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« LE  MECHANT  FAIT  UNE  ŒUVRE  TROMPEUSE » (Prov. 11 : 18)


Ne jamais perdre de vue notre responsabilité
Un enseignement précieux à tirer du livre des Actes
            Un premier effort de l'Ennemi pour ternir un aussi bel ensemble
            L’opposition des chefs religieux
            Un nouvel essai de l'Adversaire pour entraver l'œuvre de Dieu
            Les coups de l’Adversaire portés contre l’assemblée
            A nouveau, l’usage de la violence par Satan
            Une nouvelle tentative de Satan pour introduire le mal dans l’assemblée
            L’arme de la calomnie à l’égard d’Etienne
            Une grande persécution contre l'assemblée à Jérusalem

 

            L'Ennemi redouble d'efforts pour affaiblir, et même détruire, s'il pouvait y arriver, le témoignage collectif confié aux deux ou trois réunis au Nom du Seigneur. En butte à ses assauts répétés, nous aurions bien des motifs d'être découragés, nous demandant parfois s'il ne parviendra pas à faire disparaître ce témoignage.

 

Ne jamais perdre de vue notre responsabilité

            Certes, en considérant le sujet sur lequel nous voulons nous arrêter aujourd'hui, il n'est pas du tout dans notre pensée de chercher à atténuer notre responsabilité. Ecoutons ce que dit l’apôtre Paul : « Allons-nous demeurer dans le péché afin que la grâce abonde ? Absolument pas ! » (Rom. 6 : 1). Si Satan remporte, hélas ! tant de victoires, c'est à notre honte et à notre confusion. Si nous étions constamment revêtus de « l'armure complète de Dieu », nous pourrions « tenir ferme contre les artifices du diable » et le Seigneur serait glorifié, tandis qu'Il est déshonoré chaque fois que nous laissons l'Adversaire prendre le dessus. Que Dieu nous garde de perdre de vue ce côté si important, et que tous les ravages que Satan a pu occasionner en raison de notre manque de vigilance nous tiennent humiliés, nous exercent devant Dieu, afin que, « fortifiés dans le Seigneur et dans la puissance de sa force », nous sachions trouver auprès de Lui tout le secours nécessaire pour marcher plus fidèlement et triompher de l’Ennemi qui est beaucoup plus fort que nous ! (Eph. 6 : 10-18).
            C'est sans oublier cela que nous nous proposons de montrer, par le moyen de plusieurs exemples, que, quelle que soit notre faiblesse, quelque grands et nombreux que soient nos manquements et nos infidélités, quelles que soient les victoires remportées par l'Ennemi, ce n'est pas lui qui aura le dernier mot. Dieu a toujours la prérogative de tirer le bien du mal, ce qui ne peut en aucune façon nous amener à prendre les choses à la légère et nous excuser si nous faisons le mal, mais constitue un encouragement pour nous dans des moments où l'Ennemi voudrait nous persuader que tout va sombrer. Au milieu de tous les résultats de son œuvre néfaste, dans les jours les plus difficiles, Dieu accomplit son travail. Il se sert des circonstances les plus douloureuses, les plus humiliantes, pour produire du bien. On a souvent remarqué que Dieu a gagné davantage par la rédemption qu'Il n'avait perdu par la chute de l'homme. Nul ne voudrait prétendre que cela excuse la désobéissance de l'homme, mais cela nous montre bien que la grâce divine surabonde là où le péché a abondé (Rom. 5 : 20).
            Que ces pensées nous encouragent - sans affaiblir le sentiment de notre responsabilité, disons-le à nouveau, et sans nous faire oublier que notre place est dans l'humiliation, en présence de tant de désastres survenus parce que nous n'avons pas su veiller !

