait que personne ne voulait se mesurer à lui.
            « Et il se tenait là et criait aux troupes rangées d’Israël, et leur disait : Pourquoi sortez-vous pour vous ranger en bataille ? Ne suis-je pas le Philistin, et vous, des serviteurs de Saül ? Choisissez-vous un homme, et qu’il descende contre moi » (v. 8). C’est le plus grand défi qu’on trouve dans toute la Bible, personne dans l’armée d’Israël ne pouvait le relever ; ni Saül, qui était plus grand que tout le peuple depuis les épaules en haut, ni Jonathan ne voulaient y aller. Ils étaient sages. « Choisissez-vous un homme », a dit Goliath. Mais il n’y en avait pas ; Il devait venir du Père. L’homme choisi de Dieu n’était pas un fils d’Adam, car quel enfant d’Adam pouvait se mesurer à Satan et le vaincre ?
            « Moi, j’ai outragé aujourd’hui les troupes rangées d’Israël ! Donnez-moi un homme, et nous combattrons ensemble », dit ensuite Goliath (v. 10). Il veut un combat singulier, mais personne ne répond. « Et Saül et tout Israël entendirent ces paroles du Philistin, et ils furent effrayés et eurent une grande peur » (v. 11). Personne ne pouvait relever le défi ! Etaient-ils des lâches ? Non, car ce n’est pas de la bravoure d’entrer en lice si l’on sait qu’on sera vaincu, c’est de la folie ; il vaut mieux laisser la place à quelqu’un qui peut vaincre. La sagesse est la meilleure partie de la bravoure. Le Seigneur a dit : « Quel roi, partant pour faire la guerre à un autre roi, ne s’assied d'abord pour se demander s’il peut avec dix mille hommes affronter celui qui vient contre lui avec vingt mille ? Sinon, pendant qu’il est encore loin, il lui envoie une ambassade et s’informe des conditions de paix » (Luc 14 : 31-32). Autrement dit, l’homme sage dira : Je ne peux pas affronter cette puissance.


Le pouvoir de l’Ennemi

            Ceux qui ne croient pas au pouvoir de Satan sont sous sa puissance, sans sentir son étreinte. Satan ne met pas des bracelets en fer brut aux poignets des pécheurs, il y met une doublure de velours afin qu’ils ne les sentent pas. Ils vont leur propre chemin, conduits par le mors (Jac. 3 : 3), y passant du bon temps, encouragés par le diable qui ne les orientera pas vers le ciel. Ils illustrent cette vérité de l’Ecriture : « Quand l’homme fort, équipé de ses armes, garde son palais, ses biens sont en sûreté ; mais s’il en survient un plus fort que lui qui le vainque, il lui ôte l'armure dans laquelle il se confiait, et fait le partage de ses dépouilles » (Luc 11 : 21-22). Qui est l’homme fort ? Satan. Quel est son palais ? Le monde. Qui sont ses biens ? Les pécheurs. Ils sont ses biens, sans voir que sa marque est gravée au fer rouge dans leur âme. Mais c’est pour cette raison que Dieu a envoyé son Fils comme Libérateur.
            La Parole dit que l’évangile peut être caché : « Et si même notre évangile est voilé, il est voilé en ceux qui périssent, les incrédules en qui le dieu de ce siècle a aveuglé les pensées, pour que la lumière de l’évangile de la gloire du Christ, qui est l’image de Dieu, ne resplendisse pas pour eux » (2 Cor. 4 : 3-4). Celui chez qui la lumière de l’évangile brille dans le cœur devient un nouvel homme. Mais le dieu de ce siècle, le diable, incite à garder les « volets » soigneusement fermés. Or, vivre dans le noir ne veut pas dire qu’il n’y ait pas de lumière, il suffit d’ouvrir les volets pour la voir. Si un aveugle dit qu’il ne voit pas le soleil, cela ne prouve pas que le soleil ne brille pas ! Ainsi, l’indifférence d’un homme à l’égard de l’évangile est la preuve que le diable l’aveugle. Il est menotté, mais ne le sent pas.
            C’est le lot de tout homme avant que la grâce souveraine opère. La séduction du péché et la puissance du monde sont les deux grands leviers par lesquels Satan amène les pécheurs à rester dans leur état jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Tout homme devra rencontrer Dieu. Il a dit que « le salaire du péché, c’est la mort » (Rom. 6 : 23) ; c’est pourquoi, ceux qui demeurent dans leurs péchés ne peuvent y échapper. Certains espèrent vivre le plus longtemps possible, mais ils peuvent mourir à tout moment ! Seul le Seigneur Jésus peut faire éviter la mort. C’est vraiment une bonne nouvelle que Dieu soit intervenu et ait donné son Fils bien-aimé pour mourir pour nos péchés.


