MEDITATIONS SUR LE MINISTERE D'ELISEE (3)
La triste alliance de trois rois et leur réaction face à l'épreuve
L'appel d'Elisée à un joueur de harpe
Aucune harmonie possible entre Dieu et le monde
« AMENEZ-MOI UN JOUEUR DE HARPE »
« Et le roi d'Israël, et le roi de Juda, et le roi d'Edom, partirent ; et ils firent un circuit de sept jours de chemin. Et il n'y avait pas d'eau pour l'armée et pour le bétail qui les suivaient. Et le roi d'Israël dit : Hélas ! l'Eternel a appelé ces trois rois pour les livrer en la main de Moab. Et Josaphat dit : N'y a-t-il point ici un prophète de l'Eternel, afin que nous consultions l'Eternel par lui ? Et un des serviteurs du roi d'Israël répondit et dit : Il y a ici Elisée, fils de Shaphath, qui versait l'eau sur les mains d'Elie. Et Josaphat dit : La parole de l'Eternel est avec lui. Et le roi d'Israël, et Josaphat, et le roi d'Édom, descendirent vers lui. Et Elisée dit au roi d'Israël : Qu'y a-t-il entre moi et toi ? Va vers les prophètes de ton père et vers les prophètes de ta mère. Et le roi d'Israël lui dit : Non ; car l'Eternel a appelé ces trois rois pour les livrer en la main de Moab. Et Elisée dit : L'Eternel des armées, devant qui je me tiens, est vivant, que si je n'avais égard à la personne de Josaphat, roi de Juda, je ne te regarderais pas, et je ne te verrais pas. Et maintenant amenez-moi un joueur de harpe. Et il arriva, comme le joueur de harpe jouait, que la main de l'Eternel fut sur Elisée » (2 Rois 3 : 9-15)
La triste alliance de trois rois et leur réaction face à l'épreuve
Quelle étrange alliance que celle de ces trois rois : le païen Edomite, l’apostat Joram, et le pieux Josaphat. C'est une alliance qui plaît beaucoup au diable, mais qui attriste profondément le cœur du Dieu d’Abraham. Il ne faut pas s'étonner que l'aboutissement d'une telle campagne soit un désastre rapide et certain ! En effet, comment une entreprise à laquelle un enfant de Dieu prend part pourrait-elle prospérer, alors qu'elle a été conçue et mise à exécution sans faire référence au Seigneur, et en association avec ceux qui le haïssent ?
Ces rois partent donc, et ils font « un circuit de sept jours de chemin. Et il n'y avait pas d'eau pour l'armée » (v 9). Il semble bien que les craintes du monarque d’Israël doivent se réaliser : « Hélas ! l'Eternel a appelé ces trois rois pour les livrer en la main de Moab » (v 10).
C'est alors que les pensées de Josaphat se tournent vers l'Eternel. Pour la première fois, au cours de cette funeste aventure, il désire savoir ce que l’Eternel a à dire. Et, grâce merveilleuse, au moment même où il réclame un prophète, Elisée, l’homme de Dieu, se tient devant lui.
Remarquez bien ce fait, qui nous aidera dans nos réflexions, alors que nous poursuivons notre sujet. Il nous montre, comme beaucoup d’autres incidents rapportés dans la Parole, que ce n'est jamais en vain que les pensées des croyants se tournent vers Lui ; et cela, quelles que soient leurs circonstances, ou la cause de celles-ci. Il est prêt à répondre au moment même où ils font appel à Lui. « Alors ils ont crié à l'Éternel dans leur détresse, et il les a fait sortir de leurs angoisses » (Ps. 107 : 28). Comme les compassions de notre Dieu sont grandes !
Le caractère discordant de cette alliance profane plonge le prophète dans le désarroi. Son esprit qui est en communion avec Dieu, en est troublé, et il n’aurait pas répondu un seul mot, s'il n'avait eu devant lui un saint de Dieu en difficulté. Cependant, avant qu’il ne soit en mesure de transmettre la Parole de l’Eternel, il faut que le joueur de harpe lui soit amené. Il faut que l’harmonie remplace la discorde.
Tirons pour nous la leçon que nous fournit cette image. Des milliers de chrétiens déplorent un manque de bénédiction. En dépit d’une recherche apparemment diligente, ils ne trouvent pas d’eau pour se rafraîchir. Leur vie spirituelle est un désert, semblable au « désert d’Edom ». Leur service et leurs exercices religieux sont devenus une routine et même, dans certains cas, un fardeau. Et ils se demandent pourquoi !
Dans la majorité des cas, il ne faut pas en chercher la raison bien loin ; elle réside dans l’association avec le monde, dans une alliance profane avec les incrédules, pour la poursuite de choses qui répondent à des désirs profanes. Dans tous les cas, c’est parce que la vie n’est pas en harmonie avec Dieu.
L'appel d'Elisée à un joueur de harpe
Un « joueur de harpe » est nécessaire, c'est-à-dire quelqu’un qui peut prendre en main notre vie et y ramener l'harmonie, de sorte que la discorde présente fasse place à la mélodie d’une vie de soumission à Dieu. Le Saint Esprit, voilà le joueur de harpe béni qui est venu du ciel dans ce but. Mais comme les chrétiens oublient facilement et rapidement qu’ils ont l’Esprit de Dieu habitant en eux ! Et comme les vains éléments du monde et de l'homme attirent facilement et rapidement l’esprit et le cœur ! Le céleste joueur de harpe est alors attristé, la vie perd son harmonie avec Dieu, les eaux ne jaillissent plus en louange, et ne s’écoulent plus en bénédiction.
