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Mara ou Elim ?


            « Ils (les fils d'Israël) vinrent à Mara ; mais ils ne pouvaient boire des eaux de Mara, car elles étaient amères... Puis ils vinrent à Elim, où il y avait douze fontaines d’eau et soixante-dix palmiers ; et ils campèrent là, auprès des eaux » (Ex. 15 : 23, 27).


            Le premier cantique de la Bible se trouve dans le chapitre 15 de l’Exode. Et quel cantique ! Le peuple d'Israël a traversé la mer Rouge, il a été délivré des Egyptiens de manière majestueuse par l’Eternel. Alors le peuple chante ! D’abord Moïse et les fils d’Israël (v. 1), puis les femmes (v. 20), comme un écho et dans une belle unité.
            Quand nous sommes joyeux - par exemple à la suite d'une délivrance de Dieu -, exprimons-le spontanément, en chantant ! « Si quelqu’un est joyeux, qu’il chante des cantiques » (Jac. 5 : 13).
            Mais après l’Egypte, Israël doit expérimenter le désert… Après ces festivités, une marche de trois jours sous le soleil brûlant fait fondre ce bel enthousiasme… On espère trouver de l’eau, mais il n’y en a pas… Les réserves d’eau diminuent dangereusement. Le peuple doit apprendre, comme nous, que nous dépendons de Dieu même pour la moindre goutte d’eau - pour tout : marche, service ou combat chrétien.
             Un espoir enfin ! On arrive à Mara, on se précipite sur l’eau… Mais, hélas ! ces eaux sont amères et donc imbuvables. « Quand les eaux salées de la mer Rouge nous ont sauvés pour toujours de l’Egypte, nous devons goûter les eaux amères de Mara », a dit quelqu’un.
             La joie d’il y a trois jours disparaît aussitôt, l’amertume des palais contamine les cœurs et voici que les murmures apparaissent ! C’est ainsi : nous sommes des êtres sensibles à notre environnement ; ce qui atteint notre corps blesse souvent notre âme.
             Actualisons ce que nous enseigne ce récit. Nous avons passé un dimanche béni, dans la présence de Dieu… Puis la semaine s'écoule et nos circonstances deviennent difficiles : nous sommes remplis d’amertume, ce ressentiment mêlé de tristesse et de déception !
             Le peuple s’en prend à Moïse, l’ « homme de Dieu » (Ps. 90 - suscription) et, à travers lui, au Dieu des hommes. Murmurer contre mon frère, en particulier s’il est un conducteur dans l’assemblée, c’est murmurer contre Dieu !
             Admirons la réponse de Dieu : Il ne les reprend pas. Combien Il est patient envers eux… et envers nous ! Et Moïse se révèle alors comme ce grand homme de prière : il prie, il implore, il intercède pour ce peuple au moins huit fois (dans les différents récits de l'Exode et des Nombres). Un homme n’est pas plus grand que sa vie de prière : de quelle « taille » suis-je ?

            Moïse interroge l’Eternel et crie vers Lui. Et l’Eternel lui répond ! Car Dieu écoute la prière (Ps. 65 : 2 ; 66 : 19) et y répond. Pas toujours comme nous nous attendions : ici, c’est un bois bien précis qu’il indique (ou : « enseigne ») à Moïse. Quand Moïse le jette dans l’eau, celle-ci devient douce !
             Quel est ce bois capable de faire disparaître notre amertume et de faire apparaître la douceur dans nos vies ? Pour Moïse, il était à venir, pour nous il est passé. On l’appelle parfois le bois maudit, mais en réalité, il est béni… et il bénit encore aujourd’hui ! C’est bien sûr le bois de la croix, celle de Golgotha, celle où Jésus a accepté « l’amertume du péché pour diffuser dans nos vies la douceur du pardon et de la réconciliation avec Dieu ». C’est sur cette croix, qu’Il avait ses mains « ouvertes pour bénir », comme l'exprime un cantique. Et elles restent ainsi aujourd’hui !
             Alors dans nos amertumes, allons à ce « bois », mettons-nous aux pieds de Jésus, et laissons-le répandre sa douceur au fond de nos âmes… C’est ainsi que dans nos épreuves nous serons libérés de l’activité de notre chair et que nos eaux deviendront douces…
             « Je suis l’Eternel qui te guérit », déclare ensuite l’Eternel (v. 26b). C’est par sa Parole qu’Il le fait, alors lisons-la ! « Il a envoyé sa parole et les a guéris » (Ps. 107 : 20). On l’a dit : « le vrai remède à nos maux est spirituel, il est dans les mots de Dieu ».
              Dieu leur parle d’obéissance (v. 26). Après celle-ci, mais aussi après Mara, vient la bénédiction de Dieu à Elim (v. 27). Pourtant quatre heures de marche seulement séparaient Mara (qui n’avait pas encore de nom) d’Elim (qui, elle, était nommée parmi les oasis). S’étaient-ils précipités pour boire une eau que Dieu ne leur avait pas réservée ? Ne nous arrive-il pas de nous abreuver, par impatience, à des eaux qui ne sont pas bonnes pour nous ?
             Et pourtant, le but de Dieu est toujours de nous bénir, à l’ombre des 12 fontaines d’eau et des 70 palmiers ! Quelle abondance !
              Alors, faisons comme les fils d’Israël, campons là, « auprès » de ces eaux de Dieu pures, désaltérantes et reposantes (v. 27).



D'après E. L

 

Autre proposition de lecture, sur le même sujet : « Les eaux devinrent douces » (P. Fuzier)