Révélation de Celui qui peut relever le défi

            « Saül et tout Israël entendirent ces paroles du Philistin, et ils furent effrayés et eurent une grande peur » (v. 11). Ils devaient être effrayés et dans la détresse, en sentant qu’il était impossible de se mesurer avec un tel ennemi. Il est remarquable que ce soit au moment où cet homme lançait son défi, que David est amené sur la scène. Il est dit : « David était fils de cet homme éphratien de Bethléhem de Juda, dont le nom était Isaï ; et il avait huit fils ; et cet homme, aux jours de Saül, était vieux, avancé en âge parmi les hommes. Et les trois fils aînés d’Isaï étaient partis, ils avaient suivi Saül à la guerre. Et les noms de ses trois fils qui étaient partis pour la guerre, étaient : Eliab, le premier-né, et Abinadab, le second, et Shamma, le troisième. Et David était le plus jeune ; et les trois aînés avaient suivi Saül. Et David allait et revenait d’auprès de Saül pour paître le menu bétail de son père à Bethléhem. Et le Philistin s’approchait le matin et le soir, et il se présenta pendant quarante jours » (v. 12-16). C’est au moment même où le géant réclame à grands cris un homme, que Dieu introduit Son homme : David, un beau type de celui qui est le fils de David.
            Isaï, le père, n’envoie son plus jeune fils qu’après que les « quarante jours » se sont écoulés. Nous pouvons bien comprendre les sentiments de Saül et de ses hommes, quand le géant sortait matin et soir, en disant : « Donnez-moi un homme » (v. 10). Ils devaient regarder autour d’eux, mais il n’y avait personne. « Donnez-moi un homme » a retenti à leurs oreilles pendant quarante jours. La faiblesse et l’incapacité absolue des armées d’Israël ont été ainsi manifestées par une épreuve complète. Aucun libérateur n’est apparu avant qu’ils aient le profond sentiment de leur faiblesse. C’est alors que Dieu intervient. « Car Christ, alors que nous étions encore sans force, au temps convenable, est mort pour des impies » (Rom. 5 : 6). Oui, c’est alors que l’évangile apparaît.
            « Et Isaï dit à David, son fils : Prends, je te prie, pour tes frères, cet épha de froment rôti et ces dix pains, et porte-les vite au camp vers tes frères… et tu t’informeras touchant le bien-être de tes frères » (v. 17-18). C’est en figure ce que déclare l’apôtre Jean : « Nous, nous avons vu et nous témoignons que le Père a envoyé le Fils pour être le Sauveur du monde » (1 Jean 4 : 14). Le Seigneur Jésus n’est venu dans ce monde que lorsqu’il a été manifeste que l’homme ne pouvait pas se sauver lui-même. Ce n’est qu’après quatre mille ans de péché, de folie et de mal, qu’au temps convenable, Christ est venu. C’était la pensée de Dieu d’envoyer son Fils bien-aimé. Qui aurait pensé que Dieu livrerait son Fils à la mort pour un monde pécheur ?