 

 Un enseignement précieux à tirer du livre des Actes

            Les rudes assauts de Satan contre les témoins et l'Assemblée de Dieu dans ce monde ne sont pas d'aujourd'hui ! Dès le commencement, nous le voyons agir, avec les moyens les plus divers, et, remporter des victoires. Mais, si nous lisons avec quelque attention le début du livre des Actes, nous serons frappés de constater qu'en chaque circonstance, il a fait « une œuvre trompeuse ». Sans doute, il est vrai, dans ces premiers temps de l'histoire de l'Eglise sur la terre, l'Esprit Saint opérait avec une puissance qu'il ne peut plus déployer aujourd'hui, alors qu’Il est contristé de tant de manières. Mais quoi qu'il en soit, l'enseignement contenu dans ces pages demeure, et il est pour nous un précieux encouragement. Au lieu d'agir nous-mêmes avec les ressources que la chair aura toujours à nous proposer, laissons-nous conduire par l'Esprit, laissons Dieu opérer Lui-même par la puissance de son Esprit.
            Les derniers versets du chapitre 2 présentent le merveilleux tableau de l'état de l'Assemblée au commencement. Les croyants « persévéraient dans la doctrine » (v. 42), c'est-à-dire dans l'ensemble des vérités enseignées par les apôtres ; ils demeuraient attachés à la saine doctrine. Ils persévéraient aussi dans « la communion des apôtres », fruit de l'enseignement qui leur avait été présenté et qu'ils avaient reçu : « ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, afin que vous aussi vous ayez communion avec nous » (1 Jean 1 : 3) ; « dans la fraction du pain et les prières » : ils se souvenaient de la mort du Seigneur et, dans le sentiment de leur grande faiblesse, cherchaient par la prière, expression de leur dépendance de Dieu, le secours d'en-haut. « Toute âme avait de la crainte » (v. 43) : quelle autorité avait la Parole sur les cœurs et les consciences ! Dans ces jours-là, personne n’aurait voulu désobéir à ses commandements. Aussi, Dieu pouvait agir avec puissance par son Esprit : les apôtres faisaient « beaucoup de prodiges et de miracles » et « tous les croyants étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun » (v. 43-44), manifestant ce besoin d'unité qui est le fruit de la nature divine sous l'action de l'Esprit Saint. La louange pouvait ainsi monter vers Dieu de cœurs heureux et remplis de joie et un témoignage puissant était rendu, de sorte que « le Seigneur ajoutait tous les jours à l'assemblée ceux qui étaient sauvés » (v. 47).

                        Un premier effort de l'Ennemi pour ternir un aussi bel ensemble

            Dès le chapitre 3, nous le voyons agir, et avec quelle subtilité ! Bien que ce premier assaut ne paraisse pas très dangereux, il l'est cependant et c'est là un des moyens que Satan a employés, et emploie encore, tant de fois, avec succès. Tous les assauts de Satan ne sont-ils pas dangereux ? Sous-estimer sa force ou ses ruses nous conduira toujours à de tristes résultats (voir Jos. 7). Et, à cet égard, les petits commencements ont souvent produit de grands désastres !
            Pierre et Jean avaient accompli à la porte du temple, appelée la Belle, un de ces miracles dont parle le verset 43 du chapitre 2. L'Ennemi cherche alors à diriger les regards sur l'homme afin de lui attribuer la puissance qui est de Dieu seul (3 : 12). Qui dira les ruines survenues dans le témoignage, depuis le commencement, parce qu'on a donné à l'homme la place qui appartient à Dieu ? En s'attachant à l'homme - même à des serviteurs du Seigneur - on s'est détourné de Christ et, de plus, l'on a fait perdre au serviteur son véritable caractère de serviteur de Dieu, car ce qui caractérise un serviteur de Dieu c'est qu'il attache les âmes à Christ seul. Ainsi se sont formés des groupements dont l’homme est le centre, ou encore des partis dans l'Eglise, car, bien souvent, ce sont les partisans qui font les chefs de partis et, dans plus d'un cas, il n'y aurait pas de chefs de partis s'il n'y avait pas de partisans.
            Pierre garde le caractère d'un serviteur de Dieu ; les paroles du verset 12 nous le montrent : « Pourquoi fixez-vous les yeux sur nous, comme si c’était par notre propre puissance ou par notre piété que nous ayons fait marcher cet homme ? ». Et il présente à tous la personne de Jésus, Celui en qui seul est la puissance et que, seul, nous avons à suivre. Cette ruse de Satan conduit en définitive l'apôtre à prêcher Christ, mis à mort mais ressuscité d'entre les morts, et à déclarer que « la foi en son nom » (v. 16) est l’unique moyen de connaître la délivrance. Le témoignage rendu par Pierre (v. 13-26) est le résultat auquel aboutit le travail de l'Adversaire, entièrement opposé à celui qu'il recherchait.