Christ est la clé à laquelle chacune des notes de notre vie doit être accordée ; nous devons savoir - et le Saint Esprit est là pour nous l’enseigner - où se trouve Christ, et pourquoi Il est là. Il est sur le trône, les couronnes de l’approbation divine brillent sur sa tête glorieuse, et nous sommes heureux de reconnaître que tout cela est justice. Mais avons-nous réalisé pourquoi Il est là ? Il est là, bien évidemment, parce que le Père trouve son plaisir à L’honorer. Il est là parce qu’Il est abondamment digne de cette place de gloire prééminente. Il est là parce que nul autre endroit au monde que la droite de la Majesté dans les hauts lieux ne convient à celui qui a pleinement accompli la volonté de Dieu en faisant l’expiation du péché. Mais Il est aussi là parce que le monde L’a rejeté. Il est là parce que le monde L’a chassé dehors, le crucifiant sur une croix d’infamie. Son exaltation dans le ciel est la réponse glorieuse de Dieu à l’ignominie dont L'a couvert un monde qui le haïssait.
Méditons cette grande et solennelle vérité ; méditons-la dans la présence de Dieu. Et que sa signification prenne toute sa place dans notre esprit – la signification de la croix de Christ. Chez l’apôtre Paul, nous voyons un homme dans la vie duquel la croix dominait. « Pour moi, qu'il ne m'arrive pas de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m'est crucifié, et moi au monde » (Gal. 6 : 14). Il ne pouvait pas se conduire en traître à l'égard de son Maître, en acceptant les honneurs d’un monde qui L’avait crucifié. Et, s’il y demeurait encore, c’était seulement afin de gagner les cœurs des hommes pour Celui qui remplissait le sien de joie et d’adoration. Et cela, afin qu'ils puissent, comme lui-même, ne pas être de ce monde, comme Christ n’en était pas. Suivons ce même chemin, et disons à Celui qui nous a aimés et qui s’est donné Lui-même pour nous : J'attache ton opprobre à mon front comme unique couronne de cette terre pour moi.
Aucune harmonie possible entre Dieu et le monde
Si nos vies sont en accord avec le monde, elles sont en discordance avec le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ. Et, si nos vies sont en discordance avec Dieu, tout le reste ne peut qu'aller mal. Les Ecritures, qui portent en elles l'empreinte de toute l’autorité de Dieu, montrent clairement qu’il ne peut pas y avoir d’harmonie entre Dieu et le monde, et elles n’autorisent aucun compromis avec le monde de la part de ceux qui sont de Dieu. Paul demande : « Quelle relation y a-t-il entre la justice et l'iniquité ? ou quelle communion entre la lumière et les ténèbres ? et quel accord de Christ avec Béliar ? ou quelle part a le croyant avec l'incrédule ? et quelle compatibilité y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ? … C'est pourquoi sortez du milieu d'eux et soyez séparés, dit le Seigneur, et ne touchez pas à ce qui est impur …" (2 Cor. 6 : 14-17). Jean nous dit que « si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui » (1 Jean 2 : 15). Jacques est plus ferme encore que tous les autres, car il dit : « Adultères, ne savez-vous pas que l'amitié du monde est inimitié contre Dieu ? Ainsi, quiconque voudra être ami du monde se constitue ennemi de Dieu » (Jac. 4 : 4). Ces paroles ne nécessitent aucun commentaire, elles s’expliquent par elles-mêmes. Et si, par un subtil raisonnement du « dieu de ce siècle », nous avons été amenés à faire des compromis avec le monde, c'est notre infidélité à cet égard qui est la cause du bas état spirituel de notre âme. Toute infidélité semblable est péché, et le chemin de la restauration, c’est la confession. « Si nous confessons nos péchés, il (Dieu) est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1 : 9).
D’autres choses que la mondanité troublent également l'harmonie de nos vies et attristent le Saint Esprit : une vie égoïste, des pensées sévères et des paroles dures à l’égard de nos compagnons chrétiens, un esprit non disposé à pardonner, l’indifférence aux droits de Christ. Chacun sait pour lui-même quelles sont ses défaillances, et là où il y a chute, il doit y avoir repentance. Mais quelle bénédiction de savoir que le Seigneur se tient près de nous, dans un amour immuable.
Mais si quelquefois un nuage
Vient me dérober ta beauté,
Ami divin, après l’orage,
Comme avant, brille ta clarté.
Cependant Dieu veut la vérité dans l’homme intérieur (Ps. 51 : 6), et il doit y avoir la confession et l’abandon de ce qui n’est pas de Dieu.
Là où il y a confession, il y a restauration de la communion avec Dieu, et le Saint Esprit nous conduira à être en harmonie avec les pensées de Dieu, en faisant que Christ soit tout pour nous. S’il est libre d'agir en nous, Il nous amènera à être pleinement en accord avec Christ dans la gloire ; Il nous gardera dans le droit chemin quant au monde, et fera vibrer toutes les cordes de notre être intérieur, en louange de toute notre âme à Dieu.
Alors toute parole de Dieu nous sera précieuse, et des eaux rafraîchissantes couleront dans nos âmes, en provenance de la Source vivante de toute bénédiction, en sorte que nos vies abonderont en fruit pour Dieu, et en bénédiction pour les hommes.
Que le Seigneur nous donne de goûter toujours plus le ministère de notre divin « joueur de harpe » !
D'après J.T. Mawson
A suivre