            Le nom même de Dieu est insupportable pour l’homme inconverti, car Dieu est saint. Il a des droits sur l’homme que celui-ci ne peut pas satisfaire. « La pensée de la chair est inimitié contre Dieu » (Rom. 8 : 7). Le péché maintient l’homme loin de Dieu, car il a brisé le lien entre l’homme et Dieu. La conscience lui fait sentir sa culpabilité, ses péchés : il est souillé, et indigne devant Dieu. Etant éloigné de Dieu, il interprète le cœur de Dieu par les pensées de son propre cœur. Les pécheurs pensent que Dieu ne les aime pas. C’est faux. Il aime le pécheur bien qu’il haïsse ses péchés. « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3 : 16). Le monde est composé de gens qui n’aiment pas Dieu, alors que la vraie Eglise est composée de gens qui aiment Dieu.
            C’est merveilleux quand un homme apprend que Dieu l’aime. Un jour, un pauvre vieillard l’a appris par ce verset : « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle ». Il pouvait dire : En lisant : « Dieu a tant aimé le monde », j’ai compris pour la première fois de ma vie que puisque j’en faisais partie, Il m’a donc aimé ; et en lisant : « qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle », j’ai vu que j’étais un de ces « quiconque », et depuis je crois en Lui. Ce vieillard a reçu l’évangile très simplement et c’est ainsi que chacun doit le recevoir.
            Croyez que le Père a envoyé son Fils pour être le Sauveur du monde. Ce Fils bien-aimé est venu dans le monde pour faire connaître Dieu. En considérant sa vie ici-bas, nous voyons Dieu à chaque pas. Quand Il sèche les larmes de la veuve qui avait perdu son fils unique, et qu’Il le ressuscite d’entre les morts, c’est Dieu (Luc 7. 11-15). Quand, à la demande de Jaïrus, ce père anxieux, il va ressusciter sa fille d’entre les morts, c’est Dieu manifesté en chair (Luc 8 : 41-42, 50-56). Quand il rencontre une pauvre femme que son péché avait rendue solitaire – car le péché conduit souvent les hommes à se retirer de tout, préférant être seuls –, Jésus fait tout pour gagner sa confiance en lui disant : « Donne-moi à boire ». Quand elle dit à la fin : « Je sais que le Messie qui est appelé le Christ, vient ; quand il sera venu, lui, il nous fera tout connaître », Il répond : « Je le suis, moi qui te parle » (Jean 4 : 8, 25-26), Dieu était « manifesté en chair » (1 Tim. 3 : 16). Dieu ne sera jamais connu en dehors de Jésus, mais en voyant Jésus, le Fils du Père, on découvre sa grâce.