                        L’opposition des chefs religieux

            Au chapitre 4, nous lisons : « Comme ils parlaient au peuple, survinrent les sacrificateurs, le commandant du temple et les sadducéens, fort mécontents qu’ils enseignent le peuple et annoncent par Jésus la résurrection d’entre les morts. Ils mirent les mains sur eux (les apôtres) et les firent garder jusqu'au lendemain, car c'était déjà le soir » (v. 1-3). L'Ennemi va-t-il ainsi réussir à entraver l'œuvre de Dieu ? Non, cette œuvre s'accomplira malgré tout, le verset 4 nous le montre et nous dit avec quelle puissance la Parole opérait : « Mais beaucoup de ceux qui avaient entendu la parole crurent ; et le nombre des hommes s’éleva à environ cinq mille ».
            Nouvel assaut de Satan, au verset 5 de ce même chapitre. Le nombre des adversaires s'est sensiblement accru ; alors que, précédemment, il n'y avait que « les sacrificateurs, le commandant du temple et les sadducéens » (v. 1), nous trouvons maintenant « leurs chefs, leurs anciens et leurs scribes… et Anne, le souverain sacrificateur, Caïphe, Jean, Alexandre et tous ceux qui étaient de la lignée des principaux sacrificateurs » (v. 5-6). Mais si l'Ennemi vient, cette fois, avec de nouveaux instruments à sa disposition, il ne réussira cependant pas mieux dans son dessein. Bien au contraire. Pierre, répondant à la question qui a été posée : « Par quelle puissance ou par quel nom avez-vous fait cela ? » (v. 7), peut s'adresser, pour la première fois, aux chefs du peuple et, devant eux, rendre témoignage à la valeur du nom de Jésus. C'est « rempli de l'Esprit Saint » (v. 8) qu'il parle, leur présentant d'une part, ce qu'eux ont fait et, d'autre part, ce que Dieu a fait : ils ont crucifié Celui que Dieu a ressuscité d'entre les morts. Et c'est « par ce nom » (v. 10) que l'homme boiteux a été guéri. Plus encore, Pierre ajoute : « il n'y a de salut en aucun autre ; car il n'y a pas non plus sous le ciel d'autre nom qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faut être sauvés » (v. 12). Quelle puissance dans une telle évangélisation ! Combien peu, sans aucun doute, l'Ennemi avait pensé que l'arrestation des apôtres et leur emprisonnement conduiraient à la proclamation d'un tel message qui, depuis lors, a retenti tant de fois pour le salut d'hommes pécheurs !
            Non seulement cela, mais « voyant là debout avec eux l'homme qui avait été guéri, ils n'avaient rien à opposer » (v. 14). La déroute de Satan est complète : une double manifestation de la puissance de l'Esprit a fermé la bouche à ceux qui étaient les instruments du diable : d'une part les paroles de Pierre et, d'autre part, la guérison de l'homme impotent.

                        Un nouvel essai de l'Adversaire pour entraver l'œuvre de Dieu

            « Ils les rappelèrent et leur interdirent formellement de parler et d’enseigner au nom de Jésus » (4 : 18). Ce sera encore en vain ! Pierre et Jean répondent : « Jugez s'Il est juste devant Dieu de vous écouter plutôt que Dieu » (v. 19). De sorte que, malgré leurs menaces, ne pouvant rien obtenir et craignant de s'aliéner le peuple, les chefs sont amenés à relâcher les apôtres. Une fois de plus, Dieu est intervenu pour déjouer les desseins de l'Adversaire. Pierre et Jean ont été conduits à déclarer que c'est à Dieu seul qu'ils veulent obéir et « tous glorifiaient Dieu pour ce qui avait été fait » (v. 21). Tout concourt à la gloire de Dieu, en dépit des efforts de l'Ennemi !
            La dernière partie du chapitre 4 nous parle, comme la fin du chapitre 2, de l'état de l'assemblée à Jérusalem. Les apôtres, relâchés, « allèrent vers les leurs »  (v. 23). « Les leurs », ce sont ceux qui, réunis en assemblée, se sont séparés de la masse du peuple. Nous les voyons là, en prière, exposant à Dieu les circonstances dans lesquelles ils se trouvaient, lui disant quelles « menaces » (v. 21, 29) avaient été proférées à l'égard de ses serviteurs et s'attendant à Lui pour être secourus. Dans cette prière, l'assemblée de Jérusalem rappelle que les hommes n'ont pu empêcher l'accomplissement des conseils de Dieu malgré tout le déploiement de leur haine contre Christ (v. 25-28). Pourraient-ils maintenant entraver son œuvre de grâce ? Ce qu'ils désiraient, ce n'était pas tant la fin de leurs épreuves, mais l'accomplissement de l'œuvre du Seigneur (v. 29-30). En réponse à cette prière de l'assemblée, « ils furent tous remplis du Saint Esprit et annonçaient la parole de Dieu avec hardiesse » (v. 31) ; voir aussi : 13 : 46 ; 14 : 3 ; 18 : 26 ; 19 : 8 ; 26 : 26 ; 28 : 31). L'Ennemi avait usé de violence et proféré des menaces afin que les apôtres ne parlent plus de Jésus (4 : 18), mais Dieu accomplit son travail malgré tous les efforts de Satan et, en réponse aux prières de l'assemblée exercée par cette attaque de l'Adversaire, Il donne à ses serviteurs d'annoncer la Parole avec hardiesse.

                        Les coups de l’Adversaire portés contre l’assemblée

            En dépit des assauts réitérés de l'adversaire, l'état de l'assemblée à Jérusalem est aussi beau qu'aux premiers jours : « La multitude de ceux qui avaient cru était un cœur et une âme…» (v. 32). Aussi quelle puissance dans le témoignage rendu par les apôtres et quelle grâce sur eux tous ! (v. 33). Nous comprenons donc que le diable va porter maintenant ses coups directement contre l'assemblée. La puissance active du Saint Esprit ne change pas la chair dans le croyant ; rien ne peut d'ailleurs la changer, c'est pourquoi Dieu ne lui donne qu'une place, la mort. Si nous ne réalisons pas pratiquement que « ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises » (Gal. 5 : 24), la chair, qui est toujours en nous, se montrera par ses « œuvres » (v. 19-21). C'est un instrument dont l'Ennemi sait si bien se servir, hélas ! Et c'est celui qu'il va employer pour s'attaquer directement à l'assemblée. Il a été le « lion rugissant » dans le chapitre 4, il sera le « serpent » au chapitre 5. Mais il rencontrera, dans un cas comme dans l'autre, la même puissance de l'Esprit.
            Il est bien vrai, comme on l'a dit, que la chair n'est jamais aussi perfide que lorsqu'elle revêt un caractère religieux. Le chapitre 5 nous montre comment elle essaie d'imiter la nature divine. Ananias, ayant perdu le sentiment de la présence de Dieu - à quels égarements cela peut-il nous conduire ! -, ne voit plus, dans l'assemblée, que des hommes auxquels il croit pouvoir mentir impunément. Agissant ainsi, il ment non seulement à des hommes, mais encore à Dieu, présent dans l'assemblée par son Esprit (v. 3- 4). Dans les circonstances où il est commis, c'est un « péché à la mort » ! Aujourd'hui sans doute, l'état de l'assemblée n'est plus le même et, de ce fait, des actes de nature semblable ne sont point suivis de l'exercice d'un gouvernement comme celui dont Dieu a usé à l'égard d'Ananias et de Sapphira. Combien cependant est grave, aux yeux de Dieu, le mal dans l'assemblée ! Tout aussi grave que dans cette scène d’Actes 5, bien que l'exercice du gouvernement de Dieu ne soit plus le même, le Saint Esprit étant contristé.
            En conservant une partie du prix de vente de sa terre, Ananias agit d'une façon qui, en soi, n'a rien de répréhensible. Mais le mal est en ceci: il voulait avoir l'apparence d'une grande piété et laisser croire qu'il avait tout apporté, n'ayant rien gardé pour lui. Dans les circonstances où ce péché était commis, Dieu se devait à Lui-même d'intervenir dans son gouvernement, en frappant Ananias, et ensuite Sapphira, désormais impropres pour le témoignage (v. 5-10).
            Quel va être le résultat produit par ce travail de l'Adversaire, mettant en activité la chair dans le croyant, au sein de l'assemblée ? Sans doute, il y a du trouble dans l'assemblée et du déshonneur porté à Dieu. Tout cela est à notre honte, mais de ce mal, quelle qu'en soit l'extrême gravité, Dieu saura tirer du bien. Il s'en servira pour amener de la bénédiction ! Quelle gloire pour Lui, alors que son Nom a été déshonoré dans l'assemblée ! « Une grande crainte s'empara de tous ceux qui l’apprirent… Une grande crainte s'empara alors de toute l'assemblée et de tous ceux qui apprirent cela » (v. 5, 11). L'assemblée, c'est un lieu où le mal doit être jugé et, en présence de l'exercice du gouvernement de Dieu pour réprimer le mal, il y a de la crainte dans l'assemblée et chez tous ceux qui sont en contact avec elle. Il y a aussi un nouveau déploiement de la puissance de l'Esprit : « Par les mains des apôtres, beaucoup de miracles et de prodiges s’opéraient parmi le peuple (ils étaient tous d'un commun accord au portique de Salomon, et aucun des autres n'osait se joindre à eux, mais le peuple les louait hautement, et des croyants d'autant plus nombreux étaient ajoutés au Seigneur, une multitude aussi bien d'hommes que de femmes)…» (v. 12-16).
            On aurait pu croire que ce travail de l’Ennemi au sein même de l'assemblée allait aboutir à la ruine du témoignage. Bien au contraire, Dieu intervient aussitôt pour que le mal soit jugé et l'action exercée en jugement produit un déploiement de la puissance de l'Esprit qui est pour la bénédiction de l'assemblée et de tous.