Arrivée de Celui qui peut relever le défi

            Maintenant, observons David arriver au camp d’Israël. Il remarque la misère et le désespoir de tous côtés. Une fois de plus, le géant vient renouveler son défi. David l’entend et constate que « tous les hommes d’Israël, voyant l’homme, s’enfuirent de devant lui et eurent très peur » (v. 24). Aucun, sans exception, ne pouvait l’affronter.
            Satan a vaincu tous les hommes sauf un : Celui qui, dans l’humilité, est venu dans ce monde dans lequel Il n’était pas désiré. Jésus l’a d’abord rencontré au désert, et l’a vaincu moralement en repoussant ses tentations ; il l’a rencontré au jardin de Gethsémané, et l’a à nouveau vaincu ; il a ensuite enduré l’attaque de Satan sur la croix et a triomphé, entrant dans la mort jusque dans sa forteresse « afin que, par la mort, il rende impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable, et qu’il délivre tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, tenus en esclavage » (Héb. 2 : 14-15).
            Arrivé sur la scène du combat, David pose quelques questions qui amènent ses frères au premier plan. « Et Eliab, son frère aîné, entendit pendant qu’il parlait à ces hommes ; et la colère d’Eliab s’embrasa contre David ». Eliab est le type du pécheur propre juste qui ne désire pas de Sauveur. Il dit : « Pourquoi donc es-tu descendu ? et à qui as-tu laissé ce peu de brebis dans le désert ? Je connais, moi, ton orgueil et la méchanceté de ton cœur ; car c’est pour voir la bataille que tu es descendu » (v. 28). « Pour voir la bataille » ! Alors qu’il n’y avait pas de bataille à voir. Il en est de même aujourd’hui, tous les hommes sont sous le pouvoir de Satan, tous sont des pécheurs prêts pour l’enfer réservé pour ceux qui ne croient pas au Seigneur Jésus, tous ont besoin d’un Libérateur.
            Le Fils de Dieu est descendu ici-bas pour sauver les hommes, en les lavant de leurs péchés. La réponse de David à Eliab est très belle. « Qu’ai-je fait maintenant ? N’y a-t-il pas de quoi ? » (v. 29). Depuis la gloire le Sauveur nous dit : « N’y a-t-il pas de quoi ? ». Il y avait vraiment de quoi venir ! Si Christ n’était pas venu, il n’y avait de salut pour personne, car l’Ennemi était trop fort pour nous. L’amour L’a fait descendre ici-bas. Sur la croix, Il a été « fait péché » (2 Cor. 5 : 21), et il a porté nos péchés afin de les effacer et pour délivrer et amener à Dieu tous ceux qui croient en Lui. Le pécheur ne peut pas plus affronter la puissance de l’Ennemi qu’Israël ; de plus, il est incapable de rencontrer Dieu. Ceux qui meurent dans leurs péchés seront enterrés dans leurs péchés, ressusciteront dans leurs péchés, se tiendront devant le grand trône blanc dans leurs péchés, et iront dans l’étang de feu dans leurs péchés. Notons bien que celui qui reste dans ses péchés durant sa vie, y restera durant l’éternité.
            Voyons maintenant comment David délivre Israël. Il choisit du torrent cinq pierres lisses. De quelle utilité pouvaient-elles être contre un tel géant ? Il se peut que Saül l’ait vu faire, et ait jugé cela comme de la folie. De même, de nos jours certains disent : Je ne peux pas accepter l’histoire de la croix. Je ne crois pas que je puisse être sauvé par la mort et les souffrances expiatoires d’un Homme sur ce bois ; c’est de la folie ! - L’apôtre Paul évoque de telles personnes quand il dit : « La parole de la croix est folie pour ceux qui périssent, mais pour nous qui obtenons le salut, elle est la puissance de Dieu » (1 Cor. 1 : 18). Dans nos jours d’incrédulité, cela paraît de la folie pour beaucoup, mais ce qui est appelé « folie » est le salut pour le croyant. Qui est sage, le croyant ou le sceptique ? C’est le croyant, car la prédication de Christ est la puissance de Dieu en salut (Rom. 1 : 16 ; 1 Cor. 1 : 21). C’est la signification des cinq pierres lisses ; ce qui semblait la faiblesse même était la puissance de Dieu.


Le combat

            Le géant maudit David et le méprise. David va au-devant de lui avec seulement cinq pierres et une fronde. De sa fronde, il lance une pierre qui entre dans le front du géant. Tous pensaient que c’était impossible. Oui, mais le fait est là : ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu. Ce qui semble de la faiblesse pour l’homme est de la force avec Dieu. Qu’y a-t-il de plus faible qu’un jeune homme et une pierre ? Un petit enfant couché dans une crèche : « Ceci en est le signe pour vous, c’est que vous trouverez un petit enfant emmailloté et couché dans une crèche » (Luc 2 : 12). Dieu nous donne deux signes dans l’Ecriture : un petit enfant couché dans une crèche – c’était le signe donné aux bergers – et un autre signe manifestant encore plus la faiblesse : un homme dans la mort. Le Seigneur a dit : « Une génération méchante et adultère recherche un signe ; et il ne lui sera pas donné de signe, si ce n’est le signe du prophète Jonas. Car, comme Jonas fut dans le ventre du cétacé trois jours et trois nuits, ainsi le fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre » (Matt. 12 : 39-40). L’expression de la faiblesse absolue est un homme dans la mort. Nous sommes sauvés par un Homme dans la mort. Il a été rejeté par tous, trahi par un faux ami, renié par un vrai, abandonné par tous, puis abandonné par Dieu et « crucifié en faiblesse » sur la croix (2 Cor. 13 : 4). Cette croix est la puissance de Dieu en salut. La croix seule peut délivrer l’homme, c’est le moyen que Dieu a choisi pour rencontrer l’homme perdu dans ses péchés. « Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes » (1 Cor. 1 : 25).
            Quand le géant tombe, David court, se tient sur le Philistin, prend son épée, la tire de son fourreau, le tue, puis lui coupe la tête » (v. 51). Jonathan a dû soupirer de soulagement quand il a vu rouler la tête du géant. Nous pouvons noter cinq points dans l’histoire de Jonathan. Quand David est venu au camp il était misérable et tremblait. Voyant David s’avancer, il devait être plein d’espoir, car il avait entendu ce que David avait dit, et il espérait qu’il allait le vaincre. Quand la tête du géant s’est détachée, il a dû dire : Béni soit Dieu, je suis enfin débarrassé de cet ennemi ; il était délivré. Ensuite il a été enrichi puis il s’est dévoué.
            Il est important de voir que par la mort de Christ sur la croix, la puissance de Satan a été brisée. Mettre Christ sur cette croix est la chose la plus absurde que le diable n’ait jamais faite. Il a amené Judas à Le vendre pour trente pièces d’argent ; il a conduit Hérode à Le traiter avec mépris ; il a incité Pilate à Le condamner ; quand les Romains l’ont cloué sur un bois, le diable pensait être enfin débarrassé de Lui. Quelle erreur ! Il ne savait pas que par Sa mort, Il allait satisfaire les droits de Dieu sur l’homme, et que dans Sa mort Il allait se charger de toute la question du péché. Nous voyons alors un Sauveur ressuscité, une tombe vide, et une pierre roulée. La pierre n’a pas été roulée pour laisser sortir le Sauveur, mais pour laisser voir, à l’intérieur du tombeau, les preuves de sa victoire sur la mort et sur Satan. Puis le Seigneur est monté triomphant dans les hauts lieux. Sa mort a sauvé des millions d’êtres humains.
            Que nous enseigne le fait que David ait coupé la tête du géant avec sa propre épée ? Satan brandit au-dessus de la tête des pécheurs l’épée de la mort. Il dit aux jeunes : Tu as beaucoup de temps. -A ceux d’âge mûr : Tu dois travailler dur et gagner beaucoup d’argent. - Aux plus âgés : Tu as manqué l’occasion d’être sauvé ; c’est trop tard ! - Il tient alors au-dessus de leur tête la sentence solennelle : « le salaire du péché, c’est la mort ». Son témoignage est vrai, mais il ne prêchera pas l’évangile. Il faut saisir qu’un Homme sur lequel la mort n’avait aucun droit est entré dans la mort, qu’il est sorti du tombeau, triomphant sur Satan, et qu’il a réglé la question des péchés de ceux qui se confient en Lui. Il n’avait pas de péché sur lui en allant à la croix ; « le péché d'un grand nombre » a été mis sur lui quand Il était sur la croix ; mais Il n’avait plus de péché sur Lui en descendant de la croix. Là, Il les a expiés et abolis, puis Il est entré dans la mort et l’a annulée. Notons bien ce verset : «Ainsi, puisque les enfants ont eu part au sang et à la chair, lui aussi, de la même manière, y a participé, afin que, par la mort, il rende impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable » (Héb. 2 : 14). Les hommes meurent parce qu’ils descendent d’un homme déchu et qu’ils ont eux-mêmes péché. Christ est devenu un homme afin de pouvoir mourir. La mort n’avait pas de droit sur Lui, car Il « n’a pas commis de péché » (1 Pier. 2 : 22), Il « n’a pas connu le péché » (2 Cor. 5 : 21), et « il n’y a point de péché en lui » (1 Jean 3 : 5). Plusieurs témoignages sont rendus à cela : Dieu l’a sondé et il n’a « rien » trouvé en Lui (Ps. 17 : 3) ; Christ a dit : « le chef du monde (Satan) vient ; et il n’a rien en moi » (Jean 14 : 30) ; et le brigand sur la croix a dit : « Celui-ci n’a rien fait qui ne doive pas se faire » (Luc 23 : 41). Il était absolument parfait.