                        A nouveau, l’usage de la violence par Satan

            Est-ce la défaite complète de l'Adversaire ? Non, il ne se tiendra jamais pour battu ! Ses ruses ont été sans succès ? Il use à nouveau de la violence : « Alors intervint le souverain sacrificateur, ainsi que tous ceux qui étaient avec lui, c’est-à-dire la secte des sadducéens ; remplis de jalousie, ils mirent les mains sur les apôtres et les jetèrent dans la prison publique » (5 : 17-18). Mais, une fois de plus, Dieu saura intervenir : « Un ange du Seigneur ouvrit de nuit les portes de la prison, les conduisit dehors et dit : Allez, tenez-vous dans le temple et annoncez au peuple toutes ces paroles de vie » (v. 19- 20). Les disciples enseignent dans le temple, puis rendent témoignage devant le sanhédrin, présentant Jésus mort et ressuscité (v. 21-32). Dieu a permis ce nouvel assaut de Satan pour qu'un tel résultat soit produit !

                        Une nouvelle tentative de Satan pour introduire le mal dans l’assemblée

            Au chapitre 6, l'Ennemi cherche à employer un nouveau moyen. Le nombre des disciples se multiplie (v. 1), preuve certaine que l'œuvre de Dieu s'accomplit malgré les assauts répétés de l'Adversaire. Mais quand le nombre s'accroît, il arrive souvent que l'on se connaît moins, que les liens d'affection fraternelle ne sont plus aussi étroits, qu'il y a donc moins de communion et donc moins de confiance réciproque. Tout cela produit généralement des murmures, car on a vite trouvé des sujets de plainte et l'on croit avoir de bonnes raisons de critiquer à peu près tout ce qui est fait dans l'assemblée !
            Mais, ici encore, nous voyons comment, par la puissance de l'Esprit agissant chez les douze, les efforts de Satan sont anéantis. La paix sera ramenée dans l'assemblée, alors qu'elle était menacée par le murmure qui s'était élevé et qui risquait fort de produire une dissension entre les Hellénistes et les Hébreux. La proposition des douze, empreinte de la sagesse d'en-haut, aura l'approbation de toute la multitude et sept hommes seront choisis, ayant un bon témoignage, pleins de l'Esprit Saint et de sagesse ; ils s'occuperont d'un service précieux et utile dans l'assemblée. Là aussi, l'Ennemi est défait et « la parole de Dieu croissait, le nombre des disciples se multipliait beaucoup dans Jérusalem, et une grande foule de sacrificateurs obéissait à la foi » (v. 7).
            L'un de ces sept hommes était Etienne qui, « plein de grâce et de puissance, faisait parmi le peuple des prodiges et de grands miracles » (v. 8). Et il est ajouté : « ils ne pouvaient pas résister à la sagesse et à l'Esprit par lesquels il parlait » (v. 10).

                        L’arme de la calomnie à l’égard d’Etienne

            Comment jeter par terre un tel serviteur de Dieu ? L'Ennemi emploiera la calomnie, une arme dont il s'est servi si souvent : « Alors ils soudoyèrent des hommes qui disaient : Nous l'avons entendu proférer des paroles blasphématoires contre Moïse et contre Dieu. Ils soulevèrent le peuple, les anciens et les scribes ; survenant soudain, ils le saisirent et l'amenèrent devant le sanhédrin. Puis ils présentèrent de faux témoins… » (v.11-14).
            L'Ennemi peut calomnier, mais là encore il fait « une œuvre trompeuse ». Le résultat, ce sera le magnifique discours d'Etienne (ch. 7) et son attitude, tandis que la haine et la violence de Satan étant à leur comble, ce fidèle témoin est lapidé : « Mais lui, étant plein de l'Esprit Saint et fixant les yeux vers le ciel, vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu » (v. 55-56). « Et ils lapidaient Etienne qui priait et disait : Seigneur Jésus, reçois mon esprit. S'étant mis à genoux, il cria d’une voix forte : Seigneur, ne leur impute pas ce péché. Quand il eut dit cela, il s'endormit » (v. 59-60). Etienne, tout illuminé de la gloire divine, prie pour ses bourreaux, imitant en cela l'exemple de Jésus crucifié entre deux brigands. Ainsi, le travail de l'Ennemi - calomnies, faux témoignages, violences - aboutit à ce merveilleux résultat opéré par Dieu au moyen de son fidèle témoin : celui-ci rappelle toute l'histoire du peuple devant le sanhédrin, puis, fidèle jusqu'à la mort, il glorifie Dieu d'une si remarquable manière. Satan a cherché à jeter par terre le témoin, à enlever toute autorité à son témoignage en le calomniant, mais, une fois encore, il a fait « une œuvre trompeuse » : le fidèle serviteur a rendu un puissant témoignage et la gloire de Dieu a brillé jusque dans la mort de celui qui donnait sa vie pour son Maître. Quelle défaite pour le diable ! Quelle gloire pour Dieu !