La délivrance

            Ayant rencontré Satan dans la forteresse de la mort – la citadelle même du roi des terreurs – Jésus a annulé son pouvoir et est ressuscité d’entre les morts. C’est pourquoi Il dit à Jean : « J’ai été mort, et voici je suis vivant aux siècles des siècles ; et je tiens les clefs de la mort et de l'hadès » (Apoc. 1 : 18). Autrement dit : Je suis descendu là où tu étais ; je suis allé dans la mort dont tu aurais dû mourir ; là, j’ai rencontré celui qui avait le pouvoir de la mort et j’ai arraché les clefs et le sceptre de sa main. C’est un ennemi vaincu, je suis un Sauveur ressuscité et victorieux.
            Jonathan a dû respirer longuement en voyant rouler la tête du géant ; le sentiment d’être délivré a dû remplir son cœur. Il n’est pas surprenant de lire : « Les hommes d’Israël et de Juda se levèrent et poussèrent des cris » (v. 52). En revanche, il est étonnant que certains saisissent l’évangile mais n’exultent pas. Pourtant, jouir du sentiment d’être délivré par Christ remue forcément. Le fait est que l’on peut être très convenable mais très peu remué par l’évangile. Beaucoup se dirigent vers l’enfer avec la plus grande bienséance, mais ils seront terriblement remués quand ils se tiendront devant le grand trône blanc. Les hommes d’Israël et de Juda, eux, ont été remués. Ils ont pillé les tentes des Philistins et ont été enrichis, et parmi eux, Jonathan aussi l’a été. D’abord anxieux, ensuite plein d’espoir, puis délivré, il est maintenant enrichi. Au chapitre suivant nous verrons qu’il se consacrera à David et lui cédera tout.
            David retourne au camp avec l’épée du géant dans une main et sa tête dans l’autre. « Et il arriva, comme il achevait de parler à Saül, que l’âme de Jonathan se lia à l’âme de David ; et Jonathan l’aima comme son âme » (18 : 1). Jonathan reconnaît son libérateur. En voyant la beauté de Jésus, sa grâce et la valeur de son sang, en voyant que par sa mort Il nous délivre et nous sauve du pouvoir de Satan, en voyant qu’en ôtant la mort et le jugement, Il nous associe maintenant avec Lui, nos cœurs sont captivés. Il a dit aux siens : « Parce que moi je vis, vous aussi vous vivrez » (Jean 14 : 19). Dès qu’Il a été ressuscité d’entre les morts, Il a dit à Marie : « Va vers mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20 : 17). Il nous associe à Lui devant Dieu, quant à la vie, quant à la faveur de Dieu et dans notre relation avec Dieu. L’Esprit donne ce témoignage : « En lui (dans le Bien-aimé) nous avons la rédemption par son sang, le pardon des fautes selon les richesses de sa grâce » (Eph. 1 : 7). Il n’est pas étonnant de voir que le cœur de Jonathan ait été captivé par David. Le nôtre l’est-il aussi par Jésus ?
            Nous lisons ensuite : « Jonathan se dépouilla de la robe qui était sur lui, et la donna à David, ainsi que ses vêtements, jusqu’à son épée, et à son arc, et à sa ceinture » (18 : 4). Quelle consternation il a dû y avoir ce jour-là, quand l’héritier du trône d’Israël est allé vers ce jeune berger, a enlevé ses vêtements royaux et les lui a donnés avec ses armes, dans un parfait renoncement, en disant : Mon cœur est à toi, David, je suis tout à toi.

            Cher lecteur, abandonnez-vous tout entier à Christ. C’est facile de le faire quand le cœur a été saisi. Christ ne désire ni votre tête ni votre argent, mais votre cœur, cédez-le-Lui. Imitez Jonathan, consacrez-vous à Jésus dès aujourd’hui.


Extrait et adapté de la traduction de l'ouvrage : "Les quarante jours de l'Ecriture" (W.T.P. Wolston)

 

A suivre