                        Une grande persécution contre l'assemblée à Jérusalem

            Inlassablement, Satan se remet à l'ouvrage ! Maintenant, il suscite « une grande persécution contre l'assemblée qui était à Jérusalem » (8 : 1). Les croyants sont dispersés dans les contrées de la Judée et de la Samarie, tandis que « Saul ravageait l'assemblée : il pénétrait dans les maisons, et, traînant hommes et femmes, il les livrait pour être jetés en prison » (v. 3). Ce déchaînement de violence et de haine contre l'assemblée de Dieu et les rachetés de Christ va-t-il, cette fois, produire le résultat recherché par Satan ? Peut-être a-t-on pensé que c'en était fait alors du témoignage de Dieu ?
            « Ceux qui avaient été dispersés allèrent donc de lieu en lieu, annonçant la Parole » (v. 4). En présence d'aussi grandes épreuves, il n'y avait chez eux aucun découragement ; par la foi, ils s'élevaient au-dessus de ces circonstances, de telle sorte qu'ils pouvaient aller de lieu en lieu, non pour occuper ceux qu'ils rencontraient de leurs tristesses et de leurs douleurs, mais pour leur annoncer la Parole. Cela montrait bien ce qui occupait leurs cœurs, car « de l'abondance du cœur, la bouche parle » (Luc 6 : 45).
            Combien peu nous savons imiter un tel exemple ! Au travers de difficultés suscitées par l'Adversaire, nous sommes souvent occupés, tout au contraire, à aller çà et là pour en entretenir les âmes, au lieu de présenter la Parole et de parler de Christ.
            Ceux qui avaient été dispersés annonçaient la Parole, Philippe prêchait le Christ. Quel en fut le résultat ? « Les foules, unanimement, étaient attentives à ce que disait Philippe, l'entendant et voyant les miracles qu'il faisait… Et il y eut une grande joie dans cette ville-là » (v. 6, 8). Mais plus encore, « ceux qui avaient été dispersés, à la suite de la persécution qui arriva à l'occasion d'Etienne, passèrent jusqu'en Phénicie, à Chypre et à Antioche, n'annonçant la Parole à personne, si ce n'est à des Juifs. Mais certains d'entre eux étaient des Chypriotes et des Cyrénéens qui, venus à Antioche, parlaient aussi aux Grecs, annonçant le Seigneur Jésus. La main du Seigneur était avec eux : un grand nombre crurent et se tournèrent vers le Seigneur » (11 : 19-21). L'Evangile était ainsi porté jusqu'à Antioche et l'assemblée de Jérusalem amenée à envoyer là-bas Barnabas, pour voir ce qui en était de l'œuvre du Seigneur dans cette localité. Ayant vu le déploiement de la grâce de Dieu, Barnabas est rempli de joie (v. 23a). Telle est l'origine de la formation de la première assemblée de Dieu parmi les nations ! Il a fallu la persécution survenue après la mort d'Etienne pour qu'un travail semblable soit opéré ! Combien cela diffère du résultat recherché par l'Adversaire !

            Comme nous l'avons déjà vu pour Pierre, Barnabas manifeste les caractères d'un vrai serviteur de Dieu ; il attache les cœurs à Christ : « il les exhortait tous à demeurer attachés au Seigneur de tout leur cœur » (v. 23b). Puis, et c'est encore l'un des caractères d'un vrai serviteur, ayant le sentiment qu'il ne peut tout faire, Barnabas va chercher Saul qui était mieux qualifié que lui pour enseigner ces jeunes croyants. Pendant un an, Saul et Barnabas prennent une place dans l'assemblée d'Antioche ; là, ils « enseignèrent une grande foule » (v. 26b). Des résultats pratiques sont manifestés et un tel témoignage est rendu par eux tous : « Ce fut aussi à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent nommés chrétiens » (v. 26c).
            Quel bel exemple donne ainsi cette assemblée d'Antioche ! Peut-être, dira-t-on, était-ce en raison du fait que, pendant une année, un ministère tel que celui de Saul a été exercé parmi elle ? C'est possible. Mais il faut surtout souligner que c'est certainement parce que tous surent profiter d'un aussi puissant ministère ! Notre responsabilité est toujours en proportion des privilèges qui nous sont accordés.

             Amis chrétiens, ne perdons donc pas courage, même si l'Ennemi multiplie ses assauts et redouble d'efforts ! Certes, ne négligeons pas notre responsabilité et gardons, devant Dieu, la place qui nous convient. C'est en demeurant près du Seigneur, en éprouvant les secours de l'Esprit, que nous ferons l'expérience de ce que Dieu veut opérer pour déjouer les plans de l'Adversaire, les faire tourner à sa confusion et du mal tirer le bien. Si Dieu a pu ainsi agir, dans les différentes scènes que nous avons considérées dans le livre des Actes, c'est parce que des croyants fidèles, pieux, ont été des instruments dans Sa main pour l'accomplissement du travail qu'Il se proposait d'opérer. Puisse-t-Il trouver, encore aujourd'hui, des âmes désireuses de le servir avec crainte et tremblement, dans la puissance de l'Esprit Saint, afin que toujours « le méchant fasse une œuvre trompeuse » !

 

 D’après P. Fuzier – « Messager évangélique » 1952